RDC-Egypte : présentation d’un match couperet

Par Muko
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  • Battue d’entrée par l’Ouganda, la RDC joue son va-tout face à l’Egypte ce mercredi 26 juin. Après leur faux pas face aux Cranes, les léopards devront impérativement relever la tête face à Salah et ses coéquipiers, sous peine d’être la première équipe quasi-condamnée. Un sursaut d’orgueil est donc attendu face au pays hôte qui, malgré la présence de sa star Mohamed Salah, est loin d’être invulnérable. 

Historique des confrontations

    • La dernière affiche RDC-Egypte s’est soldée par un match nul et vierge lors d’un match amical disputé en mars 2012 à Doha. Néanmoins, si l’on se fie aux bilan des huit confrontations entre les deux équipes jusqu’à présent, peu de raisons d’être optimiste côté congolais…  En effet, celui-ci est nettement à l’avantage des Pharaons avec 5 défaites, 2 nuls et une seule victoire pour la RDC.
    • L’unique succès obtenu face aux Pharaons, obtenu à la CAN 1974, est sans doute le plus important. Alors mené 2-0 par l’Egypte en demi-finale, le Zaïre avait réussi une remontada mémorable au Caire, s’imposant 3-2 grâce à un doublé de Mulamba Ndaye et un but de Raoul Mantantu. Opposés à la Zambie pour la finale, Mutambala et ses partenaires allaient soulever le trophée après une victoire en deux manches (2-2 puis 2-0).
    • Titulaire en 1974, Hassan Shehata allait régler ce vieux contentieux avec le Congo 32 ans plus tard lors de la CAN 2006. Devenu entraîneur de son pays, l’ancien attaquant de Zamalek éliminait les Simba en quart de finale avec une victoire 4-1 face à Roum and co au Stade international du Caire. 13 ans plus tard, au sein du même stade, les Congolais ont rendez-vous avec leur destin. Aucun joueur de l’effectif n’était né en 1974 et pourtant, ils devront rééditer la performance de leurs aînés pour éviter un fiasco.

Aux souvenirs de 2006…

L’Egypte ? Pas un foudre de guerre mais…

Buteur contre le Zimbabwe lors du match d’ouverture, Mahmoud Hassan « Trezeguet » sera à surveiller de près…

  • Les poulains d’Ibenge seront confronté à une sélection possède peut-être le plus beau joyau de son histoire avec Mo Salah. Mais paradoxalement, cette équipe est très inférieure à l’Egypte qui semait la terreur sur le continent à la fin des années 2000, avec trois CAN consécutives remportées en 2006, 2008 et 2010. La « génération dorée » égyptienne menée par Mohamed Aboutreika, Amr Zaki, Wael Gomaa où Ahmed Hassan semble bien loin. Néanmoins, une constance demeure : sans avoir les individualités les plus impressionnantes (Salah est le seul joueur de l’effectif à évoluer dans un des cinq grands championnats européens), l’Egypte dispose d’un collectif soudé, très rigoureux tactiquement, et de joueurs complémentaires. Ces atouts avaient déjà  permis au pays de régner en maître sur l’Afrique pendant 6 ans, devant le Cameroun de Samuel Eto’o, la Côte d’Ivoire de Didier Drogba où le Ghana de Michael Essien.
  • Lors de la CAN 2017, l’Egypte retrouvait le dernier carré de la compétition, mais s’inclinait en finale face au Cameroun. Au Gabon, les Pharaons proposaient un jeu très défensif (pour ne pas dire ennuyeux) et bien moins conquérant qu’avant. Cependant, celui-ci demeurait efficace, toujours caractérisé par cette solidarité et cette rigueur tactique. Mais cette mentalité a montré ses limites à la Coupe du Monde 2018, qui a vu l’Egypte subir trois défaites en trois matchs.
  • Depuis l’intronisation du mexicain Javier Aguirre à la tête de l’équipe, les Pharaons se montrent plus entreprenants dans le jeu. Sous son prédécesseur, l’Argentin Héctor Cuper, les constructions offensives étaient assez limitées, consistant surtout à lancer Mo Salah, Trezeguet et Kahraba en profondeur via de longs ballons. Désormais, l’équipe cherche à s’approprier la possession de balle (59% face au Zimbabwe en match d’ouverture) et bâtir davantage.

Un score loin d’être joué d’avance…

  • Pour les Congolais, ce match se jouera au mental. Et malheureusement, les léopards n’ont pas rassuré dans cet aspect ces deux dernières années. La dernière victoire obtenue à la force de ce mental est sans doute celle arrachée en novembre 2016 à Conakry face à la Guinée (2-1) en match de qualifications à la Coupe du Monde. Face à des léopards dos au mur, l’Egypte tentera de remporter un deuxième match pour sceller sa qualification devant son public, et apparaît comme le favori désigné pour cette confrontation.
  • Les égyptiens tenteront probablement de s’accaparer la possession du jeu, et leur danger viendra principalement des ailes (Salah et Trezeguet). Néanmoins, ces derniers semblaient vulnérables en contre face aux Warriors. Les léopards possèdent des contre-attaquants de talent en la personne de Yannick Bolasie et Arthur Masuaku notamment. Cependant, la performance très décevante du premier et les errances défensives affichées par le second contre l’Ouganda n’offrent aucune garantie quant à leur titularisation.
  • Toutefois, face à une pression populaire de grande ampleur au Congo, une réaction d’orgueil peut être espérée. La défaite inaugurale, qui a fait couler beaucoup d’encre, a fait l’effet d’une sonnette d’alarme. En conséquence, la composition devrait être remaniée. Touché à la cuisse et absent contre l’Ouganda, le capitaine Youssouf Mulumbu s’est entraîné normalement hier et devrait effectuer son retour dans le onze de départ. Son calme en possession et sa présence au pressing avaient cruellement manqué contre l’Ouganda. Relativement bon après son entrée en jeu, Jacques Maghoma pourrait également avoir sa chance au milieu. Chadrac Akolo, qui montre beaucoup d’envie à l’entraînement depuis le stage, est candidat à une place de titulaire, tout comme Trésor Mputu, qui n’est pas entré en jeu contre l’Ouganda à la surprise de beaucoup de fans. Nul n’est impossible à celui qui croit !

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