Salem M’Bakata : « l’équipe nationale est clairement un objectif ! »

Par Muko
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Auteur d’une saison pleine avec Sochaux (Ligue 2 Française), Salem M’Bakata va découvrir l’étranger. Le latéral droit de 23 ans s’est engagé pour deux saisons avec l’Aris Salonique (D1 grecque) avec qui il espère goûter aux compétitions européennes. Un club qui pourrait lui offrir la visibilité qu’il souhaite, car le natif de Kinshasa a un objectif très clair en tête : intégrer la tanière des Léopards.

Salem, comment vas-tu ? Et comment tu t’acclimates à ton nouvel environnement ?

Je vais très bien merci. Ici, mon intégration a très bien commencé, mes coéquipiers me mettent vraiment à l’aise, et me parlent énormément, donc ça facilite les choses.

Tu as rejoins l’Aris libre, après ton départ de Sochaux. Tu étais également cité proche de Lugano, en Suisse, et tu t’es même entraîné avec le Red Star. C’est la perspective de jouer en D1 qui a motivé ton choix de signer en Grèce ?

Effectivement, j’étais proche de signer à Lugano parce que j’ai fait une semaine d’essai là-bas, mais ça ne s’est pas fait pour différentes raisons, que je préfère garder pour moi. Mais le Red Star, c’est différent. C’était un accord de m’entraîner avec eux pour que je garde le rythme, mais il était clair que j’allais signer dans un autre club dès qu’une opportunité s’ouvrirait à moi, et elle est venue avec l’Aris. J’ai été très content parce que c’est un club réputé ici en Grèce, avec une énorme ferveur parmi les supporters.

Tu n’es arrivé que récemment… mais quelles sont tes premières impressions sur le niveau du championnat et de ton équipe ?

C’est un groupe de qualité. Dans l’équipe, il y a beaucoup de joueurs qui ont joué en compétitions européennes et internationales. Par exemple, pour comparer à Sochaux… je dirais que c’est une équipe beaucoup plus mature, au vu de l’expérience que certains joueurs ont engendré. Je sens que je vais beaucoup apprendre ici. Beaucoup de Français seraient surpris du niveau qu’il y a ici.

Tu as signé pour deux ans. Quels sont tes objectifs personnels  ?

Comme tout compétiteur, de jouer le maximum de matchs et procurer de la joie aux supporters. Il faudra tout donner. Je suis quelqu’un qui vise haut et qui a des objectifs élevés, donc j’aimerais accrocher une place européenne avec ce club. Et, soyons fous, gagner un titre national !

Revenons un peu sur ton parcours. Tu es né à Kinshasa, mais tu as grandi en région parisienne…

En effet, j’ai quitté le pays très jeune, à trois mois. Et je suis venu en France avec ma mère, j’ai grandi pratiquement toute ma vie au Mée sur Seine, dans le 77.

Comment as-tu été repéré par Sochaux ?

J’ai été repéré très tard. J’ai fait plusieurs essais dans des centres de formations auparavant, comme Troyes, Auxerre, Bordeaux … sans y être accepté, pour des raisons propres aux clubs. Du coup, j’ai décidé de m’inscrire à l’internat à Brétigny, car c’était un club réputé en Ile-de-France, qui avait un réseau développé avec différents centres. Donc j’ai tenté ma chance, et Sochaux a apprécié mon profil.

Tu as quitté ton club formateur à la fin de ton contrat, alors que tu sortais d’une saison pleine. C’est toi qui a décidé de partir ?

Salem Mbakata a disputé 30 matchs de championnat pour sa dernière saison avec Sochaux.

En effet, je n’ai pas accepté la proposition de prolongation que Sochaux m’avait faite. Tout simplement parce que j’avais envie de connaître autre chose, ça faisait déjà 5 ans que j’étais dans mon club formateur. Donc je voulais me confronter à un niveau supérieur. Par la suite, j’ai eu quelques soucis avec mes anciens agents, qui ont compliqué les liens avec différents clubs, donc je me suis retrouvé sans club pendant un moment.

Que retiens-tu de la formation sochalienne ? En quoi a-t-elle influencé ton style de jeu ?

Je retiens énormément de positif. D’ailleurs je remercie toutes les personnes qui ont pu m’entraîner ou m’aider dans n’importe quel domaine, car j’en suis là grâce à eux. Elle m’a aidé à comprendre le jeu plus vite, de prendre les informations plus rapidement. Et de m’améliorer tactiquement, techniquement et physiquement.

D’ailleurs, comment définirais-tu ton profil ?

Je me définis comme un joueur technique et porté vers l’avant. Car je suis ailier de formation, mais également puissant et rapide. Après, je n’aime pas trop m’attarder sur moi. Je préfère laisser les gens juger.

Cédric Bakambu a également été formé au FCSM. Tu as eu l’occasion de le croiser ?

Oui, et il a laissé un très bon souvenir ici. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le croiser. Mais ce serait un grand plaisir de pouvoir discuter avec lui.

Sinon, parlons un peu du Congo… quels sont tes liens avec ton pays de naissance ?

J’y suis retourné une fois depuis ma naissance, et j’avais énormément aimé mon voyage là-bas. J’ai trouvé les gens très souriants, serviables et très affectueux. C’est ce que j’ai particulièrement aimé. Au-delà de ça, je pose énormément de questions sur le pays à mes parents, sur la culture, le fonctionnement… j’ai également ma famille qui y est, on se parle sur whattsapp et en visio tous les deux jours, au moins. Donc on peut dire que j’y suis sans y être (rires).

Tu suis un peu l’équipe nationale ?

Bien sûr ! Quel joueur ne suivrait pas l’équipe de son pays de naissance ? A chaque fois que la RDC joue et que je ne suis pas en match ou à l’entraînement, je suis devant ma télé en train de regarder le match. C’est une obligation !

Donc tu regarderas les barrages face au Maroc…

Ah mais c’est sûr ! Même si j’aurais beaucoup aimé être avec le groupe..

D’ailleurs, tu as déjà été contacté ? En espoirs comme en A ?

J’avais déjà été contacté par les équipes de jeunes en 2015 pour jouer un match amical contre l’Angleterre. Mais j’avais décliné l’offre, parce que je venais à peine d’arriver à Sochaux. Je voulais d’abord m’acclimater dans mon nouvel environnement avant d’arriver en équipe nationale.

Concernant l’équipe A, j’ai été contacté récemment par l’entraîneur adjoint, qui voulait savoir si j’étais intéressé, et prendre un premier contact. Je lui ai donc fait part de mon envie de jouer pour la sélection. Et je lui ai fait comprendre que ça serait une immense fierté pour moi, ma famille, mes amis… de revêtir la tunique nationale.

Aujourd’hui, c’est donc ton objectif ?

C’est clairement, avec un C majuscule (rires) un objectif de pouvoir être sélectionné le plus rapidement possible chez les A.

Pour finir, quel message pourrais-tu transmettre aux supporters congolais, qui viennent de te connaître grâce à cette interview ?

Ne pesa bino mbote mingi ! Et j’espère que to ko mona na Stade ya Martyrs !

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