Opposés ce lundi 16 janvier aux Lions de l’Atlas pour leur entrée en matière dans la compétition , les Léopards ont enregistré une victoire qui pourrait s’avérer précieuse au sein d’un groupe C particulièrement relevé. Florent Ibenge avait opté pour un 4-3-3 défensif pour tenter de défaire des Marocains qui se présentaient avec un 4-5-1 résolument orienté vers l’attaque. Fidèle à son habitude, Florent Ibenge a imposé sa personnalité dans ses choix, avec pas moins de 10 professionnels qui démarraient sur le banc. En composant un milieu constitué de trois joueurs à vocation défensive (Mbemba, Bope, Mulumba), et laissant par la même occasion Kebano, Mpoku et Botaka sur le banc durant les 90 minutes, appliquer un jeu technique et léché n’était visiblement pas dans les plans de celui qui fut autrefois défenseur de l’US Boulogne. Le match fut compliqué, haché. La RDC y a laissé des plumes, mais ressort gagnante. Décryptage individuel.
MATAMPI (8,5) :
Dans la lignée de ce qu’il réalise depuis qu’il est titulaire avec l’équipe nationale, l’ancien gardien du DCMP s’est montré impeccable. Son arrêt salvateur face à la tête à bout portant de Youssef El-Arabi en fin de match (87ème) vient couronner un match durant lequel il a prouvé qu’il était bel et bien à l’heure actuelle le meilleur gardien Congolais. Appliqué, autoritaire, agile comme un chat et rassurant dans ses prises de balles, il n’a absolument pas volé son statut d’homme du match.
NSAKALA (6) :
En balance avec Lomalisa pour une place de titulaire à gauche, le latéral de 25 ans a su rentabiliser la confiance de Florent Ibenge. Appliqué défensivement (ce qui lui fait parfois défaut), il a su gêner les différentes offensives de Nabil Dirar et d’Omar El Kaddouri par sa concentration et sa grande débauche d’énergie. Les offensives Congolaises ont malheureusement été trop rares de son côté pour pouvoir utiliser ses qualités de vitesse et de débordement. On pourra cependant lui reprocher quelques ballons gâchés. Sorti sur civière à la 65ème minute, il devrait néanmoins pouvoir tenir sa place contre la Côte d’Ivoire. Espérons le, car Lomalisa, malheureusement exclu 16 minutes après une bonne entrée en jeu, sera suspendu.
ISSAMA (3,5) :
Un match compliqué pour le latéral droit du TPM. Préféré à Jordan Ikoko, il a éprouvé des difficultés à justifier la confiance que lui porte le sélectionneur depuis son arrivée à la tête de l’équipe première. Certes, il n’a été que rarement mis en difficulté par un Mehdi Carcela très timoré sur l’aile, mais le jeune lillois Hamza Mendyl était trop présent en première période, et les imprécisions techniques dont il a fait preuve défensivement comme offensivement auraient pu coûter cher.
TISSERAND (7) :
Hormis une saute de concentration en début de match, Le « Ministre de la défense » a bien porté son nom. Souvent à la retombée des centres et coup de pieds arrêtés adverses, l’ancien monégasque a fait parler son sens de l’anticipation, notamment en fin de match. Rarement pris à défaut par les offensives Marocaines grâce à sa vitesse, il a également fait preuve de beaucoup d’agressivité, qui n’a pas toujours été contenue. Si Nsakala n’avait pas été averti à tort (48ème), il aurait sûrement écopé d’un second carton jaune. Il faudra faire attention face aux Ivoiriens..
ZAKUANI (6,5) :
La combativité et le leadership du Wall ont été, comme d’habitude, utiles à l’équipe. Resté de longues minutes sur une pelouse qu’il arpentait en boîtant après sa blessure aux adducteurs, il s’est comporté en véritable « capitaine courage » et a réalisé un match sérieux. Sa complémentarité avec Tisserand tend également à s’améliorer au fil des rencontres.
MBEMBA (6) :
Seul défenseur central de formation, il a été, paradoxalement, le plus offensif du trio au milieu de terrain. Pas surprenant néanmoins lorsque l’on connaît son attirance pour le but adverse. Le joueur de Newcastle a opéré en véritable box-to-box. Sans s’acquitter de ses tâches défensives, il s’est souvent projeté vers l’avant, tentant (avec plus où moins de succès) de percer les lignes Marocaines. Il a parfois été un peu brouillon dans l’aboutissement de ses actions, mais quel volume de jeu déployé…
BOPE (5) :
Titulaire en sentinelle devant la défense suite à l’absence de Padou Bompunga, le jeune joueur de Mazembe est parvenu à couper plusieurs offensives adverses, utilisant ses longs compas pour ratisser un nombre important de ballons. Sérieux et appliqué dans son placement défensif, c’est entre autres grâce à lui que Mbark Boussoufa est resté muet tout au long de la rencontre. Du bon donc, mais également de (trop) nombreuses fautes sifflées contre lui, et un jeu de relance trop limité viennent ternir une belle performance.
MULUMBA (4) :
Préféré à Mulumbu, voire Maghoma au poste de relayeur, le milieu du Gazélec Ajaccio a eu du mal à convaincre son monde. Mis en difficulté par sa lenteur, notamment dans les transmissions de balle, l’ancien lorientais n’a que rarement imposé sa présence au milieu, et plusieurs de ses pertes de balles semblaient évitables. A souligner cependant l’esprit d’entraide dont il a fait preuve, toujours enclin à venir prêter main-forte à ses partenaires en défense pour la récupération du ballon.
KABANANGA (7,5) :
En reprenant parfaitement en extension le centre de Mubele à la 55ème minute, l’attaquant d’Astana a inscrit un deuxième but en sélection qui le fera certainement remonter dans l’estime de nombreux Congolais. Hormis ce fait de jeu libérateur, l’ancien buteur du Cercle de Bruges a réalisé un match globalement très appliqué. Pas toujours très agile, il est devenu bien meilleur sur l’aile gauche, après avoir interverti avec Firmin Mubele en cours de match. Par sa puissance physique et sa malice, il a parfois causé des frayeurs à l’arrière-garde Marocaine. Peu avare en efforts tout au long de la rencontre, son but plein de sang-froid et de réalisme était bel et bien mérité. A noter qu’il semble, du moins en sélection, plus à l’aise sur l’aile qu’en pointe de l’attaque… Sorti sur blessure et remplacé avec brio par Maghoma, il s’est entraîné avec le groupe et devrait être rétabli le 20 janvier.
MUBELE (5) ;
On retiendra son excellent travail sur l’aile gauche à la 55ème minute, lorsqu’il efface Dirar avant d’adresser un centre vicieux qui pousse Munir à une erreur dont profite Kabananga. Mais si l’on doit juger sa performance dans son ensemble, elle a été insuffisante… L’absence de Bolasie lui confère beaucoup de pression et d’attentes, auxquelles il a peiné à répondre lors de ce match. L’attaquant d’Al Ahli n’est pas parvenu à libérer la folie et la vivacité de son jeu. Toutefois, à l’image de ses partenaires, il a mouillé le maillot, n’hésitant pas à couvrir une grande distance pour revenir défendre très bas, et soulager la défense.
BAKAMBU (4) :
L’homme sacrifié de ce résultat. L’attaquant de Villarreal n’a pourtant pas ménagé ses efforts, faisant un nombre incalculables d’appels, courant dans le vide, et revenant défendre. Mais comme nous l’avions évoqué il y a quelques mois (https://www.leopardsfoot.com/leopards-comment-utiliser-pleinement-les-capacites-de-bakambu/), un 4-3-3, qui plus est défensif, sans créateur à la baguette ne semble réellement pas fait pour lui. Très cherché, mais peu trouvé par ses partenaires, notamment avec de longs ballons pas toujours précis, il a une nouvelle fois prouvé qu’il n’était pas un pivot, perdant la grande majorité de ses duels aériens face à Mehdi Benatia et Marouane Da Costa. Remplacé à la 77ème minute par Dieumerci Mbokani, qui s’est montré plus à l’aile dans ce rôle mais a surtout été efficace dans le repli défensif.