Merveille Bope, le résilient !

Par Muko
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Laisser tomber, lâcher prise, renoncer… le champ lexical de l’abandon restera toujours étranger à Merveille Bope. Moins d’un an après son arrivée en Europe, le Léopard subissait une rupture des ligaments croisés du genou droit, qui allait le tenir éloigné des terrains pendant un an et demi. Après une longue convalescence, et un retour à un bon niveau sur le terrain, il se « refaisait » les croisés en septembre 2019, et voyait sa saison s’achever prématurément. Cette rechute, peu de footballeurs la souhaiteraient même à leur pire ennemi. Mais sans broncher, l’ancien Corbeau a encore mis le bleu de chauffe pour revenir et s’imposer à nouveau dans le onze du Standard de Liège. 

Résilience forcenée…

Image : Walfoot

Avec l’international italien Alessandro Florenzi, Bope boxe dans la rare (et pas vraiment enviée) catégorie des joueurs qui ont subi à deux reprises les terribles effets des croisés. Mais comme l’arrière-droit du PSG, cette désillusion lui collera l’étiquette respectable de soldat jusqu’à la fin de sa carrière. Elle paraît presque euphémique, tant Merveille a montré du sérieux pendant ses convalescences, refusant catégoriquement de s’apitoyer sur son propre sort.  « Il y a bien des moments où la chance me sourira aussi » déclarait-il à Walfoot en juillet dernier.

En octobre 2017, c’est en plein « Clasico belge » face à Anderlecht que la scoumoune frappe Bope pour la première fois. Il doit alors passer sur la table d’opération, et sera absent quinze longs mois. A son retour, Michel Preud’homme a remplacé Ricardo Sa Pinto à la tête du Standard, et arrive avec ses plans, qui intègreront rapidement le Congolais. Il regagne alors sa place de titulaire, mais au poste de défenseur central. Une première depuis son arrivée en Europe. A l’été 2019, Preud’homme insiste pour prolonger l’ancien Corbeau, devenu une pièce maîtresse de l’effectif. Celui-ci apposera finalement sa signature après trois refus et plusieurs semaines de longues négociations.

Malheureusement, la joie sera de courte durée. En septembre 2019, il est à nouveau touché contre Lommel, en Coupe de Belgique, après un choc avec un adversaire. Et le verdict tombe comme un couperet. Les croisés ont encore frappé. Cette fois, la convalescence sera moins longue (7 mois), mais il doit mettre un terme prématuré à la saison 2019/2020, qu’il avait si bien commencé… Rageant, mais pas de quoi atteindre la détermination du joueur, qui profite notamment du confinement pour redoubler d’efforts. C’est finalement au mois d’août 2020, soit quasiment un an après sa blessure, qu’il retrouvera les terrains. Avec, une nouvelle fois, un staff différent aux commandes du club.

… Et polyvalence appréciée ! 

Image : Walfoot

Pour la troisième fois (son arrivée, puis les deux changements d’entraîneur) Merveille Bope doit prouver. De plus, il évolue dans un secteur où la concurrence fait rage au Standard. En effet, l’espoir belge Nicolas Raskin, le Bosniaque Gojko Cimirot, l’Israélien Eden Shamir et Samuel Bastien ont la part belle au milieu, tandis que Kostas Laifis et Zinho Vanheusden sont solidement installés derrière. Soit sept concurrents potentiels, dont la plupart internationaux. De son côté, le Léopard n’a pas joué depuis un an.

Logiquement, il passe d’abord par la case banc, et ne dispute que trois minutes face à Waasland-Beveren en championnat. Mais après deux autres entrées satisfaisantes au milieu, et beaucoup d’application à l’entraînement, il obtient sa première titularisation le 20 septembre contre Courtrai, en… défense centrale. Son duo avec le capitaine Zinho Vanheusden convainc Philippe Montanier de l’installer au poste. L’entraîneur français, qui apprécie particulièrement cet aspect du joueur, compte beaucoup sur lui cette saison. Et tant mieux, car Bope a du temps à rattraper. En effet, ses deux blessures lui ont fait manquer pas moins de 97 matchs avec les Rouches !

Très bon contre Charleroi (2-1) puis face au FC Bruges (1-1), il revient, petit à petit, à un niveau solide. Bien sûr, il peut encore faire mieux, mais ses performances restent impressionnantes pour un joueur qui revient d’aussi loin. Surtout, il arrive à jouer libéré, malgré deux expériences qui auraient pu être traumatisantes : « Cela me fait du bien, d’autant que je ne ressens plus rien et que je me sens prêt. Je vais dans les contacts sans la moindre appréhension. Me reblesser ? Je ne me mets pas ça dans la tête. Je n’ai aucune crainte à avoir. Je suis libéré et positif » confiait-il au Soir l’été dernier. 

Laissé au repos par le staff pour le stage d’octobre, l’ancien joueur de Mazembe a été remplacé avec brio par Yannick Bangala contre le Maroc. Mais il sera, en toute logique, de retour face à l’Angola. Pour notre plus grand plaisir ! 

 

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