Fedor Assombalonga : « Britt portera un jour les couleurs de la RDC »

Par Paul Kazozo
548 Vues

A l’occasion du match de la 2ème journée du groupe B de la phase finale de la 52ème coupe du Congo de football, opposant  l’AS Dragons Bilima de Kinshasa et l’AS Capaco (5-0), leopardsfoot a rencontré Fedor Assombalanga, un ancien avant centre des rouge et or que nous avons approché pour qu’il nous parle de lui et de son ancien club. Pour la circonstance, Fedor Assombalanga a aussi effleuré le point relatif à son fils Britt Assombalanga, actuel sociétaire de Nottingham Forest. Fedor avait, à ses côtés, son épouse, la mère de Britt.

fedor-assombalonga

Leopardsfoot : Assombalonga, depuis quand avez-vous quitté le pays ?
Assombalonga : C’est depuis 1992 que j’ai quitté le pays. Je suis domicilié en Grande-Bretagne.

Leopardsfoot : Près de vingt-quatre ans après, vous voici au Stade Tata Raphaël pour suivre le match entre votre ancienne équipe, l’AS Dragons Bilima contre  l’AC Capaco (5-0), cela doit sans doute susciter des souvenirs ?
Assombalonga : Effectivement. Beaucoup de souvenirs défilent dans ma tête. Je revois encore les couleurs de mon équipe. C’est écœurant que cette rencontre se joue devant les gradins vides. Et ce n’est pas beau pour le spectacle. A notre époque, Dragon attirait beaucoup de monde. Les temps ont changé au point que je ne peux rien m’expliquer.

Leopardsfoot : Sur le plan du jeu, y a-t-il une différence entre cette équipe et  la vôtre ?
Assombalonga : Beaucoup de différence. En son temps, l’équipe de Dragons était constituée des joueurs qui étaient pratiquement des amis et qui se connaissaient à merveille. Et cela influait beaucoup  sur la cohésion du collectif. A voir la prestation de l’actuelle formation
des rouge et or, cela me donne une autre impression difficile à justifier.

Leopardsfoot : Avant  votre séjour kinois, avez-vous la possibilité de rencontré d’autres anciens joueurs de l’Amicale Sportive Dragons Bilima ?
Assombalonga : Oui ! De temps en temps. En Europe, il m’arrive de voir certains comme Malbanga – présent également au Stade -, l’ancien gardien Elengesa, Mubika 10 roues ou encore Basele. Ce n’est qu’un échantillon. Ces stars d’hier sont très nombreuses en Europe, plus précisément en Angleterre.

Leopardsfoot : Selon une certaine opinion, le  vrai visage de cette équipe remonte à votre époque. Qu’en dites-vous ?
Assombalonga : L’AS Dragons Bilima existe et continuera à exister. Ce n’est qu’une question d’organisation. Avec le Général Franck Molisho aux commandes, les choses peuvent aller de mieux en mieux. Mais seul, il ne peut rien. L’union fait la force comme on dit. Franck Molisho a besoin du concours de tous pour conduire la barque à bon port.

Leopardsfoot : L’avez-vous rencontré ici sur place ?
Assombalonga : Affirmatif.

Leopardsfoot : Que vous êtes-vous dit à ce propos ?
Assombalonga : Un secret.

Leopardsfoot : Parmi les anciennes gloires de Dragons, il y a Santos Muntubile. L’avez-vous aussi rencontré ?
Assombalonga : Pas encore. Je suis à Kin depuis deux jours seulement. Je finirai par le voir. C’est une certitude.

Leopardsfoot : De votre statut d’ancien joueur de Dragons, quel pourra être votre concours pour que cette équipe renaisse de ses cendres ?
Assombalonga : Tous les Bilimiens devraient aimer cette équipe. C’est un problème de cœur. La présence des uns et des autres aux matchs de Dragons peut servir de stimulus pour les joueurs qui ne se sentiront pas abandonnés. Ne fût-ce que pour le moral simplement. Certainement, j’ai quelque chose dans les tripes. Mais les médias ne sont pas l’endroit propice pour le dévoiler !

Leopardsfoot : Pouvez-vous nous parler de l’un de vos enfants qui évolue comme professionnel en Angleterre.
Assombalonga : Je m’attendais à ce qu’on y arrive…

Leopardsfoot : Qu’en dites-vous alors ?
Assombalonga : Il joue à Nottingham Forest, Il est avant-centre comme je l’ai été, moi, son géniteur.

Leopardsfoot : Ici au pays, on s’étonne que certains joueurs binationaux affluent au sein de l’équipe nationale. Sauf lui. Y a-t-il quelques raisons ?
Assombalonga : Laissons le temps au temps. La RDC est son pays. Il le servira un jour ou l’autre. Sans condition, il viendra un jour.

Leopardsfoot : Vous êtes son père. Quel autre rôle jouez-vous sur lui ?
Assombalonga : (Sans beaucoup de détails), je suis son conseiller.

Leopardsfoot : Quoique vous en dites, à Kinshasa on a l’impression que Britt hésite à endosser les couleurs de l’équipe nationale ?
Assombalonga : Nullement. Son souci est de servir l’équipe nationale. N’eussent-été quelques impondérables, il aurait déjà répondu à l’appel. Il vient de signer il n’y a pas longtemps. Il est obligé de s’affirmer dans son nouveau club. Bien plus, il s’était blessé par la suite. Et le voilà qu’il a repris. Somme toute, il faudrait qu’il ait des assurances avant de se lancer dans l’aventure.

Leopardsfoot  : De quelles assurances parlez-vous ?
Assombalonga : Comprenez que Britt  Asombalanga, né à Kinshasa, a quitté le pays alors qu’il n’avait que huit mois. Autrement, il n’a pas la culture d’ici. Il faudrait qu’il se l’approprie d’abord avant tout essai. Bien que coupé du pays, il est polyglotte. Il s’exprime bien en lingala, en français et en anglais. Les assurances dont il est question ici tournent autour de l’organisation du onze national. On ne voudrait pas qu’il soit déçu quand il va y débarquer. Toute fois, Britt portera un jour les couleurs de l’équipe nationale…

Articles liés