Arrivé au TP Mazembe à l’été 2024, Faveurdi Bongeli Beenga a rapidement conquis les cœurs. À seulement 17 ans, ce jeune talent formé au Centre de Formation Bel’or poursuit sa progression avec discrétion mais efficacité.
Auteur de deux buts et désigné Homme du Match à trois reprises dès ses débuts en Ligue 1, le natif de Masina (Kinshasa) nourrit de grandes ambitions, à la hauteur de son potentiel. Il s’est confié à LEOPARDSFOOT lors d’une interview exclusive.
Tes débuts avec Mazembe ont été très remarqués ! Raconte-nous comment tu les as vécus ?
Faveurdi : J’ai fait mes débuts avec Mazembe le 8 décembre 2024 contre Al Hilal, en Ligue des Champions (CAF). Je me préparais, car je savais que ce moment arriverait tôt ou tard. Mais ce n’était pas facile d’être à l’aise sur le terrain, surtout que je n’avais jamais joué de match officiel avec mes coéquipiers.
Dans ma tête, je voulais tout donner pour exploiter mes ballons et aider l’équipe à obtenir un bon résultat. Malheureusement, cette première rencontre s’est soldée par une défaite. Je l’ai vite mise derrière moi pour me concentrer sur les entraînements et m’améliorer.
Tu as d’ailleurs été ovationné à Kamalondo…
Faveurdi : C’était le 18 janvier, contre Al Hilal, pour mon premier match à domicile au stade Kamalondo. J’ai été ovationné à ma sortie, et c’était un moment incroyable. Malgré l’élimination en Ligue des Champions, ce soutien m’a donné beaucoup de joie et de confiance.
Ça m’a boosté pour travailler encore plus dur, car je veux rendre les supporters heureux en aidant l’équipe à gagner. Je prends cela comme une responsabilité.
Reviens un peu sur ton parcours, depuis Kinshasa ?
Faveurdi : J’ai commencé à jouer dans les rues, comme beaucoup d’enfants à Kin. Ensuite, au collège Don Bosco de Masina Petro Congo. Un grand frère de mon quartier m’a encouragé à passer un test au Centre de Formation Bel’or.
Au début, je n’étais pas très motivé, mais il m’a payé le transport, et j’y suis allé. J’ai été retenu après mon test. En deux ans et demi de formation, j’ai participé à des championnats de jeunes organisés par la FECOFA/LINAFJ. J’ai aussi joué quelques matchs du championnat de l’EPFKIN avec l’équipe première de CEFORBEL, où j’ai marqué deux buts et délivré cinq passes décisives.
Quel est ton style de jeu ? Et quels joueurs t’inspirent ?
Faveurdi : Je suis un joueur qui aime avoir le ballon et prendre des risques pour créer des occasions. Mon objectif est de faire jouer l’équipe.
À mon poste, les joueurs qui m’inspirent sont Rodrygo, Neymar, Vinícius Jr et Raphaël Leão. Mais mon plus grand modèle reste Christiano Ronaldo.
Comment as-tu vécu le match à Dar es Salaam ?
Faveurdi : Jouer à l’extérieur contre les Young Africans, dans un stade plein à craquer, ce n’était pas facile. Les consignes du coach m’ont beaucoup aidé. Même si tout n’était pas parfait, j’ai su répondre présent.
Sur une action, j’ai senti l’appel de Keita en profondeur et je savais que cette passe pouvait faire la différence. Voir que cela a conduit à une occasion décisive m’a encouragé à continuer à m’améliorer.
Tu portes le nom d’un ancien international congolais… une coïncidence ?
Faveurdi : Oui, je ne suis pas de la famille de Serge Lofo Bongeli. Il a été mon coach à Bel’or, mais il n’y a aucun lien familial entre nous.
Raconte-nous les coulisses de ta signature au TP Mazembe ?
Faveurdi : Avec Dylan Lumbu, nous avions réalisé de bonnes performances qui ont attiré l’attention des dirigeants du TP Mazembe. Ils ont contacté le président Lolo Mosango, promoteur de CEFORBEL, et nous avons passé une semaine d’entraînement avec l’équipe première.
Le coach Lamine et son staff nous ont appréciés, et c’est ainsi que nous avons intégré l’effectif du grand TP Mazembe.
Quels sont tes objectifs à long terme ?
Faveurdi : Je rêve de jouer dans les plus grands stades du monde. Je veux disputer la Ligue des Champions européenne et toutes les grandes compétitions internationales. Pourquoi pas remporter le Ballon d’Or France Football ?
Pourquoi étais-tu absent au tournoi de l’UNIFFAC ?
Faveurdi : Mon club, Mazembe, ne m’avait pas libéré, car le tournoi ne se déroulait pas dans une période FIFA. L’équipe préparait la Ligue des Champions, et les priorités étaient fixées.
Sinon, tu as été au stage des Léopards U20 à Dubaï. Comment était l’expérience ?
Faveurdi : Le stage s’est très bien passé. Tout était professionnel : les joueurs, le staff, l’environnement. Si ce genre de rassemblement devient régulier, je suis convaincu que notre équipe nationale sera très compétitive dans les années à venir.
Comment te prépares-tu pour la CAN Juniors ?
Faveurdi : Je donne tout à chaque entraînement et chaque match. Avec l’équipe U20, nous avons fixé des objectifs précis, et nous travaillons dur pour les atteindre.
Un mot pour conclure ?
Faveurdi : Je demande à tout le monde de nous soutenir : la presse, les supporters… Si des jeunes comme Lamine Yamal ou Mbappé ont marqué l’histoire très tôt, nous aussi, nous pouvons le faire. Nous n’avons encore rien accompli, mais nous travaillons dur pour y arriver, avec l’aide de Dieu.