Dark Kabangu : « Je me suis lancé un défi »

Par Muko
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Dark Kabangu a le sourire. Meilleur buteur de Linafoot, l’attaquant du DCMP va retrouver la sélection, qu’il avait brièvement connu en 2014. Entre temps, l’homme de 27 ans a connu six années très mouvementées. Dont un séjour difficile en Europe, couronné par un titre de champion, mais également marqué par une pneumonie qui l’a beaucoup affecté. De retour chez lui, dans sa ville, le puissant attaquant s’exprime à coeur ouvert. 

Bonjour Dark ! Tu es actuellement le meilleur buteur de Linafoot. Quelle est la clé de ce début de saison réussi ?

Bonjour Leopardsfoot ! 

Je dirais que je réponds au défi que je me suis lancé. À mon retour au pays, les gens ne m’ont pas vraiment encensé. « Dark est revenu au Congo, il fera rien, il est mort… » Je me suis donc lancé le défi de m’imposer avec rage, et ne laisser personne me dominer sur le terrain.

Tu as notamment porté le Daring lors du derby kinois face à Renaissance. Comment as-tu vécu ce match ?

C’était un match à tension, que j’ai vécu avec beaucoup de stress. Et avant le match, les supporters n’ont pas manqué de me faire remarquer que tous les avant-centres passés par Imana ont marqué contre Renaissance (Mundele, Bongonga, Kazadi, Tshibamba…) donc j’avais une grosse pression. Mais elle m’a été bénéfique, car je me suis donné à fond et j’ai marqué mon doublé. 

Et d’un point de vue collectif ? comment tu sens la saison pour le Daring ?

Pas mal du tout ! Si les jeunes arrivent à rester à l’écoute du coach, et respecter les consignes, le DCMP sera au top cette saison.

Tu es revenu à Imana l’année dernière, après une expérience difficile en Europe. Peux-tu revenir sur cette période ? 

Kabangu sous les couleurs du Budapest Honvéd, en 2017.

En effet, j’avais voulu tenter mon aventure seul. Sans agent, personne. Comme un vrai Léopard ! J’ai d’abord tenté ma chance à Anderlecht, ça n’allait pas. Il n’y avait pas de communication entre le club et moi. Je me suis donc décidé à partir pour la Hongrie et le Budapest Honvéd, ou j’ai signé un contrat de 3 ans. Là-bas, j’ai remporté le titre de champion national, mais j’ai aussi attrapé une pneumonie qui m’a tenu hors des terrains pendant un an.

Comment ça s’est passé ?

La maladie m’a vraiment beaucoup affecté, sur le plan personnel comme dans le foot. Quand j’ai signé à Budapest, j’étais censé être l’avant-centre phare du club. La pré-saison se passait bien, mais je suis tombé malade à une semaine du début du championnat.

A mon retour, j’étais sans repères, surtout que le coach Marco Rossi (actuel sélectionneur de la Hongrie, ndlr) avec qui j’avais une bonne relation, avait quitté son poste. Et ça n’a pas été la même chose avec celui qui l’a remplacé. Il avait recruté un international hongrois entre temps, et je me suis retrouvé derrière lui dans la hiérarchie. 

Donc ce changement de coach a été ta principale difficulté d’adaptation ?

Ah oui… En plus, Marco Rossi était parti entraîner un club slovaque, et avait insistait pour que je le rejoigne là-bas. Je suis finalement resté à Budapest pour regagner ma place. Mais j’étais seul à me battre, sans agent. Et ça n’a vraiment pas été facile. J’ai finalement trouvé une porte de sortie en Arménie, à Shirak. Mais là-bas, j’ai trouvé le climat malsain.

Je me suis résolu à revenir au pays pour rebondir, et éventuellement repartir en Europe dans des meilleures conditions. En RDC, les gens connaissent mes qualités, et j’aurais une chance de faire bonne impression. Je tenais à prouver que je n’étais pas fini.

Aujourd’hui, tu as 27 ans. Revenir en Europe est-il un objectif pour toi ?

Oui, pourquoi pas. Il faudrait que je marque vraiment beaucoup de buts, mais rien n’est impossible. Je suis un gars qui n’abandonne pas. Si j’ai pu revenir sur le terrain après une pneumonie d’un an, pourquoi je me fixerai des limites ?

Sinon, tu es rappelé en sélection pour la première fois depuis 2014. Que peux-tu apporter aux Léopards ?

Dark Kabangu avait été convoqué en 2014 par Florent Ibenge, face à la Sierra Leone.

Je suis un pivot, qui peut beaucoup apporter dans le domaine aérien. Je ne laisse personne m’impressionner dans ce domaine, et surtout je ne laisse personne me dominer. J’ai aussi un sens du but, que je matérialise en ce moment car je suis en pleine confiance.

Un mot de la fin, pour les supporters congolais ?

Soyez tranquille, soyez calmes. On  travaille pour la nation. Si j’ai une chance de fouler le terrain, vous ne serez pas déçus. Je ne lâcherai rien pour ma patrie. Et même si on passe parfois des moments difficiles sur le terrain, on aura besoin de vous pour jouer votre rôle de douzième homme. On se battra jusqu’à ce que le sang coule.

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