Chancel Mbemba peut-il obtenir gain de cause contre l’OM ?

Par Muko
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Après les terrains, à la barre !

Chancel Mbemba a beau avoir fait ses débuts officiels avec Lille, son aventure marseillaise n’est pas encore totalement terminée. Du moins, hors des terrains. Selon L’Équipe, le défenseur congolais a saisi la justice il y a déjà plusieurs mois pour harcèlement moral, lié à sa mise à l’écart et à la pression pour le forcer à quitter le club via un intermédiaire étranger. Sa démarche a-t-elle une chance d’aboutir ?

De sauveur… à lofteur

Arrivé dans le Sud de la France en 2022, Mbemba avait terminé la saison 2023/2024 comme titulaire et capitaine occasionnellement avant d’être placé dans le fameux « loft » marseillais, contraint de s’entraîner à l’écart.

Au cours de cette période, Mbemba a refusé de céder aux pressions pour être transféré, et a décidé d’aller au bout de son contrat, ce qui lui a fait passer une saison blanche. Son altercation avec Ali Zarrak, bras droit de Medhi Benatia, inconnu au bataillon jusqu’à sa brouille avec le Leéopard. Sa mise à pied suivie d’une retenue de salaire (finalement annulée) l’ont poussé à porter l’affaire devant la justice.

Que dit la loi ?

La pratique des lofts, malheureusement répandue dans plusieurs clubs, consiste à mettre à l’écart de manière forcée les joueurs jugés indésirables. En France, l’article 507 de la Charte du Football Professionnel encadre cette situation, limitant la mise à l’écart aux motifs sportifs et aux périodes définies. Au-delà du 31 août, donc la fin du mercato estival tout abus peut être considéré comme une violation des droits du joueur, donnant lieu à des recours devant la commission juridique de la LFP.

Dans la situation de Mbemba, l’OM avait initialement fauté, l’interdisant de venir s’entraîner avec le groupe. Néanmoins, Chancel avait obtenu gain de cause en octobre dernier, en forçant sa réintégration, déjà par le biais juridique : un club doit laisser à un athlète sous contrat les moyens de pouvoir continuer de s’entraîner au haut niveau.

Un Congolais à la rescousse ?

Mais un aspect peut faire la différence : Mbemba a porté plainte contre l’OM pour harcèlement moral. Ce motif est un cas bien particulier dans le football. Notamment grâce à un Congolais…

En effet, Anatole Ngamukol, également d’origine congolaise, avait obtenu gain de cause après avoir été placé dans le groupe pro 2 du Stade de Reims. Son succès judiciaire, soutenu par l’UNFP, a créé la « jurisprudence Ngamukol », confirmant que la placardisation prolongée peut constituer un harcèlement moral.

Dans le cas de Mbemba, il avait regagné le droit de s’entraîner en octobre, mais est resté éloigné des matchs et a refusé certaines offres. La situation semble donc plus compliquée qu’un cas classique de loft. Néanmoins, avec une équipe juridique solide et en s’appuyant sur les règles de l’article 507 et la jurisprudence Ngamukol, Mbemba pourrait avoir une chance d’obtenir gain de cause, et une réparation. Même si les obstacles restent nombreux.

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