Q. CAN 2021 : Quels enseignements tirer des deux premières journées ?

Par Muko
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Peut-on qualifier le groupe D de « groupe de la mort »  ? Difficile… Car aucune équipe du top 5 continental au classement FIFA ne s’y trouve. Cependant, la RDC hérite comme prévu d’un groupe très, très compliqué, dans lequel elle est pourtant censée être favorite. Pour l’accompagner, un Gabon revanchard, une Gambie accrocheuse et l’Angola qui tentera son va-tout en août pour sauver sa peau après deux revers initiaux. Tenus en échec à domicile par les Panthères (0-0) et rejoints in extremis par les Scorpions chez eux (2-2), les hommes de Christian Nsengi repartent bredouilles des deux premières journées.

Aucune défaite à déplorer, mais aucune victoire à célébrer. Un bilan terne, sans grande saveur. Cette trêve internationale s’achève sur un mauvais goût, avec un but encaissé dans le temps additionnel à Banjul, et trois points envolés avec. Pas reluisant… mais si la qualification est encore loin d’être acquise, rien n’est encore joué. Au contraire, plusieurs motifs d’espoir apparaissent. A condition cependant de tirer rapidement les enseignements de ces deux déceptions…

La réception du Gabon : La fin du 4-3-3 ?

  • Au terme d’une rencontre assez fade, les léopards se sont heurtés aux panthères au stade des Martyrs (0-0). Dommage pour le peuple Congolais, qui n’assiste pas à beaucoup de victoires sur son sol ces deux dernières années malgré un soutien inconditionnel… Pourtant, le onze aligné par le staff avait convaincu pas mal de monde. Mais le public a déchanté 90 minutes plus tard… En place depuis plusieurs années sous l’ère Ibenge, le 4-3-3 a encore montré ses limites. Avec à une équipe gabonaise qui lui ressemblait beaucoup (ironie du sort, le léopard et la panthère sont le même animal…), les forces se sont entrechoquées, sans accoucher d’un vainqueur final.
  • Esseulé en pointe de l’attaque, Cédric Bakambu s’est montré totalement inoffensif. Victime d’un marquage resserré de la part d’Appindangoye et Ecuele Manga, l’attaquant de 28 ans a perdu la quasi-totalité de ses duels aériens avec les deux colosses, qui ne l’ont pas lâché d’une semelle. Et lorsque l’on tentait de le trouver en profondeur, le piège du hors-jeu s’est systématiquement refermé sur lui. Et malgré un grand nombre de centres survenus des deux côtés, il n’a jamais été trouvé.

Esseulé et cerné par l’arrière-garde gabonaise, Cédric Bakambu n’aura pas pesé sur le match.

  • Surprenant ? Toujours pas… Car s’il a parfois réussi à s’adapter et marquer dans ce rôle, il ne lui correspond pas vraiment. Et si l’on analyse les buts inscrits par Bakambu ces derniers matchs avec la sélection, aucun n’est le fruit d’un travail collectif. C’est souvent Bakagoal lui-même qui a su profiter d’erreurs d’alignement des défenses adverses pour marquer. Dommage, car ce côté « renard des surfaces » ne représente qu’une partie de sa panoplie. C’est pourtant la seule qui semble être utilisée correctement lorsqu’un 4-3-3 est aligné. La où l’attaquant congolais s’est montré le plus prolifique dans sa carrière (à Bursaspor puis Villarreal), il a toujours été accompagné d’un autre attaquant.  Une association avec Mbokani, excellent cette saison, pouvait faire saliver. Mais la carrière internationale de l’attaquant d’Antwerp, qui n’a pas honoré sa convocation pour le stage d’octobre, semble bel et bien terminée…
  • Avec les léopards, une défense à quatre expose une faiblesse de nos fauves : le poste d’arrière-droit. De retour dans la tanière après un an d’absence, Jordan Ikoko n’aura tenu qu’une mi-temps face au Gabon. Parti à Ludogorets cet été, où il n’est pas titulaire indiscutable, l’ancien du PSG a perdu des points. En difficulté face à Jim Allevinah et timide offensivement, il sera remplacé à la pause par Mukoko, qui s’est montré plus volontaire, mais laissant de grands espaces dans son dos. Acclamé par le public kinois à chaque touche de balle, le joueur du Daring a injecté sa vitesse et son envie, mais a multiplié les centres stériles. A sa décharge, Bakambu était constamment cerné…
  • Devant l’absence de véritables latéraux à l’apport équilibré entre la défense et l’attaque (Ikoko étant le seul dans l’effectif), une défense à trois pouvait apparaître comme la meilleure solution (à lire à ce sujet :

    Tactique : une défense à trois pourrait-elle être profitable aux léopards ?

    ). Et le staff à visiblement eu la même idée que nous…

Le déplacement en Gambie : Un mental friable…

  • En effet, un 3-5-2 disposait les léopards, schéma encore rare en Afrique et inédit au Congo. Et logiquement, la composition de départ faisait réagir. Mais au vu de l’effectif, ce schéma apparaît comme la meilleure solution. Aligner Luyindama, Mbemba, Tisserand ensemble représentait une belle perspective. Jordan Botaka, qui a déjà affiché ses difficultés défensives lors du stage, pouvait exercer un cran plus haut, tout comme Arthur Masuaku. Au milieu, Wilfried Moke et Giannelli Imbula exerçaient leur rôle de prédilection. Enfin, Cédric Bakambu était accompagné par un pivot (Bolingi) et Muleka était positionné derrière pour tourner autour du duo. La pépite du TPM prenait alors la place d’un Mpoku décevant contre le Gabon. Une belle composition, aux allures de pari osé…
  • Car s’il peut être redoutable une fois maîtrisé, le 3-5-2 est exigeant physiquement et nécessite du temps à implémenter. Envisagé par le staff depuis son arrivée, le staff n’avait pas eu l’occasion de le tester en octobre, en raison des blessures. Un mauvais concours de circonstances… Malgré quelques belles phases de jeu Congolaises, les gambiens bénéficient de l’appui du public et se montrent dangereux. Sans un grand Kiassumbua, véritable révélation de ces deux journées, la RDC aurait concédé l’ouverture du score dès la première période. C’est donc un peu contre le cours du jeu que les léopards marquent au moment idéal, juste avant mi-temps…. mais encaissent peu après retour des vestiaires. Signe d’un mental friable, qui finira par coûter cher…
  • Touché et diminué depuis la demi-heure de jeu, Luyindama doit céder sa place. Mukoko Amale le remplace et prend le couloir droit, forçant Nsengi à abandonner son 3-5-2. Sans doute le meilleur léopard sur la pelouse, Imbula sort, épuisé (il n’avait pas disputé 90 minutes depuis mars dernier) et remplacé par Moutoussamy qui devient officiellement international congolais à l’occasion. Les léopards se remettent légèrement à dominer mais pèchent à la finition, comme au Gabon, et se font menacer par les contres gambiens. Mais à la 75ème minute, Muleka conclut un beau mouvement collectif par une frappe limpide, qui fait mouche. La pépite lushoise inscrit son 1er but en A et mène la RDC vers la victoire.
  • Malheureusement, les gambiens redoublent d’efforts dans les cinq dernières minutes et vont doucher les espoirs Congolais. Trois points qui nous auraient fait un grand bien nous filent donc entre les doigts… Pour maintenir leurs chances de qualification intactes, les léopards devront désormais faire face à l’Angola. Battus à domicile par la Gambie (1-3) et au Gabon (2-1), les Palancas Negras savent qu’une défaite supplémentaire les condamnerait pratiquement. La double confrontation face à nos voisins du Sud-Ouest prend donc une tournure décisive. Et cette fois, un mental d’acier sera nécessaire…

LES TOPS :

  • Joel Kiassumbua 
  • Giannelli Imbula
  • La fin du 4-3-3

LES FLOPS

  • Le côté droit
  • L’animation offensive
  • Le réalisme

 

 

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