Stage du Maroc : les enseignements à tirer

Par Muko
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Comme l’an passé, la RDC boucle son stage d’octobre avec une défaite et un nul. Encore quatre buts encaissés et un seul marqué. Et toujours pas de victoire sous l’ère Christian Nsengi. Une analyse purement statistique ferait croire que les choses stagnent. Mais ce n’est qu’une illusion… 

Des déceptions…

Lourdement battus par le Burkina Faso (0-3), les Léopards n’ont pas rassuré.. Photo : FECOFA

Elle n’influe en rien sur les qualifications à la CAN ni à la Coupe du Monde, mais la défaite face au Burkina Faso était doublement douloureuse. D’abord parce que les Congolais n’ont même pas eu l’opportunité de visionner le match pour en juger d’eux-mêmes (oui, nous sommes bientôt en 2021 et les matchs FIFA non diffusés existent encore…) mais surtout parce que ce revers violent et peu rassurant porte un nouveau coup à leur foi en l’équipe nationale, alors que les Léopards n’ont gagné que deux fois en deux ans. 

Péniblement, notre rédaction a pu suivre la rencontre grâce au Facebook live du journaliste burkinabè Moussavou Billa. Et une chose est sûre : le score est bien mérité. En pointant le « manque de communication » comme cause principale de la déroute, Christian Nsengi avait bien résumé la chose. Très remanié, et s’étant entraîné une seule fois (contre quatre fois pour leurs adversaires du jour), le onze congolais semblait en manque d’inspiration. Ni la moindre combinaison, ni le moindre décalage n’ont été efficaces, malgré quelques velléités individuelles. Au final, Hervé Koffi passait une soirée très tranquille, et n’avait aucune occasion de s’employer. 

Défensivement, ce n’était guère mieux, comme en témoigne le score. Le remuant Bertrand Traoré, double buteur, a  fait beaucoup de mal à l’arrière-garde congolaise. Et ironie du sort, c’est l’ancien V-Clubien Issoufou Dayo qui allait porter l’estocade dans les arrêts de jeu. 

Expérimental, le onze aligné bénéficie de circonstances atténuantes pour cette défaite. Malgré tout, certains ont peut-être raté le coche, comme Ben Malango. Titulaire à la pointe de l’attaque, le joueur du Raja Casablanca était récompensé pour sa belle saison avec le champion marocain. Mais fantomatique pendant 90 minutes et muselé par Edmond Tapsoba, l’ancien corbeau n’a pas su profiter de l’absence de Bakambu pour marquer des points. Et malheureusement pour lui, il n’aura peut-être pas de nouvelle chance dans un futur proche, car la concurrence pousse… Benik Afobe a très bien débuté avec Trabzonspor et Britt Assombalonga est passé capitaine à Middlesbrough. Il devra donc redoubler d’efforts pour obtenir une deuxième chance.

Idem pour Francis Kazadi, qui le remplaçait contre le Maroc, et qui est sorti à la mi-temps. Malgré son envie, l’attaquant du Wydad s’est surtout signalé par ses plaintes à l’arbitre au cours des 45 minutes passées sur le pré. Perdant dans son duel avec Noussair Mazraoui, le joueur de 28 ans n’a su faire aucune différence, malgré ses permutations avec Wissa. 

Enfin, Christian Luyindama et Marcel Tisserand n’ont pas rassuré dans leur entente. Au total, les Léopards ont encaissé 13 buts en 7 matchs lorsqu’ils étaient alignés, ce stage compris. C’est trop, bien trop pour des joueurs ayant pourtant une belle qualité individuelle. Bien sûr, chaque but n’est pas à leur charge, loin de là. Mais l’absence de Chancel Mbemba s’est tout de même faite ressentir. Avec lui, le staff aurait peut-être tenté une défense à trois, qui semble bien plus prometteuse…

Mais de beaux motifs d’espoir ! 

A l’image de Yannick Bangala, auteur d’un match appliqué, les Léopards ont bien réagi face au Maroc.
Photo : FECOFA

La gifle reçue face aux Etalons a eu le mérite de secouer les troupes. Alors que la plupart des Congolais prédisaient une raclée face au Maroc, le groupe a su rester imperméable à la négativité, et se remettre rapidement en question. Trois jours plus tard, ils tenaient en échec le pays hôte avec un effectif, rappelons-le, particulièrement chamboulé. En effet, la plupart des joueurs n’avaient jamais, ou très peu, joué ensemble et bénéficiaient de deux séances d’entraînements de retard sur leurs adversaires. Pourtant, aucun fossé tactique n’a été observé entre les deux équipes. Et surtout, la solidarité à la récupération, l’intensité des efforts et la volonté du onze a été remarquée face à un adversaire qui comptait plus de joueurs évoluant au haut niveau.

L’entrejeu des Léopards faisait peur sur le papier. Samuel Moutoussamy n’a joué qu’un match en club cette saison, et évoluait pour la première fois avec Ngoma et Bangala, qui ne cumulent que 7 sélections à eux deux. Mais les trois joueurs ont finalement bien tenu la baraque contre le Maroc. Déjà convaincant face au Burkina Faso, Ngoma a marqué de bons points au cours du stage. Sorti sur blessure face aux Lions de l’Atlas après une belle première période, il devrait logiquement être rappelé en novembre. Nommé homme du match par notre rédaction, Moutoussamy a déployé un volume de jeu impressionnant.

Yoane Wissa a pleinement répondu aux attentes pour ses débuts en sélection.  Photo : FECOFA

Auteur d’une prestation appliquée en sentinelle, Yannick Bangala représente une option supplémentaire au poste de récupérateur, qui fait cruellement défaut à l’équipe. Pas forcément comme titulaire, cependant, car il sera compliqué de résister au retour en forme de Merveille Bope. Quant à Omenuke Mfulu, qui fêtait sa première sélection, il s’est montré timide contre le Burkina. Mais à sa décharge, il n’a pas bénéficié des meilleures conditions pour débuter en sélection. Le joueur d’Elche devrait néanmoins garder sa place dans les 23 s’il enchaîne les matchs en Liga.

Très attendu, le nouveau venu Yoane Wissa n’a pas déçu. Déjà volontaire, mais souvent esseulé contre le Burkina, son envie a été récompensée par un but plein de spontanéité face au Maroc. Très rapide et propre techniquement, l’ailier de Lorient a également su se rendre très disponible pour ses coéquipiers, qu’il apprenait pourtant à connaître. Hâte de le voir en novembre, avec l’équipe type ! 

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