RDC-Angola (0-0) : un nul qui porte bien son nom…

Par Muko
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Attendue au tournant, la RDC n’a pas su décrocher trois points pourtant capitaux face à l’Angola, à Kinshasa (0-0). Désormais dos au mur, les Léopards n’ont plus d’autres choix que de gagner à Luanda, sous peine de ne plus avoir leur destin en main pour les deux dernières journées. 

Une attaque sans tranchant…

Pour sa première sélection avec la RDC, Joël Beya n’a pas pesé sur la défense adverse.

« Loin des yeux, mais près du coeur« . A défaut de pouvoir venir soutenir leurs fauves, les supporters congolais avaient préparé la banderole la plus explicite et la plus sincère possible, affichée dans un stade des Martyrs qui sonnait creux. Malheureusement, ils n’auront pas été gâtés, même derrière leur télé. Sans surprise, les Congolais s’accaparent la possession de balle, mais ont beaucoup de mal à se montrer dangereux. Lancé titulaire en pointe, Joël Beya peine à recevoir des ballons d’un trio à vocation particulièrement défensive au milieu (Bope, Bangala, Moutoussamy). Pris en tenaille par la charnière angolaise, l’attaquant du TP Mazembe a donné l’impression de se cacher. Pas assez disponible pour ses partenaires, il n’effectue aucun appel tranchant capable de menacer l’arrière-garde adverse. Sans toutefois accabler le gaucher de 20 ans, qui disputait son premier match avec son pays, mais qui n’a semblé tout simplement pas prêt à enfiler un costume de titulaire. Au final, les deux équipes rejoignaient les vestiaires sans avoir cadré le moindre tir.

Sur l’aile gauche, Neeskens Kebano est, lui aussi, à la peine. Récemment remis d’une blessure musculaire, le joueur de Fulham manque de tranchant, comme ses partenaires. C’est donc logiquement qu’il cède sa place à la pause. Le côté droit des Léopards semblait plus prometteur, avec une belle entente entre Issama Mpeko et Jordan Botaka sur les phases offensives. En jambes sur l’aile droite, le joueur de La Gantoise apparaît comme le seul des trois attaquants à avoir marqué des points pour le match retour. Mais malgré ses velléités, peu de ses centres ont trouvé preneur. On pourra également lui reprocher quelques mauvais choix (40′, 47′).

Au milieu, Yannick Bangala est bien rentré dans son match, mais s’est fait de moins en moins précis dans ses transmissions au fur et à mesure que la rencontre avançait. Son compère Merveille Bope a gagné des duels, mais a multiplié les fautes, et afficherait peut-être plus de complémentarité avec un joueur davantage porté vers l’avant (Moutoussamy ?). Il aurait pu marquer sur un coup-franc parfaitement botté par Kakuta. Malheureusement, sa tête à bout portant fuyait le cadre (74′). Positionné dans un rôle inhabituel de meneur de jeu, Samuel Moutoussamy a semblé assez perdu, et n’a pas su avoir un impact.

Une défense pas toujours rassurante…

Si la défense n’a pas rassuré, Glody Ngonda a inquiété. Titulaire en l’absence de Masuaku et l’indisponibilité de Nsakala, le latéral de Dijon s’est fait complètement enrhumer par Isaac (15′) sur une action qui aurait pu amener un but, et a perdu quelques ballons dangereux. A contrario, il s’est montré plus intéressant offensivement, avec quelques montées bien senties. Même chose pour son penchant à droite, Issama. La plupart des attaques angolaises venaient de son côté, et Gelson Dala l’a mis en difficulté à plusieurs reprises. Il se troue complètement en voulant renvoyer un centre de la tête, laissant l’ailier angolais armer une frappe dans son dos, qui s’envole heureusement dans les tribunes (71′). Peu inquiétée, la charnière Mbemba-Tisserand a globalement tenu la baraque, hormis deux renvois plein axe du dernier cité. Face à des attaquants plus adroits, cela aurait pu se payer cher… Dans les cages, Kiassumbua a vécu une soirée plutôt tranquille, s’employant une fois sur la frappe déviée de Mateus (28′).

Mais les remplaçants ont apporté !

Entré à la mi-temps, Yannick Bolasie a réalisé une prestation encourageante.

Ayant débarqué dans la tanière la veille au soir, Cédric Bakambu et Gaël Kakuta étaient logiquement absents du onze de départ, les deux joueurs ne s’étant pas entraînés. Lancés dès la mi-temps par Christian Nsengi, leur impact s’est rapidement fait ressentir. Bien qu’un peu court physiquement, le meneur du RC Lens a immédiatement apporté sa patte technique. Sa précision sur coup de pieds arrêtés sera peut-être cruciale au match retour. 

L’attaquant de 29 ans s’est également distingué, dans la qualité de ses appels et ses courses vers l’avant qui le caractérisent. Servi dans le bon tempo par Ngonda, il manque un face-à-face décisif avec Marques (88′). A convertir lors du match retour !

Surtout, l’entrée de Yannick Bolasie offre des motifs d’espoir pour mardi. Aucun Léopard ne s’est montré plus dangereux que l’ailier d’Everton. Entré à la mi-temps, il met rapidement la défense angolaise en difficulté. Percutant, il heurte le poteau sur une belle action individuelle ponctuée d’un tir flottant. Sa frappe en cloche à la fin de match, qui rase le poteau de Marques, a également donné des frissons aux supporters. Très remuant malgré son manque de compétition, on comprend alors pourquoi Carlo Ancelotti louait son professionnalisme.

Des circonstances atténuantes…

Le staff technique n’a pas été épargné par les imprévus…

Insipide, ce match nul est très décevant. Mais soyons justes : le staff mérite de la clémence pour ce résultat. Même si l’heure n’est pas à la charité, et que les Léopards ont impérativement besoin de gagner, le contexte catastrophique de cette préparation doit être pris en compte. Au-delà des deux cadres arrivés la veille, la tanière compte neuf absents sur  les vingt-quatre joueurs initialement convoqués par Christian Nsengi. Neuf ! Dont plusieurs joueurs décisifs à chaque poste. Et pour une double confrontation décisive, pas pour un simple match amical. « C’est le Congo… » nous dira-t-on. Mais quand même ! Entre dossiers administratifs non réglés, absences floues et arrivées la veille d’un match, le staff a joué d’une véritable malchance.

Nous y reviendrons plus longuement une fois la trêve internationale achevée.

… qui auront disparu mardi !

Mardi à Luanda, les Léopards n’auront plus droit à l’erreur.

Toutefois, se cacher derrière les excuses n’est pas le but. Plusieurs coups de poker ont été tentés, qui n’ont pas marché (Beya titulaire, le trio du milieu). Et malgré la faible opposition offerte par l’Angola, qui était également dépouillée de plusieurs cadres, les Léopards n’ont pas trouvé le mordant nécessaire pour arracher les trois points. Désormais, Cédric Bakambu, Yannick Bolasie et Gaël Kakuta ont bien rejoint le groupe, et auront l’occasion de s’entraîner avec leurs coéquipiers. Les joueurs présents sont globalement plus talentueux que leurs adversaires, et n’auront plus aucune excuse en cas de non-victoire. Ainsi, les circonstances atténuantes de l’aller verront leur date de péremption expirer ce mardi, à 17 heures.

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