Qualif. CAN : beaucoup d’enjeu , très peu de volonté…

Par Muko
294 Vues

Ce jeudi 25 mars, la RDC jouera un match capital face au Gabon. Et quatre jours plus tard, un non moins important contre la Gambie. Mais pour arracher la qualification, les Léopards n’aligneront pas le meilleur onze, loin de là. Pourtant, ni les restrictions liés à la situation sanitaire, ni le staff n’en sont responsables. 

Deux matchs capitaux, une équipe amoindrie 

Actuellement troisième du groupe avec six points, la RDC est la seule équipe du groupe à n’avoir perdu aucun match jusqu’alors (2 nuls, une victoire). Mais dans un groupe où seule l’Angola, dernière avec un point, est hors course, deux victoires au Gabon et face à la Gambie sont impératives pour se qualifier à la CAN. Les Panthères et les Scorpions, qui ont tenu la RDC en échec à l’aller (0-0 à Kinshasa et 2-2 à Banjul) sont virtuellement devant, avec 7 points chacun. Et logiquement, les trois sélections vont batailler pour la qualification.

Malheureusement, la RDC présentait une liste amputée de nombreux cadres, notamment en raison du refus des clubs de libérer leurs joueurs « hors UE ». Ainsi, les cadres Yannick Bolasie et Neeskens Kebano (Middlesbrough) et Gaël Kakuta (Lens) en faisaient les frais. Idem pour le très attendu Yoane Wissa (Lorient) et l’ancien capitaine des U20 Omenuke Mfulu (Elche). Les joueurs locaux, dont beaucoup faisaient partie du groupe éliminé en quart de finale du dernier CHAN, représentent alors une majorité de l’effectif. 

Restrictions : un impact à relativiser

Face à cette règle défavorable pour l’Afrique en général, et non uniquement pour la RDC, il est intéressant de regarder comment les autres réagissent. Et commençons par nos adversaires directs…

Le Gabon n’a pas hésité à convoquer directement tous ses joueurs phares. Pierre-Emerick Aubameyang (Arsenal), Denis Bouanga (Saint-Etienne), Mario Lemina (Fulham) et les expérimentés Bruno Ecuele Manga et Didier Ndong (Dijon) sont tous là. Du côté Gambien, la sélection finale ne compte que des joueurs expatriés, la grande majorité venant d’Europe, dont Musa Barrow (Bologne) et Omar Colley (Sampdoria). Et malgré les pressions exercées par les différents clubs, tout le monde sera là.

Tout le monde, malgré la tentative, aussi injuste que ridicule, des clubs Français de réaliser une union sacrée pour empêcher l’ensemble des joueurs africains (hors UE, pardon…) de rallier leur sélection. Car après la dérogation accordée par le gouvernement français, les sélections se sont empressées de se débrouiller pour trouver une solution. Par exemple, les Fédérations gabonaises et sénégalaises ont rapidement mis la main à la poche pour affréter des vols privés pour transporter leurs joueurs dans les délais voulus, avant et après les matchs. Le Bénin, qui avait oeuvré en coulisses avant de publier sa liste, jouera bel et bien sa qualification avec ses européens, dont douze joueurs évoluant en France. Idem pour les Comores, aux portes d’une qualification historique et qui comptera sur ses titulaires. 

Et quand ce n’était pas la Fédération, les stars ont pris leurs responsabilités. Ainsi, Naby Keita a mis son jet privé personnel à disposition de trois internationaux guinéens évoluant en France. Un geste d’autant plus désintéressé que le milieu de Liverpool a lui-même été bloqué par son club. Aux quatre coins du continent, la volonté des différentes Fédérations forcent l’admiration. 

Le staff a pourtant essayé…

Immédiatement après l’annonce de la dérogation, le staff à fait parvenir une demande écrite à la FECOFA. L’objectif ? Faire le nécessaire pour compter sur les joueurs évoluant en France. Car avec eux, le onze de départ s’en retrouverait considérablement amélioré.

Passeur contre l’Angola, et sans doute le meilleur Léopard en Europe cette saison, Gaël Kakuta pourrait ainsi faire partie du voyage. Initialement touché au bassin, il a finalement participé à la victoire de Lens contre Strasbourg (2-1) et pourrait donc être disponible. Pareil pour Yoane Wissa, auteur de 7 buts pour sa première saison en Ligue 1, et qui avait fait forte impression pour ses débuts en amical face au Maroc. Très à l’aise dans le jeu en profondeur, il pourrait compenser l’absence de Cédric Bakambu, qui manquera cruellement dans ce domaine. Indiscutable avec Dijon et titulaire face à l’Angola, Glody Ngonda aurait pu suppléer Fabrice N’Sakala, en l’absence d’Arthur Masuaku, blessé. Son penchant à droite Issama Mpeko serait alors stimulé par la concurrence de Gédéon Kalulu. Autant d’options importantes qui n’ont malheureusement reçu aucune suite de la part de la Fédération. 

Hormis la RDC, deux sélections du continent se sont résignées à ne pas faire appel à leurs « européens » pour les deux matchs restant : le Togo et le Mali. Cependant, un détail les distingue des Léopards : ils n’ont plus rien à jouer. Les Éperviers de Claude Le Roy sont déjà éliminés, tandis que les Aigles de Mohamed Magassouba ont assuré leur qualification lors de la dernière journée. Pour le reste, toutes les sélections ont fait des pieds et des mains pour avoir leur meilleurs joueurs. Toutes, sauf nous. Une question peut donc légitimement se poser :

Que veut-on réellement ?

Articles liés

P