Soudan-RDC (1-0) : les leçons à retenir

Par Muko
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« Il y a quelque chose dans le football qui s’appelle l’envie »

La phrase de Thierry Henry, désormais sélectionneur de l’équipe de France espoirs après la défaite contre l’Autriche le 17 novembre dernier peut résonner dans les oreilles des supporters Congolais. Les Léopards se sont, en effet, inclinés face au Soudan (130 ème mondial) à Benghazi, en Libye. Mais les leçons de cette défaite face à un adversaire constitué de 96% de joueurs locaux, privés de compétition depuis sept mois, peuvent être bénéfiques pour la suite. Voilà pourquoi.

Photo : FECOFA

« Plus de petites équipes »

Le Soudan s’est offert le scalp de la RDC à Benghazi.
Photo : Sudanow Magazine

Vous voulez une stat qui fait mal ? Le Soudan a gagné 3 matchs officiels en deux ans… dont 2 contre la RDC. La victoire 2-1 à Omdurman, en juin 2022, était sous Hector Cùper, dans un tout autre contexte. Mais les Léopards ont appris, concrètement, qu’il n’existait plus de petites équipes sur le continent. Les Léopards ont donc été mangés dans l’envie par des Crocodiles du Nil pourtant très limités individuellement. Quatre jours plus tôt, la victoire acquise, sans convaincre dans le contenu, face à la modeste Mauritanie au Stade des Martyrs aurait-elle « endormi » les troupes ?

Une chose est certaine : cet « accident » de Benghazi révèle un problème plus profond : l’animation offensive.

L’envie, le système, ou les deux ?

Un sacré paradoxe. Car sur le papier, l’attaque est le secteur le plus fourni de l’équipe. Mais force est de constater qu’il est aujourd’hui très loin d’exploiter son plein potentiel. Et c’est là où la responsabilité du coach entre en jeu.

Centres imprécis, combinaisons ratées, appels dans le vide ou encore excès d’opportunisme… déjà, contre la Mauritanie, le manque d’automatismes du trio d’attaque avait frustré le Stade des Martyrs, notamment en première période. Le bon coaching de Desabre, avec l’entrée doublement décisive de Bongonda (1 but 1 assist) avait changé la donne. Mais force est de constater qu’il s’agissait d’un trompe-l’oeil. Face au Soudan, l’attaque expérimentale tentée par le coach, avec Simon Banza aligné pour son premier match officiel, et Grady Diangana à la baguette derrière dans une position peu habituelle de milieu offensif, s’est encore signalée par un manque d’automatismes criant, face au bloc bas des Soudanais. Faire tourner la balle, les Congolais l’ont fait. De manière stérile, malheureusement. Le tranchant nécessaire pour marquer a manqué.

Et que les victoires face aux modestes Mauritaniens, Soudanais, Ougandais ou encore face à un Gabon particulièrement maladroit au cours des derniers mois ne nous trompent pas : le système des Léopards est encore loin d’être au point. Depuis son arrivée, Sébastien Desabre a réussi sa première mission : endiguer la sévère crise que connaissaient les Léopards. Sa deuxième, faire progresser l’équipe, est encore un chantier.

Un changement complet de système (une défense à trois, par exemple) ? Une attaque à deux ? Où alors une animation à revoir dans un schéma qui peine encore à convaincre ?

Le sélectionneur Français, qui bénéficie toujours de la confiance des Congolais, aura le temps d’y penser d’ici la CAN. Favori dans le groupe, le Sénégal a buté sur le Togo à Lomé (0-0) et attendra la RDC de pied ferme à Dakar le 3 juin prochain. D’ici là, espérons que les leçons seront tirées !

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