Une adaptation éclair !
Auteur d’une prestation remarquée face à Manchester United pour ses débuts en Ligue des Champions mardi dernier, Elia Meschack pourrait bien profiter de cette exposition haut de gamme. Très régulier depuis son arrivée en Europe, l’ailier des Young Boys de Berne affiche une progression remarquable dans de nombreux aspects de son jeu, et a su se rendre indispensable au géant Suisse. Seule (grande) ombre au tableau : sa situation internationale, qui se trouve dans l’impasse depuis désormais deux ans et le début du litige qui l’oppose au TP Mazembe. Pré-sélectionné par Hector Cuper pour la double confrontation décisive face à Madagascar, l’ancien ailier du TP Mazembe fera-t-il son retour tant attendu ? On l’espère. Car s’il y a un profil qui manque cruellement aux Léopards, c’est bien le sien…
Un joueur transfiguré
Le Meschack de 2021 est-il vraiment différent de celui de 2019 ? Oui et non… car s’il n’a pas véritablement changé, le natif de Kinshasa a beaucoup fait évoluer son style de jeu depuis son arrivée sur le Vieux Continent. A Mazembe, sa vitesse et sa propension à dévorer les espaces faisaient déjà des dégâts. Mais il se retrouvait souvent en difficulté dans les espaces réduits, manquait de vista, et était parfois critiqué pour son irrégularité chronique. Et malgré quelques buts importants inscrits en club comme en sélection, la finition était loin d’être son point fort.
Autant de lacunes que Meschack s’efforce de combler en Suisse. Et ça marche… car les Young Boys, qui suivaient le joueur depuis le CHAN 2016, avaient un plan de développement bien précis pour incorporer le Congolais à leurs plans. La rigueur et l’ambition du club bernois, couplés à la volonté et la discipline intrinsèque du joueur, ont très vite porté leurs fruits. Arrivé en cours de saison 2019-2020, il délivre 3 passes décisives et inscrit 2 buts en 12 matchs. Titularisé principalement comme attaquant de soutien, il devient indiscutable au bout d’une poignée de matchs, alors qu’il était parfois utilisé comme joker à Mazembe.
Petit à petit, une évolution se fait ressentir dans son jeu. Sa conduite de balle s’améliore à vue d’oeil, et sa vision du jeu s’aiguise. Utilisé sur tout le front de l’attaque, il marque 6 buts et distille 8 passes décisives en 26 matchs de championnat pour sa première saison pleine avec YB. Et l’édition actuelle a particulièrement bien démarré, avec 3 buts et 1 assist en 4 matchs de championnat.
Aux Léopards d’en profiter !
Désormais, Meschack est un joueur plus complet. Ses énormes progrès dans la finition – comme en témoigne son assist plein de spontanéité face à Manchester United – sont venus compléter une nature explosive et percutante qui manque aujourd’hui à l’équipe nationale. Alors que les ailiers représentaient autrefois une force pour les Léopards, la donne a bien changé aujourd’hui. Et les deux dernières sorties l’ont confirmé : Bolasie a pris de l’âge et Akolo peine à être régulier. Le profil de Meschack apparaît donc comme le chaînon manquant d’une équipe qui manque de tranchant en attaque. Le staff actuel – comme le précédent – l’ont bien compris. Le nom de Meschack est présent sur chaque pré-sélection depuis la fin de sa suspension par la FECOFA, en novembre dernier.
Mais comme il est de coutume avec la RDC, rien n’est jamais simple… en effet, l’ancien joueur de Don Bosco ne répond plus aux appels de la sélection depuis plus d’un an, sur les conseils de son avocat. La raison ? Le litige qui l’oppose non plus à la Fédération, mais à son ancien club, Mazembe, qui n’a toujours pas été tranché par le Tribunal Arbitral du Sport. Le club congolais, qui avait obtenu gain de cause en octobre 2020 par la FIFA, avait vu le joueur faire appel au TAS, lequel n’a toujours pas rendu sa décision finale.
Espérons, sans doute naïvement, que les deux parties (clan Meschack et Mazembe/FECOFA) consentiront à un effort en vue de l’urgence de la situation, dans l’intérêt de la nation.