Treize ans après leur dernière participation à la Coupe d’Afrique des Nations féminine en 2012, les Léopards dames de la RD Congo ont fait leur retour sur la scène continentale au Maroc en 2025. Cependant, leur campagne s’est soldée par une élimination précoce, marquée par 3 défaites en 3 matchs.
Cet échec, loin d’être inattendu, est le reflet de nombreux problèmes rencontrés par l’équipe dans les mois précédant la compétition. Retour sur les principaux obstacles qui ont impacté leur parcours.
1. Des primes impayées : un moral en berne !
Les Léopards dames ont publiquement dénoncé le non-paiement de leurs primes de match, un problème récurrent dans le football congolais, particulièrement pour l’équipe féminine. Le 25 février 2025, à la veille d’un match contre le Botswana, les joueuses ont menacé de boycotter la rencontre dans une vidéo devenue virale, réclamant le règlement de primes dues pour 12 matchs. Ce mécontentement s’est également manifesté par plusieurs grèves.
Ce manque de considération, comparé au traitement des équipes masculines, a sans doute sapé le moral des joueuses, pourtant qualifiées pour la CAN contre vents et marées.
2. Problèmes logistiques et administratifs
Si les sélections congolaises bénéficient désormais de contrats avec des équipementiers, les Léopards dames souffrent toujours d’un manque d’attention dans ce domaine. Certaines joueuses ont disputé des matchs internationaux avec des maillots « réplica » destinés aux supporters, vendus à 35 dollars, au lieu de maillots officiels.
Pire encore, des entraînements ont été effectués avec des maillots Umbro (actuel équipementier des sélections nationales) associés à des chaussettes O’Neills (ancien équipementier). Un acte qui constitue non seulement une violation des clauses contractuelles avec la firme anglaise, mais nuit également à l’image de la sélection féminine de la RDC.

Les Léopards dames avec un haut « Umbro » et des chaussettes « O’neills lors d’un entraînement au Stade des Martyrs en février 2025.
Sur le plan administratif, la préparation de la CAN 2025 a été problématique. Sept joueuses, bloquées à Kinshasa faute de passeports, n’ont pu rejoindre l’équipe en Algérie pour le stage de préparation qu’à trois jours du début de la compétition. Cette situation a perturbé les plans du staff technique, compromettant la cohésion de l’équipe.
3. Instabilité des sélectionneurs : une absence de projet clair !
Entre septembre 2023 et juillet 2025, les Léopards dames ont connu une instabilité chronique en changeant 7 fois de sélectionneur :
• Marcelo Kadiamba : septembre 2023 /4 matchs
• Papy Kimoto : novembre 2023 : 2 matchs
• Lamia Boumehdi : mai 2024 / 2 matchs
• José Mundele : juillet 2024 / 2 matchs
• Cyrille Zuma : octobre 2024 / 2 matchs
• Lamia Boumehdi : février 2025/ 2 matchs
• Hervé Happy : mai 2025 / 6 matchs
Cette valse des entraîneurs a empêché l’équipe de développer une identité de jeu cohérente et de progresser.
Les conséquences sont palpables : depuis janvier 2024, les Léopards dames n’ont remporté qu’un seul match en 14 rencontres (1 victoire, 1 nul, 12 défaites).
En octobre 2025, les Léopards dames affronteront l’Afrique du Sud pour le compte des qualifications pour la CAN 2026. Un projet clair, soutenu par un investissement sérieux et équitable, est indispensable pour permettre aux Congolaises de réaliser leurs objectifs.