Demain, les Léopards espoirs seront devant leur télé, à encourager leurs aînés. Tout comme Trésor Milenga, recruteur pour la sélection.
Natif de Kinshasa, passé par Mazembe et Lupopo, Trésor Milenga Likita est passé de l’autre côté du terrain. Scout-recruteur fraîchement diplômé, il a également su assumer le rôle d’adjoint de Guy Bukasa chez les Léopards espoirs, en l’absence de Gabriel Zakuani. Surtout, il contribue à l’arrivée de binationaux dans la jeune tanière, et au développement de celle-ci. En attendant un reportage exclusif sur le travail du staff lors des stages à Rotterdam et à Tunis, celui qui est également en poste au FC Metz se confie à notre rédaction sur ses ambitions avec la sélection espoirs.
Bonjour Trésor, un mois après ce stage de Tunisie, comment s’est passé ton retour à Metz ?
Tout c’est très bien passé. Je me suis directement remis au travail, tout en supervisant quelques jeunes joueurs binationaux. Du coup après mon retour, j’ai eu le temps d’aller voir Noah (Sadiki) pour son match en Europa League , Ngal’ayel (Mukau), et j’ai eu plusieurs entretiens avec quelques nouvelles figures qui vont intégrer le groupe lors de nos prochaines échéances. En l’occurrence Clinton Nsiala (Milan AC), Filozofe Mabete (Wolves), Samuel Bamba (Dortmund), Chris Mukelenge (Bologne Italie), ou encore Simon Kalambayi (Hoffenheim).
Tu es l’adjoint du coach Bukasa depuis la restructuration des Léopards U20. Peux-tu te présenter plus en détails, ainsi que ton parcours, aux congolais qui ne te connaissent pas ?
Je suis né à Kinshasa , et je suis passé par Mazembe. Mais mon premier club formateur, c’est le FC Kabala sport de Mr Kabala Mbuyi, ancien journaliste de la RTNC. J’ai eu également la chance de jouer la Linafoot avec Lupopo, avant de bifurquer vers un autre rôle.
Comment es-tu arrivé au FC Metz ? Et quel est ton rôle dans le club ?
J’y suis arrivé après le sacre de la coupe d’Afrique de Moselle avec les jeunes Léopards. J’avais été j’étais élu meilleur entraîneur de la compétition, ce qui m’a permis de collaborer avec les dirigeants du FC Metz. Et je suis aujourd’hui parmi leurs recruteurs, et je travaille aussi avec d’autres clubs.
Je suis souvent avec mon club de Villerupt Thil qui évolue en R1 depuis l’année dernière. Et nous jouons actuellement la montée en N3 car nous sommes premiers.
Comment tu te définirais ? Recruteur ? Coach ? Les deux ?
D’abord entraîneur. Car j’ai eu quelques formations dans le domaine, mais aussi recruteur, j’ai cette double casquette, qui me convient très bien. J’ai d’ailleurs décroché mon diplôme de scout recruteur récemment, ce qui pourra aider mon pays car c’est une première pour un entraîneur congolais d’avoir le diplôme en question.
Comment as-tu été approché par la Fédération, et le coach Bukasa ?
le coach Guy a remarqué mes compétences, et surtout c’est la casquette de recruteur qui a beaucoup pesé pour approcher les jeunes binationaux. Il avait déjà vu le travail qui a été fait lorsque j’étais l’adjoint de Michél Dinzey sur ce même poste.
Au cours du premier stage à Rotterdam, tu t’es retrouvé coach en l’absence de Guy Bukasa. Comment as-tu géré cette pression ?
Oui, ce n’était pas facile de gérer les jeunes gens mais ce n’était pas une première fois pour moi, j’y suis déjà habitué. On a très bien géré les émotions, mais aussi la pression, et tout cela s’est démontré par la qualité des matchs qu’on a livré. Malgré une préparation courte, la prestation des jeunes était fantastique, et le coach Guy a beaucoup apprécié.
Le deuxième stage, en Tunisie, était différent. L’équipe a livré des belles prestations sur les deux matchs, malgré deux défaites. Quelles sont les leçons à tirer pour la suite ?
On veut d’abord avoir cette constance avec le groupe pour les échéances à venir. Nous avons vu les erreurs, on a eu le temps d’en parler après le stage avec le coach Guy. Bien sûr, c’est impossible de tout étaler ici , car c’est le travail du staff technique mais je vous assure que lors du prochain rassemblement, vous verrez ces jeunes gens sous un tout autre jour. Car même de loin, le travail continue.
De manière générale, qu’est-ce que tu retiens de ces deux stages ?
L’ambiance dans le groupe. On passe des moments inoubliables ensemble, et les joueurs apprennent à se familiariser petit à petit.
Je souhaiterais voir le sélectionneur et le DTN réunir tout les sélectionneurs de la sélection masculine et féminine autour d’une même table, pour discuter de l’état de notre football de temps en temps, comme on le voit dans certaines nations. Nous devons tous suivre la physiologie et méthodologie de travail imposée par le sélectionneur principal des A, qui sera bel et bien validée par le DTN .Le coach Bukasa, le coach Zakuani et moi avons eu cette chance d’échanger avec le sélectionneur de Léopards seniors Sébastien Desabre sur des projets à long terme.
Comment définirais-tu ta relation avec le coach Bukasa, et la philosophie que vous êtes en train de mettre en place ?
Notre relation se porte de mieux en mieux. Aujourd’hui le coach Guy et moi, nous sommes déjà une famille. Car notre rapport ne se limite pas qu’au football. Nous suivons sa vision pour installer une philosophie qui sera adaptée à ces jeunes pour des projets à beaucoup plus long terme, afin d’aider notre pays, car on ne veut pas retomber dans des erreurs passées. On travaille de manière à rendre la nation fière.
Il y a énormément de binationaux à travers l’Europe. Comment tu t’y prends pour les repérer, et les convaincre de rejoindre la sélection ?
Croyez-moi, ce n’est pas facile. Notamment car il faut convaincre leurs parents. Il faut faire un travail pour déconstruire toutes les réalités préconçues qu’ils ont sur la RDC et leur dire comment les choses se passent réellement. Mais déjà, plusieurs le comprennent petit a petit, et ça me fait du bien. Cela m’encourage à continuer.
A plus long terme, quels sont tes objectifs en tant que recruteur, et entraîneur ?
Mes objectifs à plus long terme sont de remplir mes tâches de recruteur comme il se doit, pour mon pays et pas seulement les Léopards mais aussi aider nos clubs a se développer. Car ce que j’ai, je ne veux pas le garder pour moi-même. Je dois aussi apporter ceci chez moi , car la connaissance acquise ne doit pas juste restée dans ma poche. Les autres doivent aussi en bénéficier. J’aimerais également mettre en place une cellule de recrutement avec une base de données pour le bon suivi de nos jeunes joueurs et joueuses, binationaux comme locaux car je suis actuellement en contact avec la présidente de foot féminin pour bien scouter aussi cette sélection féminine. Le but est aussi d’y incorporer plus de joueuses binationales.
Merci Trésor ! Aurais-tu un message à transmettre aux congolais qui veulent espérer voir cette nouvelle équipe U20 réussir ?
Les Congolais doivent croire en notre travail. Petit à petit, on construit quelque chose de solide pour la nation . Et j’aimerais voir toutes les équipes jouer des match pendant chaque date FIFA afin de bien préparer des prochains échéances.
J’en profite aussi pour dédier mon diplôme à toute la nation, ma famille, mes proches, ma famille, ma mère, mon fils, ma fiancée et au coach Michél Dinzey. God bless my nation !