Au Maroc depuis quelques mois, Feza Kalombo, ancienne attaquante du FCF Lupopo brille avec sa nouvelle équipe. L’internationale congolaise U20 nous a accordé une interview exclusive où elle revient sur plusieurs points de sa jeune carrière.

La première partie du championnat vient de se terminer, tu es la meilleure buteuse de ton club avec 7 buts. Peut-on parler d’une intégration facile ?
L’intégration n’a pas été facile. Mes débuts étaient très compliqués. Nous ne gagnions pas et avons enchaîné trois défaites d’affilée. Pour une attaquante, c’est difficile d’arriver dans une nouvelle équipe qui traverse une mauvaise passe. Mais nous avons su relever la tête, commencer à gagner, et j’ai commencé à marquer.

Quelles différences vois-tu entre le championnat marocain et congolais ?
Le championnat féminin marocain est très bien organisé et structuré. Ils ont beaucoup investi dans leur football féminin par rapport au championnat congolais. On joue dans de beaux stades et nous sommes bien payées. C’est le haut niveau !

Revenons un peu sur ton parcours. Peux-tu le détailler pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
J’ai commencé au DCMP Bikira de Lubumbashi quand j’avais entre 13 et 14 ans. Ensuite, j’ai rejoint l’Olympique Club Lubumbashi City (OCL City), où j’ai joué pendant cinq ans. Puis, j’ai été recrutée par le FCF Lupopo, où je suis restée deux saisons avant de rejoindre le Maroc. Actuellement, j’évolue à l’ARAFF avec un contrat d’une saison.

À quel moment as-tu commencé à considérer le football comme un métier ?
Quand j’étais à OCL City, je jouais pour le plaisir, sans trop d’ambitions. Tout a changé quand j’ai commencé à m’intéresser aux joueuses européennes et à l’évolution du football féminin. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à voir le football comme un véritable métier.

La saison passée, tu as inscrit 12 buts et offert 2 passes décisives avec Lupopo. Ces performances t’ont-elles permis d’attirer des clubs ?
Lupopo m’a beaucoup aidée grâce à son équipe de communication. Dans mes équipes précédentes, je marquais, mais je n’étais pas connue, faute d’images. Mes 12 buts à Lupopo m’ont ouvert les portes de la sélection nationale U20, où j’ai participé aux éliminatoires de la Coupe du monde Colombie 2024. Je serai toujours reconnaissante envers Lupopo.

Le championnat féminin du Congo n’est pas diffusé. Comment les dirigeants d’ARAFF t’ont-ils repérée ?
Mon manager a utilisé ses contacts au Maroc. Il a envoyé des vidéos de mes performances aux dirigeants marocains, et c’est ainsi que le transfert a eu lieu.

Dans le vestiaire, tout le monde parle arabe. Comment communiques-tu avec tes coéquipières ?
Tout le monde parle arabe, et le coach ne parle que très peu français. Nous communiquons souvent par gestes. Deux de mes coéquipières parlent français et servent d’interprètes lorsque le coach donne des consignes. Pendant les entraînements, c’est la même chose. Petit à petit, je commence à apprendre quelques mots en arabe, mais c’est une langue très compliquée.

En dehors du football, comment te sens-tu au Maroc ? As-tu été bien accueillie ?
Les Marocains sont très accueillants. Je me sens bien ici, il n’y a aucun problème.

Et que fais-tu pendant ton temps libre ?
Je me repose pour bien récupérer. Je sors parfois pour me balader quelques minutes et je passe beaucoup de temps sur mon téléphone.

Comment trouves-tu Taroudant par rapport à Lubumbashi ?
Taroudant est une ville très calme, surtout par rapport à Lubumbashi et ses bruits.

Après le Maroc, dans quel championnat aimerais-tu jouer ?
Mon objectif est de devenir une grande joueuse et d’évoluer dans les meilleurs championnats. Pourquoi pas en Europe, si Dieu le veut !

Quel est ton modèle dans le football, en termes de style de jeu ?

Marie-Antoinette Katoto, l’attaquante du PSG

Je suis fan de Lionel Messi ! Chez les femmes, je m’inspire beaucoup de Marie-Antoinette Katoto, l’attaquante du PSG.

Tu es déjà internationale U20. La CAN féminine au Maroc en juillet est-elle un objectif personnel pour toi ?
Oui, participer à la CAN féminine au Maroc est un objectif important. Je serai toujours prête à défendre mon pays. Pour y parvenir, il faut beaucoup de travail et redoubler d’efforts pour impressionner le sélectionneur national.

Merci, Feza ! Un mot de la fin ?
Merci à vous pour cette interview. Je continuerai à travailler dur pour progresser et servir mon pays. Je resterai toujours à l’écoute et donnerai le meilleur de moi-même.