Pour leur retour à la CAN, les Léopards ont dépassé les attentes de beaucoup de supporters. Demi-finalistes, les hommes de Desabre ont montré un état d’esprit soudé et solidaire, qui leur a permis de déjouer pas mal de pronostics. La compétition désormais terminée, on peut déjà trouver quelques leçons sont à retenir pour la suite !
1 : Avec un cadre, la RDC peut aller loin
« On avait déjà les joueurs, mais on avait besoin d’un cadre. Maintenant qu’on a ce cadre, on peut aller loin ». En juillet dernier, Yoane Wissa nous l’expliquait au cours de l’interview exclusive réalisée avec lui. La génération actuelle ne manque pas de talent, et les supporters congolais le savent. Mais ils ont compris au cours de la CAN que le cadre de Desabre permet de mettre les joueurs dans les meilleures conditions pour s’exprimer. L’ambiance au sein du groupe, le patriotisme affiché par chacun des joueurs, et l’état d’esprit solidaire affiché sur le terrain traduisent la volonté du groupe à mouiller le maillot, et respecter la discipline instaurée par le staff. Loin des polémiques et palabres qu’on a connu par le passé, les Léopards ont réussi à donner une image rassurante de la sélection et de son organisation. Ce qui pourrait aider à attirer quelques autres renforts binationaux !
2 : La formation locale doit être une priorité
Cependant, on ne peut pas compter éternellement sur le vivier de binationaux, sans former localement. Arriver en demi-finale à la force de la volonté des joueurs est du staff, c’est beau. Mais n’oublions pas que la RDC n’exploite actuellement qu’une petite partie de son potentiel tant qu’elle n’investira pas correctement dans le championnat local et la formation. Ne laissons pas ce parcours être un trompe-l’oeil : la majorité des Léopards sont formés par des Fédérations et clubs étrangers. En revanche, la Côte d’Ivoire et le Nigeria, deux finalistes de cette édition, ont prouvé, en plus de savoir utiliser leur vivier de binationaux, qu’ils savaient former localement, et exporter leurs joueurs dans les meilleures conditions. Chose qu’il manque aujourd’hui à la RDC pour passer le prochain cap. Espérons que la Fédération en ait pris conscience !
3 : L’attaque : problèmes de riches… mais problème quand même !
Bakambu, Banza, Silas, Meschack, Mayele, Wissa. Sur le papier, le secteur offensif est bien fourni. Même un joueur comme Jackson Muleka, qui serait titulaire dans beaucoup de sélections africaines, reste à quai pour la CAN. Et si chacun des joueurs cités à eu son importance au cours de la compétition, la RDC s’est beaucoup illustrée par sa maladresse dans le dernier geste. Sur l’ensemble de la CAN, les Léopards ont tenté pas moins de 75 tirs ! Le tout pour 17 cadrés, soit 22% des tentatives, et 6 buts marqués. Et parmi les buts, trois provenaient de coup de pieds arrêtés. Sébastien Desabre était lucide sur le sujet en conférence de presse post-compétition, hier : « Si on a pas assez marqué, c’est d’abord de notre faute et non celle des joueurs« . En effet, les gros efforts défensifs réclamés aux attaquants par la tactique au cours de la CAN leur ont peut-être fait perdre en lucidité dans la surface. Parvenir à conserver la solidité défensive affichée tout en mettant les attaquants dans les meilleures conditions pour marquer est donc l’un des principaux chantiers du staff technique pour les prochaines échéances.