West Ham : l’année de Masuaku ?

Par Muko
350 Vues

 

Revigoré depuis l’arrivée de David Moyes en novembre dernier, West Ham occupe actuellement la onzième place de Premier League. Le 3-4-3 du manager Ecossais a notamment permis aux Hammers de tenir tête à plusieurs grands du championnat (victoire contre Chelsea, nuls contre Arsenal et Tottenham, courte défaite contre Man City) et à un homme en particulier de révéler son potentiel : Arthur Masuaku. Cantonné au statut de remplaçant/joker par Slaven Bilic, qui lui préférait Aaron Cresswell dans le couloir gauche, le futur léopard (il est attente de l’aval de la FIFA pour son changement de nationalité) est devenu titulaire indiscutable sous les ordres de l’ancien coach d’Everton (2002-2013). Semaine après semaine, le joueur formé à Valenciennes affiche un potentiel impressionnant. Focus.

Des débuts prometteurs en Ligue 1

Arthur Masuaku sous le maillot de Valenciennes, son club formateur.

Né à Lille (France) il y a 24 ans de parents Congolais, Fuka Arthur Masuaku Kawela passe les premières années de sa vie dans le quartier populaire de Fives, à l’est de la ville. Son talent pour le ballon rond est rapidement repéré par le RC Lens alors qu’il évolue à l’OS Fives, un club entraîné un temps par un certain Florent Ibenge ! Après 5 saisons au centre de formation des Sang-et-or, il rejoint le club voisin de Valenciennes. Son premier contrat professionnel est signé au début de la saison 2013-2014, qui s’avère être la dernière dans l’élite française pour les Nordistes. Malgré la relégation, l’arrière-gauche d’origine Congolaise effectue une belle saison sur le plan personnel, avec 4 passes décisives délivrées, un but marqué et 29 matchs disputés en Ligue 1 pour sa première saison en tant que professionnel. C’est donc logiquement que les clubs se bousculent au portillon. Annoncé proche de l’OM, il prend finalement, à tout juste 20 ans, le pari de quitter le championnat français, en signant à l’Olympiakos pour 7m€.

L’expérience grecque : une révélation 

Notamment motivé par l’opportunité de disputer la plus prestigieuse des coupes européennes, le choix du jeune défenseur, qui s’impose rapidement comme titulaire indiscutable au Pirée, s’avère judicieux. Impressionnant en championnat, il fait aussi étalage de ses qualités en Ligue des champions, inscrivant notamment un but contre l’Atlético Madrid (3-2) et réalisant une performance remarquée contre la Juventus Turin (1-0) en phases de poules. Malheureusement, une défaite contre Malmö (0-2) précipite l’élimination des Thrýlos dès le premier tour. Cependant, un titre de champion national fait office de belle consolation pour le joueur. Alors auréolé d’un statut de meilleur arrière-gauche de Superleague grecque a seulement 21 ans, Arthur Masuaku est également le chouchou du stade Karaïskakis. Comme la saison passée, les prétendants viennent toquer à la porte de son employeur, mais cette fois, le calibre n’est pas le même. En effet, c’est la Juventus, l’Inter Milan et surtout l’AS Roma qui lorgnent sur la pépite. Ayant vu dès le départ l’Olympiakos comme un tremplin, Masuaku fait ouvertement part de son intérêt pour les Giallorossi :  « Ce serait un rêve. C’est une équipe qui joue la Ligue des champions et lutte tous les ans pour remporter le Scudetto .Vous ne pouvez pas dire non à un club comme la Roma, mais nous verrons ce qui se passe ». Néanmoins, Vangélis Màrinakis, le président des Erythrólefkoi ne l’entend pas de cette oreille. Malgré l’approche concrète de divers cadors européen, Masuaku commence la saison comme joueur de l’Olympiakos, peut-être contre son gré…

16 septembre 2014, stade Karaïskakis : Arthur Masuaku est félicité par ses coéquipiers de l’Olympiakos après avoir marqué face à l’Atlético Madrid (3-2) en Ligue des Champions.

Ainsi, l’édition 2015-2016 est, sans être mauvaise, moins flamboyante de la part du franco-congolais. S’il effectue de bons matchs, il est moins régulier et surtout, son investissement est jugé moindre par les supporters. Après un but et deux passes décisives en 23 matchs, il signe à West Ham le 8 août 2016, pour un montant de 7,10 millions d’euros.

L’aventure londonienne : entre pépins physiques…

Comme lors de son arrivée à l’Olympiakos, il s’impose immédiatement comme un titulaire indiscutable au sein du club de l’Est de Londres. Titulaire lors des cinq premiers matchs de l’édition 2016-2017, il réalise de bonnes performances, toutefois ternies par les résultats collectifs décevants des Hammers. Malheureusement, il contracte mi-septembre une blessure au genou face à West Bromwich  (2-4). De retour début décembre contre Arsenal (1-5), il dispute les 90 minutes alors qu’il aurait du être ménagé. Résultat : sa blessure s’aggrave, et engendre une rechute jusqu’en février. Il effectue son retour contre Leicester (2-3) en mars pour le compte de la 29ème journée. Après avoir récupéré sa place de titulaire courant avril, il se blesse de nouveau, cette fois au pied, face à Stoke City (0-0). Sorti à la mi-temps, il terminera cette frustrante édition 2016-2017 à l’infirmerie. Avec 13 petits matchs au compteur, sa première saison en Angleterre est des plus mitigées. S’il a pu montrer quelques éclats de son potentiel, les pépins physiques ont pris le pas sur sa régularité.

Masuaku aura vu sa saison 2016-2017 hachée par les blessures.

De plus, la présente saison démarre mal pour le joueur. La déculottée infligée par les Red Devils (0-4) lors de la journée d’ouverture a poussé Slaven Bilic à remanier son effectif pour les rencontres suivantes. Le latéral formé à Valenciennes perd ainsi sa place au détriment d’Aaron Cresswell. Malgré deux bonnes entrées face à Tottenham, puis Swansea courant septembre (matchs au cours desquels il distille une passe décisive), il conserve son statut de doublure de l’international Anglais jusqu’au renvoi de l’entraîneur Croate début novembre et l’arrivée de David Moyes à la tête de l’équipe.

… Et révélations

Sous la houlette de l’Ecossais, le vent tourne vite en la faveur de Masuaku. Séduit par son profil offensif et percutant, il accorde sa confiance au franco-congolais, et lui offre une place dans le onze de départ face à Leicester le 24 novembre (1-1) qu’il n’a pas quitté depuis. En repositionnant Aaron Cresswell à gauche de sa défense à trois, il donné à Masuaku la liberté pour dynamiter son couloir gauche, ce que le natif de Lille effectue à merveille depuis plusieurs semaines. Son match référence reste sans doute celui contre Chelsea (1-0) où, élu homme du match, il avait impressionné son monde (11 dribbles réussis). Porté vers l’attaque, rapide et très bon dribbleur, il fait partie des défenseurs que l’on a plaisir à voir jouer. Son dribble réussi contre Tottenham (1-1) (visible ci-dessous) en est un exemple pertinent. Le 3-4-3 des Hammers contribue à combler ses quelques lacunes défensives (qui ont néanmoins tendance à s’améliorer). Son véritable fléau dans le jeu demeure son pied droit, qu’il n’utilise quasiment jamais.

En pleine confiance suite à ses récentes performances, l’intéressé est en pleine progression. Son choix, rendu officiel en juin dernier, de représenter la RDC pourrait remédier à un véritable fléau pour les léopards : le poste d’arrière-gauche. A condition qu’il soit éligible au plus vite…

https://www.youtube.com/watch?v=cH1lJd4Jyw0

 

Quid de la RDC ?

En effet, s’il a fait part de son choix de carrière depuis désormais sept mois, Arthur Masuaku n’a toujours pas joué un match avec les léopards. Convoqué, comme Elias Kachunga pour la double confrontation face à la Tunisie dans le but  régler son statut administratif, il n’a pu aider ses partenaires sur le terrain. Initié au traditionnel bizutage de danse , le joueur s’est bien imprégné du groupe, et sera indéniablement utile aux léopards. Seul hic : l’aval de la FIFA n’est toujours pas arrivé. Ayant joué avec les U18 puis U19 français, il doit s’engager dans une procédure qui peut durer relativement longtemps, comme nous l’avions précisé dans l’article ci-dessous. Néanmoins, il devrait pouvoir faire ses débuts en septembre prochain contre le Liberia pour les éliminatoires de la Coupe du monde. A un poste où ni Joyce Lomalisa, Fabrice Nsakala ou Glody Ngonda n’ont pleinement convaincu, il ne fait aucun doute que nombre d’attentes reposeront sur ses épaules !

Dossier : le changement de nationalité sportive à la loupe

 

Articles liés

P