Installé depuis un an et demi à Atlanta United, Tristan Muyumba s’épanouit en Major League Soccer après son passage à Guingamp. Entre ambition, maturité et amour pour ses racines, le milieu de terrain formé à l’AS Monaco s’est confié à la rédaction de LéopardsFoot. De son adaptation aux États-Unis à son rêve de porter le maillot des Léopards, le joueur revient sur son parcours et ses aspirations.
Bonjour Tristan, comment ça va ?
Bonjour, je vais bien. J’espère que vous aussi !
La saison régulière de la MLS a touché à sa fin, comment te sens-tu physiquement et mentalement ?
Physiquement ça va, j’ai eu quelques soucis durant la saison qui m’ont embêté par moment, mais ça va mieux depuis. C’est aussi à travers ça qu’on en apprend un peu plus sur son corps. Mentalement j’ai eu pas mal de frustration au vu de la saison compliquée qu’on a pu avoir, on espérait vraiment faire beaucoup mieux et atteindre les play-offs, on avait pas mal d’attentes et d’ambitions sur la saison, mais malheureusement on n’a pas répondu présent…c’est frustrant.
Tu évolues à Atlanta United depuis 2023, après ton passage à Guingamp en Ligue 2. Qu’est-ce qui t’a convaincu de tenter cette expérience en MLS ?
Je suis arrivé à Atlanta en juillet 2023, j’arrivais un petit peu en fin de cycle avec Guingamp et j’avais envie d’aller voir autre chose, j’ai passé des superbes années là-bas. J’ai pu apprendre et prendre également beaucoup de plaisir donc je suis très reconnaissant envers le club.
Ensuite, j’ai eu cette opportunité qui s’est présentée à moi, pour être honnête je n’étais au départ pas forcément emballé à l’idée d’aller aux États-Unis, mais ensuite en discutant avec le coach de l’époque et le directeur sportif, on a eu un très bon feeling et ils m’ont expliqué le projet, je me suis par la suite intéressé un peu plus au championnat américain. J’ai vu qu’il y avait énormément de joueurs de qualité donc par la suite ça s’est fait naturellement et aujourd’hui je suis très content d’être ici dans un club formidable avec des infrastructures de grandes qualités, un club qui a tout pour faire de grandes choses !
Comment juges-tu ton adaptation au football américain ? Et quelles sont, selon toi, les principales différences avec le championnat français ?
Ça s’est fait très rapidement, il y avait pas mal de matchs donc j’ai rapidement été amené à jouer et c’est toujours plus simple de s’adapter à ses partenaires quand on peut partager le terrain avec eux. J’ai eu la chance également d’avoir des gars super cool autour de moi dont certains qui parlaient français donc ça m’a beaucoup aidé également pour l’adaptation.
C’est un championnat qui est en pleine expansion, avec des joueurs de grandes qualité, la principale différence est que les matchs sont plus ouverts du fait qu’il n’y ait pas de relégation, donc chaque équipe entame le match avec l’idée de vouloir le gagner il n’y a pas de pression de devoir se maintenir. Cela crée des matchs ouverts. Il y a aussi les play-offs en fin de saison. C’est quelque chose de tout nouveau pour moi et tu sens l’intensité et la pression des matchs qui est totalement différente.
Tu as rapidement trouvé ta place à Atlanta, avec un rôle important au milieu de terrain. Comment définirais-tu ton style de jeu ?
Je me définirais comme quelqu’un qui aime avoir le ballon, être à la relance et à la création du jeu. J’aime aussi les duels défensifs, je suis capable de gratter des ballons pour ensuite me projeter.
J’ai également des axes de progression notamment la constance sur une saison et le fait de pouvoir être plus décisif que ce soit à la passe ou à la finition, je pense que dans le football moderne, un milieu de terrain doit être capable de marquer des buts donc c’est quelque chose que j’aimerais ajouter à mon jeu.
Quels joueurs t’inspirent à ton poste, ou t’ont marqué dans ta progression ?
Il y a pas mal de joueurs qui m’ont inspiré, j’ai été un grand fan de Thiago Alcantara et de Luka Modric aussi ! C’est quelqu’un que j’observe encore beaucoup. J’aime les joueurs de ballon qui aiment avoir le ballon et faire circuler le jeu.
Il y a aussi N’Golo Kanté qui dans l’aspect défensif est très intéressant et dont j’ai pris beaucoup de plaisir à voir jouer. C’est de ce genre de joueurs dont j’essaie d’apprendre et de m’inspirer tout en restant moi-même parce que ces joueurs sont de classe mondiale.
Revenons un peu sur ton parcours en France : que retiens-tu de ton passage à Guingamp et plus globalement de ta formation en France (Monaco) ?
Monaco c’est sûrement le club où j’ai le plus appris, j’ai pu me développer en tant que joueur, mais également en tant qu’homme, j’ai eu la chance d’évoluer que ce soit en formation ou même par la suite côtoyer de grands joueurs à l’entraînement.
Ensuite, à Guingamp, c’était pareil. Un club avec un environnement saint, dans lequel j’ai pu me développer en tant que joueur et connaître le monde professionnel, côtoyer des joueurs d’expérience. Je n’en retiens que du positif.
Tu as connu plusieurs expériences, en France, en Belgique et désormais aux États-Unis. Qu’est-ce que ces différentes cultures t’ont appris sur le plan du foot ?
C’est toujours bien de pouvoir voyager et découvrir d’autres cultures que ce soit en France, en Belgique et maintenant aux USA. De chaque côté et dans chaque championnat j’ai pu apprendre. La rigueur et la patience en France, en Belgique j’ai beaucoup appris psychologiquement et aujourd’hui aux États-Unis je continue d’apprendre, c’est super enrichissant.
Sans transition, parlons de ton lien avec le Congo. Quelle place occupe ton pays d’origine dans ta vie et dans ta carrière ?
Le Congo a forcément une grande place dans mon cœur, c’est mon pays d’origine un pays où mes parents ont grandi et vécu de nombreuses années, donc j’ai naturellement été éduqué avec la culture congolaise.
Malheureusement, pour l’instant, je n’ai pas eu la chance d’être sélectionné avec la RDC dans ma carrière. On verra comment les choses se dérouleront.
As-tu déjà eu des contacts avec la Fédération Congolaise de Football, ou des échanges avec des membres du staff actuel des Léopards ?
Pour être honnête, oui, j’ai déjà eu des contacts avec le sélectionneur, on a déjà échangé plusieurs fois.
J’ai même reçu quelques pré convocations donc forcément ça donne envie un jour de pouvoir être avec le groupe.
De plus, je connais quelques gars de l’équipe comme Samuel Moutoussamy qui est un ami d’enfance ! Ce serait beau d’être un jour en sélection ensemble.
Comment juges-tu la progression actuelle des Léopards et le projet mis en place ces dernières années ?
Je pense que l’équipe a eu de très bons résultats sur les dernières années notamment depuis l’arrivée du coach Sebastien Desabre, on voit qu’il y a pas mal de binationaux qui n’hésitent plus à rejoindre l’équipe donc c’est super et ça permet à l’équipe de grandir, avec la CAN qui arrive et une possible qualification à la prochaine coupe du monde ça montre que ça évolue bien.
Est-ce qu’il y a des joueurs congolais (passés ou présents) qui t’ont inspiré ou donné envie de défendre ces couleurs ?
Évidemment ! il y a eu pas mal de joueurs congolais dont j’ai apprécié les qualités, je pense qu’aujourdhui un joueur comme Chancel Mbemba est un exemple pour tout congolais. Dans le passé j’ai aimé voir quelqu’un comme Youssouf Mulumbu, défendre le maillot des Léopards, j’étais également un admirateur d’un joueur comme Gaël Kakuta ou encore Trésor Mputu ! Techniquement c’était impressionnant. Il y a eu et on a encore des joueurs de qualité qui donnent envie de porter ce maillot.
Quel rôle joue ta famille dans tes réflexions sur ton avenir, notamment en ce qui concerne la sélection nationale ?
Ma famille joue un grand rôle ! Ayant grandi avec la culture congolaise, la famille c’est quelque chose de sacré et primordial. On se consulte souvent que ce soit dans le football et même dans la vie de tous les jours.
Quels sont tes objectifs à court, moyen et long terme, que ce soit avec ton club ou en sélection ?
Mon objectif est de continuer à grandir, de progresser et d’être un meilleur joueur sur tous les aspects qu’on a pu évoquer plus tôt et pourquoi pas être présent dans un futur proche avec l’équipe nationale. Cela fait forcément partie des choses que je souhaite atteindre donc on verra…
Enfin, un mot pour les supporters congolais qui te suivent et espèrent te voir un jour sous le maillot des Léopards ?
Si j’ai un mot pour les supporters congolais c’est de continuer de supporter l’équipe comme elle le fait, de croire qu’une qualification au mondial est encore possible et que je fais partie d’un des leurs… étant moi-même un supporter des Léopards. Tout en espérant pouvoir un jour les représenter.

