Organisation : de la négligence, encore et toujours…

Par Muko
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La route pour la Coupe du Monde, c’est demain !

Ce jeudi 2 septembre, à 15 heures, les Léopards recevront la Tanzanie au Stade TP Mazembe de Lubumbashi, avant de se déplacer à Cotonou pour y affronter le Bénin lundi prochain. Dans ce groupe relativement abordable, qui comprend également Madagascar, les Léopards pourraient avoir leurs chances. Du moins, sur le papier. Car l’équipe nationale refuse de retenir les leçons d’erreurs et de négligences hors terrain qui la plombent depuis bien trop longtemps.

Encore une cascade d’absents…

Fabrice Nsakala et Gaël Kakuta (blessure), Yoane Wissa et Neeskens Kebano (retenus par leurs clubs), Lionel Mpasi, Samuel Bastien, Charles Pickel, Omenuke Mfulu, Chris Mavinga et Vital Nsimba (raisons administratives) manqueront à l’appel. Soit dix joueurs, dont de nombreux titulaires potentiels. Victime d’un malaise sur le terrain avec Besiktas le 22 août dernier, le latéral de 31 ans profite de la trêve internationale pour se remettre sur pied tandis que Kakuta est – comme souvent – forfait pour rejoindre la sélection après un coup subi en championnat. 

Cependant, ce sont surtout les six dernières absences qui interpellent. Comment, en septembre 2021, une raison « administrative » peut-elle encore être avancée pour expliquer l’absence d’un joueur en sélection ? Surtout pour un match de qualification à la Coupe du Monde, à laquelle on prétend vouloir participer.

Prétend seulement… car même avec un strict minimum de volonté, comment peut-on se rendre compte la veille du match que les passeports de Chris Mavinga (international depuis 2015) et de Vital Nsimba (international depuis 2017) n’aient pas été renouvelés, rendant par conséquent les joueurs indisponibles pour la rencontre ? Cette énième démonstration  d’amateurisme n’augure malheureusement rien de bon sur l’évolution de l’équipe nationale. Du moins celle de ses bureaux. Car si les joueurs remportent ces deux matchs, ils ne le devront qu’à eux-mêmes et au staff.

Cette nouvelle négligence est-elle, dans l’esprit de certains, une manière de souhaiter la bienvenue à Lionel Mpasi (27 ans, Rodez), Samuel Bastien (24 ans, Standard Liège) et Charles Pickel (24 ans, Famalicao), présents en RDC pour formaliser leurs papiers congolais, mais qui ne seront pas éligibles pour disputer cette journée d’ouverture ? Car les procédures de naturalisations interminables apparaissent comme un cas unique sur le continent.

Un problème congolais ?

En effet, seule la RDC, se voit privée de ses nouveaux éléments à chaque rassemblement. Et même si le joueur en question n’a jamais évolué pour une autre sélection en équipe de jeunes – ce qui devrait réduire le temps du processus administratif –  le changement de nationalité prend un temps considérable. Cela pourrait d’ailleurs être évité…

En effet, un joueur congolais souhaitant être naturalisé doit obligatoirement voyager en RDC afin de finaliser ses démarches administratives. Et avec l’emploi du temps chargé des footballeurs, cette règle est loin d’être pratique.Dans les autres pays du continent, un passage à l’ambassade du pays dans lequel le joueur réside suffit pour entériner le changement de nationalité sportive, ce qui fait gagner un temps précieux. Pourquoi ne pas adopter cette mesure pour faciliter la naturalisation de nos athlètes et, par conséquent, contribuer à la progression de l’équipe nationale ?

Ainsi, Omenuke Mfulu (26 ans, Las Palmas), Yoane Wissa (24 ans, Brentford), et Pelly-Ruddock Mpanzu (27 ans, Luton Town) qui ont pourtant arrêté leur choix international il y a respectivement neuf ans, un an et demi, et au moins six mois, ne sont toujours pas officiellement éligibles pour jouer avec la RDC. Et si l’on ajoute à cette règle la lenteur traditionnelle des autorités congolaises, on comprend mieux les situations ubuesques dans lesquelles se retrouve l’équipe nationale… 

Et ailleurs, c’est comment ?

En novembre dernier, Sébastien Haller offrait la victoire à la Côte d’Ivoire face à Madagascar, quelques mois après son choix international…

Déjà bien mieux. Car si le football africain n’est pas réputé pour sa grande fiabilité administrative, certains pays avancent, et se donnent les moyens d’être efficaces. Ce ne sont d’ailleurs pas les exemples qui manquent…

Né en France, et ayant fait toutes ses classes avec les Bleuets en jeunes, Sébastien Haller offrait le but de la victoire à la Côte d’Ivoire face à Madagascar en novembre dernier (2-1). 25 minutes après son entrée en jeu… mais surtout quelques mois seulement après son choix international. On pense également aux Marocains Aymen Barkok et Adam Masina, qui ont rapidement effectué leurs débuts avec les Lions de l’Atlas la même année, bien qu’ayant évolué respectivement avec l’Allemagne et l’Italie en espoirs. Idem pour le jeune Tunisien Hannibal Mejbri, déjà éligible pour jouer en match officiel, après avoir effectué ses débuts en amical contre la RDC en juin dernier. Et plus récemment, le jeune Ilaix Moriba (Leipzig) vient d’obtenir l’aval de la Fédération guinéenne pour jouer avec le Syli National, après avoir fait ses classes avec l’Espagne espoirs, tandis qu’il évoluait au FC Barcelone.

Chez nous, peut-on espérer avoir moins de six joueurs absents pour la prochaine journée ? Les dés sont lancés ! 

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