L’éternelle plainte de Franck Dumas

Par LPF
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Les sorties médiatiques se multiplient et une phase rédonde dans les propos de Franck Dumas, « Je n’ai pas fait le recrutement, je ne prends que ce qu’on me donne». Le technicien français est revenu sur les mêmes mots à la veuille de la rencontre de la première journée de phase des groupes de la coupe de la Confédération contre l’As Otohô du Congo Brazzaville. Bien que leader de la Linafoot et bien parti dans la C2-CAF, l’on est en droit de se demander si le TP Mazembe est vraiment taillé pour jouer les deux tableaux jusqu’au bout.

Une fuite en avant?

Pourtant invaincu en championnat national, le Tp Mazembe a toujours du mal à produire un jeu rassurant comme ça a été le cas dans le passé. Alternant des systèmes de jeu, parfois incongrus ou non adapté à son effectif, Franck Dumas cherche toujours le bon équilibre pour son équipe.

La première défaite de la saison, enregistrée ce dimanche à Alexandrie face à Al-Masry met à nu toutes les lacunes du TP. Une équipe incapable de faire le jeu, une équipe qui ne fait que subir à chaque fois que l’adversité s’élève. Avec ce constat, l’on se trouve dans l’obligation de s’interroger sur la vraie valeur de l’actuel Mazembe.

Un projet à long terme, un nom à sauver

S’il existe bien un vrai dilemme sur lequel Franck Dumas va se buter, c’est bien celui de trouver le bon équilibre entre projeter l’avenir et marquer le présent. De là, on peut facilement comprendre sa célèbre phrase « J’ai pas fait des recrutements, je ne prends que ce qu’on me donne». Une phrase que le technicien français a l’habitude de prononcer avec un air décontracté, mais au fond ça semble pas être le cas.

Pour rappel, en début de saison, Mazembe avait accueilli une panoplie des jeunes venus du CS Don Bosco et de la KFA principalement mais surtout, en n’hésitant pas de se séparer de certains briscards présents au club depuis quelques années auparavant. Une politique de partir de la jeunesse formée par le club a été confiée à Dumas qui du reste, semble ne pas s’enflammer du rendement global de ses poulains.

Des choix imposés

Une chose est sûre, Franck Dumas n’a jamais recruté un seul joueur, du moins à l’en croire. Il a débarqué, il a rencontré un groupe, on lui a ramener une autre horde de joueurs sans visiblement que lui n’y place un mot. Qui recrute alors si ce n’est l’entraîneur lui-même ?

La nouvelle politique du club est claire, « construire une équipe à partir de la jeunesse du pays afin de redonner plus de chances aux joueurs congolais de faire connaître leur talent au monde entier en propulsant Mazembe sur le toit d’Afrique» comme l’a si bien dit Moïse Katumbi dans une interview accordée à Canal Plus Sport. Un projet qui nécessite non seulement des moyens, mais aussi de la patience . Hélas, les supporters du TP n’en ont pas.

Un club du standing de Mazembe ne forme pas des joueurs, il recrute des compétiteurs pour gagner des titres. C’est sûrement cette logique qui animait les supporters présents à Kamalondo il y a une semaine lors du duel opposant Mazembe à Otohô. Un match certes remporté par les Corbeaux mais suivi de la bronca du public. Oui, encore le contenu était fade.

Le refuge derrière le pragmatisme

Le temps de mettre les choses en place, on en a pas quand on est entraîneur du TP. Le club est attendu au tournant sur tous les matchs. Le club doit toujours gagner. Ces mythes résultent du fait de l’histoire, du statut et surtout de la place qu’occupe le club sur l’échiquier continental. Perdre un match, ça frise déjà la crise.

Que faire pour garder le cap si ce n’est, gagner tous les matchs quel qu’en soit le contenu ? L’on se souviendra de la fameuse réponse vociférane de Franck Dumas à l’issue de la victoire poussive face à Dauphin Noir. « Vous voulez tout finalement ! le beurre, l’argent du beurre et la crémière. Tant qu’on gagne des points, c’est déjà bon».

Le chantier est encore immense pour le TP Mazembe dans ce nouveau projet. Sur ce, les Englebertois devront d’abord admettre que perdre n’est pas une fatalité et se persuader que le futur sera glorieux. Une chose difficile à gober.

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