La RDC a fait match nul (1-1) face à la Zambie, le dimanche 18 janvier 2015, à Ebibeyin, lors de la 1ère journée de la CAN Guinée Equatoriale. Singuluma a ouvert la marque pour les Chipopolo boys à la 2ème minute avant de voir Bolasie égaliser pour les Léopards à la 66ème minute, après une longue domination congolaise qui paraissait demeurer stérile. Quelles leçons tirer pour les Léopards à l’issue de ce match ?
Individualisme prime sur le collectif
La sélection dirigée par Florent Ibenge a tenu son pari. Selon les analyses pré-CAN et fondées sur ses prestations durant les éliminatoires, l’équipe congolaise dispose des joueurs exceptionnels, à la qualité technique très appréciable mais dont le jeu collectif est une faiblesse manifeste. On avance la raison d’une équipe en reconstruction. Admettons que cela soit vrai, cet argument ne peut perdurer. La préparation de 10 jours au centre d’Excellence de la CAF, à Mbakomo, 30 km de Yaoundé, au Cameroun a été jugée très positive. Même si elle n’aurait pas effacé toutes les faiblesses décriées à cette sélection, elle aurait permis de voir un autre visage sur le plan jeu. Tel, cependant, n’est pas encore le cas.
La RDC a certes dominé son adversaire de la première journée, cela est prouvé par les statistiques sur la possession de la balle (55%) , des tirs au but (15) et des tirs cadrés (9). Toutefois, elle l’a réalisé grâce au talent individuel. Les Bolasie, Mbemba, Mbokani et autres ont dû puiser dans leur réserve technique personnelle pour montrer ce visage si plaisant mais aussi si décevant des Léopards.
La défense chancelle encore
On le disait : la ligne défensive de la RDC constituait le chantier prioritaire. Durant les éliminatoires, elle a encaissé 9 buts sur 6 matches. Au cours de la préparation, elle n’a pas su se montrer plus rassurante non plus. Elle a, en effet, pris un but par match. Quand on la voit jouer, on découvre qu’elle ne joue pas resserrée dans ses lignes. Le positionnement des défenseurs pose effectivement problème. Le pressing n’est pas si fort.
Les mêmes faiblesses défensives sont celles du milieu du terrain qui n’accomplit pas convenablement sa tâche de protection du quatuor défensif. Récupération approximative, pressing inexistant, l’axe de la défense exposé.
La distance entre l’attaque et le milieu est trop grande. Ce qui laissait hier toute la latitude au milieu zambien de se projeter en avant et de vite atteindre la défense congolaise. C’était particulièrement le cas lors de la première mi-temps. La situation s’est un peu amélioré en seconde période mais elle n’a pas duré. C’est un travail énorme qu’est la récupération. Les duels physiques ont peut-être eu raison de leur bonne volonté.
Une attaque dangereuse mais peu efficace
Compter dans ses rangs Mbokani qui a déjà accumulé de l’expérience du haut niveau européen, Bolasie qui passe une excellente saison individuelle au point d’arriver à la CAN comme une star à suivre, Kabananga et Bokila, certes encore méconnus sur le plan africain mais ayant déjà montré quelques bonnes dispositions aux éliminatoires, Mubele, meilleur joueur africain évoluant sur le continent et Mabwati, de l’école espagnole, c’est partir à la CAN avec un argument solide sur sa ligne d’attaque. Tout naturellement donc, l’attente serait celle d’au moins un but par match, quelle que soit la combinaison choisie par Ibenge. Mais le manque d’efficacité contredit les attentes de cette attaque qui doit se remettre en question. Elle se doit de jouer collectif, de comprendre les mouvements des uns des autres et de participer au travail défensif.
Somme toute, la RDC a montré un bon visage, celui d’une équipe capable de véritablement jouer son statut d’outsider. La déception de toute la nation exprimée d’ailleurs par le sélectionneur et l’homme du match, Bolasie est à la mesure du foot produit par l’équipe qui présageait une victoire au coup de sifflet final.
Signalons que le second match du groupe B a vu les deux protagonistes, Tunisie et Cap Vert, faire jeu égal (1-1). La RDC joue le prochain match le 22 janvier contre le Cap Vert, toujours à Ebibeyin, à 19h00 GMT.
Ibenge : « on est déçu ».
A l’issue du match de la 1ère journée, Zambie-RDC (1-1), CAN 2015, le sélectionneur national des Léopards, Florent Ibenge a déclaré à la presse sa déception. « On est forcément déçu. Le match s’est déroulé exactement comme on l’avait prévu. Nous savions comment elle (Ndlr : la Zambie) allait jouer et c’est ce qui se passait. Mais on a été amorphe sur notre réaction ».
Ibenge a partagé le sentiment général exprimé par de nombreux supporters au vu du score du match et surtout du jeu démontré par la RDC qui a su maîtriser son adversaire. Il a regretté le but matinal concédé par son équipe. « On a pris un but matinal, ce qui a compliqué les affaires. Mais on n’a pas vite montré de l’envie à revenir sur le score à la première mi-temps ». Rappelons que le but marqué par le Zambien Singuluma est arrivé à la 2ème minute. Il fallait attendre la 66ème minute pour voir enfin la RDC relever la tête grâce à Bolasie, auteur d’un bon match et sans doute le Congolais le plus dangereux.
Zambie-RDC : Bolasie, l’homme du match.
Yannick Bolasie a été plébiscité l’homme du match, lors de Zambie-RDC (1-1) joué le dimanche 18 janvier 2015, à Ebibeyin, CAN Guinée Equatoriale. Le joueur de Crystal Palace qui joue ainsi sa première CAN y est arrivé avec le statut de star, au regard de la belle saison qu’il est en train de connaître en premier league anglaise. Très talentueux, fin technicien, Bolasie a tenu sa promesse pour cette première sortie de Léopards. Après plusieurs tentatives vaines, particulièrement en première mi-temps, il a su donner à son équipe la possibilité d’arracher un match nul face aux Chipolopolo boys, à la 66ème minute, sur un centre à ras de sol de Cédric Mabwati.
Mais le joueur de 25 ans né à Lyon, en France, n’a pas été content de la prestation collective. Il a estimé, au micro de nos confrères de Canal +, s’exprimant en Anglais, que la victoire était possible. Comme d’ailleurs son coach, Bolasie a déclaré : « nous disposons d’une bonne ligne offensive et le match tel qu’il se déroulait devrait finir en notre faveur. Je suis certes content de la prestation mais déçu du résultat ».
Rappelons que Bolasie a été présélectionné lors de la CAN Afrique du Sud 2013 mais il avait décliné l’invitation de Claude Leroy, alors sélectionneur de Léopards, ne s’estimant pas prêt pour le challenge. C’est en mars 2013 que finalement il a signé sa première sélection. Gagnant en confiance et en maturité, il s’établit progressivement comme un joueur majeur du dispositif congolais. Espérons qu’il en fera davantage à la suite de cette compétition africaine.