Léon Makanzu : “Mon départ de l’AS Vita Club a été réfléchi!”

Par Henock SEKE
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Douze ans après son arrivée, Léon « Malé » Makanzu a quitté son poste de préparateur physique à l’AS Vita Club.

En exclusivité sur LEOPARDSFOOT, l’actuel chef des travaux à l’Université Pédagogique Nationale de Kinshasa ( UPN) parle de son parcours, de l’importance de la pratique du sport et son départ surprise de V-club.

LPF : Bonjour Coach, nous espérons que vous allez bien. Pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas?

Bonjour, je suis Léon Makanzu-Nziuki, plus connu sous le nom de Coach Malé. Je suis préparateur physique, entraîneur sportif, et titulaire d’une Licence en Didactique des disciplines. Actuellement, je poursuis un Doctorat à l’Université Pédagogique Nationale (UPN) et je suis également détenteur d’une Licence A de la CAF. Avec plus de 20 ans d’expérience, j’ai eu le privilège de collaborer avec plusieurs clubs de haut niveau tels que l’AS Vita Club, le DCMP, AC Sodigraf, et Étoile du Congo de Brazzaville, ainsi que d’autres équipes et projets sportifs. Mon objectif principal est d’optimiser la condition physique des athlètes, à travers une approche personnalisée, rigoureuse et adaptée à leurs besoins spécifiques.

LPF : Parlez-nous un peu de votre enfance et de la route qui vous a conduit dans le domaine du sport?

Dès mon plus jeune âge, le sport faisait partie de ma vie. C’est dans ce milieu que j’ai appris la discipline, la rigueur et l’importance du travail d’équipe. Je me suis intéressé à la préparation physique assez tôt, cherchant à comprendre les mécanismes du corps humain, et c’est ce qui m’a motivé à poursuivre une carrière dans ce domaine. J’ai eu la chance de me former en profondeur et de travailler avec des athlètes de haut niveau, ce qui m’a permis de me perfectionner au fil des années.

LPF : Premièrement, pourriez-vous nous donner une explication sur l’importance de la préparation physique et ses diverses étapes ?

La préparation physique est essentielle car elle permet de maximiser la performance tout en réduisant les risques de blessures. Elle se compose de plusieurs étapes, dont l’évaluation de la condition physique, l’entraînement de base, le renforcement musculaire spécifique, ainsi que des exercices pour développer la vitesse et l’agilité. Ces phases sont adaptées à chaque individu en fonction de ses besoins, afin d’assurer une progression optimale. Une attention particulière est également portée à la récupération, car elle est tout aussi cruciale pour maintenir un niveau de performance élevé à long terme.

LPF : Quelles sont les principales avancées dans votre travail depuis vos débuts ?

Depuis mes débuts, j’ai vu d’énormes évolutions dans le domaine de la préparation physique, notamment grâce aux avancées technologiques. Aujourd’hui, nous avons accès à des outils de suivi de la performance, des logiciels d’analyse de données et des équipements de plus en plus sophistiqués. Ces outils nous permettent de suivre en temps réel l’état physique des athlètes et de personnaliser les programmes d’entraînement en fonction des données recueillies. Par ailleurs, les recherches sur la récupération et la prévention des blessures ont beaucoup progressé, ce qui m’a permis d’optimiser mon approche en intégrant ces nouvelles connaissances.

LPF : Lors de la séance de musculation, comment apportez-vous votre soutien aux joueurs et comment gérez-vous leur rythme ?

Lors des séances de musculation, je veille à ce que chaque athlète ait un programme personnalisé en fonction de ses objectifs et de son état physique. Je les accompagne en supervisant leurs mouvements pour garantir la bonne exécution des exercices et prévenir les blessures. Le rythme est ajusté en fonction des besoins de chaque joueur, qu’il s’agisse de renforcement musculaire, de développement de la puissance ou d’amélioration de l’endurance. J’adapte constamment les séances en fonction des retours et de l’état de fatigue des joueurs, tout en gardant un œil sur l’aspect mental, car l’aspect psychologique joue également un rôle clé dans la performance.

LPF : Après douze ans d’engagement et de fidélité, vous avez quitté l’AS Vita Club. Est-ce que cette décision peut être motivée ?

Mon départ de l’AS Vita Club a été une décision mûrement réfléchie. Après douze années passées à contribuer au développement du club, il est apparu que le moment était venu pour moi de relever de nouveaux défis. Le football est un environnement dynamique où les transitions font partie du parcours. Ce départ m’a permis de prendre du recul, d’évaluer mon parcours et de me concentrer sur de nouveaux projets professionnels.

LPF : Quels souvenirs avez-vous conservés pendant ces années passées à Vita ?

Léon Makanzu soulevant le titre de Coupe du Congo 2024. Image: AS Vita Club.

Les années passées à l’AS Vita Club sont remplies de souvenirs marquants. Parmi les plus mémorables, il y a les titres remportés et les parcours de Ligue des Champions qui ont marqué l’histoire du club. Mais au-delà des trophées, ce sont les moments partagés avec les joueurs, le staff et les supporters qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Ces années ont été formatrices sur le plan personnel et professionnel.

LPF : N’avez-vous pas trouvé la tâche difficile à votre arrivée à Vita en étant un ancien employé du DCMP ?

La transition entre le DCMP et l’AS Vita Club n’a pas été aussi complexe que certains pourraient le penser. J’ai toujours abordé mon travail avec un esprit d’intégrité et de professionnalisme. Peu importe le club avec lequel je collabore, mon objectif a toujours été d’accompagner les athlètes vers la performance et de contribuer à la réussite collective. C’est cette vision qui a guidé mon parcours, et je me suis rapidement intégré à l’AS Vita Club en mettant toute mon énergie au service de l’équipe.

LPF : Les résultats de Vita ne sont pas en accord aujourd’hui. Qu’en pensez-vous, en tant qu’ancien membre du club ?

Il est toujours difficile de voir un club traverser des périodes moins performantes, surtout lorsqu’on y a investi beaucoup de temps et d’efforts. Cependant, je reste confiant. Le football est un sport de cycles, et il est normal que des hauts et des bas surviennent. Ce qui est important, c’est de garder une vision à long terme et de travailler ensemble pour rebondir. J’espère que le club saura retrouver son équilibre et son succès avec une gestion appropriée.

LPF : Après avoir travaillé dans des conditions assez complexes peu après le départ de Gabriel Amisi, pourquoi avez-vous quitté les Dauphins Noirs alors que le club a pu s’en sortir ?

Mon départ des Dauphins Noirs était lié à un besoin de changement personnel et professionnel. Travailler dans des conditions difficiles peut être éprouvant, mais c’est aussi ce qui m’a permis de développer ma résilience et ma capacité à m’adapter. Le club a su se redresser grâce à l’effort collectif, et je leur souhaite de continuer à progresser. Pour ma part, j’avais besoin de me concentrer sur d’autres projets pour poursuivre ma carrière.

LPF : Quelles sont vos relations avec le comité Amadou Diaby ?

Je n’ai jamais eu de problème avec le comité dirigé par Amadou Diaby. Nous avons toujours maintenu une relation professionnelle basée sur le respect mutuel. L’objectif commun était de faire avancer les choses pour le bien du club et du football congolais. La communication a toujours été au cœur de notre collaboration, et j’ai toujours cherché à travailler dans un esprit d’équipe avec toutes les parties prenantes.

LPF : Il a été annoncé que vous serez sur le point de vous rendre au TAS afin de réclamer vos dettes envers Vita. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

Je suis un professionnel, et dans le cadre de mon travail, il est important que mes droits soient respectés. Si une démarche judiciaire devient nécessaire, cela fait partie du processus pour assurer que les engagements soient honorés. Le TAS est là pour garantir une justice équitable, et j’ai confiance en son impartialité pour résoudre cette situation.

LPF : De manière générale, quel est le montant que Vita doit vous verser ?

Je préfère ne pas entrer dans les détails financiers à ce stade. Ce processus est en cours, et je souhaite qu’il soit résolu de manière transparente et équitable. J’ai confiance que le club prendra ses responsabilités.

LPF : Que pensez-vous de votre nomination en tant que préparateur physique des Léopards A’ ?

Image : FECOFA !

Ma nomination aux Léopards A’ est un honneur et une reconnaissance de mes compétences dans le domaine de la préparation physique. C’est une grande responsabilité, et je suis déterminé à faire en sorte que l’équipe soit dans les meilleures conditions physiques possibles pour performer sur le terrain.

LPF : Qu’est-ce qui vous lie à Florent Ibenge, avec qui vous avez collaboré à Vita et aux différentes sélections nationales ?

Florent Ibenge est un technicien que je respecte énormément. Nous avons travaillé main dans la main à l’AS Vita Club et avec les sélections nationales, et il a toujours fait preuve d’un leadership exceptionnel. Notre relation est fondée sur la confiance et un objectif commun : maximiser la performance des athlètes.

LPF : Comment conciliez-vous vos pratiques sportives avec votre rôle d’assistant à l’UPN ?

Mon rôle à l’UPN m’a permis de concilier théorie et pratique. En tant que Chef de Travaux (je tiens à préciser), je peux transmettre mes connaissances aux étudiants tout en maintenant une pratique active dans le domaine de la préparation physique. Cela me permet de rester à jour avec les dernières avancées scientifiques tout en participant à la formation de la nouvelle génération.

LPF : Quels sont vos objectifs à long et à moyen terme?

À moyen terme, je souhaite continuer à travailler avec des athlètes de haut niveau et contribuer au développement du sport congolais. À long terme, mon objectif est de développer des programmes de préparation physique à grande échelle pour les athlètes à travers toute la République Démocratique du Congo et de continuer à faire rayonner le sport congolais sur la scène internationale.

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