Depuis janvier 2018, l’équipe nationale de la RDC est en chute libre et affiche une insuffisance de résultats remarquables. Les Léopards n’ont remporté que 4 de leurs 24 dernières rencontres toutes compétitions confondues.
Toutefois, alors que Christian Nsengi ne devrait pas être reconduit, il est donc urgent de reconstruire l’équipe tout en repartant sur de nouvelles bases. Pour y arriver, les Léopards doivent dans un premier temps se trouver un nouveau sélectionneur. Plusieurs voix se sont levées dans le milieu sportif congolais concernant le profil idéal de celui qui prendrait les rênes de l’équipe nationale congolaise.
Alors, de quel type d’entraîneur la RDC a-t-elle besoin?
1. Un bâtisseur
En fin de cycle depuis 2017 après l’élimination à la Coupe du monde 2018, la sélection de la RDC devrait être reconstruite juste après, chose qui n’a pas été faite. Malgré le changement d’entraîneur en août 2019, plusieurs contextes, tels que le COVID-19 et les différents problèmes administratifs, n’ont pas favorisé cette démarche. Le nouvel entraîneur des Léopards devra donc endosser ce rôle de bâtisseur et non de pompier de service. Son objectif ne sera non seulement de reconstruire une sélection pour les qualifications au mondial 2022 mais aussi pour d’autres échéances futures telle que la CAN 2023 qui arrivera très vite.
Cet entraîneur devra avoir de l’expérience , une connaissance du football de haut-niveau et du contexte africain car il aura cette lourde tâche de rebâtir , en peu de temps, l’équipe nationale. Il se devra donc d’être capable de travailler sous pression tout en étant efficace.
Plusieurs équipes africaines se sont retrouvées dans la même situation que la RDC. Prenons le cas de l’Égypte qui après son triplé historique, a manqué trois CAN successives entre 2012 et 2015. Les Pharons ont été confrontés à ce problème de reconstruction et de transition , plusieurs joueurs cadres tels que Mohammed Abou Trika, Ahmed Hassan et Waël Gomaa étaient arrivés en fin de cycle et il fallait laisser la place à la nouvelle génération composée des jeunes à l’instar de Mohamed Salah, Mohamed Elneny ou encore Hamed Hegazy.
En 2011, après avoir loupée la qualification pour la CAN 2012 avec l’emblématique Hassan Shehata, la fédération égyptienne a jeté son dévolu sur Bob Bradley. En dépit de son expérience d’entraîneur de haut-niveau (ancien sélectionneur des USA), le technicien américain n’a pas pu qualifier les Pharaons à la CAN 2013 et au Mondial 2014. Pouvons-nous justifier cet échec par un manque de connaissance du football africain? Remercié après son échec, il a été remplacé par Shawky Gharib. Celui-ci, malgré le fait d’être ancien international égyptien et d’avoir entraîné quelques clubs locaux, n’a pas pu reconstruire l’équipe. Les septuples champions d’Afrique ont raté la CAN 2015. Cet échec était-il dû au fait que le Coach égyptien ne disposait pas d’une expérience dans le haut-niveau?
L’année 2016 a été celle de la renaissance égyptienne avec à la clé une finale de la CAN 2017 et une qualification au mondial 2018. Ce retour au premier plan, l’Egypte le doit aux œuvres de l’Argentin Hector Cúper qui a un profil particulier. Même s’il n’avait pas entraîné en Afrique auparavant, l’homme de 65 ans présente un parcours d’entraîneur assez hétérogène ou multiculturel puisqu’il a entraîné des clubs d’Argentine, d’Espagne tels que le Réal Majorque, le Bétis Séville, ou encore Valence. Des clubs italiens à l’instar de l’Inter de Milan et de Parme. Il a également entraîné aux Émirats arabes unis, en Grèce et en Turquie. Ces expériences lui ont permis de prendre sous sa houlette plusieurs joueurs de diverses nationalités. Ces détails lui ont facilité son intégration en Afrique.
Par là nous nous rendons compte que le sélectionneur idéal pour la RDC devra également avoir un profil hétérogène, c’est-à-dire , il devra jongler entre l’expérience dans le haut-niveau et la connaissance du football africain. À défaut de cette dernière, une connaissance des joueurs africains concernant leur manière de jouer lui sera nécessaire, comme ce fut le cas avec Hector Cúper.
2. Un entraîneur avec une forte personnalité
C’est l’un des points les plus importants par rapport au redressement de l’équipe nationale congolaise. Cette dernière a connu un moment de flottement entre 2018 et 2020. Elle avait des difficultés à négocier certains matchs. Par là nous faisons référence aux rencontres face à l’Ouganda (0-2), Madagascar (2-2, 4-2 TAB), le Zimbabwe (1-2), le Gabon (0-0) et l’Angola (0-0) où elle a manqué de caractère pour ramener un résultat positif. En effet, après un enchaînement d’échecs, les Léopards sont appelés à faire abstraction de leur passé afin de revenir plus forts. Ils auront donc besoin d’un sélectionneur ayant un mental solide et qui sera capable de le leur communiquer.
Face à un environnement ruiné par des personnalités qui tentent souvent d’influencer les sélectionneurs en leur imposant des joueurs, la RDC aura besoin d’un coach qui saura résister à ces pratiques malveillantes qui tuent le football congolais depuis plusieurs années. Cet entraîneur devra démontrer tout son caractère afin de faire respecter ses choix.
3. Un rassembleur
Les Léopards auront besoin d’un entraîneur rassembleur. Il faudra que tout le monde tire la corde dans la même direction. Pour y arriver, il sera donc nécessaire que le futur sélectionneur soit capable de créer une osmose, et d’assurer la gestion humaine de ses troupes. Le caractère et le profil de chaque joueur devront être appréhendés pour créer un groupe capable d’aller chercher la qualification.
4. Un tacticien
Enfin, outre ses qualités mentales et managériales, le nouveau sélectionneur des Léopards devra être un bon tacticien. En effet, il s’agira pour lui de trouver la méthode efficace qui relancera de la plus belle des manières cette équipe. Il devrait également lui imposer sa touche et sa philosophie personnelle. Ce tacticien sera amené à donner à cette sélection une identité de jeu qu’elle peine à se faire depuis plusieurs années maintenant. L’équipe congolaise est l’une des sélections les plus diversifiées d’Afrique avec des joueurs qui viennent de différents pays d’Europe et de la RDC. Ces derniers ont des parcours et des profils très différents. Le nouveau coach des Léopards devra donc s’adapter à ces divergences afin de trouver une méthode universelle qui pourrait réunir toutes les forces que regorgent cette équipe afin de former un tout.
Les enjeux qui attendent les Léopards ne sont pas moindres, il n’y a plus de place au tâtonnement, il faudra être prêt sur tous les niveaux.
À ce jour, plusieurs noms ont été cités dans la presse, sans qu’aucun intéressé n’ait confirmé. Michel Preud’Homme, Pascal Dupraz, Marc Wilmots, de Sébastien Migné ou encore Hugo Broos.
À moins de deux mois des matchs face à la Tanzanie et au Bénin, la FECOFA n’a pas le droit de se tromper sur son choix car la réussite du onze national en dépend.