Côte d’Ivoire – RDC : les Léopards en mission !

Par Muko
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Un rendez-vous avec 50 ans d’histoire.

En mars 1974, le Zaïre bat l’Egypte, pays hôte, en demi-finales de la CAN à l’issue d’une rencontre épique. Et remporte trois jours plus tard son deuxième trophée continental. Ce soir, la RD Congo tentera, à son tour, d’accéder à la finale pour défendre la deuxième étoile décrochée par leurs aînés. Cette fois, ce sont des éléphants transcendés par la fierté qui se dressent sur la route des Léopards. Analyse d’une opération délicate, mais à la portée de l’équipe !

Humilité, confiance…

Une séance de tirs au but remportée au bout de la nuit face à l’Egypte en huitièmes de finale, et une nette victoire contre la Guinée (3-1) en quarts ont fait beaucoup de bien à la confiance des joueurs, qui savent que tout est désormais possible. Mais si cette génération ne manque pas d’humilité, elle a pleinement conscience de son potentiel. Dans des interviews effectuées avant la CAN,  Yoane Wissa ou encore Lionel Mpasi nous le rappelaient déjà : cette équipe connaît son talent.

Face à la Guinée, le coaching de Sébastien Desabre a encore été payant, avec les entrées décisives de Silas (qui provoque le penalty) et de Banza (qui provoque le coup-franc de Masuaku). Blessé depuis le match face à la Tanzanie, Gaël Kakuta sera de retour, offrant au sélectionneur une belle opportunité supplémentaire, même s’il n’est pas sûr qu’il démarre. Et le joueur formé à Chelsea a beaucoup manqué aux Léopards !

En effet, son ratio de passe clés par match (sept en trois matchs) est le meilleur de l’équipe. S’il est titulaire, sa vista et son aptitude à dévorer les espaces offensifs seront utiles. En effet, une des principales faiblesses de l’adversaire du jour est l’espace souvent laissé dans leur dos, entre la défense et le milieu. Une zone dans laquelle Kakuta s’épanouit. Et si Théo Bongonda peut également rendre de bons services en 10, ce n’est pas son poste de prédilection. Sa vitesse d’éxécution n’est pas la même que celle d’un Kakuta en forme.

Ainsi, si les Léopards arrivent à jouer entre les lignes ivoiriennes, ils pourront se montrer dangereux.

A quelle Côte d’Ivoire s’attendre ?

Il y a eu deux Côte d’Ivoire. Celle de la phase de groupe, qui a craqué mentalement face à la Guinée Equatoriale (0-4), et celle de la phase à élimination directe, piquée dans son orgueil et secouée par Emerse Faé, efficace dans son rôle de pompier de service. Dans les deux cas, le jeu n’est pas flamboyant, malgré les individualités de l’équipe. Le mental reste la première qualité des Éléphants, qui ont été dominés dans le jeu par le Mali en quarts.

Les Aigles, qui produisaient un football plus léché, n’ont pas profité de leur avantage technique. Le manque de présence dans la surface adverse en est l’une des raisons. En effet, ni Lassine Sinayoko (ailier) ni Noss Traoré (milieu offensif), alignés en pointe au coup d’envoi, ne sont des attaquants de métier. La domination des Aigles est donc resté stérile, malgré l’expulsion d’Odilon Kossounou à la 43ème minute.

Les clés du match

Les Léopards, qui se procurent des occasions mais peinent à la finition depuis le début de la compétition (68 tirs tentés depuis le début de la compétition pour 5 buts). Ce soir, il faudra exploiter la lourdeur de la défense ivoirienne, qui devrait utiliser Willy Boly (32 ans) à la place d’Odilon Kossounou pour accompagner Evan Ndicka.

En revanche, gare aux coups de pied arrêtés ! Avec la taille des joueurs ivoiriens (Haller, Ndicka, Boly, Sangare, Singo), chaque coup-franc ou corner concédé demandera une concentration décuplée. A noter que depuis le début de la compétition, les Léopards n’ont encaissé que sur coup de pied arrêté, hormis le but de la Zambie. Et a contrario, se sont montrés à l’aise dans l’exercice (cf le quart face à la Guinée).

Aujourd’hui, les Léopards ont faim. Une faim exacerbée par l’amour montré à leur égard par le peuple congolais depuis le début du tournoi. Et par un contexte de résurgence des exactions subies depuis maintenant trois décennies par les compatriotes de l’Est, pour lesquels ils veulent se battre. S’ils allient cette faim à la cohésion et l’esprit de sacrifice et qu’on a pu observer depuis le début de cette CAN, ils peuvent tout à fait aller au bout.

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