L’organisation de la Ligue Nationale de football suscite toujours autant de questionnements. Alors que la cagnotte finale réservée au club champion fait débat, l’arbitrage ainsi que les traitements de dossiers de bureau déclenchent souvent les tollés, l’irrégularité du championnat ne fait que se mettre au premier rang des maux qui gangrènent l’élite footballistique congolaise.
Cette saison, l’on semble faire face à un déséquilibre criant dans la répartition des matchs. En l’absence d’un calendrier général, étalé sur toute la saison, la Linafoot procède par la production des bouts de calendriers qui reprennent souvent les matchs prévus pour la semaine à venir. Conséquence, aucun club ne sait quand il croisera tel ou tel autre club.
Le programme de matchs est fixé selon la présence d’une équipe dans une région. Avec ce format, un club, séjournant dans une province, y croise toutes les équipes locales avant de regagner son fief ou d’entamer un nouveau périple dans une autre région. Ce modèle permet de pallier aux problèmes liés au flux aériens et aux va-et-vients parfois déprimants pour les clubs au vu de l’énorme superficie du pays.
Bizarement, avec la facilitation de transport de clubs entreprise par le Gouvernement, les anciens reports répétitifs ont laissé place à l’irrégularité dans la répartition des matchs. Le calendrier est tellement déséquilibré que certaines équipes en sont à deux voire trois fois plus de matchs livrés que d’autres. Pendant que certains clubs sont étouffés par le rythme usant du calendrier, d’autres se demandent encore s’ils jouent réellement le championnat en comptant deux mois sans moindre match joué.
Voici donc l’illustration d’un championnat irrégulier
1. La Jeunesse Sportive de Kishansa en est à 12 matchs joués après 83 jours du début de championnat, soit une moyenne d’1 match tous les 6,9 jours.
2. Lubumbashi Sport et Tshikunku en sont à 11 matchs joués, soit une moyenne d’1 match tous les 7,5 jours.
3. Lupopo, Maniema Union, Blessing, Renaissance en sont à 10 matchs joués, soit une moyenne d’1 match joué tous les 8,3 jours.
4. Mazembe, Vita Club, Panda et RCK en sont à 9 matchs joués, soit une moyenne d’1 match tous les 9,2 jours.
5. Bazano, Rangers, Don Bosco, Kuya en sont à 8 matchs livrés, soit une moyenne d’1 match tous les 10,3 jours.
6. DCMP, Simba , Étoile du Kivu sont à 7 matchs soit une moyenne d’1 match tous les 11,8 jours.
7. Dauphin Noir est à 4 matchs joués, soir une moyenne d’1 match tous les 20,7 jours.
À ce constat sombre, faut-il ajouter le temps que peut prendre une équipe pour enchainer deux matchs ( en plein Championat).
L’exemple le plus éloquent est celui de l’AS Dauphin Noir de Goma : Ayant livré son dernier match de la Ligue Nationale de football, face à l’US Tshunkuku au stade de l’Unité le 10 Octobre 2021, Dauphin Noir va attendre effectivement 60 jours pour disputer son prochain match face au Daring Club Motema Pembe au stade des Martyrs. Deux mois de congé forcé. Ce cas illustre d’autres qui attestent de l’irregularité criante du championnat congolais.
Peu importe le niveau de clubs engagés en Ligue Nationale de Football et de la compétitivité qui caractérise cette dernière, il est semble déraisonnable de parler d’un championnat de bon niveau avec telles incohérences. Pas de fumée sans feu, les clubs congolais en témoignent en compétitions africaines inter-clubs.