Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
Guerre de Goma: José Makila sort de son silence" trop c'est trop Kabila doit partir" et Mende doit arrêter de mentir
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
30.000 dollar pour corrompre les députés de la fausse opposition qui ont accourus à Kampala
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
Opposition alimentaire, le cas Christian Badibangi.
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
Pourquoi Kabila entretient le flou sur l'origine des rebelles du M23 et ne cite pas le pays agresseur s'interroge les Kinois?
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
Exclusivité: Pourquoi le peuple ne se révolte pas au Congo?…Découvrez les armes silencieuses pour guerres tranquilles
http://www.congomikili.com/exclusivite- ... anquilles/
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
http://afrique.blog.lemonde.fr/2012/12/ ... -au-congo/
09 décembre 2012
Une force africaine fantôme pour mettre fin à la guerre au Congo
Quatre mille hommes constituant une force d’interposition africaine, déployée à la frontière du Congo et des pays voisins (Rwanda et Ouganda) accusés de soutenir la rébellion du M23 : voilà la dernière invention en date pour régler la situation de crise aiguë dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
La SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), le grand ensemble de quinze pays dont le Congo fait partie, ont décidé dimanche l’envoi dans l’est congolais de cette force, qui pourrait même être associée aux casques bleus des Nations unies (4700 hommes au Nord Kivu, la région concernée) pour constituer une « force neutre » qui ferait de l’interposition, de la patrouille, toutes sortes de choses : on ne sait pas très bien en réalité.
Des chiffres ont été avancés. La Tanzanie pourrait contribuer à cette « force neutre » à hauteur de mille hommes, par exemple. Mais entre la rédaction d’un communiqué lors d’un sommet (celui-ci s’est tenu à Dar es Salaam, en Tanzanie en présence du président congolais, Joseph Kabila), et les déploiements de troupes sur le terrain, il une distance. Cela ne coûte rien de promettre, surtout quand les questions qui fâchent ne sont pas abordées : qui paiera, qui assurera la logistique, etc…
Ce n’est pas parce qu’on a éludé son coût que cette décision est pour autant un geste gratuit. Au sein de la SADC, le président Kabila peut compter la plupart des pays qui le soutiennent : l’Afrique du Sud (quoique avec beaucoup de précautions, et aucune intention d’engager des hommes sur le terrain) ; l’Angola (qui a des litiges avec le pouvoir congolais, mais préfère un Joseph Kabila docile à un remplaçant susceptible ne cesser de faire le jeu de Luanda, notamment sur des questions pétrolières cruciales) ; ou encore la Tanzanie et le Zimbabwe, jamais en retard pour contrer l’influence du Rwanda et de l’Ouganda, les « parrains » désormais discrets du M23. Mais au bout du compte, cela commence à faire masse.
Car la SADC, ce n’est pas une organisation poids plume en Afrique. Quinze pays et des économies qui comptent, entraînées par l’Afrique du Sud. Politiquement, aussi, la SADC a du répondant, et quelques divisions pour faire valoir ses points de vue. Lors du déclenchement de la seconde guerre du Congo, c’est auprès de ses membres que Laurent-Désiré Kabila, le père de l’actuel chef de l’état, était allé chercher des soutiens pour faire barrage avec hommes et armes à une rébellion (oui, déjà), soutenue par le Rwanda et l’Ouganda.
On avait alors vu se déployer au Congo, pour soutenir Kinshasa, des troupes zimbabwéennes, angolaises, namibiennes. Tout cela avait eu, du reste, un coût élevé pour le pays soutenu, chacun se payant sur la bête dans sa zone d’influence, à commencer par le Zimbabwe. Cette alliance avait failli tourner à la catastrophe lorsqu’ne juin 1999 le front de Pweto (porte de la riche région du Katanga, et sous la protection du Zimbabwe), s’était effondré devant les troupes rwandaises.
Le commandant des forces congolaises, à Pweto, n’était autre que Joseph Kabila, qui doit donc connaître le goût de la défaite dans le cadre des guerres régionales et a donc de bonnes raisons d’essayer d’éviter de répliquer cette situation.
Aussi, cette fois-ci, s’en tient-on à une guerre de signes. Faire monter la SADC en puissance dans le dossier congolais, cela donne un côté dramatique, et cela a l’avantage de déplacer le centre de gravité du problème. Car depuis l’essor de la rébellion du M23, créée en avril, mais devenue une menace sérieuse pour le pouvoir central vers le mois de juillet, la tentative de règlement de la « crise », comme disent les diplomates dans la région, a été prise en charge par une petite organisation régionale la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). C’est normal et c’est malin. D’un côté, l’Union africaine stipule que la résolution des conflits à travers le continent est en priorité du ressort des organisations régionales. La CIRGL, coquille vide créée vers la fin de la seconde guerre du Congo, répond à ce souhait. Surtout, elle s’est éveillée de son sommeil pour prendre l’affaire du Kivu à bras le corps dés juillet, promettant de déployer
une « force neutre » dans la région frontalière de la RDC. L’idée était alors de déployer des hommes pour vérifier qu’aucune aide militaire au M23 ne passe à travers cette frontière poreuse, c’est un euphémisme, depuis les deux pays voisins mis en cause par les rapports des experts de l’ONU, le Rwanda et l’Ouganda.
Seulement, il se trouve que le président ougandais, Yoweri Museveni, est actuellement à la tête de la CIRGL. Et que le Rwanda y exerce aussi une influence certaine. Alors que les efforts diplomatiques pour régler cette nouvelle poussée rebelle sont au point mort, avec une mission des Nations unies complètement perdue dans le contexte, voilà qui semblait remplir un vide, mais de bien curieuse manière : confier aux pays accusés de violer l’embargo sur les armes à destination de la RDC, le soin de participer à sa surveillance….
On comprend pourquoi Joseph Kabila a souhaité externaliser la gestion de sa « crise ». Et pourquoi il a mobilisé les énergies de la SADC pour contrecarrer, en somme, l’influence de la CIRGL. Lors du dernier sommet de Kampala, le président Museveni l’a pris par la main pour l’amener à rencontrer, dans son bureau, une délégation du M23. On peut imaginer à quel point Joseph Kabila a adoré l’expérience….
Cela ne signifie pas la mise hors jeu de la CIRGL.
A celle-ci revient le soin d’encadrer des discussions préliminaires entre une délégation de Kinshasa et une délégation du M23. Pas de président dans la salle, ni dans le bureau de Museveni cette fois-ci. Même le président de l’aile politique du M23, bishop Jean-Marie Runiga, n’a finalement pas fait le déplacement de Kampala, restant au poste frontière de Bunagana, petite bourgade aux allures de village des Alpes où le mouvement rebelle a installé son « gouvernement ».
A notre passage mercredi dans cette localité, Bishop Runiga (il est effectivement évêque de son Eglise, Jesus seul sauveur), disait être prêt à participer à des négociations. En précisant qu’elles devraient se tenir avec une délégation de haut niveau de Kinshasa, et traiter de plusieurs aspects à la fois. Non seulement l’examen de l’accord de paix du 23 mars 2009 (en réalité conclu secrètement plusieurs mois plus tôt), qui a été le motif avancé par les mutins, en avril, dernier, pour reprendre les armes. Mais aussi en procédant à l’examen de nombreuses revendications ayant trait à la gestion du pays, aux doits de l’homme, etc. Du côté de Kinshasa, on souhaite s’en tenir purement et simplement à des discussions techniques sur l’accord de 2009, assorties sans doute de généreux « cadeaux » pour les mutins afin de les faire rentrer dans le rang, c’est à dire dans l’armée régulière ou dans les ministères.
Les responsables des partis politiques qui avaient envisagé de se rendre aussi à Kampala pour les négociations ont renoncé, vu le climat peu prometteur (ils n’ont rien à y gagner à ce stade)
Il serait tentant d’imaginer qu’un accord mal fagoté, assorti de postes, d’accès à des zones minières et d'un ensemble de prébendes variées, serait en mesure d'acheter la paix, au moins pour un temps, dans l’Est du Congo. Mais il y a encore du chemin à faire pour arriver à cette mauvaise solution. Fin 2008/début 2009, lors de la rébellion précédente, le CNDP, on avait ainsi mis un terme à une sorte de siège de Goma par les forces de Laurent Nkunda. Des émissaires de Kinshasa avaient négocié, dans le plus grand secret, un marché pour stopper l'aventure rebelle. ces derniers avaient été intégrés dans l'armée, avec des grades prestigieux (307 colonels nommés). Du jour au lendemain, les ex-rebelles qui avaient monté leur propre chaîne de commandement s'étaient trouvés contrôler une partie du Nord Kivu bien plus importante que celle qu'ils étaient parvenus à conquérir par les armes. C'est cet état de fait que le pouvoir de Kinshasa, pourtant le principal artisan de cette situation, a voulu remettre en cause début 2012, contribuant à déclencher une nouvelle rébellion.
Cette fois-ci, la situation n'est cependant pas la réplique de début 2009. Car il ne faut pas oublier que le M23 a fait la démonstration qu’il pouvait enfoncer férocement l’armée régulière congolaise (les FARDC), même si ses hommes ont bénéficié d'un appui tactique déterminant du Rwanda voisin, à un moment clef, comme l’ont montré les membres du panel d’experts des Nations unies dans leurs dernière lettre au Conseil de sécurité. Il ne faut pas oublier que le M23, par ailleurs, s’est saisi de grosses quantités d’armes lors de la prise de Goma, même si cette prise a été mise en avant afin de prouver que les rebelles se fournissent sur place, et non au Rwanda et en Ouganda. Il ne faut pas oublier que l’armée de Kinshasa a été été humiliée, et qu’elle a aussi été victime de « trahisons » (comme le répète le nouveau chef des forces terrestres, le général Olenga), ainsi que de détournements (on en parle moins), et que l’idée d’une revanche peut mijoter à l’état-major à Kinshasa. Il ne faut pas oublier, enfin, que le M23 a conservé ses troupes dans des « collines stratégiques » proches de Goma (c’est un responsable de la rébellion qui l’explique), et ne s’en sont pas éloignées de vingt kilomètres, comme le prévoyaient les dispositions de l’accord de Kampala, qui encadrait leur retrait de la ville.
Au final, il règne donc toujours une atmosphère chargée, très chargée dans l’est congolais. Et encore n’a-t-on vu entrer dans le jeu aucun des groupes armés qui s’associent de préférence avec les forces loyalistes (maï maï de toutes obédiences, milices ethniques locales, mais aussi APCLS du général Janvier, de loin le groupe le plus conséquent de la région). Ni les petits groupes qui ont, de leur côté, tenté des pactes avec le M23 (mais ces associations ne vont pas très bien, dans l’immédait)
Avant que 4000 hommes d’une « force neutre » se déploient et se mettent à patrouiller une longue frontière difficile d’accès, en pleine saison des pluies, tous les facteurs explosifs de l’est ont le temps de se combiner.
Il avait été question de nommer un envoyé spécial des Nations unies pour essayer de renouer un dialogue à haut niveau, avec un solide plan de médiation qui dépasse le stade des ruses et le stade des accords sans lendemain. Ce projet, selon nos informations, a été suspendu pendant le week-end, alors que deux candidats potentiels avaient été sélectionnés. A ce stade, la rébellion dans l’Est du Congo ne s’est pas transformée en guerre régionale comme cela avait été le cas en 1998. D’un certain point de vue, elle a même l’air furieusement local. Pour qu’elle le reste, il va falloir des solutions à la région qui ne passent pas par des distributions de postes et de sacs de billets à des militaires parmi lesquels évoluent de nombreux criminels de guerre, poursuivis ou pas, sanctionnés ou pas.
Comment inventer la paix dans l’est du Congo ? Ce ne sont pas les atermoiements et les fausses mesures prises dans les sommets régionaux qui risquent de mettre fin au cycle des violences qui sont, pour les professionnels de la rébellion, une manière de vivre aux dépens de millions de gens, ceux qui sautent d’un camp à l’autre en fonction des soubresauts des porteurs de kalashnikov.
09 décembre 2012
Une force africaine fantôme pour mettre fin à la guerre au Congo
Quatre mille hommes constituant une force d’interposition africaine, déployée à la frontière du Congo et des pays voisins (Rwanda et Ouganda) accusés de soutenir la rébellion du M23 : voilà la dernière invention en date pour régler la situation de crise aiguë dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
La SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), le grand ensemble de quinze pays dont le Congo fait partie, ont décidé dimanche l’envoi dans l’est congolais de cette force, qui pourrait même être associée aux casques bleus des Nations unies (4700 hommes au Nord Kivu, la région concernée) pour constituer une « force neutre » qui ferait de l’interposition, de la patrouille, toutes sortes de choses : on ne sait pas très bien en réalité.
Des chiffres ont été avancés. La Tanzanie pourrait contribuer à cette « force neutre » à hauteur de mille hommes, par exemple. Mais entre la rédaction d’un communiqué lors d’un sommet (celui-ci s’est tenu à Dar es Salaam, en Tanzanie en présence du président congolais, Joseph Kabila), et les déploiements de troupes sur le terrain, il une distance. Cela ne coûte rien de promettre, surtout quand les questions qui fâchent ne sont pas abordées : qui paiera, qui assurera la logistique, etc…
Ce n’est pas parce qu’on a éludé son coût que cette décision est pour autant un geste gratuit. Au sein de la SADC, le président Kabila peut compter la plupart des pays qui le soutiennent : l’Afrique du Sud (quoique avec beaucoup de précautions, et aucune intention d’engager des hommes sur le terrain) ; l’Angola (qui a des litiges avec le pouvoir congolais, mais préfère un Joseph Kabila docile à un remplaçant susceptible ne cesser de faire le jeu de Luanda, notamment sur des questions pétrolières cruciales) ; ou encore la Tanzanie et le Zimbabwe, jamais en retard pour contrer l’influence du Rwanda et de l’Ouganda, les « parrains » désormais discrets du M23. Mais au bout du compte, cela commence à faire masse.
Car la SADC, ce n’est pas une organisation poids plume en Afrique. Quinze pays et des économies qui comptent, entraînées par l’Afrique du Sud. Politiquement, aussi, la SADC a du répondant, et quelques divisions pour faire valoir ses points de vue. Lors du déclenchement de la seconde guerre du Congo, c’est auprès de ses membres que Laurent-Désiré Kabila, le père de l’actuel chef de l’état, était allé chercher des soutiens pour faire barrage avec hommes et armes à une rébellion (oui, déjà), soutenue par le Rwanda et l’Ouganda.
On avait alors vu se déployer au Congo, pour soutenir Kinshasa, des troupes zimbabwéennes, angolaises, namibiennes. Tout cela avait eu, du reste, un coût élevé pour le pays soutenu, chacun se payant sur la bête dans sa zone d’influence, à commencer par le Zimbabwe. Cette alliance avait failli tourner à la catastrophe lorsqu’ne juin 1999 le front de Pweto (porte de la riche région du Katanga, et sous la protection du Zimbabwe), s’était effondré devant les troupes rwandaises.
Le commandant des forces congolaises, à Pweto, n’était autre que Joseph Kabila, qui doit donc connaître le goût de la défaite dans le cadre des guerres régionales et a donc de bonnes raisons d’essayer d’éviter de répliquer cette situation.
Aussi, cette fois-ci, s’en tient-on à une guerre de signes. Faire monter la SADC en puissance dans le dossier congolais, cela donne un côté dramatique, et cela a l’avantage de déplacer le centre de gravité du problème. Car depuis l’essor de la rébellion du M23, créée en avril, mais devenue une menace sérieuse pour le pouvoir central vers le mois de juillet, la tentative de règlement de la « crise », comme disent les diplomates dans la région, a été prise en charge par une petite organisation régionale la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). C’est normal et c’est malin. D’un côté, l’Union africaine stipule que la résolution des conflits à travers le continent est en priorité du ressort des organisations régionales. La CIRGL, coquille vide créée vers la fin de la seconde guerre du Congo, répond à ce souhait. Surtout, elle s’est éveillée de son sommeil pour prendre l’affaire du Kivu à bras le corps dés juillet, promettant de déployer
une « force neutre » dans la région frontalière de la RDC. L’idée était alors de déployer des hommes pour vérifier qu’aucune aide militaire au M23 ne passe à travers cette frontière poreuse, c’est un euphémisme, depuis les deux pays voisins mis en cause par les rapports des experts de l’ONU, le Rwanda et l’Ouganda.
Seulement, il se trouve que le président ougandais, Yoweri Museveni, est actuellement à la tête de la CIRGL. Et que le Rwanda y exerce aussi une influence certaine. Alors que les efforts diplomatiques pour régler cette nouvelle poussée rebelle sont au point mort, avec une mission des Nations unies complètement perdue dans le contexte, voilà qui semblait remplir un vide, mais de bien curieuse manière : confier aux pays accusés de violer l’embargo sur les armes à destination de la RDC, le soin de participer à sa surveillance….
On comprend pourquoi Joseph Kabila a souhaité externaliser la gestion de sa « crise ». Et pourquoi il a mobilisé les énergies de la SADC pour contrecarrer, en somme, l’influence de la CIRGL. Lors du dernier sommet de Kampala, le président Museveni l’a pris par la main pour l’amener à rencontrer, dans son bureau, une délégation du M23. On peut imaginer à quel point Joseph Kabila a adoré l’expérience….
Cela ne signifie pas la mise hors jeu de la CIRGL.
A celle-ci revient le soin d’encadrer des discussions préliminaires entre une délégation de Kinshasa et une délégation du M23. Pas de président dans la salle, ni dans le bureau de Museveni cette fois-ci. Même le président de l’aile politique du M23, bishop Jean-Marie Runiga, n’a finalement pas fait le déplacement de Kampala, restant au poste frontière de Bunagana, petite bourgade aux allures de village des Alpes où le mouvement rebelle a installé son « gouvernement ».
A notre passage mercredi dans cette localité, Bishop Runiga (il est effectivement évêque de son Eglise, Jesus seul sauveur), disait être prêt à participer à des négociations. En précisant qu’elles devraient se tenir avec une délégation de haut niveau de Kinshasa, et traiter de plusieurs aspects à la fois. Non seulement l’examen de l’accord de paix du 23 mars 2009 (en réalité conclu secrètement plusieurs mois plus tôt), qui a été le motif avancé par les mutins, en avril, dernier, pour reprendre les armes. Mais aussi en procédant à l’examen de nombreuses revendications ayant trait à la gestion du pays, aux doits de l’homme, etc. Du côté de Kinshasa, on souhaite s’en tenir purement et simplement à des discussions techniques sur l’accord de 2009, assorties sans doute de généreux « cadeaux » pour les mutins afin de les faire rentrer dans le rang, c’est à dire dans l’armée régulière ou dans les ministères.
Les responsables des partis politiques qui avaient envisagé de se rendre aussi à Kampala pour les négociations ont renoncé, vu le climat peu prometteur (ils n’ont rien à y gagner à ce stade)
Il serait tentant d’imaginer qu’un accord mal fagoté, assorti de postes, d’accès à des zones minières et d'un ensemble de prébendes variées, serait en mesure d'acheter la paix, au moins pour un temps, dans l’Est du Congo. Mais il y a encore du chemin à faire pour arriver à cette mauvaise solution. Fin 2008/début 2009, lors de la rébellion précédente, le CNDP, on avait ainsi mis un terme à une sorte de siège de Goma par les forces de Laurent Nkunda. Des émissaires de Kinshasa avaient négocié, dans le plus grand secret, un marché pour stopper l'aventure rebelle. ces derniers avaient été intégrés dans l'armée, avec des grades prestigieux (307 colonels nommés). Du jour au lendemain, les ex-rebelles qui avaient monté leur propre chaîne de commandement s'étaient trouvés contrôler une partie du Nord Kivu bien plus importante que celle qu'ils étaient parvenus à conquérir par les armes. C'est cet état de fait que le pouvoir de Kinshasa, pourtant le principal artisan de cette situation, a voulu remettre en cause début 2012, contribuant à déclencher une nouvelle rébellion.
Cette fois-ci, la situation n'est cependant pas la réplique de début 2009. Car il ne faut pas oublier que le M23 a fait la démonstration qu’il pouvait enfoncer férocement l’armée régulière congolaise (les FARDC), même si ses hommes ont bénéficié d'un appui tactique déterminant du Rwanda voisin, à un moment clef, comme l’ont montré les membres du panel d’experts des Nations unies dans leurs dernière lettre au Conseil de sécurité. Il ne faut pas oublier que le M23, par ailleurs, s’est saisi de grosses quantités d’armes lors de la prise de Goma, même si cette prise a été mise en avant afin de prouver que les rebelles se fournissent sur place, et non au Rwanda et en Ouganda. Il ne faut pas oublier que l’armée de Kinshasa a été été humiliée, et qu’elle a aussi été victime de « trahisons » (comme le répète le nouveau chef des forces terrestres, le général Olenga), ainsi que de détournements (on en parle moins), et que l’idée d’une revanche peut mijoter à l’état-major à Kinshasa. Il ne faut pas oublier, enfin, que le M23 a conservé ses troupes dans des « collines stratégiques » proches de Goma (c’est un responsable de la rébellion qui l’explique), et ne s’en sont pas éloignées de vingt kilomètres, comme le prévoyaient les dispositions de l’accord de Kampala, qui encadrait leur retrait de la ville.
Au final, il règne donc toujours une atmosphère chargée, très chargée dans l’est congolais. Et encore n’a-t-on vu entrer dans le jeu aucun des groupes armés qui s’associent de préférence avec les forces loyalistes (maï maï de toutes obédiences, milices ethniques locales, mais aussi APCLS du général Janvier, de loin le groupe le plus conséquent de la région). Ni les petits groupes qui ont, de leur côté, tenté des pactes avec le M23 (mais ces associations ne vont pas très bien, dans l’immédait)
Avant que 4000 hommes d’une « force neutre » se déploient et se mettent à patrouiller une longue frontière difficile d’accès, en pleine saison des pluies, tous les facteurs explosifs de l’est ont le temps de se combiner.
Il avait été question de nommer un envoyé spécial des Nations unies pour essayer de renouer un dialogue à haut niveau, avec un solide plan de médiation qui dépasse le stade des ruses et le stade des accords sans lendemain. Ce projet, selon nos informations, a été suspendu pendant le week-end, alors que deux candidats potentiels avaient été sélectionnés. A ce stade, la rébellion dans l’Est du Congo ne s’est pas transformée en guerre régionale comme cela avait été le cas en 1998. D’un certain point de vue, elle a même l’air furieusement local. Pour qu’elle le reste, il va falloir des solutions à la région qui ne passent pas par des distributions de postes et de sacs de billets à des militaires parmi lesquels évoluent de nombreux criminels de guerre, poursuivis ou pas, sanctionnés ou pas.
Comment inventer la paix dans l’est du Congo ? Ce ne sont pas les atermoiements et les fausses mesures prises dans les sommets régionaux qui risquent de mettre fin au cycle des violences qui sont, pour les professionnels de la rébellion, une manière de vivre aux dépens de millions de gens, ceux qui sautent d’un camp à l’autre en fonction des soubresauts des porteurs de kalashnikov.
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
http://www.ingeta.com/peuple-congolais- ... rons-nous/
Peuple congolais, révolte-toi, libère-toi. Maintenant*
ingetaDecember 9, 2012Analyses & commentaires, Politique & sociétéNo Comments
Par Dr Fweley Diangitukwa, politologue et écrivain. *Publié la première fois en 2007.
Peuple congolais, nous avons été assez exploités, assez dominés sous la colonisation et sous le mouvement populaire de la révolution soutenu par les pays capitalistes qui pillaient les ressources naturelles du Congo avec la complicité de Mobutu et de son clan au pouvoir. Notre pays est maintenant pillé par le Rwanda avec la complicité de l’un des leurs qui s’est affublé du nom de Kabila. Après tant de souffrances et de résignation, devant la duplicité avérée et le double langage de l’actuel chef de l’Etat pour séduire les Congolais naïfs et assoiffés de pouvoir, l’heure de nous révolter massivement est venue.
Nos parents ont redressé leur front pour combattre opiniâtrement la colonisation belge. Ils ont fait accéder le Congo à l’indépendance dans le but de nous voir libres. Or, nous ne le sommes pas devenus à cause de la convoitise des pays étrangers qui s’appuient sur quelques-uns des nôtres pour poursuivre la colonisation du Congo sous une forme nouvelle et voilée, en s’appuyant sur nos voisins Rwandais qui sont entrés au Congo avec soldats et armes à la main ; en s’appuyant, à l’intérieur du pays, sur l’un des leurs devenu chef de l’Etat dans le pays de Kimpa Vita, de Simon Kimbangu, de Joseph Kasa-Vubu et de Patrice-Emery Lumumba ; en s’appuyant également sur des Congolais éduqués mais assoiffés de pouvoir, d’argent facile et d’honneur. Aujourd’hui, les Congolais sont humiliés et soumis dans leur propre pays. Pour accéder au pouvoir, ils doivent passer par Joseph Kabange qui défend, dans un langage alambiqué, les intérêts de ses commanditaires, à savoir les autorités du pouvoir mono-ethnique de Kigali qu’il représente à Kinshasa et des puissances étrangères qui livrent des armes à Kagame et à Museveni pour piller le Congo et pour l’affaiblir. Nous avons déjà perdu plus de six millions des nôtres. Nos mères, nos femmes, nos filles et nos enfants mineures sont constamment violées dans l’unique but de souiller le Congo.
Nous avons assez enduré. Après la longue nuit, la lumière doit désormais poindre à l’horizon : cessons de vivre sous la botte de cet homme qui reçoit les ordres de Kigame et des réseaux maffieux étrangers. Révoltons-nous contre celui qui nous opprime, qui nous massacre. Révoltons-nous contre son pouvoir qui nous a pris en otages dans notre propre pays. Révoltons-nous contre ses complices congolais qui acceptent de composer avec le pouvoir ignoble de celui qui n’a cessé de trahir la cause congolaise. Soulevons-nous contre tous ceux qui occupent les postes les plus stratégiques du pouvoir, qui défendent publiquement le pouvoir de « Kabila » et qui vivent aux dépends du peuple congolais sans chercher à protéger et à promouvoir
Ne nous reconnaissons plus dans le pouvoir de l’imposteur, combattons-le avec pugnacité et sans plus reculer, car il incarne un pouvoir oppresseur, tyrannique et esclavagiste. Ne nous reconnaissons plus dans ce pouvoir factice qui complote quotidiennement contre les intérêts du peuple. Combattons-le en étant tous unis.
Opposons-nous avec une détermination féroce à la duplicité de celui qui se dit fils de Laurent-Désiré Kabila. Aspirons tous à la liberté, à la vraie liberté, à celle qui ne se donne pas sur un plateau, mais à celle qui s’arrache. N’ayons plus peur de la mort. Aspirons tous ensemble à l’indépendance, à la vraie indépendance, sur le sol de nos ancêtres. Cessons d’être naïfs. Cessons de privilégier nos intérêts égoïstes.
Arrêtons d’être complaisants et contemplateurs pour devenir définitivement exigeants et intransigeants. Barrons le chemin à tous ceux qui nous oppriment et à tous leurs représentants. C’est en devenant maîtres dans notre propre pays que nous construirons un pays plus beau qu’avant, que nous réaliserons le rêve des pères de l’indépendance et que nous assurerons un meilleur avenir aux générations futures. Nous n’avons plus d’autre choix que la révolte collective, car nous avons assez attendu au point de perdre six millions de nos compatriotes. Révoltons-nous.
Aujourd’hui et maintenant. Chacun là où il se trouve et en utilisant les moyens qui lui sont les plus appropriés. Demain, nous serons libres. Oui, libres. Sans « Kabila », sans Kagame, sans les Congolais complices d’un pouvoir étranger incapable de garantir la souveraineté du Congo, de défendre l’intégrité territoriale, de penser aux intérêts des nationaux et de contribuer au développement du Congo, sans ceux qui nous oppriment et nous exploitent à distance. C’est notre détermination collective qui fera reculer le plan machiavélique des nos adversaires. Sans cette détermination, la colonisation du Congo se poursuivra et nous aurons manqué à notre mission sur terre : rendre la dignité à chaque Congolais.
Nos parents s’étaient massivement révoltés contre la colonisation belge en 1959.
Cela a conduit à l’indépendance de notre pays. Que ce 30 juin 2009 soit le début de notre opposition, de notre résistance publique et collective contre ce régime de corruption qui nous maltraite et nous infantilise. Le président Joseph Kabange, dit Kabila, contribue cyniquement à l’extermination des Congolais vivant à l’Est de la République (voir les liens ci-dessus et ci-dessous et lire le livre du journaliste camerounais Charles Onana : « massacré les adeptes de Il n’a jamais condamné les auteurs de différents assassinats, il emprisonne les Congolais qui s’opposent à sa dictature et paupérise les Congolais. C’en est trop.
Révoltons-nous en masse en le combattant et en combattant tous ceux qui négocient en catimini des postes politiques qu’ils partagent ensuite publiquement avec le bourreau du peuple congolais. Notre silence collectif, notre indifférence, notre goût du gain facile et notre lâcheté constituent une caution objective à la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Combattons tous ensemble cet intrus avant qu’il ne nous empoisonne tous et ne nous extermine. Levons-nous comme un seul homme contre son pouvoir exécrable. Oui. Il est temps.
Joseph Kabange, surnommé Kabila, ne changera pas le destin du Congo parce qu’il a été placé à la tête de notre pays par les réseaux maffieux des Etats les plus influents du système des Nations Unies qui le soutiennent contre vents et marées malgré sa dictature, son impopularité grandissante et les crimes qu’il commet sur le sol de nos ancêtres. Ces réseaux-là connaissent pertinemment cet homme, ses origines et sa mission à la tête du Congo. Ils savent que Joseph Kabange ne mérite pas d’être le chef de l’Etat du Congo mais puisqu’il travaille pour eux, pour le maintien et la sauvegarde de leurs intérêts au Congo, ils ferment les yeux sur son ignorance, sur son incompétence, sur ses crimes, sur sa duplicité et sur ses jongleries comme en 2006 avec les fraudes électorales qu’ils ont co-organisées dans l’unique but de faciliter le pillage et la dépendance de la RDC. Notre pays est, à leurs yeux, trop riche pour être remis entre les mains de vrais nationaux. Joseph Kabange est un incompétent notoire qui ne mérite pas de diriger le Congo. Sans nos efforts et notre opposition, les pays étrangers qui le soutiennent et la justice internationale qui ferme continuellement les yeux sur les crimes commis en RDC ne mettront jamais fin à la souffrance des Congolais. Les élections de 2011 ressembleront inévitablement à celles de 2006. Il n’y a aucune raison de fonder un quelconque espoir en misant sur ces élections futures pour changer le paysage politique du Congo. Débarrassons-nous donc de ce Raïs insolite qui fait la honte de la République sur la scène internationale. Retrouvons notre dignité collective afin de tracer librement un avenir meilleur pour notre pays. Les puissances qui ont soutenu Kagame, qui l’aident à se maintenir au pouvoir et à piller l’Est du Congo sont les mêmes qui ont soutenu Joseph Kabange à s’emparer du pouvoir après avoir assassiné Laurent-Désiré Kabila. Au Rwanda et en RDC, le scénario est le même.
Peuple congolais, ne soit pas continuellement dupe. Le monde est aux mains des stratèges couverts de visage affable, comme l’est Joseph Kabange. N’oublie pas que, c’est au Congo, sous le régime de Joseph Kabange, surnommé Kabila, que le monde a connu le plus grand nombre de victimes depuis la deuxième guerre mondiale.
Débout Congolais. Unis par le sort. Unis dans l’effort pour la vraie indépendance. Dressons nos fronts, longtemps courbés. Et pour de bon, prenons le plus bel élan. Dans la paix. Ô Peuple ardent, par le labeur, nous bâtirons un pays plus beau qu’avant.
Dr Fweley Diangitukwa.
Peuple congolais, révolte-toi, libère-toi. Maintenant*
ingetaDecember 9, 2012Analyses & commentaires, Politique & sociétéNo Comments
Par Dr Fweley Diangitukwa, politologue et écrivain. *Publié la première fois en 2007.
Peuple congolais, nous avons été assez exploités, assez dominés sous la colonisation et sous le mouvement populaire de la révolution soutenu par les pays capitalistes qui pillaient les ressources naturelles du Congo avec la complicité de Mobutu et de son clan au pouvoir. Notre pays est maintenant pillé par le Rwanda avec la complicité de l’un des leurs qui s’est affublé du nom de Kabila. Après tant de souffrances et de résignation, devant la duplicité avérée et le double langage de l’actuel chef de l’Etat pour séduire les Congolais naïfs et assoiffés de pouvoir, l’heure de nous révolter massivement est venue.
Nos parents ont redressé leur front pour combattre opiniâtrement la colonisation belge. Ils ont fait accéder le Congo à l’indépendance dans le but de nous voir libres. Or, nous ne le sommes pas devenus à cause de la convoitise des pays étrangers qui s’appuient sur quelques-uns des nôtres pour poursuivre la colonisation du Congo sous une forme nouvelle et voilée, en s’appuyant sur nos voisins Rwandais qui sont entrés au Congo avec soldats et armes à la main ; en s’appuyant, à l’intérieur du pays, sur l’un des leurs devenu chef de l’Etat dans le pays de Kimpa Vita, de Simon Kimbangu, de Joseph Kasa-Vubu et de Patrice-Emery Lumumba ; en s’appuyant également sur des Congolais éduqués mais assoiffés de pouvoir, d’argent facile et d’honneur. Aujourd’hui, les Congolais sont humiliés et soumis dans leur propre pays. Pour accéder au pouvoir, ils doivent passer par Joseph Kabange qui défend, dans un langage alambiqué, les intérêts de ses commanditaires, à savoir les autorités du pouvoir mono-ethnique de Kigali qu’il représente à Kinshasa et des puissances étrangères qui livrent des armes à Kagame et à Museveni pour piller le Congo et pour l’affaiblir. Nous avons déjà perdu plus de six millions des nôtres. Nos mères, nos femmes, nos filles et nos enfants mineures sont constamment violées dans l’unique but de souiller le Congo.
Nous avons assez enduré. Après la longue nuit, la lumière doit désormais poindre à l’horizon : cessons de vivre sous la botte de cet homme qui reçoit les ordres de Kigame et des réseaux maffieux étrangers. Révoltons-nous contre celui qui nous opprime, qui nous massacre. Révoltons-nous contre son pouvoir qui nous a pris en otages dans notre propre pays. Révoltons-nous contre ses complices congolais qui acceptent de composer avec le pouvoir ignoble de celui qui n’a cessé de trahir la cause congolaise. Soulevons-nous contre tous ceux qui occupent les postes les plus stratégiques du pouvoir, qui défendent publiquement le pouvoir de « Kabila » et qui vivent aux dépends du peuple congolais sans chercher à protéger et à promouvoir
Ne nous reconnaissons plus dans le pouvoir de l’imposteur, combattons-le avec pugnacité et sans plus reculer, car il incarne un pouvoir oppresseur, tyrannique et esclavagiste. Ne nous reconnaissons plus dans ce pouvoir factice qui complote quotidiennement contre les intérêts du peuple. Combattons-le en étant tous unis.
Opposons-nous avec une détermination féroce à la duplicité de celui qui se dit fils de Laurent-Désiré Kabila. Aspirons tous à la liberté, à la vraie liberté, à celle qui ne se donne pas sur un plateau, mais à celle qui s’arrache. N’ayons plus peur de la mort. Aspirons tous ensemble à l’indépendance, à la vraie indépendance, sur le sol de nos ancêtres. Cessons d’être naïfs. Cessons de privilégier nos intérêts égoïstes.
Arrêtons d’être complaisants et contemplateurs pour devenir définitivement exigeants et intransigeants. Barrons le chemin à tous ceux qui nous oppriment et à tous leurs représentants. C’est en devenant maîtres dans notre propre pays que nous construirons un pays plus beau qu’avant, que nous réaliserons le rêve des pères de l’indépendance et que nous assurerons un meilleur avenir aux générations futures. Nous n’avons plus d’autre choix que la révolte collective, car nous avons assez attendu au point de perdre six millions de nos compatriotes. Révoltons-nous.
Aujourd’hui et maintenant. Chacun là où il se trouve et en utilisant les moyens qui lui sont les plus appropriés. Demain, nous serons libres. Oui, libres. Sans « Kabila », sans Kagame, sans les Congolais complices d’un pouvoir étranger incapable de garantir la souveraineté du Congo, de défendre l’intégrité territoriale, de penser aux intérêts des nationaux et de contribuer au développement du Congo, sans ceux qui nous oppriment et nous exploitent à distance. C’est notre détermination collective qui fera reculer le plan machiavélique des nos adversaires. Sans cette détermination, la colonisation du Congo se poursuivra et nous aurons manqué à notre mission sur terre : rendre la dignité à chaque Congolais.
Nos parents s’étaient massivement révoltés contre la colonisation belge en 1959.
Cela a conduit à l’indépendance de notre pays. Que ce 30 juin 2009 soit le début de notre opposition, de notre résistance publique et collective contre ce régime de corruption qui nous maltraite et nous infantilise. Le président Joseph Kabange, dit Kabila, contribue cyniquement à l’extermination des Congolais vivant à l’Est de la République (voir les liens ci-dessus et ci-dessous et lire le livre du journaliste camerounais Charles Onana : « massacré les adeptes de Il n’a jamais condamné les auteurs de différents assassinats, il emprisonne les Congolais qui s’opposent à sa dictature et paupérise les Congolais. C’en est trop.
Révoltons-nous en masse en le combattant et en combattant tous ceux qui négocient en catimini des postes politiques qu’ils partagent ensuite publiquement avec le bourreau du peuple congolais. Notre silence collectif, notre indifférence, notre goût du gain facile et notre lâcheté constituent une caution objective à la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Combattons tous ensemble cet intrus avant qu’il ne nous empoisonne tous et ne nous extermine. Levons-nous comme un seul homme contre son pouvoir exécrable. Oui. Il est temps.
Joseph Kabange, surnommé Kabila, ne changera pas le destin du Congo parce qu’il a été placé à la tête de notre pays par les réseaux maffieux des Etats les plus influents du système des Nations Unies qui le soutiennent contre vents et marées malgré sa dictature, son impopularité grandissante et les crimes qu’il commet sur le sol de nos ancêtres. Ces réseaux-là connaissent pertinemment cet homme, ses origines et sa mission à la tête du Congo. Ils savent que Joseph Kabange ne mérite pas d’être le chef de l’Etat du Congo mais puisqu’il travaille pour eux, pour le maintien et la sauvegarde de leurs intérêts au Congo, ils ferment les yeux sur son ignorance, sur son incompétence, sur ses crimes, sur sa duplicité et sur ses jongleries comme en 2006 avec les fraudes électorales qu’ils ont co-organisées dans l’unique but de faciliter le pillage et la dépendance de la RDC. Notre pays est, à leurs yeux, trop riche pour être remis entre les mains de vrais nationaux. Joseph Kabange est un incompétent notoire qui ne mérite pas de diriger le Congo. Sans nos efforts et notre opposition, les pays étrangers qui le soutiennent et la justice internationale qui ferme continuellement les yeux sur les crimes commis en RDC ne mettront jamais fin à la souffrance des Congolais. Les élections de 2011 ressembleront inévitablement à celles de 2006. Il n’y a aucune raison de fonder un quelconque espoir en misant sur ces élections futures pour changer le paysage politique du Congo. Débarrassons-nous donc de ce Raïs insolite qui fait la honte de la République sur la scène internationale. Retrouvons notre dignité collective afin de tracer librement un avenir meilleur pour notre pays. Les puissances qui ont soutenu Kagame, qui l’aident à se maintenir au pouvoir et à piller l’Est du Congo sont les mêmes qui ont soutenu Joseph Kabange à s’emparer du pouvoir après avoir assassiné Laurent-Désiré Kabila. Au Rwanda et en RDC, le scénario est le même.
Peuple congolais, ne soit pas continuellement dupe. Le monde est aux mains des stratèges couverts de visage affable, comme l’est Joseph Kabange. N’oublie pas que, c’est au Congo, sous le régime de Joseph Kabange, surnommé Kabila, que le monde a connu le plus grand nombre de victimes depuis la deuxième guerre mondiale.
Débout Congolais. Unis par le sort. Unis dans l’effort pour la vraie indépendance. Dressons nos fronts, longtemps courbés. Et pour de bon, prenons le plus bel élan. Dans la paix. Ô Peuple ardent, par le labeur, nous bâtirons un pays plus beau qu’avant.
Dr Fweley Diangitukwa.
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20 ... n-rdc.html
Soupçons de trahison après la débâcle de l'armée en RDC
Créé le 10-12-2012 à 18h30 - Mis à jour à 18h30
Nouvel Observateur
par Jonny Hogg et Ed Stoddard
GOMA, République démocratique du Congo (Reuters) - La déroute de l'armée congolaise à Goma a laissé bien des observateurs perplexes. Certains évoquent même, au-delà des facteurs structurels tels que la corruption ou le manque de discipline, une possible collusion entre des membres de l'état-major et les rebelles du M23.
Le gouvernement a ouvert une enquête mais n'est pas encore parvenu à la moindre conclusion. Le seul fait que des soupçons de trahison existent illustre cependant l'absence de cohésion d'une armée contrainte d'absorber des vagues successives de milliers de rebelles à chaque accord de paix conclu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans les heures qui ont précédé la chute de Goma aux mains des rebelles le 20 novembre, des témoins ont pu voir des soldats congolais ivres et terrorisés errer dans les rues ou se cacher derrière des portes.
Pendant onze jours, le M23 a occupé la ville, infligeant l'un de leurs plus cuisants revers aux Forces armées de la RDC (FARDC), pourtant l'une des plus fournies d'Afrique en effectifs, avec 150.000 membres théoriquement soutenus par 17.000 casques bleus de la Mission de l'Onu pour la stabilisation du Congo (Monusco).
S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un officier des FARDC ayant participé aux combats se dit persuadé que la chute de Goma est due à ce qu'il qualifie de sabotage.
"Tous nos renseignements étaient transmis au M23", affirme-t-il, en assurant que pendant toute la durée des combats, "il y a eu d'intenses communications avec eux" en provenance des rangs gouvernementaux.
Cet officier se dit certain que le général Gabriel Amisi, alors commandant des forces terrestres, était en contact avec les rebelles. Cet officier a servi aux côtés de ce général sur le champ de bataille.
Dans l'entourage de Gabriel Amisi, on répond que le général "rejette catégoriquement" ces accusations.
Vêtu d'un boubou coloré et sandales aux pieds, Gabriel Amisi a reçu Reuters chez lui à Kinshasa. Il a refusé d'évoquer ces soupçons. L'un de ses collaborateurs a dit que le général avait reçu l'ordre du président Joseph Kabila de ne pas s'exprimer.
Connu sous le surnom de "Tango Four", son ancien code d'identification à la radio, Gabriel Amisi a été suspendu le 22 novembre après la publication d'un rapport d'experts de l'Onu l'accusant d'avoir vendu des armes à des groupes responsables de la mort de civils.
Porte-parole de l'armée, le colonel Olivier Hamuli considère que "plusieurs facteurs" expliquent la débâcle à Goma. "Quant à savoir s'il y a eu trahison de la part du général Amisi, je ne peux répondre ni oui ni non", ajoute-t-il.
CONTRASTE
Le parcours de ce général est symptomatique des difficultés de l'armée congolaise et de l'absence de tout contrôle sur l'est de la RDC, dont les richesses du sous-sol attisent les convoitises des puissances régionales sur fond de conflits ethniques.
Durant la guerre civile de 1998-2003, qui a fait des millions de morts et impliqué plusieurs pays de la région des Grands Lacs, Gabriel Amisi était l'un des chefs militaires du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), un groupe rebelle soutenu par le Rwanda. A ce titre, il a alors combattu aux côtés de nombreux hommes constituant désormais le M23.
Ce dernier est en grande partie composé d'anciens rebelles, intégrés dans un premier temps dans l'armée avant de reprendre les armes en accusant le gouvernement de ne pas respecter un accord conclu le 23 mars 2009.
Pour le colonel Olivier Hamuli, la défaite à Goma est "compréhensible" puisque "nous combattions l'armée rwandaise".
Des experts mandatés par l'Onu ont affirmé que le Rwanda avait créé, formé et équipé le M23 et avait directement appuyé son offensive sur Goma, ce que Kigali qualifie de "fiction".
Les rebelles du M23 se sont retirés de Goma le 1er décembre après une médiation des Etats voisins. Mais personne ne semble douter, en RDC et à l'étranger, de la capacité du M23 à reprendre la ville à sa guise.
Les journalistes de Reuters qui ont couvert les combats ont été frappés par le contraste entre la qualité des armements des rebelles, vêtus d'uniformes impeccables, et l'apparence négligée des soldats gouvernementaux, dont certains n'étaient chaussés que de sandales.
Les rebelles ont montré aux journalistes les baraquements abandonnés par l'armée à Goma, des bâtiments délabrés aux sols jonchés de détritus couverts de mouches, près desquels des plants de marijuana poussent au milieu de cultures de maïs.
"Vous voyez dans quelles conditions vit l'armée congolaise. Quelle genre d'armée est-ce là ?", interroge Amani Kabasha, porte-parole adjoint du M23.
Il n'empêche, tout cela n'explique pas la rapidité de l'effondrement de l'armée aux yeux des observateurs.
Les FARDC ayant pris la fuite, la Monusco a décidé de ne pas résister à l'avancée des rebelles. Vivement critiquée, l'Onu a répliqué qu'elle pouvait difficilement soutenir une armée soudainement envolée.
"Ils ont formidablement combattu le premier jour puis, pour des raisons que nous ne saisissons pas, ils ont tout simplement arrêté de combattre et sont partis", s'étonne Hiroute Guebre Sellassie, responsable de l'antenne locale de la Monusco.
"CINQUIÈME COLONNE"
L'officier accusant Gabriel Amisi de trahison dit se souvenir d'un exemple marquant au début de la défense de Goma, lorsque le général a ordonné à ses hommes de cesser les combats alors qu'ils venaient d'infliger de lourdes pertes au M23 à Kibumba, à 30 km au nord de la ville.
"Tout à coup, nous avons reçu l'ordre d'arrêter", dit-il. "Cela n'avait pas de sens. Ça leur donnait seulement une chance de se regrouper et de former une force qui est ensuite allée prendre Goma."
Rejetant ces accusations, l'entourage de Gabriel Amisi à Kinshasa réplique qu'il était difficile de combattre des rebelles bénéficiant, selon lui, d'un appui de l'autre côté de la frontière, qui passe dans les faubourgs de Goma.
"Nous n'avions pas l'ordre d'attaquer le Rwanda, même si on se faisait tirer dessus de là-bas", a dit le collaborateur du général, en son nom. "Quand on voyait le moral de nos hommes, tout le monde s'enfuyait dans tous les sens. C'est alors que nous avons compris que nous ne pourrions pas tenir Goma."
Malgré les démentis du Rwanda, un journaliste de Reuters présent à Goma durant l'occupation rebelle a croisé plusieurs combattants ne parlant pas les dialectes locaux. L'un d'eux a même déclaré : "Je suis rwandais, un soldat, nous sommes là pour aider le M23. Nous sommes nombreux et beaucoup arrivent chaque jour."
Expert du Congo, Jason Stearns rappelle que "ce n'est pas la première fois qu'Amisi est accusé de saper l'armée. Il y a de forts soupçons parmi les officiers qu'il agit comme une cinquième colonne en faveur du Rwanda."
L'intégration des rebelles dans l'armée congolaise favorise la création de chaînes de commandement informelles fondées sur des fidélités passées.
Chefs militaires du M23, Sultani Makenga et Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI), ont ainsi été promus à des grades élevés de l'armée après la fin de la rébellion de Laurent Nkunda (2004-2009). Ils ont maintenant entraîné leurs hommes dans une nouvelle insurrection.
"Alors que la désertion est considérée comme la plus grave forme d'indiscipline dans les autres armées, au lieu de cela en RDC les unités et les commandants qui désertent sont généralement accueillis à nouveau dans l'armée et sont même souvent récompensés avec de meilleures places lors de leur réintégration", déclare Maria Eriksson Baaz, chercheuse à l'Institut nordique sur l'Afrique, basé en Suède.
C'est "très démoralisant" pour les soldats, ajoute-t-elle.
En l'absence d'une réforme de l'armée, les soldats congolais se comportent souvent plus comme des prédateurs que comme des protecteurs.
Près de Goma, les habitants de Minova affirment que pendant trois jours, des milliers de soldats en retraite ont bu, tiré, pillé et violé.
Un habitant, Mbogos Simwerayi, se souvient : "Tout le monde a souffert de l'armée ici."
Bertrand Boucey pour le service français, édité par Gilles Trequesser
Soupçons de trahison après la débâcle de l'armée en RDC
Créé le 10-12-2012 à 18h30 - Mis à jour à 18h30
Nouvel Observateur
par Jonny Hogg et Ed Stoddard
GOMA, République démocratique du Congo (Reuters) - La déroute de l'armée congolaise à Goma a laissé bien des observateurs perplexes. Certains évoquent même, au-delà des facteurs structurels tels que la corruption ou le manque de discipline, une possible collusion entre des membres de l'état-major et les rebelles du M23.
Le gouvernement a ouvert une enquête mais n'est pas encore parvenu à la moindre conclusion. Le seul fait que des soupçons de trahison existent illustre cependant l'absence de cohésion d'une armée contrainte d'absorber des vagues successives de milliers de rebelles à chaque accord de paix conclu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans les heures qui ont précédé la chute de Goma aux mains des rebelles le 20 novembre, des témoins ont pu voir des soldats congolais ivres et terrorisés errer dans les rues ou se cacher derrière des portes.
Pendant onze jours, le M23 a occupé la ville, infligeant l'un de leurs plus cuisants revers aux Forces armées de la RDC (FARDC), pourtant l'une des plus fournies d'Afrique en effectifs, avec 150.000 membres théoriquement soutenus par 17.000 casques bleus de la Mission de l'Onu pour la stabilisation du Congo (Monusco).
S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un officier des FARDC ayant participé aux combats se dit persuadé que la chute de Goma est due à ce qu'il qualifie de sabotage.
"Tous nos renseignements étaient transmis au M23", affirme-t-il, en assurant que pendant toute la durée des combats, "il y a eu d'intenses communications avec eux" en provenance des rangs gouvernementaux.
Cet officier se dit certain que le général Gabriel Amisi, alors commandant des forces terrestres, était en contact avec les rebelles. Cet officier a servi aux côtés de ce général sur le champ de bataille.
Dans l'entourage de Gabriel Amisi, on répond que le général "rejette catégoriquement" ces accusations.
Vêtu d'un boubou coloré et sandales aux pieds, Gabriel Amisi a reçu Reuters chez lui à Kinshasa. Il a refusé d'évoquer ces soupçons. L'un de ses collaborateurs a dit que le général avait reçu l'ordre du président Joseph Kabila de ne pas s'exprimer.
Connu sous le surnom de "Tango Four", son ancien code d'identification à la radio, Gabriel Amisi a été suspendu le 22 novembre après la publication d'un rapport d'experts de l'Onu l'accusant d'avoir vendu des armes à des groupes responsables de la mort de civils.
Porte-parole de l'armée, le colonel Olivier Hamuli considère que "plusieurs facteurs" expliquent la débâcle à Goma. "Quant à savoir s'il y a eu trahison de la part du général Amisi, je ne peux répondre ni oui ni non", ajoute-t-il.
CONTRASTE
Le parcours de ce général est symptomatique des difficultés de l'armée congolaise et de l'absence de tout contrôle sur l'est de la RDC, dont les richesses du sous-sol attisent les convoitises des puissances régionales sur fond de conflits ethniques.
Durant la guerre civile de 1998-2003, qui a fait des millions de morts et impliqué plusieurs pays de la région des Grands Lacs, Gabriel Amisi était l'un des chefs militaires du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), un groupe rebelle soutenu par le Rwanda. A ce titre, il a alors combattu aux côtés de nombreux hommes constituant désormais le M23.
Ce dernier est en grande partie composé d'anciens rebelles, intégrés dans un premier temps dans l'armée avant de reprendre les armes en accusant le gouvernement de ne pas respecter un accord conclu le 23 mars 2009.
Pour le colonel Olivier Hamuli, la défaite à Goma est "compréhensible" puisque "nous combattions l'armée rwandaise".
Des experts mandatés par l'Onu ont affirmé que le Rwanda avait créé, formé et équipé le M23 et avait directement appuyé son offensive sur Goma, ce que Kigali qualifie de "fiction".
Les rebelles du M23 se sont retirés de Goma le 1er décembre après une médiation des Etats voisins. Mais personne ne semble douter, en RDC et à l'étranger, de la capacité du M23 à reprendre la ville à sa guise.
Les journalistes de Reuters qui ont couvert les combats ont été frappés par le contraste entre la qualité des armements des rebelles, vêtus d'uniformes impeccables, et l'apparence négligée des soldats gouvernementaux, dont certains n'étaient chaussés que de sandales.
Les rebelles ont montré aux journalistes les baraquements abandonnés par l'armée à Goma, des bâtiments délabrés aux sols jonchés de détritus couverts de mouches, près desquels des plants de marijuana poussent au milieu de cultures de maïs.
"Vous voyez dans quelles conditions vit l'armée congolaise. Quelle genre d'armée est-ce là ?", interroge Amani Kabasha, porte-parole adjoint du M23.
Il n'empêche, tout cela n'explique pas la rapidité de l'effondrement de l'armée aux yeux des observateurs.
Les FARDC ayant pris la fuite, la Monusco a décidé de ne pas résister à l'avancée des rebelles. Vivement critiquée, l'Onu a répliqué qu'elle pouvait difficilement soutenir une armée soudainement envolée.
"Ils ont formidablement combattu le premier jour puis, pour des raisons que nous ne saisissons pas, ils ont tout simplement arrêté de combattre et sont partis", s'étonne Hiroute Guebre Sellassie, responsable de l'antenne locale de la Monusco.
"CINQUIÈME COLONNE"
L'officier accusant Gabriel Amisi de trahison dit se souvenir d'un exemple marquant au début de la défense de Goma, lorsque le général a ordonné à ses hommes de cesser les combats alors qu'ils venaient d'infliger de lourdes pertes au M23 à Kibumba, à 30 km au nord de la ville.
"Tout à coup, nous avons reçu l'ordre d'arrêter", dit-il. "Cela n'avait pas de sens. Ça leur donnait seulement une chance de se regrouper et de former une force qui est ensuite allée prendre Goma."
Rejetant ces accusations, l'entourage de Gabriel Amisi à Kinshasa réplique qu'il était difficile de combattre des rebelles bénéficiant, selon lui, d'un appui de l'autre côté de la frontière, qui passe dans les faubourgs de Goma.
"Nous n'avions pas l'ordre d'attaquer le Rwanda, même si on se faisait tirer dessus de là-bas", a dit le collaborateur du général, en son nom. "Quand on voyait le moral de nos hommes, tout le monde s'enfuyait dans tous les sens. C'est alors que nous avons compris que nous ne pourrions pas tenir Goma."
Malgré les démentis du Rwanda, un journaliste de Reuters présent à Goma durant l'occupation rebelle a croisé plusieurs combattants ne parlant pas les dialectes locaux. L'un d'eux a même déclaré : "Je suis rwandais, un soldat, nous sommes là pour aider le M23. Nous sommes nombreux et beaucoup arrivent chaque jour."
Expert du Congo, Jason Stearns rappelle que "ce n'est pas la première fois qu'Amisi est accusé de saper l'armée. Il y a de forts soupçons parmi les officiers qu'il agit comme une cinquième colonne en faveur du Rwanda."
L'intégration des rebelles dans l'armée congolaise favorise la création de chaînes de commandement informelles fondées sur des fidélités passées.
Chefs militaires du M23, Sultani Makenga et Bosco Ntaganda, recherché pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI), ont ainsi été promus à des grades élevés de l'armée après la fin de la rébellion de Laurent Nkunda (2004-2009). Ils ont maintenant entraîné leurs hommes dans une nouvelle insurrection.
"Alors que la désertion est considérée comme la plus grave forme d'indiscipline dans les autres armées, au lieu de cela en RDC les unités et les commandants qui désertent sont généralement accueillis à nouveau dans l'armée et sont même souvent récompensés avec de meilleures places lors de leur réintégration", déclare Maria Eriksson Baaz, chercheuse à l'Institut nordique sur l'Afrique, basé en Suède.
C'est "très démoralisant" pour les soldats, ajoute-t-elle.
En l'absence d'une réforme de l'armée, les soldats congolais se comportent souvent plus comme des prédateurs que comme des protecteurs.
Près de Goma, les habitants de Minova affirment que pendant trois jours, des milliers de soldats en retraite ont bu, tiré, pillé et violé.
Un habitant, Mbogos Simwerayi, se souvient : "Tout le monde a souffert de l'armée ici."
Bertrand Boucey pour le service français, édité par Gilles Trequesser
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
http://afrique.kongotimes.info/rdc/poli ... congo.html
Balkanisation : Le seul moyen de sauver la RDC
09/12/2012 18:00:00KongoTimes!
Peter Pham - Directeur d’un centre d’études proche du Département d’Etat américain et de l’OTAN
Les tenants de la balkanisation de la RDC n’ont pas encore dit leur dernier mot. Des langues se délient et des masques tombent sur ce projet macabre. Les balkanisateurs travaillent sur tous les fronts. Ils créent des groupes armés et des seigneurs de guerre. Ils infiltrent les institutions du pays et se déploient dans la masse populaire pour faire de l’intox. Ils créent des centres de recherche et des groupes de réflexion dans lesquels ils emploient ou impliquent même des Congolais. Autrement dit, tous les moyens sont bons pourvu qu’ils atteignent leur objectif : modifier les frontières actuelles de la RDC.
« To save Congo, let it fall apart » (Pour sauver le Congo, il faut l’émietter). Cet article paru le 30 novembre 2012 dans le très célèbre journal américain, New York Times, est signé J. Peter Pham. Directeur d’un centre d’études proche du Département d’Etat américain et de l’OTAN, l’auteur soutient la thèse selon laquelle la balkanisation serait le seul moyen de sauver la RDC, un pays des Grands Lacs africains pris dans l’engrenage infernal de conflits armés au motif qu’il est trop riche et trop spacieux pour ses habitants et ses dirigeants. Plus de doute. Des analyses aux allures faussement ’’scientifiques’’ s’accumulent et démontrent que les visées de la partition de la RDC se précisent.
Malgré la résistance affichée par le peuple congolais, les concepteurs de la balkanisation de la République démocratique du Congo n’ont pas désarmé. Tous se montrent insensibles aux six millions de Congolais morts à la suite des affrontements armés qu’ils ont organisés et continuent à entretenir de manière cyclique. Ce qui n’est pas moins un génocide qu’on tente par tous les moyens d’occulter. Infatigables et impénitents, ils ne jurent que par l’éclatement de l’ex-colonie belge.
Ce qui devient de plus en plus clair chaque jour qui passe c’est que les tenants de la balkanisation de la RDC n’ont pas encore dit leur dernier mot. Des langues se délient et des masques tombent sur ce projet macabre. Les balkanisateurs travaillent sur tous les fronts. Ils créent des groupes armés et des seigneurs de guerre. Ils infiltrent les institutions du pays et se déploient dans la masse populaire pour faire de l’intox. Ils créent des centres de recherche et des groupes de réflexion dans lesquels ils emploient ou impliquent même des Congolais.
Autrement dit, tous les moyens sont bons pourvu qu’ils atteignent leur objectif : modifier les frontières actuelles de la RDC. « Africa Center at Atlantic Council », une structure spécialisée américaine reprise dans le New York Times daté du 30 novembre 2012, estime que la RDC est trop grande pour demeurer dans son format actuel. L’idéal, soutient son directeur pour l’Afrique, serait de l’émietter de façon à faire profiter au monde l’immensité de ses ressources naturelles, évaluées à ce jour à environ 24 000 milliards de dollars américains.
« Mieux que la construction d’une nation, conclut-il son article, ce qui est voulu pour terminer le cycle de violences au Congo est l’opposé : émietter chroniquement un Etat en faillite en petites unités organiques dont les membres partagent largement la même conception ou au moins ont des intérêts communs pour leur sécurité personnelle ou communautaire ». Selon J. Peter Pham, la RDC est un « pays artificiel » en crise qui devrait « être remis à son vrai peuple ». Quelle méchanceté ! Quel mépris pour une nation et un peuple meurtri!
Pays en crise, personne ne peut douter de la situation actuelle de la RDC. Mais aller jusqu’à prétendre qu’il s’agit d’un pays artificiel, c’est pousser trop loin un racisme rampant. Lequel atteint son paroxysme quand notre soi-disant chercheur prétend qu’il existerait quelque part un vrai peuple pour venir habiter la RDC. Dans sa tête et dans celle de tous ceux qui pensent comme lui, grouillent de la démence sinon de la mégalomanie. Le Congo appartient aux Congolais et non à ses voisins. Encore moins à tous ces envieux qui lorgnent ses richesses.
Comme on le voit, les arguments brandis à l’époque, notamment conflits interethniques et identitaires ne font plus « bander » ; ils sont tombés en désuétude. Raison pour laquelle les balkanisateurs misent sur des articles dits scientifiques pour séduire la communauté nationale et internationale. Peine perdue ! Le peuple congolais a pris tout son temps pour comprendre les enjeux de ces conflits armés qu’on lui impose chaque fois qu’il se propose à prendre l’élan pour un décollage définitif.
J. Peter Pham a beau être un chercheur dans un centre de recherche haut perché, le peuple congolais n’en a que faire. L’analyse qu’il étale dans son article paru dans New York Times en novembre dernier est tellement simpliste qu’elle est, à tout point de vue, répugnante. Non seulement, il se trompe d’époque, mais aussi il semble ignorer les réalités congolaises séculaires. La nation congolaise existe et s’est consolidée à travers les siècles. Le territoire congolais est délimité par des frontières internationalement reconnues. Le malheur de notre chercheur et de ses commanditaires est de croire que le partage fait en 1885 à Berlin peut être réédité à partir d’un bureau ou d’un centre de recherche.
Dans sa feuille de choux, J. Peter Pham commence par faire un survol de l’histoire du Congo, rappelant au passage la part de responsabilité du roi belge Léopold II. Puis, il s’attarde sur le M23, une émanation du CNDP et revient sur ses revendications qui rappellent la guerre menée autrefois par l’AFDL en 1996 et reprise par le RCD en 1998.
La pilule est dure à faire avaler aujourd’hui à une opinion congolaise très éveillée et édifiée sur tout ce qui se trame contre son pays. Atlantic Council se trompe d’analyse. Le peuple congolais n’a pas encore lâché prise, il ne va pas non plus baisser les bras. La guerre que mènent le Rwanda et l’Ouganda, par le truchement du M23, n’a pas brisé l’unité nationale ; encore moins le sursaut de patriotisme et de nationalisme qui anime tout Congolais digne de ce nom.
Cet élan est porté par la Société civile, les confessions religieuses et autres organisations de masses. C’est notamment le cas de l’Eglise catholique. Dans leur message du 5 décembre 2012, les évêques catholiques se sont, sans équivoque, prononcés contre la balkanisation. Ils ont insisté sur la consolidation de l’unité nationale comme bouclier contre ceux qui mijotent la partition de la RDC.
Qu’est-ce à dire ? La RDC a une âme. Et cette âme est ancrée dans l’imaginaire collectif du peuple congolais au point que la concrétisation du vieux projet de balkanisation de la RDC restera un vœu pieux.
Le son contraire
Puisque les analyses scientifiques ne sont pas l’apanage du seul camp des balkanisateurs, d’autres chercheurs occidentaux, corrects, se sont penchés sur le cas de la RDC. Quatre ouvrages publiés par ces intellectuels occidentaux en attestent éloquemment. Il s’agit de « La dynamique de la violence en Afrique centrale » de René Lemarchand ; « La guerre du Congo. Conflit, mythe ou réalité » de Thomas Turner ; « La guerre mondiale en Afrique » de Gérard Prunier ; « Carnage. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique » de Pierre Péan.
Prunier et Turner insistent particulièrement sur le rôle joué par les Occidentaux, notamment les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, dont les états-majors et des laboratoires stratégiques ont monté des plans pour aider le Rwanda et l’Ouganda à trouver des solutions à leurs problèmes en se partageant la RDC. Ces deux auteurs relèvent, citant un haut fonctionnaire américain, que « les desseins du Rwanda sur l’Est du Congo ont été encore facilités par l’intérêt de l’administration Clinton en vue de promouvoir un groupe d’hommes, de nouveaux dirigeants africains. Ces nouveaux dirigeants ont été chargés de repenser l’Afrique jusqu’au frontières sacro-saintes comme moyen de créer davantage d’Etats viables ».
D’où, l’idée de diviser la RDC, de créer de nouveaux arrangements institutionnels tels que des fédérations décentralisées ou même des confédérations.
N’est-ce pas le projet que défend actuellement le M23, mouvement ouvertement soutenu par le Rwanda et l’Ouganda ? Les balaknisateurs et leurs sous-traitants sur le terrain des opérations militaires ou encore dans des laboratoires sont aux abois. Tout ce qu’ils ont à faire c’est d’abandonner un projet rébarbatif, révolu et ignoble. Nous reprenons ci-après, l’article publié le 30 novembre 2012 dans le New York Times dans sa forme originale.
[le potentiel]
To Save Congo, Let It Fall Apart
The Democratic Republic of Congo, which erupted in violence again earlier this month, ought to be one of the richest countries in the world. Its immense mineral reserves are currently valued by some estimates at more than $24 trillion and include 30 percent of the world’s diamond reserves; vast amounts of cobalt, copper and gold; and 70 percent of the world’s coltan, which is used in electronic devices. Yet the most recent edition of the United Nations Development Program’s Human Development Index ranked Congo last among the 187 countries and territories included in the survey.
Instead of prosperity, Congo’s mineral wealth has brought only an endless procession of unscrupulous rulers eager to exploit its riches, from King Leopold II of Belgium to Mobutu Sese Seko, who was allowed by the logic of the cold war to rule the same area as a private fief. And last year, the current president, Joseph Kabila, who inherited the job from his assassinated father more than a decade ago, awarded himself another five-year term in elections that were criticized by everyone from the European Union to the country’s Roman Catholic bishops.
If some enterprises, public or private, can be said to be “too big to fail,” Congo is the reverse: it is too big to succeed. It is an artificial entity whose constituent parts share the misfortune of having been seized by the explorer Henry Morton Stanley in the name of a rapacious 19th-century Belgian monarch. From the moment Congo was given independence in 1960, it was being torn apart by centrifugal forces, beginning with separatism in the mineral-rich southern province of Katanga.
The international community has repeatedly dodged this reality by opting for so-called peace deals with shelf lives barely longer than the news cycle. Rather than nation-building, what is needed to end Congo’s violence is the opposite: breaking up a chronically failed state into smaller organic units whose members share broad agreement or at least have common interests in personal and community security.
In recent weeks, a rebel group calling itself the March 23 Movement, or M23, has stormed through eastern Congo, scattering poorly trained units loyal to the government and reducing a huge United Nations peacekeeping force to a helpless bystander as M23 seized control of Goma, the capital of the resource-rich North Kivu province. The rebel advance rekindled fears of a renewal of the bloody 1998-2003 Second Congo War, which drew the armies of a host of African countries as well as countless local militias into what was aptly dubbed “Africa’s world war.”
The M23 rebels appear indistinguishable from the several dozen other armed groups lurking in or around Congo, but in many respects they are quite different. Many M23 members are veterans of an earlier insurgent group, the National Congress for the Defense of the People, known by the French acronym CNDP, which consisted largely of ethnic Tutsi Congolese who had banded together to fight the former Hutu génocidaires who fled to Congo following the end of their killing spree in Rwanda in 1994.
In a peace deal that was reached nearly four years ago, the Kabila government promised to facilitate the return of more than 50,000 Congolese Tutsi refugees, to integrate C.N.D.P. fighters into the national army, and to share power with the group’s leaders. Mr. Kabila’s failure to honor these commitments led to the current M23 revolt.
A United Nations report has accused the Rwandan government of supporting M23. Although Rwanda has denied it, this may well be true, and it is perfectly understandable given that the M23 rebels are fighting former Hutu génocidaires who still dream of invading Rwanda and finishing what they started nearly two decades ago.
Others have dismissed the M23 leaders as “warlords.” But warlords, even if they do not acquire power through democratic means, tend to provide some sort of political framework, often based on kinship ties or ethnic solidarity, that is seen as legitimate. They also tend to provide some basic security — which is more than the questionably legitimate Kabila government in Kinshasa provides for most Congolese.
Whatever else Congo’s various armed groups may be, they are clearly viewed by large segments of some communities as de facto protectors — a point underscored by the several hundred government soldiers and police officers who recently defected to M23 and publicly swore allegiance to it after the fall of Goma.
If Congo were permitted to break up into smaller entities, the international community could devote its increasingly scarce resources to humanitarian relief and development, rather than trying, as the United Nations Security Council has pledged, to preserve the “sovereignty, independence, unity, and territorial integrity” of a fictional state that is of value only to the political elites who have clawed their way to the top in order to plunder Congo’s resources and fund the patronage networks that ensure that they will remain in power.
Despite its democratic misnomer, Mr. Kabila has repeatedly delayed holding local elections since 2005. For years, every last mayor, burgomeister and neighborhood chief in the entire country has been appointed by presidential decree.
Given the dysfunctional status quo and the terrible toll it has exacted in terms of lives and resources, the West should put aside ideological dogmatism in favor of statesmanlike pragmatism and acknowledge the reality that, at least in some extreme cases, the best way to break a cycle of violence is to break up an artificial country in crisis and give it back to its very real people.
J. Peter Pham
Director of the Africa Center at the Atlantic Council.
Balkanisation : Le seul moyen de sauver la RDC
09/12/2012 18:00:00KongoTimes!
Peter Pham - Directeur d’un centre d’études proche du Département d’Etat américain et de l’OTAN
Les tenants de la balkanisation de la RDC n’ont pas encore dit leur dernier mot. Des langues se délient et des masques tombent sur ce projet macabre. Les balkanisateurs travaillent sur tous les fronts. Ils créent des groupes armés et des seigneurs de guerre. Ils infiltrent les institutions du pays et se déploient dans la masse populaire pour faire de l’intox. Ils créent des centres de recherche et des groupes de réflexion dans lesquels ils emploient ou impliquent même des Congolais. Autrement dit, tous les moyens sont bons pourvu qu’ils atteignent leur objectif : modifier les frontières actuelles de la RDC.
« To save Congo, let it fall apart » (Pour sauver le Congo, il faut l’émietter). Cet article paru le 30 novembre 2012 dans le très célèbre journal américain, New York Times, est signé J. Peter Pham. Directeur d’un centre d’études proche du Département d’Etat américain et de l’OTAN, l’auteur soutient la thèse selon laquelle la balkanisation serait le seul moyen de sauver la RDC, un pays des Grands Lacs africains pris dans l’engrenage infernal de conflits armés au motif qu’il est trop riche et trop spacieux pour ses habitants et ses dirigeants. Plus de doute. Des analyses aux allures faussement ’’scientifiques’’ s’accumulent et démontrent que les visées de la partition de la RDC se précisent.
Malgré la résistance affichée par le peuple congolais, les concepteurs de la balkanisation de la République démocratique du Congo n’ont pas désarmé. Tous se montrent insensibles aux six millions de Congolais morts à la suite des affrontements armés qu’ils ont organisés et continuent à entretenir de manière cyclique. Ce qui n’est pas moins un génocide qu’on tente par tous les moyens d’occulter. Infatigables et impénitents, ils ne jurent que par l’éclatement de l’ex-colonie belge.
Ce qui devient de plus en plus clair chaque jour qui passe c’est que les tenants de la balkanisation de la RDC n’ont pas encore dit leur dernier mot. Des langues se délient et des masques tombent sur ce projet macabre. Les balkanisateurs travaillent sur tous les fronts. Ils créent des groupes armés et des seigneurs de guerre. Ils infiltrent les institutions du pays et se déploient dans la masse populaire pour faire de l’intox. Ils créent des centres de recherche et des groupes de réflexion dans lesquels ils emploient ou impliquent même des Congolais.
Autrement dit, tous les moyens sont bons pourvu qu’ils atteignent leur objectif : modifier les frontières actuelles de la RDC. « Africa Center at Atlantic Council », une structure spécialisée américaine reprise dans le New York Times daté du 30 novembre 2012, estime que la RDC est trop grande pour demeurer dans son format actuel. L’idéal, soutient son directeur pour l’Afrique, serait de l’émietter de façon à faire profiter au monde l’immensité de ses ressources naturelles, évaluées à ce jour à environ 24 000 milliards de dollars américains.
« Mieux que la construction d’une nation, conclut-il son article, ce qui est voulu pour terminer le cycle de violences au Congo est l’opposé : émietter chroniquement un Etat en faillite en petites unités organiques dont les membres partagent largement la même conception ou au moins ont des intérêts communs pour leur sécurité personnelle ou communautaire ». Selon J. Peter Pham, la RDC est un « pays artificiel » en crise qui devrait « être remis à son vrai peuple ». Quelle méchanceté ! Quel mépris pour une nation et un peuple meurtri!
Pays en crise, personne ne peut douter de la situation actuelle de la RDC. Mais aller jusqu’à prétendre qu’il s’agit d’un pays artificiel, c’est pousser trop loin un racisme rampant. Lequel atteint son paroxysme quand notre soi-disant chercheur prétend qu’il existerait quelque part un vrai peuple pour venir habiter la RDC. Dans sa tête et dans celle de tous ceux qui pensent comme lui, grouillent de la démence sinon de la mégalomanie. Le Congo appartient aux Congolais et non à ses voisins. Encore moins à tous ces envieux qui lorgnent ses richesses.
Comme on le voit, les arguments brandis à l’époque, notamment conflits interethniques et identitaires ne font plus « bander » ; ils sont tombés en désuétude. Raison pour laquelle les balkanisateurs misent sur des articles dits scientifiques pour séduire la communauté nationale et internationale. Peine perdue ! Le peuple congolais a pris tout son temps pour comprendre les enjeux de ces conflits armés qu’on lui impose chaque fois qu’il se propose à prendre l’élan pour un décollage définitif.
J. Peter Pham a beau être un chercheur dans un centre de recherche haut perché, le peuple congolais n’en a que faire. L’analyse qu’il étale dans son article paru dans New York Times en novembre dernier est tellement simpliste qu’elle est, à tout point de vue, répugnante. Non seulement, il se trompe d’époque, mais aussi il semble ignorer les réalités congolaises séculaires. La nation congolaise existe et s’est consolidée à travers les siècles. Le territoire congolais est délimité par des frontières internationalement reconnues. Le malheur de notre chercheur et de ses commanditaires est de croire que le partage fait en 1885 à Berlin peut être réédité à partir d’un bureau ou d’un centre de recherche.
Dans sa feuille de choux, J. Peter Pham commence par faire un survol de l’histoire du Congo, rappelant au passage la part de responsabilité du roi belge Léopold II. Puis, il s’attarde sur le M23, une émanation du CNDP et revient sur ses revendications qui rappellent la guerre menée autrefois par l’AFDL en 1996 et reprise par le RCD en 1998.
La pilule est dure à faire avaler aujourd’hui à une opinion congolaise très éveillée et édifiée sur tout ce qui se trame contre son pays. Atlantic Council se trompe d’analyse. Le peuple congolais n’a pas encore lâché prise, il ne va pas non plus baisser les bras. La guerre que mènent le Rwanda et l’Ouganda, par le truchement du M23, n’a pas brisé l’unité nationale ; encore moins le sursaut de patriotisme et de nationalisme qui anime tout Congolais digne de ce nom.
Cet élan est porté par la Société civile, les confessions religieuses et autres organisations de masses. C’est notamment le cas de l’Eglise catholique. Dans leur message du 5 décembre 2012, les évêques catholiques se sont, sans équivoque, prononcés contre la balkanisation. Ils ont insisté sur la consolidation de l’unité nationale comme bouclier contre ceux qui mijotent la partition de la RDC.
Qu’est-ce à dire ? La RDC a une âme. Et cette âme est ancrée dans l’imaginaire collectif du peuple congolais au point que la concrétisation du vieux projet de balkanisation de la RDC restera un vœu pieux.
Le son contraire
Puisque les analyses scientifiques ne sont pas l’apanage du seul camp des balkanisateurs, d’autres chercheurs occidentaux, corrects, se sont penchés sur le cas de la RDC. Quatre ouvrages publiés par ces intellectuels occidentaux en attestent éloquemment. Il s’agit de « La dynamique de la violence en Afrique centrale » de René Lemarchand ; « La guerre du Congo. Conflit, mythe ou réalité » de Thomas Turner ; « La guerre mondiale en Afrique » de Gérard Prunier ; « Carnage. Les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique » de Pierre Péan.
Prunier et Turner insistent particulièrement sur le rôle joué par les Occidentaux, notamment les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, dont les états-majors et des laboratoires stratégiques ont monté des plans pour aider le Rwanda et l’Ouganda à trouver des solutions à leurs problèmes en se partageant la RDC. Ces deux auteurs relèvent, citant un haut fonctionnaire américain, que « les desseins du Rwanda sur l’Est du Congo ont été encore facilités par l’intérêt de l’administration Clinton en vue de promouvoir un groupe d’hommes, de nouveaux dirigeants africains. Ces nouveaux dirigeants ont été chargés de repenser l’Afrique jusqu’au frontières sacro-saintes comme moyen de créer davantage d’Etats viables ».
D’où, l’idée de diviser la RDC, de créer de nouveaux arrangements institutionnels tels que des fédérations décentralisées ou même des confédérations.
N’est-ce pas le projet que défend actuellement le M23, mouvement ouvertement soutenu par le Rwanda et l’Ouganda ? Les balaknisateurs et leurs sous-traitants sur le terrain des opérations militaires ou encore dans des laboratoires sont aux abois. Tout ce qu’ils ont à faire c’est d’abandonner un projet rébarbatif, révolu et ignoble. Nous reprenons ci-après, l’article publié le 30 novembre 2012 dans le New York Times dans sa forme originale.
[le potentiel]
To Save Congo, Let It Fall Apart
The Democratic Republic of Congo, which erupted in violence again earlier this month, ought to be one of the richest countries in the world. Its immense mineral reserves are currently valued by some estimates at more than $24 trillion and include 30 percent of the world’s diamond reserves; vast amounts of cobalt, copper and gold; and 70 percent of the world’s coltan, which is used in electronic devices. Yet the most recent edition of the United Nations Development Program’s Human Development Index ranked Congo last among the 187 countries and territories included in the survey.
Instead of prosperity, Congo’s mineral wealth has brought only an endless procession of unscrupulous rulers eager to exploit its riches, from King Leopold II of Belgium to Mobutu Sese Seko, who was allowed by the logic of the cold war to rule the same area as a private fief. And last year, the current president, Joseph Kabila, who inherited the job from his assassinated father more than a decade ago, awarded himself another five-year term in elections that were criticized by everyone from the European Union to the country’s Roman Catholic bishops.
If some enterprises, public or private, can be said to be “too big to fail,” Congo is the reverse: it is too big to succeed. It is an artificial entity whose constituent parts share the misfortune of having been seized by the explorer Henry Morton Stanley in the name of a rapacious 19th-century Belgian monarch. From the moment Congo was given independence in 1960, it was being torn apart by centrifugal forces, beginning with separatism in the mineral-rich southern province of Katanga.
The international community has repeatedly dodged this reality by opting for so-called peace deals with shelf lives barely longer than the news cycle. Rather than nation-building, what is needed to end Congo’s violence is the opposite: breaking up a chronically failed state into smaller organic units whose members share broad agreement or at least have common interests in personal and community security.
In recent weeks, a rebel group calling itself the March 23 Movement, or M23, has stormed through eastern Congo, scattering poorly trained units loyal to the government and reducing a huge United Nations peacekeeping force to a helpless bystander as M23 seized control of Goma, the capital of the resource-rich North Kivu province. The rebel advance rekindled fears of a renewal of the bloody 1998-2003 Second Congo War, which drew the armies of a host of African countries as well as countless local militias into what was aptly dubbed “Africa’s world war.”
The M23 rebels appear indistinguishable from the several dozen other armed groups lurking in or around Congo, but in many respects they are quite different. Many M23 members are veterans of an earlier insurgent group, the National Congress for the Defense of the People, known by the French acronym CNDP, which consisted largely of ethnic Tutsi Congolese who had banded together to fight the former Hutu génocidaires who fled to Congo following the end of their killing spree in Rwanda in 1994.
In a peace deal that was reached nearly four years ago, the Kabila government promised to facilitate the return of more than 50,000 Congolese Tutsi refugees, to integrate C.N.D.P. fighters into the national army, and to share power with the group’s leaders. Mr. Kabila’s failure to honor these commitments led to the current M23 revolt.
A United Nations report has accused the Rwandan government of supporting M23. Although Rwanda has denied it, this may well be true, and it is perfectly understandable given that the M23 rebels are fighting former Hutu génocidaires who still dream of invading Rwanda and finishing what they started nearly two decades ago.
Others have dismissed the M23 leaders as “warlords.” But warlords, even if they do not acquire power through democratic means, tend to provide some sort of political framework, often based on kinship ties or ethnic solidarity, that is seen as legitimate. They also tend to provide some basic security — which is more than the questionably legitimate Kabila government in Kinshasa provides for most Congolese.
Whatever else Congo’s various armed groups may be, they are clearly viewed by large segments of some communities as de facto protectors — a point underscored by the several hundred government soldiers and police officers who recently defected to M23 and publicly swore allegiance to it after the fall of Goma.
If Congo were permitted to break up into smaller entities, the international community could devote its increasingly scarce resources to humanitarian relief and development, rather than trying, as the United Nations Security Council has pledged, to preserve the “sovereignty, independence, unity, and territorial integrity” of a fictional state that is of value only to the political elites who have clawed their way to the top in order to plunder Congo’s resources and fund the patronage networks that ensure that they will remain in power.
Despite its democratic misnomer, Mr. Kabila has repeatedly delayed holding local elections since 2005. For years, every last mayor, burgomeister and neighborhood chief in the entire country has been appointed by presidential decree.
Given the dysfunctional status quo and the terrible toll it has exacted in terms of lives and resources, the West should put aside ideological dogmatism in favor of statesmanlike pragmatism and acknowledge the reality that, at least in some extreme cases, the best way to break a cycle of violence is to break up an artificial country in crisis and give it back to its very real people.
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
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