Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
Dialogue entre Kabila et le M23: Martin Fayulu demande qu'on règle le problème de légitimé du pouvoir au lieu de distraire le peuple
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
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Réévaluation de l’Accord du 23 mars 2009 - Kampala : le brouillard !
JEUDI, 06 DÉCEMBRE 2012 14:47 1 COMMENTAIRES ENVOYER
Jusque hier mercredi, une lourde hypothèque continuait de peser sur la tenue, à Kampala, de la réunion (selon Kinshasa) ou des négociations (selon le M23) en rapport avec la réévaluation de l’Accord du 23 mars 2009. En effet, de gros nuages ne cessent de s’accumuler au-dessus de la capitale ougandaise. Pour les observateurs, ce sont les rebelles, forts de leur nouveau statut de partenaires du gouvernement congolais, qui font le plus craindre l’échec d’une rencontre qui tarde à commencer.
Dans sa dernière sortie dans un média périphérique, hier mercredi, Jean-Marie Runiga Lugerero, président de la branche politique du M23, a laissé entendre que « notre première délégation va quitter la RDC jeudi ». Et d’ajouter : « Quand je dis que nous allons partir demain (jeudi), ça reste hypothétique... Il se pose encore un problème logistique... La frontière de Bunagana est fermée, il n’y a pas d’avion pour nous prendre ».
Quant à lui-même, chef de la délégation, il pourrait arriver à Kampala en fin de semaine. S’agissant du général Sultani Makenga, son alter et chef de la branche militaire, il a révélé qu’il n’effectuerait pas le déplacement de Kampala. « Il a d’autres choses à faire... il est chef d’état-major… », a affirmé Jean-Marie Runiga.
Pendant qu’à Kinshasa, le gouvernement congolais donne l’impression de vouloir plier la réunion de Kampala en un temps, trois mouvements, au motif que les revendications du M23, telles que libellées dans l’Accord du 23 mars 2009 auraient déjà trouvé des réponses sur le terrain, le « banc » de la rébellion ne l’entend pas de cette oreille. Jean-Marie Runiga Lugerero et Sultani Makenga, qui parlent et agissent désormais comme « chef de l’Etat » et « chef de l’armée » d’une République autonome en gestation à la frontière congolo-ougando-rwandaise, semblent décidés à faire monter les enchères. Le premier cité rêve d’un nouveau face à face avec le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, qu’il prétend avoir déjà rencontré dernièrement à Kampala, en présence du président Yoweri Museveni, tandis que le second a déclaré forfait manifestement en raison de l’absence, dans la capitale ougandaise, de ceux qu’il considère comme ses homologues galonnés de l’armée régulière. Le président de la branche politique du M23 se prend tellement au sérieux qu’il semble attendre voir la liste de ses « interlocuteurs » en provenance de Kinshasa avant de se déterminer. L’absence de Joseph Kabila à Kampala pourrait servir de prétexte au boycott d’un forum dont l’ordre du jour est sujet à caution.
Dans l’entendement des seigneurs de guerre de Bunagana, Museveni devrait présider des négociations congolo-congolaises devant porter non seulement sur la réévaluation de l’Accord du 23 mars 2009, présumé n’avoir jamais été exécuté par Kinshasa, mais aussi sur des sujets tels que la dissolution de la CENI et le déferrement de son staff en justice, la mise en accusation du général John Numbi dans le procès des assassins de Floribert Chebeya, la levée de l’assignation à résidence d’Etienne Tshisekedi, l’ouverture d’une enquête ind6pendante sur le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo, la libération des prisonniers politiques, etc.
L’autre difficulté dé nature à apporter de l’eau au moulin du M23 se trouve dans le refus de l’Opposition Parlementaire et; de plusieurs organisations de la Société Civile de se rendre à Kampala, car considérant le président ougandais Yoweri Museveni comme juge et partie dans la crise de l’Est dont il est l’un des tireurs de ficelles.
Ainsi contrairement au vent d’optimisme qui soufflait sur la de la capitale ougandaise depuis le début de la semai- rie, l’heure est maintenant au doute,.sur l’ordre du jour comme sur la participation des ténors du M23, plus que jamais revêtus de la casquette d’acteurs désormais incontournables de la crise congolaise. L’échec de Kampala fait peser le risque de la reprise de la guerre sur le front de l’Est, où cette rébellion menace « d’achever le travail déjà commencé » si Kinshasa ne joue pas cartes sur table. Militairement, les mutins campent à 3 Kms de Goma tandis que leurs alliés rwandais, qui ont exhumé les FDLR, leur fond de commerce, patrouillent le long de la frontière, prêts à apporter au M23 la puissance de feu requise.
Kim
Réévaluation de l’Accord du 23 mars 2009 - Kampala : le brouillard !
JEUDI, 06 DÉCEMBRE 2012 14:47 1 COMMENTAIRES ENVOYER
Jusque hier mercredi, une lourde hypothèque continuait de peser sur la tenue, à Kampala, de la réunion (selon Kinshasa) ou des négociations (selon le M23) en rapport avec la réévaluation de l’Accord du 23 mars 2009. En effet, de gros nuages ne cessent de s’accumuler au-dessus de la capitale ougandaise. Pour les observateurs, ce sont les rebelles, forts de leur nouveau statut de partenaires du gouvernement congolais, qui font le plus craindre l’échec d’une rencontre qui tarde à commencer.
Dans sa dernière sortie dans un média périphérique, hier mercredi, Jean-Marie Runiga Lugerero, président de la branche politique du M23, a laissé entendre que « notre première délégation va quitter la RDC jeudi ». Et d’ajouter : « Quand je dis que nous allons partir demain (jeudi), ça reste hypothétique... Il se pose encore un problème logistique... La frontière de Bunagana est fermée, il n’y a pas d’avion pour nous prendre ».
Quant à lui-même, chef de la délégation, il pourrait arriver à Kampala en fin de semaine. S’agissant du général Sultani Makenga, son alter et chef de la branche militaire, il a révélé qu’il n’effectuerait pas le déplacement de Kampala. « Il a d’autres choses à faire... il est chef d’état-major… », a affirmé Jean-Marie Runiga.
Pendant qu’à Kinshasa, le gouvernement congolais donne l’impression de vouloir plier la réunion de Kampala en un temps, trois mouvements, au motif que les revendications du M23, telles que libellées dans l’Accord du 23 mars 2009 auraient déjà trouvé des réponses sur le terrain, le « banc » de la rébellion ne l’entend pas de cette oreille. Jean-Marie Runiga Lugerero et Sultani Makenga, qui parlent et agissent désormais comme « chef de l’Etat » et « chef de l’armée » d’une République autonome en gestation à la frontière congolo-ougando-rwandaise, semblent décidés à faire monter les enchères. Le premier cité rêve d’un nouveau face à face avec le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, qu’il prétend avoir déjà rencontré dernièrement à Kampala, en présence du président Yoweri Museveni, tandis que le second a déclaré forfait manifestement en raison de l’absence, dans la capitale ougandaise, de ceux qu’il considère comme ses homologues galonnés de l’armée régulière. Le président de la branche politique du M23 se prend tellement au sérieux qu’il semble attendre voir la liste de ses « interlocuteurs » en provenance de Kinshasa avant de se déterminer. L’absence de Joseph Kabila à Kampala pourrait servir de prétexte au boycott d’un forum dont l’ordre du jour est sujet à caution.
Dans l’entendement des seigneurs de guerre de Bunagana, Museveni devrait présider des négociations congolo-congolaises devant porter non seulement sur la réévaluation de l’Accord du 23 mars 2009, présumé n’avoir jamais été exécuté par Kinshasa, mais aussi sur des sujets tels que la dissolution de la CENI et le déferrement de son staff en justice, la mise en accusation du général John Numbi dans le procès des assassins de Floribert Chebeya, la levée de l’assignation à résidence d’Etienne Tshisekedi, l’ouverture d’une enquête ind6pendante sur le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo, la libération des prisonniers politiques, etc.
L’autre difficulté dé nature à apporter de l’eau au moulin du M23 se trouve dans le refus de l’Opposition Parlementaire et; de plusieurs organisations de la Société Civile de se rendre à Kampala, car considérant le président ougandais Yoweri Museveni comme juge et partie dans la crise de l’Est dont il est l’un des tireurs de ficelles.
Ainsi contrairement au vent d’optimisme qui soufflait sur la de la capitale ougandaise depuis le début de la semai- rie, l’heure est maintenant au doute,.sur l’ordre du jour comme sur la participation des ténors du M23, plus que jamais revêtus de la casquette d’acteurs désormais incontournables de la crise congolaise. L’échec de Kampala fait peser le risque de la reprise de la guerre sur le front de l’Est, où cette rébellion menace « d’achever le travail déjà commencé » si Kinshasa ne joue pas cartes sur table. Militairement, les mutins campent à 3 Kms de Goma tandis que leurs alliés rwandais, qui ont exhumé les FDLR, leur fond de commerce, patrouillent le long de la frontière, prêts à apporter au M23 la puissance de feu requise.
Kim
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
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Les « FAC » non liées au deal Kinshasa-M23
JEUDI, 06 DÉCEMBRE 2012 14:47 1 COMMENTAIRES ENVOYER
Les FAC informent l’opinion nationale et internationale qu’elles ne se sentent pas concernées par les négociations de Kampala, une démarche qui s’apparente à la trahison. En effet, les FAC observent que la situation politique de notre pays est dominée par deux crises majeures. La première résulte de la mascarade électorale du 28 novembre 2011 qui, par la fraude planifiée et exécutée par la CENI, a permis au pouvoir en place de se maintenir contre la volonté du peuple congolais. Et c’est depuis un an maintenant que les FAC réclament que cette immoralité politique soit corrigée par l’impérieuse nécessité de tenir un dialogue politique inclusif afin de trouver des solutions appropriées à cette criée de légitimité.
Les FAC notent avec regret que leurs appels répétés au dialogue n’ont pas rencontré un écho favorable auprès du régime en place qui s’est illustré par une arrogance sans égale parce que maintenu et soutenu par la force des armes et de l’argent.
La résolution de cette crise de légitimité, nous en sommes convaincus, aurait permis au peuple congolais tout entier, réconcilié et fort de la cohésion nationale retrouvée, de se réarmer moralement pour faire face ensemble aux grands défis qui se posent à notre pays.
C’est donc dans un environnement politiquement empesté que notre pays est victime d’une énième agression de la part du Rwanda et de l’Ouganda, provoquant ainsi une deuxième crise: la crise sécuritaire à l’Est du pays qui menace, dangereusement, l’indépendance et l’intégrité territoriale de notre pays.
Dans les différentes déclarations que les FAC ont faites depuis le début de cette guerre, nous n’avons cessé de fustiger la gestioif9axiste de cette crise par Monsieur Kabila-. Nous [avons ainsi traité de complice actif de ceux qui oeuvrent pour la balkanisation de notre pays et avons même initié une démarche pour dénoncer sa trahison conformément à la constitution de la République.
Comment alors comprendre l’empressement démontré par un certain nombre de nos compatriotes pour faire le déplacement de Kampala aux fins d’évaluer l’Accord de paix du 23 mars 2009 entre le Gouvernement et le CNDP alias M23?
A ce sujet, les FAC relèvent ce qui suit :
1- Sur le principe, signé dans des circonstances obscures, cet accord privé n’a jamais été ratifié ou approuvé par le Parlement congolais conformément à l’article 214 de la Constitution et n’a jamais été publié dans le journal officiel de la République pour être opposable à tous;
2 Pour avoir été pointé du doigt par les Experts des Nations-Unies comme un des pays agresseurs de la RD Congo, l’Ouganda est donc disqualifié pour abriter un quelconque sommet en rapport avec la crise sécuritaire à l’Est;
3- Le gouvernement congolais, mis dans une situation de « fait accompli » a capitulé face au Rwanda et à l’Ouganda et cherche donc à se servir de l’opposition congolaise comme « faire valoir ».
Voilà pourquoi, les FAC ont énergiquement combattu le projet de voir une délégation des parlementaires de l’Opposition se rendre à Kampala pour évaluer un accord dont ils ne sont pas partie prenante et ne maîtrisent même pas les contours.
Les FAC notent qu’autant la RD Congo a des problèmes internes à résoudre, autant le Rwanda et l’Ouganda ont les leurs qui requièrent aussi le dialogue et la réconciliation entre toutes les communautés rwandaises et entre toutes les communautés ougandaises.
Les FAC en profitent pour lancer un vibrant appel à toute la classe politique congolaise pour prendre la mesure du danger qui guette la Nation et donc de faire preuve de courage et de caractère dans l’approche de ces questions d’intérêt national et d’existence de tout un peuple.
Il y a effectivement péril en la demeure.
Vive la République Démocratique du Congo ;
Vive les Forces Acquises au Changement,
Nous vous remercions.
Fait à Kinshasa, le 05 décembre 2012
Pour les FAC
Coordonnateur
Fayulu M. Martin
Les « FAC » non liées au deal Kinshasa-M23
JEUDI, 06 DÉCEMBRE 2012 14:47 1 COMMENTAIRES ENVOYER
Les FAC informent l’opinion nationale et internationale qu’elles ne se sentent pas concernées par les négociations de Kampala, une démarche qui s’apparente à la trahison. En effet, les FAC observent que la situation politique de notre pays est dominée par deux crises majeures. La première résulte de la mascarade électorale du 28 novembre 2011 qui, par la fraude planifiée et exécutée par la CENI, a permis au pouvoir en place de se maintenir contre la volonté du peuple congolais. Et c’est depuis un an maintenant que les FAC réclament que cette immoralité politique soit corrigée par l’impérieuse nécessité de tenir un dialogue politique inclusif afin de trouver des solutions appropriées à cette criée de légitimité.
Les FAC notent avec regret que leurs appels répétés au dialogue n’ont pas rencontré un écho favorable auprès du régime en place qui s’est illustré par une arrogance sans égale parce que maintenu et soutenu par la force des armes et de l’argent.
La résolution de cette crise de légitimité, nous en sommes convaincus, aurait permis au peuple congolais tout entier, réconcilié et fort de la cohésion nationale retrouvée, de se réarmer moralement pour faire face ensemble aux grands défis qui se posent à notre pays.
C’est donc dans un environnement politiquement empesté que notre pays est victime d’une énième agression de la part du Rwanda et de l’Ouganda, provoquant ainsi une deuxième crise: la crise sécuritaire à l’Est du pays qui menace, dangereusement, l’indépendance et l’intégrité territoriale de notre pays.
Dans les différentes déclarations que les FAC ont faites depuis le début de cette guerre, nous n’avons cessé de fustiger la gestioif9axiste de cette crise par Monsieur Kabila-. Nous [avons ainsi traité de complice actif de ceux qui oeuvrent pour la balkanisation de notre pays et avons même initié une démarche pour dénoncer sa trahison conformément à la constitution de la République.
Comment alors comprendre l’empressement démontré par un certain nombre de nos compatriotes pour faire le déplacement de Kampala aux fins d’évaluer l’Accord de paix du 23 mars 2009 entre le Gouvernement et le CNDP alias M23?
A ce sujet, les FAC relèvent ce qui suit :
1- Sur le principe, signé dans des circonstances obscures, cet accord privé n’a jamais été ratifié ou approuvé par le Parlement congolais conformément à l’article 214 de la Constitution et n’a jamais été publié dans le journal officiel de la République pour être opposable à tous;
2 Pour avoir été pointé du doigt par les Experts des Nations-Unies comme un des pays agresseurs de la RD Congo, l’Ouganda est donc disqualifié pour abriter un quelconque sommet en rapport avec la crise sécuritaire à l’Est;
3- Le gouvernement congolais, mis dans une situation de « fait accompli » a capitulé face au Rwanda et à l’Ouganda et cherche donc à se servir de l’opposition congolaise comme « faire valoir ».
Voilà pourquoi, les FAC ont énergiquement combattu le projet de voir une délégation des parlementaires de l’Opposition se rendre à Kampala pour évaluer un accord dont ils ne sont pas partie prenante et ne maîtrisent même pas les contours.
Les FAC notent qu’autant la RD Congo a des problèmes internes à résoudre, autant le Rwanda et l’Ouganda ont les leurs qui requièrent aussi le dialogue et la réconciliation entre toutes les communautés rwandaises et entre toutes les communautés ougandaises.
Les FAC en profitent pour lancer un vibrant appel à toute la classe politique congolaise pour prendre la mesure du danger qui guette la Nation et donc de faire preuve de courage et de caractère dans l’approche de ces questions d’intérêt national et d’existence de tout un peuple.
Il y a effectivement péril en la demeure.
Vive la République Démocratique du Congo ;
Vive les Forces Acquises au Changement,
Nous vous remercions.
Fait à Kinshasa, le 05 décembre 2012
Pour les FAC
Coordonnateur
Fayulu M. Martin
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Ces négociations dont l’histoire nous a dévoilé le secret ! (suite & fin)
ingetaDecember 6, 2012Analyses & commentaires, Politique & sociétéNo Comments
Par Jean-Pierre Mbelu
Négocier pour que notre pays recouvre sa souveraineté politique et économique a toujours fait peur aux “maîtres du monde” et à leurs nègres de service. Depuis notre indépendance formelle jusqu’à ce jour, ce qui importe pour eux, c’est de conserver notre pays dans un statut de réservoir de matières premières où ils peuvent puiser comme bon leur semble. Et souvent, sans rien payer et en sacrifiant cyniquement ses fils et filles sur l’autel de leur cupidité. Agissant toujours dans l’ombre, ils écrivent, en sous main, des textes qui doivent être signés comme accords par “les alliés” et “les belligérants apparents”. Organiser des négociations ou un dialogue quelconque sur notre pays devrait exiger comme préalable une bonne maîtrise de la question congolo-africaine et de la documentation y afférente. Cela éviterait de gaspiller du temps et des énergies avec “des acteurs apparents”.
Depuis les années 1990, notre pays et toute la région des Grands Lacs africains connaissent une guerre de basse intensité qui a fini par dévoiler tous ses secrets.
Il nous semble irresponsable aujourd’hui de traiter de cette guerre en faisant fi de toute la documentation que sa permanence a rendu possible. S’appesantir sur l’un ou l’autre moment de son intensification peut nuire à une vue d’ensemble permettant d’en indiquer les acteurs pléniers, les marionnettes et les autres élites compradores.
Prenons l’exemple le plus récent. L’intensification de cette guerre à Goma au mois de novembre passé (2012) ne fait ni du M23, ni même de ses soutiens africains cités dans les différents rapports des experts de l’ONU des « acteurs pléniers » de notre tragédie.
En 2006, Marie-France Cros et François Misser ont attiré l’attention de leurs lecteurs sur un fait que plusieurs d’entre nous semblent ignorer. « Comme nombre d’Etats africains, le Congo-Kinshasa actuel est une création de l’Occident, écrivaient-ils. Les contours de son territoire ont été déterminés par la conférence de Berlin et les conséquences de ce partage se font sentir jusqu’à nos jours. Qui plus est, les acteurs occidentaux continuent à jouer un rôle important dans l’histoire du pays, soit directement, soit au travers des Nations Unis. [1]»
En 2009, une étude suffisamment documentée sur les raisons de la reprise des affrontements armés à l’est de notre pays au mois d’août 2008 et questionnant le silence de la communauté internationale sur les millions de morts congolais causés par les miliciens et les rebelles en arrivait à cette leçon : « Le silence de la communauté internationale, qui s’apparente à une sorte de complicité, justifie la présence d’autres alliés, de vrais alliés et peut-être initiateurs de la guerre, les alliés pléniers dont la face est occultée par les alliés apparents (qui apparaissent). Les vrais alliés des rebelles ne sont donc pas le Rwanda et l’Ouganda, mais les puissances occidentales et les lobbys financiers qui les ont soutenus, encouragés, défendus et aidés à occulter les abus sur lesquels on se refuse toujours à faire la lumière.[2] » En effet, ceux qui ont cherché à faire la lumière sur ces abus ont eu maille à partir avec « les vrais alliés » , « les alliés pléniers ». Carla Del Ponte a été défenestrée du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR)[3]. Florence Hartmann, porte-parole de Carla Del Ponte au TPIR (et au TPIY) de 2000 à 2006, fouillant les documents de ces tribunaux et ceux des chancelleries occidentales avait fini par comprendre l’attitude équivoque des « grandes puissances » en se réalisant que la justice et la politique internationale participaient de cette guerre de basse intensité au Congo[4]. Dominées par les multinationales, ces « puissances démocratiques » ont accepté d’être conduites uniquement par la loi du marché au point de faire du pillage, de la corruption et du crime leur modus operandi chez nous[5].
L’erreur serait de croire que ce modus operandi a été adopté exceptionnellement pour notre pays. Non. L’une des grandes puissances, les USA, opérant derrière le Rwanda et l’Ouganda, l’a choisi depuis très longtemps. Elle s’est édifiée sur les tombes des indiens. Et dans son projet de « Grand Domaine » mis en place en 1948, la démocratie et les droits de l’homme sont considérés comme des idées illusoires face à son désir de devenir une grande puissance. Danielle Mitterrand en témoigne dans un livre dont nous allons tirer quelques extraits. Elle écrit : « Alors que des hommes et des femmes, les forces vives de ma génération, s’étaient opposés en Europe à l’implantation de l’empire nazi jusqu’à donner leur vie, aux Etats-Unis, un groupe d’études, Guerre et Paix, issu du Conseil des relations extérieures et du Département d’Etat américain, concevait le projet du Grand Domaine.[6] » Quel devait être l’étendue de ce Domaine ? « Il devait recouvrir (…) toutes les régions destinés à subvenir aux besoins de l’économie américaine, c’est-à-dire, selon un de ses concepteurs, « l’espace mondial stratégiquement indispensable pour s’assurer la maîtrise du monde, trouver de nouvelles terres, se procurer facilement des matières premières, en même temps qu’explorer la main-d’œuvre ‘’servile à bon marché’’ des indigènes. Développer l’esprit des colonies leur permettra d’écouler les marchandises produits dans leurs usines. [7]»
Le plan Marshall pour l’Europe fut l’une des stratégies des concepteurs du Grand Domaine. Mijoté en secret avant d’être présenté au Pentagone en 1948 sous forme de rapport par l’ambassadeur George Kennan, ce projet est, à en croire Danielle Mitterrand, d’un « cynisme confondant ». « Ses termes tracent le programme envisagé par le pouvoir des Etats-Unis : « Nous avons à peu près 60% de la richesse du monde, mais seulement 6,3% de sa population. Dans cette situation, nous ne pouvons éviter d’être un objet d’envie et de ressentiment. Notre véritable tâche dans la période qui vient est d’imaginer un système de relations qui nous assure de maintenir cette disparité. Ne nous berçons pas de l’illusion que nous pouvons nous permettre le luxe d’être altruistes et bienfaiteurs de l’humanité. Nous devons cesser de parler d’objectifs aussi vagues et irréels que les droits de l’homme, l’élévation du niveau de vie et la démocratisation. Le jour n’est plus loin où nous aurons à agir selon des concepts de pure puissance. Moins nous serons gênés par des slogans idéalistes, mieux cela vaudra.[8] » La découverte du document traitant du Grand Domaine a permis à Danielle Mitterrand de comprendre l’impuissance dont faisait montre son époux (François Mitterrand) dans la gestion de la chose publique française et de conclure au manque de démocratie en France et aux USA.
Des textes de ce genre et certains livres déjà cités devraient nous permettre de comprendre que tout ce qui nous arrive est conçu, étudié et très bien planifié au préalable ; que nous ne saurons y faire face sans des lieux officiels et officieux de la pensée qui conçoit, qui étudie et planifie ; sans la création de nos propres « cercles de pouvoir ». Les autres l’ont compris. C’est ainsi qu’ils ont échappé aux griffes du Grand Domaine.
C’est vrai. Le Grand Domaine s’est rapetissé. La Chine s’en est émancipée. L’Union Soviétique a été disloquée. Mais la Russie s’impose de plus en plus sur la scène internationale avec Poutine comme « puissance émergée ». Les tentatives des « révolutions colorées[9] » échouent au pays de Poutine. L’Amérique Latine a rompu avec le Grand Domaine. Michel Collon nous aide à comprendre comment[10]. Nous n’avons pas besoin d’inventer la lune. Rompre avec l’asservissement du reste du Grand Domaine et avec « nos cravates » permettra au Congo et à l’Afrique de sortir du cercle vicieux de son humiliation[11].
Des négociations-bidons qui ne nous aideraient pas à rompre avec le Grand Domaine ne nous seraient d’aucun secours. Il y a là tout un ensemble de peuples et d’Etats auprès desquels nous pouvons apprendre au lieu de nous laisser prendre aux pièges « des alliés apparents ». Négocier avec qui que ce soit en oubliant notre histoire, la documentation qui y est attachée, l’histoire et les ambitions des concepteurs du Grand Domaine serait suicidaire pour nous. Restons éveillés !
Mbelu Babanya Kabudi
[1] M. –F. CROS et F. MISSER, Géopolitique du Congo, Ed. Complexe, Bruxelles, 2006, p.109. Ce petit livre dévoile les interventions des USA au Congo en faveur du Rwanda.
[2] J.-P. BADIDIKE, Guerre et droits de l’homme en République démocratique du Congo. Regard du Groupe Justice et libération, Paris, L’Harmattan, 2009, p. 253.
[3] Lire C. DEL PONTE, La traque, les criminels et moi. Madame la Procureure accuse, trad ; de l’anglais par Isabelle Taudière, Paris, Héloïsse d’Ormesson, 2009.
[4] Florence Hartmann a écrit un livre remarquable sur cette question : Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationales, Paris, Flammarion, 2007.
[5] Lire A. DENEAULT, Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique, Montréal, Ecosociété, 2008 et H. NGUNADA ZAMBO, Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux, Paris, Duboiris,, 2004.
[6] D. MITTERRAND, Le livre de mon mémoire, Paris, Jean-Claude Gawsewitch, 2007, p. 407.
[7] Ibidem, p. 408. L’auteur souligne.
[8] Ibidem, p.408-409. Nous soulignons.
[9]http://www.legrandsoir.info/+les-revolu ... -usa+.html Voir ce documentaire pourrait nous aider à comprendre plusieurs révolutions que nous envions sans en connaître les tenants et les aboutissants.
[10]Lire M. COLLON, Les 7 péchés d’Hugo Chavez, Bruxelles, Investig’Action, 2009.
[11]Lire A. TRAORE, L’Afrique humiliée, Paris, Fayard, 2008.
Ces négociations dont l’histoire nous a dévoilé le secret ! (suite & fin)
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Par Jean-Pierre Mbelu
Négocier pour que notre pays recouvre sa souveraineté politique et économique a toujours fait peur aux “maîtres du monde” et à leurs nègres de service. Depuis notre indépendance formelle jusqu’à ce jour, ce qui importe pour eux, c’est de conserver notre pays dans un statut de réservoir de matières premières où ils peuvent puiser comme bon leur semble. Et souvent, sans rien payer et en sacrifiant cyniquement ses fils et filles sur l’autel de leur cupidité. Agissant toujours dans l’ombre, ils écrivent, en sous main, des textes qui doivent être signés comme accords par “les alliés” et “les belligérants apparents”. Organiser des négociations ou un dialogue quelconque sur notre pays devrait exiger comme préalable une bonne maîtrise de la question congolo-africaine et de la documentation y afférente. Cela éviterait de gaspiller du temps et des énergies avec “des acteurs apparents”.
Depuis les années 1990, notre pays et toute la région des Grands Lacs africains connaissent une guerre de basse intensité qui a fini par dévoiler tous ses secrets.
Il nous semble irresponsable aujourd’hui de traiter de cette guerre en faisant fi de toute la documentation que sa permanence a rendu possible. S’appesantir sur l’un ou l’autre moment de son intensification peut nuire à une vue d’ensemble permettant d’en indiquer les acteurs pléniers, les marionnettes et les autres élites compradores.
Prenons l’exemple le plus récent. L’intensification de cette guerre à Goma au mois de novembre passé (2012) ne fait ni du M23, ni même de ses soutiens africains cités dans les différents rapports des experts de l’ONU des « acteurs pléniers » de notre tragédie.
En 2006, Marie-France Cros et François Misser ont attiré l’attention de leurs lecteurs sur un fait que plusieurs d’entre nous semblent ignorer. « Comme nombre d’Etats africains, le Congo-Kinshasa actuel est une création de l’Occident, écrivaient-ils. Les contours de son territoire ont été déterminés par la conférence de Berlin et les conséquences de ce partage se font sentir jusqu’à nos jours. Qui plus est, les acteurs occidentaux continuent à jouer un rôle important dans l’histoire du pays, soit directement, soit au travers des Nations Unis. [1]»
En 2009, une étude suffisamment documentée sur les raisons de la reprise des affrontements armés à l’est de notre pays au mois d’août 2008 et questionnant le silence de la communauté internationale sur les millions de morts congolais causés par les miliciens et les rebelles en arrivait à cette leçon : « Le silence de la communauté internationale, qui s’apparente à une sorte de complicité, justifie la présence d’autres alliés, de vrais alliés et peut-être initiateurs de la guerre, les alliés pléniers dont la face est occultée par les alliés apparents (qui apparaissent). Les vrais alliés des rebelles ne sont donc pas le Rwanda et l’Ouganda, mais les puissances occidentales et les lobbys financiers qui les ont soutenus, encouragés, défendus et aidés à occulter les abus sur lesquels on se refuse toujours à faire la lumière.[2] » En effet, ceux qui ont cherché à faire la lumière sur ces abus ont eu maille à partir avec « les vrais alliés » , « les alliés pléniers ». Carla Del Ponte a été défenestrée du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR)[3]. Florence Hartmann, porte-parole de Carla Del Ponte au TPIR (et au TPIY) de 2000 à 2006, fouillant les documents de ces tribunaux et ceux des chancelleries occidentales avait fini par comprendre l’attitude équivoque des « grandes puissances » en se réalisant que la justice et la politique internationale participaient de cette guerre de basse intensité au Congo[4]. Dominées par les multinationales, ces « puissances démocratiques » ont accepté d’être conduites uniquement par la loi du marché au point de faire du pillage, de la corruption et du crime leur modus operandi chez nous[5].
L’erreur serait de croire que ce modus operandi a été adopté exceptionnellement pour notre pays. Non. L’une des grandes puissances, les USA, opérant derrière le Rwanda et l’Ouganda, l’a choisi depuis très longtemps. Elle s’est édifiée sur les tombes des indiens. Et dans son projet de « Grand Domaine » mis en place en 1948, la démocratie et les droits de l’homme sont considérés comme des idées illusoires face à son désir de devenir une grande puissance. Danielle Mitterrand en témoigne dans un livre dont nous allons tirer quelques extraits. Elle écrit : « Alors que des hommes et des femmes, les forces vives de ma génération, s’étaient opposés en Europe à l’implantation de l’empire nazi jusqu’à donner leur vie, aux Etats-Unis, un groupe d’études, Guerre et Paix, issu du Conseil des relations extérieures et du Département d’Etat américain, concevait le projet du Grand Domaine.[6] » Quel devait être l’étendue de ce Domaine ? « Il devait recouvrir (…) toutes les régions destinés à subvenir aux besoins de l’économie américaine, c’est-à-dire, selon un de ses concepteurs, « l’espace mondial stratégiquement indispensable pour s’assurer la maîtrise du monde, trouver de nouvelles terres, se procurer facilement des matières premières, en même temps qu’explorer la main-d’œuvre ‘’servile à bon marché’’ des indigènes. Développer l’esprit des colonies leur permettra d’écouler les marchandises produits dans leurs usines. [7]»
Le plan Marshall pour l’Europe fut l’une des stratégies des concepteurs du Grand Domaine. Mijoté en secret avant d’être présenté au Pentagone en 1948 sous forme de rapport par l’ambassadeur George Kennan, ce projet est, à en croire Danielle Mitterrand, d’un « cynisme confondant ». « Ses termes tracent le programme envisagé par le pouvoir des Etats-Unis : « Nous avons à peu près 60% de la richesse du monde, mais seulement 6,3% de sa population. Dans cette situation, nous ne pouvons éviter d’être un objet d’envie et de ressentiment. Notre véritable tâche dans la période qui vient est d’imaginer un système de relations qui nous assure de maintenir cette disparité. Ne nous berçons pas de l’illusion que nous pouvons nous permettre le luxe d’être altruistes et bienfaiteurs de l’humanité. Nous devons cesser de parler d’objectifs aussi vagues et irréels que les droits de l’homme, l’élévation du niveau de vie et la démocratisation. Le jour n’est plus loin où nous aurons à agir selon des concepts de pure puissance. Moins nous serons gênés par des slogans idéalistes, mieux cela vaudra.[8] » La découverte du document traitant du Grand Domaine a permis à Danielle Mitterrand de comprendre l’impuissance dont faisait montre son époux (François Mitterrand) dans la gestion de la chose publique française et de conclure au manque de démocratie en France et aux USA.
Des textes de ce genre et certains livres déjà cités devraient nous permettre de comprendre que tout ce qui nous arrive est conçu, étudié et très bien planifié au préalable ; que nous ne saurons y faire face sans des lieux officiels et officieux de la pensée qui conçoit, qui étudie et planifie ; sans la création de nos propres « cercles de pouvoir ». Les autres l’ont compris. C’est ainsi qu’ils ont échappé aux griffes du Grand Domaine.
C’est vrai. Le Grand Domaine s’est rapetissé. La Chine s’en est émancipée. L’Union Soviétique a été disloquée. Mais la Russie s’impose de plus en plus sur la scène internationale avec Poutine comme « puissance émergée ». Les tentatives des « révolutions colorées[9] » échouent au pays de Poutine. L’Amérique Latine a rompu avec le Grand Domaine. Michel Collon nous aide à comprendre comment[10]. Nous n’avons pas besoin d’inventer la lune. Rompre avec l’asservissement du reste du Grand Domaine et avec « nos cravates » permettra au Congo et à l’Afrique de sortir du cercle vicieux de son humiliation[11].
Des négociations-bidons qui ne nous aideraient pas à rompre avec le Grand Domaine ne nous seraient d’aucun secours. Il y a là tout un ensemble de peuples et d’Etats auprès desquels nous pouvons apprendre au lieu de nous laisser prendre aux pièges « des alliés apparents ». Négocier avec qui que ce soit en oubliant notre histoire, la documentation qui y est attachée, l’histoire et les ambitions des concepteurs du Grand Domaine serait suicidaire pour nous. Restons éveillés !
Mbelu Babanya Kabudi
[1] M. –F. CROS et F. MISSER, Géopolitique du Congo, Ed. Complexe, Bruxelles, 2006, p.109. Ce petit livre dévoile les interventions des USA au Congo en faveur du Rwanda.
[2] J.-P. BADIDIKE, Guerre et droits de l’homme en République démocratique du Congo. Regard du Groupe Justice et libération, Paris, L’Harmattan, 2009, p. 253.
[3] Lire C. DEL PONTE, La traque, les criminels et moi. Madame la Procureure accuse, trad ; de l’anglais par Isabelle Taudière, Paris, Héloïsse d’Ormesson, 2009.
[4] Florence Hartmann a écrit un livre remarquable sur cette question : Paix et châtiment. Les guerres secrètes de la politique et de la justice internationales, Paris, Flammarion, 2007.
[5] Lire A. DENEAULT, Noir Canada. Pillage, corruption et criminalité en Afrique, Montréal, Ecosociété, 2008 et H. NGUNADA ZAMBO, Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux, Paris, Duboiris,, 2004.
[6] D. MITTERRAND, Le livre de mon mémoire, Paris, Jean-Claude Gawsewitch, 2007, p. 407.
[7] Ibidem, p. 408. L’auteur souligne.
[8] Ibidem, p.408-409. Nous soulignons.
[9]http://www.legrandsoir.info/+les-revolu ... -usa+.html Voir ce documentaire pourrait nous aider à comprendre plusieurs révolutions que nous envions sans en connaître les tenants et les aboutissants.
[10]Lire M. COLLON, Les 7 péchés d’Hugo Chavez, Bruxelles, Investig’Action, 2009.
[11]Lire A. TRAORE, L’Afrique humiliée, Paris, Fayard, 2008.
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
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Sénat : Mokanda Bonza accuse le gouvernement d'avoir préparé ''le terrain à l'agression''
Le sénateur Florentin Mokonda Bonza a accusé lundi le gouvernement d'avoir lui-même préparé " le terrain à l'agression et à la déstabilisation " dans sa conclusion en rapport avec la question orale adressée aux ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale.
" Messieurs du gouvernement, vous avez vous-mêmes préparé le terrain à l'agression et à la déstabilisation. Tous les accords secrets que vous signez affaiblissent notre armée", a -t-il indiqué lors d'une séance plénière dirigée par le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo.
" Sur la chute de la ville de Goma et ses causes récentes et lointaines, le gouvernement semble n'avoir rien fait pour protéger la capitale du Nord Kivu ", a-t-il affirmé.
Il a déploré que le vice Premier ministre n'ait pas évoqué " le caractère affairiste des généraux et autres officiers supérieurs affectés dans les zones de combat " au niveau de l'ex province du Kivu.
La déclaration du vice Premier ministre " contredit celle de son collègue des Affaires étrangères, qui a affirmé le contraire ", a indiqué le sénateur, critiquant la proposition du CNDP de " découper le Nord Kivu en deux provinces constituées sur une base ethnique", proposition portée à la connaissance des sénateurs par le ministre de l'Intérieur, Richard Muyej, citant " un simple élément de réflexion " initié par les miliaires de l'ex CNDP.
Sur des bases sociologiques, le CNDP tenait à obtenir la province des Nande devant comprendre les territoires de Lubero et de Beni Oicha. La seconde province réservée à la communauté Tutsi et aux autres ethnies minoritaires devrait inclure les territoires actuels
de Walikale , Masisi ,Nyira-gongo , Rutshuru et la ville de Goma.
Le sénateur Mokonda s'est posé la question de savoir pourquoi les Tutsi congolais voulaient " se créer un espace propre pour se sentir en sécurité ".
Il a signalé que " les ex militaires CNDP avaient entretenu délibérément un commandement
parallèle à l'Est du pays, refusant en fait d'obéir aux ordres de l'Etat-major général ".
Il a fait part de son insatisfaction et de sa déception face à des faux-fuyants par les membres du gouvernent Matata, autour du dossier Accord secret du 23 mars 2009, revendiqué par les mutins du M23.
" Le processus de balkanisation de la RDC est en marche ", a fait savoir le sénateur Mokonda, notant qu'à moins de 20 ans, le Congo et le peuple congolais ont été humiliés 4 fois.
" Nous voyons toujours la menace de balkanisation de notre pays. Le gouvernement n'a aucune intention de récompenser ceux, qui prennent les armes ", a laissé entendre le vice Premier ministre.
" Il n'y aura plus de primes aux indisciplinés. Il n'y aura plus de récompenses pour ceux, qui combattent le pays ", a-t-il insisté.
" Nous avons dit au CNDP qu'il a le devoir d'exprimer sa vision. Ca reste leurs idées, au
moment où nous nous réunissons au comité de suivi ", a estimé le ministre des Affaires
étrangères, Raymond Tshibanda.
" Lors des discussions avec le CNDP, il n'a pas été question que la province du Nord-Kivu soit divisée en deux parties ", a-t-il déclaré.
Raymond Tshibanda pense qu'une rébellion comme le CNDP " devrait se trouver en face de la
République. Il y aura de l'adversité ".
" Tant qu'on n'a pas encore réhabilité les structures pérennes de l'administration et de notre diplomatie, nous ne pouvons pas obtenir des progrès tant attendus…", a estimé le ministre des
Affaires étrangères.
Le vice-ministre de l'Intérieur, Egide Ngokoso a également fat état de sa préoccupation du découpage territorial sur les bases sociologiques sans trop insister, avant de s'étendre les
assassinats ciblés dans la ville de Tshikapa.
Les services de renseignements "fonctionnent bien, car nous avons connu des avancées
sur le plan diplomatique… ", a-t-il indiqué.
Dans une intervention au dénonciateur, le sénateur François Abibi a émis une critique contre les clauses des accords signés à l'hôtel de Lemera par les partisans de l'AFDL.
" L'AFDL, au lieu de nous libérer de la dictature, nous a livrés à la déconfiture ", a-t-il soutenu.
APA/CC
Ci-dessous, l’intégralité du texte de l’interpellation de Florentin Mokonda Bonza :
Monsieur le Président,
Distingués sénateurs et chers collègues,
Nous avons suivi avec attention les réponses que les membres du gouvernement ont réservées à mes préoccupations et à celles de tous les collègues qui se sont exprimés.
Que conclure?
La question orale qui a suscité ce débat avait pour l’essentiel porté sur les sujets suivants :
1. La chute de Goma, le mardi 20 novembre dernier, malgré les hommes et la logistique importante;
2. Les causes immédiates et lointaines de la guerre actuelle;
3. Les dispositions stratégiques arrêtées par le gouvernement pour protéger l’extrême-nord du Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, l’Est du Katanga et la Province Orientale;
4. La nomination et l’affectation des commandants ex-CNDP dans la partie Est et Nord-est de notre pays;
5. L’enjeu de la réforme de l’armée et des services de renseignements;
6. L’accord du 23 mars 2009 ;
7. L’enjeu d’une diplomatie agressive susceptible de faire actionner des accords militaires bilatéraux existants ;
8. Les dispositions humanitaires et sécuritaires prises par le gouvernement pour venir en aide aux populations déplacées;
9. Les déclarations du Président de la République au terme d’un des sommets de Kampala;
10. Le bilan des manifestations de Kisangani et de Bunia.
S’agissant des sujets 1 à 5 traitées par le vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale et des Anciens combattants, je reste sur ma soif. Sur la chute de Goma et ses causes récentes et lointaines, le gouvernement semble n’avoir rien fait pour protéger la capitale du Nord-Kivu. Il tente de nous faire comprendre que le pays est victime de différentes intégrations des groupes rebelles à l’armée nationale.
L’organisation, la composition et la structuration de l’armée lui enlèvent toute efficacité. Le ministre a dit que des troupes rwandaises sont entrées à Goma par le cimetière. Et pourtant, le Commandant suprême des Forces armées n’a rien dit. Qui croire?
Le ministre nous informe que les unités de l’ex-CNDP ne représentaient que 15% des effectifs de l’armée dans la partie Est du pays. Il a communiqué les noms des commandants à l’Est et au Nord-est. Ce qu’il n’a pas dit, et que tout le monde sait : c’est que les officiers et, en particulier ceux qui s’occupent des renseignements militaires, sont pour la plupart issus de l’ex-CNDP. Le Diocèse de Beni-Butembo a publié une déclaration en janvier 2011. La Société civile du Kivu l’a dénoncé et les militaires congolais n’ont cessé d’attirer l’attention des politiques du Nord et du Sud-Kivu.
La déclaration du ministre contredit celle de son collègue des Affaires étrangères qui a affirmé le contraire, lors de sa réaction à ma question. Le ministre parle d’une nouvelle armée depuis la fin du Dialogue inter-congolais, alors qu’il a fustigé dans son exposé le caractère hétérogène de l’armée composée des unités provenant des ex-rébellions, du CNDP, des étrangers et demain du M23.
Le ministre a cité les généraux Liwanga, Kisempia et Kayembe. Bravo! Pour lui, seuls ces généraux ont été hier formés dans les académies militaires. En bref, le vice-Premier ministre ne dit rien des causes de la guerre. Il ne dit pas qui donne souvent l’ordre aux militaires de s’arrêter. Il ne parle pas du caractère affairiste des généraux et autres officiers supérieurs affectés dans les zones de combat, particulièrement dans les provinces du Maniema, du Nord et du Sud-Kivu, de la Province Orientale. Il n’aborde pas la question des renseignements militaires.
Concernant le sujet n°6 relatif à l’Accord de Goma du 23 mars 2009 conclu et signé par le gouvernement et le CNDP en présence de deux illustres témoins, à savoir les anciens présidents du Nigeria et de la Tanzanie, leurs Excellences Olusegun Obasanjo et Benjamin William Mkapa, deux ministres ont bien voulu fournir des éléments de réponse, du reste discutables.
Monsieur le Président,
Distingués collègues,
Pour le ministre de l’Intérieur, le CNDP proposait de découper le Nord-Kivu en deux provinces constituées sur une base ethnique. Ainsi, la province des Nande comprendrait les territoires de Lubero et de Beni-Oicha ; tandis que celle des Tutsi, Hutu et autres Hunde et Nianga, ethnies minoritaires, inclurait les territoires actuels de Walikale, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et la ville de Goma.
Le ministre ajoute que l’approche du CNDP énerve la Constitution. Par conséquent, l’accord ne la mentionne que comme « élément de réflexion ». Le ministre des Affaires étrangères enfonce le clou : non seulement il est l’initiateur de l’accord, mais en plus, il l’a rédigé de sa main. Il le maîtrise parfaitement. « Seulement, si le gouvernement était convaincu de l’inconstitutionnalité du découpage proposé par la CNDP, cette disposition n’aurait pas figuré dans cet accord. Je connais la perspicacité du ministre Tshibanda. Cependant, une réflexion en cours dans un bureau d’études ne peut être intégrée dans un accord dont les dispositions sont conçues pour être appliquées.
Je note que les ministres ont oublié que c’est seulement en juillet 2012, trente-neuf mois plus tard, que l’accord a été transmis au Sénat et mis à la disposition des sénateurs. Le fait que le gouvernement ait ignoré le Sénat et peut-être aussi l’Assemblée nationale, me fait penser à une dissimulation pure et simple. Pourtant, il nous a fait voter la loi sur l’amnistie dans la précipitation, soit vers fin avril ou début mai 2009, à peine 40 jours après la signature de l’accord, amnistie prévue dans l’article 3 dudit accord. La loi telle que publiée par le Journal officiel est datée du 7 mai 2009.
Je note également que le gouvernement n’a déposé au Parlement ni le texte de l’accord négocié par le Général Numbi instituant le mixage au lieu du brassage, ni le texte des accords signés avec l’Ouganda et le Rwanda en décembre 2008 ayant permis aux troupes ougandaises et rwandaises de pénétrer dans notre pays pour des opérations militaires mixtes. On connaît la suite : des contingents entiers y sont restés jusqu’en 2012.
Comment le peuple ne peut-il pas être victime de la désinformation si le gouvernement n’informe même pas la représentation nationale.
Monsieur le Président,
Estimés collègues,
Revenons sur la proposition de découpage proposée par le CNDP et prise en compte par le gouvernement. Je ne stigmatise aucune communauté. Je ne fais que réfléchir à haute voix à la suite de la réponse claire fournie par le ministre de l’Intérieur. Je sollicite donc votre compréhension.
La communauté Tutsi congolaise a-t-elle besoin de se créer un espace propre autour de Goma pour se sentir en sécurité? N’a-t-elle pas coexisté dans la province du Kivu avec d’autres groupes ethniques? N’a-t-elle pas évolué sans problème à Kinshasa, au Katanga et ailleurs? N’a-t-elle pas participé depuis l’indépendance à l’exercice du pouvoir? Papa Cyprien Rwakabuba a été ministre de l’Education nationale de la province du Kivu. Un de mes illustres prédécesseurs à la présidence de la République, M. Bonaventure Bisengimana Rwema a vécu dans la capitale congolaise avant comme après ses fonctions à la présidence de la République. J’ai eu à l’Université des professeurs Tutsi. Plus tard, comme collègues, nous avons entretenu des rapports fraternels. Mon ami Moïse Nyarugabo est totalement à l’aise avec ses collègues du Sénat.
Si une province est créée pour les minoritaires du Nord-Kivu, que deviennent alors ceux du Sud-Kivu qui vivent sur les plateaux d’Uvira, de Fizi et à Bukavu? Céder à cette revendication aura comme implication la révision fondamentale de l’organisation territoriale de notre pays, car il faudra instituer des provinces en fonction des réalités sociologiques et culturelles des communautés ethniques de la République démocratique du Congo. C’est faisable à condition que nous consultions le peuple congolais par voie référendaire.
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Le ministre de l’Intérieur, en réagissant à ma question sur l’Accord du 23 mars 2009, a esquivé la question relative à la réforme des services de sécurité (article 10 de l’accord) qui relèvent pourtant de sa compétence. Tentant de saisir le bien-fondé de cette attitude, j’ai compris qu’en réalité le ministre n’est pas la vraie autorité de tutelle. Si mon raisonnement est vrai, alors qui gère les services de sécurité? Qui a la mission de conduire la réforme dans ce secteur stratégique du pays?
Dans les explications fournies par le ministre des Affaires étrangères sur l’accord de Goma, j’ai cru avoir entendu que les militaires ex-CNDP avaient entretenu délibérément un commandement parallèle à l’Est du pays, refusant en fait d’obéir aux ordres de l’Etat-major général. Quelle fut la réaction du gouvernement ou à tout le moins de ceux qui gèrent l’armée. Ils se sont tus! Qui ne dit mot consent, dit-on? Le gouvernement peut-il se plaindre? Qui sème le vent ne peut que récolter la tempête!
Le ministre des Affaires étrangères nous a entretenus de la « Police de proximité » dont la création serait à l’étude au ministère de l’Intérieur depuis mars 2009. Son collègue de l’Intérieur n’en a pas fait mention. Soit! Que signifie Police de proximité? La Constitution, dans ses articles 182 à 186, est muette. Par contre, l’accord est explicite en son article 5 traitant de la résolution des conflits locaux. L’alinéa 2 dispose : « Les parties conviennent du principe de la création d’une police de proximité entendue comme branche de la Police nationale congolaise, à l’écoute du peuple à la base et au service de celui-ci ».
L’alinéa 3 précise : « Les éléments de la police de proximité seront recrutés et formés au niveau national, Le programme de leur formation sera structuré de manière à les doter d’une connaissance profonde des réalités sociologiques des régions où ils seront déployés. Sans être constituée sur une base ethnique ou communautaire, la police de proximité veillera, dans le déploiement de ses unités sur le terrain, à ce que la composition de celles-ci reflète la diversité sociale locale ». Comprenne qui pourra!
Le gouvernement réfléchit sur la création d’une police de proximité ou mieux territoriale non prévue par la Constitution, qui serait déployée uniquement dans certaines régions de l’Est du pays. Je le dis parce que l’alinéa 5 m’en fournit la précision : « En attendant la mise en place de la police de proximité, et afin d’assurer la sécurité des réfugiés et personnes déplacées rentrant dans leurs milieux, les parties conviennent de la mise en place, par le gouvernement, d’une unité de police spéciale issue du processus d’intégration des éléments de la police du CNDP au sein de la Police nationale congolaise. Cette unité sera formée et équipée conformément aux exigences de maintien de l’ordre au niveau local ».
Monsieur le Président,
Distingués collègues,
La lecture attentive de l’article 5 de l’Accord me fait dire que le gouvernement reconnaît implicitement que la Police nationale congolaise n’est pas au service du peuple. Il s’engage à constituer une police parallèle qui, tout en étant intégrée dans la Police nationale, fonctionnerait de manière autonome, comme du reste les unités militaires ex-CNDP, mais en recevant tout de l’Etat : soldes et équipements de tous genres. Ce que le ministre ne dit pas, c’est que le CNDP a obtenu de manière tacite, d’après le rapport de novembre 2010 de International Crisis Group, le non déploiement de ses unités armées en dehors du Nord et du Sud-Kivu tant que les FDLR sont présents dans ces deux provinces.
Ce n’est pas tout. L’article 9 portant sur l’administration publique et l’article 12 qui traite des questions spécifiques mettent l’accent sur l’autonomie et notamment le maintien en fonction du personnel administratif recruté par le CNDP. La Société civile provinciale a adressé à l’époque une lettre ouverte au président Kabila pour dénoncer le fait que le CNDP avait relancé son administration dans les territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru et levait des taxes. Le président de la Société civile a été battu et le gouvernement n’a jamais réagi.
Le fédéralisme rejeté par le constituant de 2006 est insidieusement institué par le gouvernement dans une partie du Nord-Kivu sans consultation du peuple. Au lieu de violer la Constitution, la question doit être posée ouvertement pour un débat national : le Katanga » et le Bas-Congo ont toujours œuvré pour le fédéralisme. Nous aussi, dans la Province Orientale, nous en sommes devenus partisans. Parlons-en!
Monsieur le ministre des Affaires étrangères a déclaré que l’accord du 23 mars a été un BON ACCORD, grâce auquel les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont connu la paix. Je ne sais pas de quelle paix parle le ministre, quand tout le monde sait que les FDLR ont continué à violer les femmes et les filles congolaises dont le nombre a dépassé les 7 000. On sait aussi qu’en 2009, plus de 1 000 civils ont été tués, 6 000 logements détruits et au moins 900 000 personnes forcées d’abandonner leurs habitations et leurs milieux d’origine.
Les assassinats ont été perpétrés à Goma, à Bukavu, à Beni, à Butembo pour ne citer que ces villes. Tout cela n’est rien pour le ministre. Tout va bien pour lui quand une partie du pays n’est pas administrée par le pouvoir central ou provincial légitime.
Monsieur le Président,
Très chers collègues,
Je n’ai rien entendu sur les dispositions que le gouvernement a prises en faveur des populations déplacées ni sur la déclaration faite par le chef de l’Etat à Kampala. Je voudrais en terminant, Monsieur le Président, vous faire part de mon insatisfaction et de ma déception. Les ministres utilisent des faux-fuyants’ pour ne pas informer le Parlement de la situation réelle prévalant sur le terrain. Quelle est la responsabilité des services de renseignements civils et militaires? Qui gère réellement ces services? Est-ce des personnes compétentes ?
Quelle est la responsabilité du commandement militaire? Qui nomme les généraux et les officiers supérieurs ? Tient-il compte de la compétence réelle de ces officiers? Pourquoi a-t-on nommé des étrangers dans notre armée? Le cas de Bosco Ntaganda en est un. Cette année, on a trouvé des officiers et hommes de troupes rwandais dans notre armé
e. Est-ce normal? Que fait-on de la souveraineté de notre pays? Peut-on s’étonner qu’aujourd’hui les armées étrangères connaissent parfaitement nos insuffisances quand le commandement militaire intègre des étrangers dans les FARDC? Comment peut-on élever au rang d’officiers d’une armée qui se veut moderne et au 21ème siècle des personnes incultes? Je vous rappelle que l’article 187 de la Constitution dispose ceci : « Les effectifs à tous les niveaux, les fonctions de commandement en tout temps et en toute circonstance, doivent tenir compte des critères objectifs liés à la fois à l’aptitude physique, à une instruction suffisante, à une moralité éprouvée ainsi qu’à une représentation équitable des provinces ». Jet ne crois pas que ceux qui nomment les officiers appliquent correctement les dispositions de cet article. Comme d’habitude, la Constitution est violée.
Messieurs du gouvernement, vous avez-vous-même préparé le terrain à l’agression et à la déstabilisation. Vous devez rendre compte au peuple congolais. Les accords secrets que vous signez affaiblissent notre armée. Une Armée que le Constituant et l’ensemble du peuple congolais veulent nationale et républicaine. De la santé de ce corps dépendent l’indépendance, la souveraineté et l’avenir de notre pays, l’Unique que nous avons hérité de nos ancêtres qui, dans ses frontières du 30 juin 1960, doit demeurer un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible.
Monsieur le Président, très chers collègues, cette expression est tirée, vous l’avez deviné, de l’alinéa 1er du premier article de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour. A la demande de la communauté internationale, le gouvernement va pour la nième fois négocier pour intégrer à nouveau des criminels et des étrangers dans notre armée. Il va leur reconnaître leurs grades.
Monsieur le Président,
Très chers collègues,
La Commission Défense, sécurité et surveillance des frontières a de la matière pour permettre au Sénat de savoir comment est administrée notre armée. Qui la commande?
Qui nomme et affecte les officiers? De qui l’armée est-elle composée? Qui sont les commandants des unités et quelles sont leurs compétences? Pourquoi, en 2008 et en 2012, les FARDC n’ont pas été capables de vaincre la rébellion? Pour ce faire, je sollicite de la plénière la décision de dépêcher une commission d’enquête au ministère de la Défense nationale, et en particulier, auprès des Forces armées de la République démocratique du Congo.
Comment aller négocier à Kampala alors que l’on sait que depuis 1996, l’Ouganda et le Rwanda ont toujours soutenu toutes les rébellions à l’Est de la RDC? Kampala est partie prenante. Il n’est donc pas neutre.
Le processus de balkanisation est en marche et le gouvernement nous distrait. Le gouvernement est naïf. Sa naïveté est d’autant plus infantile qu’alors qu’il a rétabli tambour battant les relations diplomatiques avec nos voisins de l’Est, ces derniers n’ont pas hésité d’agresser notre pays ou de soutenir une rébellion interne. Nos voisins n’ont aucune considération pour le gouvernement de notre pays.
Je termine, Monsieur le Président, par dire que je n’ai fait que mon devoir parlementaire et patriotique. Je connais le sort réservé à ceux qui osent dire la vérité dans notre pays.
J’ai pris ce courage pour notre pays, pour notre population, pour notre indépendance, pour notre souveraineté, pour sauvegarder l’unité de notre pays dans sa diversité ethnique et culturelle et dans ses frontières du 30 juin 1960.
Il appartient à la plénière du Sénat d’émettre des recommandations en vue de trouver les voies et moyens susceptibles de requinquer notre armée et la guérir des maux qui la rongent. En moins de vingt ans, le Congo et le peuple congolais ont été humiliés 4 fois.
Je vous remercie pour votre attention !
Fait à Kinshasa, le 3 décembre 2012
Florentin MOKONDA BONZA
Sénateur
Sénat : Mokanda Bonza accuse le gouvernement d'avoir préparé ''le terrain à l'agression''
Le sénateur Florentin Mokonda Bonza a accusé lundi le gouvernement d'avoir lui-même préparé " le terrain à l'agression et à la déstabilisation " dans sa conclusion en rapport avec la question orale adressée aux ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale.
" Messieurs du gouvernement, vous avez vous-mêmes préparé le terrain à l'agression et à la déstabilisation. Tous les accords secrets que vous signez affaiblissent notre armée", a -t-il indiqué lors d'une séance plénière dirigée par le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo.
" Sur la chute de la ville de Goma et ses causes récentes et lointaines, le gouvernement semble n'avoir rien fait pour protéger la capitale du Nord Kivu ", a-t-il affirmé.
Il a déploré que le vice Premier ministre n'ait pas évoqué " le caractère affairiste des généraux et autres officiers supérieurs affectés dans les zones de combat " au niveau de l'ex province du Kivu.
La déclaration du vice Premier ministre " contredit celle de son collègue des Affaires étrangères, qui a affirmé le contraire ", a indiqué le sénateur, critiquant la proposition du CNDP de " découper le Nord Kivu en deux provinces constituées sur une base ethnique", proposition portée à la connaissance des sénateurs par le ministre de l'Intérieur, Richard Muyej, citant " un simple élément de réflexion " initié par les miliaires de l'ex CNDP.
Sur des bases sociologiques, le CNDP tenait à obtenir la province des Nande devant comprendre les territoires de Lubero et de Beni Oicha. La seconde province réservée à la communauté Tutsi et aux autres ethnies minoritaires devrait inclure les territoires actuels
de Walikale , Masisi ,Nyira-gongo , Rutshuru et la ville de Goma.
Le sénateur Mokonda s'est posé la question de savoir pourquoi les Tutsi congolais voulaient " se créer un espace propre pour se sentir en sécurité ".
Il a signalé que " les ex militaires CNDP avaient entretenu délibérément un commandement
parallèle à l'Est du pays, refusant en fait d'obéir aux ordres de l'Etat-major général ".
Il a fait part de son insatisfaction et de sa déception face à des faux-fuyants par les membres du gouvernent Matata, autour du dossier Accord secret du 23 mars 2009, revendiqué par les mutins du M23.
" Le processus de balkanisation de la RDC est en marche ", a fait savoir le sénateur Mokonda, notant qu'à moins de 20 ans, le Congo et le peuple congolais ont été humiliés 4 fois.
" Nous voyons toujours la menace de balkanisation de notre pays. Le gouvernement n'a aucune intention de récompenser ceux, qui prennent les armes ", a laissé entendre le vice Premier ministre.
" Il n'y aura plus de primes aux indisciplinés. Il n'y aura plus de récompenses pour ceux, qui combattent le pays ", a-t-il insisté.
" Nous avons dit au CNDP qu'il a le devoir d'exprimer sa vision. Ca reste leurs idées, au
moment où nous nous réunissons au comité de suivi ", a estimé le ministre des Affaires
étrangères, Raymond Tshibanda.
" Lors des discussions avec le CNDP, il n'a pas été question que la province du Nord-Kivu soit divisée en deux parties ", a-t-il déclaré.
Raymond Tshibanda pense qu'une rébellion comme le CNDP " devrait se trouver en face de la
République. Il y aura de l'adversité ".
" Tant qu'on n'a pas encore réhabilité les structures pérennes de l'administration et de notre diplomatie, nous ne pouvons pas obtenir des progrès tant attendus…", a estimé le ministre des
Affaires étrangères.
Le vice-ministre de l'Intérieur, Egide Ngokoso a également fat état de sa préoccupation du découpage territorial sur les bases sociologiques sans trop insister, avant de s'étendre les
assassinats ciblés dans la ville de Tshikapa.
Les services de renseignements "fonctionnent bien, car nous avons connu des avancées
sur le plan diplomatique… ", a-t-il indiqué.
Dans une intervention au dénonciateur, le sénateur François Abibi a émis une critique contre les clauses des accords signés à l'hôtel de Lemera par les partisans de l'AFDL.
" L'AFDL, au lieu de nous libérer de la dictature, nous a livrés à la déconfiture ", a-t-il soutenu.
APA/CC
Ci-dessous, l’intégralité du texte de l’interpellation de Florentin Mokonda Bonza :
Monsieur le Président,
Distingués sénateurs et chers collègues,
Nous avons suivi avec attention les réponses que les membres du gouvernement ont réservées à mes préoccupations et à celles de tous les collègues qui se sont exprimés.
Que conclure?
La question orale qui a suscité ce débat avait pour l’essentiel porté sur les sujets suivants :
1. La chute de Goma, le mardi 20 novembre dernier, malgré les hommes et la logistique importante;
2. Les causes immédiates et lointaines de la guerre actuelle;
3. Les dispositions stratégiques arrêtées par le gouvernement pour protéger l’extrême-nord du Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Maniema, l’Est du Katanga et la Province Orientale;
4. La nomination et l’affectation des commandants ex-CNDP dans la partie Est et Nord-est de notre pays;
5. L’enjeu de la réforme de l’armée et des services de renseignements;
6. L’accord du 23 mars 2009 ;
7. L’enjeu d’une diplomatie agressive susceptible de faire actionner des accords militaires bilatéraux existants ;
8. Les dispositions humanitaires et sécuritaires prises par le gouvernement pour venir en aide aux populations déplacées;
9. Les déclarations du Président de la République au terme d’un des sommets de Kampala;
10. Le bilan des manifestations de Kisangani et de Bunia.
S’agissant des sujets 1 à 5 traitées par le vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale et des Anciens combattants, je reste sur ma soif. Sur la chute de Goma et ses causes récentes et lointaines, le gouvernement semble n’avoir rien fait pour protéger la capitale du Nord-Kivu. Il tente de nous faire comprendre que le pays est victime de différentes intégrations des groupes rebelles à l’armée nationale.
L’organisation, la composition et la structuration de l’armée lui enlèvent toute efficacité. Le ministre a dit que des troupes rwandaises sont entrées à Goma par le cimetière. Et pourtant, le Commandant suprême des Forces armées n’a rien dit. Qui croire?
Le ministre nous informe que les unités de l’ex-CNDP ne représentaient que 15% des effectifs de l’armée dans la partie Est du pays. Il a communiqué les noms des commandants à l’Est et au Nord-est. Ce qu’il n’a pas dit, et que tout le monde sait : c’est que les officiers et, en particulier ceux qui s’occupent des renseignements militaires, sont pour la plupart issus de l’ex-CNDP. Le Diocèse de Beni-Butembo a publié une déclaration en janvier 2011. La Société civile du Kivu l’a dénoncé et les militaires congolais n’ont cessé d’attirer l’attention des politiques du Nord et du Sud-Kivu.
La déclaration du ministre contredit celle de son collègue des Affaires étrangères qui a affirmé le contraire, lors de sa réaction à ma question. Le ministre parle d’une nouvelle armée depuis la fin du Dialogue inter-congolais, alors qu’il a fustigé dans son exposé le caractère hétérogène de l’armée composée des unités provenant des ex-rébellions, du CNDP, des étrangers et demain du M23.
Le ministre a cité les généraux Liwanga, Kisempia et Kayembe. Bravo! Pour lui, seuls ces généraux ont été hier formés dans les académies militaires. En bref, le vice-Premier ministre ne dit rien des causes de la guerre. Il ne dit pas qui donne souvent l’ordre aux militaires de s’arrêter. Il ne parle pas du caractère affairiste des généraux et autres officiers supérieurs affectés dans les zones de combat, particulièrement dans les provinces du Maniema, du Nord et du Sud-Kivu, de la Province Orientale. Il n’aborde pas la question des renseignements militaires.
Concernant le sujet n°6 relatif à l’Accord de Goma du 23 mars 2009 conclu et signé par le gouvernement et le CNDP en présence de deux illustres témoins, à savoir les anciens présidents du Nigeria et de la Tanzanie, leurs Excellences Olusegun Obasanjo et Benjamin William Mkapa, deux ministres ont bien voulu fournir des éléments de réponse, du reste discutables.
Monsieur le Président,
Distingués collègues,
Pour le ministre de l’Intérieur, le CNDP proposait de découper le Nord-Kivu en deux provinces constituées sur une base ethnique. Ainsi, la province des Nande comprendrait les territoires de Lubero et de Beni-Oicha ; tandis que celle des Tutsi, Hutu et autres Hunde et Nianga, ethnies minoritaires, inclurait les territoires actuels de Walikale, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et la ville de Goma.
Le ministre ajoute que l’approche du CNDP énerve la Constitution. Par conséquent, l’accord ne la mentionne que comme « élément de réflexion ». Le ministre des Affaires étrangères enfonce le clou : non seulement il est l’initiateur de l’accord, mais en plus, il l’a rédigé de sa main. Il le maîtrise parfaitement. « Seulement, si le gouvernement était convaincu de l’inconstitutionnalité du découpage proposé par la CNDP, cette disposition n’aurait pas figuré dans cet accord. Je connais la perspicacité du ministre Tshibanda. Cependant, une réflexion en cours dans un bureau d’études ne peut être intégrée dans un accord dont les dispositions sont conçues pour être appliquées.
Je note que les ministres ont oublié que c’est seulement en juillet 2012, trente-neuf mois plus tard, que l’accord a été transmis au Sénat et mis à la disposition des sénateurs. Le fait que le gouvernement ait ignoré le Sénat et peut-être aussi l’Assemblée nationale, me fait penser à une dissimulation pure et simple. Pourtant, il nous a fait voter la loi sur l’amnistie dans la précipitation, soit vers fin avril ou début mai 2009, à peine 40 jours après la signature de l’accord, amnistie prévue dans l’article 3 dudit accord. La loi telle que publiée par le Journal officiel est datée du 7 mai 2009.
Je note également que le gouvernement n’a déposé au Parlement ni le texte de l’accord négocié par le Général Numbi instituant le mixage au lieu du brassage, ni le texte des accords signés avec l’Ouganda et le Rwanda en décembre 2008 ayant permis aux troupes ougandaises et rwandaises de pénétrer dans notre pays pour des opérations militaires mixtes. On connaît la suite : des contingents entiers y sont restés jusqu’en 2012.
Comment le peuple ne peut-il pas être victime de la désinformation si le gouvernement n’informe même pas la représentation nationale.
Monsieur le Président,
Estimés collègues,
Revenons sur la proposition de découpage proposée par le CNDP et prise en compte par le gouvernement. Je ne stigmatise aucune communauté. Je ne fais que réfléchir à haute voix à la suite de la réponse claire fournie par le ministre de l’Intérieur. Je sollicite donc votre compréhension.
La communauté Tutsi congolaise a-t-elle besoin de se créer un espace propre autour de Goma pour se sentir en sécurité? N’a-t-elle pas coexisté dans la province du Kivu avec d’autres groupes ethniques? N’a-t-elle pas évolué sans problème à Kinshasa, au Katanga et ailleurs? N’a-t-elle pas participé depuis l’indépendance à l’exercice du pouvoir? Papa Cyprien Rwakabuba a été ministre de l’Education nationale de la province du Kivu. Un de mes illustres prédécesseurs à la présidence de la République, M. Bonaventure Bisengimana Rwema a vécu dans la capitale congolaise avant comme après ses fonctions à la présidence de la République. J’ai eu à l’Université des professeurs Tutsi. Plus tard, comme collègues, nous avons entretenu des rapports fraternels. Mon ami Moïse Nyarugabo est totalement à l’aise avec ses collègues du Sénat.
Si une province est créée pour les minoritaires du Nord-Kivu, que deviennent alors ceux du Sud-Kivu qui vivent sur les plateaux d’Uvira, de Fizi et à Bukavu? Céder à cette revendication aura comme implication la révision fondamentale de l’organisation territoriale de notre pays, car il faudra instituer des provinces en fonction des réalités sociologiques et culturelles des communautés ethniques de la République démocratique du Congo. C’est faisable à condition que nous consultions le peuple congolais par voie référendaire.
Monsieur le Président,
Chers collègues,
Le ministre de l’Intérieur, en réagissant à ma question sur l’Accord du 23 mars 2009, a esquivé la question relative à la réforme des services de sécurité (article 10 de l’accord) qui relèvent pourtant de sa compétence. Tentant de saisir le bien-fondé de cette attitude, j’ai compris qu’en réalité le ministre n’est pas la vraie autorité de tutelle. Si mon raisonnement est vrai, alors qui gère les services de sécurité? Qui a la mission de conduire la réforme dans ce secteur stratégique du pays?
Dans les explications fournies par le ministre des Affaires étrangères sur l’accord de Goma, j’ai cru avoir entendu que les militaires ex-CNDP avaient entretenu délibérément un commandement parallèle à l’Est du pays, refusant en fait d’obéir aux ordres de l’Etat-major général. Quelle fut la réaction du gouvernement ou à tout le moins de ceux qui gèrent l’armée. Ils se sont tus! Qui ne dit mot consent, dit-on? Le gouvernement peut-il se plaindre? Qui sème le vent ne peut que récolter la tempête!
Le ministre des Affaires étrangères nous a entretenus de la « Police de proximité » dont la création serait à l’étude au ministère de l’Intérieur depuis mars 2009. Son collègue de l’Intérieur n’en a pas fait mention. Soit! Que signifie Police de proximité? La Constitution, dans ses articles 182 à 186, est muette. Par contre, l’accord est explicite en son article 5 traitant de la résolution des conflits locaux. L’alinéa 2 dispose : « Les parties conviennent du principe de la création d’une police de proximité entendue comme branche de la Police nationale congolaise, à l’écoute du peuple à la base et au service de celui-ci ».
L’alinéa 3 précise : « Les éléments de la police de proximité seront recrutés et formés au niveau national, Le programme de leur formation sera structuré de manière à les doter d’une connaissance profonde des réalités sociologiques des régions où ils seront déployés. Sans être constituée sur une base ethnique ou communautaire, la police de proximité veillera, dans le déploiement de ses unités sur le terrain, à ce que la composition de celles-ci reflète la diversité sociale locale ». Comprenne qui pourra!
Le gouvernement réfléchit sur la création d’une police de proximité ou mieux territoriale non prévue par la Constitution, qui serait déployée uniquement dans certaines régions de l’Est du pays. Je le dis parce que l’alinéa 5 m’en fournit la précision : « En attendant la mise en place de la police de proximité, et afin d’assurer la sécurité des réfugiés et personnes déplacées rentrant dans leurs milieux, les parties conviennent de la mise en place, par le gouvernement, d’une unité de police spéciale issue du processus d’intégration des éléments de la police du CNDP au sein de la Police nationale congolaise. Cette unité sera formée et équipée conformément aux exigences de maintien de l’ordre au niveau local ».
Monsieur le Président,
Distingués collègues,
La lecture attentive de l’article 5 de l’Accord me fait dire que le gouvernement reconnaît implicitement que la Police nationale congolaise n’est pas au service du peuple. Il s’engage à constituer une police parallèle qui, tout en étant intégrée dans la Police nationale, fonctionnerait de manière autonome, comme du reste les unités militaires ex-CNDP, mais en recevant tout de l’Etat : soldes et équipements de tous genres. Ce que le ministre ne dit pas, c’est que le CNDP a obtenu de manière tacite, d’après le rapport de novembre 2010 de International Crisis Group, le non déploiement de ses unités armées en dehors du Nord et du Sud-Kivu tant que les FDLR sont présents dans ces deux provinces.
Ce n’est pas tout. L’article 9 portant sur l’administration publique et l’article 12 qui traite des questions spécifiques mettent l’accent sur l’autonomie et notamment le maintien en fonction du personnel administratif recruté par le CNDP. La Société civile provinciale a adressé à l’époque une lettre ouverte au président Kabila pour dénoncer le fait que le CNDP avait relancé son administration dans les territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru et levait des taxes. Le président de la Société civile a été battu et le gouvernement n’a jamais réagi.
Le fédéralisme rejeté par le constituant de 2006 est insidieusement institué par le gouvernement dans une partie du Nord-Kivu sans consultation du peuple. Au lieu de violer la Constitution, la question doit être posée ouvertement pour un débat national : le Katanga » et le Bas-Congo ont toujours œuvré pour le fédéralisme. Nous aussi, dans la Province Orientale, nous en sommes devenus partisans. Parlons-en!
Monsieur le ministre des Affaires étrangères a déclaré que l’accord du 23 mars a été un BON ACCORD, grâce auquel les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont connu la paix. Je ne sais pas de quelle paix parle le ministre, quand tout le monde sait que les FDLR ont continué à violer les femmes et les filles congolaises dont le nombre a dépassé les 7 000. On sait aussi qu’en 2009, plus de 1 000 civils ont été tués, 6 000 logements détruits et au moins 900 000 personnes forcées d’abandonner leurs habitations et leurs milieux d’origine.
Les assassinats ont été perpétrés à Goma, à Bukavu, à Beni, à Butembo pour ne citer que ces villes. Tout cela n’est rien pour le ministre. Tout va bien pour lui quand une partie du pays n’est pas administrée par le pouvoir central ou provincial légitime.
Monsieur le Président,
Très chers collègues,
Je n’ai rien entendu sur les dispositions que le gouvernement a prises en faveur des populations déplacées ni sur la déclaration faite par le chef de l’Etat à Kampala. Je voudrais en terminant, Monsieur le Président, vous faire part de mon insatisfaction et de ma déception. Les ministres utilisent des faux-fuyants’ pour ne pas informer le Parlement de la situation réelle prévalant sur le terrain. Quelle est la responsabilité des services de renseignements civils et militaires? Qui gère réellement ces services? Est-ce des personnes compétentes ?
Quelle est la responsabilité du commandement militaire? Qui nomme les généraux et les officiers supérieurs ? Tient-il compte de la compétence réelle de ces officiers? Pourquoi a-t-on nommé des étrangers dans notre armée? Le cas de Bosco Ntaganda en est un. Cette année, on a trouvé des officiers et hommes de troupes rwandais dans notre armé
e. Est-ce normal? Que fait-on de la souveraineté de notre pays? Peut-on s’étonner qu’aujourd’hui les armées étrangères connaissent parfaitement nos insuffisances quand le commandement militaire intègre des étrangers dans les FARDC? Comment peut-on élever au rang d’officiers d’une armée qui se veut moderne et au 21ème siècle des personnes incultes? Je vous rappelle que l’article 187 de la Constitution dispose ceci : « Les effectifs à tous les niveaux, les fonctions de commandement en tout temps et en toute circonstance, doivent tenir compte des critères objectifs liés à la fois à l’aptitude physique, à une instruction suffisante, à une moralité éprouvée ainsi qu’à une représentation équitable des provinces ». Jet ne crois pas que ceux qui nomment les officiers appliquent correctement les dispositions de cet article. Comme d’habitude, la Constitution est violée.
Messieurs du gouvernement, vous avez-vous-même préparé le terrain à l’agression et à la déstabilisation. Vous devez rendre compte au peuple congolais. Les accords secrets que vous signez affaiblissent notre armée. Une Armée que le Constituant et l’ensemble du peuple congolais veulent nationale et républicaine. De la santé de ce corps dépendent l’indépendance, la souveraineté et l’avenir de notre pays, l’Unique que nous avons hérité de nos ancêtres qui, dans ses frontières du 30 juin 1960, doit demeurer un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible.
Monsieur le Président, très chers collègues, cette expression est tirée, vous l’avez deviné, de l’alinéa 1er du premier article de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée à ce jour. A la demande de la communauté internationale, le gouvernement va pour la nième fois négocier pour intégrer à nouveau des criminels et des étrangers dans notre armée. Il va leur reconnaître leurs grades.
Monsieur le Président,
Très chers collègues,
La Commission Défense, sécurité et surveillance des frontières a de la matière pour permettre au Sénat de savoir comment est administrée notre armée. Qui la commande?
Qui nomme et affecte les officiers? De qui l’armée est-elle composée? Qui sont les commandants des unités et quelles sont leurs compétences? Pourquoi, en 2008 et en 2012, les FARDC n’ont pas été capables de vaincre la rébellion? Pour ce faire, je sollicite de la plénière la décision de dépêcher une commission d’enquête au ministère de la Défense nationale, et en particulier, auprès des Forces armées de la République démocratique du Congo.
Comment aller négocier à Kampala alors que l’on sait que depuis 1996, l’Ouganda et le Rwanda ont toujours soutenu toutes les rébellions à l’Est de la RDC? Kampala est partie prenante. Il n’est donc pas neutre.
Le processus de balkanisation est en marche et le gouvernement nous distrait. Le gouvernement est naïf. Sa naïveté est d’autant plus infantile qu’alors qu’il a rétabli tambour battant les relations diplomatiques avec nos voisins de l’Est, ces derniers n’ont pas hésité d’agresser notre pays ou de soutenir une rébellion interne. Nos voisins n’ont aucune considération pour le gouvernement de notre pays.
Je termine, Monsieur le Président, par dire que je n’ai fait que mon devoir parlementaire et patriotique. Je connais le sort réservé à ceux qui osent dire la vérité dans notre pays.
J’ai pris ce courage pour notre pays, pour notre population, pour notre indépendance, pour notre souveraineté, pour sauvegarder l’unité de notre pays dans sa diversité ethnique et culturelle et dans ses frontières du 30 juin 1960.
Il appartient à la plénière du Sénat d’émettre des recommandations en vue de trouver les voies et moyens susceptibles de requinquer notre armée et la guérir des maux qui la rongent. En moins de vingt ans, le Congo et le peuple congolais ont été humiliés 4 fois.
Je vous remercie pour votre attention !
Fait à Kinshasa, le 3 décembre 2012
Florentin MOKONDA BONZA
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
http://www.apareco-rdc.com/a-la-une/act ... mpala.html
Déclaration politique de l’APARECO relative aux « négociations » de Kampala
L’APARECO dénonce et rejette toutes ces négociations de dupes qui ne prennent jamais en compte les intérêts réels du peuple congolais!
L’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO) tient à informer l’opinion nationale et internationale qu’approchée comme toutes les forces vives de la République Démocratique du Congo pour prendre part aux prétendues négociations politiques à Kampala, elle rejette catégoriquement cette invitation pour des raisons suivantes :
Kagamé et Museveni ne peuvent être à la fois « agresseurs » et « médiateurs », autrement dit pyromanes et pompiers dans la crise qui endeuille la RDC
Il est aujourd’hui clairement établi que les présidents du Rwanda et de l’Ouganda sont les principaux acteurs de toutes les agressions que la RDC a subies depuis 1996 à ce jour.
Les prétendues rébellions de 1998 avec le RCD et le MLC ont été conçues, organisées, soutenues et conduites depuis Kigali (pour le RCD) et Kampala (pour le MLC). L’histoire retiendra qu’en 2000, les armées de l’Ouganda et du Rwanda se sont affrontées en pleine ville de Kisangani sur le territoire congolais pour se disputer le contrôle des mines et des axes importants du marché de diamant et d’or congolais ! Plusieurs centaines de congolais civils sont tombés victimes collatérales de cette barbarie humaine qui a ému le monde entier sans plus.
Malgré la flagrance de l’implication des deux pays cités dans l’agression de la RDC, les deux groupes «rebelles» sous leur contrôle, le RCD et le MLC, ce sont retrouvés quelques années après à Sun City dans un dialogue dit « inter-congolais », pour « négocier » avec un autre représentant du Rwanda au pouvoir à Kinshasa, «Joseph Kabila» pour ne pas le citer. De ce «dialogue» est sortie une répartition du pouvoir en RDC, dans laquelle les agresseurs ont eu le privilège de placer leurs hommes de mains, tant du côté du pouvoir que celui de la « rébellion », dans tous les postes clés de la gestion de la République. Le peuple congolais se rappellera longtemps de l’échec retentissant qu’a connu ce système politique monstre dénommé «1+4» de triste mémoire !
Par ailleurs, les rapports des différentes ONG telles que Refugees International , le rapport du panel d’experts de l’ONU portant sur le pillage des ressources en RDC, le rapport Mapping de l’ONU portant sur les crimes de masse commis en RDC par les troupes rwandaises à l’entrée de l’AFDL, les derniers rapports des experts de l’ONU portant sur les actions criminelles du « M23 » au Kivu, tous ces rapports ont établi avec preuves l’implication du Rwanda et le soutien de l’Ouganda dans les différentes agressions de la RDC, y compris l’actuelle agression menée par les «rebelles» du M23. Nous avons nous-mêmes des preuves flagrantes de l’implication des dirigeants de ces deux pays comme auteurs principaux de cette nouvelle agression que subit aujourd’hui notre pays. Dès lors, le peuple congolais ne saurait expliquer ni comprendre comment l’un de ces deux pays agresseurs, l’Ouganda en l’occurrence, peut se targuer le droit de réunir les congolais qui sont victimes de ses agressions pour arbitrer leurs différents ! De qui se moque-t-on ?
Tous les précédents « dialogues » ou « conférences » sur la crise en RDC (Gaborone, Lusaka, Sun City, Addis-Abeba, New-York…etc) ont tous péché par laxisme en ce qui concerne la définition et l’identification des vrais acteurs de la crise congolaise. Des agresseurs de la RDC ont chaque fois joué le rôle d’arbitre ou de modérateur, tandis que la vraie victime de l’agression, le peuple congolais, n’a jamais eu droit au chapitre dans l’examen des causes profondes de la crise et dans la recherche des solutions pour l’instauration de la paix dans son pays. Au contraire, le peuple congolais a toujours subi le dictat de ses bourreaux qui ont chaque fois gardé une mainmise sur les mécanismes de prise de décision dans les forums des discussions.
«Joseph Kabila» est le premier complice et agent des agresseurs de la RDC et n’a donc pas qualité d’engager ni de représenter le peuple congolais
Il n’y aura jamais de solution de paix en RDC tant que «Joseph Kabila», ancien officier de renseignement de l’armée rwandaise, proche parent et collaborateur de James Kabarebé (actuel Ministre de la Défense du Rwanda) demeurera à la tête des institutions congolaises. Car il y a été placé pour aider le Rwanda et ses alliés dans le monde à accomplir le projet de pillage, d’occupation et de balkanisation de la RDC. Des nombreux indices accablants prouvent la complicité de «Kabila» avec les agresseurs de la RDC.
A titre d’exemple : l’accord signé avec le CNDP dont certains points engagent l’intégrité et la souveraineté de la RDC l’a été sans la consultation au préalable, comme l’exige la constitution, des représentants du peuple congolais au Sénat et à l’Assemblée nationale. A titre d’illustration : le CNDP réclamait la scission de la province du Nord-Kivu en deux mini-provinces constituées sur bases ethniques : d’une part « la province des NANDE » qui comprendrait les Territoires de Lubero et de Beni-Oïcha et d’autre part, « la province des TUTSI, HUTU (50%) et HUNDE, NIANGA » qui inclurait, elle, les Territoires actuels de Walikale, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et la Ville de Goma. Cette disposition secrète des accords signés par « Kabila » est, chacun le sait, un pas de géant dans le processus de la balkanisation de cette partie Est de la République Démocratique du Congo, notre pays. Et curieusement, lorsque les agresseurs réclament aujourd’hui l’application des termes de ces accords, coincé par la pression de l’opinion congolaise très jalouse de l’unité nationale, «Kabila» invite les Congolais de tout bord, y compris la résistance de la diaspora et les élus du peuple dans l’opposition, à s’associer aux discussions des accords qu’il a négociés seul, en cachette, contre les intérêts du peuple congolais. De qui se moque-t-on ?
Les nombreux témoignages concordants des généraux et officiers supérieurs des FARDC qui commandent les opérations dans le Kivu confirment la complicité du « Commandant suprême » des FARDC qu’est « Joseph Kabila ». C’est lui qui freine personnellement l’élan des troupes et livre les armes aux agresseurs à travers des embuscades qu’il organise avec eux pour leur permettre de capturer des chars et des armes lourdes détenues par les troupes congolaises des FARDC. Des généraux et officiers supérieurs du CNDP intégrés par «Kabila» au sommet du commandement des FARDC à Kinshasa communiquent avec leurs frères du «M23» pour leur transmettre les positions des troupes congolaises et leurs codes et fréquences de communication.
Au moment où il rencontre les agresseurs de la RDC à Kampala et fait semblant de dénoncer du bout des lèvres l’implication du Rwanda, le même « Joseph Kabila » a positionné des bataillons rwandais à Kitona dans le Bas-Congo, à Maluku et dans les camps à l’intérieur et autour de la ville de Kinshasa pour « mater » toute velléités de mutinerie des troupes congolaises des FARDC. Les responsables de la MONUSCO ne peuvent pas ignorer cette présence militaire rwandaise qui révèle le double jeu de « Kabila ».
Le M23 comme le CNDP et le RCD-Goma sont tous l’œuvre de Paul Kagamé et James Kabarebe pour infiltrer l’armée et les institutions politiques de la RDC en vue de sa balkanisation.
Dès le début de la mascarade de cette « rébellion » du M23, Kagamé et « Kabila » ont tout fait pour convaincre le monde et les Congolais en particulier, qu’il s’agissait d’une nouvelle rébellion congolaise. « Kabila » a même confié à son oncle James Kabarebe la médiation entre la «rébellion du M23» et le gouvernement congolais. Peu de temps après, les experts de l’ONU apportaient des preuves flagrantes sur l’implication du Rwanda dans cette agression. Et c’est alors qu’on a vu « Joseph Kabila » contraint de désigner très timidement le Rwanda comme agresseur. Mais quelque temps après, le M23 a jeté le masque en reprenant à son compte les revendications des accords conclus entre « Kabila » et le CNDP de Laurent Kundabatware et Bosco Ntaganda dont on connaît clairement aujourd’hui les accointances avec Kigali. De qui se moque-t-on ?
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POUR TOUTES CES RAISONS :
L’APARECO rejette catégoriquement toute idée absurde d’une négociation dans l’un des pays agresseurs de la RDC, et dénonce toute manœuvre visant à ériger nos agresseurs en arbitre de leur propre acte d’agression.
Elle refuse toute initiative de regrouper les cadres politiques congolais ou des membres de la Société civile autour de « Joseph Kabila » car, celui-ci constitue plutôt la source première de la misère du peuple congolais en sa qualité d’agent et complice des pays agresseurs de la RDC. L’APARECO estime que la nécessité de faire partir « Kabila » du pouvoir devrait constituer le dénominateur commun de tous les congolais, le préalable à toute possibilité de réconciliation entre le peuple congolais et sa classe politique dont « Kabila » a instrumentalisé une bonne partie pour assurer son maintien au pouvoir.
Elle félicite toutes les forces patriotiques de la résistance au sein de la diaspora pour avoir rejeté énergiquement les invitations assorties des tentatives de corruption pour prendre part à cette mascarade de négociation à Kampala en Ouganda.
Elle félicite et encourage la Conférence épiscopale du Congo (CENCO) pour sa prise de position courageuse qui pose le vrai diagnostic, dénonce clairement les agresseurs de la RDC et appelle le peuple congolais, comme le fait l’APARECO, à se lever pour sauver la patrie en danger !
Elle félicite le courage de ceux de l’opposition politique congolaise de l’intérieur qui ont refusé de cautionner cette mise en scène de « Kabila » et de ses alliés qui veulent une fois de plus ridiculiser et humilier le peuple congolais et toute son élite politique.
Elle appelle la communauté internationale à faire montre de plus de rigueur et de responsabilité en prenant des décisions conséquentes vis-à-vis des agresseurs de la RDC que les différents rapports de l’ONU et des ONG internationales ont pu clairement identifiés avec des preuves.
Elle appelle toute la résistance de la diaspora congolaise à redoubler de vigilance et de pression sur la communauté internationale, et à écarter toutes les manœuvres de division interne qui affaiblirait inutilement le combat de libération de la RDC.
Elle appelle enfin le peuple congolais à une plus grande mobilisation nationale pour chasser « Kabila » et les agresseurs de notre pays qui ont décidé la mise à mort de la RDC en tant qu’Etat.
Fait à Paris, le 7 décembre 2012
Honoré NGBANDA-NZAMBO KO ATUMBA
Président national
Déclaration politique de l’APARECO relative aux « négociations » de Kampala
L’APARECO dénonce et rejette toutes ces négociations de dupes qui ne prennent jamais en compte les intérêts réels du peuple congolais!
L’Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo (APARECO) tient à informer l’opinion nationale et internationale qu’approchée comme toutes les forces vives de la République Démocratique du Congo pour prendre part aux prétendues négociations politiques à Kampala, elle rejette catégoriquement cette invitation pour des raisons suivantes :
Kagamé et Museveni ne peuvent être à la fois « agresseurs » et « médiateurs », autrement dit pyromanes et pompiers dans la crise qui endeuille la RDC
Il est aujourd’hui clairement établi que les présidents du Rwanda et de l’Ouganda sont les principaux acteurs de toutes les agressions que la RDC a subies depuis 1996 à ce jour.
Les prétendues rébellions de 1998 avec le RCD et le MLC ont été conçues, organisées, soutenues et conduites depuis Kigali (pour le RCD) et Kampala (pour le MLC). L’histoire retiendra qu’en 2000, les armées de l’Ouganda et du Rwanda se sont affrontées en pleine ville de Kisangani sur le territoire congolais pour se disputer le contrôle des mines et des axes importants du marché de diamant et d’or congolais ! Plusieurs centaines de congolais civils sont tombés victimes collatérales de cette barbarie humaine qui a ému le monde entier sans plus.
Malgré la flagrance de l’implication des deux pays cités dans l’agression de la RDC, les deux groupes «rebelles» sous leur contrôle, le RCD et le MLC, ce sont retrouvés quelques années après à Sun City dans un dialogue dit « inter-congolais », pour « négocier » avec un autre représentant du Rwanda au pouvoir à Kinshasa, «Joseph Kabila» pour ne pas le citer. De ce «dialogue» est sortie une répartition du pouvoir en RDC, dans laquelle les agresseurs ont eu le privilège de placer leurs hommes de mains, tant du côté du pouvoir que celui de la « rébellion », dans tous les postes clés de la gestion de la République. Le peuple congolais se rappellera longtemps de l’échec retentissant qu’a connu ce système politique monstre dénommé «1+4» de triste mémoire !
Par ailleurs, les rapports des différentes ONG telles que Refugees International , le rapport du panel d’experts de l’ONU portant sur le pillage des ressources en RDC, le rapport Mapping de l’ONU portant sur les crimes de masse commis en RDC par les troupes rwandaises à l’entrée de l’AFDL, les derniers rapports des experts de l’ONU portant sur les actions criminelles du « M23 » au Kivu, tous ces rapports ont établi avec preuves l’implication du Rwanda et le soutien de l’Ouganda dans les différentes agressions de la RDC, y compris l’actuelle agression menée par les «rebelles» du M23. Nous avons nous-mêmes des preuves flagrantes de l’implication des dirigeants de ces deux pays comme auteurs principaux de cette nouvelle agression que subit aujourd’hui notre pays. Dès lors, le peuple congolais ne saurait expliquer ni comprendre comment l’un de ces deux pays agresseurs, l’Ouganda en l’occurrence, peut se targuer le droit de réunir les congolais qui sont victimes de ses agressions pour arbitrer leurs différents ! De qui se moque-t-on ?
Tous les précédents « dialogues » ou « conférences » sur la crise en RDC (Gaborone, Lusaka, Sun City, Addis-Abeba, New-York…etc) ont tous péché par laxisme en ce qui concerne la définition et l’identification des vrais acteurs de la crise congolaise. Des agresseurs de la RDC ont chaque fois joué le rôle d’arbitre ou de modérateur, tandis que la vraie victime de l’agression, le peuple congolais, n’a jamais eu droit au chapitre dans l’examen des causes profondes de la crise et dans la recherche des solutions pour l’instauration de la paix dans son pays. Au contraire, le peuple congolais a toujours subi le dictat de ses bourreaux qui ont chaque fois gardé une mainmise sur les mécanismes de prise de décision dans les forums des discussions.
«Joseph Kabila» est le premier complice et agent des agresseurs de la RDC et n’a donc pas qualité d’engager ni de représenter le peuple congolais
Il n’y aura jamais de solution de paix en RDC tant que «Joseph Kabila», ancien officier de renseignement de l’armée rwandaise, proche parent et collaborateur de James Kabarebé (actuel Ministre de la Défense du Rwanda) demeurera à la tête des institutions congolaises. Car il y a été placé pour aider le Rwanda et ses alliés dans le monde à accomplir le projet de pillage, d’occupation et de balkanisation de la RDC. Des nombreux indices accablants prouvent la complicité de «Kabila» avec les agresseurs de la RDC.
A titre d’exemple : l’accord signé avec le CNDP dont certains points engagent l’intégrité et la souveraineté de la RDC l’a été sans la consultation au préalable, comme l’exige la constitution, des représentants du peuple congolais au Sénat et à l’Assemblée nationale. A titre d’illustration : le CNDP réclamait la scission de la province du Nord-Kivu en deux mini-provinces constituées sur bases ethniques : d’une part « la province des NANDE » qui comprendrait les Territoires de Lubero et de Beni-Oïcha et d’autre part, « la province des TUTSI, HUTU (50%) et HUNDE, NIANGA » qui inclurait, elle, les Territoires actuels de Walikale, Masisi, Nyiragongo, Rutshuru et la Ville de Goma. Cette disposition secrète des accords signés par « Kabila » est, chacun le sait, un pas de géant dans le processus de la balkanisation de cette partie Est de la République Démocratique du Congo, notre pays. Et curieusement, lorsque les agresseurs réclament aujourd’hui l’application des termes de ces accords, coincé par la pression de l’opinion congolaise très jalouse de l’unité nationale, «Kabila» invite les Congolais de tout bord, y compris la résistance de la diaspora et les élus du peuple dans l’opposition, à s’associer aux discussions des accords qu’il a négociés seul, en cachette, contre les intérêts du peuple congolais. De qui se moque-t-on ?
Les nombreux témoignages concordants des généraux et officiers supérieurs des FARDC qui commandent les opérations dans le Kivu confirment la complicité du « Commandant suprême » des FARDC qu’est « Joseph Kabila ». C’est lui qui freine personnellement l’élan des troupes et livre les armes aux agresseurs à travers des embuscades qu’il organise avec eux pour leur permettre de capturer des chars et des armes lourdes détenues par les troupes congolaises des FARDC. Des généraux et officiers supérieurs du CNDP intégrés par «Kabila» au sommet du commandement des FARDC à Kinshasa communiquent avec leurs frères du «M23» pour leur transmettre les positions des troupes congolaises et leurs codes et fréquences de communication.
Au moment où il rencontre les agresseurs de la RDC à Kampala et fait semblant de dénoncer du bout des lèvres l’implication du Rwanda, le même « Joseph Kabila » a positionné des bataillons rwandais à Kitona dans le Bas-Congo, à Maluku et dans les camps à l’intérieur et autour de la ville de Kinshasa pour « mater » toute velléités de mutinerie des troupes congolaises des FARDC. Les responsables de la MONUSCO ne peuvent pas ignorer cette présence militaire rwandaise qui révèle le double jeu de « Kabila ».
Le M23 comme le CNDP et le RCD-Goma sont tous l’œuvre de Paul Kagamé et James Kabarebe pour infiltrer l’armée et les institutions politiques de la RDC en vue de sa balkanisation.
Dès le début de la mascarade de cette « rébellion » du M23, Kagamé et « Kabila » ont tout fait pour convaincre le monde et les Congolais en particulier, qu’il s’agissait d’une nouvelle rébellion congolaise. « Kabila » a même confié à son oncle James Kabarebe la médiation entre la «rébellion du M23» et le gouvernement congolais. Peu de temps après, les experts de l’ONU apportaient des preuves flagrantes sur l’implication du Rwanda dans cette agression. Et c’est alors qu’on a vu « Joseph Kabila » contraint de désigner très timidement le Rwanda comme agresseur. Mais quelque temps après, le M23 a jeté le masque en reprenant à son compte les revendications des accords conclus entre « Kabila » et le CNDP de Laurent Kundabatware et Bosco Ntaganda dont on connaît clairement aujourd’hui les accointances avec Kigali. De qui se moque-t-on ?
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POUR TOUTES CES RAISONS :
L’APARECO rejette catégoriquement toute idée absurde d’une négociation dans l’un des pays agresseurs de la RDC, et dénonce toute manœuvre visant à ériger nos agresseurs en arbitre de leur propre acte d’agression.
Elle refuse toute initiative de regrouper les cadres politiques congolais ou des membres de la Société civile autour de « Joseph Kabila » car, celui-ci constitue plutôt la source première de la misère du peuple congolais en sa qualité d’agent et complice des pays agresseurs de la RDC. L’APARECO estime que la nécessité de faire partir « Kabila » du pouvoir devrait constituer le dénominateur commun de tous les congolais, le préalable à toute possibilité de réconciliation entre le peuple congolais et sa classe politique dont « Kabila » a instrumentalisé une bonne partie pour assurer son maintien au pouvoir.
Elle félicite toutes les forces patriotiques de la résistance au sein de la diaspora pour avoir rejeté énergiquement les invitations assorties des tentatives de corruption pour prendre part à cette mascarade de négociation à Kampala en Ouganda.
Elle félicite et encourage la Conférence épiscopale du Congo (CENCO) pour sa prise de position courageuse qui pose le vrai diagnostic, dénonce clairement les agresseurs de la RDC et appelle le peuple congolais, comme le fait l’APARECO, à se lever pour sauver la patrie en danger !
Elle félicite le courage de ceux de l’opposition politique congolaise de l’intérieur qui ont refusé de cautionner cette mise en scène de « Kabila » et de ses alliés qui veulent une fois de plus ridiculiser et humilier le peuple congolais et toute son élite politique.
Elle appelle la communauté internationale à faire montre de plus de rigueur et de responsabilité en prenant des décisions conséquentes vis-à-vis des agresseurs de la RDC que les différents rapports de l’ONU et des ONG internationales ont pu clairement identifiés avec des preuves.
Elle appelle toute la résistance de la diaspora congolaise à redoubler de vigilance et de pression sur la communauté internationale, et à écarter toutes les manœuvres de division interne qui affaiblirait inutilement le combat de libération de la RDC.
Elle appelle enfin le peuple congolais à une plus grande mobilisation nationale pour chasser « Kabila » et les agresseurs de notre pays qui ont décidé la mise à mort de la RDC en tant qu’Etat.
Fait à Paris, le 7 décembre 2012
Honoré NGBANDA-NZAMBO KO ATUMBA
Président national
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
RDC : des négociations en trompe-l’œil ?
(Afrik.com 08/12/2012)
Les négociations entre les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) et les autorités congolaises, devaient commencer ce vendredi à Kampala, la capitale de l’Ouganda. Rien n’est moins sûr. Ni le calendrier ni l’ordre du jour n’est communiqué. Le président congolais Joseph Kabila, dont la présence avait été exigée par les rebelles, n’y sera pas présent et a préféré envoyer son ministre des Affaires étrangères et plusieurs députés. Selon nos sources, le gouvernement congolais prépare en parallèle la reconquête de Goma et de la province du Nord-Kivu.
Des négociations de façade ? Kampala, la capitale de l’Ouganda, devait être ce vendredi le lieu des négociations entre le Mouvement du 23 mars (M23) et les autorités congolaises. Pour l’heure, les pourparlers n’ont pas encore commencé, et ni le calendrier ni l’ordre du jour n’est communiqué. Et pour cause : « Ma délégation est partie ce (vendredi) matin vers 06h00 heures (05H00 GMT) et devrait arriver à Kampala cet après-midi ou ce soir », a déclaré à l’AFP Jean-Marie Runiga, chef politique du M23. « Je ne suis pas sûr quand exactement (les négociations commenceront), peut-être dimanche », a-t-il ajouté.
Les négociations, si elles se déroulent comme prévu, risquent de commencer sous des mauvais auspices. Car, le président Joseph Kabila n’y participera pas, il a préféré envoyer son ministre des Affaires étrangères et des députés. Or, les rebelles avaient fait de sa présence une exigence. Cette absence est-elle un signe de la mauvaise volonté de Kinshasa ?
La RDC prépare ses troupes
Les mutins du M23 ont quitté Goma, samedi dernier. Depuis, plusieurs contingents de policiers se sont déployés dans la ville pour la sécuriser. Selon nos sources, le gouvernement congolais prépare la reconquête de Goma et de la province du Nord-Kivu.
« Si les négociations n’aboutissent pas, ça va être un carnage. La RDC a été chercher l’aide (militaire) de l’Angola et de la Zimbabwe », nous confie une source militaire. Et de préciser : « Le gouvernement a fait semblant d’ouvrir les négociations pour que le M23 se retire de Goma, le temps de préparer ses troupes ».
Goma plongée dans la psychose
Les habitants de la capitale du Nord-Kivu attendent de pied ferme les résultats des négociations. La plupart des autorités de la province se sont réfugiées dans la ville de Bukavu. « La population est vigilante, a peur, car à tout moment ça peut barder (puisque) certains rebelles se sont fondus dans la masse se baladant en civil », témoigne un habitant inquiet joint par Afrik.com.
Pire, la psychose semble gagner Goma. « Tous les habitants qui sont restés dans la ville sont considérés par les autorités comme complices des rebelles », ajoute-t-il. Si les négociations n’apportent pas les fruits escomptés, on peut s’attendre à une reprise des hostilités d’autant que les mutins du M23 et les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont mutuellement stationnés à seulement 30km de Goma.
par Sébastien Badibanga
© Copyright Afrik.com
(Afrik.com 08/12/2012)
Les négociations entre les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) et les autorités congolaises, devaient commencer ce vendredi à Kampala, la capitale de l’Ouganda. Rien n’est moins sûr. Ni le calendrier ni l’ordre du jour n’est communiqué. Le président congolais Joseph Kabila, dont la présence avait été exigée par les rebelles, n’y sera pas présent et a préféré envoyer son ministre des Affaires étrangères et plusieurs députés. Selon nos sources, le gouvernement congolais prépare en parallèle la reconquête de Goma et de la province du Nord-Kivu.
Des négociations de façade ? Kampala, la capitale de l’Ouganda, devait être ce vendredi le lieu des négociations entre le Mouvement du 23 mars (M23) et les autorités congolaises. Pour l’heure, les pourparlers n’ont pas encore commencé, et ni le calendrier ni l’ordre du jour n’est communiqué. Et pour cause : « Ma délégation est partie ce (vendredi) matin vers 06h00 heures (05H00 GMT) et devrait arriver à Kampala cet après-midi ou ce soir », a déclaré à l’AFP Jean-Marie Runiga, chef politique du M23. « Je ne suis pas sûr quand exactement (les négociations commenceront), peut-être dimanche », a-t-il ajouté.
Les négociations, si elles se déroulent comme prévu, risquent de commencer sous des mauvais auspices. Car, le président Joseph Kabila n’y participera pas, il a préféré envoyer son ministre des Affaires étrangères et des députés. Or, les rebelles avaient fait de sa présence une exigence. Cette absence est-elle un signe de la mauvaise volonté de Kinshasa ?
La RDC prépare ses troupes
Les mutins du M23 ont quitté Goma, samedi dernier. Depuis, plusieurs contingents de policiers se sont déployés dans la ville pour la sécuriser. Selon nos sources, le gouvernement congolais prépare la reconquête de Goma et de la province du Nord-Kivu.
« Si les négociations n’aboutissent pas, ça va être un carnage. La RDC a été chercher l’aide (militaire) de l’Angola et de la Zimbabwe », nous confie une source militaire. Et de préciser : « Le gouvernement a fait semblant d’ouvrir les négociations pour que le M23 se retire de Goma, le temps de préparer ses troupes ».
Goma plongée dans la psychose
Les habitants de la capitale du Nord-Kivu attendent de pied ferme les résultats des négociations. La plupart des autorités de la province se sont réfugiées dans la ville de Bukavu. « La population est vigilante, a peur, car à tout moment ça peut barder (puisque) certains rebelles se sont fondus dans la masse se baladant en civil », témoigne un habitant inquiet joint par Afrik.com.
Pire, la psychose semble gagner Goma. « Tous les habitants qui sont restés dans la ville sont considérés par les autorités comme complices des rebelles », ajoute-t-il. Si les négociations n’apportent pas les fruits escomptés, on peut s’attendre à une reprise des hostilités d’autant que les mutins du M23 et les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) sont mutuellement stationnés à seulement 30km de Goma.
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
Suite aux accords secrets avec le M23: tous les Congolais désignent Kabila comme le mal du Pays
http://banamikili.skyrock.com/312956947 ... gnent.html
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Re: Novembre 2012 - Crise politique actuelle en RDC
Les congolais du Canada sont descendu dans la rue pour protester contre le M23 et contre Kabila.
NON A M23, NON A KABILA
http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... KB2gvWCgWg#!
NON A M23, NON A KABILA
http://www.youtube.com/watch?feature=pl ... KB2gvWCgWg#!
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