Candidat No 3 – Kabila

Comme son nom l'indique, on discute de tout ici mais dans le respect et les règles du forum.
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tata
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Re: Candidat No 3 – Kabila

Message par tata »

C'est pathétique, memea l'est, kabila a besoin de triché alors ke soit disant l'est lui est acquis
Elections: la société civile de Masisi dénonce des irrégularités « préméditées »
publié il y a 4 heures, 23 minutes

Des irrégularités et des incidents ont marqué les opérations de vote du lundi 28 novembre dans presque tous les centres de vote du territoire de Masisi. Des militaires et des policiers ont tiré des coups de feu pour disperser des électeurs, dont certains ont été passés à tabac. Une situation « préméditée », selon la société civile locale.

Sur l’axe Kirolwire-Lubungu, la société civile rapporte que des gens ont voté sans cartes d’électeur et à plusieurs reprises, y compris des militaires et des policiers. Sur l’axe Muheso, le vote n’a même pas eu lieu dans les localités de Kirumbu, Kimvuye, Buhero et au-delà, faute de bulletins et de matériels de vote.

La population a attendu toute la journée, en vain, avant de protester vigoureusement. Les militaires ont tiré des coups de feu pour disperser les manifestants. Il y aurait eu plusieurs arrestations.

A Muheso, la société civile a signalé une rupture de stock de bulletins de vote dans au moins 4 centres lundi après-midi. Les électeurs ont été dispersés et leurs cartes ravies par les militaires des FARDC, indique la même source.

Dans la cité de Kitchanga, dans les centres de vote de Kitchanga, Buanda et Kihusha, des coups de feu auraient été tirés dans le but d’intimider les électeurs. Des agents des bureaux de vote auraient même suivi certains électeurs dans les isoloirs pour les obliger à voter pour un candidat imposé.

Le dépouillement des résultats s’est fait sans témoin. Tous ont été chassés des bureaux de vote, selon des sources de la société civile, pendant que les observateurs nationaux et internationaux ont brillé par leur absence.
http://radiookapi.net/actualite/2011/11 ... emeditees/
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kompany
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Re: Candidat No 3 – Kabila

Message par kompany »

Sanctionner Kabila

Marie-France Cros

Mis en ligne le 28/11/2011
Le Président sortant doit vaincre l’impopularité que lui vaut son incapacité à accomplir ses promesses. Il est aussi vu comme un rempart contre l’UDPS.
Portrait Envoyée spéciale à Kinshasa

Ses trois premières semaines de campagne, Joseph Kabila, 40 ans, les a consacrées à des meetings dans l’est du pays. Exclusivement. Il sait en effet qu’il est peu populaire à l’ouest, acquis à Jean-Pierre Bemba en 2006 et largement à Tshisekedi et Kamerhe cette année; il l’a réservé pour la dernière ligne droite. A l’est, où le candidat n°3 a ses racines familiales, il avait fait des scores de plus de 90 % en 2006. Mais sa popularité y a dégringolé en raison de son incapacité à mettre fin à la violence.

Durant ses premières années à la présidence (2001-2006), où il succéda mystérieusement à son père assassiné, Joseph Kabila avait œuvré à la signature d’un accord de paix, à une cohabitation avec les chefs des anciennes rébellions et à l’organisation d’élections pluralistes. Pour se faire élire, il avait promis de ramener la paix à l’est, où la guerre avait le plus frappé.

Mais ses efforts ont eu pour seul effet incontestable la mise hors d’état de nuire de la rébellion du Tutsi Laurent Nkunda, aujourd’hui intégrée à l’armée, grâce à un accord avec le Rwanda. La collaboration avec ce pays et avec l’Onu pour réduire les rébellions FDLR (Hutus rwandais issus des génocidaires) et maï-maï (bandes armées congolaises) n’a que partiellement abouti. Plusieurs opérations militaires ont réduit le rayon d’action de ces groupes armés, les ont coupés d’une partie de leurs ressources et les ont dispersés; mais une réorganisation de l’armée nationale, ces derniers mois, en déplaçant les troupes, a permis à ces bandes de reprendre du poil de la bête, au détriment des populations. Il y a toujours 1,7 million de Congolais déplacés.

A l’ouest, le Président sortant reste impopulaire. Parce qu’il est de l’est; ses affiches électorales en swahili, langue de l’est, placardées à Kinshasa où l’on parle lingala, lingua franca de l’ouest, y sont diversement appréciées. Impopulaire aussi parce qu’il a concentré les pouvoirs entre ses mains, en dépit de ce que prévoyait la Constitution : contrôle des finances de l’Etat; prédation des richesses nationales par ses proches sans sanctions; mise en place d’une structure parallèle permanente de pouvoir à la Présidence, qui orchestre les ordres du jour du gouvernement; accroissement du pouvoir présidentiel pour réviser la Constitution au détriment du référendum prévu; le chef de l’Etat peut désormais dissoudre les assemblées provinciales et révoquer les gouverneurs élus; non-application de la semi-autonomie financière des provinces, qui devaient retenir " à la source " 40 % des recettes nationales; fin de l’indépendance du pouvoir judiciaire, les parquets étant sous l’autorité du ministre de la Justice, qui peut maintenant empêcher des poursuites

Chez les pauvres - les plus nombreux -, le Président est impopulaire en raison de l’aggravation de leurs conditions de vie depuis 2006. Des "cinq chantiers " promis alors par Joseph Kabila, seul celui des infrastructures est entamé : la construction de boulevards et routes. C’est fondamental pour le développement (sauf quand il s’agit de travaux de prestige, comme le boulevard du 30 Juin), mais la grande majorité des Congolais n’en voit pas encore l’impact sur sa vie quotidienne : "Les routes ! Les routes ! Est-ce que ça se mange, les routes ?" , grondent de nombreux Congolais, qui ne font qu’un repas par jour, voire moins. Dans les milieux riches, on critique le coût de ces voies, plus élevé qu’ailleurs en Afrique.

Les autres chantiers ne sont nulle part : l’emploi ne s’est pratiquement pas accru; l’eau et l’électricité sont nettement moins disponibles qu’il y a cinq ans; le logement reste un problème. Et il n’y a guère d’amélioration dans l’éducation et la santé : malgré la proclamation d’un enseignement "gratuit" pour les premières années primaires, la majorité des parents paient 375 dollars par an pour un enfant à l’école primaire; quant aux hôpitaux, ceux qui existent peinent à assurer leurs tâches, faute de fonds, mais près de 100 millions de dollars auraient été dépensés, selon l’opposition, pour terminer le luxueux hôpital du Cinquantenaire à Kinshasa, qui ne fonctionne pas.

Nonobstant son impopularité, Joseph Kabila est le mieux placé : hors les villes, il dispose d’une administration territoriale qu’il a nommée; son parti est le mieux implanté dans le pays; il use et abuse des moyens de l’Etat; il aura l’appui des partisans du statu quo et de ceux qui craignent une prise de pouvoir par l’ethnie de Tshisekedi, les Lubas, répartis sur toute l’étendue du Congo, contrairement aux autres tribus. Et il serait le bénéficiaire des préparatifs de fraude dénoncés ces derniers jours.
http://www.lalibre.be/actu/internationa ... abila.html
cette fois-ci,la communauté internationale devra se rendre à l'évidence.Les congolais ne veulent pas de cet imposteur :evil: :evil: :evil:
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Message par kompany »

http://www.youtube.com/watch?v=T-vXoIJf ... r_embedded si ngoyi mulunda déclare que c'est kanambe qui a gagné les éléctions :evil: :evil: :evil: 3ème guerre mondiale eko banda na rdc :evil: :evil: :evil:
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Message par kompany »

A l’appui de leur demande, ils ont notamment relevé dans un communiqué commun l’interdiction des meetings au dernier jour de la campagne, l’existence de bureaux de vote « fictifs » ainsi que la découverte de bulletins de vote « parallèles, pré-remplis ou vierges au profit » du candidat Joseph Kabila, le chef de l’Etat sortant.
Kabila mis en cause

Les candidats signataires aux côtés de M. Kengo sont Antipas Mbusa Nyamwisi et Adam Bombole Intole. Ils dénoncent également « l’utilisation des moyens de l’Etat par le candidat » Kabila, la non-ouverture de bureaux de vote, l’insuffisance de bulletins « provoquant artificiellement une baisse du taux de participation » et des dépouillements « à huis-clos après le « refus d’admettre la présence de témoins de l’oposition » lors du dépouillement dans plusieurs bureaux.

Les trois candidats « déclarent n’accorder aucun crédit aux résultats qui pourraient résulter de pareils scrutins » et « exigent l’invalidation pure et simple desdits scrutins eu égard aux manquements et irrégularités dénoncés ».

(belga) http://www.lesoir.be/actualite/monde/20 ... 880251.php
game over :D
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Message par Erka »

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Re: Candidat No 3 – Kabila

Message par Mayloshi-forever »

A l'allure où vont les choses, tant dans les coulisses que dans ce qui est la partie visible, peu importe le vainqueur, longs troubles et désordres il y aura.
Pour ceux qui ne l'ont pas remarqué, je suis gaucher.

"La forteresse des tyrans, c'est l'inertie des peuples"...
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Message par Erka »

Mayloshi-forever a écrit :A l'allure où vont les choses, tant dans les coulisses que dans ce qui est la partie visible, peu importe le vainqueur, longs troubles et désordres il y aura.
L'opposition non armée avec à sa tête Tatu Tshikas a gagnée ces élections. À coups sur elle composera avec ceux de tout bord soucieux de remettre réellement ce pays sur la voie du travail, de la justice et de la solidarité. Par opposition, j'entends Tatu Tshikas & Kamerhe qui par son encerclement a permis la défaite réelle d'alias Kabila.

La grande question est de savoir ce que sera la réaction des faucons et des nègres de service qui ont le pouvoir actuellement ainsi que de leurs milices. Cèderont-ils le pouvoir facilement sachant qu'un État de droit arrive? C'est comme une femme en travail, les scènes de samedi ont toutes les chances de se répéter mais nous sommes sur la bonne voie. Le plus important dans tout ceci reste la volonté des Congolais qui aux 4 coins du pays ont massivement rejeté le régime actuel d'imposture.

Le Maniema :haha: :haha: pseudo fief :haha:
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Message par Ilunga »

"Le Maniema et le Katanga, pseudos fiefs"





kie kie kie kie kie kie kie
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Message par Ilunga »

http://www.africatime.com/rdc/



RDC: Eddy Kapend, le prisonnier de la République

Comment l'ancien bras droit de Laurent Désiré Kabila a été condamné pour l'assassinat de l'ex-président de la République Démocratique du Congo? Témoignage du fond d'une cellule de Kinshasa.

Le colonel Edddy Kapend devant un tribunal militaire à Kinshasa, 15 janvier 2001. REUTERS/Finbarr O'Reilly
L'AUTEUR

Khadidiatou Sylla



Jusqu’à la mort du président de la République Démocratique du Congo Laurent Désiré Kabila (LDK), il était le respecté colonel Eddy. Aujourd’hui, c’est un prisonnier oublié. Celui qui avait son bureau à côté de Kabila père croupit depuis une décennie dans une cellule de la prison centrale de Makala, à Kinshasa, dans l’indifférence totale. Au pouvoir, plus personne ne veut entendre parler d’Eddy Kapend, reconnu coupable de coup d’Etat manqué et d’avoir fomenté l’assassinat du Mzee, le «vieux sage» en swahili.

C’était le 16 janvier 2001. Eddy Kapend était alors l’aide de camp et chef d’Etat major personnel de LDK dont il avait la plus grande confiance. Deux ans après, Colonel Kapend est condamné à mort lors d’un procès historique de neuf mois devant la cour d’ordre militaire, une juridiction d’exception. Sur les 135 inculpés, trente sont condamnés à mort, dont Kapend. Une peine capitale qui ne sera pas exécutée. Sans trembler, la tête haute et le visage fermé, le colonel qui a toujours clamé son innocence se fait alors immédiatement dégrader. Humiliation suprême pour un militaire.

Dans un enregistrement sonore exclusif que Slate Afrique a pu consulter, Eddy Kapend livre sa version des faits. Son message, enregistré le 12 mai 2006 depuis sa cellule, dure 59 minutes et s’adresse directement au fils du Mzee, l’actuel président Joseph Désiré Kabila.

«Moi Colonel Eddy Kapend, je vous parle de face Monsieur le Président de la République comme votre frère. Votre frère dans le cœur duquel vous avez enfoncé une baïonnette qui fait jaillir du sang violent devant vous pour un crime dont je ne suis pas coupable. Mais les raisons de cette atrocité dont je suis victime de la part du pouvoir sous votre propre commandement, je les ignores toutes ces raisons. Peut-être que vous seul, avec votre conscience, vous pouvez savoir pour quelles raisons moi je continue à souffrir alors que je suis innocent de l’assassinat du Président de la République, notre père à nous tous, Mzee Laurent Désiré Kabila.»


LDK tué par un de ses gardes du corps

Retour en arrière. Kinshasa, mardi 16 janvier 2001. Aux environs de 13h45, des coups de feu retentissent dans le Palais de Marbre, la résidence présidentielle. Laurent Désiré Kabila, au pouvoir depuis mai 1997, est la cible de cet attentat. Atteint à la tête, il succombe très vite à ses blessures. Son meurtrier n’est autre qu’un membre de sa garde rapprochée. Un certain Rachidi Kasereka, ex-enfant-soldat originaire de la région du Kivu à l’est du pays. Son forfait commis, Rachidi tente de s’enfuir. Il n’ira pas bien loin. Alors qu’il tente de rejoindre Georges Mirindi, son complice (ndlr : lui aussi garde du corps de Kabila, il vit aujourd’hui en exil en Suède) qui l’attend dans une voiture à l’extérieur du palais, il est blessé aux jambes. Neutralisé, il est quand même abattu d’une balle dans la tête par le Colonel Eddy Kapend. C’est la version officielle. Le principal intéressé dément dans son message de qualité sonore parfois difficilement exploitable. «Ce n’est pas moi colonel Eddy qui ai tué Rachidi, l’assassin du président. C’est plutôt son collègue et frère, un autre garde du corps, Jean (ndlr, le nom est inaudible). Ca c’est la vérité et l’unique vérité. (…) La part de vérité sur l’assassinat du Mzee Kabila, n’a pas été emportée par Rachidi dans sa mort. La vérité sur cette affaire est toujours vivante parmi les traîtres, les comploteurs et les complices ainsi que leurs commanditaires, tous vivants et libres!»

Les ambitions des politiques face à l’armée

Les médias congolais ne sont pas informés tout de suite du drame qui vient de se dérouler à la présidence. Le corps du Mzee est transporté au Zimbabwe. RFI évoque sur ses ondes «quelque chose de très grave» et la diplomatie belge annoncera plus tard la mort du président Kabila, au conditionnel. Aussitôt, le colonel Kapend interrompt les programmes de la télévision nationale et prononce un discours où il appelle la hiérarchie militaire au calme et ordonne la fermeture des frontières du pays. Certains y voient là une forme «soft» de putsch militaire orchestré par Kapend. La mort du Mzee est désormais officielle. La RDC pourrait bien sombrer dans le chaos de la guerre civile ou se retrouver au cœur d’un conflit régional. L’ancien aide de camp prétend avoir «sauvé les institutions {du} régime et la vie de tout le peuple congolais». Quelques heures après le drame, en début de soirée, il reçoit dans son bureau du palais de Marbre la visite de l’ambitieux ministre de l’Intérieur Gaëtan Kakudji qui ne cache pas son dessein présidentiel.

«Kakudji, le soir après que la situation est devenue calme, il a tenté de prendre le pouvoir. Il a convoqué une réunion chez lui avec les ministres pour tenter de prendre le pouvoir. Il a même révélé ici au Tribunal que quand ils se sont aperçus qu’il n’y avait aucun militaire parmi eux, ils ont compris qu’ils ne pouvaient rien faire. Il a même dit ici que le testament du Président de la République disait qu’à sa mort, c’est lui qui devait être président. Et il a dit que le Colonel étant militaire, il a préféré donner le pouvoir à Joseph car il est militaire comme lui. Il m’a privé. Ca, c’est la déclaration du Ministre d’Etat. Vous le savez. Mais il a été élevé en dignité et il fait partie de ceux qui décident de manière occulte de me maintenir à mort et dans l’injustice de cette fosse ici à la prison de Makala.»


Le testament politique du Mzee

Kapend affirme avoir été fidèle au «testament politique secret» formulé quelques temps plus tôt par LDK, alors gravement malade. Il raconte cette scène avec précision.

«Nous sommes arrivés à la résidence du chef de l’Etat. Il nous a reçu vous et moi sur la terrasse de sa résidence. Il nous a dit : écoutez mes enfants, je suis malade et vous savez que nous avons beaucoup d’ennemis. Le pays est en guerre. Les impérialistes cherchent ma tête. S’il arrive que je meure, vous savez combien j’ai souffert pour le pouvoir que j’ai aujourd’hui… La première chose que vous devez faire si vous apprenez que je suis mort, vous Eddy qui êtes à mes côtés tous les jours, vous qui connaissez comment j’ai pyramidé la structure de cette armée, vous qui connaissez la gestion stricte de cette armée, et vous qui connaissez toutes les stratégies de défense de l’extérieur comme de l’intérieur du pays, vous devez faire en sorte que le contrôle de l’armée ne puisse pas vous échapper. Parce que si le contrôle de l’armée vous échappe, le pouvoir va vous échapper. Il risque d’y avoir le carnage et le massacre des populations, ce à quoi je m’oppose. La première chose que vous devrez faire c’est contrôler l’armée. Evitez que le contrôle de l’armée vous échappe. Et vous, Joseph Kabila, c’est vous qui succèderez à ma place. Vous prendrez les dispositions pour convoquer une réunion, à raison d’un ou deux membres par province de notre pays pour pouvoir décider de l’organisation quant à la gestion du pouvoir de l’Etat. Soyez stricts, soyez courageux et prenez les choses en main.»


Le 26 janvier 2001, conformément aux vœux de son père, le général Joseph Désiré Kabila est officiellement investi président de la République. Il n’a que 29 ans. La suite est connue. Même si de nombreuses zones d’ombre subsistent toujours sur les véritables commanditaires de cet assassinat. Depuis sa cellule, Kapend se demande s’il n’aurait pas dû fuir pour échapper à ses «terribles souffrances».

«Donc aujourd’hui la logique serait de dire au Colonel tu as mal fait. Pourquoi tu es resté sauvé la nation et le régime? il fallait fuir comme Kakudji. Si tu avais fui comme le Général Kakudji, tu aurais été encensé, tu aurais été récompensé, élevé en dignité, en grade, en fonction et en tout pour avoir fui comme Kakudji. Mais parce que tu n’as pas fui, parce que tu as sauvé le régime, parce que tu as sauvé le peuple, parce que tu as protégé la population, parce que tu as protégé les institutions et tu as géré avec responsabilité et bravoure par loyauté, voilà le crime que tu as commis. Et donc, la loyauté, la fidélité, le courage, le sens du devoir, sont devenus un péché.»


«Je pense que ce n’est pas Eddy Kapend le coupable mais on ne peut lutter en faveur d’Eddy Kapend que si on trouve un autre coupable». C’est le sénateur pro-Kabila Abdoulaye Yerodia qui confie cette équation au journaliste Arnaud Zajtman, co-auteur du film «Qui a tué Laurent Désiré Kabila?». Dix ans après, l’enquête, elle, est censée se poursuivre.

Khadidiatou Sylla
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