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Présidentielle 2011 : à Mbandaka, Joseph Kabila continue son triomphe !
Mbandaka, 24/11/2011 / Politique
En compagnie de la 1ère Dame Marie-Olive Lembe Kabila, l’hôte des Mbandakais a surpris tout le monde : sous la pluie, il a marché avec la population enthousiasmée…
Le Candidat n° 3 pouvait rater tout rendez-vous à l’Ouest, sauf celui du « pays Bangala », cet Equateur pourvu de deux ressources principales du 3ème millénaire : l’eau et la forêt.
On doit même lui en ajouter une troisième : le soleil. Ressources indispensables, certes, à la préservation de l’équilibre climatique de la planète Terre, mais surtout au façonnement de la puissance agricole escomptée pour 2010, foi renouvelée dans le discours du 14 septembre dernier à Kingakati d’un Joseph Kabila arrivé tout heureux, le mercredi 23 novembre 2011, à l’aéroport de Mbandaka à 15h55, heures locales.
La mobilisation des Mbandakais, managée par le gouverneur de province Jean-Claude Baende, se voulait une distinction par rapport à ce qui se fait jusque-là dans d’autres provinces.
Elle l’a pleinement été ce jour, le chef de l’exécutif provincial ayant personnellement donné le ton en conduisant, à vélo s.v.p. !, sa population, de sa résidence à l’aéroport de Mbandaka (situé à 5 km du centre-ville), et de là en l’amenant, entourant par des chants ou des vivats le candidat n°3, au stade Bakusu, lieu du meeting, distant de 5 km.
En compagnie de la 1ère Dame Marie-Olive Lembe Kabila, l’hôte des Mbandakais a surpris tout le monde : sous la pluie, il a marché avec la population enthousiasmée…
Le stade Bakusu a vécu la veille la pire des manipulations qui soit de la part d’un candidat que l’on croyait jusque-là majeur, mais dont les prestations piquent du nez depuis son entrée en campagne.
Véritable SDF (Sans Direction Fixe), cet acteur qui en appelle à la restauration de l’Etat-Providence de l’époque mpérienne (gratuité de ceci, gratuité de cela, gratuité de ceci-cela), ajoute désormais à son discours le thème de congolité.
Comme pour enfoncer le Congo dans le schéma de balkanisation par lequel – le fait est authentique – il avait commencé sa carrière politique en adhérant à la sécession d’août 1960.
Ce mercredi 23 novembre 2011, le lieu a vibré différemment. Déjà, dans son mot de bienvenue, le gouverneur Baende a trouvé dans la pluie qui s’est abattue sur la ville une bénédiction divine, répandue à point nommé, pour débarrasser le stade des souillures dont on l’a couvertes.
Il a fait un rappel historique édifiant sur la transition conflictuelle des années 1990-1997, soulignant au passage que si cette période-là avait été gérée de façon responsable, Mobutu ne serait pas mort en exil ; Jean-Pierre Bemba ne serait pas devenu rebelle, il n’aurait pas entrepris l’aventure banguisoise et, de ce fait, il ne serait pas à la Cpi.
Dans le même contexte, il a cité l’état d’abandon dans lequel se trouve le groupe scolaire de Mbandaka (équivalant du groupe scolaire de Boma) par où sont passées bien des personnalités originaires de la province, devenues de grosses pointures de la classe politique nationale. Parmi lesquelles un 1er ministre, candidat à la présidentielle 2011.
Prenant la parole par des salutations en lingala, le candidat n°3 – qui a pris soin de présenter son épouse parmi les membres de sa délégation - a prononcé un discours d’homme d’Etat.
Les Mbandakais n’ont entendu de sa bouche que de choses propres, de choses saines, de choses dignes.
Choses édifiantes par rapport au passé et au présent, mais surtout rassurantes par rapport au futur.
Par exemple, en ce qui concerne la réunification et la pacification.
De 1998 à 2001, a-t-il révélé, il lui arrivait de passer des semaines, des mois entiers au front Nord pour protéger Mbandaka des menaces de guerre. Et Mbandaka n’est jamais tombé.
En 2006, l’occasion ne lui avait pas été donnée d’arriver à Mbandaka ; sa campagne ayant été menée directement à Gbadolite, à Gemena et à Bumba. Il a admis, dans son adresse, qu’il y avait eu à l’époque « beaucoup de machination, (…) de rumeurs, (…) de contrevérités », notamment celles le soupçonnant non pas que de ne pas aimer l’Equateur, mais également d’avoir vendu le fleuve Congo ! « Je vous aime beaucoup, et le fleuve est là », a-t-il déclaré dans un concert d’ovations.
Il n’a pas passé sous silence les dernières escarmouches de Dongo qui se sont reportées sur Mbandaka en 2011 ! « L’Equateur n’a pas besoin de guerre ; l’Equateur et Mbandaka ont besoin de développement », a-t-il dit en substance, notant parmi les chantiers en cours la réhabilitation et la modernisation de la voirie urbaine de Mbandaka ainsi que celles de l’hôpital général de référence de Gemena et de l’hôpital général du chef-lieu de la province.
Affirmant qu’il est venu cette fois-ci en campagne électorale, il a réclamé des Mbandakais une promesse. Celle d’aller massivement aux élections du 28 novembre pour voter le n°3. « Je ne fais pas de promesses ; mais je dis ce que nous allons faire après les élections, et c’est 100 % sûr », a-t-il renchéri en énumérant des projets qui doivent absolument être réalisés : poursuite des travaux en cours sur tous les chantiers ouverts à l’Equateur (voirie urbaine et hôpitaux généraux), bitumage du tronçon Mbandaka-Bikoro, mise à l’eau des bateaux modernes pour le trafic fluvial de Kinshasa à la Province Orientale en passant par le Bandundu et l’Equateur et soutirage du courant sur la ligne à haute tension Sud au départ d’Inga, qualifiant ce dernier du plus grand chantier qui puisse exister pour cette province.
« Je n’ai pas oublié le social ; mais le social dépend de la production », a-t-il poursuivi, soulignant combien l’ouverture de plusieurs voies de communication est de nature à relancer la production, surtout dans le domaine agricole.
« Mais tout ceci ne peut pas se faire s’il n’y a pas de paix », a-t-il relevé avant d’enjoindre la population de l’Equateur de rejeter et tous les politiciens et tous leurs discours inflammables.
Il a conclu sa prestation en martelant qu’il n’est pas venu demander aux Equatoriens de lui donner 50 % des suffrages, mais plutôt 100 % ! Et les Mbandakoises vont, à juste titre, entonner le chant « Tokovoter Kabila na ‘nko, akotikala mokonzi » ; la traduction française donne : « Nous allons voter Kabila par défi, il doit rester le Chef ».
Du concret avec Kabila !
Dans le cadre des 5 Chantiers, l’Equateur a bénéficié de plusieurs projets dont voici, à titre purement illustratif, l’éventail :
- pour le chantier Eau/Electricité : il y a, pour Snel, la réhabilitation en cours du barrage de Mobayi-Mbongo en vue d’alimenter Gbadolite et l’électrification des villes de Mbandaka (installation d’un groupe thermique de 500 KVA et installation d’un autre groupe thermique de 1.250 KVA), de Gemena (installation de 2 groupes de 550 KVA), de Lisala etc., outre l’électrification des cités de Befale et Karawa.
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Il y a aussi, pour Régideso, le renforcement et l’extension des installations de production d’eau et de distribution à Mbandaka, Gemena, Bumba et Lisala pendant que sont programmés les centres de Bozene, Bosobolo, Makanza et Lukolela. Tandis que pour le Snhr (Service national d’hydraulique rurale), il y a des puits forés et à forer en territoires de Businga, Molegbe et Bosobolo (Businga-Boyasegeze-Karawa et Businga-Molegbe-Bosobolo), en territoires de Gemena et Budjala (Gemena-Bominenge-Karawa et Gemena-Kuma-Akula), en territoires de Lisala et Bongandanga (Lisala-Mondongo-Binga, Lisala-Bobala-Liboko et Gondj-Bongandanga-Bosobolo), en territoires de Bikoro et Ingende (Mbandaka-Kalamba-Bikoro et Kalamba-Bokatola-Ingende) et en territoires de Boende et Bokungu (Boende et Bokungu).
- pour le chantier Santé/Education, on peut retenir pour l’Esu l’ouverture de l’Université de Lisala, de l’Université de Gbadolité (ex-Centre universitaire de Gbadolité), de l’Isp-Boende et l’Isp-Monkoto ; pour l’Epsp la construction de l’école professionnelle de Gemena et la réfection des dizaines d’écoles de niveau primaire et secondaire.
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La Santé n’est pas en reste ; elle aligne la réhabilitation et l’équipement de l’hôpital provincial de Wangata, à Mbandaka, la poursuite des travaux de modernisation de l’hôpital général de Gemena et de son laboratoire national, la réhabilitation et l’équipement des hôpitaux généraux de référence dans les zones de Gbadolite, Businga, Wapinda, Bangabola, Budjala, Kungu et Tandala, la réhabilitation et l’équipement de 35 centres de santé dans les zones de santé de Gbadolite, Businga, Wampinda, Bangabola, Budjala, Kungu et Tandala, en plus de la réhabilitation et de l’ équipement de 7 hôpitaux généraux de référence de Gbadolite, Businga, Wapinda, Bangabola, Budjala, Kungu, Tandala. Sont en cours d’exécution les travaux de construction de 4 centres de santé dans 4 zones de santé ne disposant pas d’Hgr.
- pour le chantier Infrastructures des voies de communication, le réseau routier s’améliore avec la réhabilitation des routes de Gemena-Businga, Lisala-Bumba-Bunduki et Lisala-Businga, l’entretien des routes Mbandaka-Kalamba, Kalamna-Bikoro, Penda-Butela et Butela-Isongo-Bolia, l’ouverture, bientôt, des routes Kalamba-Ingende-Boende, la construction du pont Lisala-Bumba et de la route Gbadolite-Businga-Karawa, l’entretien des tronçons Molegbe-Mobayi Mbongo, Akula-Gemena-Boyabo-Libenge et Boyabo-Zongo et l’exécution, en cours, des travaux de réhabilitation et de modernisation de la voirie urbaine de Mbandaka et Gemena.
Le réseau ferroviaire connaît la relance des études relatives à la reprise du trafic de la Société des chemins de fer des Uélé sur la ligne Isiro-Aketi-Bumba.
Le réseau fluvial est renforcé par la modernisation du port de Mbandaka et la reprise du trafic sur le tronçon Kinshasa-Mbandaka-Kisangani, en même temps que s’effectue l’installation des bacs à Yongo, Watshikengo, Akula, Yakoma et Ikela.
Quant au réseau aérien, il prévoit la réhabilitation et la modernisation des aéroports de Mbandaka, Gbadolite et Lisala.
- pour le chantier Emploi, il va de soi que la reprise de la production impacte sur la création des unités commerciales et, bientôt industrielles, génératrices d’emplois à différents niveaux.
-pour le chantier Habitat, des études expérimentales avancées sont réalisées en vue de faire du bois, dont regorge la province, le matériau de base pour la construction des logements sociaux.
Au regard du tableau succinctement dressé, il n’y a rien de déplacé de la part du Candidat n°3 que d’obtenir le soutien des Equatoriens pour une victoire électorale qui signifiera une seule chose : la poursuite du programme en cours ayant l’avantage d’être du concret, par différenciation des programmes concurrents qui ne sont que de l’abstrait.