Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposition

Comme son nom l'indique, on discute de tout ici mais dans le respect et les règles du forum.
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Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

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A.Moleka donne la position du Président Tshisekedi sur la venue de François Hollande à Kinshasa

http://banamikili.skyrock.com/311287764 ... ue-de.html
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http://www.culturecongolaise.net/?p=10654




Demande de délocalisation du sommet de la Francophonie: décision le 20 septembre prochain
07 septembre, 2012

Demande de délocalisation du sommet de la Francophonie: décision le 20 septembre prochainLa justice se prononcera le jeudi 20 septembre prochain à 17H00 (locales) sur la demande d’une association composée de Français d’origine congolaise de délocaliser le prochain sommet de la Francophonie, prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa (RDC), ont annoncé jeudi les avocats de l’association. Cet arrêt sera exécutoire nonobstant appel.L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ne s’est pas présentée à l’audience de référé (procédure d’urgence) qui s’est tenue jeudi matin au tribunal de grande instance de Paris, a dénoncé Me Norbert Tricaud, l’un des avocats de Convergence pour l’émergence du Congo (CEC).« Nous avons saisi la justice au nom des milliers de morts dont personne ne parle, que la Francophonie n’a ni dénoncés ni condamnés, au nom du droit électoral volé et confisqué par la force des armes, des femmes violées tous les jours » en RDC, a déclaré Jean-Louis Tshimbalanga (photo), président de CEC.L’association reproche au secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, d’être « défaillant » et souhaite que le sommet soit délocalisé « dans un pays plus respectueux de la démocratie et des droits humains », a déclaré Me Tricaud.M. Diouf, ancien président du Sénégal, avait « dans le passé condamné la situation dans d’autres pays, mais refuse de condamner la situation » en RDC, a ajouté l’avocat, qui soupçonne le secrétaire général de l’OIF de « partialité ». Le sommet avait été délocalisé à deux reprises en 1991 et 2010, rappelle-t-on.« Nous voulons éviter le scandale » de voir le président François Hollande, qui a annoncé sa venue au sommet, assis à côté des présidents congolais et rwandais Joseph Kabila et Paul Kagame.Plusieurs associations congolaises et françaises lui avaient demandé de « ne pas se rendre » à ce sommet à Kinshasa, pour ne pas conforter le régime de Kabila.Selon Me Olivier de Boissieu, qui défend également l’association, celle-ci a notamment invoqué devant la juge des référés la déclaration de Bamako, texte de référence de la Francophonie en matière de respect de la démocratie et des Droits de l’Homme.Tout en restant respectueux de la décison de la juge, les avocats de la partie démanderesse demeurent confiants à 80 % de l’issue favorable de leur requête. Par ailleurs, l’Elysée a fait savoir que le président français respectera la décision du Tribunal.A l’issue de l’audience, un sit in s’est tenu à la Place de Châtelet où des Congolais se sont rassemblés pour échanfer sur l’aspect juridique de la lutte contre l’arbitraire. L’artiste musicien Boketshu 1e a agrémenté l’assemblée en chantant en play-back les chansons dont « Tolingi etumba » tiré de son récent album « Révolution » .Ali Kalonga (avec AFP)
La justice française se prononcera le jeudi 20 septembre prochain à 17H00 (locales) sur la demande d’une association composée de Français d’origine congolaise de délocaliser le prochain sommet de la Francophonie, prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa (RDC), ont annoncé jeudi les avocats de l’association. Cet arrêt sera exécutoire nonobstant appel.
L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ne s’est pas présentée à l’audience de référé (procédure d’urgence) présidée par Mme Magali Bouvier, vice-présidente du Tribunal de Grande Instance de Paris. Cette absence à l’audience qui s’est tenue, à hui clos, jeudi matin au tribunal de grande instance de Paris, a été dénoncée par Me Norbert Tricaud, l’un des avocats de Convergence pour l’émergence du Congo (CEC).
« Nous avons saisi la justice au nom des milliers de morts dont personne ne parle, que la Francophonie n’a ni dénoncés ni condamnés, au nom du droit électoral volé et confisqué par la force des armes, des femmes violées tous les jours » en RDC, a déclaré Jean-Louis Tshimbalanga (photo), président de CEC. En plus de la délocalisation, la CEC demande au Tribunal la nomination d’un administrateur judiciaire qui s’occupera des aspects pratiques et la publication du rapport des observateurs de l’OIF relatif à la présidentielle et législatives de novembre 2011 en RDC. Mr. Diouf n’a pas autorisé la publication de ce rapport à ce jour. Pour rappel tous les rapports des observateurs publiés ont conclu à des élections « non crédibles ».
L’association reproche donc au secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, d’être « défaillant » et souhaite que le sommet soit délocalisé « dans un pays plus respectueux de la démocratie et des droits humains », a déclaré Me Tricaud.
M. Diouf, ancien président du Sénégal, avait « dans le passé condamné la situation dans d’autres pays, mais refuse de condamner la situation » en RDC, a ajouté l’avocat, qui soupçonne le secrétaire général de l’OIF de « partialité ». Le sommet avait été délocalisé à deux reprises en 1991 et 2010, rappelle-t-on.
« Nous voulons éviter le scandale » de voir le président François Hollande, qui a annoncé sa venue au sommet, assis à côté des présidents congolais et rwandais Joseph Kabila et Paul Kagame.
Plusieurs associations congolaises et françaises lui avaient demandé de « ne pas se rendre » à ce sommet à Kinshasa, pour ne pas conforter le régime de Kabila.
Selon Me Olivier de Boissieu, qui défend également l’association, celle-ci a notamment invoqué devant la juge des référés la déclaration de Bamako, texte de référence de la Francophonie en matière de respect de la démocratie et des Droits de l’Homme.
Tout en restant respectueux de la décison de la juge, les avocats de la partie démanderesse demeurent confiants à 80 % de l’issue favorable de leur requête. Par ailleurs, l’Elysée a fait savoir que le président français respectera la décision du Tribunal.
A l’issue de l’audience, un sit in s’est tenu à la Place de Châtelet où des Congolais se sont rassemblés pour échanger sur l’aspect juridique de la lutte contre l’arbitraire. L’artiste musicien Boketshu 1e a agrémenté l’assemblée en chantant en play-back les chansons dont « Tolingi etumba » tiré de son récent album « Révolution » .

Ali Kalonga (avec AFP)
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Message par Erka »

Le verdict est déjà connu, ils sont derrière leurs poulains (Biya, Bongo, Kanambe, etc.) jusqu'au bout. Il n'y aura rien de nouveau le 20 septembre excepté le fait qu'une partie gagnera un procès sans s'être présentée au tribunal.
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Message par Ilunga »

ERKA a écrit :

"Le verdict est déjà connu, ils sont derrière leurs poulains (Biya, Bongo, Kanambe, etc.) jusqu'au bout. Il n'y aura rien de nouveau le 20 septembre excepté le fait qu'une partie gagnera un procès sans s'être présentée au tribunal."






kie kie kie kie kie kie kie

Qui ne risque rien n'a rien...Il faut les emmener jusqu'au bout de leurs contradictions...
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http://www.atlasinfo.fr/Prise-de-bec-en ... 33255.html




Prise de bec entre Tahar Benjelloun et Yamina Benguigui sur la participation de Hollande au sommet de la francophonie de Kinshasa

Lundi 3 Septembre 2012 modifié le Mardi 4 Septembre 2012 - 10:34



La ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui a eu une prise de bec avec l'écrivain Tahar Benjelloun sur la participation du président François Hollande au sommet de la francophonie de Kinshasa en République démocratique du Congo.
Lors d'un petit déjeuner consacré à la francophonie à l'occasion de la dernière Conférence des ambassadeurs, l'écrivant s'est dit opposé à cette participation qui, selon lui, revient à cautionner la réélection contestée du président Joseph Kabila en décembre 2011 et de légitimer un régime qui ne respecte pas les droits de l'homme.
"C’est un mauvais signal envoyé à l’ensemble des régimes autocrates qui ne répond en rien à la Déclaration de Bamako", estime Cécile Marcel, directrice des programmes à l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), dans une allusion au texte qui régit les règles de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en matière de démocratie et de droits de l’Homme.
L'affaire met le président français dans l'embarras. Alors que Paris a demandé à Kinshasa une réforme complète de la commission électorale en gage de bonne volonté, les fidèles de Kabila en ont toujours les commandes. L’Élysée aurait par ailleurs invité la RDC à juger les "vrais coupables" de l'assassinat du militant des droits de l'Homme Floribert Chebeya en 2010, sans obtenir d’avancée.
Yamina Benguigui a, notamment, été envoyée le 31 juillet en éclaireur en RDC pour y rencontrer des personnalités politiques et civiles du pays, dont le président Joseph Kabila.


Lundi 3 Septembre 2012 - 18:30

Atlasinfo.fr
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http://www.reveil-fm.com/index.php/2012 ... bdou-diouf





Abdou Diouf, Secrétaire Général de l'OIF, assigné devant le Tribunal de Grande Instance de Paris
Par Freddy Mulongo, vendredi 7 septembre 2012 à 16:07 :: radio :: #2843 :: rss

De sites sénégalais parlent de cabale contre Abdiou Diouf, les Congolais de l'étranger maintiennent la pression et disent qu'ils ne vont pas lâcher le morceau. En effet, l’actuel Secrétaire général de la Francophonie et ancien chef de l’Etat sénégalais est assigné devant le Tgi (Tribunal de Grande Instance) de Paris. Des Congolais lui réproche son clientélisme avec le pouvoir usurpateur et illégitime de la République démocratique du Congo. Abdou Diouf a foulé aux pieds, les principes et valeurs cardinaux de la Francophonie: Droits de l'homme, bonne gouvernance, pays en paix, démocratie...et a imposé aux pays membres, le XIVè Sommet de la Francophonie à Kinshasa. On soupçonne Abdou Diouf de vouloir légitimer le régime totalitaire de Joseph Kabila. La justice française se prononcera le 20 septembre sur la demande d'une association composée de Français d'origine congolaise de délocaliser le prochain sommet de la Francophonie, prévu du 12 au 14 octobre à Kinshasa (RDC), ont annoncé jeudi les avocats de l'ass ociation.

http://www.youtube.com/watch?v=CGvKNs7b ... r_embedded

L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ne s'est pas présentée à l'audience de référé (procédure d'urgence) qui s'est tenue jeudi 6 septembre matin au tribunal de grande instance de Paris, a dénoncé Me Norbert Tricaud, l'un des avocats de Convergence pour l'émergence du Congo (CEC).

"Nous avons saisi la justice au nom des milliers de morts dont personne ne parle, que la Francophonie n'a ni dénoncés ni condamnés, au nom du droit électoral volé et confisqué par la force des armes, des femmes violées tous les jours" en République démocratique du Congo, a déclaré Jean-Louis Tshimbalanga, président de Convergence pour l' l'émergence du Congo (CEC).

L'association reproche au secrétaire général de l'OIF, Abdou Diouf, d'être "défaillant" et souhaite que le sommet soit délocalisé "dans un pays plus respectueux de la démocratie et des droits humains", a déclaré Me Tricaud.

M. Diouf, ancien président du Sénégal, avait "dans le passé condamné la situation dans d'autres pays, mais refuse de condamner la situation" en République démocratique du Congo, a ajouté l'avocat, qui soupçonne le secrétaire général de l'OIF de "partialité".

Le sommet avait été délocalisé à deux reprises en 1991 et 2010, selon l'avocat.

"Nous voulons éviter le scandale" de voir le président François Hollande, qui a annoncé sa venue au sommet, assis à côté des présidents congolais et rwandais Joseph Kabila et Paul Kagame.

Plusieurs associations congolaises et françaises lui avaient demandé de "ne pas se rendre" à ce sommet à Kinshasa, pour ne pas conforter le régime de Kabila.

Selon Me Olivier de Boissieu, qui défend également l'association, celle-ci a notamment invoqué devant la juge des référés la déclaration de Bamako, texte de référence de la Francophonie en matière de respect de la démocratie et des Droits de l'Homme.

Dans sa requête, la Cec demande au juge français, en plus de l’annulation du sommet, la nomination d’un…Administrateur judiciaire pour remplacer Abdou Diouf qu’elle accuse de collusion avec Kinshasa !

Il ne faut pas en rire, ni en pleurer, puisque l’affaire a été appelée devant le Tribunal de Grande instance de Paris, la plaidoirie a eu lieu le jeudi 7 septembre en l'absence des avocats de l'OIF.

Dix ans déjà qu'il trône à la tête d'OIF, Abdou Diouf est le premier Secrétaire Général a accomplir trois mandats. Il lui reste encore deux ans. Or avant-hier, le porte-parole du chef de l’Etat Sénégalais, Abou Abel Thiam, révélait au «Quotidien» que le Sénégal voulait organiser le sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) en 2014, pour rendre hommage à l’actuel Secrétaire général et ancien chef de l’Etat sénégalais.

Abdou Diouf a affaire aux Français et aux Congolais. C'est sa complaisance à l'égard du pouvoir de Kinshasa, qui ne remplit aucune condition sur les valeurs de la Francophonie, qui est mis en cause. Avec ses énormes pouvoirs Abdou Diouf a imposé aux autres membres, son choix de Kinshasa.

Les fonctions du Secrétaire général de l'OIF.

Le Secrétaire général assure un lien direct entre les instances et le dispositif opérationnel de la Francophonie. La Charte le désigne comme la "clé de voûte du dispositif institutionnel de la Francophonie". Il est responsable du secrétariat des sessions des instances de la Francophonie, il préside le Conseil permanent de la Francophonie (CPF) qu’il réunit, et il siège de droit à la Conférence ministérielle de la Francophonie (CMF). Le Secrétaire général est élu pour quatre ans par les chefs d’État et de gouvernement. Son mandat peut être renouvelé.

Le Secrétaire général dirige l’OIF dont il est le représentant légal. Il nomme l’Administrateur de l’OIF qui exerce ses fonctions par délégation. L’OIF est le pivot du système multilatéral francophone, associant le pouvoir d’initiative politique du Secrétaire général aux actions de coopération.

Le Secrétaire général conduit l’action politique de la Francophonie, dont il est le porte-parole et le représentant officiel au niveau international. Dans le domaine de la coopération, il est responsable de l’animation de la coopération multilatérale francophone et préside à ce titre le Conseil de coopération qui regroupe l’Administrateur de l’OIF et les responsables de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et des opérateurs spécialisés (AUF, TV5, AIMF, Université Senghor). Le Secrétaire général est représenté dans les instances des opérateurs.

Le Secrétaire général propose la répartition du Fonds multilatéral unique et ordonne son affectation.
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http://www.reveil-fm.com/index.php/2012 ... ancophonie




Francophonie à Kinshasa: Des Franco-Congolais réclament à cor et à cri un débat avec Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie !
Par Freddy Mulongo, vendredi 7 septembre 2012 à 17:11 :: radio :: #2844 :: rss

Usant et abusant du monologue, Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie malgré ses élucrubations, n'arrive pas à convaincre pour justifier le choix de Kinshasa pour abriter le XIVè Sommet de la Francophonie. Dans un but de transparence et libre confrontation d’idées, ainsi du respect de la « culture de la langue française », les Français et Congolais membres de CEC proposent à Madame Yamina Benguigui d’organiser un débat qui pourrait faire l’objet d’une retransmission télévisée, par exemple sur une chaîne publique comme France 2.


Kinshasa le 28 juillet 2012, Joseph Kabila et Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie. Photo Réveil FM, archives.



Yamina Benguigui à Kinshasa, lors de sa conférence de presse. Photo Réveil FM, archives.

"En votre qualité de Ministre Délégué à la Francophonie et Représentante personnelle du Chef de l’Etat auprès de l’Organisation Internationale de la Francophonie , qui bénéficie d’un accord de siège concédé par la République française, vous disposez de l’autorité morale vous permettant de lutter contre les dérives de non respect de la Charte de la Francophonie et de la « Déclaration de Bamako », principaux textes normatifs de référence en la matière qui régissent cette organisation."

Les français d’origine congolaise membres de notre association sont fiers de partager la langue française comme vecteur d’une grande culture universelle reconnue. Elle regorge en elle des valeurs intrinsèques qu’il faut à tout prix protéger, promouvoir, échanger et diffuser. C’est : l’Humanisme, les droits de l’Homme et les idéaux de liberté, démocratie, Justice, égalité. Aller à l’encontre de ces valeurs serait faire injure à la France et au Peuple Français héritier de ce patrimoine historique à valeur universelle.

Dans votre interview donnée dernièrement à la RFI, nous avons noté votre attention pour le peuple congolais. Nous vous citons : « Mais il ne faut pas oublier aussi le peuple. Je crois qu’ils sont fiers de recevoir ce sommet, dans un moment où la RDC est très oubliée. » La question qui peut se poser est de savoir à quel peuple Congolais vous feriez allusion : l’infime minorité corrompue au pouvoir ou bien celui qui pleure ses millions de morts sans que la Francophonie ne dénonce ni condamne ?

Celui qui pleure tous les jours des viols de ses femmes, filles, enfants et vieillards, en toute impunité sans que la Francophonie ne dénonce ni condamne ?

Celui qui est en pleur de ses voix électorales confisquées par la force des armes en violation de la dignité humaine, sans que la Francophonie ne dénonce ni condamne ?

Celui qui est en déplacement forcé à cause des guerres d’agressions des pays voisins sans que la Francophonie ne dénonce ni condamne ?

Celui qui est consterné par la mise en résidence surveillé de Monsieur Etienne Tshisekedi, le candidat aux élections présidentielles vainqueur présumé des élections de novembre2011 et ce depuis le mois de janvier 2012, sans que la Francophonie ne dénonce ni condamne ?

Celui qui est désemparé par la disparition depuis le 27 juin 2012 de son Député National, démocrate-chrétien, Eugène Diomi Ndongala sans que la Francophonie ne dénonce ni condamne ?

Celui qui vit dans la terreur ou celui qui est clochardisé ?

Dans votre interview à la RFI vous semblez pencher plus pour la protection d’un régime déjà isolé par la communauté internationale qui, à l’unisson (O.N.U. et U.E.) a constaté le « caractère non crédible » des élections présidentielles et législatives de novembre 2011 : aucun Chef d’Etat, à l’exception du sulfureux Robert MUGABE ne s’est déplacé pour l’investiture à Kinshasa du présumé perdant des élections truquées, Joseph Kabila.

Néanmoins, nous vous citons : "Ça ne sert à rien d’isoler un régime. Je ne pense pas que la politique de la chaise vide soit praticable aujourd’hui".

A cela nous avons 3 questions test à vous poser :

1. Prenez-vous en considération oui ou non la Charte de l’OIF qui met l’accent sur le respect de la Démocratie et des Droits de l’homme comme valeurs indissociables de la Francophonie ? si oui, il ne s’agit pas de chaise vide-boycott mais d’application des textes qui interdisent de tenir un sommet O.I.F. dans un pays en rupture de démocratie ou bien violation massive des droits humains ; ce qui avait déjà été constaté en 1991 où le 3ème sommet O.I.F. prévu à Kinshasa avait été relocalisé à Paris ;

2. Agirez-vous pour une rencontre avec le Président syrien Bachar al-Assad pour ne pas renforcer l’isolement dont il est sujet car déclaré « personae non grata » par la France et les autres pays occidentaux?

3. Seriez-vous prête à rencontrer Monsieur Dominique Strauss Khan pendant que vous êtes dans les affaires, afin de ne pas l’isoler comme l’a fait son parti ?

Le peuple Congolais, comme tout peuple au monde a soif de justice et d’équité pour se doter des institutions fortes et solides permettant de bâtir enfin son Etat de droit, tel que recommandé par la charte de la Francophonie. Ce peuple a exprimé sa volonté de changement de Gouvernance aux élections présidentielles malgré les assassinats et intimidations durant la campagne électorale en novembre 2011.

Il y a urgence au rétablissement de l’ordre constitutionnel et à l’arrêt immédiat de ces violations des droits, comme l’exige le point 3 du chapitre 5 de la Déclaration de Bamako.

La constitution, peu de temps après votre visite à Kinshasa, le 16 août 2012 du mouvement militaire « Mouvement de revendication de la vérité des urnes - Armée du peuple congolais pour le changement et la démocratie », qui a pour objectif de « chasser « Joseph Kabila » du pouvoir et installer « le Président élu » Etienne Tshisekedi wa Mulumba », est significative du sentiment d’abandon du peuple congolais par la communauté internationale dont la francophonie ; l’O.I.F. n’a même pas publié à ce jour son rapport d’observation des élections de novembre 2011 : vous avez malheureusement bien raison de dire que la R.D.C. est très oubliée.

Au regard des grandes souffrances actuelles du peuple congolais, une manifestation de la Francophonie festive à Kinshasa sera très probablement considérée comme prématurée, injuste, immorale, et contribuant à légitimer le voleur des voix du peuple qui s’est installé actuellement à la présidence du Congo ; ce au risque de favoriser le déclenchement d’une guerre civile généralisée.

Bien entendu, une fois gagnées la démocratie et la paix, le peuple Congolais sera disposé à échanger étroitement avec la France surtout en matière culturelle et économique. Il attend de la France un partenariat respectueux et gagnant-gagnant pour son développement avec des entreprises telles que : Areva, Total, Bouygues, FNAC, Lafarge et les autres. La présence renforcée de toutes ces entreprises sera un apport consistant et efficace dans la croissance de l’économie de son pays. Ce qui donnera le travail, garantira la santé et assurera l’éducation des enfants.

Pour terminer, nous reformulons notre désir de débattre avec vous sur le plateau de la chaine publique France 2. Nous estimons qu’il est temps de donner la parole aux Françaises et aux Français, car il s’agit de l’image de la France et de la langue française dont ils sont les seuls détenteurs de l’héritage et du patrimoine.

Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie, qui n'a pas encore répondu à la demande des Français et Congolais sur le choix de Kinshasa pour le Sommet de la Francophonie, a accordé une interview à nos confrères de La Croix, lisez:

Yamina Benguigui : «Le sommet de la Francophonie n’est pas un sommet bilatéral», La Croix, 6 septembre 2012

Le 27 août, François Hollande a annoncé sa participation au 14e sommet de la Francophonie en République Démocratique du Congo (RDC), du 12 au 14 octobre. La ministre de la Francophonie, cheville ouvrière de cette décision, explique à « La Croix » les raisons de ce choix.

La France se rendra au sommet de la Francophonie à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Quel rôle avez-vous joué dans cette décision ?

Yamina Benguigui : L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) avait annoncé ce sommet en 2008 et lancé à Kinshasa la construction des infrastructures nécessaires pour l’accueil du sommet. Mais aucun membre de l’ancien gouvernement ne s’était rendu sur place quand j’ai repris le dossier au mois de mai, dès ma nomination. Il y avait une contestation en France et en Belgique contre la tenue de ce sommet en RDC. Le président de la République m’a demandé de me rendre en RDC pour évaluer la situation dans son ensemble et pour y rencontrer les représentants de l’ensemble de la société congolaise, depuis les autorités, jusqu’aux opposants.

À l’issue de votre voyage à Kinshasa à la fin du mois de juillet, vous avez recommandé à François Hollande de participer au sommet de la Francophonie, pourquoi ?

Yamina Benguigui : J’ai passé quatre jours complets sur place, j’y ai rencontré plus de 100 personnes. Du président Joseph Kabila aux ONG de défense des droits de l’homme, des membres du gouvernement à ceux de l’opposition, sans compter les responsables religieux. Après nos entretiens, qui ont été parfois houleux, j’ai entendu à la fois leur colère, leur volonté, leurs espoirs et à la suite de ces entretiens très forts, la très grande majorité m’a dit être favorable à la venue de François Hollande et à la tenue du sommet en RDC, pour l’Afrique et pour la Francophonie et ses valeurs. L’archevêque de Kinshasa, le cardinal Monsengwo, a été un des rares à rester fermement opposé à la tenue du sommet.

Que vous a-t-il dit ?

Yamina Benguigui : La tenue du sommet pourrait légitimer Joseph Kabila, selon lui. Mais, toutes les ONG, comme la Voix des sans voix [ONG fondée par Floribert Chebeya, le défenseur des droits de l’homme assassiné par des policiers en 2010, NDLR], les principaux leaders de l’opposition, les responsables religieux, ont compris que ce sommet allait mettre la RDC sous les projecteurs de la communauté internationale, que cette occasion, constituait une opportunité pour elles de prendre la parole et de se faire entendre. Enfin, toutes ont été sensibles à l’engagement du président Hollande d’aller les rencontrer sur place.

Étienne Tshisekedi, le chef de l’opposition congolaise, n’était pas, non plus, favorable à ce voyage. Yamina Benguigui : J’ai rencontré les responsables de son parti. Les entretiens ont été, comme je vous l’ai dit, très houleux. Ils m’ont tous dit, après notre entretien, leur souhait de voir le président Hollande à ce sommet pour les mêmes raisons que la société civile, les religieux et les défenseurs des droits de l’homme.

François Hollande va-t-il aussi rencontrer Étienne Tshisekedi ?

Yamina Benguigui : Si Étienne Tshisekedi en fait la demande, c’est au président seul d’en décider.

Que vous êtes-vous dit avec Joseph Kabila ?

Yamina Benguigui : Le président Kabila m’a d’abord fait savoir qu’il était sur le point d’annuler ce sommet, car il ne comprenait mal le silence de la France sur le conflit au Nord Kivu. Cette inaction était perçue comme de l’indifférence pour la RDC. Je m’en suis immédiatement entretenue avec le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius qui a décidé d’ouvrir une discussion sur le Kivu au Conseil de Sécurité de l’ONU. Sur un plan plus symbolique, Joseph Kabila et son peuple se sentait profondément humilié par les rumeurs qui se propageaient en RDC et en Afrique qui annonçaient la non-venue de François Hollande au sommet. Je l’ai convaincu d’attendre mon entrevue avec le président français.

La venue de François Hollande était-elle accompagnée d’un certain nombre de conditions que vous avez exposées à Joseph Kabila ?

Yamina Benguigui : Je n’ai pas exprimé des conditions. Je lui ai dit que nous serions très sensibles s’il y avait des mesures significatives prises par le gouvernement en faveur des droits de l’homme. Je lui ai parlé de deux réformes : la réforme de la Commission nationale indépendante chargée des élections, et la création d’une Commission nationale des droits de l’homme. Il en a pris note et le 22 août, le président de l’Assemblée Nationale a annoncé à la télévision que la RDC allait adopter à la prochaine session parlementaire, à partir du 15 septembre, ces deux réformes pour renforcer la démocratie dans le pays.

Connaissiez-vous la RDC avant de vous y rendre en juillet ?

Yamina Benguigui : C’était la première fois que je m’y rendais. Pour autant, je connaissais ce pays à travers ces nombreux artistes. J’avais eu, par le passé, l’occasion de rencontrer des cinéastes, des musiciens de Kinshasa. Je connaissais la créativité et l’importance des artistes congolais sur la scène internationale. J’ajoute que je ne suis pas passée en coup de vent à Kinshasa, mais j’y suis restée plusieurs jours. C’est la moindre des choses pour montrer le respect que l’on éprouve pour ce pays et sa culture. Le président Sarkozy, je crois, n’y était resté que 4 heures pour ensuite aller dormir au Gabon.

Les Présidents africains francophones étaient-ils favorables à ce voyage ?

Yamina Benguigui : Ils s’étaient tous engagés, avant l’élection de François Hollande, à s’y rendre. Abdou Diouf, le président de l’OIF, s’était battu pour que ce sommet se tienne en Afrique. Décemment, François Hollande ne pouvait pas non plus les désavouer. L’annonce de sa non venue en Afrique aurait été perçue comme un affront et camouflet lancés au visage de nos amis africains.

En venant à Kinshasa, vous rompez volontairement l’isolement dans lequel se trouvait Joseph Kabila depuis sa réélection, contestée par tous les observateurs internationaux, en novembre 2011. N’est-ce pas une formidable victoire pour Joseph Kabila ?
Yamina Benguigui : Ce sommet n’est pas un sommet bilatéral entre la France et la RDC. Mais c’est le sommet de la Francophonie dans lequel tous les leaders vont pouvoir se rencontrer, se parler et se faire entendre. La Francophonie, c’est en tout 75 pays qui vont faire le déplacement à Kinshasa. Il ne s’agit pas simplement d’y parler de la place du français dans le monde, même si cela est important. C’est aussi l’occasion d’aborder des volets politiques, économiques et environnementaux. Nous allons ainsi consacrer la première journée du sommet aux crises malienne, sahélienne, malgache et de la Guinée-Bissau. La deuxième journée sera réservée au développement économique et à la défense de l’environnement. J’ajoute, enfin, qu’à l’occasion de ce sommet, nous allons entendre l’Afrique s’exprimer sur la marche du monde. Et nous nous devons de l’écouter.
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Le Président ira au Congo
lundi 3 septembre 2012/ Agora Vox

Après des mois d’incertitude, la nouvelle est tombée comme un couperet. Le Président Hollande ira au Congo pour participer au 14ème sommet de la francophonie qui se tiendra à Kinshasa, en octobre prochain. Les opposants et les ONG ont cru jusqu’au bout que le « Président normal » s’abstiendrait d’un déplacement attendu pour être célébré comme une caution de l’Hexagone au régime antidémocratique et brutal de Joseph Kabila. Une déception qui en rappelle d’autres, mais pas tellement sur le fait que le Président français puisse se rendre dans un pays où la démocratie et les droits de l’Homme sont bafoués.


En effet, on sait que la démocratie et les droits de l’Homme ne sont pas une préoccupation majeure dans la logique des dirigeants français lorsqu’ils envisagent de traiter avec un régime ou un autre. Ce qui déçoit vraiment c’est l’atermoiement qui a suscité l’illusion que la « logique françafrique »[1] pourrait disparaitre avec le départ du « pragmatique » Nicolas Sarkozy. Mais on n’en voudra pas au Président Hollande puisqu’il a dû privilégier des considérations relevant de la « logique d’Etat », mais qui risquent de s’avérer infructueuses.

Car, même au plus profond du cynisme de la realpolitik, un régime n’a d’intérêt que si le pouvoir contrôle le pays, ce qui n’est pas le cas du Congo. De vastes territoires, y compris des zones minières, échappent complètement au contrôle de Kinshasa. Les seules structures qui tiennent à peu près la route sont la Mission de l’ONU (Monusco) et les ONG. Par ailleurs, sur la durée, la viabilité du régime n’est pas assurée. Le hold-up électoral de novembre 2011 a enclenché une crise de légitimité qui devrait durer au moins jusqu’en 2016, fin du mandat que le Président s’est octroyé. Selon la Constitution (article 70) il ne pourra plus se représenter et devra quitter le pouvoir. Il ne pourra même pas faire modifier la Constitution pour prolonger son règne puisque « le nombre et la durée des mandats du Président de la République (…) ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle » (article 220).

La pérennisation du règne de Joseph Kabila est une éventualité qui ne passe pas, le régime étant vécu comme un boulet, dépourvu de la moindre réalisation de taille sur laquelle les Congolais pourraient accrocher le peu de fierté nationale qui leur reste.

Au fait, le régime que l’Elysée va adouber à Kinshasa - puisque le déplacement n’a pas d’autre motivation avouable - est un tel désastre structurel en matière de gouvernance, démocratie et des droits de l’Homme que la coopération de la France, si elle s’assume jusqu’au bout, risque de placer Paris en première ligne en tant que caution internationale des exactions qui font les gros titres de la presse. Contrairement aux dirigeants du Continent, les dirigeants en RD Congo ont la particularité de ne jamais assumer laissant le parrain étranger en première ligne. L’exemple le plus tragique est celui des casques bleus à qui il revient de tout faire en matière de défense nationale, y compris des tâches aussi basiques que l’information sur le déroulement des opérations, comme on a pu s’en rendre compte lors de la énième déroute de l’armée devant les mutins du M23. Il y a pourtant un Président, des ministres, un chef d’état-major, des commandants, des députés, des sénateurs,… Tous étaient aux abonnés absents pendant que leurs populations erraient dans la nature, chassées par les combats. Tous sont aux abonnés absents et avaient laissé leur peuple à la charge exclusive des ONG et de l’ONU. Il faut essayer de contacter un officier de l’armée indienne (Monusco) pour savoir ce qui se passe dans le Kivu.

Pendant ce temps, un discours déresponsabilisant et fataliste prospère. Les malheurs du Congo ont pour responsable la Belgique, ancienne puissance coloniale (cinquante ans après son accession à l’indépendance), le Rwanda et les lobbies occidentaux impliqués dans un vaste complot sur les minerais du pays. François Hollande va donc mettre les pieds dans un pays qui, pour de nombreux observateurs, n’est pas gouverné, et dont les dirigeants n’assument rien préférant se décharger sur les autres[2] lorsqu’ils ne leur abandonnent pas la charge totale de leurs propres populations. Pour pouvoir rapporter quelque chose à la France, y compris d’inavouable, le pays a besoin d’être piloté par un dirigeant compétent. L’affaire des minerais de sang qui « doivent » transiter par le Rwanda est révélatrice d’un manque d’envergure généralisé dans la personnalité des dirigeants congolais.

Sur le peu que le régime aurait pu réaliser, le bilan n’est objectivement pas assumable. Les dix ans de Kabila ont été un désastre sur le plan géopolitique, militaire, économique et social. Sur le plan géopolitique, le Congo de Kabila, géant stratégique à l’époque de Lumumba, grand Zaïre de Mobutu, est aujourd’hui un nain ridicule de la région, affligeant au-delà du raisonnable. Le peu de fierté nationale que Mobutu, malgré la dictature, a pu laisser sur le front du « Zaïrois », s’est totalement volatilisé. Les innombrables déroutes militaires dans le Kivu ont fini par désespérer les Congolais d’un bout à l’autre du pays.

Sur le plan économique, le régime de Joseph Kabila, en dépit des immenses réserves minières dont regorge le pays, est sans excuse, comparé aux autres pays de la région disposant de maigres ressources, mais devenus de « bons élèves » en matière de gouvernance. Le Congo est systématiquement parmi les derniers des classements en matière de pauvreté (178ème sur 183 - pays classement Banque mondiale, 185ème sur 185 pays -) et de corruption (164 sur 179 pays). Les richesses nationales sont dilapidées outrageusement. Le régime a par ailleurs conclu un méga contrat de 10 milliards de dollars qui prévoyaient la construction des infrastructures en échange de la livraison de minerais congolais à Pékin. Le contrat fut un flop monumental dont on ne retient, en parcourant le pays, que quelques routes et bâtiments mal faits et des chantiers inachevés. Une corruption gigantesque est passée par là, mais ce n’est pas la question du voyage du Président français au Congo. Juste pour rappeler qu’il se rend dans un des rares pays où la corruption est passée du stade de la honte nationale à celui d’obstacle insurmontable au développement. Selon l’économiste Oasis Kodila Tedika, 55% des recettes destinées au trésor public sont happées par la corruption. Il est assez évident qu’on puisse garder ses distances vis-à-vis d’un tel régime pour une France dont les dirigeants, tombés dans le piège de la françafrique, ont été éclaboussés par des scandales retentissants.

Sur le plan social, le régime, à ses débuts, a suscité des espoirs légitimes : des fonctionnaires payés, des infrastructures de base, des écoles, des hôpitaux ; la lutte contre les pandémies (malaria, sida,…), la malnutrition. Dix ans après, il n’en est rien. Les salaires dans la fonction publique sont, non seulement risibles, mais souvent impayés. Le fonctionnaire perçoit environ 50 dollars par mois. Le militaire, pourtant en guerre, perçoit environ 45 dollars (quand il est payé, puisque sa maigre solde est souvent détournée, ce qui l’oblige à se rabattre sur la population pour survivre). Les enseignants sont à la charge des parents.

Sur le plan de la sécurité et de la défense, le pays baigne dans l’insécurité et la confusion. En guerre depuis 1996, le Congo peine à se doter de moyens de défense efficaces. Tout ce que les Congolais retiennent du régime, ce sont les humiliations et les déroutes militaires notamment dans le Kivu et les vaines tentatives des casques bleus qui finissent, eux aussi, par déserter le champ de bataille et s’enfuir en laissant la population à la merci des groupes armées qui se livre par la suite aux massacres. Le drame c’est que dans la fuite des uns et des autres, on abandonne de grosses quantités d’armes et de munitions, y compris des chars d’assaut aux « forces négatives », les mettant en situation de relancer les hostilités à tout moment. 25 tonnes d’armements ont été abandonnées à Bunagana aux mutins du M23. Une « pratique » récurrente qui alimente le flou structurel dans un pays où, finalement, on ne sait vraiment qui est ennemi de qui et contre qui la nation se bat.

Pour le peuple congolais, l’ennemi juré c’est le régime rwandais qui menace l’intégrité du territoire. Mais après des années de négociations, de trahisons et de révélations, il s’avère que Joseph Kabila et Paul Kagamé sont plutôt « amis »[3], en dépit des hostilités entretenues entre leurs populations et leurs armées respectives. Une complicité qui se traduit par l’installation des agents rwandais à des postes de responsabilité dans l’armée et l’administration. On a pu penser un moment que François Hollande ne devrait pas se rendre à Kinshasa pour éviter de froisser le Rwanda avec qui Paris entretient des relations difficile. Il n’en sera rien parce que les Rwandais, il les trouvera à Kinshasa. Ils sont au cœur du régime de Joseph Kabila, ce qui est plutôt rassurant sur le plan diplomatique, du côté de Paris, mais pesant dans l’opinion congolaise. D’où des préoccupations en matière de sécurité, cette situation confuse venant s’ajouter à la crise politique et aux affrontements armés dans le Kivu. Il a été question, à un moment, de délocaliser le sommet vers un pays à peu près sûr.

Sur le plan politique, l’espoir d’un changement par des moyens démocratiques n’est plus de mise. La répression menée depuis novembre 2011 pour garantir le maintien du Président sortant au pouvoir se poursuit. Les opposants proches de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi sont l’objet d’arrestations et d’agressions parfois physiques. L’un d’eux, le député Eugène Diomi Ndongala, est porté disparu depuis le 27 juin et serait, selon ses avocats, illégalement détenu dans les locaux de l’ANR (service de renseignement). Le régime fait, depuis, courir une rumeur scabreuse sur sa personne en l’accusant de viol. Ses proches redoutent qu’il subisse le même sort que celui des militants des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidel Bazana[4] assassinés par un commando de policiers (bataillon Simba) aux ordres d’un très proche du Président, le Général John Numbi, un « intouchable » que la justice n’arrive même pas à inquiéter. Aux dernières nouvelles, on apprend que le député Diomi Ndongala serait décédé et que ses proches sollicitent l’aide de la France, notamment, pour que le régime concède à restituer la dépouille à sa famille.

Le sommet de la francophonie va donc se tenir dans un pays où règne un climat politique et sécuritaire exécrable. Madame Yamina Benguigui, Secrétaire d’Etat à la francophonie et très impliquée dans la tenue du sommet à Kinshasa, malgré la réprobation de l’opposition et des ONG, a subi des menaces de morts. Personne ne sait s’il faut les prendre au sérieux, mais du sang français a déjà coulé dans ce pays, et pas de n’importe qui[5].

A la lumière de ce tableau, il était hautement souhaitable que la France s’engage aux côtés du peuple congolais pour l’aider à pousser le régime de Joseph Kabila vers la sortie. Pas nécessairement en envoyant des troupes comme en Côte d’Ivoire, mais en prenant ouvertement position pour le changement. Aller adouber un tel régime revient à prolonger inutilement l’agonie d’un peuple sachant que les intérêts légitimes de la France seraient de toute façon préservés, voire bonifiés, en cas d’arrivée au pouvoir à Kinshasa des dirigeants acquis à la démocratie. Les Occidentaux ont traité avec le régime d’apartheid en Afrique du Sud mais réalisent des affaires bien meilleures aujourd’hui avec les dirigeants issus des luttes de Nelson Mandela. En réalité, le cynisme de la realpolitik n’est pas une fatalité. En fin de compte, on réalise qu’il y a toujours plus à gagner dans un système démocratique, où le respect des droits de l’Homme est garanti et où les dirigeants s’efforcent d’assurer une redistribution juste des richesses du pays au profit de leurs populations.

Boniface MUSAVULI

[1] La « logique françafrique » peut être définie comme un cynisme assumé des dirigeants français dans leurs relations avec les régimes du Continent Noir, y compris les plus logiquement infréquentables. L’adverbe « logiquement » renvoie aux valeurs de démocratie et des droits de l’Homme toujours prônées par la France, comme sur le dossier syrien, mais passées sous silence dans les relations des politiques français avec les régimes africains.

[2] Et si les autorités congolaises, avant de dire n’importe quoi, commençaient par payer et nourrir correctement leurs soldats et les dotaient d’un commandement efficace ? Et si elles payaient correctement leurs fonctionnaires et s’occupaient de leurs populations avant de vociférer des âneries dans les médias ?

[3] Début août, au sommet de Kampala, Joseph Kabila s’est affiché de manière trop conviviale avec les dirigeants rwandais et ougandais (Kagamé et Museveni). Des images de complicité difficile à expliquer dans les milieux congolais pour un Président qui dit son pays agressé.

[4] Le 01 juin 2010, Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana sont aperçus pour la dernière fois en vie au siège de l’Inspection générale de la police où ils avaient été convoqués par l’inspecteur divisionnaire en chef, John Numbi. Le lendemain, le corps sans vie de Floribert Chebeya est retrouvé dans une rue de la capitale. Son compagnon d’infortune, Fidèle Bazana, n’a jamais été revu. Le principal suspect, John Numbi, un proche du Président ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire malgré plusieurs indices et des témoignages accablants. Floribert Chebeya enquêtait sur une série de massacres perpétrés par le régime dans la Province du Bas-Congo durant la répression contre les adeptes du mouvement politico-culturel « Bundu dia Kongo ».

[5] L'ambassadeur de France Philippe Bernard a été tué le 28 janvier 1993 dans les locaux de l'ambassade, officiellement d'une balle perdue.
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GRAND DEBAT
RDC : Rébellion(s) ou Libération ?
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Les militaires congolais rejoignent-ils enfin le camp de la résistance ?
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Ce Samedi 8 Septembre 2012 A 21H (heure de Kinshasa)
La Radio TV Bendele recevra le Général JOHN TSHIBANGU
et l’un des représentants de son mouvement . ____________________________________________________


Un rendez-vous à ne pas manquer et à suivre sur
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RDC : Investiture de TSHISEKEDI, fixée le 14 Octobre 2012
09/09/2012 07:01:00

Etienne TSHISEKDI - Président national de l'UDPS

« Il n’est pas sérieux (Joseph Kabila) », c’est ce qui se disent dans toutes les chancelleries de Kinshasa. Depuis la révélation faite par Kigali sur les accords secrets avec Kinshasa, la version du gouvernement congolais sur la guerre à l’Est n’est plus prise au sérieux. Ils réfléchissent maintenant sur « l’après Kabila ». Des préparatifs sont signalés dans quelques coins de Kinshasa sur « l’investiture du Président de la République, le Dr Etienne Tshisekedi » fixée le 14 octobre 2012.

« Le système imposé par ce groupe (Bilderberg, commission Trilatéral…) n’est qu’au service des Etats Puissants, les hommes ne sont que des puces qu’on utilise et qu’on peut détruire à tout moment en cas d’inutilité. Coincés ils réfléchissent maintenant sur « l’après Kabila ». « Il n’est plus avantagé de continuer à défendre un régime politique qui est de nature éphémère et qui va bientôt disparaitre », disent – ils.

« Il n’est pas sérieux (Joseph Kabila) », c’est ce qui se disent dans toutes les chancelleries de Kinshasa. Depuis la révélation faite par Kigali sur les accords secrets avec Kinshasa, la version du gouvernement congolais sur la guerre à l’Est n’est plus prise au sérieux. Beaucoup commence même à faire des clins d’œil à Limete. Il y a risque qu’on assiste à un rebondissement dans les heures qui viennent, le quartier présidentiel à Limete devient de plus en plus fréquenté par des diplomates, une véritable ruée vers 10ème rue.

A Kinshasa, l’opinion publique pense que l’échec de Kampala II vient de signer « l’acte de décès » du gouvernement de Kingakati, on ne voit pas comment il s’en sortirait sans ses ailes. Des jeunes dans certains états major des partis politiques et associations à Kinhasa, sont d’avis que l’heure est venue de changer le système. Des préparatifs sont signalés dans quelques coins de Kinshasa sur « l’investiture du Président de la République, le Dr Etienne Tshisekedi » fixée le 14 octobre 2012, « Jour » dédié à la Jeunesse Zaïroise (congolaise).

Yves Kongolo
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