Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposition

Comme son nom l'indique, on discute de tout ici mais dans le respect et les règles du forum.
Ilunga
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Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

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http://www.agoravox.fr/actualites/inter ... -le-120098





N’allez pas au Congo, Monsieur le Président


Si le Président français se rend en Syrie, en Iran ou en Corée du Nord, il provoquerait un scandale international. Aller serrer la main des dirigeants dont la réputation est aussi mauvaise en matière des droits de l’Homme reviendrait à cautionner des pratiques qui sont aux antipodes des valeurs prônées par la France et sur lesquelles se structure la société française.


Il existe un pays bien pire et dans lequel, malheureusement, le Président François Hollande va probablement se rendre, en octobre prochain. La très mal nommée République Démocratique du Congo est actuellement entre les mains des dirigeants parmi les pires au monde en matière des droits de l’Homme. Ce qui n’a pas empêché l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) d’y programmer la tenue de son 14ème sommet malgré les protestations des ONG, de l’opposition congolaise et des victimes du régime brutal de Joseph Kabila.

On comprend que la France puisse participer aux sommets de la francophonie, où qu’ils se tiennent. Mais le Président français n’est pas obligé de se rendre dans n’importe quel pays. Il a été élu sur un ensemble de valeurs qui doivent prévaloir sur toute autre considération y compris en matière de politique extérieure. La présence du Président français à Kinshasa serait inévitablement le signe du soutien de la France au régime répressif de Joseph Kabila.

Ce régime est l’aboutissement de la campagne militaire la plus meurtrière au monde. Les principaux décideurs politiques du pays, dont le Président Kabila, sont en effet issus des deux guerres du Congo (1996, 1998) qui ont la particularité d’avoir été la plus grande saignée humaine depuis la seconde guerre mondiale. Plus de six millions de morts ! Les auteurs de ces atrocités sont aujourd’hui à des postes de responsabilité d’Etat et bénéficient d’une impunité totale.

La nature des crimes dont ils se sont rendus coupables est pourtant suffisamment grave pour que la France se montrât aussi ferme qu’elle le fit dans d’autres conflits (ex-Yougoslavie). De nombreux rapports ont retenu le terme de génocide[1] pour qualifier certains massacres. Si cela revient à trop demander à la France d’engager des poursuites contre les auteurs de ces exactions, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elle prenne ses distances vis-à-vis des dirigeants d’un pays qui se conduisent de manière aussi effroyable.

La liste de ces dirigeants qui ressort des rapports d’ONG et des agences des Nations Unies est tellement longue qu’on ne peut la présenter dans un article aussi court. Par le jeu du hasard, on peut tirer un nom : l’homme qui va assurer la sécurité du Président Hollande durant son séjour à Kinshasa, le général Charles Bisengimana, Inspecteur général de la police. Son nom est cité en gras dans un rapport sur des crimes commis dans l’Est du pays, plus précisément dans le secteur de Mugunga, non loin de la ville meurtrie de Goma. Dans son rapport de janvier 1999[2], l’organisme canadien Droits et démocratie souligne son rôle personnel dans la réalisation des assassinats de masse et d’autres crimes imprescriptibles, puisque relevant de l’article 7 du statut de Rome instituant la Cour pénale internationale.[3]

Il est, par ailleurs, à la tête d’une police qui a tiré sur la population dans les rues de Kinshasa en novembre dernier au cours de la répression[4] menée par le régime de Joseph Kabila contre l’opposition pour assurer son maintien au pouvoir après un hold-up électoral. Les policiers tiraient sur le moindre attroupement, même d’enfants. Près de l’aéroport de N’Jili, ils ont massacré 18 militants de l’UDPS[5] qui manifestaient à mains nues. Les images du carnage, publiées sur le site de la Démocratie Chrétienne (DC), un parti d’opposition, sont insoutenables[6],[7],[8]. Son Président, également porte-parole de l’opposition, Eugène Diomi Ndongala est actuellement porté disparu.

Au sujet de l’élection présidentielle de novembre dernier, les observateurs internationaux mandatés par l’Union européenne et la Fondation de l’ancien Président américain Jimmy Carter ont contesté les résultats officiels. L’Eglise catholique, sans doute l’institution la plus crédible du pays, a considéré que Joseph Kabila avait perdu ces élections[9]. Il s’est, malgré tout, maintenu au pouvoir par la force.

C’est donc un Président « illégitime » qui a massacré la population, comme en Syrie, pour se maintenir au pouvoir, que le Président Hollande va serrer dans ses bras en octobre prochain. Pour les victimes, les opposants et les militants des droits de l’Homme, ces images-là, de la France, sont annoncées pour être pénibles à voir.

Pour revenir sur le « patron » de la police nationale, il a accédé à ses fonctions en juin 2010 après que le régime a été obligé de suspendre son supérieur John Numbi Banza Tambo, impliqué dans l’assassinat, le 1er juin 2010, du militant des droits de l’Homme, Floribert Chebeya Bahizire, Président de la Voix des Sans Voix (ONG).

La victime avait été invitée à l’Inspection Générale de la Police à Kinshasa. Un guet-apens au cours duquel il a été capturé avec son chauffeur Fidèle Bazana Edadi et exécuté par étouffement, la tête enfermée dans un sac plastique. Selon les témoignages recueillis et révélés[10] par le réalisateur belge Thierry Michel, Floribert Chebeya, au cours de l’étouffement, avait agonisé pendant 25 minutes, plus longtemps que son chauffeur. Son corps a été retrouvé le lendemain dans une rue de la périphérie de Kinshasa, mais celui de son chauffeur reste, jusqu’à ce jour, introuvable. Selon les mêmes témoignages, l’ordre d’exécuter Floribert Chebeya avait été donné par la « haute hiérarchie ». En République Démocratique du Congo, la « haute hiérarchie » signifie Joseph Kabila[11].

Floribert Chebeya a été exécuté parce qu’il enquêtait sur les massacres perpétrés dans la Province du Bas-Congo durant la répression contre les adeptes du mouvement Bundu dia Kongo[12] en 2007 et 2008. Ces tueries avaient été commises par les unités de l’armée et de la police dirigées, justement, par le général John Numbi, (plus de 1.000 morts). Elles ont été dénoncées dans plusieurs rapports dont celui de l’ONG américaine Human Rights Watch[13] mais n’ont donné lieu à aucune poursuite. Floribert Chebeya voulait transmettre son rapport au roi des Belges Albert II à l’occasion de son passage à Kinshasa le 30 juin 2010 et, au besoin, porter l’affaire devant la Cour Pénale Internationale. Il a été sauvagement exécuté, ce qui a renforcé le climat de peur dans les rangs des militants des droits de l’Homme et de la population.

L’assassinat de Floribert Chebeya a donné lieu à un procès loufoque au cours duquel les accusés, tous membres de la police nationale, ricanaient entre eux[14]. Les familles des victimes ainsi que les témoins, qui auraient dû être protégées par les autorités, dans un Etat normal, ont été la cible de menaces et d’intimidations au point de devoir fuir le pays. Aujourd’hui, les veuves Chebeya et Bazana, avec leurs enfants, orphelins, vivent en exil (Canada, France). Un ressortissant camerounais, témoin privilégié, parce qu’il avait vu les deux victimes dans les locaux de l’Inspection Générale de la Police avant leur assassinat, a subi des menaces de la part des autorités. Il a été caché par les ONG au cours du procès mais a dû fuir le Congo en y abandonnant tous ses biens.

C’est que le Congo de Joseph Kabila baigne dans un climat d’impunité généralisée. D’ailleurs le principal commanditaire de l’assassinat de Floribert Chebeya, le général John Numbi, n’est même pas poursuivi. La Cour militaire de Kinshasa avait estimé qu’elle n’était pas compétente pour juger un « officier du rang de général ». Une décision qui rappelle celle de 2006 à Bukavu. Dans cette ville de l’Est du pays, le Tribunal militaire de garnison s’était déclaré incompétent pour juger le colonel Thierry Ilunga et l’ancien Vice-Gouverneur, Didace Kaningini Kyoto pour leur implication dans l’assassinat d’un autre militant des droits de l’Homme Pascal Kabungulu de l’ONG Héritiers de la Justice. La victime avait été abattue en présence de sa famille par des hommes en uniforme de l’armée nationale. Un procédé « officiel » pour faire passer clairement le message de la terreur.

Ainsi, en République Démocratique du Congo, il y a des « personnalités » qui assassinent ou commanditent des assassinats sans qu’elles ne puissent être passibles de poursuite devant les cours et tribunaux. Ces « hommes-là », au-dessus des lois, vont tout de même serrer la main du Président de la Patrie des droits de l’Homme, en octobre prochain.

Honnêtement, le Président Hollande n’est pas obligé de se rendre à Kinshasa. Le Congo, même s’il est considéré comme le plus grand pays francophone du monde (superficie-2.345.000 km² et population-70.000.000 ha) n’a jamais que très peu intéressé la France, contrairement à d’autres pays (Côte d’Ivoire). Et même si l’enjeu devrait être la langue française, le pays est tellement mal géré que les écoles où s’apprend le français sont dans un piteux état, quand elles existent. Ainsi l’écrasante majorité des Congolais ne parlent jamais français. Le poids de l’illettrisme est tel que presque tout le monde parle les langues nationales (lingala, swahili, kikongo, tshiluba). Dans les ONG internationales et les agences de l’ONU sur place on parle anglais. Le Président lui-même est anglophone et s’exprime péniblement en français. Il n’y a donc pas d’enjeu majeur pour justifier que le locataire de l’Elysée se laisse aller au cynisme de la realpolitik en se rendant à Kinshasa.

Les ONG se battent depuis des mois pour qu’il renonce à ce voyage. Elles ont même signalé qu’une partie des fonds destinés à l’organisation de ce sommet avait été détournée par les autorités. Eh oui ! Le Congo n’est pas seulement le pays des violences contre la population. Il bat les records en matière de corruption et figure systématiquement dans le peloton de tête des pays les plus corrompus du monde (168ème sur 182 pays)[15], mais aussi les plus pauvres selon l’indice de développement humain du PNUD[16], malgré ses immenses réserves minières[17].

Le Président Hollande va quand même s’y rendre. Heureusement, les images des politiques français aux côtés des dirigeants infréquentables ont la manie de disparaître. Celles de Mouammar Kadhafi avec Nicolas Sarkozy ont déjà disparu du site internet de l’Elysée. Celles de François Hollande avec Joseph Kabila disparaîtront également. Mais il aurait été préférable qu’elles n’eussent jamais existé.

Boniface MUSAVULI
Ilunga
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Exclusivité : Agression M23, Affaire Diomi, L’UDPS brise le silence !

http://www.congomikili.com/exclusivite- ... e-silence/
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http://www.congoindependant.com/article ... cleid=7421




De l’assassinat de Lumumba aux élections de 2011. Apprendre de nos échecs et de nos défaites (suite et fin)



Mbelu Babanya Kabudi. Photo CIC
«Un individu conscient et debout est plus dangereux que dix mille individus endormis et soumis» M. Gandhi

Pour mieux comprendre Patrice-Emery Lumumba, il est indispensable de le replacer dans le contexte de la lutte idéologique entre le capitalisme et le communisme ; le capitalisme étant la matrice consensuelle de l’impérialisme, du libéralisme et de la social-démocratie.

Dans ce contexte, toutes les tentatives d’alternatives à cette matrice consensuelle des idéologies politico-économiques occidentales étaient (et sont encore) combattues avec acharnement par les impérialistes ; l’Union Soviétique, en premier. En effet, « avec un tel ennemi, c’étaient non seulement les communistes américains, mais tous les partisans de changements radicaux, qui pouvaient être discrédités en tant que subversifs « non américains », en tant qu’agents de l’Union Soviétique. La Guerre Froide servit à supprimer toute dissidence. » (J.R. Pauwels, Le mythe de la bonne guerre. Les Etats-Unis et la deuxième guerre mondiale, Paris, Aden, 2005, p.326. Nous soulignons) Insistons. Dans ce contexte, « aucune conquête territoriale, aucune domination durable n’est possible sans l’action d’un appareil idéologique et répressif, contraignant, cohérent, efficace. » (J. Ziegler, La haine de l’Occident, Paris, Albin Michel,, 2008, p.208) Les créateurs et les inventeurs des think tanks le savent mieux que quiconque.

Les luttes d’émancipation du joug impérialiste et colonialiste se situent dans ce contexte. Emery-Patrice Lumumba, Nasser, Sékou Touré, Kwame Nkrumah (pour ne citer qu’eux) ont évolué dans ce contexte (en tant que partisans de changements radicaux) et ils ont payé de leur vie pour avoir proposé des issues viables. Il est intéressant de lire au même moment leurs textes pour comprendre. Et ces messieurs se rencontraient et savaient apprécier à leur juste valeur les contacts d’homme à homme.

Invité à Ibadan en 1959, Lumumba disait : « C’est une satisfaction pour moi de rencontrer ici plusieurs ministres africains, des hommes de lettres, des syndicalistes, des journalistes et des personnalités internationales, qui s’intéressent aux problèmes de l’Afrique. » Et il ajoutait : « C’est par ces contacts d’homme à homme, par des rencontres de ce genre que les élites africaines pourront se connaître et se rapprocher afin de réaliser cette union qui est indispensable pour la consolidation de l’unité africaine. » (« Africains, levons-nous ! » Discours de Patrice Lumumba, prononcé à Ibadan (Nigeria), 22 mars 1959, Editions Points, 2010. p.9.Ce discours est suivi dans la publication qu’en font les Editions Points de celui de Sékou Touré, prononcé face au général de Gaulle, à Conakry (Guinée), le 25 août 1958. Le ton reste pratiquement le même. Le désir d’émancipation des peuples africains du joug colonial y est maintenu et la solidarité africaine y est affirmée. )

Comme Kwame Nkrumah, Lumumba était convaincu que les objectifs des Africains étant fondamentalement les mêmes, ils ne pouvaient être réalisés que dans l’union, dans la solidarité africaine et non dans la division. Il disait dans ce même discours à Ibadan : « Ces divisions, sur lesquelles se sont toujours appuyées les puissances coloniales pour mieux asseoir leur domination, ont toujours contribué- et elles contribuent encore- au suicide de l’Afrique. » (Ibidem, p.10. Nous soulignons.) Pour n’avoir pas compris cela, les Pères des indépendances africaines n’ont pas su, pendant longtemps, conserver les attributs de la souveraineté politique et économique de leurs pays quelques jours, quelques mois ou quelques années après ces indépendances. Certaines questions posées par Kwame Nkrumah en 1963 lors du sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine peuvent être lues comme ayant joué un rôle prémonitoire. Il disait : « Si nous échouons à ce stade et si nous laissons s’écouler le temps qui doit permettre au néo-colonialisme de consolider sa position sur notre continent, quel sera le destin de nos combattants de libération ? »

Le sort réservé à Lumumba avant ce discours et celui que Nkrumah, Nasser et les autres ont subi après, en dit long : plusieurs ont été assassinés ; le 26 février 1966, Nkrumah est écarté du pouvoir par un coup d’état pendant qu’il est en voyage en Chine. Déjà en 1963, Nkrumah prévoyait, pour appuyer l’idée de l’unité africaine, le danger que pourraient constituer les frontières héritées de la colonisation. Dans le discours susmentionné, il disait : « C’est à peine s’il existe un seul Etat africain qui n’ait un problème de frontière avec les Etats limitrophes. Il serait inutile que je les énumère car ces problèmes vous sont déjà familiers. Mais que vos Excellences me permettent de suggérer que ce vestige fatal du colonialisme risque de nous entraîner dans des guerres intestines, au moment où notre expansion industrielle se déroule sans plan et sans coordination exactement comme il en est advenu en Europe. » Et il renchérissait en disant : « Tant que nous n’aurons pas réussi à mettre un terme à ce danger, par la compréhension mutuelle des questions fondamentales et par l’unité africaine qui rendra périmées er superflues les frontières actuelles, c’est en vain que nous aurons combattu pour l’indépendance. Seule l’unité africaine peut cicatriser cette plaie infectée des litiges frontaliers entre nos divers Etats. » (Nous soulignons)

Aux lendemains de nos indépendances, nos Pères n’ont pas réussi à créer des « Etats-Unis d’Afriques » ou des « Etats fédéraux Unis d’Afrique ». Les impérialistes et les néo-colonialistes en ont effectivement profité pour consolider leur modus operandi –diviser pour régner. Ce faisant, ils ont maintenu, jusqu’à ce jour, l’Afrique en morceaux, pour qu’elle serve au mieux les intérêts du capitalisme sauvage. Leur rhétorique sur la défense de la démocratie et des droits de l’homme cache de plus en plus mal leur acharnement pour l’expansion de ce capitalisme. Dans plusieurs pays africains, « les petites mains » du capital ont mis sur pied des réseaux transcontinentaux de prédation exploitant de manière éhontée les richesses du sol et du sous-sol.

Au sujet du Congo (RD), ce réseau a fonctionné sous Mobutu. Il s’est perfectionné sous les Kabila. Quand Mzee Kabila a voulu le briser en revisitant l’idéologie marxiste, en prônant le développement autocentré ayant le village comme principal point d’ancrage, les impérialistes et les néo-colonialistes l’ont assassiné en se servant de Paul Kagame et de Yoweri Museveni.

Il est important de comprendre comment l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila a partie liée avec le capitalisme. Bien qu’ayant emprunté beaucoup d’argent aux multinationales pour mener la guerre de l’AFDL, il a voulu, après le retournement des alliances avec Kigali et Kampala, déconnecter le Congo des circuits économiques dominants du Nord. Il a voulu le soustraire de l’emprise du néolibéralisme. (Lire à ce sujet C. Braeckman, Les nouveaux prédateurs. Politiques des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, 2005, pp.59-60 et 187.) La guerre du 02/08/1998 menée par le Rwanda, avec l’aide de ses parrains et du RCD participe de ce hold-up économique effectué en plusieurs étapes et auxquelles ont contribué les différentes rébellions fomentées à partir de ce petit pays voisin (jusqu’à ce jour).

Après l’assassinat de Mzee (le 16 janvier 2001), le crime profite à Joseph Kabila. Il lui succède et ouvre notre pays au néolibéralisme. Avec lui, nos terres sont vendues en morceaux comme carrés miniers ; nos matières premières sont bradées à vil prix et certaines sont vendues aux entre prises fictives des Iles Vierges Britanniques. Le produit de ces ventes est détourné. Il ne rentre pas dans la caisse commune. (Il est amusant d’entendre certains compatriotes comparé ce vendeur de nos terres et bradeurs de nos matières premières à Lumumba ! Celui-ci fut un patriote et un nationaliste proche du « communisme » entendu comme création collective du destin commun. Tandis que Joseph Kabila se situe faussement (politiquement) à gauche. Il est un « libéral » comme certains de ses parrains politiques et néolibéral économiquement. Ce n’est pas ses alliances contre-nature avec les partis lumumbistes de pacotille qui peut en faire un disciple de Lumumba.)

Les élections chaotiques de novembre et décembre 2011 ont participé de la neutralisation du suffrage universel par un conglomérat de fondamentalistes du marché néolibéral, des clients de la fraude, de la tricherie et du mensonge.
De toute cette histoire, plusieurs leçons peuvent être tirées. Il y a des questions essentielles pour lesquelles nous devrions lutter en permanence : la question de la terre et celle de l’unité de notre pays et de l’Afrique. L’instrumentalisation des pays voisins contre le nôtre est une tactique retardant l’unification de l’Afrique.
Savoir que les impérialistes travaillent à partir des archives sur les mêmes objectifs et en permanence, cela est très important. Cela nous éviterait le danger de croire dans leur rhétorique sur la démocratie et les droits de l’homme. Réécrire notre histoire en marge de celle qui se fait officiellement et la conserver dans nos propres archives pourrait contribuer à l’efficacité de notre lutte.

Insistons. Il est indispensable d’approfondir les questions pour lesquelles les Pères de nos indépendances politiques, de notre souveraineté politique et économique ont été assassinés. Il y prioritairement la question de la terre africaine. Nous devons savoir comment nous pouvons en être co-responsables avec les autres sans la maltraiter ni la vendre à vil prix au point de compromettre l’avenir des générations futures ?

Sur cette question, Evo Marales peut servir d’exemple aux gouvernants patriotes du Congo de demain. A sa prise de pouvoir en Bolivie, il a nationalisé les entreprises minières tout en acceptant de travailler avec « les étrangers » qui en étaient responsables aux conditions dictées par son gouvernement. « Devenu maître de ses richesses et souverain sur sa terre, le peuple bolivien doit construire un nation pluriethnique, démocratique et solidaire. Morales s’en est longuement expliqué lors de la séance d’ouverture de l’Assemblée constituante à Sucre, en août 2006. » (J. Ziegler, O. C. p. 251)

Penser la constitution de l’identité supranationale est un autre défi que nous avons à relever en travaillant au niveau de nos différentes sous-régions à l’intégration des Etats fédéraux de l’Afrique. L’échec de la construction de l’unité africaine à l’aube de nos indépendances a fragilisé toute l’Afrique et profité aux maîtres du monde, partisans de la politique du « diviser pour régner ». La cicatrisation des plaies ouvertes à la suite de cet échec passe par une éthique de responsabilité partagée tournée vers le passé et une éthique de la réconciliation tournée vers l’avenir.
Dans un monde soumis de plus en plus à un ordre multicentrique, des stratégies d’orientation géopolitique et géo-économique, doivent être mises su pied de façon que nous arrivions, ensemble en tant qu’africains, à renverser les rapports de force qui nous sont défavorables en travaillant davantage avec des Etats respectueux de la souveraineté politique et économique des autres Etats.

Au sujet de notre pays, le regroupement des partis politiques en de grands mouvements soucieux du changement radical néo-lumumbiste est important.
Le mouvement patriotique initié avec les élections de novembre et décembre 2011 devrait être porté à bout de bras par des patriotes combattants et résistants de façon qu’il se transmue en l’instauration d’un Etat de droit national garantissant la justice sociale, l’équité, la liberté et la sécurité. Ici, la grande ennemie, face aux forces de la mort, serait la résignation. Avec le hold-up électoral, les masses populaires impliquées dans ce mouvement ont perdu une bataille et non la lutte de la souveraineté. Celle-ci se poursuit. Elle doit être menée dans un va-et-vient permanent entre les minorités organisées et agissantes et nos masses populaires. Au Congo comme en Afrique. Ce va-et-vient ne peut pas être liés aux caprices des élites compradores congolais et/ou africains.

Pour durer dans cette lutte, il faut connaître le modus operandi des impérialistes et des néo-colonialistes est indispensable : ils travaillent sur le court, moyen et long terme. Ils ont un même objectif majeur : servir le capitalisme et/ou le néolibéralisme pour des profits exorbitants et à moindres frais sur fond d’une violence permanente. La rhétorique qu’ils entretiennent sur la démocratie et les droits de l’homme est mensongère. Ils se servent des médias et de l’école pour gagner les cœurs et les esprits à leur cause. D’où la nécessité d’un effort permanent de déformatage-reformatage des cœurs et des esprits congolais et africains.

Il y aurait encore beaucoup d’autres leçons à tirer de cette relecture de notre histoire commune. Mais les cœurs et les esprits déformatés-reformatés placés face à des situations concrètes sauront les analyser et s’orienter collectivement de manière à créer un vivre-ensemble « normal ». Les minorités organisées et agissantes ont un rôle de leadership collectif à jouer dans cette lutte pour notre souveraineté intégrale. Un lumumbisme revisité à partir du socialisme du 21 ème siècle tel qu’il est pratique en Amérique Latine peut constituer une bonne source d’inspiration pour notre devenir collectif. Les néo-lumumbistes ont du pain sur la planche.

Mbelu Babanya Kabudi
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Message par Ilunga »

Ecoutez ce grand débat ici : http://www.apareco-rdc.com/a-la-une/act ... ca-n1.html




FLASH !

Mme Annie Chebeya , l'APARECO et l'UDPS

sur la Radio Africa N°1

Pour écouter cliquez ICI:



Emission Le Grand Débat du Mardi 17 Juillet 2012 de 18H à 19H

Avec Francis LALOUPO

Invités :

- Mme Annie CHEBEYA

- Mme Candide OKEKE

(Directrice de cabinet du Président national de l’APARECO)

- Mr Edouard OLITO

( Président de UDPS France)

Thèmes :

Crise RDC-Rwanda/ Union Africaine

Situation à l’Est de la RDC

Sommet de la Francophonie

Affaire Chebeya/ Témoignage du Major Milambwe
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Fracture François Hollande et Kabila sur la Francophonie

http://www.congonumber1.com/v1/videos/?id=&a=2586
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Message par Ilunga »

http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2 ... abila.html




Sommet de la francophonie : bras de fer Hollande-Kabila


19/07/2012 à 10h:20 Par Jeune Afrique

Joseph Kabila paraît de plus en plus agacé par son homologue français, François Hollande. Celui-ci, on le sait, pose des conditions à sa venue au Sommet de la francophonie, en octobre, à Kinshasa.
François Hollande viendra-t-il en octobre à Kinshasa pour le Sommet de la francophonie ? La décision du nouveau locataire de l'Élysée serait conditionnée à une réforme de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui garantirait la transparence des futures élections provinciales, et au jugement des « vrais coupables » dans l'affaire Floribert Chebeya.
Le 7 juillet, lors d'une réunion de haut niveau dans la capitale, le chef de l'État congolais a confié à ses collaborateurs qu'il ne se sentait pas tenu d'obtempérer à ces demandes françaises. « De toute façon, j'ai la guerre à l'Est », a-t-il ajouté. Le conflit du Nord-Kivu pourrait lui servir de prétexte pour proposer un report du sommet... Signe de cette fermeté : le lendemain, le 8, le journaliste belge Thierry Michel, qui venait présenter son film sur l'affaire Chebeya, s'est fait refouler de l'aéroport de Kinshasa. Aussitôt, Paris a « regretté profondément » cette décision.

"Coup de bluff"

« La Francophonie, c'est surtout la France. Si le président français ne venait pas à Kinshasa, nous pourrions nous interroger sur l'opportunité du sommet », convient un haut responsable politique congolais proche de Kabila. Dans les milieux diplomatiques, on préfère plutôt parler de « bras de fer » et de « coup de bluff » entre Paris et Kinshasa. Avec un espoir : « Que les choses bougent en septembre. » C'est en tout cas ce qui est ressorti de l'entretien entre Abdou Diouf, secrétaire général de l'OIF, et Aubin Minaku, président de l'Assemblée nationale congolaise, le 11 juillet, à Bruxelles. Deux jours plus tôt, Abdou Diouf avait été reçu à l'Élysée par François Hollande. Qui a rappelé ses exigences pour envisager un déplacement à Kinshasa. « La balle est dans le camp congolais », conclut une source proche de ce dossier.
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http://www.congoindependant.com/article ... cleid=7424





Questions directes à Patrick Kanku




Un des cadres de la «Ligue des Jeunes» de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) pour le Benelux, Patrick Kanku, proche du secrétaire général Jacquemain Shabani, jette un regard sur l’évolution de la situation politique au Congo ainsi qu’au sein du parti cher à Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Il évoque aussi l’étrange affaire Diomi. Pour lui, «l’UDPS est le seul parti politique qui lutte pour la libération du Congo».

Nous nous acheminons lentement mais sûrement vers la ligne rouge à ne pas franchir. Il y aura un soulèvement populaire.

Vous êtes jeune. Quelle est la motivation qui vous a poussé à adhérer à l’UDPS ?

J’ai adhéré à l’UDPS parce que c’est, à mon avis, le seul parti politique qui est constant dans la lutte pour l’avènement d’un Etat de droit au Congo. L’UDPS est le seul parti politique qui lutte pour la libération du Congo.

Que répondez-vous à ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de signes de «démocratie» au sein de l’UDPS?

Si par «démocratie», vous voulez parler de débat interne, je vous dirai que la démocratie existe bel et bien au sein de notre parti.

Comment expliquez-vous la suspension du secrétaire général de votre parti, Jacquemain Shabani, sur «simple» décision du président Etienne Tshisekedi?

Le président Etienne Tshisekedi wa Mulumba a pris cette décision sur proposition de la Commission de discipline du parti. C’est une mesure conservatoire en attendant que la justice statue sur ce dossier. Je crois que le président va réhabiliter «Jacquemain» dans le cas où il serait «blanchi».

Si je comprends bien, l’UDPS a assigné son secrétaire général en justice…

C’est une question très délicate pour moi. Je ne trouve pas les mots adéquats pour vous répondre...

Que reproche-t-on à Shabani ?

Il lui est reproché d’avoir «détourné» une somme de trois cent mille dollars destinée à l’impression des cartes des membres. A ma connaissance, le secrétaire général Shabani a pu fournir des preuves attestant que ce montant a été versé sur le compte d’un imprimeur. Celui-ci l’a d’ailleurs confirmé. Je ne peux que regretter l’incohérence qui apparaît dans cette affaire. Tout le monde sait que l’UDPS n’a jamais reconnu l’appareil judiciaire de notre pays du fait de sa partialité et de son inféodation au pouvoir en place. J’ai du mal à comprendre que notre parti ait changé d’avis en saisissant ce même appareil judiciaire dans une affaire aussi délicate. Je considère que les faits reprochés à Jacquemain Shabani pouvaient être résolus au sein du parti. Notre parti s’est tiré une balle dans le pied en livrant un de ses «enfants» à une justice réputée inique.

Etes-vous entrain de sous-entendre qu’il y aurait des dissensions au sein de l’UDPS ?

Les dissensions existent dans toutes les formations politiques. Dans chaque parti, vous trouvez des «modérés», des «radicaux» etc. L’UDPS n’innove nullement en la matière. Je voudrais profiter de cette occasion pour lancer un appel. Je crois que le moment est venu pour l’UDPS de reconnaître tous les «courants» qui évoluent en son sein et d’organiser un débat.

Votre nom a été cité, le 7 février dernier, lors de l’interpellation mouvementée de Jacquemain Shabani au moment où il s’apprêtait à s’envoler pour l’Allemagne. Votre passeport a été trouvé dans ses effets. Que s’est-il passé exactement ?

Comme vous le savez, j’ai milité dans le groupe de pression «Bana Congo» ici en Belgique. Ce qui fait que je suis «indésirable» à notre ambassade à Bruxelles où je suis «fiché» comme activiste politique. Je ne peux même pas m’y rendre pour solliciter l’obtention d’un passeport. C’est ainsi que j’avais envoyé mon passeport à Kinshasa afin d’obtenir la prorogation de sa validité à la chancellerie du ministère des Affaires étrangères. Ayant appris que le secrétaire général de l’UDPS venait en Europe, j’ai demandé qu’on le lui remette. Voilà toute l’histoire ! Je peux vous assurer que mon cas est loin d’être unique en son genre. Nombre de nos compatriotes recourent très souvent à cette voie pour contourner l’arbitraire de nos missions diplomatiques.

Quid de «l’imperium» qui est au centre des proccupations de l’UDPS? Par quel moyen allez-vous l’obtenir ?

Pour le moment, notre parti se livre à une vaste campagne d’explication. Nous devons convaincre nos forces armées. Comme vous le savez, l’armée congolaise est infiltrée par des Rwandais, des Burundais et des Ougandais. Nous voulons amener nos «frères» militaires et policiers à se mettre derrière le président élu Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Le 23 juin dernier, Etienne Tshisekedi a pu sortir de chez lui pour assister à une messe célébrée en l’Eglise Notre Dame du Congo. Comment a-t-il pu sortir de chez lui alors qu’il se trouve en résidence surveillée de facto?

Le président Tshisekedi vit dans son propre pays. Il est libre d’aller et de venir malgré la présence des forces de sécurité.

Etes-vous entrain de dire qu’il est libre de ses mouvements ?

Je mentirai si je disais que le président de l’UDPS est libre à cent pour cent…

Comment expliquez-vous le silence de l’opposition pendant que le leader de cette même opposition ne jouit pas de toute sa liberté locomotrice ?

L’opposition fait ce qu’elle doit faire. Une chose est sûre : l’UDPS n’est pas aidée par la «communauté internationale».

Voulez-vous dire que la «communauté internationale» serait «contre» le président de l’UDPS ?

C’est une question qu’il faudrait poser à la communauté internationale...

Que répondez-vous aux acteurs internationaux qui allèguent qu’Etienne Tshisekedi développe un discours "peu rassurant"?

Peut-on dire qu’un homme politique ne rassure pas parce qu’il place l’intérêt national avant toute autre considération?

Il y a peu, un communiqué de l’UDPS faisait état des "menaces d’enlèvement" qui planeraient sur des cadres de votre parti. Qu’en est-il exactement ?

C’est tout à fait vrai ! Au moment où je vous parle, Freddy Pindi, le président national de la Ligue des jeunes est aux arrêts. Le secrétaire général adjoint Raymond Kahungu a voyagé pour Paris. Il a fallu que des éléments de la Monusco l’escortent jusqu’à la passerelle de l’avion. Sans bagages.

Le secrétaire général adjoint de l’UDPS a donc pris le chemin de l’exil…

Absolument pas ! Il est venu en mission pour le parti. Nous avons été, début juin, à la Cour pénale internationale à La Haye afin de déposer une plainte de l’UDPS.

Plainte contre qui ?

L’UDPS a déposé plainte contre l’«ancien président» Joseph Kabila

Le président de la Démocratie chrétienne, Eugène Diomi Ndongala, est arrêté. Selon vous - et sans parti pris -, que lui reproche-t-on ?

Le président Diomi fait l’objet d’une cabale. Cette cabale est montée par un groupe composé de Joseph Kabila et sa bande. Je tiens à vous dire que la société congolaise sera constamment en danger aussi longtemps que ce «groupe» ne sera pas neutralisé. On l’a vu avec l’assassinat d’Armand Tungulu, de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana. Ce groupe s’est arrogé le droit de vie et de mort sur la population congolaise.

Le procureur général de la République a déclaré que Diomi était suspecté de «viol» sur deux jeunes filles mineures…

C’est le même procureur général de la République qui a prétendu en octobre 2010 que Tungulu s’était pendu dans sa cellule. Qui pourrait croire à des telles balivernes? A travers Diomi, c’est Etienne Tshisekedi qui est ciblé. L’objectif est d’isoler le président de l’UDPS. J’ai parlé avec le président Diomi au téléphone. C’était le mercredi 27 juin à 13h55. Il m’a dit ces mots : «Ces gens veulent me faire porter le chapeau selon lequel j’ai eu de rapports sexuels avec des filles de 14 ans. Or, je ne connais pas les jeunes filles dont question». Il me dira par la suite que c’est ce mercredi 27 juin que les organisations politiques et sociales regroupées au sein de la MPP (Majorité présidentielle populaire) allaient parapher la charte de ce cartel qui soutient Etienne Tshisekedi. Notre conversation a été interrompue après 2 minutes. J’ai tenté de le rappeler sans succès. Je tiens à vous rappeler que la messe du 23 juin a été initiée par Eugène Diomi…

Quid du communiqué conjoint signé récemment à Paris scellant une sorte d’"entente" entre l’Apareco, l’UDPS et l’ARP (Alliance des résistants patriotes) ?

Personnellement, j’étais contre cette «entente».

Selon Félix Tshisekedi, le président de l ‘UDPS avait donné son «aval»…

Je ne voudrais pas contraindre Félix Tshisekedi. C’est depuis 1982 que l’UDPS lutte pour l’instauration de l’Etat de droit. Je n’ai pas vu Monsieur Ngbanda faire la même chose en plaidant pour l’avènement de l’Etat de droit. En février 1992, nos militants avaient marché. Beaucoup ont été tués. Notre parti a organisé plusieurs manifestations au pays. J’attends toujours de voir les actions menées sur le terrain par l’Apareco et l’ARP. En fait, la position du parti est celle qui a été exprimée en son temps par le secrétaire général de l’UDPS. L’UDPS cherche à promouvoir un véritablement Changement et non un système qui se limite à dire «ôtes-toi de là que je m’y mette !».

En votre qualité de cadre de la Ligue des jeunes de l’UDPS, quelle est votre lecture de la guerre qui se déroule au Nord Kivu?

Mon opinion est celle-ci : C’est Hyppolite Kanambe, alias Joseph Kabila, qui est à la base de cette situation de déstabilisation. Pour moi, cet homme est chargé d’une «mission». A preuve, son silence pendant que des Congolais meurent sous les balles des mutins et des familles errent et restent exposées aux intempéries.

Quelle est la nature de cette «mission» ?

Kabila travaille pour le compte de Paul Kagame. Vous le savez autant que moi que le chef d’Etat rwandais n’a jamais fait mystère de sa volonté de faire main basse sur les provinces du Kivu.

Comment expliquez-vous l’indolence qu’affiche la population congolaise ?

Je ne suis pas un devin. Mais je peux vous dire que nous nous acheminons lentement mais sûrement vers la ligne rouge à ne pas franchir. Il y aura un soulèvement populaire. L’avenir est incertain. La communauté internationale tente de nous endormir en «découvrant» maintenant que le Rwanda soutient les mutins du M23. Et pourtant, c’est depuis 1997 que le Rwanda a agressé le territoire zaïro-congolais à travers l’AFDL et le RCD. Il est clair que la communauté internationale est de connivence avec les ennemis du Congo.

Qu’en est-il de la part de responsabilité des Congolais? Ne pensez-vous pas que Kagame et Kabila ne peuvent rien faire au Congo sans la complicité des filles et fils du pays ?

Absolument ! C’est pour cette raison que nous désignons sous l’appellation de «collabos» tous ceux qui entourent Kabila de leur collaboration. Ils collaborent avec celui et ceux qui tuent notre peuple. Le parti présidentiel, le PPRD, est une organisation politique dirigée depuis Kigali par les «services» de Kagame. J’appelle le peuple congolais à l’unité pour combattre les ennemis de notre nation. Aucun combat politique n’a été remporté dans la désunion.

Propos recueillis par Baudouin Amba Wetshi
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Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

Kinshasa, sit-in des étudiants pour la libération de Diomi Dongala

http://www.congomikili.com/kinshasa-sit ... i-dongala/
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Message par Ilunga »

Le pouvoir de Kabila pousse t-il les opposants politiques á l'exil forcé?

http://www.youtube.com/watch?v=uo3Zr7M6VnA
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Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

http://www.lejdd.fr/International/Afriq ... nde-533189





International | Afrique | 21 juillet 2012 | Mise à jour le 22 juillet 2012

Le sommet de la Francophonie sans Hollande?

Un sommet de la francophonie pourrait-il avoir lieu sans la présence d'un président français? C'est ce qui pourrait arriver à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), où doit se dérouler la prochaine réunion en octobre prochain.

Paru dans leJDD


Ce serait un coup d’éclat de portée internationale. C’est à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), que doit se tenir le 14e Sommet de la francophonie, du 12 au 14 octobre prochain. La RDC (68 millions d’habitants), pays le plus peuplé de la francophonie (plus de 220 millions de personnes). Coup de bluff ou signe d’un vrai bras de fer entre les autorités françaises et congolaises? Paris laisse en tout cas planer la menace d’un boycott de la rencontre de la part de François Hollande. Un Sommet de la francophonie sans le président de la République française, ce serait une première et un camouflet sans précédent pour le président de la RDC, Joseph Kabila…

Signe que les relations ne sont pas au beau fixe entre Paris et Kinshasa, la ministre déléguée chargée de la Francophonie part mercredi 25 juillet pour une visite de trois jours en RDC. Durant son séjour, Yamina Benguigui rencontrera le président Kabila, le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, le ministre des Affaires étrangères (qui a été préalablement reçu à Paris), les présidents du Sénat et de l’Assemblée. Mais aussi l’archevêque de Kinshasa, des personnalités de la société civile, des responsables d’associations et des personnalités de l’opposition… "L’objectif est de réaliser des entretiens approfondis", précise le cabinet de la ministre, qui reconnaît que le contexte actuel en RDC est particulier.

La nouvelle politique française en direction de l’Afrique
Yamina Benguigui effectuera cette mission à la demande expresse de François Hollande, à qui elle remettra son rapport dès le 31 juillet. "À l’heure qu’il est, rien n’est exclu quant à la participation ou pas du Président, estime-t-on à l’Élysée. Il existe désormais une nouvelle politique en direction de l’Afrique voulue par le président de la République, qui est caractérisée par trois priorités : le respect de la démocratie et des règles de gouvernance, la promotion de la croissance économique, la promotion de la paix et de la stabilité…"

Des conditions impossibles à remplir pour la RDC d’ici à quelques mois quand on sait dans quel cadre se sont déroulées les dernières élections présidentielle et législatives en novembre dernier : confusion, opacité, bureaux de vote fictifs, violences parfois meurtrières… Cet hiver, le Centre Carter, ONG américaine du nom de l’ancien président démocrate, avait estimé que les résultats des élections législatives "manquaient de crédibilité, comme pour l’élection présidentielle". La mission d’observation de l’Union européenne avait, elle aussi, dénoncé de multiples irrégularités.

Autre sujet de préoccupation, la poursuite des combats très violents dans la province du Kivu, à l’est du pays. Au final, si l’absence de François Hollande semble peu probable, cette seule hypothèse froisse un peu plus les autorités congolaises, déjà contrariées par les hésitations du Premier ministre belge, Elio Di Rupo, qui n’a, lui non plus, pas encore confirmé sa participation au sommet de Kinshasa.

Alexandre Duyck - Le Journal du Dimanche
samedi 21 juillet 2012
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