La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
commandant karl-i-bond says:
juillet 10, 2012 at 11:14
United Kingdom
Tata oyo kombo na ye EL MEMEYI MURANGWA,afandaka na texas,je crois na dallas ou houston.
ngounda na ye abuaka en tant que congolais tutsi,rescape ya massacre oyo basalaki ba tutsi na 1998 na kisasa.
Na combat toyebi ye malamo,azali ye moko te.bazali misato babundelaka cause ya ba rwandophones natif du congo a travers le monde.
ezali ye tata oyo EL MEMEYI MURANGWA,ya mibale ezali DOCTEUR ANTOINETTE KANKINDI(mushaki pager),ya misato ezali mama moko na kombo ya ROSE NYIRARUKUNDO tango mosusu babengaka ye ROSE MAPENDO.
bino puisque bolingaka jamais ko etudier modus operandi ya b’adversaires na bino,yango bozali ko perdre ba batailles pamba pamba.ezala bataille sur terrain,ou bataille diplomatique,bozali ko perdre nionso.
soki obeti na google kombo ya ROSE MAPENDO,vous allez voir qu’elle etait recu a la maison blanche en 2004 par LAURA BUSH la femme de george bush,l’ancien president americain.
akendeki kuna pona ko plaider causes ya ba tutsi oyo babotama na congo..na moment yango biso ba congolais tozali kolala pongi to kofingana entre nous na ba marches pe na internet,bango bazali ko mener ba batailles na niveau mosusu.
bakotisa ba dossiers kilikili na union europeenne.
congolese support group ya okito tongomo muana ya ba juifs eyebi makambo oyo nionso.
juillet 10, 2012 at 11:14
United Kingdom
Tata oyo kombo na ye EL MEMEYI MURANGWA,afandaka na texas,je crois na dallas ou houston.
ngounda na ye abuaka en tant que congolais tutsi,rescape ya massacre oyo basalaki ba tutsi na 1998 na kisasa.
Na combat toyebi ye malamo,azali ye moko te.bazali misato babundelaka cause ya ba rwandophones natif du congo a travers le monde.
ezali ye tata oyo EL MEMEYI MURANGWA,ya mibale ezali DOCTEUR ANTOINETTE KANKINDI(mushaki pager),ya misato ezali mama moko na kombo ya ROSE NYIRARUKUNDO tango mosusu babengaka ye ROSE MAPENDO.
bino puisque bolingaka jamais ko etudier modus operandi ya b’adversaires na bino,yango bozali ko perdre ba batailles pamba pamba.ezala bataille sur terrain,ou bataille diplomatique,bozali ko perdre nionso.
soki obeti na google kombo ya ROSE MAPENDO,vous allez voir qu’elle etait recu a la maison blanche en 2004 par LAURA BUSH la femme de george bush,l’ancien president americain.
akendeki kuna pona ko plaider causes ya ba tutsi oyo babotama na congo..na moment yango biso ba congolais tozali kolala pongi to kofingana entre nous na ba marches pe na internet,bango bazali ko mener ba batailles na niveau mosusu.
bakotisa ba dossiers kilikili na union europeenne.
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
kie kie kie kie kie kie...La phrase du jour...Ce Didier ETUMBA est un vrai comique...
« On insiste peut- être sur quelques petits problèmes que l’un ou l’autre bataillon de l’armée congolaise a rencontrés à Bunagana, Ntamugenga ou Runyoni mais on oublie que les FARDC sont en train de démanteler les mutins », a ajouté le chef d’Etat-major de l’armée congolaise, Didier Etumba.
« On insiste peut- être sur quelques petits problèmes que l’un ou l’autre bataillon de l’armée congolaise a rencontrés à Bunagana, Ntamugenga ou Runyoni mais on oublie que les FARDC sont en train de démanteler les mutins », a ajouté le chef d’Etat-major de l’armée congolaise, Didier Etumba.
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
Etumba est un general d'operette. Ba keyi pe kopesa ye kombo ya Etumba, azo defendre honneur ya nom naye tein. Mauviette moko boye. General ya solo solo ako sala hyppolite Kanambe coup d'etat parce que Kanambe aza poti na kati ya lisu, il doit etre ejecte. c'est pas pour rien que Kanambe ne l'a pas encore liquide parce qu'il sait que ce dernier ne represente nullement un danger pour ses interets. Mbuza Mabe qui fut un veritable guerrier s'est fait empoisonner.
Par @Valentin Mateta : Contrairement à ce que racontent les péroquets qui sont à Kinshasa, ici à Goma, la garde présidentielle de Joseph KABILA et la police nationale empêchent paradoxalement la population de se réunir afin d'organiser la défense de la patrie.
A ce sujet, j'ai reçu personnellement des ménaces de la part des autorités civiles et militaires de Goma. C'est honteux! Joseph KABILA doit partir !!!!
Par @Valentin Mateta : Contrairement à ce que racontent les péroquets qui sont à Kinshasa, ici à Goma, la garde présidentielle de Joseph KABILA et la police nationale empêchent paradoxalement la population de se réunir afin d'organiser la défense de la patrie.
A ce sujet, j'ai reçu personnellement des ménaces de la part des autorités civiles et militaires de Goma. C'est honteux! Joseph KABILA doit partir !!!!
En regardant les joueurs a vocation offensive de Manchester City , on se croirait sur la playstation
Le printemps etait arabe mais l'hiver sera islamistes
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
Une preuve supplémentaire de la trahison des "mangecrates" avachis à Kinshsa :
http://www.ingeta.com/la-trahison-du-po ... e-precise/
La Trahison du pouvoir central se précise
ingetaJuly 10, 2012Politique & société, TribuneNo Comments
Les nouvelles du Front de l’Est par Jean-Jacques Wondo, analyste politique.
Chers congolais,
Nos sources militaires au front dans le Nord-Kivu me chargent d’informer l’opinion nationale ce qui suit.
Suite aux combats qui ont permis aux mutins M23 appuyés par les troupes motorisées rwandaises d’occuper le territoire de Rutshuru, les FARDC sont toute de même parvenues à capturer quelques prisonniers rwandophonais.
La fouille de ces prisonniers a permis de découvrir que ces militaires, censés être coupés de tout contact officiel avec Kinshasa, étaient détenteurs de nouveaux billets de 5.000 FC lancés il y a à peine une semaine. Les enqêteurs des FARDC et de la Monusco, basés à Goma, ont été surpris de découvrir ces billets chez ces militaires venus du Rwanda alors que eux même à Goma n’en ont pas encore vu la couleur. Les prisonniers arrêtes ont afffirmé aux enquêteurs des FARDC et de la Monusco que ces billets de 5000 FC leur ont été remis au départ du Rwanda afin de leur permettre de subvenir à leurs besoins sur place au Congo. L’équipe d’investigation de la Monsuco dispose des photos de ces billets de 5000 FC trouvés chez les rebelles et prisonniers rwandais. Il n’est pas exclus que dans son prochain rapport d’enquête, elle les annexe comme preuves.
A ce jour, ces billets sont distribués progressivement dans quelques villes (d’importance économique) de la RDC mais ne sont pas encore en circulation sur l’ensemble du territoire national.
La question est de savoir qui a approvisionné ces mutins avec ces nouveaux billets à partir du Rwanda alors que l’ensemble des populations nationales congolaises n’en disposent pas encore? Il me semble qu’à ce stade de lancement de ces nouveaux billets, seul le circuit étatique officiel du régime est responsabe de l’approvisionnement des différentes parties du territoire national! Alors qui a approvisionné le Rwanda et les mutins M23 de ces nouveaux billets non encore disponibles dans l’ensemble du pays?
A chacun de tirer ses conclusions!
Quant à nous, c’est un indice de plus qui atteste de la collusion flagrante entre le gouvernement fantoche du régime Kabila (responsable de la distribution de nouvelles coupures à travers l’ensemble du pays) et les agresseurs du Congo. Ainsi, la première bataille à mener dans cette agression commence d’abord à mettre, sans préavis, hors d’état de nuire ceux qui font le lit de la destabilisation de la RDC à partir de Kinshasa. Ceux là qui ont amené à destructurer les FARDC et à les laisser une fois de plus sans munitions au front.
Ainsi cette sortie de réserve diplomatique du ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders, à l’endroit du gouvernement Matata est très éloquent en langage diplomatique:
“M. Reynders insiste également auprès des autorités congolaises afin qu’elles mettent tout en oeuvre pour que l’intervention des Forces armées de la RDC (FARDC) contre les mutins se fasse “de façon ordonnée et efficace“.
Qui dit ordonné, dans le langage diplomatique, pense à des contradictions internes, alors qu’efficace renvoie au manque de moyens à dégager pour faire correctement la guerre. Pourquoi le gouvernement agit-il de façon désordonnée? Des termes qui mettent à nu l’absence manifeste de volonté politique du régime en place de faire ce qu’il est en droit de faire pour garantir l’intégrité et la souveraineté nationale et assurer la sécurité des populations nationales. Voilà tout dit sur la réalité de ce régime.
Par ailleurs, s’agissant de la décision du M23 de se retirer de Rutshuru, il s’agit juste d’une manoeuvre de diversion temporaire, forçant les FARDC à une accalmie. Cela, aux fins de permettre au Rwanda de renforcer sese positions et de ravitailler ses unités combattantes des lignes avancées du front dans le but de poursuivre dans quelques jours leur progression. Une décision prise à la suite d’intenses pressions des deux émissaires de l’UE et des Etats-Unis, dépêchés à Gisenyi puis Goma, où ils ont eu tour à tour des entretiens avec James Kabarebe et Didier Etumba.
Comme vient de le confirmer la RFI qui dit que le retrait des rebelles de Rutshuru est remplacé par des policiers acquis à leur cause. Nous précisons davantage qu’il s’agit bien d’une partie des mutins rwandophones vêtus en tenue de policier qui sécurisent actuellement cette zone.
La situation à Goma reste très tendue ce matin et les jeunes congolais ont manifesté, faisant pression aux autorités locales de les armer pour ramener la guerre au Rwanda.
Nos sources FARDC nous renseignent que le Rwanda va faire pression sur le sommet de la CIRGL prévue demain à Addis-Abeba pour obtenir une part de lion dans un accord quasi unilatéral qu’il veut imposer à la RDC. Sachant que cet accord sera difficile à faire avaler au peuple congolais, il pourra dès lors faire prévaloir sa supériorité militaire sur le terrain et tenter une offensive vers la fin de semaine vers Goma. Surtout que la viste touristique des ministres de la défense et de l’intérieur de la RDC chez Kagame a reçu une fin de non recevoir!
Le Chef d’EMG des FARDC, resté à Goma, se trouve actuellement dans une impasse militaire et l’a avoué aux officiers généraux et supérieurs présents dans la zone d’opérations. A ce stade, les FARDC n’ont plus de solution militaire pour mettre fin à cette tragédie et nos contacts nous préviennent qu’il faut s’attendre à des jours plus sombres dans le prochains jours car le système de défense de la RDC s’est pratiquement écroulé.
Cherchez l’erreur ou la source de la trahison?
Le messager des combattants congolais (FARDC) du Front Est,
JJW
http://www.ingeta.com/la-trahison-du-po ... e-precise/
La Trahison du pouvoir central se précise
ingetaJuly 10, 2012Politique & société, TribuneNo Comments
Les nouvelles du Front de l’Est par Jean-Jacques Wondo, analyste politique.
Chers congolais,
Nos sources militaires au front dans le Nord-Kivu me chargent d’informer l’opinion nationale ce qui suit.
Suite aux combats qui ont permis aux mutins M23 appuyés par les troupes motorisées rwandaises d’occuper le territoire de Rutshuru, les FARDC sont toute de même parvenues à capturer quelques prisonniers rwandophonais.
La fouille de ces prisonniers a permis de découvrir que ces militaires, censés être coupés de tout contact officiel avec Kinshasa, étaient détenteurs de nouveaux billets de 5.000 FC lancés il y a à peine une semaine. Les enqêteurs des FARDC et de la Monusco, basés à Goma, ont été surpris de découvrir ces billets chez ces militaires venus du Rwanda alors que eux même à Goma n’en ont pas encore vu la couleur. Les prisonniers arrêtes ont afffirmé aux enquêteurs des FARDC et de la Monusco que ces billets de 5000 FC leur ont été remis au départ du Rwanda afin de leur permettre de subvenir à leurs besoins sur place au Congo. L’équipe d’investigation de la Monsuco dispose des photos de ces billets de 5000 FC trouvés chez les rebelles et prisonniers rwandais. Il n’est pas exclus que dans son prochain rapport d’enquête, elle les annexe comme preuves.
A ce jour, ces billets sont distribués progressivement dans quelques villes (d’importance économique) de la RDC mais ne sont pas encore en circulation sur l’ensemble du territoire national.
La question est de savoir qui a approvisionné ces mutins avec ces nouveaux billets à partir du Rwanda alors que l’ensemble des populations nationales congolaises n’en disposent pas encore? Il me semble qu’à ce stade de lancement de ces nouveaux billets, seul le circuit étatique officiel du régime est responsabe de l’approvisionnement des différentes parties du territoire national! Alors qui a approvisionné le Rwanda et les mutins M23 de ces nouveaux billets non encore disponibles dans l’ensemble du pays?
A chacun de tirer ses conclusions!
Quant à nous, c’est un indice de plus qui atteste de la collusion flagrante entre le gouvernement fantoche du régime Kabila (responsable de la distribution de nouvelles coupures à travers l’ensemble du pays) et les agresseurs du Congo. Ainsi, la première bataille à mener dans cette agression commence d’abord à mettre, sans préavis, hors d’état de nuire ceux qui font le lit de la destabilisation de la RDC à partir de Kinshasa. Ceux là qui ont amené à destructurer les FARDC et à les laisser une fois de plus sans munitions au front.
Ainsi cette sortie de réserve diplomatique du ministre belge des affaires étrangères, Didier Reynders, à l’endroit du gouvernement Matata est très éloquent en langage diplomatique:
“M. Reynders insiste également auprès des autorités congolaises afin qu’elles mettent tout en oeuvre pour que l’intervention des Forces armées de la RDC (FARDC) contre les mutins se fasse “de façon ordonnée et efficace“.
Qui dit ordonné, dans le langage diplomatique, pense à des contradictions internes, alors qu’efficace renvoie au manque de moyens à dégager pour faire correctement la guerre. Pourquoi le gouvernement agit-il de façon désordonnée? Des termes qui mettent à nu l’absence manifeste de volonté politique du régime en place de faire ce qu’il est en droit de faire pour garantir l’intégrité et la souveraineté nationale et assurer la sécurité des populations nationales. Voilà tout dit sur la réalité de ce régime.
Par ailleurs, s’agissant de la décision du M23 de se retirer de Rutshuru, il s’agit juste d’une manoeuvre de diversion temporaire, forçant les FARDC à une accalmie. Cela, aux fins de permettre au Rwanda de renforcer sese positions et de ravitailler ses unités combattantes des lignes avancées du front dans le but de poursuivre dans quelques jours leur progression. Une décision prise à la suite d’intenses pressions des deux émissaires de l’UE et des Etats-Unis, dépêchés à Gisenyi puis Goma, où ils ont eu tour à tour des entretiens avec James Kabarebe et Didier Etumba.
Comme vient de le confirmer la RFI qui dit que le retrait des rebelles de Rutshuru est remplacé par des policiers acquis à leur cause. Nous précisons davantage qu’il s’agit bien d’une partie des mutins rwandophones vêtus en tenue de policier qui sécurisent actuellement cette zone.
La situation à Goma reste très tendue ce matin et les jeunes congolais ont manifesté, faisant pression aux autorités locales de les armer pour ramener la guerre au Rwanda.
Nos sources FARDC nous renseignent que le Rwanda va faire pression sur le sommet de la CIRGL prévue demain à Addis-Abeba pour obtenir une part de lion dans un accord quasi unilatéral qu’il veut imposer à la RDC. Sachant que cet accord sera difficile à faire avaler au peuple congolais, il pourra dès lors faire prévaloir sa supériorité militaire sur le terrain et tenter une offensive vers la fin de semaine vers Goma. Surtout que la viste touristique des ministres de la défense et de l’intérieur de la RDC chez Kagame a reçu une fin de non recevoir!
Le Chef d’EMG des FARDC, resté à Goma, se trouve actuellement dans une impasse militaire et l’a avoué aux officiers généraux et supérieurs présents dans la zone d’opérations. A ce stade, les FARDC n’ont plus de solution militaire pour mettre fin à cette tragédie et nos contacts nous préviennent qu’il faut s’attendre à des jours plus sombres dans le prochains jours car le système de défense de la RDC s’est pratiquement écroulé.
Cherchez l’erreur ou la source de la trahison?
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
Al Jazeera livre les raisons de la débâcle des FARDC à Bunagana contre le M23.
http://www.youtube.com/watch?v=ilreYm-4 ... r_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=Zr7aZih2 ... r_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=NOwLpVv3 ... r_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=ilreYm-4 ... r_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=Zr7aZih2 ... r_embedded
http://www.youtube.com/watch?v=NOwLpVv3 ... r_embedded
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
jeanounou dit :
11 juillet, 2012 à 2:47
Ca alors! Ca joue au chat et la souris maintenant? Ceux-ci saisissent la ville aujourd’hui, puis se retirent le lendemain. Les autres fuient d’abord, pour se redeployer plus tard, qu’est-ce qui se passe au juste?
http://radiookapi.net/actualite/2012/07 ... /#comments
Nord-Kivu : les FARDC se redéployent à Kiwanja et Rutshuru-Centre
publié il y a 3 heures, 3 minutes, | Denière mise à jour le 11 juillet, 2012 à 2:49 | sous Actualité, La Une, Nord Kivu, Sécurité.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) se sont redéployées à Kiwanja et à Rutshuru-centre occupées par des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) le dimanche 8juillet. Un habitant de Kiwanja, joint au téléphone ce mercredi 11 juillet dans la matinée, témoigne que ce redéploiement a commencé le mardi 10 juillet dans la soirée. La même source indique que les policiers issus de ce mouvement présents dans ces deux cités après le retrait des rebelles ne sont plus visibles.
Un responsable du M23 confirme cette information, indiquant que les hommes de son mouvement se sont retirés de Rutshuru-centre depuis ce mercredi dans la matinée pour laisser place à l’armée régulière.
Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la cité de Bunagana le jeudi 5 juillet. Ils ont ensuite pris le contrôle de Rutshuru-centre, Kiwanja, Rubare, Ntamugenga, Tchengerero, Jomba paroisse, Kabaya et Kitagoma.
Ils se sont retirés de tous ces villages et localités le lundi 9 juillet, laissant la place à des policiers issus de leur mouvement.
Dans une déclaration à Radio Okapi, mardi 10 juillet, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a affirmé Kiwanja et Rutshuru-centre étaient déjà sous le contrôle des FARDC.
«Je peux vous confirmer qu’à Kiwanja comme Rutshuru, nos services sont déjà déployés, la police y est, l’armée y est. Parce que tout simplement lorsque les forces rebelles y sont arrivées, nos unités n’ont pas combattu. Elles ont seulement été aux abords du chef-lieu du territoire et, à l’heure qu’il est, tous les services sont en train de se réinstaller », a-t-il affirmé.
11 juillet, 2012 à 2:47
Ca alors! Ca joue au chat et la souris maintenant? Ceux-ci saisissent la ville aujourd’hui, puis se retirent le lendemain. Les autres fuient d’abord, pour se redeployer plus tard, qu’est-ce qui se passe au juste?
http://radiookapi.net/actualite/2012/07 ... /#comments
Nord-Kivu : les FARDC se redéployent à Kiwanja et Rutshuru-Centre
publié il y a 3 heures, 3 minutes, | Denière mise à jour le 11 juillet, 2012 à 2:49 | sous Actualité, La Une, Nord Kivu, Sécurité.
Les Forces armées de la RDC (FARDC) se sont redéployées à Kiwanja et à Rutshuru-centre occupées par des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) le dimanche 8juillet. Un habitant de Kiwanja, joint au téléphone ce mercredi 11 juillet dans la matinée, témoigne que ce redéploiement a commencé le mardi 10 juillet dans la soirée. La même source indique que les policiers issus de ce mouvement présents dans ces deux cités après le retrait des rebelles ne sont plus visibles.
Un responsable du M23 confirme cette information, indiquant que les hommes de son mouvement se sont retirés de Rutshuru-centre depuis ce mercredi dans la matinée pour laisser place à l’armée régulière.
Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la cité de Bunagana le jeudi 5 juillet. Ils ont ensuite pris le contrôle de Rutshuru-centre, Kiwanja, Rubare, Ntamugenga, Tchengerero, Jomba paroisse, Kabaya et Kitagoma.
Ils se sont retirés de tous ces villages et localités le lundi 9 juillet, laissant la place à des policiers issus de leur mouvement.
Dans une déclaration à Radio Okapi, mardi 10 juillet, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a affirmé Kiwanja et Rutshuru-centre étaient déjà sous le contrôle des FARDC.
«Je peux vous confirmer qu’à Kiwanja comme Rutshuru, nos services sont déjà déployés, la police y est, l’armée y est. Parce que tout simplement lorsque les forces rebelles y sont arrivées, nos unités n’ont pas combattu. Elles ont seulement été aux abords du chef-lieu du territoire et, à l’heure qu’il est, tous les services sont en train de se réinstaller », a-t-il affirmé.
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
honte
Par Akm (non vérifié), le mer, 2012-07-11 10:35.
C'est une honte pour la république, lors de hold up électoral, le pouvoir de Kinshasa a déployé les chars ds la rue pour défier la population, mais à ce jour face à l'invasion du territoire on crie au sorcier, ou sont passés ces chars?
Meme s'il y avait la présence rwandaise, cette dernière n'est donc pas invincible, les mêmes chars ne peuvent pas servir, on resoud tout par des cris d'alarme, une honte
Par Akm (non vérifié), le mer, 2012-07-11 10:35.
C'est une honte pour la république, lors de hold up électoral, le pouvoir de Kinshasa a déployé les chars ds la rue pour défier la population, mais à ce jour face à l'invasion du territoire on crie au sorcier, ou sont passés ces chars?
Meme s'il y avait la présence rwandaise, cette dernière n'est donc pas invincible, les mêmes chars ne peuvent pas servir, on resoud tout par des cris d'alarme, une honte
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
http://afrique.kongotimes.info/rdc/poli ... -pays.html
RDC : «Joseph KABILA» exécute en douceur et avec brio le plan de balkanisation du pays
11/07/2012 13:27:00
Joseph KABILA - Imposteur tutsi rwandais au pouvoir a Kinshasa
Les Etats-Unis se servent de l’hégémonie tutsi rwandaise pour régenter à leur guise la politique congolaise au profit du Rwanda, un Congolais par adoption et d’origine tutsi rwandaise est arrivé au pouvoir dans des circonstances obscures sans que cela ne suscite la moindre inquiétude au sein de la classe politique. Le pouvoir de l’imposteur fut légitimé par l’ensemble de la classe politique réunie à Sun City. En prélude des élections présidentielles de 2006, des chefs coutumiers katangais furent le voyage de Bruxelles ou ils subirent un bourrage des cranes afin de faire avaler à leur peuple la fable de « Joseph Kabila », authentique fils du Katanga. Dans la course au pouvoir de 2006, un sorcier blanc viendra de Bruxelles pour intimer aux hommes politiques congolais l’ordre de ne pas évoquer la question des origines de l’usurpateur. Et les grands enfants congolais obtempèrent ! Légitimé par les urnes en 2006, l’imposteur a clairement choisi son camp, celui de sa patrie d’origine au détriment de la patrie de son père adoptif. Aux commandes d’un gouvernement parallèle qui n’a des comptes à rendre à personne, il exécute en douceur et avec brio le plan de balkanisation du pays. Pendant ce temps, les hommes politiques n’ont des yeux tournes que vers leurs ventres, pleins pour les uns et à remplir à tout prix pour les autres. Les discours sur l’avenir du pays n’existent que pour amuser la galerie.
Dès le début de la guerre contre le régime du « Libérateur » Laurent-Désiré Kabila, le 2 août 1998, les « rebelles congolais » avaient affiché clairement leurs ambitions. Toute idée de sécession était écartée. Renverser Kabila semblait être leur seul objectif avoué. Le Congo n’est pas le seul pays africain à être ou à avoir été déchiré par la guerre. Plusieurs autres le sont ou l’ont été, avec des zones contrôlées par le pouvoir et d’autres par les rebelles. Tel fut, par exemple, le cas de la Sierra Leone ou du Burundi, en proie à la guerre civile à partir de 1991 ; du Rwanda, avant et à la suite du renversement du régime Habyarimana en 1994 ; de l’Ouganda, depuis la prise du pouvoir par Museveni en 1986 ; de l’Angola pendant près de trente ans, etc. Jamais les médias occidentaux n’avaient évoqué la partition de ces Etats. Pourtant, à peine les hostilités ouvertes au Congo, ils ont agité le spectre de l’implosion. Pourquoi le Congo imploserait-il ?
Préparation de l’opinion internationale à l’implosion du Congo
Le professeur belge Gauthier de Villers avait une explication scientifique à la question ci-dessus : « A mon sens, la plus grande menace est plutôt celle d’une implosion, d’un éclatement du pays, dont le maintien de l’unité tient depuis longtemps du miracle » (Le Soir, 5 août 1998). Un deuxième intellectuel belge, Samuel Falmagne, renchérissait : « Les Belges au Congo étaient comme le ciment d’un mur. Maintenant, il ne reste que les briques » (La Dernière Heure, 5 août 1998). Un troisième, l’avocat Mario Spandre, leur emboîtait le pas et laissait entendre qu’il ne s’agirait pas d’une implosion à la yougoslave. D’après lui, l’internationalisation du conflit congolais résultait du fait que « la destruction du tissu économique du pays avait dénoué les liens habilement tissés à Berlin ». La présence des troupes étrangères au Congo signifiait que « les forces bloquées par l’arrivée de Léopold II se remettaient en marche ». C’est ainsi qu’il voyait « le Zimbabwe repartir vers le nord, l’Angola retourner vers le royaume du Congo et, à l’est, les peuples des royaumes des Bami retraverser la Semliki et la Ruzizi pour occuper le Kivu » (Le Soir, 11 septembre 1998).
En voyant réapparaître des structures politiques traditionnelles là où agissaient des Etats post-coloniaux clairement identifiés, Mario Spandre tentait de justifier maladroitement la remise en question des frontières héritées de la colonisation telle que mise en branle par la poussée tutsi. Ses propos ne mériteraient que l’indifférence s’ils n’étaient méprisants quand ils suggéraient cette solution à la guerre en cours : « la colonisation du Congo par ses voisins ou une reconnaissance des anciens royaumes » (Le Soir, 11 septembre 1998).
L’agression des pouvoirs tutsi d’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, abusivement considérée comme un mouvement migratoire des peuples des royaumes des Bami par Mario Spandre, devait certainement rencontrer la même compréhension chez l’historien Gaëtan Feltz du Département d’Histoire de l’Université d’Antananarivo. Il soutient que la colonisation a stoppé l’expansion des Etats de la région interlacuste, en l’occurrence le Rwanda et le Burundi. Pour lui, le Nord-Kivu était dans la seconde moitié du XIXè siècle l’une des « soupapes de sécurité » du Rwanda, « tant au niveau politique que sur le plan démographique, en particulier lors de crises alimentaires ou de conflits de succession, ou encore de conflits armés ». Pour guérir le Rwanda de 1995, qu’il estimait « traumatisé par une guerre civile ouverte avec des interférences externes », Gaëtan Feltz proposait entre autres cette solution : « redéfinir le cadre institutionnel des Etats-nations tels qu’ils existent aujourd’hui, en créant un nouvel ensemble politique de type fédéral ou même confédéral, dans lequel des petits Etats comme le Rwanda et le Burundi seraient associés à ceux de l’est du Zaïre (ce grand ensemble politique devant aussi évoluer vers un système politique de type fédéral). Ainsi, les exutoires d’avant la colonisation - [ces fameuses soupapes de sécurité] - recouvreraient leur existence en tant que dynamique sociale et politique des peuples de la région » (Feltz, G., « Ethnicité, Etat-nation et Démocratisation au Rwanda et au Burundi », in Démocratie et développement. Mirage ou espoir raisonnable ? Actes du colloque international sur « Pouvoirs et Etats dans l’histoire de Madagascar et du Sud-Ouest de l’océan Indien -Antananarivo, 6-12 mai 1992, Paris et Antananarivo, Karthala et Omaly sy Anio, 1995).
On croirait rêver, si la réalité n’avait pas rejoint la « théorie politique » des « soupapes de sécurité ». Les Hutu et les Tutsi du Rwanda et du Burundi seraient-ils les seuls peuples de la région ? Le Kivu serait-il un no man’s land ou, pour emprunter au vocabulaire politique du pouvoir colonial belge, une terre vacante ? Faut-il dépecer le Congo pour que fonctionnent les « soupapes de sécurité » ? Pourquoi le petit Rwanda ne disparaîtrait-il pas de la carte du monde pour se diluer dans le grand Congo ?
Absence de forces centrifuges à l’intérieur du Congo
Il serait utile de noter, comme l’a souligné Jan Vansina au sujet des écrits d’historiens coloniaux, que Gaëtan Feltz et Mario Spandre ont un faible romantique pour les migrations de l’Afrique précoloniale. Selon cette image, « on suppose généralement qu’un beau jour des milliers d’individus se mirent en marche, détruisant tout sur leur passage et que les migrants vinrent directement de leur point d’origine jusqu’à celui où ils vivaient à la fin du XIXè siècle. Comme si tout l’intérieur de l’Afrique avait été un grand billard où les boules se seraient heurtées l’une l’autre et renvoyées à l’infini » (Vansina, J., Les anciens royaumes de la savane, Léopoldville, CES n° 1 - IRES, Université Lovanium, 1965).
Ce qui se passe au Congo ne relève pas de la dynamique des migrations traditionnelles ; ce qui a poussé un autre spécialiste de l’Afrique, le Français Richard Banegas, à parler d’un « Yalta informel de l’Afrique centrale » au sujet du sommet de Victoria Falls, du 7 septembre 1998, consacré à la crise congolaise. Il a été le seul à y voir « les nouveaux parrains de Kabila partager le Congo en zone d’influence » (Le Matin, 8 septembre 1998). A moins de faire avancer le droit international comme semblait le suggérer Mireille Duteil, estimant « ce Congo trop grand et trop riche » (Le Point, 29 août 1998) sans doute pour mériter d’exister, rien ne justifie l’implosion de cet Etat. Déjà lors de la guerre de 1996/97, qui avait emporté le régime Mobutu, l’historien congolais Ndaywel-è-Nziem éclairait l’opinion internationale en ces termes : « Il ne serait pas facile de réussir une partition du pays. Car le Zaïre est géré depuis un siècle comme un Etat unitaire ; il y a eu des brassages de populations ; une culture moderniste est née à partir des centres urbains et s’est disséminée dans les campagnes, tant et si bien que dans toute l’Afrique, aujourd’hui, on reconnaît un Zaïrois » (La Libre Belgique, 11 décembre 1996). Par ailleurs, il faut ajouter que les velléités sécessionnistes qu’a connues le pays jusqu’ici étaient avant tout l’œuvre des ex-colonisateurs. Pour les leaders congolais, ces sécessions n’étaient qu’un « moyen de faire pression pour obtenir une meilleure position » au niveau du pouvoir national. En 1998, des acteurs inattendus sont montés au créneau pour porter le flambeau de l’unité de leur pays. Il s’agit des évêques congolais. Ceux-ci ont lancé un avertissement aux envahisseurs et à leurs commanditaires occidentaux : « Nous disons aux étrangers que notre peuple tient absolument à l’unité de notre pays. Cette unité n’est pas négociable. Nous dénonçons tout plan visant à la balkanisation de notre pays. Le peuple n’en veut pas » (« Conduis nos pas, Seigneur, sur le chemin de la paix », Message des Evêques Catholiques de la République Démocratique du Congo aux fidèles et aux hommes de bonne volonté, in Congo-Afrique, n° 330, décembre 1998).
Devenue un leitmotiv dans la couverture médiatique de la guerre, la partition du Congo faisait partie du plan d’agression. A défaut d’abattre Kabila et d’installer une dictature tutsi à Kinshasa, il fallait abattre le pays lui-même, soit en plaçant les provinces de l’est sous domination tutsi, soit en les annexant purement et simplement à l’Ouganda et au Rwanda. Tel fut le sens de la question que se posa le journaliste belge Didier Grogna aussitôt que l’action diplomatique de Kabila porta ses fruits : « L’aide angolaise sauvera peut-être Kabila. Mais le Congo ? » (L’Echo, 25 août 1998).
Dans une lettre adressée au ministre belge des Affaires étrangères le 30 avril 1998, les administrateurs de l’association Sima-Kivu, soutien aux initiatives des mouvements actifs au Kivu, avaient prédit le scénario de l’invasion, en exprimant leur crainte « que la revendication de la nationalité par les Banyamulenge en dehors des structures de l’Etat ne soit un alibi pour ceux qui voudraient de nouveau les utiliser afin de déstabiliser totalement le Congo et l’imploser. Cette implosion serait, dit-on, le prélude à l’occupation militaire du Kivu projetée au profit du Rwanda » (La Libre Belgique, 7 août 1998).
Au commencement était l’erreur de jugement d’un scientifique
Au chapitre de la balkanisation du Congo, il fallait se demander si les avis des experts, en ce compris les scientifiques, ne relevaient plutôt de la manipulation. Quand, sans états d’âme, « les diplomates étrangers évoquaient l’hypothèse d’une annexion du Kivu, d’un débordement du Rwanda surpeuplé vers le grand pays voisin » (Le Soir, 19 août 1998) ; quand l’ex-ministre belge des Affaires étrangères, Erik Derycke, « jouait dangereusement avec l’idée selon laquelle le Congo pourrait se diviser en plusieurs sphères d’influence, plus ou moins contrôlées par les pays voisins » (Le Soir, 30 décembre 1998) ; quand les médias occidentaux abordaient sans cesse ce thème, ils faisaient preuve de légèreté et d’hypocrisie. Car, ils devraient expliquer pourquoi le Congo imploserait alors que l’attachement à l’unité du pays était clairement exprimé par tous les Congolais.
Hypocrites, ils l’étaient car, l’hypocrisie collective accompagne l’agression permanente des pays du Sud par ceux du Nord, comme l’a écrit Aimé Césaire. Une hypocrisie habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte (Césaire, A., Discours sur le colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1995). En effet, en juin 1996, avant que les Américains ne décident de larguer leur meilleur protégé en Afrique, le dictateur Mobutu Sese Seko, Steven Metz, professeur des sciences militaires au U.S. Army War College réfléchissait sur l’avenir du Zaïre, en se basant sur des prémices dont la fausseté est brillamment démontrée par les Congolais depuis 1996 (Metz, S., Reform, conflict and security in Zaïre, U.S. Army War College, June 5, 1996). « De nombreux analystes, écrivait Steven Metz, soutiennent que le Zaïre est un Etat si artificiel que l’unité du pays est finalement impossible ». Il continuait: « Certains observateurs estiment que le Zaïre en tant que nation n’existe plus aujourd’hui. Le Kivu a redirigé davantage son activité économique plus à l’Est. Le Kasaï-Oriental refuse d’accepter la monnaie nationale. Et le Shaba est décrit comme une extension virtuelle de l’Afrique du Sud. Il y a donc de fortes chances qu’une telle désintégration de fait donne lieu à une sécession formelle ». Metz entrevoyait alors trois scénarios possibles pour l’avenir : celui de la réconciliation, reconstruction, réforme et démocratie ; celui d’une désintégration plus ou moins pacifique, par la négociation ou la reconnaissance de l’impossibilité de l’unité du pays ; enfin, le scénario de la violence, due à un soulèvement populaire, à un conflit ethnique armé ou à la guerre civile impliquant des régions, des groupes ethniques ou des armées personnelles des seigneurs de guerre. Aussi recommandait-il aux stratèges du Pentagone: « Les Etats-Unis devraient œuvrer à l’émergence du premier scenario, accepter le second si nécessaire, et se préparer au troisième ». Et si jamais un pouvoir démocratique émergeait d’une sécession, poursuivait Metz, les Etats-Unis devraient l’encourager, tout en ayant l’unité du pays comme objectif à moyen ou long terme.
Il est ahurissant que Steven Metz et les analystes et observateurs auxquels il se référait confondent la notion de l’Etat avec celle de la nation. Certes, Mobutu, l’archétype du despote prédateur et jouisseur, avait plongé l’Etat congolais dans un profond coma, l’Etat étant défini comme l’autorité souveraine s’exerçant sur un peuple et un territoire bien déterminés. Kabila avait réussi à le réanimer avant que n’intervienne la guerre, qui l’a replongé dans le coma. Mais la nation congolaise, c’est-à-dire le corps d’associés se partageant l’espace géographique Congo et désireux de vivre sous une même loi et représentés par un même législateur, cette nation, elle, reste bien vivante et en très bonne santé. Les Congolais ont démontré combien leur nation était forte. Jamais celle-ci n’a eu l’intention de se suicider, quand bien même les puissances occidentales, les Etats-Unis en tête, cherchent à tout prix à l’étrangler. Ainsi l’analyse de Steven Metz fut remise au premier plan de l’actualité, non pour préparer l’Occident à un désastre éventuel au Congo, mais en cherchant à créer le dit désastre, en voulant imprimer à l’Histoire une marche contraire au bon sens et à la volonté des Congolais eux-mêmes. Ainsi, le 15 octobre 1996, Walter Kansteiner, attaché au Centre d’études des minerais stratégiques [le Congo en regorge] puis Secrétaire d’Etat aux Affaires africaines sous George W. Bush, plaidait pour « la création de pays homogènes sur le plan ethnique, ce qui impliquait nécessairement de redessiner les frontières internationales » et « la création d’Etats hutu et tutsi séparés, le dernier à l’Est du Congo ». On notera que cette voix d’outre atlantique trouva un écho favorable en Afrique. En effet, l’ex-président étiquette rwandais, le Hutu Pasteur Bizimungu, lançait un appel à Berlin II aussitôt que déferlait sur le Congo une vague nommée Kabila. Plus tard, Bizimungu ira jusqu’à arborer « une carte prouvant, selon lui, que l’Est du Congo avait été jadis territoire rwandais ». Ce message sera martelé par de nombreux autres dirigeants et intellectuels rwandais, notamment l’ex-ministre des Affaires étrangères Gasana et l’ex-ambassadeur Manzi alors en poste à Bruxelles.
Le 19 décembre 1996, l’opinion publique internationale était davantage préparée à légitimer ce qui se tramait au sujet du destin congolais. On pouvait lire dans le célèbre quotidien américain International Herald Tribune que « le Congo est le résultat d’une union impossible, non naturelle, la frontière coloniale ne pourra éternellement être considérée comme sacro- sainte ». En mars 1998, le premier des Américains montera en personne au créneau pour avaliser ce discours éminemment fallacieux. Essuyant une larme de crocodile à l’occasion de sa visite à Kigali et répondant au discours de Kagamé, après avoir laissé faire le massacre des Tutsi afin que l’un des leurs arrive au pouvoir dans les wagons yankee, Bill Clinton donnera au Rwanda le feu vert nécessaire à sa nouvelle aventure au Congo. Aux Rwandais complexés par la petitesse de leur territoire national, il dira : « Comme vous l’indiquez, le Rwanda était un seul pays [sous-entendu avec le Kivu] avant que les puissances européennes se réunissent à Berlin pour se répartir l’Afrique. Les Etats-Unis sont à vos côtés ».
Aussi nul que peut l’être tout Américain moyen sur les connaissances historiques du reste du monde, le Président Bill Clinton ignorait que le partage de l’Afrique par la conférence de Berlin est un mythe et non une réalité. Une ignorance largement partagée par les décideurs rwandais. Car aussitôt que démarra leur nouvelle aventure au Congo, le 2 août 1998, le Président marionnette Pasteur Bizimungu reprenait un discours rangé au placard depuis l’accession de Kabila au pouvoir à Kinshasa, le 17 mai 1997. Répondant aux questions des journalistes occidentaux sur la nouvelle crise, il déclarait : « Je souhaite que le débat tourne autour des frontières héritées du colonialisme. L’Afrique a besoin d’une nouvelle conférence de Berlin ». En août 2000, pendant que le Président Kabila tentait de contourner le dialogue inter congolais, piège à cons destiné à l’éliminer politiquement, Walter Kansteiner revenait à la charge et prononçait l’arrêt de mort de l’Etat congolais dans un autre quotidien américain, le Pittsburgh Post Gazette. « L’éclatement du Congo, déclarait-il, est plus probable aujourd’hui qu’il ne l’était voilà vingt ou trente ans ».
Conclusion
L’implosion du Congo par les Etats-Unis en faveur de « ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise » fut annoncée tambour battant. A l’heure de la mondialisation ou de la défense des droits de l’homme le plus fort, en l’occurrence l’homme occidental, morceler le Congo faciliterait le contrôle de nouvelles entités étatiques par les multinationales. Le drame de ce pays est que les longues années Mobutu ont fini par crétiniser l’ensemble de la classe politique. Depuis le lancement officiel du processus de démocratisation, le 24 avril 1990, tous les acteurs politiques congolais se battent pour une et une seule chose : une place au festin d’un pouvoir à conserver pour les uns et à conquérir pour les autres. L’élite intellectuelle du pays n’a pas échappé à cette crétinisation. Son sport favori consiste soit à servir de caisse de résonnance aux politiciens, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, soit à crier contre ceux du camp adverse juste pour crier et se défouler.
Alors que les Etats-Unis se servent de l’hégémonie tutsi rwandaise pour régenter à leur guise la politique congolaise au profit du Rwanda, un Congolais par adoption et d’origine tutsi rwandaise est arrivé au pouvoir dans des circonstances obscures sans que cela ne suscite la moindre inquiétude au sein de la classe politique. Le pouvoir de l’imposteur fut légitimé par l’ensemble de la classe politique réunie à Sun City. En prélude des élections présidentielles de 2006, des chefs coutumiers katangais furent le voyage de Bruxelles ou ils subirent un bourrage des cranes afin de faire avaler à leur peuple la fable de « Joseph Kabila », authentique fils du Katanga. Dans la course au pouvoir de 2006, un sorcier blanc viendra de Bruxelles pour intimer aux hommes politiques congolais l’ordre de ne pas évoquer la question des origines de l’usurpateur. Et les grands enfants congolais obtempèrent ! Légitimé par les urnes en 2006, l’imposteur a clairement choisi son camp, celui de sa patrie d’origine au détriment de la patrie de son père adoptif. Aux commandes d’un gouvernement parallèle qui n’a des comptes à rendre à personne, il exécute en douceur et avec brio le plan de balkanisation du pays. Pendant ce temps, les hommes politiques n’ont des yeux tournes que vers leurs ventres, pleins pour les uns et à remplir à tout prix pour les autres. Les discours sur l’avenir du pays n’existent que pour amuser la galerie.
A moins de nous ressaisir lors d’une énième période de transition qui se profile déjà à l’horizon, en mettant enfin en place des institutions républicaines qui inhiberaient une fois pour toutes le désir de dominer et son revers, la crainte d’être dominé, dictés par le phénomène identitaire, nous n’avons d’autre choix, pour sauver le Congo, que de proclamer sa faillite et de demander sa mise sous tutelle des Nations Unies. Les activités du Conseil de tutelle de l’ONU ont été certes suspendues depuis que le dernier territoire sous tutelle, les Palaos, a obtenu son indépendance en décembre 1994. Mais elles peuvent encore servir. Pour mettre debout le géant aux pieds d’argile qu’est devenu le Congo, notre patrie aux immenses richesses source de misère aujourd’hui humiliée et martyrisée. Et pour sauver notre peuple, victime de la barbarie occidentale et de la folie de ses propres dirigeants.
[Nkwa Ngolo Zonso]
RDC : «Joseph KABILA» exécute en douceur et avec brio le plan de balkanisation du pays
11/07/2012 13:27:00
Joseph KABILA - Imposteur tutsi rwandais au pouvoir a Kinshasa
Les Etats-Unis se servent de l’hégémonie tutsi rwandaise pour régenter à leur guise la politique congolaise au profit du Rwanda, un Congolais par adoption et d’origine tutsi rwandaise est arrivé au pouvoir dans des circonstances obscures sans que cela ne suscite la moindre inquiétude au sein de la classe politique. Le pouvoir de l’imposteur fut légitimé par l’ensemble de la classe politique réunie à Sun City. En prélude des élections présidentielles de 2006, des chefs coutumiers katangais furent le voyage de Bruxelles ou ils subirent un bourrage des cranes afin de faire avaler à leur peuple la fable de « Joseph Kabila », authentique fils du Katanga. Dans la course au pouvoir de 2006, un sorcier blanc viendra de Bruxelles pour intimer aux hommes politiques congolais l’ordre de ne pas évoquer la question des origines de l’usurpateur. Et les grands enfants congolais obtempèrent ! Légitimé par les urnes en 2006, l’imposteur a clairement choisi son camp, celui de sa patrie d’origine au détriment de la patrie de son père adoptif. Aux commandes d’un gouvernement parallèle qui n’a des comptes à rendre à personne, il exécute en douceur et avec brio le plan de balkanisation du pays. Pendant ce temps, les hommes politiques n’ont des yeux tournes que vers leurs ventres, pleins pour les uns et à remplir à tout prix pour les autres. Les discours sur l’avenir du pays n’existent que pour amuser la galerie.
Dès le début de la guerre contre le régime du « Libérateur » Laurent-Désiré Kabila, le 2 août 1998, les « rebelles congolais » avaient affiché clairement leurs ambitions. Toute idée de sécession était écartée. Renverser Kabila semblait être leur seul objectif avoué. Le Congo n’est pas le seul pays africain à être ou à avoir été déchiré par la guerre. Plusieurs autres le sont ou l’ont été, avec des zones contrôlées par le pouvoir et d’autres par les rebelles. Tel fut, par exemple, le cas de la Sierra Leone ou du Burundi, en proie à la guerre civile à partir de 1991 ; du Rwanda, avant et à la suite du renversement du régime Habyarimana en 1994 ; de l’Ouganda, depuis la prise du pouvoir par Museveni en 1986 ; de l’Angola pendant près de trente ans, etc. Jamais les médias occidentaux n’avaient évoqué la partition de ces Etats. Pourtant, à peine les hostilités ouvertes au Congo, ils ont agité le spectre de l’implosion. Pourquoi le Congo imploserait-il ?
Préparation de l’opinion internationale à l’implosion du Congo
Le professeur belge Gauthier de Villers avait une explication scientifique à la question ci-dessus : « A mon sens, la plus grande menace est plutôt celle d’une implosion, d’un éclatement du pays, dont le maintien de l’unité tient depuis longtemps du miracle » (Le Soir, 5 août 1998). Un deuxième intellectuel belge, Samuel Falmagne, renchérissait : « Les Belges au Congo étaient comme le ciment d’un mur. Maintenant, il ne reste que les briques » (La Dernière Heure, 5 août 1998). Un troisième, l’avocat Mario Spandre, leur emboîtait le pas et laissait entendre qu’il ne s’agirait pas d’une implosion à la yougoslave. D’après lui, l’internationalisation du conflit congolais résultait du fait que « la destruction du tissu économique du pays avait dénoué les liens habilement tissés à Berlin ». La présence des troupes étrangères au Congo signifiait que « les forces bloquées par l’arrivée de Léopold II se remettaient en marche ». C’est ainsi qu’il voyait « le Zimbabwe repartir vers le nord, l’Angola retourner vers le royaume du Congo et, à l’est, les peuples des royaumes des Bami retraverser la Semliki et la Ruzizi pour occuper le Kivu » (Le Soir, 11 septembre 1998).
En voyant réapparaître des structures politiques traditionnelles là où agissaient des Etats post-coloniaux clairement identifiés, Mario Spandre tentait de justifier maladroitement la remise en question des frontières héritées de la colonisation telle que mise en branle par la poussée tutsi. Ses propos ne mériteraient que l’indifférence s’ils n’étaient méprisants quand ils suggéraient cette solution à la guerre en cours : « la colonisation du Congo par ses voisins ou une reconnaissance des anciens royaumes » (Le Soir, 11 septembre 1998).
L’agression des pouvoirs tutsi d’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, abusivement considérée comme un mouvement migratoire des peuples des royaumes des Bami par Mario Spandre, devait certainement rencontrer la même compréhension chez l’historien Gaëtan Feltz du Département d’Histoire de l’Université d’Antananarivo. Il soutient que la colonisation a stoppé l’expansion des Etats de la région interlacuste, en l’occurrence le Rwanda et le Burundi. Pour lui, le Nord-Kivu était dans la seconde moitié du XIXè siècle l’une des « soupapes de sécurité » du Rwanda, « tant au niveau politique que sur le plan démographique, en particulier lors de crises alimentaires ou de conflits de succession, ou encore de conflits armés ». Pour guérir le Rwanda de 1995, qu’il estimait « traumatisé par une guerre civile ouverte avec des interférences externes », Gaëtan Feltz proposait entre autres cette solution : « redéfinir le cadre institutionnel des Etats-nations tels qu’ils existent aujourd’hui, en créant un nouvel ensemble politique de type fédéral ou même confédéral, dans lequel des petits Etats comme le Rwanda et le Burundi seraient associés à ceux de l’est du Zaïre (ce grand ensemble politique devant aussi évoluer vers un système politique de type fédéral). Ainsi, les exutoires d’avant la colonisation - [ces fameuses soupapes de sécurité] - recouvreraient leur existence en tant que dynamique sociale et politique des peuples de la région » (Feltz, G., « Ethnicité, Etat-nation et Démocratisation au Rwanda et au Burundi », in Démocratie et développement. Mirage ou espoir raisonnable ? Actes du colloque international sur « Pouvoirs et Etats dans l’histoire de Madagascar et du Sud-Ouest de l’océan Indien -Antananarivo, 6-12 mai 1992, Paris et Antananarivo, Karthala et Omaly sy Anio, 1995).
On croirait rêver, si la réalité n’avait pas rejoint la « théorie politique » des « soupapes de sécurité ». Les Hutu et les Tutsi du Rwanda et du Burundi seraient-ils les seuls peuples de la région ? Le Kivu serait-il un no man’s land ou, pour emprunter au vocabulaire politique du pouvoir colonial belge, une terre vacante ? Faut-il dépecer le Congo pour que fonctionnent les « soupapes de sécurité » ? Pourquoi le petit Rwanda ne disparaîtrait-il pas de la carte du monde pour se diluer dans le grand Congo ?
Absence de forces centrifuges à l’intérieur du Congo
Il serait utile de noter, comme l’a souligné Jan Vansina au sujet des écrits d’historiens coloniaux, que Gaëtan Feltz et Mario Spandre ont un faible romantique pour les migrations de l’Afrique précoloniale. Selon cette image, « on suppose généralement qu’un beau jour des milliers d’individus se mirent en marche, détruisant tout sur leur passage et que les migrants vinrent directement de leur point d’origine jusqu’à celui où ils vivaient à la fin du XIXè siècle. Comme si tout l’intérieur de l’Afrique avait été un grand billard où les boules se seraient heurtées l’une l’autre et renvoyées à l’infini » (Vansina, J., Les anciens royaumes de la savane, Léopoldville, CES n° 1 - IRES, Université Lovanium, 1965).
Ce qui se passe au Congo ne relève pas de la dynamique des migrations traditionnelles ; ce qui a poussé un autre spécialiste de l’Afrique, le Français Richard Banegas, à parler d’un « Yalta informel de l’Afrique centrale » au sujet du sommet de Victoria Falls, du 7 septembre 1998, consacré à la crise congolaise. Il a été le seul à y voir « les nouveaux parrains de Kabila partager le Congo en zone d’influence » (Le Matin, 8 septembre 1998). A moins de faire avancer le droit international comme semblait le suggérer Mireille Duteil, estimant « ce Congo trop grand et trop riche » (Le Point, 29 août 1998) sans doute pour mériter d’exister, rien ne justifie l’implosion de cet Etat. Déjà lors de la guerre de 1996/97, qui avait emporté le régime Mobutu, l’historien congolais Ndaywel-è-Nziem éclairait l’opinion internationale en ces termes : « Il ne serait pas facile de réussir une partition du pays. Car le Zaïre est géré depuis un siècle comme un Etat unitaire ; il y a eu des brassages de populations ; une culture moderniste est née à partir des centres urbains et s’est disséminée dans les campagnes, tant et si bien que dans toute l’Afrique, aujourd’hui, on reconnaît un Zaïrois » (La Libre Belgique, 11 décembre 1996). Par ailleurs, il faut ajouter que les velléités sécessionnistes qu’a connues le pays jusqu’ici étaient avant tout l’œuvre des ex-colonisateurs. Pour les leaders congolais, ces sécessions n’étaient qu’un « moyen de faire pression pour obtenir une meilleure position » au niveau du pouvoir national. En 1998, des acteurs inattendus sont montés au créneau pour porter le flambeau de l’unité de leur pays. Il s’agit des évêques congolais. Ceux-ci ont lancé un avertissement aux envahisseurs et à leurs commanditaires occidentaux : « Nous disons aux étrangers que notre peuple tient absolument à l’unité de notre pays. Cette unité n’est pas négociable. Nous dénonçons tout plan visant à la balkanisation de notre pays. Le peuple n’en veut pas » (« Conduis nos pas, Seigneur, sur le chemin de la paix », Message des Evêques Catholiques de la République Démocratique du Congo aux fidèles et aux hommes de bonne volonté, in Congo-Afrique, n° 330, décembre 1998).
Devenue un leitmotiv dans la couverture médiatique de la guerre, la partition du Congo faisait partie du plan d’agression. A défaut d’abattre Kabila et d’installer une dictature tutsi à Kinshasa, il fallait abattre le pays lui-même, soit en plaçant les provinces de l’est sous domination tutsi, soit en les annexant purement et simplement à l’Ouganda et au Rwanda. Tel fut le sens de la question que se posa le journaliste belge Didier Grogna aussitôt que l’action diplomatique de Kabila porta ses fruits : « L’aide angolaise sauvera peut-être Kabila. Mais le Congo ? » (L’Echo, 25 août 1998).
Dans une lettre adressée au ministre belge des Affaires étrangères le 30 avril 1998, les administrateurs de l’association Sima-Kivu, soutien aux initiatives des mouvements actifs au Kivu, avaient prédit le scénario de l’invasion, en exprimant leur crainte « que la revendication de la nationalité par les Banyamulenge en dehors des structures de l’Etat ne soit un alibi pour ceux qui voudraient de nouveau les utiliser afin de déstabiliser totalement le Congo et l’imploser. Cette implosion serait, dit-on, le prélude à l’occupation militaire du Kivu projetée au profit du Rwanda » (La Libre Belgique, 7 août 1998).
Au commencement était l’erreur de jugement d’un scientifique
Au chapitre de la balkanisation du Congo, il fallait se demander si les avis des experts, en ce compris les scientifiques, ne relevaient plutôt de la manipulation. Quand, sans états d’âme, « les diplomates étrangers évoquaient l’hypothèse d’une annexion du Kivu, d’un débordement du Rwanda surpeuplé vers le grand pays voisin » (Le Soir, 19 août 1998) ; quand l’ex-ministre belge des Affaires étrangères, Erik Derycke, « jouait dangereusement avec l’idée selon laquelle le Congo pourrait se diviser en plusieurs sphères d’influence, plus ou moins contrôlées par les pays voisins » (Le Soir, 30 décembre 1998) ; quand les médias occidentaux abordaient sans cesse ce thème, ils faisaient preuve de légèreté et d’hypocrisie. Car, ils devraient expliquer pourquoi le Congo imploserait alors que l’attachement à l’unité du pays était clairement exprimé par tous les Congolais.
Hypocrites, ils l’étaient car, l’hypocrisie collective accompagne l’agression permanente des pays du Sud par ceux du Nord, comme l’a écrit Aimé Césaire. Une hypocrisie habile à mal poser les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte (Césaire, A., Discours sur le colonialisme, Paris, Présence Africaine, 1995). En effet, en juin 1996, avant que les Américains ne décident de larguer leur meilleur protégé en Afrique, le dictateur Mobutu Sese Seko, Steven Metz, professeur des sciences militaires au U.S. Army War College réfléchissait sur l’avenir du Zaïre, en se basant sur des prémices dont la fausseté est brillamment démontrée par les Congolais depuis 1996 (Metz, S., Reform, conflict and security in Zaïre, U.S. Army War College, June 5, 1996). « De nombreux analystes, écrivait Steven Metz, soutiennent que le Zaïre est un Etat si artificiel que l’unité du pays est finalement impossible ». Il continuait: « Certains observateurs estiment que le Zaïre en tant que nation n’existe plus aujourd’hui. Le Kivu a redirigé davantage son activité économique plus à l’Est. Le Kasaï-Oriental refuse d’accepter la monnaie nationale. Et le Shaba est décrit comme une extension virtuelle de l’Afrique du Sud. Il y a donc de fortes chances qu’une telle désintégration de fait donne lieu à une sécession formelle ». Metz entrevoyait alors trois scénarios possibles pour l’avenir : celui de la réconciliation, reconstruction, réforme et démocratie ; celui d’une désintégration plus ou moins pacifique, par la négociation ou la reconnaissance de l’impossibilité de l’unité du pays ; enfin, le scénario de la violence, due à un soulèvement populaire, à un conflit ethnique armé ou à la guerre civile impliquant des régions, des groupes ethniques ou des armées personnelles des seigneurs de guerre. Aussi recommandait-il aux stratèges du Pentagone: « Les Etats-Unis devraient œuvrer à l’émergence du premier scenario, accepter le second si nécessaire, et se préparer au troisième ». Et si jamais un pouvoir démocratique émergeait d’une sécession, poursuivait Metz, les Etats-Unis devraient l’encourager, tout en ayant l’unité du pays comme objectif à moyen ou long terme.
Il est ahurissant que Steven Metz et les analystes et observateurs auxquels il se référait confondent la notion de l’Etat avec celle de la nation. Certes, Mobutu, l’archétype du despote prédateur et jouisseur, avait plongé l’Etat congolais dans un profond coma, l’Etat étant défini comme l’autorité souveraine s’exerçant sur un peuple et un territoire bien déterminés. Kabila avait réussi à le réanimer avant que n’intervienne la guerre, qui l’a replongé dans le coma. Mais la nation congolaise, c’est-à-dire le corps d’associés se partageant l’espace géographique Congo et désireux de vivre sous une même loi et représentés par un même législateur, cette nation, elle, reste bien vivante et en très bonne santé. Les Congolais ont démontré combien leur nation était forte. Jamais celle-ci n’a eu l’intention de se suicider, quand bien même les puissances occidentales, les Etats-Unis en tête, cherchent à tout prix à l’étrangler. Ainsi l’analyse de Steven Metz fut remise au premier plan de l’actualité, non pour préparer l’Occident à un désastre éventuel au Congo, mais en cherchant à créer le dit désastre, en voulant imprimer à l’Histoire une marche contraire au bon sens et à la volonté des Congolais eux-mêmes. Ainsi, le 15 octobre 1996, Walter Kansteiner, attaché au Centre d’études des minerais stratégiques [le Congo en regorge] puis Secrétaire d’Etat aux Affaires africaines sous George W. Bush, plaidait pour « la création de pays homogènes sur le plan ethnique, ce qui impliquait nécessairement de redessiner les frontières internationales » et « la création d’Etats hutu et tutsi séparés, le dernier à l’Est du Congo ». On notera que cette voix d’outre atlantique trouva un écho favorable en Afrique. En effet, l’ex-président étiquette rwandais, le Hutu Pasteur Bizimungu, lançait un appel à Berlin II aussitôt que déferlait sur le Congo une vague nommée Kabila. Plus tard, Bizimungu ira jusqu’à arborer « une carte prouvant, selon lui, que l’Est du Congo avait été jadis territoire rwandais ». Ce message sera martelé par de nombreux autres dirigeants et intellectuels rwandais, notamment l’ex-ministre des Affaires étrangères Gasana et l’ex-ambassadeur Manzi alors en poste à Bruxelles.
Le 19 décembre 1996, l’opinion publique internationale était davantage préparée à légitimer ce qui se tramait au sujet du destin congolais. On pouvait lire dans le célèbre quotidien américain International Herald Tribune que « le Congo est le résultat d’une union impossible, non naturelle, la frontière coloniale ne pourra éternellement être considérée comme sacro- sainte ». En mars 1998, le premier des Américains montera en personne au créneau pour avaliser ce discours éminemment fallacieux. Essuyant une larme de crocodile à l’occasion de sa visite à Kigali et répondant au discours de Kagamé, après avoir laissé faire le massacre des Tutsi afin que l’un des leurs arrive au pouvoir dans les wagons yankee, Bill Clinton donnera au Rwanda le feu vert nécessaire à sa nouvelle aventure au Congo. Aux Rwandais complexés par la petitesse de leur territoire national, il dira : « Comme vous l’indiquez, le Rwanda était un seul pays [sous-entendu avec le Kivu] avant que les puissances européennes se réunissent à Berlin pour se répartir l’Afrique. Les Etats-Unis sont à vos côtés ».
Aussi nul que peut l’être tout Américain moyen sur les connaissances historiques du reste du monde, le Président Bill Clinton ignorait que le partage de l’Afrique par la conférence de Berlin est un mythe et non une réalité. Une ignorance largement partagée par les décideurs rwandais. Car aussitôt que démarra leur nouvelle aventure au Congo, le 2 août 1998, le Président marionnette Pasteur Bizimungu reprenait un discours rangé au placard depuis l’accession de Kabila au pouvoir à Kinshasa, le 17 mai 1997. Répondant aux questions des journalistes occidentaux sur la nouvelle crise, il déclarait : « Je souhaite que le débat tourne autour des frontières héritées du colonialisme. L’Afrique a besoin d’une nouvelle conférence de Berlin ». En août 2000, pendant que le Président Kabila tentait de contourner le dialogue inter congolais, piège à cons destiné à l’éliminer politiquement, Walter Kansteiner revenait à la charge et prononçait l’arrêt de mort de l’Etat congolais dans un autre quotidien américain, le Pittsburgh Post Gazette. « L’éclatement du Congo, déclarait-il, est plus probable aujourd’hui qu’il ne l’était voilà vingt ou trente ans ».
Conclusion
L’implosion du Congo par les Etats-Unis en faveur de « ces tueurs tutsi au cœur de la tragédie congolaise » fut annoncée tambour battant. A l’heure de la mondialisation ou de la défense des droits de l’homme le plus fort, en l’occurrence l’homme occidental, morceler le Congo faciliterait le contrôle de nouvelles entités étatiques par les multinationales. Le drame de ce pays est que les longues années Mobutu ont fini par crétiniser l’ensemble de la classe politique. Depuis le lancement officiel du processus de démocratisation, le 24 avril 1990, tous les acteurs politiques congolais se battent pour une et une seule chose : une place au festin d’un pouvoir à conserver pour les uns et à conquérir pour les autres. L’élite intellectuelle du pays n’a pas échappé à cette crétinisation. Son sport favori consiste soit à servir de caisse de résonnance aux politiciens, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, soit à crier contre ceux du camp adverse juste pour crier et se défouler.
Alors que les Etats-Unis se servent de l’hégémonie tutsi rwandaise pour régenter à leur guise la politique congolaise au profit du Rwanda, un Congolais par adoption et d’origine tutsi rwandaise est arrivé au pouvoir dans des circonstances obscures sans que cela ne suscite la moindre inquiétude au sein de la classe politique. Le pouvoir de l’imposteur fut légitimé par l’ensemble de la classe politique réunie à Sun City. En prélude des élections présidentielles de 2006, des chefs coutumiers katangais furent le voyage de Bruxelles ou ils subirent un bourrage des cranes afin de faire avaler à leur peuple la fable de « Joseph Kabila », authentique fils du Katanga. Dans la course au pouvoir de 2006, un sorcier blanc viendra de Bruxelles pour intimer aux hommes politiques congolais l’ordre de ne pas évoquer la question des origines de l’usurpateur. Et les grands enfants congolais obtempèrent ! Légitimé par les urnes en 2006, l’imposteur a clairement choisi son camp, celui de sa patrie d’origine au détriment de la patrie de son père adoptif. Aux commandes d’un gouvernement parallèle qui n’a des comptes à rendre à personne, il exécute en douceur et avec brio le plan de balkanisation du pays. Pendant ce temps, les hommes politiques n’ont des yeux tournes que vers leurs ventres, pleins pour les uns et à remplir à tout prix pour les autres. Les discours sur l’avenir du pays n’existent que pour amuser la galerie.
A moins de nous ressaisir lors d’une énième période de transition qui se profile déjà à l’horizon, en mettant enfin en place des institutions républicaines qui inhiberaient une fois pour toutes le désir de dominer et son revers, la crainte d’être dominé, dictés par le phénomène identitaire, nous n’avons d’autre choix, pour sauver le Congo, que de proclamer sa faillite et de demander sa mise sous tutelle des Nations Unies. Les activités du Conseil de tutelle de l’ONU ont été certes suspendues depuis que le dernier territoire sous tutelle, les Palaos, a obtenu son indépendance en décembre 1994. Mais elles peuvent encore servir. Pour mettre debout le géant aux pieds d’argile qu’est devenu le Congo, notre patrie aux immenses richesses source de misère aujourd’hui humiliée et martyrisée. Et pour sauver notre peuple, victime de la barbarie occidentale et de la folie de ses propres dirigeants.
[Nkwa Ngolo Zonso]
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
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RDC: La nouvelle guerre d’agression
ingetaJuly 12, 2012Analyses & commentaires, Mondialisation, Politique & sociétéNo Comments
Par Michel Collon.
Une nouvelle guerre menace l’Est du Congo. Le Président Rwandais Paul Kagame a tourné le dos à l’accord de collaboration avec la RDC conclu début 2009 et il a préparé une guerre aux Kivus. Une guerre qui doit empêcher le progrès et la reconstruction de la RDC. La mobilisation du peuple congolais pourra-t-elle défendre l’unité du pays, éviter une nouvelle guerre d’agression et ouvrir la voie à la paix et à la reconstruction ?
La publication du fameux addendum au rapport des experts de l’ONU sur l’implication du gouvernement Rwandais dans la préparation et l’organisation de la mutinerie M23 est une victoire importante de la diplomatie congolaise. Les preuves sont accablantes. Officiellement, toutes les puissances occidentales ont condamnés du bout des lèvres l’appui du Rwanda à la mutinerie de l’armée Congolaise. Or au lieu de prendre des mesures contre le Rwanda, l’on se limite à demander des négociations entre le Rwanda et la RDC. La réaction de Kigali ainsi que la façon dont une certaine presse en Occident relate cette affaire, doit faire appel à la vigilance. En lançant des doutes, des critiques et des contre-accusations, le régime de Kagame et ses alliés tenteront de créer un écran de fumée pour cacher les preuves ainsi que leur signification réelle. Ensuite Kigali essayera de reprendre l’initiative.
Quel est le contenu de cet addendum ?
D’abord il est bien de noter que le groupe d’experts est composé de cinq personnes : Steve Hege (Etats-Unis, coordinateur et expert des groupes armés), Marie Plamadiala (Moldavie, expert en douance et aviation), Ruben de Koenig (Pays-Bas, matières premières), Steven Spittaels (Belgique, expert financier), Nelson Alusala (Kenya, expert en armements), et Emilie Serralta (France, questions régionales). Vu la gravité des faits, le groupe d’experts a multiplié le nombre de sources indépendantes les unes des autres en les augmentant de trois à cinq unités pour chaque fait qui est mentionné.
Le groupe a vérifié ainsi des dizaines de faits. Nous résumons ce qui nous semble le plus importants :
· Une description détaillée du soutien logistique, fourniture d’armements, de recrues et aide active en créant une base arrière au Rwanda pour les mutins congolais, par des hauts responsables du gouvernement et de l’armée rwandaise
Les experts de l’ONU décrivent comment le 4 mai le général Makenga, complice du général Ntaganda [ii], a déserté l’armée congolaise en quittant le territoire congolais et en se rendant à Gisenyi au Rwanda. Là il a été accueilli par le général Ruvusha, commandant de la division occidentale de l’armée rwandaise. Le même jour, 30 soldats loyaux à Makenga sont venus de Goma au Rwanda, ainsi que 60 soldats qui sont venus de Bukavu. Ensuite Makenga est retourné avec ses troupes au Congo, au territoire situé entre les collines de Bukina, Mbuzi et Runyonyi, près de la frontière entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda où s’étaient retirés les mutins.
Le rapport décrit les routes de ravitaillements en armes et en recrues qui ont été organisés par l’armée rwandaise via les localités de Kinigi et de Njerima au Rwanda. Mais le rapport va beaucoup plus loin que cela.
· Des troupes de l’armée rwandaise sont directement impliquées dans les opérations des M23 sur le territoire congolais.
Le groupe cite pas moins de 6 témoins, parmi lesquels un soldat des FDR (Forces de Défense Rwandaises) [iii] et 5 prisonniers du M23 qui tous, indépendamment les uns des autres, affirment la présence des FDR sur le territoire congolais en combattant à côté du M23. Le soldat rwandais a été envoyé début mars en RDC. « La mission de son unité de 80 soldats était de préparer l’arrivée de Ntaganda à Runyoni. Son unité est allée à Runyioni (en RDC) via Kinigi (localité rwandaise, ndlr) Ntaganda et de Makenga y sont arrivés deux mois plus tard. En route, son unité a été rejointe par 150 autres soldats du FDR. » Un autre officier du M23 relate que « les troupes du FDR ont été déployées dans le parc pas loin de Kanyanja pour aider les rebelles lors de leurs opérations de combat avec les FARDC.[iv] Il estimait que ces soldats rwandais étaient avec 150 à Kanyanja. » Un autre officier du M23 a témoigné que « des unités des FDR ont supporté les rebelles à trois occasions pendant lesquelles les FARDC avançaient. » Un dernier officier a rapporté qu’il a été témoin de l’arrivée de quatre vagues, chacune d’environ 100 soldats des FDR et 30 recrues. » Enfin, les experts de l’ONU ont récupéré des enregistrements de communications radio entre des comandants du M23 et des FDR dans lesquels l’officier du M23 confirme qu’il a déjà reçu entre 400 et 500 soldats des FDR et qu’il demande encore de nouveaux renforcements.
· L’envoi des ex combattants du FDLR.
Les experts écrivent : « Une fois parcouru le programme rwandais de la commission de démobilisation et de réintégration, tous les ancien combattants des groupes armés rwandais deviennent automatiquement membre de la Force de Réserve des FDR, commandé par le général Fred Ibingira. Des anciens officiers des FDR, des politiciens et des collaborateurs du M23 ont indiqué que des ex combattants des FDLR, membres de la Force de Réserve des FDR, ont été remobilisé et déployé à Runyoni aux côtés des M23. … Selon des anciens combattants du M23, des petits groupes de ces anciens arrivent chaque jour et sont dispatchés sur les différentes positions du M23. » Un ancien dirigeant des rebelles congolais qui s’était enfuis en 2003 au Rwanda, a déclaré que la Force de Réserve des FDR a préparé pas moins de 2000 anciens combattants des FDLR pour les renvoyer en RDC. (voir plus loin)
· Des hauts responsables tels que le ministre de défense et son assistant personnel, mais aussi l’ancien chef du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), Laurent Nkunda, ont fait un travail de mobilisation pour le M23.
Plusieurs hommes politiques congolais ont confirmé avoir reçu des coups de téléphone de James Kabarebe [vi], actuel ministre de la Défense rwandais, son assistant personnel Senkoko, Jacquas Nziza, le secrétaire permanent du ministre de la Défense et le chef staff des FDR, Genéral Kayonga, leur donnant l’ordre de rejoindre le M23. Un des ces témoins déclare avoir été menacé parce qu’il refusait.
Le groupe d’experts mentionne deux réunions, les 23 et 26 mai, organisées par les responsables rwandais. Lors de la première réunion, 32 chefs de communautés, pour la plupart des membres du CNDP, ont été invités par Gafisi Ngobka, membre du CNDP, à sa maison à Gisenyi, au Rwanda. Le capitaine Senkoko, l’assistant personnel de Kaberebe, leur a dit au nom de Kaberebe lui-même, que le gouvernement rwandais appuyait le M23, « la nouvelle guerre avait comme but la sécession des deux Kivus. Après avoir montré le territoire à libérer sur une carte, il a intimé aux politiciens de convaincre tous les officiers rwandophones dansles Kivus de joindre le M23. »
La réunion du 26 mai avait lieu « à l’Hôtel Ishema à Ruhengeri (Rwanda), en présence de deux hauts dirigeants du FPR [vii], les Bishops John Tucyahana et Coline. Des politiciens du CNDP étaient invités pour entendre dire que le gouvernement rwandais appuyait le M23 politiquement et militairement. Tous les politiciens et militaires rwandophones recevaient l’ordre de joindre le M23 ou de quitter les deux Kivus. Plus particulièrement aux responsables du CNDP, on demandait de démissionner du gouvernorat du Nord-Kivu et de se retirer de la majorité présidentielle. » Une semaine plus tard ; le ministre de la Justice du gouvernement du Nord-Kivu, le CNDP Francois Rucogoza, démissionnait. Edward Mwangachuchu, sénateur et président du CNDP refusait de se retirer de la Majorité présidentielle, malgré une pression énorme. Or, des politiciens du CNDP qui avaient choisis le camp du M23 ont déclaré à partir du Rwanda, au nom du CNDP, de se retirer de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle.
Les 2et 3 juin ainsi que le 9 et 10 juin, des représentants des milieux des affaires à Goma, surtout des patrons de pompes à essence, représentés par Désiré Rwanbaenda et Dieudonné Komayombi, se sont réunis avec Kabarebe afin de discuter sur la mobilisation des moyens financiers pour le M23. Plusieurs témoignages confirment qu’à la localité rwandaise, Kinigi, il y a régulièrement des réunions entre les dirigeants du M23, Ntaganda et Makenga, et des hauts responsables de l’armée rwandaise. Aussi Laurent Nkunda[viii] participe régulièrement à ces réunions.
· Alliance entre le M23 et des groupes de Mai Mai sous la tutelle du Rwanda
Enfin le rapport décrit comment la direction de l’armée rwandaise et le ministre de la défense Kabarebe en personne sont impliqués dans la construction d’un réseau d’alliances avec différentes milices armées actives dans les deux Kivu. Au début ces alliances avaient comme but d’exécuter des dirigeants des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).[ix] Or depuis la mutinerie du groupe M23, ces alliances servent aussi à attaquer les positions des FARDC et à déstabiliser le gouvernement central. Il s’agit des Mai Mai Sheka (Nduma défense du Congo) à Walikale ; Forces pour la Défense du Congo ; les forces de défense locale de Busumba ; la coalition des groupes armés en Ituri, l’Union des congolais pour la défense de la démocratie (Sud-Kivu).
Le Conseil Supérieur de la paix (Bukavu) devrait organiser des manifestations anti-Kabila et organiser des provocations violentes ethniques qui serviraient de prétexte à l’armée rwandaise pour pouvoir traverser ouvertement la frontière et venir en aide aux rwandophones « persécutés ».
Le déserteur colonel Byamungu, ancien commandant du 9ème secteur des FARDC, basé à Uvira, était en communication régulière avec le ministre de défense Kabarebe et avait début avril une conversation avec le ministre de défense Kabarebe pendant laquelle ce dernier lui demandait où il en était avec sa tentative d’assassiner le commandant de l’opération Amani Leo, Delphin Kahimbi, colonel des FARDC.
1. Kagame veut empêcher que la RDC se mette debout
Les experts notent que lors des négociations entre les gouvernements congolais et rwandais qui avaient lieu depuis début avril, « des officiels rwandais ont insisté pour qu’il y ait l’impunité pour les groupes armés et leur alliés mutins, le général Ntaganda inclus et aussi pour le déploiement des nouvelles unités de l’armée rwandaise aux Kivus pour des opérations d’envergure contre le FDLR ». Les experts s’étonnent que « ces revendications ont été répétées malgré les faits que a) le FDR (forces de défense rwandaises) avait unilatéralement arrêté les initiatives pour affaiblir les FDLR depuis fin février ; b) que des forces spéciales du FDR étaient déjà présentes à Rutshuru depuis une année ; c) que des unités de l’armée rwandaise renforçaient d’une façon périodique le M23 au combat contre l’armée congolaise ; d) que le M23 était directement ou indirectement allié avec plusieurs groupuscules des FDLR et e) que l’armée rwandaise remobilisait des anciens éléments des FDLR qui étaient rapatriés au Rwanda pour renforcer les rangs du M23 (au Congo). »
Il y a donc une grande contradiction entre les paroles de Kigali et ses actions. Les autorités rwandaises disent vouloir combattre les rebelles rwandais des FDLR qui se trouvent toujours en RDC, mais en même temps elles renvoient des anciens combattants des FDLR en RDC pour aller se battre contre l’armée congolaise. Et en même temps Kigali exige l’impunité pour ses propres officiers, même pour Ntaganda contre qui une demande d’arrestation et d’extradition a été lancée par la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes de guerre.
En d’autres mots, Kagame revendique que le gouvernement congolais accepte à renoncer à son autorité sur les provinces du Kivu. D’ailleurs Le capitaine Senkoko, assistant personnel du ministre de la Défense de Kabarebe, parlant au nom de son chef l’a dit ouvertement à la réunion du 23 mai aux chefs communautaires que « Kigali veut la sécession des Kivus » et il a même brandi une carte avec le territoire à « libérer ». Aussi le fait d’avoir lancé à nouveau Nkunda dans la direction du M23, démontre bien l’ambition réelle de Kagame.
· Août 1998, début de l’agression rwando-ougando-américaine,
· janvier 2001, assassinat de Laurent Kabila,
· printemps 2004, occupation de Bukavu,
· automne 2008 menace d’une nouvelle grande guerre avec les hommes de Nkunda…
C’est comme si derrière « le pillage des minerais » et derrière « les tensions ethniques » se cachait à un autre niveau lointain des tireurs de ficelles et comme si à chaque fois que la RDC commence timidement à se lever, il fallait l’humilier et la plonger dans le chaos et l’horreur.
Aldo Ajello était le représentant de l’Union Européenne de 1996 au début 2007 pour la région des grands lacs. En mars 2007, à la fin de sa carrière, il a parlé ouvertement à Colette Braeckman. Ajello a en effet confirmé qu’en 1998 les milieux diplomatiques occidentaux avaient tous misé sur Kigali par antipathie pour Laurent Désiré Kabila. Les mêmes milieux n’ont pas hésité par la suite de verser des larmes de crocodiles sur le sort du peuple congolais pendant et surtout après la guerre d’agression tout en faisant pression sur Joseph Kabila, resté trop lumumbiste à leur goût.
Mais le géant se réveille lentement et sûrement. A chaque reprise de l’agression, les rapports de forces sur le terrain et aussi au niveau diplomatique changent petit à petit. Si en 1998 la guère a pu littéralement couper la RDC pendant 5 années en morceaux, les autres agressions ont à chaque fois mené à des crises qui étaient plus vite et plus facilement maîtrisées. Aujourd’hui la rébellion de Ntanganda a du laisser dans les mains de l’armée congolaise, plus de 20 tonnes d’armements lourds et munitions et elle se trouve, pour le moment en tout cas, encerclée à la frontière avec le Rwanda par les FARDC.
Pendant ce temps la complicité du Rwanda est devenue claire pour le monde entier et cela sera plus difficile qu’en 1998, 2004 ou 2008 pour Kagame de continuer à nier son rôle dans cette guerre. Est-ce qu’on assiste enfin à un moment charnière dans l’histoire de la RDC ? Les menaces restent en tout cas grandes.
2. Le danger de l’idéologie génocidaire
Dans son livre « Kabila et la révolution congolaise. Panafricanisme ou néo-colonialisme ? », feu Ludo Martens a consacré un chapitre à l’analyse de l’idéologie génocidaire. Il avertit que « le virus de l’ethno-fascisme qui ravage le Rwanda depuis 1959, pourrait aussi détruire le Congo ». Ensuite il décrit la voie rwandaise qui a mené au génocide de 1994. Il décrit ensuite comment le Rwanda de Habyarimana a exporté ses mythes génocidaires au Kivu. Il analyse les mécanismes de manipulation idéologique qui font que des jeunes gens fanatisés peuvent devenir tellement aveugles qu’ils sont prêts à commettre des actes horribles sur des concitoyens désarmés, innocents, femmes, enfants et vieillards.
Dans le stade actuel du système mondialisé après la chute de l’Union soviétique « L’ethnicisme mène à la diabolisation de l’ethnie « ennemie » et à l’angélisation de sa propre ethnie. De l’histoire, on ne retient que toutes les défaites que l’autre ethnie a infligées à la sienne.
Du passé récent, on met en exergue tous ses morts sous les coups de l’autre ethnie. Les masses populaires de toutes les ethnies sont pauvres et victimes d’innombrables injustices. Et ces souffrances rendent ces masses mobilisables pour une « revanche » contre des ethnies ennemies présentées comme les forces du mal… On crée des mythes sur le caractère et les habitudes de l’ethnie « ennemie » et chaque fait ou acte est interprété comme une confirmation de ces mythes. Comme des violences sont commises des deux côtés, le crime d’un côté engendre le crime de l’autre camp et une spirale de violences entraîne tout le monde vers l’abîme. Il existe toujours des faits épars permettant de diaboliser une autre ethnie. Et une fois l’idéologie ethniciste implantée, toutes les intoxications deviennent crédibles. Chaque ethnie (ou religion, ou nationalité) peut nourrir ses haines aux crimes réels ou imaginaires imputés à une autre ethnie, religion ou nationalité. Une fois qu’on a lâché ces démons, la même idéologie et la même pratique génocidaire se manifeste chez les extrémistes de chaque partie impliquée. »
Ludo Martens avertissait déjà en 1999 « En rejetant la politique d’indépendance africaine de Kabila, en s’engageant comme un mercenaire aux côtés de l’impérialisme américain, Kagame a pris une orientation à la fois génocidaire et suicidaire… » Il est clair qu’aujourd’hui Kagame, sous l’instigation de son allié, l’impérialisme étasunien, continue à jouer avec cette idéologie génocidaire et à essayer de l’instrumentaliser en fonction de ses intérêts mesquins. Le rapport des experts de l’ONU mentionne plusieurs faits qui donnent à réfléchir à ce sujet.
L’arme de la provocation
Le passage dans le rapport sur la collaboration entre le Rwanda et le soi-disant « Conseil supérieur de la paix » à Bukavu est d’une importance extrême pour comprendre les pièges que Kagame tend pour pouvoir reprendre l’initiative.
« Le Conseil Supérieur de la paix (CONSUP) a été cré en décembre 2011 après les élections avec le but de semer le malaise parmi les populations contrariées qui mettaient en doute la crédibilité des élections de novembre. Des candidats malheureux s’unissaient avec des commandants des anciens groupes armés intégrés dans les FARDC, notamment les Forces Républicaines Fédérales (FRF) et le CNDP. Dans les réunions préparatoires au quartier général des FRF à Bukavu, c’étaient des officiers de l’ex-CNDP, le lieutenant colonel Vianney Kazarama (actuellement le porte-parole du M23, ndlr) et le colonel Seraphin Mirindi qui représentaient le colonel Makenga. Lors de cette réunion, Kazarama donnait les noms des gouverneurs futurs de l’Est du Congo. Selon plusieurs anciens membres du CONSUP, plusieurs individus à ces réunions confirmaient que leur mouvement avait l’appui total du Rwanda. »
Les experts de l’ONU continuent : « L’objectif initial du CONSUP était de créer le malaise à travers l’agitation des membres de l’opposition politique avec des grèves et des protestations urbaines jusqu’à des provocations des forces de l’ordre qui aboutiraient à la mort des manifestants, ce qui serait l’étincelle d’une rébellion armée contre le Président Kabila. Selon plusieurs membres du CNSUP, arrêtés avant qu’ils n’aient pu agir, ce soulèvement de Bukavu devrait être suivi de « renforts de l’armée rwandaise venant de Cyangugu/Rusizi au Rwanda sous prétexte de venir au secours des populations rwandophones ou des citoyens rwandais supposés être des victimes ou visés par cette manifestation ». Selon les commandants des FARDC et les services de renseignements congolais, le dirigeant du CONSUP, René Kahukula se cache actuellement au Rwanda. »
Quand des simples gens sont coupés en morceaux avec des machettes par des fanatiques
Les experts de l’ONU mentionnent la fondation d’un nouveau parti, l’Union des Congolais pour la Défense de la Démocratie (UCDD) le 9 mai 2012 par Xavier Chiribanya, ancien gouverneur du Sud-Kivu sous l’occupation de l’armée rwandaise et ancien membre du RCD-Goma (les anciens rebelles pro-rwandais) , qui a fui en 2003 Bukavu et se cache depuis au Rwanda. Chiribanya a depuis ce 9 mai organisé plusieurs réunions avec des dirigeants des groupes armés. Lors de ces réunions il a insisté avoir l’appui total du gouvernement rwandais pour organiser la rébellion contre Kabila avec le but d’obtenir la sécession de l’Est du Congo. Lors d’une réunion qui a eu lieu le 24 mai à Bujumbura, capitale du Burundi, il a dit que « le Rwanda avait entrainé plus de2000 anciens combattants ex-FDLR pour ce combat ». Les experts écrivent : « Selon des sources des services de renseignements congolais, des officiers des FARDC et un ancien membre de l ‘UCDD, Chiribanya a déjà fourni des armes à plusieurs groupes armés à Uvira ainsi qu’aux Mai Mai Yakutumba dans le territoire de Fizi. (Des officiers du M23 ont confirmé au groupe qu’ils étaient effectivement alliés avec les Mai Mai Yakutumba). … Chiribanya aurait aussi établi des liens avec des unités de Raia Mutomboki dans le forêt Nindja au Sud-Kivu ».
Le nom « Raia Mutomboki » (ce qui veut dire en swahili « peuple révolté ») évoque des images atroces qui ont été véhiculé via des mails fin mai-début juin des victimes d’une attaque des FDLR coupées en morceaux avec des machettes. Le texte des mails disait : « Voici ce qui se passe à l’Est du Congo. Sans commentaire ». Il s’agissait d’un mail qui partait d’un certain pasteur Kitungano, et qu’il s’agissait du massacre qui avait eu lieu à Bunyakiri la nuit du dimanche 13 au lundi 14 mai. Des présumés combattants FDLR avaient attaqué le village de Kamananga, dans le territoire de Bunyakiri, et tué une vingtaine de civils et laissé 19 blessés. Dans une manifestation, infiltrée par des membres du Raia Mutomboki, la population avait protesté contre la passivité de la MONUSCO et 11 soldats pakistanais de la MONUSCO ont été gravement blessés.
Or le journal Le Potentiel du 10 mars mentionnait un autre massacre qui avait précédé ce massacre de Bunyakiri. Il s’agit d’un massacre qui a eu lieu dans les villages de Ngunda, Muhinga et Muhombe au Sud-Kivu et exécuté par les Maï-Maï Raïa Mutomboki.
33 personnes ont été tuées entre le jeudi 1 et dimanche 4 mars par les Mai-Mai Raïa Mutomboki venus de Kalongé. Il s’agit de civils non armés qui ont été tués, selon Le Potentiel, à coup de machettes et par balles. Parmi les victimes, le chef de la localité de Muhombe, un Congolais donc, qui avait logé chez lui 12 dépendants des FDLR, tous candidats volontaires au rapatriement au Rwanda. Une autre victime était une Congolaise mariée à un FDLR et onze autres victimes. Enfin il y avait neuf dépendants des FDLR qui ont été tués par ces Maï Maï Raïa Mutomboki à Ngunda.
Ainsi on voit le résultat de toutes ces alliances en apparence contre-nature que Chiribanya a noué a Sud-Kivu : des éléments fanatiques en arrivent à couper en morceaux des simples gens sans armes, enfants, femmes et vieillards car « c’est l’ennemi ». Ainsi on crée la haine entre des communautés selon l’adage « diviser pour régner ».
Quelle solution pour la déstabilisation et la guerre ?
La position du gouvernement congolais sur la question est très claire et peut être résumée comme suit : « Il faut en finir avec l’argument ethnique » et « nous voulons la paix, pas la guerre ». Kinshasa a fait tout pour donner des preuves que les minorités ethniques, certainement les tutsi qui ont servi de prétexte pour toutes les agressions en provenance du Rwanda, n’ont pas de raison de se sentir menacés par le pouvoir central.
Le CNDP, organisation politique qui prétendait défendre les intérêts des tutsi congolais, a été accueilli dans l’Alliance pour la Majorité Présidentielle. Omer Nsongo Di Liema, journaliste à la Présidence, remarque à juste titre que l’instrumentalisation de l’argument ethnique nuit avant tout aux communautés ethniques en question et même aux dirigeants de ces communautés eux-mêmes. Et Kinshasa ne laisse aucun doute qu’elle n’accepterait plus de négocier avec des rebellions prétendant défendre une minorité ethnique. Le Ministre de l’information, Lambert Mende l’a répété encore le samedi 9 juin : « Le Gouvernement engage les leaders des communautés du Nord et du Sud Kivu à isoler et dénoncer tous ceux qui, dans ces communautés, trahissent l’idéal patriotique en se faisant les instruments de la déstabilisation de leurs provinces et de la RDC. Armée nationale et républicaine, les FARDC ne seront jamais organisées sur une base communautariste. »
Lors d’une conférence de presse remarquable tenue à Kinshasa le 27 juin, le Ministre de l’information Lambert Mende a répété ce message d’une façon brillante. Pour revoir cette conférence veuillez cliquer ici.
Le gouvernement congolais vient encore d’interdire, le 30 juin, le quotidien « Le journal ». Lambert Mende a justifié cette décsion comme suit : « Un article est publié et le journal distribué. On y apprend qu’un groupe ethnique est coupable de je ne sais quoi. Alors que nous, Gouvernement, qui luttons contre ces gens sur le terrain, nous savons qu’aucun groupe ethnique n’est responsable des faits criminels en tant que groupe ethnique mais ce sont des individus que nous pourchassons sur terrain. »
Le ministre Mende a poursuivi en soulignant que sa décision de suspendre la parution de ce quotidien est conforme aux lois du pays : « Nous agissons pour protéger l’ordre public [et] le droit de tous les groupes ethniques, parce que tel est notre responsabilité. Nous sommes là, comme gouvernement, pour garantir le droit de 404 groupes ethniques qui ont en partage la RDC. »
L’Agence de Presse Congolaise officielle, ACP, publiait le 6 juillet, une dépeche disant : “M. Ally, président de la jeunesse tutsi du Nord-Kivu, a fustigé, dimanche, la généralisation par certaines personnes de sa communauté comme commanditaire des guerres à l’Est de la RDC, plus particulièrement au Nord-Kivu. Dans sa déclaration faite par voie des ondes de toutes les radios émettant à Goma, le président de la jeunesse tutsi a indiqué qu’un problème de l’armée qui est purement militaire ne peut en aucun cas faire l’objet de la généralisation de toute une communauté. (…) C’est en ce sens qu’il a appelé les politiciens et les autres leaders d’opinions du Nord-Kivu à s’y impliquer fortement pour faire renaître la cohabitation pacifique qui a toujours caractérisé les communautés de cette province, jadis grenier de la RDC. » De tels appels sont donc repris par toutes les radios à Goma et l’Agence de Presse officielle du Congo.
Mais tout cela n’empêche pas Kigali de répéter inlassablement le mensonge que le gouvernement à Kinshasa voudrait attiser la haine ethnique anti-tutsi. Ainsi on retrouve dans le numéro d’Afrique-Asie pour les mois de juillet-août 2012, un interview avec la ministre pour les Affaires Etrangères, Mme Mushikiwabo, avec comme streamer, la phrase « Dans la presse congolaise, le tribalisme refait surface, avec des propos haineux contre le tutsi. » Dans sa première réaction à l’ONU, sur le rapport des experts, le 25 juin, Mushikiwabo avait littéralement dit : « Dans certains médias proches du gouvernement congolais, on parle de traquer les Rwandais et tuer les Tutsis. Cela nous rappelle la rhétorique de 1994 avant le génocide et le Rwanda surveille de très près ce genre de déclarations ». Ainsi Kigali a déjà lancé la contre-offensive médiatique, qui doit justifier devant le monde entier, son droit de « défendre les tutsis » en lançant la guerre aux Kivus.
3. Le double jeu des puissances impérialistes
D’ici octobre le rapport du groupe des experts sera rendu définitif. On peut s’attendre à une avalanche de preuves ou de pseudo-preuves avec lesquelles le gouvernement Rwandais va essayer de démontrer qu’effectivement les rwandophones à l’est de la RDC sont persécutés et qu’ils ont le droit à se défendre et à faire appel au Rwanda pour les aider contre Kinshasa. Kagame pourra compter sur l’hypocrisie occidentale pour réussir son coup.
A quel jeu jouent les Etats-Unis ?
Sans l’appui des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, le régime de Kagame n’aurait jamais pu survivre les 18 ans qu’il est au pouvoir. Des infractions contre le droit international, invasion d’un pays voisin, actes de piratage aérien, élections complètement falsifiées avec des scores de 94% au niveau national, des rapports de l’ONU dénonçant le pillage du Congo… tout cela n’a jamais pu empêcher l’appui permanent de Londres et Washington à leur poulain. Actuellement le gouvernement rwandais ne finance toujours pas plus que 51% de son budget avec ses propres revenus. Les pays donateurs, en majorité des pays européens et les Etats-Unis, financent 40% du budget, le reste est financé par des emprunts. En 2011, les pays donateurs ont augmenté leur appui de 7% en comparaison à l’année précédent. Aux Etats-Unis Kagame est très bien vu, il ne passe pratiquement pas une année sans qu’il ne reçoive l’une ou l’autre nomination allant de doctorats honorifiques à des prix pour la bonne gestion. Des figures comme Bill Clinton, Tony Blair, Bill Gates ne cachent pas leur amitié personnelle avec Kagame et font des dons privés importants. Blair a même mis sur pied une ONG sous le nom Agence Governance Intiative (AGI), à travers de laquelle il finance une équipe de 10 conseillers dans les cabinets du Premier ministre, du ministère de Finances et à d’autres endroits stratégiques de l’appareil d’Etat rwandais. Mais aussi la coopération militaire entre les armées étasunienne, Britannique et rwandaise est aussi importante.
Paul Kagame est un admirateur du marché libre made in USA. Certes, il s’oppose à la colonisation européenne de l’Afrique et du Rwanda en particulier. Son début politique s’est déroulé dans le National Resistance Army de Museveni, qu’il a rejoint en 1979. Ce mouvement se laissait inspirer par Mao, Che Guevara et George Washington. Beaucoup des cadres étaient formés en Mozambique chez le FRELIMO, qui était dans cette période des années 80 un mouvement anti-capitaliste et anti-impérialiste. Mais Kagame a reçu une formation de haut niveau au Fort Levenworth aux Etats-Unis, là où l’on apprend à des chefs militaires comment diriger des grandes opérations. Pour son fils il a choisi comme école la prestigieuse académie militaire Westpoint. Depuis qu’il est au pouvoir au Rwanda, Kagame a été le plus grand supporteur en Afrique de toutes les guerres étasuniennes. Il a joué le rôle de mercenaire pendant la guerre d’agression lancée en aout 1998 et téléguidée par Washington contre la RDC de Laurent Désiré Kabila. Il y a quelques semaines, le 29 avril 2012, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le Soudan, l’ambassadeur Dane Smith, a encore fait l’éloge de l’armée rwandaise pour sa contribution aux deux missions de l’ONU au Soudan. Avec quatre bataillons, environ 2000 soldats, le Rwanda forme le noyau dur de l’UNAMID, la mission de l’ONU au Darfour qui coûte 1,6 milliards de dollars ce qui est 200 millions de dollars de plus que la MONUSCO. L’UNAMID est d’ailleurs dirigé par le lieutenant général rwandais, Patrick Nyamvumba.
Un virage à 180 degrés ?
Durant dix ans, et plus précisément de 1999 à 2009, les gouvernements occidentaux, Etats-Unis en tête, ont exigé qu’il soit mis fin aux violences dans l’est du Congo par les négociations et la « réconciliation ». Autrement dit, via l’intégration dans l’armée et l’appareil d’Etat congolais de rebelles congolais, en réalité dirigés et encadrés par des officiers de l’armée rwandaise. L’intégration du général Ntaganda dans l’armée congolaise en est un bel exemple. Mais, le mois dernier, on a assisté à un virage à 180 degrés. L’ambassadeur américain en RDC met de l’huile sur le feu. Lundi 11 juin, l’ambassadeur étasunien Entwistle, s’est déplacé vers Goma et y a déclaré devant les autorités congolaises : « Nous soutenons les efforts [déployés par le gouvernement congolais et ses partenaires] contre le M23. N’importe quel gouvernement au monde a le devoir d’anéantir les mutins. Vous avez absolument raison d’anéantir ces mutins ». (Souvenons-nous qu’en 2008 la communauté internationale sous la direction des Etats-Unis avait encore « interdit » le gouvernement congolais de chercher une solution militaire à la rébellion de Nkunda et on avait imposé une solution politique sous forme de dialogue inter-kivutien.)
Les Américains jouent donc double jeu : ils appuient Kagame et en même temps ils se présentent comme l’allié de Kinshasa contre le M23. Le président rwandais Paul Kagame, qui se sent quelque peu trahi par son grand allié, a déclaré amèrement le 19 juin lors d’une conférence de presse : « Avant les élections présidentielles, ils ont cherché à tout prix un moyen de se débarrasser de Kabila, soit via les élections, soit autrement. Finalement, Kabila a été élu et, quels que soient les résultats des élections, ils ont compris qu’ils devaient faire avec. Plus tard, ils sont revenus me voir pour me dire qu’ils voulaient arrêter Ntaganda, mais que pour cela ils avaient besoin de l’accord du Rwanda… A présent, ils nous accusent d’être responsables de cette situation ! » (Jeune Afrique, 19 juin)
Contrôler le Congo
Les gouvernements occidentaux font croire que seule la paix, une bonne administration, des élections démocratiques et le respect des droits de l’homme les intéressent. Or dans son discours, Kagame a levé le voile sur le véritable agenda de ces gouvernements. Avant les élections, les Occidentaux – et probablement des diplomates américains – voulaient l’impliquer dans un plan visant à évincer Kabila lors des élections. C’est là le respect qu’ils ont envers la démocratie et la volonté du peuple congolais. Mais, lorsque ce plan a échoué, ils ont sollicité la collaboration de Kagame pour raviver, via l’arrestation de Ntaganda, les conflits ethniques dans l’est du Congo et, de cette manière, mettre Kabila dans l’embarras. Ce qui en dit long sur leur prétendu souci de mettre un terme aux souffrances du peuple congolais. En réalité, tout ce qui compte pour eux, c’est de pouvoir accroître leur contrôle sur le Congo et empêcher le pays de suivre sa propre voie et ce, malgré tous les beaux termes employés. De ce point de vue : au plus il y aura de division en Afrique, et plus ils tireront les ficelles dans les camps opposés.
Que se passera-t-il avec Kagame et que décideront ses maîtres étasuniens ?
Kagame, connaîtra-t-il le sort que d’autres anciens amis des Etats-Unis, tels que Mobutu, Noriega et dernièrement Kadhafi, ont connu avant lui ? Serait-on arrivé à la fin de l’amour Etats-Unis – Kagame ? Difficile à dire. Une nouvelle grande guerre d’agression rwandaise pourrait aboutir à une confrontation ouverte entre l’armée rwandaise et l’armée congolaise, cette fois-ci appuyée par les armées du SADC. En effet, le président angolais Dos Santos, vient de confirmer au ministre congolais des affaires étrangères, Raymond Tshibanda, que la RDC peut compter sur « le soutien et la solidarité de son pays ainsi que de la SADC, en tant que communauté régionale. » Une telle situation pourrait bien signifier la fin de Kagame et risque de créer au Rwanda une situation extrêmement explosive. Comme en 2008, quand Kagame a été obligé par Washington de retirer Nkunda, Washington fera tout pour mettre Kagame sous pression et pour éviter une telle situation où elle risque de perdre son meilleur allié en Afrique. En plus, les Américains sont sans doute aussi bien au courant de la colère qui a été provoquée par la guerre contre la Libye chez les dirigeants africains tels que ceux de l’Afrique du Sud, de l’Angola et même de l’Ouganda. Est-ce que Washington voudrait éviter qu’une nouvelle guerre en RDC, cette guerre de trop, qui chasserait les nord-américains pour longtemps de cette région stratégique, comme ils ont été chassés de l’Iran en 1979 (ils y sont haïs jusqu’à aujourd’hui) après avoir joué pendant trois décennies un sale rôle dans ce pays ? Ou est-ce qu’ils jouent un double jeu pour pouvoir jouer à l’arbitre pendant le conflit et pour pouvoir se mettre dans le camp du gagnant, quand les évènements sur le terrain en décideront ? Attendons voir.
Mais soyons réaliste. En lisant la déclaration à l’occasion de la publication de l’addendum de Victoria Nuland, porte-parole du State Départment à Washington, certains y ont vu un grand changement dans la position des Etats-Unis envers le Rwanda. En effet, Nuland disait que les Etats-Unis demandait au Rwanda d’ « arrêter et d’empêcher l’appui aux rebelles à partir du Rwanda ». Or pour le reste Nuland concluait sa déclaration : « La retenue et le dialogue dans un contexte de respect pour la souveraineté des deux partis sont les meilleurs façon pour ramener la paix et la sécurité à l’est du Congo et dans la région ». Selon la loi, votée au parlement américain le 3 janvier 2006 sur « les besoins urgents en RDC », on peut lire à la section 105 : « Le secrétaire d’état est autorisé à retenir l’assistance à un pays étranger quand le secrétaire d’état détermine que le gouvernement de ce pays entreprend des actions de déstabilisation de la RDC ». C’est-à-dire que Hilary Clinton, en tant que secrétaire d’Etat n’applique pas la loi votée dans son propre parlement. Au lieu de prendre des mesures à l’encontre du Rwanda, elle fait demander par son porte-parole, « d’arrêter cet appui » et insiste sur « la nécessité de retenue et de dialogue ». L’hypocrisie et l’emploi des deux poids deux mesures étasuniennes est sans limites. L’on peut s’imaginer ce que le département d’Etat dirait si au lieu du Rwanda il s’agissait du Venezuela qui appuyait une rébellion dans un pays voisin comme la Colombie.
Kigali n’est d’ailleurs pas du tout impressionné par la déclaration de Nuland. La Ministre Mushikiwabo déclarait quelques jours plus tard, le 4 juillet, devant l’ambassadeur américain à Kigali que “les relations entre le Rwanda et les Etats-Unis ont évolué à travers les années et sont caractérisées par un respect et un dialogue mutuel.” La Ministre a encore parlé sur « l’appui des Etats-Unis pour le Rwanda dans l’arène internationale aussi bien au niveau politique qu’économique ». Le jour suivant, le 5 juillet, le M23, appuyé par les unités des FDR, ont lancé une offensive pour la prise de la ville frontalière de Bunagana…
Herman Cohen et la compréhension pour l’agressivité de Kagame
Herman Cohen a été assistant secrétaire d’Etat pour l’Afrique dans l’administration Clinton et sous—secrétaire aux comités de sécurité nationale pour les Affaires Africaines dans la période 1989 – 1993. Précédemment, il était directeur pour les Affaires Africaines au même comité dans la période 1987-1998. Cohen défend une certaine vision sur le conflit à l’Est de la RDC partagée dans la classe dominante aux Etats-Unis. Dans cette vision, la guerre de Kagame est justifiée selon la théorie ultra-libérale où la main invisible règle l’économie d’une façon « naturelle », dont la guerre ferait partie.
Cohen formulait sa vision dans une tribune libre du « New York Times » du 15 décembre 2008 ainsi : « De 1996 jusqu’aujourd’hui, le gouvernement rwandais dirigé par les Tutsi a contrôlé dans les faits les provinces orientales du Congo du Nord et du Sud Kivu. Ce contrôle a été maintenu à travers des occupations militaires avec des interruptions et la présence de milices congolaises financées et entraînées par l’armée rwandaise. (…) Pendant ces 12 années, les provinces, riches en minerais, se sont intégrées économiquement avec le Rwanda. » En d’autres mots Cohen accepte l’agression et l’occupation militaire de l’Est du Congo comme normale et économiquement justifiable, comme il trouve aussi normal que le gouvernement rwandais est dirigé par un groupe ethnique au lieu d’une coalition ou force politique qui représente la nation rwandaise dans son entièreté.
Il continue en disant que dans le futur, le Rwanda continuera d’une façon naturelle cette agression, tant que les lois du marché auront leur raison : « Le Rwanda n’acceptera pas de se priver des ressources qui constituent un important pourcentage de son produit intérieur brut. » Dans cette vision libérale de l’histoire, on accepte que ces hommes d’affaires rwandais aient tiré leur argent et leur statut d’hommes d’affaires par le pillage des Kivus, rendu possible par l’occupation militaire et le travail d’esclaves dans les mines artisanales. A l’image des débuts du capitalisme en Europe, et des « hommes d’affaires » européens qui tirèrent leur richesses de la traite esclavagiste et des conquêtes coloniales, des lois contre les paysans et contre la mendicité en Angleterre au 19ième siècle ainsi que de la surexploitation des femmes et des enfants dans l’industrie textile en Flandre, les capitalistes en Afrique centrale auraient le droit « naturel » d’occuper militairement leurs voisins et d’y installer un régime d’esclavage, comme ils le font d’ailleurs envers la grande masse de paysans hutu et tutsi pauvres au Rwanda même.
En conclusion Cohen propose un compromis entre le gouvernement congolais et les hommes d’affaires rwandais : « En même temps le gouvernement congolais a le droit de son côté de contrôler ses ressources en faveur du peuple congolais. Il existe une synergie économique naturelle entre l’est du Congo et les nations de l’Afrique de l’est. Le flux normal du commerce de l’est du Congo va vers les ports de l’Océan Indien plutôt que de l’Océan Atlantique. » Et il conclut qu’il faudrait donc négocier un accord qui « donnerait aux hommes d’affaire rwandais un accès continu aux minerais et aux forets congolais. Les produits continueraient d’être exportés via le Rwanda. Le grand changement serait le paiement des taxes au gouvernement congolais. Pour les hommes d’affaires rwandais, ces paiements seront remboursés par des revenus augmentés. »
Naturellement chaque guerre finit avec un accord de paix. Or l’accord que propose Cohen implique la balkanisation économique de la RDC dans un contexte d’exploitation par les multinationales étasuniennes et européennes. Car pourquoi le fait que l’Est du Congo est plus proche de l’Océan Indien que de l’Océan Atlantique serait-il un argument pour « la synergie que Cohen présente comme normale entre l’est du Congo et les nations de l’Afrique de l’est ? C’est à travers la mer que les matières premières sont exportées par les multinationales. Cohen voit l’Afrique par les lunettes des multinationales étasuniennes comme un continent qui livre des matières premières. Un continent dont l’économie ne réalise pas de valeur ajouté et dont les besoins propres de la population ne forment pas un marché interne prioritaire. Du point de vue d’un développement réel panafricain on ne peut pas nier la position géographique centrale de la RDC, ni ses richesses naturelles aussi bien en ce qui concerne les minerais, que l’énergie, l’eau et les potentialités agricoles.
La question est donc de savoir si la coopération qui sortirait d’une réconciliation entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, tend vers une plus grande unité autour d’un RDC renforcée ou vers un plus grand éparpillement ? Si elle contribue au développement des outils industriels de la RDC et du continent ou est-ce qu’elle pousse la RDC dans son rôle traditionnel de colonie fournisseuse de matières premières ?
Il ne s’agit donc pas de refuser la paix, ni le dialogue et la coopération avec les gouvernements des pays voisins de la RDC. Mais est-ce que ces gouvernements veulent-ils une vraie coopération panafricaine au service des peuples qui dépasse les intérêts régionaux, ethnicistes ou claniques et qui reconnaisse le rôle central de la RDC dans la reconstruction du continent Africain ? Ou est-ce que certains d’entre eux continuent en silence à chérir des plans de balkanisation et de déchirement de l’Afrique en faveur de leurs intérêts mesquins et des intérêts des grandes multinationales américaines et européennes ?
La cinquième colonne de Ngbanda et ses alliés peuvent compter sur la Radio France Internationale
En France, certaines forces sont accoutumées à se montrer agressives envers Kinshasa. L’organisation d’extrême droite congolaise APARECO, dirigée par Honoré Ngbanda, l’ancien chef de la sécurité de Mobutu, reçoit depuis des années toute liberté pour mener de Paris ses campagnes de haine contre Kabila et semer la terreur dans la diaspora congolaise en Europe, visant tout Congolais qui ne serait pas virulemment anti-Kabila. Ce sont ces campagnes de haine qui ont été à la base des manifestations violentes de l’opposition congolaise dans le quartier de Matonge, à Bruxelles, durant la période précédant les élections de 2011.
Début juin, le porte-parole d’APARECO a même pu utiliser la radio officielle Radio France International pour lancer sa campagne contre le sommet de la francophonie à Kinshasa. L’organisation propage aussi un racisme fanatique contre les personnes parlant rwandais – qu’elles soient rwandaises ou congolaises. Le 8 juin, l’APARECO titrait un de ses communiqués de presse « Nous voulons la guerre, rien que la guerre ».
L’APARECO vient aussi d’annoncer une alliance avec l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et l’ARP de Faustin Munene. L’ancien bras droit de Mobutu emploie ainsi un parti moribond et une force marginale pour annoncer « la mobilisation pour contester le résultat des élections du 28 novembre, dénoncer l’instabilité dans l’est, et empêcher la tenue du sommet de la francophonie prévu à Kinshasa en octobre ». Un événement sans importance, s’il n’y avait le fait que RFI, radio officielle française, s’emploie à jouer le mégaphone de cet « événement ».
Ce n’est pas un hasard que des alliés à Ngbanda lancent des discours de haine anti-tutsi et anti-kabila en même temps. Comme le complot du CONSUP à Bukavu, c’est une façon idéale pour semer le désarroi dans le peuple congolais et laisser la place à toute sorte de provocation utile à Kagame. Un sympathisant de Kagame envoi par exemple cet URL d’un discours de haine du fameux Bisshop Elysee qui voyage entre l’Afrique du Sud et la Grande Bretagne. Un habitant de Londres, un certain Samy Kalonji peut aussi appeler librement à l’assassinat de Kabila et à une guerre totale contre les tutsi. Tout cela se passe à partir des pays « donneurs de leçons en démocratie », sous les yeux des services de renseignements occidentaux qui sont habitués à comploter pour tuer des révolutionnaires tels que Patrice Lumumba et Thomas Sankara.
La mobilisation populaire pourra-t-elle défendre l’unité du pays et faire échouer l’agression ?
Le gouvernement congolais vient de radier la bande de Ntaganda de l’armée et continue à dénoncer la responsabilité de Kigali à cette tantième agression. En même temps le gouvernement Congolais défend l’unité de tous les Congolais, peu importe leur origine, groupe ethnique, langue ou religion. L’appel à la mobilisation populaire pour dire non à la division, la haine et l’agression, pourra mettre en échec les plans de balkanisation et de déstabilisation de la RDC et rendre possible la paix et le progrès. Les semaines qui viennent, nous donneront la réponse.
RDC: La nouvelle guerre d’agression
ingetaJuly 12, 2012Analyses & commentaires, Mondialisation, Politique & sociétéNo Comments
Par Michel Collon.
Une nouvelle guerre menace l’Est du Congo. Le Président Rwandais Paul Kagame a tourné le dos à l’accord de collaboration avec la RDC conclu début 2009 et il a préparé une guerre aux Kivus. Une guerre qui doit empêcher le progrès et la reconstruction de la RDC. La mobilisation du peuple congolais pourra-t-elle défendre l’unité du pays, éviter une nouvelle guerre d’agression et ouvrir la voie à la paix et à la reconstruction ?
La publication du fameux addendum au rapport des experts de l’ONU sur l’implication du gouvernement Rwandais dans la préparation et l’organisation de la mutinerie M23 est une victoire importante de la diplomatie congolaise. Les preuves sont accablantes. Officiellement, toutes les puissances occidentales ont condamnés du bout des lèvres l’appui du Rwanda à la mutinerie de l’armée Congolaise. Or au lieu de prendre des mesures contre le Rwanda, l’on se limite à demander des négociations entre le Rwanda et la RDC. La réaction de Kigali ainsi que la façon dont une certaine presse en Occident relate cette affaire, doit faire appel à la vigilance. En lançant des doutes, des critiques et des contre-accusations, le régime de Kagame et ses alliés tenteront de créer un écran de fumée pour cacher les preuves ainsi que leur signification réelle. Ensuite Kigali essayera de reprendre l’initiative.
Quel est le contenu de cet addendum ?
D’abord il est bien de noter que le groupe d’experts est composé de cinq personnes : Steve Hege (Etats-Unis, coordinateur et expert des groupes armés), Marie Plamadiala (Moldavie, expert en douance et aviation), Ruben de Koenig (Pays-Bas, matières premières), Steven Spittaels (Belgique, expert financier), Nelson Alusala (Kenya, expert en armements), et Emilie Serralta (France, questions régionales). Vu la gravité des faits, le groupe d’experts a multiplié le nombre de sources indépendantes les unes des autres en les augmentant de trois à cinq unités pour chaque fait qui est mentionné.
Le groupe a vérifié ainsi des dizaines de faits. Nous résumons ce qui nous semble le plus importants :
· Une description détaillée du soutien logistique, fourniture d’armements, de recrues et aide active en créant une base arrière au Rwanda pour les mutins congolais, par des hauts responsables du gouvernement et de l’armée rwandaise
Les experts de l’ONU décrivent comment le 4 mai le général Makenga, complice du général Ntaganda [ii], a déserté l’armée congolaise en quittant le territoire congolais et en se rendant à Gisenyi au Rwanda. Là il a été accueilli par le général Ruvusha, commandant de la division occidentale de l’armée rwandaise. Le même jour, 30 soldats loyaux à Makenga sont venus de Goma au Rwanda, ainsi que 60 soldats qui sont venus de Bukavu. Ensuite Makenga est retourné avec ses troupes au Congo, au territoire situé entre les collines de Bukina, Mbuzi et Runyonyi, près de la frontière entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda où s’étaient retirés les mutins.
Le rapport décrit les routes de ravitaillements en armes et en recrues qui ont été organisés par l’armée rwandaise via les localités de Kinigi et de Njerima au Rwanda. Mais le rapport va beaucoup plus loin que cela.
· Des troupes de l’armée rwandaise sont directement impliquées dans les opérations des M23 sur le territoire congolais.
Le groupe cite pas moins de 6 témoins, parmi lesquels un soldat des FDR (Forces de Défense Rwandaises) [iii] et 5 prisonniers du M23 qui tous, indépendamment les uns des autres, affirment la présence des FDR sur le territoire congolais en combattant à côté du M23. Le soldat rwandais a été envoyé début mars en RDC. « La mission de son unité de 80 soldats était de préparer l’arrivée de Ntaganda à Runyoni. Son unité est allée à Runyioni (en RDC) via Kinigi (localité rwandaise, ndlr) Ntaganda et de Makenga y sont arrivés deux mois plus tard. En route, son unité a été rejointe par 150 autres soldats du FDR. » Un autre officier du M23 relate que « les troupes du FDR ont été déployées dans le parc pas loin de Kanyanja pour aider les rebelles lors de leurs opérations de combat avec les FARDC.[iv] Il estimait que ces soldats rwandais étaient avec 150 à Kanyanja. » Un autre officier du M23 a témoigné que « des unités des FDR ont supporté les rebelles à trois occasions pendant lesquelles les FARDC avançaient. » Un dernier officier a rapporté qu’il a été témoin de l’arrivée de quatre vagues, chacune d’environ 100 soldats des FDR et 30 recrues. » Enfin, les experts de l’ONU ont récupéré des enregistrements de communications radio entre des comandants du M23 et des FDR dans lesquels l’officier du M23 confirme qu’il a déjà reçu entre 400 et 500 soldats des FDR et qu’il demande encore de nouveaux renforcements.
· L’envoi des ex combattants du FDLR.
Les experts écrivent : « Une fois parcouru le programme rwandais de la commission de démobilisation et de réintégration, tous les ancien combattants des groupes armés rwandais deviennent automatiquement membre de la Force de Réserve des FDR, commandé par le général Fred Ibingira. Des anciens officiers des FDR, des politiciens et des collaborateurs du M23 ont indiqué que des ex combattants des FDLR, membres de la Force de Réserve des FDR, ont été remobilisé et déployé à Runyoni aux côtés des M23. … Selon des anciens combattants du M23, des petits groupes de ces anciens arrivent chaque jour et sont dispatchés sur les différentes positions du M23. » Un ancien dirigeant des rebelles congolais qui s’était enfuis en 2003 au Rwanda, a déclaré que la Force de Réserve des FDR a préparé pas moins de 2000 anciens combattants des FDLR pour les renvoyer en RDC. (voir plus loin)
· Des hauts responsables tels que le ministre de défense et son assistant personnel, mais aussi l’ancien chef du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), Laurent Nkunda, ont fait un travail de mobilisation pour le M23.
Plusieurs hommes politiques congolais ont confirmé avoir reçu des coups de téléphone de James Kabarebe [vi], actuel ministre de la Défense rwandais, son assistant personnel Senkoko, Jacquas Nziza, le secrétaire permanent du ministre de la Défense et le chef staff des FDR, Genéral Kayonga, leur donnant l’ordre de rejoindre le M23. Un des ces témoins déclare avoir été menacé parce qu’il refusait.
Le groupe d’experts mentionne deux réunions, les 23 et 26 mai, organisées par les responsables rwandais. Lors de la première réunion, 32 chefs de communautés, pour la plupart des membres du CNDP, ont été invités par Gafisi Ngobka, membre du CNDP, à sa maison à Gisenyi, au Rwanda. Le capitaine Senkoko, l’assistant personnel de Kaberebe, leur a dit au nom de Kaberebe lui-même, que le gouvernement rwandais appuyait le M23, « la nouvelle guerre avait comme but la sécession des deux Kivus. Après avoir montré le territoire à libérer sur une carte, il a intimé aux politiciens de convaincre tous les officiers rwandophones dansles Kivus de joindre le M23. »
La réunion du 26 mai avait lieu « à l’Hôtel Ishema à Ruhengeri (Rwanda), en présence de deux hauts dirigeants du FPR [vii], les Bishops John Tucyahana et Coline. Des politiciens du CNDP étaient invités pour entendre dire que le gouvernement rwandais appuyait le M23 politiquement et militairement. Tous les politiciens et militaires rwandophones recevaient l’ordre de joindre le M23 ou de quitter les deux Kivus. Plus particulièrement aux responsables du CNDP, on demandait de démissionner du gouvernorat du Nord-Kivu et de se retirer de la majorité présidentielle. » Une semaine plus tard ; le ministre de la Justice du gouvernement du Nord-Kivu, le CNDP Francois Rucogoza, démissionnait. Edward Mwangachuchu, sénateur et président du CNDP refusait de se retirer de la Majorité présidentielle, malgré une pression énorme. Or, des politiciens du CNDP qui avaient choisis le camp du M23 ont déclaré à partir du Rwanda, au nom du CNDP, de se retirer de l’Alliance pour la Majorité Présidentielle.
Les 2et 3 juin ainsi que le 9 et 10 juin, des représentants des milieux des affaires à Goma, surtout des patrons de pompes à essence, représentés par Désiré Rwanbaenda et Dieudonné Komayombi, se sont réunis avec Kabarebe afin de discuter sur la mobilisation des moyens financiers pour le M23. Plusieurs témoignages confirment qu’à la localité rwandaise, Kinigi, il y a régulièrement des réunions entre les dirigeants du M23, Ntaganda et Makenga, et des hauts responsables de l’armée rwandaise. Aussi Laurent Nkunda[viii] participe régulièrement à ces réunions.
· Alliance entre le M23 et des groupes de Mai Mai sous la tutelle du Rwanda
Enfin le rapport décrit comment la direction de l’armée rwandaise et le ministre de la défense Kabarebe en personne sont impliqués dans la construction d’un réseau d’alliances avec différentes milices armées actives dans les deux Kivu. Au début ces alliances avaient comme but d’exécuter des dirigeants des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).[ix] Or depuis la mutinerie du groupe M23, ces alliances servent aussi à attaquer les positions des FARDC et à déstabiliser le gouvernement central. Il s’agit des Mai Mai Sheka (Nduma défense du Congo) à Walikale ; Forces pour la Défense du Congo ; les forces de défense locale de Busumba ; la coalition des groupes armés en Ituri, l’Union des congolais pour la défense de la démocratie (Sud-Kivu).
Le Conseil Supérieur de la paix (Bukavu) devrait organiser des manifestations anti-Kabila et organiser des provocations violentes ethniques qui serviraient de prétexte à l’armée rwandaise pour pouvoir traverser ouvertement la frontière et venir en aide aux rwandophones « persécutés ».
Le déserteur colonel Byamungu, ancien commandant du 9ème secteur des FARDC, basé à Uvira, était en communication régulière avec le ministre de défense Kabarebe et avait début avril une conversation avec le ministre de défense Kabarebe pendant laquelle ce dernier lui demandait où il en était avec sa tentative d’assassiner le commandant de l’opération Amani Leo, Delphin Kahimbi, colonel des FARDC.
1. Kagame veut empêcher que la RDC se mette debout
Les experts notent que lors des négociations entre les gouvernements congolais et rwandais qui avaient lieu depuis début avril, « des officiels rwandais ont insisté pour qu’il y ait l’impunité pour les groupes armés et leur alliés mutins, le général Ntaganda inclus et aussi pour le déploiement des nouvelles unités de l’armée rwandaise aux Kivus pour des opérations d’envergure contre le FDLR ». Les experts s’étonnent que « ces revendications ont été répétées malgré les faits que a) le FDR (forces de défense rwandaises) avait unilatéralement arrêté les initiatives pour affaiblir les FDLR depuis fin février ; b) que des forces spéciales du FDR étaient déjà présentes à Rutshuru depuis une année ; c) que des unités de l’armée rwandaise renforçaient d’une façon périodique le M23 au combat contre l’armée congolaise ; d) que le M23 était directement ou indirectement allié avec plusieurs groupuscules des FDLR et e) que l’armée rwandaise remobilisait des anciens éléments des FDLR qui étaient rapatriés au Rwanda pour renforcer les rangs du M23 (au Congo). »
Il y a donc une grande contradiction entre les paroles de Kigali et ses actions. Les autorités rwandaises disent vouloir combattre les rebelles rwandais des FDLR qui se trouvent toujours en RDC, mais en même temps elles renvoient des anciens combattants des FDLR en RDC pour aller se battre contre l’armée congolaise. Et en même temps Kigali exige l’impunité pour ses propres officiers, même pour Ntaganda contre qui une demande d’arrestation et d’extradition a été lancée par la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes de guerre.
En d’autres mots, Kagame revendique que le gouvernement congolais accepte à renoncer à son autorité sur les provinces du Kivu. D’ailleurs Le capitaine Senkoko, assistant personnel du ministre de la Défense de Kabarebe, parlant au nom de son chef l’a dit ouvertement à la réunion du 23 mai aux chefs communautaires que « Kigali veut la sécession des Kivus » et il a même brandi une carte avec le territoire à « libérer ». Aussi le fait d’avoir lancé à nouveau Nkunda dans la direction du M23, démontre bien l’ambition réelle de Kagame.
· Août 1998, début de l’agression rwando-ougando-américaine,
· janvier 2001, assassinat de Laurent Kabila,
· printemps 2004, occupation de Bukavu,
· automne 2008 menace d’une nouvelle grande guerre avec les hommes de Nkunda…
C’est comme si derrière « le pillage des minerais » et derrière « les tensions ethniques » se cachait à un autre niveau lointain des tireurs de ficelles et comme si à chaque fois que la RDC commence timidement à se lever, il fallait l’humilier et la plonger dans le chaos et l’horreur.
Aldo Ajello était le représentant de l’Union Européenne de 1996 au début 2007 pour la région des grands lacs. En mars 2007, à la fin de sa carrière, il a parlé ouvertement à Colette Braeckman. Ajello a en effet confirmé qu’en 1998 les milieux diplomatiques occidentaux avaient tous misé sur Kigali par antipathie pour Laurent Désiré Kabila. Les mêmes milieux n’ont pas hésité par la suite de verser des larmes de crocodiles sur le sort du peuple congolais pendant et surtout après la guerre d’agression tout en faisant pression sur Joseph Kabila, resté trop lumumbiste à leur goût.
Mais le géant se réveille lentement et sûrement. A chaque reprise de l’agression, les rapports de forces sur le terrain et aussi au niveau diplomatique changent petit à petit. Si en 1998 la guère a pu littéralement couper la RDC pendant 5 années en morceaux, les autres agressions ont à chaque fois mené à des crises qui étaient plus vite et plus facilement maîtrisées. Aujourd’hui la rébellion de Ntanganda a du laisser dans les mains de l’armée congolaise, plus de 20 tonnes d’armements lourds et munitions et elle se trouve, pour le moment en tout cas, encerclée à la frontière avec le Rwanda par les FARDC.
Pendant ce temps la complicité du Rwanda est devenue claire pour le monde entier et cela sera plus difficile qu’en 1998, 2004 ou 2008 pour Kagame de continuer à nier son rôle dans cette guerre. Est-ce qu’on assiste enfin à un moment charnière dans l’histoire de la RDC ? Les menaces restent en tout cas grandes.
2. Le danger de l’idéologie génocidaire
Dans son livre « Kabila et la révolution congolaise. Panafricanisme ou néo-colonialisme ? », feu Ludo Martens a consacré un chapitre à l’analyse de l’idéologie génocidaire. Il avertit que « le virus de l’ethno-fascisme qui ravage le Rwanda depuis 1959, pourrait aussi détruire le Congo ». Ensuite il décrit la voie rwandaise qui a mené au génocide de 1994. Il décrit ensuite comment le Rwanda de Habyarimana a exporté ses mythes génocidaires au Kivu. Il analyse les mécanismes de manipulation idéologique qui font que des jeunes gens fanatisés peuvent devenir tellement aveugles qu’ils sont prêts à commettre des actes horribles sur des concitoyens désarmés, innocents, femmes, enfants et vieillards.
Dans le stade actuel du système mondialisé après la chute de l’Union soviétique « L’ethnicisme mène à la diabolisation de l’ethnie « ennemie » et à l’angélisation de sa propre ethnie. De l’histoire, on ne retient que toutes les défaites que l’autre ethnie a infligées à la sienne.
Du passé récent, on met en exergue tous ses morts sous les coups de l’autre ethnie. Les masses populaires de toutes les ethnies sont pauvres et victimes d’innombrables injustices. Et ces souffrances rendent ces masses mobilisables pour une « revanche » contre des ethnies ennemies présentées comme les forces du mal… On crée des mythes sur le caractère et les habitudes de l’ethnie « ennemie » et chaque fait ou acte est interprété comme une confirmation de ces mythes. Comme des violences sont commises des deux côtés, le crime d’un côté engendre le crime de l’autre camp et une spirale de violences entraîne tout le monde vers l’abîme. Il existe toujours des faits épars permettant de diaboliser une autre ethnie. Et une fois l’idéologie ethniciste implantée, toutes les intoxications deviennent crédibles. Chaque ethnie (ou religion, ou nationalité) peut nourrir ses haines aux crimes réels ou imaginaires imputés à une autre ethnie, religion ou nationalité. Une fois qu’on a lâché ces démons, la même idéologie et la même pratique génocidaire se manifeste chez les extrémistes de chaque partie impliquée. »
Ludo Martens avertissait déjà en 1999 « En rejetant la politique d’indépendance africaine de Kabila, en s’engageant comme un mercenaire aux côtés de l’impérialisme américain, Kagame a pris une orientation à la fois génocidaire et suicidaire… » Il est clair qu’aujourd’hui Kagame, sous l’instigation de son allié, l’impérialisme étasunien, continue à jouer avec cette idéologie génocidaire et à essayer de l’instrumentaliser en fonction de ses intérêts mesquins. Le rapport des experts de l’ONU mentionne plusieurs faits qui donnent à réfléchir à ce sujet.
L’arme de la provocation
Le passage dans le rapport sur la collaboration entre le Rwanda et le soi-disant « Conseil supérieur de la paix » à Bukavu est d’une importance extrême pour comprendre les pièges que Kagame tend pour pouvoir reprendre l’initiative.
« Le Conseil Supérieur de la paix (CONSUP) a été cré en décembre 2011 après les élections avec le but de semer le malaise parmi les populations contrariées qui mettaient en doute la crédibilité des élections de novembre. Des candidats malheureux s’unissaient avec des commandants des anciens groupes armés intégrés dans les FARDC, notamment les Forces Républicaines Fédérales (FRF) et le CNDP. Dans les réunions préparatoires au quartier général des FRF à Bukavu, c’étaient des officiers de l’ex-CNDP, le lieutenant colonel Vianney Kazarama (actuellement le porte-parole du M23, ndlr) et le colonel Seraphin Mirindi qui représentaient le colonel Makenga. Lors de cette réunion, Kazarama donnait les noms des gouverneurs futurs de l’Est du Congo. Selon plusieurs anciens membres du CONSUP, plusieurs individus à ces réunions confirmaient que leur mouvement avait l’appui total du Rwanda. »
Les experts de l’ONU continuent : « L’objectif initial du CONSUP était de créer le malaise à travers l’agitation des membres de l’opposition politique avec des grèves et des protestations urbaines jusqu’à des provocations des forces de l’ordre qui aboutiraient à la mort des manifestants, ce qui serait l’étincelle d’une rébellion armée contre le Président Kabila. Selon plusieurs membres du CNSUP, arrêtés avant qu’ils n’aient pu agir, ce soulèvement de Bukavu devrait être suivi de « renforts de l’armée rwandaise venant de Cyangugu/Rusizi au Rwanda sous prétexte de venir au secours des populations rwandophones ou des citoyens rwandais supposés être des victimes ou visés par cette manifestation ». Selon les commandants des FARDC et les services de renseignements congolais, le dirigeant du CONSUP, René Kahukula se cache actuellement au Rwanda. »
Quand des simples gens sont coupés en morceaux avec des machettes par des fanatiques
Les experts de l’ONU mentionnent la fondation d’un nouveau parti, l’Union des Congolais pour la Défense de la Démocratie (UCDD) le 9 mai 2012 par Xavier Chiribanya, ancien gouverneur du Sud-Kivu sous l’occupation de l’armée rwandaise et ancien membre du RCD-Goma (les anciens rebelles pro-rwandais) , qui a fui en 2003 Bukavu et se cache depuis au Rwanda. Chiribanya a depuis ce 9 mai organisé plusieurs réunions avec des dirigeants des groupes armés. Lors de ces réunions il a insisté avoir l’appui total du gouvernement rwandais pour organiser la rébellion contre Kabila avec le but d’obtenir la sécession de l’Est du Congo. Lors d’une réunion qui a eu lieu le 24 mai à Bujumbura, capitale du Burundi, il a dit que « le Rwanda avait entrainé plus de2000 anciens combattants ex-FDLR pour ce combat ». Les experts écrivent : « Selon des sources des services de renseignements congolais, des officiers des FARDC et un ancien membre de l ‘UCDD, Chiribanya a déjà fourni des armes à plusieurs groupes armés à Uvira ainsi qu’aux Mai Mai Yakutumba dans le territoire de Fizi. (Des officiers du M23 ont confirmé au groupe qu’ils étaient effectivement alliés avec les Mai Mai Yakutumba). … Chiribanya aurait aussi établi des liens avec des unités de Raia Mutomboki dans le forêt Nindja au Sud-Kivu ».
Le nom « Raia Mutomboki » (ce qui veut dire en swahili « peuple révolté ») évoque des images atroces qui ont été véhiculé via des mails fin mai-début juin des victimes d’une attaque des FDLR coupées en morceaux avec des machettes. Le texte des mails disait : « Voici ce qui se passe à l’Est du Congo. Sans commentaire ». Il s’agissait d’un mail qui partait d’un certain pasteur Kitungano, et qu’il s’agissait du massacre qui avait eu lieu à Bunyakiri la nuit du dimanche 13 au lundi 14 mai. Des présumés combattants FDLR avaient attaqué le village de Kamananga, dans le territoire de Bunyakiri, et tué une vingtaine de civils et laissé 19 blessés. Dans une manifestation, infiltrée par des membres du Raia Mutomboki, la population avait protesté contre la passivité de la MONUSCO et 11 soldats pakistanais de la MONUSCO ont été gravement blessés.
Or le journal Le Potentiel du 10 mars mentionnait un autre massacre qui avait précédé ce massacre de Bunyakiri. Il s’agit d’un massacre qui a eu lieu dans les villages de Ngunda, Muhinga et Muhombe au Sud-Kivu et exécuté par les Maï-Maï Raïa Mutomboki.
33 personnes ont été tuées entre le jeudi 1 et dimanche 4 mars par les Mai-Mai Raïa Mutomboki venus de Kalongé. Il s’agit de civils non armés qui ont été tués, selon Le Potentiel, à coup de machettes et par balles. Parmi les victimes, le chef de la localité de Muhombe, un Congolais donc, qui avait logé chez lui 12 dépendants des FDLR, tous candidats volontaires au rapatriement au Rwanda. Une autre victime était une Congolaise mariée à un FDLR et onze autres victimes. Enfin il y avait neuf dépendants des FDLR qui ont été tués par ces Maï Maï Raïa Mutomboki à Ngunda.
Ainsi on voit le résultat de toutes ces alliances en apparence contre-nature que Chiribanya a noué a Sud-Kivu : des éléments fanatiques en arrivent à couper en morceaux des simples gens sans armes, enfants, femmes et vieillards car « c’est l’ennemi ». Ainsi on crée la haine entre des communautés selon l’adage « diviser pour régner ».
Quelle solution pour la déstabilisation et la guerre ?
La position du gouvernement congolais sur la question est très claire et peut être résumée comme suit : « Il faut en finir avec l’argument ethnique » et « nous voulons la paix, pas la guerre ». Kinshasa a fait tout pour donner des preuves que les minorités ethniques, certainement les tutsi qui ont servi de prétexte pour toutes les agressions en provenance du Rwanda, n’ont pas de raison de se sentir menacés par le pouvoir central.
Le CNDP, organisation politique qui prétendait défendre les intérêts des tutsi congolais, a été accueilli dans l’Alliance pour la Majorité Présidentielle. Omer Nsongo Di Liema, journaliste à la Présidence, remarque à juste titre que l’instrumentalisation de l’argument ethnique nuit avant tout aux communautés ethniques en question et même aux dirigeants de ces communautés eux-mêmes. Et Kinshasa ne laisse aucun doute qu’elle n’accepterait plus de négocier avec des rebellions prétendant défendre une minorité ethnique. Le Ministre de l’information, Lambert Mende l’a répété encore le samedi 9 juin : « Le Gouvernement engage les leaders des communautés du Nord et du Sud Kivu à isoler et dénoncer tous ceux qui, dans ces communautés, trahissent l’idéal patriotique en se faisant les instruments de la déstabilisation de leurs provinces et de la RDC. Armée nationale et républicaine, les FARDC ne seront jamais organisées sur une base communautariste. »
Lors d’une conférence de presse remarquable tenue à Kinshasa le 27 juin, le Ministre de l’information Lambert Mende a répété ce message d’une façon brillante. Pour revoir cette conférence veuillez cliquer ici.
Le gouvernement congolais vient encore d’interdire, le 30 juin, le quotidien « Le journal ». Lambert Mende a justifié cette décsion comme suit : « Un article est publié et le journal distribué. On y apprend qu’un groupe ethnique est coupable de je ne sais quoi. Alors que nous, Gouvernement, qui luttons contre ces gens sur le terrain, nous savons qu’aucun groupe ethnique n’est responsable des faits criminels en tant que groupe ethnique mais ce sont des individus que nous pourchassons sur terrain. »
Le ministre Mende a poursuivi en soulignant que sa décision de suspendre la parution de ce quotidien est conforme aux lois du pays : « Nous agissons pour protéger l’ordre public [et] le droit de tous les groupes ethniques, parce que tel est notre responsabilité. Nous sommes là, comme gouvernement, pour garantir le droit de 404 groupes ethniques qui ont en partage la RDC. »
L’Agence de Presse Congolaise officielle, ACP, publiait le 6 juillet, une dépeche disant : “M. Ally, président de la jeunesse tutsi du Nord-Kivu, a fustigé, dimanche, la généralisation par certaines personnes de sa communauté comme commanditaire des guerres à l’Est de la RDC, plus particulièrement au Nord-Kivu. Dans sa déclaration faite par voie des ondes de toutes les radios émettant à Goma, le président de la jeunesse tutsi a indiqué qu’un problème de l’armée qui est purement militaire ne peut en aucun cas faire l’objet de la généralisation de toute une communauté. (…) C’est en ce sens qu’il a appelé les politiciens et les autres leaders d’opinions du Nord-Kivu à s’y impliquer fortement pour faire renaître la cohabitation pacifique qui a toujours caractérisé les communautés de cette province, jadis grenier de la RDC. » De tels appels sont donc repris par toutes les radios à Goma et l’Agence de Presse officielle du Congo.
Mais tout cela n’empêche pas Kigali de répéter inlassablement le mensonge que le gouvernement à Kinshasa voudrait attiser la haine ethnique anti-tutsi. Ainsi on retrouve dans le numéro d’Afrique-Asie pour les mois de juillet-août 2012, un interview avec la ministre pour les Affaires Etrangères, Mme Mushikiwabo, avec comme streamer, la phrase « Dans la presse congolaise, le tribalisme refait surface, avec des propos haineux contre le tutsi. » Dans sa première réaction à l’ONU, sur le rapport des experts, le 25 juin, Mushikiwabo avait littéralement dit : « Dans certains médias proches du gouvernement congolais, on parle de traquer les Rwandais et tuer les Tutsis. Cela nous rappelle la rhétorique de 1994 avant le génocide et le Rwanda surveille de très près ce genre de déclarations ». Ainsi Kigali a déjà lancé la contre-offensive médiatique, qui doit justifier devant le monde entier, son droit de « défendre les tutsis » en lançant la guerre aux Kivus.
3. Le double jeu des puissances impérialistes
D’ici octobre le rapport du groupe des experts sera rendu définitif. On peut s’attendre à une avalanche de preuves ou de pseudo-preuves avec lesquelles le gouvernement Rwandais va essayer de démontrer qu’effectivement les rwandophones à l’est de la RDC sont persécutés et qu’ils ont le droit à se défendre et à faire appel au Rwanda pour les aider contre Kinshasa. Kagame pourra compter sur l’hypocrisie occidentale pour réussir son coup.
A quel jeu jouent les Etats-Unis ?
Sans l’appui des Etats-Unis et de la Grande Bretagne, le régime de Kagame n’aurait jamais pu survivre les 18 ans qu’il est au pouvoir. Des infractions contre le droit international, invasion d’un pays voisin, actes de piratage aérien, élections complètement falsifiées avec des scores de 94% au niveau national, des rapports de l’ONU dénonçant le pillage du Congo… tout cela n’a jamais pu empêcher l’appui permanent de Londres et Washington à leur poulain. Actuellement le gouvernement rwandais ne finance toujours pas plus que 51% de son budget avec ses propres revenus. Les pays donateurs, en majorité des pays européens et les Etats-Unis, financent 40% du budget, le reste est financé par des emprunts. En 2011, les pays donateurs ont augmenté leur appui de 7% en comparaison à l’année précédent. Aux Etats-Unis Kagame est très bien vu, il ne passe pratiquement pas une année sans qu’il ne reçoive l’une ou l’autre nomination allant de doctorats honorifiques à des prix pour la bonne gestion. Des figures comme Bill Clinton, Tony Blair, Bill Gates ne cachent pas leur amitié personnelle avec Kagame et font des dons privés importants. Blair a même mis sur pied une ONG sous le nom Agence Governance Intiative (AGI), à travers de laquelle il finance une équipe de 10 conseillers dans les cabinets du Premier ministre, du ministère de Finances et à d’autres endroits stratégiques de l’appareil d’Etat rwandais. Mais aussi la coopération militaire entre les armées étasunienne, Britannique et rwandaise est aussi importante.
Paul Kagame est un admirateur du marché libre made in USA. Certes, il s’oppose à la colonisation européenne de l’Afrique et du Rwanda en particulier. Son début politique s’est déroulé dans le National Resistance Army de Museveni, qu’il a rejoint en 1979. Ce mouvement se laissait inspirer par Mao, Che Guevara et George Washington. Beaucoup des cadres étaient formés en Mozambique chez le FRELIMO, qui était dans cette période des années 80 un mouvement anti-capitaliste et anti-impérialiste. Mais Kagame a reçu une formation de haut niveau au Fort Levenworth aux Etats-Unis, là où l’on apprend à des chefs militaires comment diriger des grandes opérations. Pour son fils il a choisi comme école la prestigieuse académie militaire Westpoint. Depuis qu’il est au pouvoir au Rwanda, Kagame a été le plus grand supporteur en Afrique de toutes les guerres étasuniennes. Il a joué le rôle de mercenaire pendant la guerre d’agression lancée en aout 1998 et téléguidée par Washington contre la RDC de Laurent Désiré Kabila. Il y a quelques semaines, le 29 avril 2012, l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le Soudan, l’ambassadeur Dane Smith, a encore fait l’éloge de l’armée rwandaise pour sa contribution aux deux missions de l’ONU au Soudan. Avec quatre bataillons, environ 2000 soldats, le Rwanda forme le noyau dur de l’UNAMID, la mission de l’ONU au Darfour qui coûte 1,6 milliards de dollars ce qui est 200 millions de dollars de plus que la MONUSCO. L’UNAMID est d’ailleurs dirigé par le lieutenant général rwandais, Patrick Nyamvumba.
Un virage à 180 degrés ?
Durant dix ans, et plus précisément de 1999 à 2009, les gouvernements occidentaux, Etats-Unis en tête, ont exigé qu’il soit mis fin aux violences dans l’est du Congo par les négociations et la « réconciliation ». Autrement dit, via l’intégration dans l’armée et l’appareil d’Etat congolais de rebelles congolais, en réalité dirigés et encadrés par des officiers de l’armée rwandaise. L’intégration du général Ntaganda dans l’armée congolaise en est un bel exemple. Mais, le mois dernier, on a assisté à un virage à 180 degrés. L’ambassadeur américain en RDC met de l’huile sur le feu. Lundi 11 juin, l’ambassadeur étasunien Entwistle, s’est déplacé vers Goma et y a déclaré devant les autorités congolaises : « Nous soutenons les efforts [déployés par le gouvernement congolais et ses partenaires] contre le M23. N’importe quel gouvernement au monde a le devoir d’anéantir les mutins. Vous avez absolument raison d’anéantir ces mutins ». (Souvenons-nous qu’en 2008 la communauté internationale sous la direction des Etats-Unis avait encore « interdit » le gouvernement congolais de chercher une solution militaire à la rébellion de Nkunda et on avait imposé une solution politique sous forme de dialogue inter-kivutien.)
Les Américains jouent donc double jeu : ils appuient Kagame et en même temps ils se présentent comme l’allié de Kinshasa contre le M23. Le président rwandais Paul Kagame, qui se sent quelque peu trahi par son grand allié, a déclaré amèrement le 19 juin lors d’une conférence de presse : « Avant les élections présidentielles, ils ont cherché à tout prix un moyen de se débarrasser de Kabila, soit via les élections, soit autrement. Finalement, Kabila a été élu et, quels que soient les résultats des élections, ils ont compris qu’ils devaient faire avec. Plus tard, ils sont revenus me voir pour me dire qu’ils voulaient arrêter Ntaganda, mais que pour cela ils avaient besoin de l’accord du Rwanda… A présent, ils nous accusent d’être responsables de cette situation ! » (Jeune Afrique, 19 juin)
Contrôler le Congo
Les gouvernements occidentaux font croire que seule la paix, une bonne administration, des élections démocratiques et le respect des droits de l’homme les intéressent. Or dans son discours, Kagame a levé le voile sur le véritable agenda de ces gouvernements. Avant les élections, les Occidentaux – et probablement des diplomates américains – voulaient l’impliquer dans un plan visant à évincer Kabila lors des élections. C’est là le respect qu’ils ont envers la démocratie et la volonté du peuple congolais. Mais, lorsque ce plan a échoué, ils ont sollicité la collaboration de Kagame pour raviver, via l’arrestation de Ntaganda, les conflits ethniques dans l’est du Congo et, de cette manière, mettre Kabila dans l’embarras. Ce qui en dit long sur leur prétendu souci de mettre un terme aux souffrances du peuple congolais. En réalité, tout ce qui compte pour eux, c’est de pouvoir accroître leur contrôle sur le Congo et empêcher le pays de suivre sa propre voie et ce, malgré tous les beaux termes employés. De ce point de vue : au plus il y aura de division en Afrique, et plus ils tireront les ficelles dans les camps opposés.
Que se passera-t-il avec Kagame et que décideront ses maîtres étasuniens ?
Kagame, connaîtra-t-il le sort que d’autres anciens amis des Etats-Unis, tels que Mobutu, Noriega et dernièrement Kadhafi, ont connu avant lui ? Serait-on arrivé à la fin de l’amour Etats-Unis – Kagame ? Difficile à dire. Une nouvelle grande guerre d’agression rwandaise pourrait aboutir à une confrontation ouverte entre l’armée rwandaise et l’armée congolaise, cette fois-ci appuyée par les armées du SADC. En effet, le président angolais Dos Santos, vient de confirmer au ministre congolais des affaires étrangères, Raymond Tshibanda, que la RDC peut compter sur « le soutien et la solidarité de son pays ainsi que de la SADC, en tant que communauté régionale. » Une telle situation pourrait bien signifier la fin de Kagame et risque de créer au Rwanda une situation extrêmement explosive. Comme en 2008, quand Kagame a été obligé par Washington de retirer Nkunda, Washington fera tout pour mettre Kagame sous pression et pour éviter une telle situation où elle risque de perdre son meilleur allié en Afrique. En plus, les Américains sont sans doute aussi bien au courant de la colère qui a été provoquée par la guerre contre la Libye chez les dirigeants africains tels que ceux de l’Afrique du Sud, de l’Angola et même de l’Ouganda. Est-ce que Washington voudrait éviter qu’une nouvelle guerre en RDC, cette guerre de trop, qui chasserait les nord-américains pour longtemps de cette région stratégique, comme ils ont été chassés de l’Iran en 1979 (ils y sont haïs jusqu’à aujourd’hui) après avoir joué pendant trois décennies un sale rôle dans ce pays ? Ou est-ce qu’ils jouent un double jeu pour pouvoir jouer à l’arbitre pendant le conflit et pour pouvoir se mettre dans le camp du gagnant, quand les évènements sur le terrain en décideront ? Attendons voir.
Mais soyons réaliste. En lisant la déclaration à l’occasion de la publication de l’addendum de Victoria Nuland, porte-parole du State Départment à Washington, certains y ont vu un grand changement dans la position des Etats-Unis envers le Rwanda. En effet, Nuland disait que les Etats-Unis demandait au Rwanda d’ « arrêter et d’empêcher l’appui aux rebelles à partir du Rwanda ». Or pour le reste Nuland concluait sa déclaration : « La retenue et le dialogue dans un contexte de respect pour la souveraineté des deux partis sont les meilleurs façon pour ramener la paix et la sécurité à l’est du Congo et dans la région ». Selon la loi, votée au parlement américain le 3 janvier 2006 sur « les besoins urgents en RDC », on peut lire à la section 105 : « Le secrétaire d’état est autorisé à retenir l’assistance à un pays étranger quand le secrétaire d’état détermine que le gouvernement de ce pays entreprend des actions de déstabilisation de la RDC ». C’est-à-dire que Hilary Clinton, en tant que secrétaire d’Etat n’applique pas la loi votée dans son propre parlement. Au lieu de prendre des mesures à l’encontre du Rwanda, elle fait demander par son porte-parole, « d’arrêter cet appui » et insiste sur « la nécessité de retenue et de dialogue ». L’hypocrisie et l’emploi des deux poids deux mesures étasuniennes est sans limites. L’on peut s’imaginer ce que le département d’Etat dirait si au lieu du Rwanda il s’agissait du Venezuela qui appuyait une rébellion dans un pays voisin comme la Colombie.
Kigali n’est d’ailleurs pas du tout impressionné par la déclaration de Nuland. La Ministre Mushikiwabo déclarait quelques jours plus tard, le 4 juillet, devant l’ambassadeur américain à Kigali que “les relations entre le Rwanda et les Etats-Unis ont évolué à travers les années et sont caractérisées par un respect et un dialogue mutuel.” La Ministre a encore parlé sur « l’appui des Etats-Unis pour le Rwanda dans l’arène internationale aussi bien au niveau politique qu’économique ». Le jour suivant, le 5 juillet, le M23, appuyé par les unités des FDR, ont lancé une offensive pour la prise de la ville frontalière de Bunagana…
Herman Cohen et la compréhension pour l’agressivité de Kagame
Herman Cohen a été assistant secrétaire d’Etat pour l’Afrique dans l’administration Clinton et sous—secrétaire aux comités de sécurité nationale pour les Affaires Africaines dans la période 1989 – 1993. Précédemment, il était directeur pour les Affaires Africaines au même comité dans la période 1987-1998. Cohen défend une certaine vision sur le conflit à l’Est de la RDC partagée dans la classe dominante aux Etats-Unis. Dans cette vision, la guerre de Kagame est justifiée selon la théorie ultra-libérale où la main invisible règle l’économie d’une façon « naturelle », dont la guerre ferait partie.
Cohen formulait sa vision dans une tribune libre du « New York Times » du 15 décembre 2008 ainsi : « De 1996 jusqu’aujourd’hui, le gouvernement rwandais dirigé par les Tutsi a contrôlé dans les faits les provinces orientales du Congo du Nord et du Sud Kivu. Ce contrôle a été maintenu à travers des occupations militaires avec des interruptions et la présence de milices congolaises financées et entraînées par l’armée rwandaise. (…) Pendant ces 12 années, les provinces, riches en minerais, se sont intégrées économiquement avec le Rwanda. » En d’autres mots Cohen accepte l’agression et l’occupation militaire de l’Est du Congo comme normale et économiquement justifiable, comme il trouve aussi normal que le gouvernement rwandais est dirigé par un groupe ethnique au lieu d’une coalition ou force politique qui représente la nation rwandaise dans son entièreté.
Il continue en disant que dans le futur, le Rwanda continuera d’une façon naturelle cette agression, tant que les lois du marché auront leur raison : « Le Rwanda n’acceptera pas de se priver des ressources qui constituent un important pourcentage de son produit intérieur brut. » Dans cette vision libérale de l’histoire, on accepte que ces hommes d’affaires rwandais aient tiré leur argent et leur statut d’hommes d’affaires par le pillage des Kivus, rendu possible par l’occupation militaire et le travail d’esclaves dans les mines artisanales. A l’image des débuts du capitalisme en Europe, et des « hommes d’affaires » européens qui tirèrent leur richesses de la traite esclavagiste et des conquêtes coloniales, des lois contre les paysans et contre la mendicité en Angleterre au 19ième siècle ainsi que de la surexploitation des femmes et des enfants dans l’industrie textile en Flandre, les capitalistes en Afrique centrale auraient le droit « naturel » d’occuper militairement leurs voisins et d’y installer un régime d’esclavage, comme ils le font d’ailleurs envers la grande masse de paysans hutu et tutsi pauvres au Rwanda même.
En conclusion Cohen propose un compromis entre le gouvernement congolais et les hommes d’affaires rwandais : « En même temps le gouvernement congolais a le droit de son côté de contrôler ses ressources en faveur du peuple congolais. Il existe une synergie économique naturelle entre l’est du Congo et les nations de l’Afrique de l’est. Le flux normal du commerce de l’est du Congo va vers les ports de l’Océan Indien plutôt que de l’Océan Atlantique. » Et il conclut qu’il faudrait donc négocier un accord qui « donnerait aux hommes d’affaire rwandais un accès continu aux minerais et aux forets congolais. Les produits continueraient d’être exportés via le Rwanda. Le grand changement serait le paiement des taxes au gouvernement congolais. Pour les hommes d’affaires rwandais, ces paiements seront remboursés par des revenus augmentés. »
Naturellement chaque guerre finit avec un accord de paix. Or l’accord que propose Cohen implique la balkanisation économique de la RDC dans un contexte d’exploitation par les multinationales étasuniennes et européennes. Car pourquoi le fait que l’Est du Congo est plus proche de l’Océan Indien que de l’Océan Atlantique serait-il un argument pour « la synergie que Cohen présente comme normale entre l’est du Congo et les nations de l’Afrique de l’est ? C’est à travers la mer que les matières premières sont exportées par les multinationales. Cohen voit l’Afrique par les lunettes des multinationales étasuniennes comme un continent qui livre des matières premières. Un continent dont l’économie ne réalise pas de valeur ajouté et dont les besoins propres de la population ne forment pas un marché interne prioritaire. Du point de vue d’un développement réel panafricain on ne peut pas nier la position géographique centrale de la RDC, ni ses richesses naturelles aussi bien en ce qui concerne les minerais, que l’énergie, l’eau et les potentialités agricoles.
La question est donc de savoir si la coopération qui sortirait d’une réconciliation entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, tend vers une plus grande unité autour d’un RDC renforcée ou vers un plus grand éparpillement ? Si elle contribue au développement des outils industriels de la RDC et du continent ou est-ce qu’elle pousse la RDC dans son rôle traditionnel de colonie fournisseuse de matières premières ?
Il ne s’agit donc pas de refuser la paix, ni le dialogue et la coopération avec les gouvernements des pays voisins de la RDC. Mais est-ce que ces gouvernements veulent-ils une vraie coopération panafricaine au service des peuples qui dépasse les intérêts régionaux, ethnicistes ou claniques et qui reconnaisse le rôle central de la RDC dans la reconstruction du continent Africain ? Ou est-ce que certains d’entre eux continuent en silence à chérir des plans de balkanisation et de déchirement de l’Afrique en faveur de leurs intérêts mesquins et des intérêts des grandes multinationales américaines et européennes ?
La cinquième colonne de Ngbanda et ses alliés peuvent compter sur la Radio France Internationale
En France, certaines forces sont accoutumées à se montrer agressives envers Kinshasa. L’organisation d’extrême droite congolaise APARECO, dirigée par Honoré Ngbanda, l’ancien chef de la sécurité de Mobutu, reçoit depuis des années toute liberté pour mener de Paris ses campagnes de haine contre Kabila et semer la terreur dans la diaspora congolaise en Europe, visant tout Congolais qui ne serait pas virulemment anti-Kabila. Ce sont ces campagnes de haine qui ont été à la base des manifestations violentes de l’opposition congolaise dans le quartier de Matonge, à Bruxelles, durant la période précédant les élections de 2011.
Début juin, le porte-parole d’APARECO a même pu utiliser la radio officielle Radio France International pour lancer sa campagne contre le sommet de la francophonie à Kinshasa. L’organisation propage aussi un racisme fanatique contre les personnes parlant rwandais – qu’elles soient rwandaises ou congolaises. Le 8 juin, l’APARECO titrait un de ses communiqués de presse « Nous voulons la guerre, rien que la guerre ».
L’APARECO vient aussi d’annoncer une alliance avec l’UDPS d’Etienne Tshisekedi et l’ARP de Faustin Munene. L’ancien bras droit de Mobutu emploie ainsi un parti moribond et une force marginale pour annoncer « la mobilisation pour contester le résultat des élections du 28 novembre, dénoncer l’instabilité dans l’est, et empêcher la tenue du sommet de la francophonie prévu à Kinshasa en octobre ». Un événement sans importance, s’il n’y avait le fait que RFI, radio officielle française, s’emploie à jouer le mégaphone de cet « événement ».
Ce n’est pas un hasard que des alliés à Ngbanda lancent des discours de haine anti-tutsi et anti-kabila en même temps. Comme le complot du CONSUP à Bukavu, c’est une façon idéale pour semer le désarroi dans le peuple congolais et laisser la place à toute sorte de provocation utile à Kagame. Un sympathisant de Kagame envoi par exemple cet URL d’un discours de haine du fameux Bisshop Elysee qui voyage entre l’Afrique du Sud et la Grande Bretagne. Un habitant de Londres, un certain Samy Kalonji peut aussi appeler librement à l’assassinat de Kabila et à une guerre totale contre les tutsi. Tout cela se passe à partir des pays « donneurs de leçons en démocratie », sous les yeux des services de renseignements occidentaux qui sont habitués à comploter pour tuer des révolutionnaires tels que Patrice Lumumba et Thomas Sankara.
La mobilisation populaire pourra-t-elle défendre l’unité du pays et faire échouer l’agression ?
Le gouvernement congolais vient de radier la bande de Ntaganda de l’armée et continue à dénoncer la responsabilité de Kigali à cette tantième agression. En même temps le gouvernement Congolais défend l’unité de tous les Congolais, peu importe leur origine, groupe ethnique, langue ou religion. L’appel à la mobilisation populaire pour dire non à la division, la haine et l’agression, pourra mettre en échec les plans de balkanisation et de déstabilisation de la RDC et rendre possible la paix et le progrès. Les semaines qui viennent, nous donneront la réponse.
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Re: La déroute des FARDC : BRAVO le rwandais "KABILA"...
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Jeudi 12 juillet 2012
CONGO-KINSHASA: RÉVÉLATION TROUBLANTE DES NU - KAGAME VEUT CRÉER UN NOUVEL ETAT AU PAYS
Congo-Kinshasa: Révélation troublante des NU - Kagame veut créer un nouvel Etat au pays
Un addendum au rapport des Nations Unies sur le soutien total du Rwanda au CNDP/M.23 fait état d'un agenda caché en chantier à Kigali. Il s'agit de la volonté de Paul Kagame de créer un nouvel Etat sur les cendres du Nord et du Sud-Kivu. Ainsi, contrairement à ceux qui croient que l'homme fort du Rwanda ferait profil bas suite aux condamnations internationales suscitées par les révélations du panel des Nations Unies, se trompent lourdement.
Au contraire, il a mis toutes les batteries en marche pour donner réellement corps à son projet maléfique. A en croire les experts onusiens, l'armée rwandaise (Rwanda Defence Force) a carrément pris la direction des opérations militaires au Nord-Kivu depuis le mois de mai 2012. Deux objectifs sont poursuivis dans l'immédiat : la sécession du Nord-Kivu, suivie peu après de celle du Sud-Kivu.
La grande offensive lancée la semaine dernière à Bunagana, Rutshuru... par la Rwanda Defence Force, sous couvert du CNDP/M.23 répond à un schéma très clair, à savoir celui de l'occupation militaire de l'ensemble de la province du Nord-Kivu. Selon le même plan, l'armée rwandaise, toujours portée par son cheval de Troie qu'est le CNDP/M.23, envisage d'attaquer militairement le Sud-Kivu et de le placer sous la botte de Paul Kagame.
Le général Bosco Ntaganda ainsi que le colonel Makenga attendent impatiemment que la Rwanda Defence Force déblaye le terrain pour proclamer la sécession du Nord et Sud-Kivu et l'érection de ces deux provinces autonomes en nouvel Etat Indépendant.
L'addendum au rapport des Nations Unies signale que c'est le capitaine Célestin Senkoko, assistant personnel de James Kabarebe, ministre de la Défense et homme de confiance de Paul Kagame, qui avait organisé le 23 mai 2012 à Gisenyi une réunion importante sur le projet, à l'intention du général Bosco Ntaganda, du colonel Ruzandiza alias « Sultani Makenga » ainsi que de plusieurs officiers et cadres du CNDP. Une carte avait même été déployée sous leurs yeux, sur laquelle étaient clairement signalées les limites du nouvel Etat ardemment voulu par le régime de Kigali.
Il est indiqué que trois jours après, cette fois au cours d'une seconde réunion tenue dans la préfecture de Ruhengeri, sous la direction du même capitaine Célestin Senkoko, celui-ci avait demandé à tous les officiers et politiciens rwandophones vivant au Nord et Sud-Kivu d'intégrer sans délai le CNDP et le M. 23 et, dans le cas contraire, de bien vouloir quitter le territoire congolais. On laisse entendre que le général Laurent Nkunda, censé se trouver en résidence surveillée au Rwanda et officiellement évincé du CNDP par le général Bosco Ntaganda, était également mis au parfum du projet.
Kagame prêt à tout
Les experts onusiens sont formels dans leur addendum : Paul Kagame est prêt à tout pour matérialiser, par la voie des armes, son plan de « colonisation » du Nord et Sud-Kivu, en intégrant ces deux provinces congolaises dans un Etat autonome et indépendant. Il est tellement décidé à réussir qu'il n'a pas peur de voir les occidentaux ne plus accorder le maximum d'attention au génocide des Tutsi, son fond de commerce depuis 1994.
Afin que son coup de force militaire ne fasse pas trop mal aux populations congolaises, surtout aux autochtones de deux provinces précitées, il est prévu de faire endosser la proclamation de l'indépendance du futur nouvel Etat autonome à l'UCDD (Union des Congolais pour la Défense de la Démocratie). Xavier Chiribanya, gouverneur honoraire du Sud-Kivu, est cité parmi les meneurs de ce mouvement politique. Il semble que l'intéressé aurait lui aussi eu une série de contacts avec les chefs militaires du CNDP et du M.23, principalement Bosco Ntaganda et « Ruzandiza « Sultani Makenga » pour leur expliquer la nécessité de l'appui logistique, militaire et financier de Kigali à leurs activités de déstabilisation du Nord et Sud-Kivu.
Paul Kagame, indique l'addendum des Nations, serait fort rongé par l'idée de prendre définitivement pied au Congo, en suscitant un Etat indépendant dans sa partie Est. Ce serait un grand coup non seulement militaire et politique mais aussi économique et financier. Envieux des richesses minières de ce « coffre-fort » de la RD Congo, le maître de Kigali n'aurait plus à se poser des questions pour le financement du développement de son pays.
Londres et Washington interpellés
Au regard de l'arrogance de Kagame vis-à-vis de la communauté internationale, plusieurs observateurs pensent que seuls les Etats-Unis d'Amérique et la Grande-Bretagne sont en mesure de déjouer le complot ficelé par l'homme fort de Kigali contre le Congo. Les Ong telles que Human Rights Watch et Global Witness ont même interpellé les deux gouvernements en leur suggérant de réduire ou carrément couper l'aide au développement qu'ils accordent annuellement au Rwanda, à hauteur de 350 millions de dollars américains.
La suspension ou la suppression de l'aider serait, selon elles, l'unique message que pourrait comprendre Paul Kagame.
Dans les milieux onusiens, on rappelle à l'administration américaine, la Loi Obama, du nom du président américain, alors sénateur, votée en 2006 et recommandations de sanctions sévères contre les personnes physiques ou morales reconnues responsables de la guerre et de la misère au Congo. Afin de mieux observer ce qui passe au Congo, notamment les violations de l'embargo sur les armes, le trafic illicite des minerais, les violations des droits humains, le sénat américain avait décidé, en son temps, la nomination d'un envoyé spécial pour la région des Grands Lacs.
Curieusement, en lieu et place d'un envoyé spécial, le gouvernement a plutôt désigné, en 2011, presque sur le tard, Walkley Barrie comme « Conseiller spécial au Secrétaire d'Etat Hillary Clinton pour les Grands Lacs, un fonctionnaire de rang visiblement inférieur. Au regard des éléments de preuve réunis contre le Rwanda par les Nations Unies, le gouvernement devrait en principe appliquer la Loi Obama contre ce pays. Mais, compte tenu des relations privilégiées existant entre Washington et Kigali, il parait difficile au pays de l'Oncle Sam de franchir le pas.
Source : allafrica
Jeudi 12 juillet 2012
CONGO-KINSHASA: RÉVÉLATION TROUBLANTE DES NU - KAGAME VEUT CRÉER UN NOUVEL ETAT AU PAYS
Congo-Kinshasa: Révélation troublante des NU - Kagame veut créer un nouvel Etat au pays
Un addendum au rapport des Nations Unies sur le soutien total du Rwanda au CNDP/M.23 fait état d'un agenda caché en chantier à Kigali. Il s'agit de la volonté de Paul Kagame de créer un nouvel Etat sur les cendres du Nord et du Sud-Kivu. Ainsi, contrairement à ceux qui croient que l'homme fort du Rwanda ferait profil bas suite aux condamnations internationales suscitées par les révélations du panel des Nations Unies, se trompent lourdement.
Au contraire, il a mis toutes les batteries en marche pour donner réellement corps à son projet maléfique. A en croire les experts onusiens, l'armée rwandaise (Rwanda Defence Force) a carrément pris la direction des opérations militaires au Nord-Kivu depuis le mois de mai 2012. Deux objectifs sont poursuivis dans l'immédiat : la sécession du Nord-Kivu, suivie peu après de celle du Sud-Kivu.
La grande offensive lancée la semaine dernière à Bunagana, Rutshuru... par la Rwanda Defence Force, sous couvert du CNDP/M.23 répond à un schéma très clair, à savoir celui de l'occupation militaire de l'ensemble de la province du Nord-Kivu. Selon le même plan, l'armée rwandaise, toujours portée par son cheval de Troie qu'est le CNDP/M.23, envisage d'attaquer militairement le Sud-Kivu et de le placer sous la botte de Paul Kagame.
Le général Bosco Ntaganda ainsi que le colonel Makenga attendent impatiemment que la Rwanda Defence Force déblaye le terrain pour proclamer la sécession du Nord et Sud-Kivu et l'érection de ces deux provinces autonomes en nouvel Etat Indépendant.
L'addendum au rapport des Nations Unies signale que c'est le capitaine Célestin Senkoko, assistant personnel de James Kabarebe, ministre de la Défense et homme de confiance de Paul Kagame, qui avait organisé le 23 mai 2012 à Gisenyi une réunion importante sur le projet, à l'intention du général Bosco Ntaganda, du colonel Ruzandiza alias « Sultani Makenga » ainsi que de plusieurs officiers et cadres du CNDP. Une carte avait même été déployée sous leurs yeux, sur laquelle étaient clairement signalées les limites du nouvel Etat ardemment voulu par le régime de Kigali.
Il est indiqué que trois jours après, cette fois au cours d'une seconde réunion tenue dans la préfecture de Ruhengeri, sous la direction du même capitaine Célestin Senkoko, celui-ci avait demandé à tous les officiers et politiciens rwandophones vivant au Nord et Sud-Kivu d'intégrer sans délai le CNDP et le M. 23 et, dans le cas contraire, de bien vouloir quitter le territoire congolais. On laisse entendre que le général Laurent Nkunda, censé se trouver en résidence surveillée au Rwanda et officiellement évincé du CNDP par le général Bosco Ntaganda, était également mis au parfum du projet.
Kagame prêt à tout
Les experts onusiens sont formels dans leur addendum : Paul Kagame est prêt à tout pour matérialiser, par la voie des armes, son plan de « colonisation » du Nord et Sud-Kivu, en intégrant ces deux provinces congolaises dans un Etat autonome et indépendant. Il est tellement décidé à réussir qu'il n'a pas peur de voir les occidentaux ne plus accorder le maximum d'attention au génocide des Tutsi, son fond de commerce depuis 1994.
Afin que son coup de force militaire ne fasse pas trop mal aux populations congolaises, surtout aux autochtones de deux provinces précitées, il est prévu de faire endosser la proclamation de l'indépendance du futur nouvel Etat autonome à l'UCDD (Union des Congolais pour la Défense de la Démocratie). Xavier Chiribanya, gouverneur honoraire du Sud-Kivu, est cité parmi les meneurs de ce mouvement politique. Il semble que l'intéressé aurait lui aussi eu une série de contacts avec les chefs militaires du CNDP et du M.23, principalement Bosco Ntaganda et « Ruzandiza « Sultani Makenga » pour leur expliquer la nécessité de l'appui logistique, militaire et financier de Kigali à leurs activités de déstabilisation du Nord et Sud-Kivu.
Paul Kagame, indique l'addendum des Nations, serait fort rongé par l'idée de prendre définitivement pied au Congo, en suscitant un Etat indépendant dans sa partie Est. Ce serait un grand coup non seulement militaire et politique mais aussi économique et financier. Envieux des richesses minières de ce « coffre-fort » de la RD Congo, le maître de Kigali n'aurait plus à se poser des questions pour le financement du développement de son pays.
Londres et Washington interpellés
Au regard de l'arrogance de Kagame vis-à-vis de la communauté internationale, plusieurs observateurs pensent que seuls les Etats-Unis d'Amérique et la Grande-Bretagne sont en mesure de déjouer le complot ficelé par l'homme fort de Kigali contre le Congo. Les Ong telles que Human Rights Watch et Global Witness ont même interpellé les deux gouvernements en leur suggérant de réduire ou carrément couper l'aide au développement qu'ils accordent annuellement au Rwanda, à hauteur de 350 millions de dollars américains.
La suspension ou la suppression de l'aider serait, selon elles, l'unique message que pourrait comprendre Paul Kagame.
Dans les milieux onusiens, on rappelle à l'administration américaine, la Loi Obama, du nom du président américain, alors sénateur, votée en 2006 et recommandations de sanctions sévères contre les personnes physiques ou morales reconnues responsables de la guerre et de la misère au Congo. Afin de mieux observer ce qui passe au Congo, notamment les violations de l'embargo sur les armes, le trafic illicite des minerais, les violations des droits humains, le sénat américain avait décidé, en son temps, la nomination d'un envoyé spécial pour la région des Grands Lacs.
Curieusement, en lieu et place d'un envoyé spécial, le gouvernement a plutôt désigné, en 2011, presque sur le tard, Walkley Barrie comme « Conseiller spécial au Secrétaire d'Etat Hillary Clinton pour les Grands Lacs, un fonctionnaire de rang visiblement inférieur. Au regard des éléments de preuve réunis contre le Rwanda par les Nations Unies, le gouvernement devrait en principe appliquer la Loi Obama contre ce pays. Mais, compte tenu des relations privilégiées existant entre Washington et Kigali, il parait difficile au pays de l'Oncle Sam de franchir le pas.
Source : allafrica
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