Jean-Alain Boumsong et son projet au Cameroun

[Erick Ross]

Jean-Alain, comment est né votre projet de monter l’équipe du Boum’s FC ?
Le Boum’s est né de manière un peu fortuite. D’abord, étant originaire du Cameroun je m’y rends assez souvent et lors d’un séjour de ma mère dans la maison familiale à Yaoundé, elle a été interpellé par les gamins du quartier et a décidée d’organiser un petit match de foot entre eux. A l’issue de cette rencontre, tous les enfants étaient très heureux et elle a pu voir leur l’enthousiasme dans leur yeux. A son retour en France elle m’a parlé de ça et m’a dit que ce serait bien de pouvoir réunir ces gamins plusieurs fois dans la semaine afin de les occuper et d’instaurer des règles de vie plutôt que de les laisser traîner au quartier. Voilà comment est né le Boum’s FC. Les premiers matchs ont eu lieu il y a cinq ans, à partir de là il a fallu structurer le club, créer des catégories car des enfants de tout âges voulaient y jouer.

Vous êtes pourtant le seul à financer le projet…
Oui, les moyens économiques proviennent de ma propre poche. J’ai financé tout ça avec le cœur mais le club grandit grâce à l’amour de ces gamins de se retrouver pour jouer. J’ai toujours donné mon accord pour faire toujours plus d’équipes. Quand on commence avec des minimes, ensuite ils passent cadets, juniors et après que font-ils ? On s’est dit qu’il fallait continuer et aujourd’hui on est arrivé à une équipe sénior.

C’est maintenant un club qui est lancé, vous pensez continuez à vous investir ?
Je mets un point d’honneur à ce qu’aucun gamin ne paye un droit d’inscription. Aujourd’hui, il y a plus de 200 inscrits au Boum’s et si je dépense quelques dizaines de milliers d’euros chaque année c’est dans ce but là. Il y a un près d’un an, j’ai eu une discussion intéressante avec les gamins car certains commençaient à réclamer des primes de matchs, à monnayer. J’ai du un peu taper du poing sur la table pour leur expliquer qu’aucun d’eux n’avaient eu à payer de droits d’inscription car le club fonctionne grâce à l’amour pour le football et qu’il ne fallait pas gâcher ça en devenant élitiste. Avec le club, j’ai aussi eu envie de mettre en place un côté social, éducatif et de primer ceux qui ont les meilleurs résultats scolaires afin de peut-être créer un système de bourses pour qu’ils aient accès à des études supérieures. Le Boum’s doit surtout être un complément de l’éducation familiale et faire de ces jeunes des hommes meilleurs.

Pouvez-vous nous dire un mot sur le parcours assez exceptionnel qu’est en train de réaliser le Boum’s FC en Coupe du Cameroun ?
Ces gamins n’ont pas arrêté de me surprendre, vraiment. Je suis surpris mais sans l’être en même temps car leur véritable force c’est la solidarité, la fraternité qu’il y a entre eux. Il y a un véritable amour pour leur quartier, ils sont fiers d’appartenir à cette équipe et ça leur permet d’obtenir d’excellents résultats sur le terrain. Aujourd’hui, ils sont en troisième division, les équipes de jeunes ont gagné des titres régionaux et même sur le plan national ils font un parcours plus qu’honorable.
Aujourd’hui (jeudi) à 15 h on joue les 32èmes de finale de la Coupe, arrivé à ce stade de la compétition, au regard du niveau ou ils évoluent c’est exceptionnel ! Ca démontre tout simplement la détermination et la ferveur qu’il y a autour de cette équipe. Ce qui me motive à continuer c’est de voir qu’ils deviennent une forme d’exemple pour les autres. Ceux qui réussissent, je veux avant tout qu’ils n’oublient pas de transmettre quelque chose à leurs proches.

Votre équipe joue avec des maillots de l’Olympique Lyonnais, c’est assez particulier…
C’est particulier oui, parce que l’OL m’a accompagné au départ à équiper le Boum’s FC. J’ai pu bénéficier de jeux de maillots au prix de revient, sans que l’OL n’en retire aucun bénéfice. J’espère qu’ils continueront et que les exploits du Boum’s va les conforter dans la bonne action qu’ils ont fait au Cameroun, même s’ils en ont peut-être pas conscience.

D’ailleurs pour le prochain match, votre adversaire évoluera en blanc, vous devrez donc porter d’autres maillots...
Oui tout à fait. Je n’ai pas sollicité l’OL une nouvelle fois, même si je le ferai certainement bientôt car la fondation OL fait de très belles choses sur le plan caritatif, je garde un excellent souvenir de mon passage à Lyon. Pour le match de demain j’ai donc dû acheter de nouveaux maillots, des ballons et certains aussi avaient besoin de nouvelles chaussures.

Vous avez aussi une association, ADNA Rassemblement…
Oui et c’est dans le cadre de cette association que le Boum’s FC a été créé. C’est une association qui intervient au niveau de l’éducation de la santé et avec nos modestes moyens, car là aussi je suis le seul apport économique, on essaye de monter certains projets au Cameroun. Parfois des sponsors nous aident mais nous le faisons avec beaucoup de cœur. Pour qu’elle puisse avoir un plus grand impact il faudrait que l’association soit mieux structurée et qu’elle ait plus d’argent. Malheureusement je ne peux pas assumer personnellement toutes ces charges et réaliser tout mes projets au niveau caritatif.

Le match Boum's FC - Tyco United comptant pour les 32èmes de finale de la Coupe du Cameroun s'est déroulé jeudi 24 à 15h. Malheureusement, le Boum's s'est incliné aux tirs au but (4-2) après avoir fait match nul 2-2. Auteur d'un parcours exceptionnel, le Boum's FC quitte la compétition par la grande porte ! Bravo à eux !

http://www.footafrica365.fr/infos-pays/ ... ial-.shtml

[Erick Ross]

Le capitaine de l'équipe nationale du Cameroun a fait une drôle de révélation...

Samuel Eto'o est l'une des personnalité les plus influentes au Cameroun. Capitaine de la sélection depuis peu, l'avant-centre de l'Inter Milan a toujours su garder un franc parler qui lui fait dire parfois des choses un peu étranges. Sa dernière sortie pourrait en faire bondir plus d'un mais doit être entendue jusqu'au bout pour être bien comprise.

Alors que le Cameroun s'apprête à affronter le Sénégal à Dakar samedi pour les qualifications pour la CAN 2012, Samuel Eto'o fils a déclaré ceci: "Je n'ai pas choisi de naître camerounais ni même de porter ce beau maillot". Une pointe de regret dans son discours ? Pas du tout, une simple constatation qui lui a donné une aura exceptionnelle sur tout le continent africain. C'est pourquoi la Fondation qu'il a créée en 2007, lui tient particulièrement à cœur: "Mon amour du pays reste inconditionnel. C'est pourquoi vous pouvez voir à travers ma fondation tout ce que je fais pour améliorer le quotidien de tous ces jeunes au pays. Mon affection pour ce peuple me permet de garder la tête froide, parce que ce peuple le mérite". Un vrai patriote ce Samuel.

http://www.chronofoot.com/samuel-eto-o/ ... 12347.html