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Les meilleurs binationaux choisissent l’équipe de France
Il aurait fait la même tronche, Marcel, à la CAN avec le Ghana ?
D’après les révélations de Mediapart, les pontes de la Fédération française de foot s’inquiètent du trop grand nombre de joueurs binationaux qui renoncent à porter le maillot bleu. Pourtant, quand on regarde le onze type des joueurs à la double nationalité, on se rend compte que c’est bien l’équipe de France qui est la grande gagnante. Desailly vs Faty, y’a pas match.
François Blaquart suspendu, Laurent Blanc dans l’œil du cyclone et parti se mettre au vert, Fernand Duchaussoy qui se demande comment il va sortir l’institution de la panade… ça sent le roussi à la FFF. Discriminations ? Non, volonté de mettre de l’ordre dans la gestion des joueurs binationaux formés en France nous dit l’establishment de la fédération. Avec une idée simple: éviter que trop de joueurs aillent jouer pour une autre équipe nationale que la nôtre. Mais, au fait, c’est quoi le problème ?
Oui, la France forme peut-être plus que les autres nations des joueurs possédant plusieurs nationalités. C’est à la fois l’héritage de l’histoire et du fonctionnement de notre société. Concrètement, les centres de formation et la filière fédérale tamisent les clubs sur l’ensemble du territoire et récupèrent les éléments qu’ils jugent les plus prometteurs. Pour les clubs, il s’agit de former quelques joueurs capables de passer en équipe première; pour la FFF, de bâtir de bonnes équipes de jeunes puis d’alimenter le vivier de sélectionnables pour les Bleus.
Quel est le résultat de ces politiques ? Premièrement, les clubs n’ont aucun intérêt à intégrer la question de la nationalité parmi les critères de sélection. Selon cette logique, Le Mans aurait pu laisser passer Didier Drogba, Ivoirien arrivé en France durant son enfance, et Marseille les frères Ayew (ok, ils ont été pistonnés). Alors que Paris a raté Eto’o pour des questions de papiers… Autres joueurs de valeur internationale formés en France ? Niang, Chamakh, Mbia, Diawara etc…
En ce qui concerne la fédération, la logique est différente: la FFF n’a qu’un but, alimenter l’équipe de France via un système de formation coordonné qui permet de former un très grand nombre de joueurs de valeur. Il en est évidemment de même chez nos voisins. L’Allemagne a été bienheureuse d’intégrer Ozil, Khedira ou Podolski, les Pays-Bas Gullit avant-hier, Seedorf et Kluivert hier, Affelay aujourd’hui. La recherche de talents étrangers n’est pas que l’apanage de la Belgique (remember les frères Mpenza ?), de la Suède (Zlatan) ou de la Suisse (les Yakin brothers, Derdiyok).
Le constat de la formation des bi-nationaux ? Il est simple: les meilleurs choisissent presque toujours les Bleus, par ambition ou par gratitude. Les autres brillent chez les jeunes puis rejoignent d’autres sélections comme l’autorise le règlement FIFA. Prenons l’exemple bien connu de l’équipe de France des moins de 17 ans, championne du monde en 2001 à Trinité-et-Tobago. Dans cette génération “84” que l’on portait aux nues, seul Florent Sinama-Pongolle a joué pour la France A (et c’est oubliable). Aucun autre de ces joueurs n’a jamais même frôlé le niveau requis pour les Bleus. Au sortir de l’équipe Espoirs, le capitaine Jacques Faty a rejoint le Sénégal, Emerse Faé la Côte d’Ivoire, Hassan Yebda et Mourad Meghni l’Algérie, Chaouki Ben Saada, la Tunisie. Vous les voyez en Bleu vous ? Non, nous non plus.
Alors, merci à eux d’avoir garni le palmarès de la FFF, et d’avoir permis d’encenser la formation à la française. Ce n’est que logique finalement s’ils sont allés chercher ailleurs les sélections internationales qu’ils n’auraient jamais pu avoir avec la France. Meghni et Yebda ont ainsi joué la Coupe du monde, d’autres, la CAN. Voire les deux, comme Benoit Assou-Ekotto, qui, en toute logique, a opté pour le Cameroun il y a déjà plusieurs années. Né à Arras, formé à Lens, titulaire sur le côté gauche de Tottenham, il aurait pu prétendre à l’EdF. Mais est-il meilleur qu’Evra ou Abidal ? Non. Il joue dans la catégorie de Clichy, Mathieu, Tremoulinas, Cissokho. Aspirant à une ou deux capes. Autres exemple: qui regrettera Selim Benachour, international tunisien formé à l’INF Clairefontaine ? Personne? Merci.
De rares joueurs passés par la filière clubs peuvent susciter certains regrets. Premier d’entre eux, Didier Drogba, né en Côte d’Ivoire, mais débarqué chez un oncle en France à l’âge de 5 ans. Formé dans l’Hexagone, l’avant-centre aurait pu porter le maillot bleu. Mais qui aurait deviné qu’il ferait pareille carrière, quand, à 22 ans, il traînait encore du côté du Mans ? Moussa Sow est le dernier avatar de ces “immenses talents honteusement dérobés au football français”. L’actuel meilleur buteur de la Ligue 1, né à Mantes-la-Jolie, pourrait légitimement être appelé par Laurent Blanc. Mais il joue pour le Sénégal… Sauf qu’avant le hasard de cette saison, personne ne regrettait qu’il soit parti pour les Lions de la Teranga vues ses performances à Rennes, où on l’a laissé partir en fin de contrat.
En Bretagne justement, éclôt cette saison Jean-Armel Kana-Biyik. Né à Metz, formé au Havre, il a refusé à l’automne de rejoindre l’équipe de France Espoirs, le temps de trancher entre les Bleuets et le Cameroun, pour lequel ont joué son père et son oncle. L’affaire interroge à la fédération. S’il opte pour les Lions indomptables et devient le grand joueur que l’on devine, tout le monde se plaindra de la situation. Mais s’il choisit les Espoirs et qu’il devient un nouveau Jacques Faty ?
Signalons enfin que l’ancien sélectionneur Raymond Domenech n’avait pas hésité à tenter de convaincre l’Argentin Gonzalo Higuain de porter le maillot bleu, même si celui-ci n’a quasiment pas vécu en France.
La DTN et Laurent Blanc ne peuvent pas ne pas savoir que les joueurs à regretter se comptent sur les doigts d’une main, bien moins nombreux que les joueurs chipés à d’autres pays. Donc soit ils ont conscience que ce n’est pas un argument, mais juste une tentative de justifier l’injustifiable, soit ils sont stupides. Les deux réponses sont sans doute malheureusement vraies.
Le onze des Français binationaux
Gardien: Steve Mandanda (RD Congo)
Défenseurs: Jean-Pierre Adams (Sénégal) – Marcel Desailly (Ghana) – Laurent Koscielny (Pologne) – Patrice Evra (Sénégal)
Milieux: Patrick Vieira (Sénégal) – Jean Tigana (Mali) – Samir Nasri (Algérie)
Attaquants: Karim Benzema (Algérie) – David Trezeguet (Argentine) – Kévin Gameiro (Portugal)
Remplaçants: Bafé Gomis (Sénégal) / Robert Pires (Portugal) / Luis Fernandez (Espagne) / Hatem Ben Arfa (Tunisie) / José Touré (Mali)
Le onze des joueurs éligibles à l’EDF… mais qui ont joué pour une autre sélection
Gardien: Raïs M’Bolhi (Algérie)
Défenseurs: Ludovic Lamine Sané (Sénégal) – Jacques Doudou Faty (Sénégal) – Alaeddine Yahia (Tunisie) – Benoît Assou-Ekotto (Cameroun)
Milieux: Ryad Boudebouz (Algérie) – Mourad Meghni (Algérie) – Miralem Pjanic (Bosnie) – Ludovic Obraniak (Pologne)
Attaquants: Gonzalo Higuain (Argentine) – Didier Drogba (Côte d’Ivoire)
Remplaçants: Charles Itandje (Cameroun), Frédéric Kanouté (Mali), Manuel Da Costa (Portugal), Damien Perquis (Pologne), Moussa Sow (Sénégal), Marouane Chamakh (Maroc), Karim Ziani (Algérie)
cette affaire est une mauvaise pub,pour les joueurs qui ont choisi leurs pays d'origine

car en disant que les meilleurs choisissent la france

on les fait passer pour des joueurs de secondes zones
