Elitisme dans la sélection de locaux: ma réponse à Mulumbu
Posté : 12 août 2011, 17:09
Elitisme dans la sélection de locaux! Voilà ce que prône Mulumbu dans l'article paru sur son site internet ou sa page facebook et dont une copie est reproduite sur ce forum dans des pages appropriées. Mulumbu a accordé cette interview au lendemain du match amical perdu par les Léopards face aux Scorpions gambiens, à Banjul, sur le score de 0-3, le 10 août 2011, dans le cadre d'une journée FIFA. Je voudrais à travers cette simple réflexion répondre au capitaine de Léopards parce que j'estime qu'il y a à manger et à boire dans ses déclarations. Sur le plan purement communicationnel, je trouve que cette sortie médiatique de Mulumbu est un échec. En effet, elle pourrait lui attirer des ennuis. Elle pourrait faire plus de mal que de bien. Se prononcer sur le coach alors qu'on est son capitaine n'est pas signe d'une matûrité. Déjà la liste dressée par le capitaine, même s'il a pris soin de préciser qu'elle n'est qu'une émanation de sa vision sur la sélection nationale, est discutée par les membres de ce forum. Certains pensent qu'il fait par cette liste la promotion de ses amis pour qu'il affirme son leadership sur ces derniers. D'autres lui reprochent l'omission de quelques grands noms de notre sélection. Je ne voudrais pas m'attarder sur les noms. Ce qui a davantage attiré mon attention est la référence malencontreuse aux joueurs locaux. Mulumbu, en répondant sur la question si le technicien français est l'homme de la situation, a profité pour dire combien il pense que Nouzaret ne sélectionne les locaux en grand nombre que pour faire bonne figure, se donner bonne conscience alors que tous ces locaux convoqués, pour Mulumbu, ne sont pas nécessairement meilleurs. Nouzaret ne doit convoquer que les meilleurs. C'est faire un procès au coach comme quelques journalistes lui en font quand il convoque des professionnels jugés d'illustres inconnus. On le voit deux camps s'opposent: celui de journalistes congolais acquis à la cause de locaux et Mulumbu qui est pour les professionnels, même moyens. Je voudrais prendre partie à mon tour pour convier le capitaine à adopter une vue plus équilibrée et lui présenter la situation sur terrain.
Mulumbu pense que trop de locaux tuent les pros ! Les locaux, lorsqu’ils ne sont pas meilleurs, ils ne doivent pas être sélectionnés parce qu’ils vont inutilement occuper les places de pros. Un local, pour être convoqué en sélection, doit forcément être meilleur. Sinon, il doit dégager et laisser place à un pro. C’est sur cette référence aux locaux que je voudrais m’arrêter. Je trouve que Mulumbu a une vision pessimiste, négative du foot local. Il demeure dans les préjugés répandus que le foot local ne vaut rien. Qu’il ne peut en sortir que quelques rares pièces. Mulumbu posera plus de problèmes à la sélection qu’il n’aidera à résoudre ceux que nous connaissons déjà. Sa référence aux locaux révèle au grand jour qu’il est plein dans le conflit pro vs locaux , pour utiliser les terminaisons usuelles dans le foot congolais. D’ailleurs, réagissant à l’engouement populaire au lendemain du sacre du CHAN 2009, Mulumbu a déclaré, sans doute dans une position défensive et pour sauver leur (génération Marbella) premier bilan catastrophique, que le CHAN est une compétition moins relevée que la CAN parce que dans cette dernière compétition, les sélections nationales sont plus aguerries avec des joueurs renommés évoluant en Europe comme Didier Drogba, Eto’o, Adebayor, Alexandre Song etc. Ce qui est vrai. Mais ce qui est aussi vrai est que Mulumbu minimisait par cette déclaration le CHAN et donc les efforts du groupe de Mputu, Lofo, Kaluyitukadioko et compagnies. Indirectement, il voulait affirmer que ces locaux ne seront pas capables du même exploit à la CAN. C’est peut-être vrai. Mais qui en sera capable ? Les pros ?
Dans l’ article paru sur son site internet et sous analyse ici, Mulumbu voudrait nous faire comprendre qu’un joueur évoluant au pays doit être forcément plus fort qu’un pro pour être sélectionné en équipe nationale. Le contraire n’est pas possible. Cette réflexion ne peut être tenue que par un Congolais comme Mulumbu qui ne connait pas grand-chose du foot congolais et des réalités africaines où ne réussissent pas forcément ceux qui sont sortis de grandes écoles européennes du foot. Mulumbu ignore sûrement que les trophées remportés par la sélection nationale ou les clubs congolais sont les efforts principalement de ces joueurs âprement critiqués comme limités tactiquement. Mulumbu fait partie de cette génération des enfants congolais nés et/ou grandi en Europe. Ils ont appris à jouer au foot en Europe dont personne ne peut contester la qualité de la formation. Lui et ses compagnons ont donc un avantage indéniable quant à la formation reçue. Mais sont-ils pour autant plus talentueux que ceux du pays même si une formation adéquate fait défaut aux locaux ? Le foot demeure avant tout un jeu ou un sport où le talent est primordial. La formation seule ne peut compenser le manque de talent. Mais un talent même sans formation appropriée peut éclater au fur et à mesure qu’il accumule les matches. Cette première génération des joueurs d’origine congolaise formés uniquement en Europe n’a pas encore convaincu le difficile public des stades congolais. Le stade des martyrs à Kinshasa et le stade Kibassa Maliba à Lubumbashi ne sont pas encore domptés par cette génération de nouveaux professionnels. Ils exigent des résultats et du beau jeu tel qu’ils le voient à la télé. Ils veulent des résultats comme le font les sélections ivoirienne ou égyptienne. Si tel n’est pas le cas, ces compatriotes seront toujours prêts à accepter de perdre, de souffrir avec leurs « home-made stars ». Ils suivront un match comme celui de deux équipes étrangères évoluant sur un terrain neutre à Lubumbashi ou à Kinshasa car ils passeront plus de temps à poser des questions du type qui est ce joueur-là, qui a convoqué ces joueurs qui ne savent pas maîtriser un ballon, qui se laissent dribbler comme des amateurs ? Pour ces compatriotes, mieux vaut un local moyen plutôt qu’un pro moyen, quand bien même ce dernier serait parti du pays où il a joué pour un club avant d’embrasser la carrière professionnelle. Un pro qui rate un match au pays est difficilement pardonnable. Roger Lukaku, ancien avant-centre du DCMP, en a payé les frais lors d’un match des éliminatoires CAN 1996 entre l’ex Zaïre et le Cameroun au Stade des Martyrs. Le public l’a convié à quitter le terrain sous des cris de désapprobation. Mulumbu et les pro doivent connaître cette réalité. Une belle passe d’Ilongo Saddam, un duel gagné par Isama au Stade des Martyrs auront plus d’impact, soulèveront une valse d’applaudissement qu’une belle passe de Mulumbu ou un tacle de Mulemo. Pour que ces pro arrivent à trouver une place dans le cœur des irréductibles de nos stades, ils doivent à défaut de jouer dans de grands clubs comme les Ivoiriens, Camerounais et Nigérians, être réguliers en sélection nationale, gagner des matches difficiles et faire sur le plan individuel de grands matches. Un Mulumbu n’est pas si connu que cela au pays. Seuls les journalistes de football le connaissent. Un Matumona Roum même s’il joue dans un championnat moins huppé et pas médiatisé en RDC est plus connu que lui. La preuve, la nouvelle du retour de Mulumbu en sélection n’a eu aucun écho auprès de ces irréductibles.
L’essence de ma réponse à Mulumbu est :
savoir que les locaux sont ceux qui ont jusqu’ici donné tant soit peu de sourire aux amoureux congolais du foot. Que les pros en fassent autant ou mieux afin d’occuper une place de choix dans le cœur des Congolais qui aiment le foot et d’écrire une nouvelle page dans l’histoire du foot congolais. On attend d’eux une qualification à la CAN 2012. Sinon, les gens n’auront d’autre choix que de suivre les exploits de Kabangu, d’attendre avec impatience le retour de Mputu, de se demander si Bokese n’est pas repris sur la liste, de chanter pour Deo Kanda et d’attendre voir de nouveau leurs idoles parties ailleurs comme Diba, Mbala Mbuta, Matumona etc revenir jouer en équipe nationale.
Un pro n’est pas nécessairement meilleur qu’un local. L’humilité devrait caractériser les pros. Le travail sur le terrain, donc les résultats, doit parler en leur faveur et non des articles dans la presse ou la supériorité de formation.
Mulumbu pense que trop de locaux tuent les pros ! Les locaux, lorsqu’ils ne sont pas meilleurs, ils ne doivent pas être sélectionnés parce qu’ils vont inutilement occuper les places de pros. Un local, pour être convoqué en sélection, doit forcément être meilleur. Sinon, il doit dégager et laisser place à un pro. C’est sur cette référence aux locaux que je voudrais m’arrêter. Je trouve que Mulumbu a une vision pessimiste, négative du foot local. Il demeure dans les préjugés répandus que le foot local ne vaut rien. Qu’il ne peut en sortir que quelques rares pièces. Mulumbu posera plus de problèmes à la sélection qu’il n’aidera à résoudre ceux que nous connaissons déjà. Sa référence aux locaux révèle au grand jour qu’il est plein dans le conflit pro vs locaux , pour utiliser les terminaisons usuelles dans le foot congolais. D’ailleurs, réagissant à l’engouement populaire au lendemain du sacre du CHAN 2009, Mulumbu a déclaré, sans doute dans une position défensive et pour sauver leur (génération Marbella) premier bilan catastrophique, que le CHAN est une compétition moins relevée que la CAN parce que dans cette dernière compétition, les sélections nationales sont plus aguerries avec des joueurs renommés évoluant en Europe comme Didier Drogba, Eto’o, Adebayor, Alexandre Song etc. Ce qui est vrai. Mais ce qui est aussi vrai est que Mulumbu minimisait par cette déclaration le CHAN et donc les efforts du groupe de Mputu, Lofo, Kaluyitukadioko et compagnies. Indirectement, il voulait affirmer que ces locaux ne seront pas capables du même exploit à la CAN. C’est peut-être vrai. Mais qui en sera capable ? Les pros ?
Dans l’ article paru sur son site internet et sous analyse ici, Mulumbu voudrait nous faire comprendre qu’un joueur évoluant au pays doit être forcément plus fort qu’un pro pour être sélectionné en équipe nationale. Le contraire n’est pas possible. Cette réflexion ne peut être tenue que par un Congolais comme Mulumbu qui ne connait pas grand-chose du foot congolais et des réalités africaines où ne réussissent pas forcément ceux qui sont sortis de grandes écoles européennes du foot. Mulumbu ignore sûrement que les trophées remportés par la sélection nationale ou les clubs congolais sont les efforts principalement de ces joueurs âprement critiqués comme limités tactiquement. Mulumbu fait partie de cette génération des enfants congolais nés et/ou grandi en Europe. Ils ont appris à jouer au foot en Europe dont personne ne peut contester la qualité de la formation. Lui et ses compagnons ont donc un avantage indéniable quant à la formation reçue. Mais sont-ils pour autant plus talentueux que ceux du pays même si une formation adéquate fait défaut aux locaux ? Le foot demeure avant tout un jeu ou un sport où le talent est primordial. La formation seule ne peut compenser le manque de talent. Mais un talent même sans formation appropriée peut éclater au fur et à mesure qu’il accumule les matches. Cette première génération des joueurs d’origine congolaise formés uniquement en Europe n’a pas encore convaincu le difficile public des stades congolais. Le stade des martyrs à Kinshasa et le stade Kibassa Maliba à Lubumbashi ne sont pas encore domptés par cette génération de nouveaux professionnels. Ils exigent des résultats et du beau jeu tel qu’ils le voient à la télé. Ils veulent des résultats comme le font les sélections ivoirienne ou égyptienne. Si tel n’est pas le cas, ces compatriotes seront toujours prêts à accepter de perdre, de souffrir avec leurs « home-made stars ». Ils suivront un match comme celui de deux équipes étrangères évoluant sur un terrain neutre à Lubumbashi ou à Kinshasa car ils passeront plus de temps à poser des questions du type qui est ce joueur-là, qui a convoqué ces joueurs qui ne savent pas maîtriser un ballon, qui se laissent dribbler comme des amateurs ? Pour ces compatriotes, mieux vaut un local moyen plutôt qu’un pro moyen, quand bien même ce dernier serait parti du pays où il a joué pour un club avant d’embrasser la carrière professionnelle. Un pro qui rate un match au pays est difficilement pardonnable. Roger Lukaku, ancien avant-centre du DCMP, en a payé les frais lors d’un match des éliminatoires CAN 1996 entre l’ex Zaïre et le Cameroun au Stade des Martyrs. Le public l’a convié à quitter le terrain sous des cris de désapprobation. Mulumbu et les pro doivent connaître cette réalité. Une belle passe d’Ilongo Saddam, un duel gagné par Isama au Stade des Martyrs auront plus d’impact, soulèveront une valse d’applaudissement qu’une belle passe de Mulumbu ou un tacle de Mulemo. Pour que ces pro arrivent à trouver une place dans le cœur des irréductibles de nos stades, ils doivent à défaut de jouer dans de grands clubs comme les Ivoiriens, Camerounais et Nigérians, être réguliers en sélection nationale, gagner des matches difficiles et faire sur le plan individuel de grands matches. Un Mulumbu n’est pas si connu que cela au pays. Seuls les journalistes de football le connaissent. Un Matumona Roum même s’il joue dans un championnat moins huppé et pas médiatisé en RDC est plus connu que lui. La preuve, la nouvelle du retour de Mulumbu en sélection n’a eu aucun écho auprès de ces irréductibles.
L’essence de ma réponse à Mulumbu est :
savoir que les locaux sont ceux qui ont jusqu’ici donné tant soit peu de sourire aux amoureux congolais du foot. Que les pros en fassent autant ou mieux afin d’occuper une place de choix dans le cœur des Congolais qui aiment le foot et d’écrire une nouvelle page dans l’histoire du foot congolais. On attend d’eux une qualification à la CAN 2012. Sinon, les gens n’auront d’autre choix que de suivre les exploits de Kabangu, d’attendre avec impatience le retour de Mputu, de se demander si Bokese n’est pas repris sur la liste, de chanter pour Deo Kanda et d’attendre voir de nouveau leurs idoles parties ailleurs comme Diba, Mbala Mbuta, Matumona etc revenir jouer en équipe nationale.
Un pro n’est pas nécessairement meilleur qu’un local. L’humilité devrait caractériser les pros. Le travail sur le terrain, donc les résultats, doit parler en leur faveur et non des articles dans la presse ou la supériorité de formation.