Le problème de stade à Kinshasa
La récente réhabilitation de la pelouse du Stade des Martyrs a forcé l'Epfkin à une demi-saison qui aurait pu coûter cher aux grands clubs de la capitale. Au-delà des critiques à l'encontre de la fédération, le vrai problème se trouve peut-être ailleurs.
Kinshasa demeure l'une des plus grandes villes d'Afrique. Sa population est estimée à au-moins 8 millions d'habitants et certainement grandissant. La ville-province possède au-moins trois divisions dont une deuxième division subdivisée en mini-championnats dans les quatre coins de la ville. Le nombre de jeunes qui jouent quotidiennement au football est innombrable. Les écoles de foot commencent à devenir à la mode comme les églises. Pourtant, la ville ne possède qu'un stade capable d'accueillir une rencontre officielle, le Stade des Martyrs. Cette saison, le championnat d'élite de Kinshasa s'est joué dans deux autres stades dont celui de Kitambo qui ne sont pas digne d'être appelé ainsi. Si cela était le cas, le championnat aurait continué. Même le Stade Tata Raphaël qui vient de se doter une nouvelle pelouse est un plus un vestige et ne sait pas accueillir de compétition internationale. Tout ceci est largement insuffisant pour une ville qui désire accueillir la CAN en 2015 au plus tôt.
La fermeture du Stade des Martyrs aurait donc du pousser les dirigeants sportifs de la ville à revoir leur politique de gestion des infrastructures sportives au lieu de s'en prendre à la Fécofa qui a certainement exigé la refection de la pelouse pour des raisons évidentes par rapport à la Fifa. C'est cette dernière qui a financé le projet.
La question à se poser est celle de savoir si les dirigeants sportifs de Kinshasa possèdent une politique quelconque sur la gestion des infrastructures sportives dans la ville. Cette politique inclut la gestion des sites existants et l'ajout de nouveaux sites périodiques. Cela est le cas dans un système où ce sont ces derniers qui sont derrière de tels projets. Nous pensons toutefois que tout le monde doit s'impliquer dans ce dossier. Les clubs devraient penser à investir dans l'immobilier sportif comme c'est le cas en occident notamment. À ce jour, les grands clubs kinois comme Vita Club, DCMP, Dragons s'entrainent soit au Stade des Martyrs, soit sur des terrains d'emprunts. Ce qui veut dire qu'il existe encore des sujets non clarifiés entre dirgeants de clubs et des institutions sportives. Personne n'est enclin à invVue des tribunes du Stade des Martyrs (credit: Z74 images)
estir dans ce domaine. Les raisons sont multiples. Toutefois, nous pensons que c'est surtout du au fait que personne n'y voit un intérêt personnel. Qui encouragerait la construction d'un mini-stade si demain cette même personne sait qu'elle n'aura rien à avoir avec la gestion ou tout profit généré par le projet. Cela n'est pas congolais. Du moins à ce moment de notre histoire avec espoir que cela changera avec les générations.
KINSHASA ET LONDRES
Nous avons pensé comparé Kinshasa à Londres, la capitale anglaise dans ce contexte. Londres regorge d'un immense capital humain sur le plan footballistique. Londres est aussi un grand centre footballistique puisque la ville héberge cinq clubs de Premier League et pas des moindres: Arsenal, Chelsea, Tottenham, Fulham, West Ham. Dans le passé, des clubs tels Charlton, Crystal Palace et Queens Park ont fréquenté la cour des grands avant de sombrer. Chaque club possède ses infrastructures sportives dans la même ville de Londres aux derbys énormes.
Par rapport à cet exemple, il est temps qu'une politique d'investissement soit initiée dans la capitale pour permettre aux équipes d'investir dans le mobilier sportif. Offrir des incitations économiques et sociales permettant aux clubs de s'équiper. Cela passerait aussi par une différente structure légale des clubs, à l'exemple de Mazembe qui s'est mu en SPRL afin de mieux financer sa croissance économique. Ce changement structurel est aussi afin de permettre à Moïse Katumbi de mieux mettre à profit son investissement dans le club.
LUBUMBASHI, HERITAGE BELGE
Lubumbashi est un cas particulier au pays vu que la ville a beaucoup bénéficié de la présence belge bien longtemps après l'indépendence. Contrairement aux autres villes du pays, grace en particulier à l'existence de la Gécamines, la ville (voire la province) a hérité d'une très forte influence occidentale qu'elle a su garder. Cela se voit par la construction de la ville, ses quartiers résidentiels et sa cité populaire. Le sport en a automatiquement bénéficié. Ainsi, les trois clubs phares des belles années économiques de la ville possédaient toutes un stade d'entrainement. Lubumbashi Sport à la Gécamines, Lupopo dans le quartier industriel et Mazembe à la Kamalondo. Même SCOM Mikishi qui est né dans les années 80 n'a pas manqué aux habitudes. Tous ces clubs possèdent aussi des équipes allant des cadets aux seniors. Une formation qui a offert un grand nombre d'excellents joueurs aux clubs lushois de par le passé. Yves Diba Ilunga est le dernier en date qui est bien connu des supporters congolais. Il est passé par la jeunesse du SCOM Mikishi. Cette organisation est l'une des raisons majeures pour laquelle les clubs lushois ont toujours été supérieurs au reste du pays.
L'ORGANISATION DE LA CAN
L'arrivée de la CAN peut permettre à plusieurs villes de se relancer. Mbuji-Mayi, Kananga, Kisangani, Matadi, Goma et Bukavu pour ne citer que celles-ci se batteront bec et ongle pour figurer parmi les villes accueillant des matches de la prochaine CAN. A Kinshasa, le problème peut ne pas être résolu de sitôt à cause des deux grands stades déjà existants. Retaper le stade Tata Raphaël peut être l'unique tâche qui incombe aux autorités administratives. Que feront les clubs? Comment profiteront-ils de cette aubaine de la tenue d'une CAN au pays? Nous attendons voir. Ce qui est sur c'est que par rapport aux clubs lushois dont Mazembe, les kinois ont pris du retard dans le 'Foot Business'. Le contexte sociale et politique de la capitale n'offre pas le même luxe de Lubumbashi. De plus, Katumbi a le mérite d'être visiblement un vrai passioné du foot et amoureux de son club avant même d'en être son président. Ce que les dirigeants à la tête des clubs kinois devraient encore confirmer.
Si les divers grands clubs de la capitale s'y mettent avec l'aide des dirigeants administratifs des diverses ligues de la ville-province, ce problème d'nifrastructure peut-être résolu. Le congolais qui a plus l'art de suivre que d'initier attend certainement qu'une première personne s'y lance. Qui sera cette première personne à investir dans l'immobilier sportif? L'avenir nous le dira. Ce qui est sur, c'est que l'effort devra impliquer des efforts de toute part et non pas seulement des présidents des clubs.
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