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“Le dialogue inter-congolais et la cohésion nationale” - Mémo à l’intention des cadres de l’UDPS
MARDI, 23 AVRIL 2013 11:57 5 COMMENTAIRES ENVOYER
Dans la perspective d’un éventuel nouveau Dialogue Inter-Congolais, le Dépar¬tement du Plan et Stratégie de l’UDPS a produit le memo ci-après dont l’esprit et cer¬tains passages pourraient être utilement exploités pour en rédiger les Termes de Références.
La problématique
La situation politique du mo¬ment est caractérisée par l’occupation d’une partie du territoire de la République Démocratique du Congo par le mouvement rebelle M23, « dissidence » du CNDP de Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda.
La prise de Goma par ce mouvement, avec une facili¬té déconcertante, a mis à nu l’état de déliquescence de l’armée congolaise et l’inca¬pacité du pouvoir illégitime et complice de Joseph Ka¬bila à mobiliser les synergies pour défendre la nation et protéger la population.
La situation politique du moment est aussi caractéri¬sée par une grave crise de légitimité due au fait que ceux qui exercent le pouvoir d’Etat le font par défi, après le putsch électoral de no¬vembre 2011.
Elle est caractérisée, enfin, par l’absence d’un Etat de droit, une situation écono¬mique et sociale désastreu¬se, et une armée neutralisée par l’intégration massive en son sein des éléments étrangers ; notamment à la suite des opérations dites de « brassage » et de « mixa¬ge », et les accords avec le CNDP.
C’est dans cet environne¬ment que se chuchotent, ça et là, les rumeurs d’un nou¬veau Dialogue Inter-Congo¬lais comme voie de sortie. La Communauté Internationale semble avoir décidé d’impo¬ser cette option.
Le présent memo a donc pour objectif principal de contri¬buer à la définition d’une at¬titude éclairée à prendre par le Parti, si cette initiative ve¬nait à prendre effectivement corps. Ceci évitera d’être pris au dépourvu.
Notre perception de la si¬tuation
1. Du M231
Le M23 est, comme l’a rele¬vé le rapport des experts des nations-Unies, une création du Rwanda et de l’Ouganda. Il est armé, financé, et encadré par ces deux pays. La prise de Goma procède d’une stratégie à trois objec¬tifs :
a. Noyauter l’armée congolaise
Elle vise à créer les condi¬tions pour déverser à nou¬veau des militaires Rwan¬dais et Ougandais au sein des FARDC et accroître la présence de ceux-ci dans la partie Est de notre pays ;
b. Peupler l’espace
Il s’agit, ensuite, de créer les conditions pour déverser des centaines de milliers de ressortissants Rwandais et Ougandais supplémentaires dans cette partie du territoi¬re national sous le couvert de réfugiés congolais vivant au Rwanda, en Ouganda, au Burundi, et en Tanzanie ; « réfugiés », faut-il le sou¬ligner, non recensés par le HCR ;
A terme, le pouvoir de Kins¬hasa perdrait tout contrôle sur ces provinces qui, à un moment ou un autre, récla-meraient et obtiendraient leur autonomie, à l’instar du Kosovo, puis leur indépen¬dance. Cet espace devien¬drait, de fait, un appendice du Rwanda et de l’Ouganda qui s’approprierait ainsi une partie importante des res¬sources naturelles et straté¬giques de la RDC.
c. Contraindre les acteurs politiques congolais à un compromis politique
Pour certains pays occi¬dentaux, la prise de Goma permet de disposer d’un moyen imparable d’imposer un dialogue global ; c-à-d intégrant tous les acteurs de la vie politique et so¬ciale congolaise. Mais, en réalité, c’est le sommet de l’Etat congolais qui est visé. En effet, d’une part, Joseph Kabila, désavoué par la po¬pulation à l’issu des élec¬tions de novembre 2011, et complètement discrédité sur le plan international à cause des conditions désastreuses dans lesquelles celles-ci se sont déroulées et des vio¬lations graves des droits de l’homme qui les ont caracté¬risées, doit quitter la scène politique. D’autre part, les puissances qui se sont oc¬troyé la gestion du monde, en général, de l’Afrique et de la RDC, en particulier, ju¬gent le véritable vainqueur de l’élection présidentielle, Monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba, peu malléa¬ble compte tenu de leurs vi¬sées hégémonistes. Celles-ci considèrent, en effet, que le Congo doit demeurer leur réserve des matières pre¬mières et une terre de repli potentielle. Il doit donc res¬ter sous leur contrôle à n’im¬porte quel prix. C’est ainsi que, résoudre l’équation d’un Tshisekedi contrôlable a constitué l’essentiel de l’acti¬visme des milieux diploma¬tiques en direction de Limete avant, pendant, et après les élections. Il s’agissait, par des pressions de tous gen¬res, d’imposer au leader de l’UDPS des collaborateurs assujettis aux puissances politiques et économiques extérieures à la RDC comme condition sine qua non d’ac¬cession à la magistrature su¬prême. Le rejet, par le lea¬der de l’UDPS, de cette façon de voir les choses explique la crise politique actuelle : la non reconnaissance de l’élu du peuple, le Président légi-time, comme le Président de la République démocratique du Congo. D’où l’impasse. Le dialogue inter-congolais, puisqu’il met toute la classe politique et la société civile autour d’une même table, crée nécessairement un or¬dre politique et constitution¬nel nouveau. C’est l’ordre politique issu de ce Dialogue qui devra s’imposer en tant que compromis politique. Les institutions nationales et leurs animateurs puise¬raient ainsi désormais leur légitimité de l’ordre politi¬que né du Dialogue, et non plus du processus électoral antérieur. Par ce stratagè¬me, Tshisekedi devra bien accepter les collaborateurs que les partis politiques et la société civile, en réalité la communauté internationale, auront présentés. L’objectif atteint, Etienne Tshisekedi pourrait être choisi comme Président de la République par les délégués au Dialo¬gue Inter-Congolais, pour se conformer au voeu du peuple congolais. Mais il serait dé¬sormais sous contrôle.
2. Quelle attitude prendre ? Piège, risque, et réalisme politique.
A. Le piège
Accepter le pouvoir dans ces conditions, c’est prendre le risque de voir les transfor¬mations nécessaires du visage de la RDC et les atten¬tes du peuple congolais ne se réaliser que très partielle¬ment. Les actions en faveur de l’Etat de droit et de la reconstruction nationale, les actions en faveur du social et de la Justice, la protec¬tion du territoire national, et le redressement de l’écono¬mie, notamment, risquent, en effet, d’être freinées par ceux qui partageront l’Exé¬cutif avec le Président de la République ; parce que certaines de ces actions ne Accepter le pouvoir dans ces conditions, c’est prendre le risque de voir les transfor¬mations nécessaires du visage de la RDC et les atten¬tes du peuple congolais ne se réaliser que très partielle¬ment. Les actions en faveur de l’Etat de droit et de la reconstruction nationale, les actions en faveur du social et de la Justice, la protec¬tion du territoire national, et le redressement de l’écono¬mie, notamment, risquent, en effet, d’être freinées par ceux qui partageront l’Exé-cutif avec le Président de la République ; parce que certaines de ces actions ne correspondront pas néces-sairement aux stratégies ou préoccupations de leurs mandants. Il y a donc risque que la population congolai¬se, déçue, traite rapidement d’incompétents ceux qui avaient nourri ses espoirs pendant des décennies. En effet, d’aucuns constatent le paradoxe entre ce pays doté de richesses naturel¬les considérables et sa po¬pulation qui croupit dans la misère, un pays sans in¬frastructures. L’explication à cette contradiction est sim¬ple : il s’agit avant tout de l’absence d’un leadership visionnaire, patriotique, et entreprenant. Or, avec ses 32 ans d’activisme politique, c’est l’UDPS qui est sensée pouvoir doter le pays d’un tel leadership. C’est cela qui explique d’ailleurs le grand espoir placé en elle et sa po¬pularité tant à l’intérieur du pays que dans la diaspora. Forts de leur victoire in¬contestable aux élections de novembre 2011 et de la confiance du peuple, l’UDPS et son leader pour¬raient accéder au pouvoir par d’autres moyens : ren¬versement des putschistes par un mouvement popu¬laire, justifié notamment par le mécontentement et les frustrations au sein de la population et de l’armée. Dans ce cas de figure, ils disposeraient naturelle¬ment de tous les leviers du pouvoir pour réaliser leur programme de gouverne-ment, à la grande satisfac¬tion du peuple congolais. Cependant, bien que l’acces¬sion au pouvoir soit toujours possible, son exercice dans ces conditions, c-à-d sans un deal minimum, un com¬promis acceptable avec les puissances qui dirigent le monde d’aujourd’hui, et plus particulièrement avec les « partenaires »classiques de la RDC, est voué à l’échec à court ou moyen terme ; alors que l’UDPS aura be¬soin de temps pour apporter les changements attendus par le pays. En effet, d’une part, les économies occi¬dentales sont en déclin. El¬les éprouvent en ce moment des graves difficultés face à l’offensive économique des nouveaux acteurs tels que la Chine, l’Inde, la Russie, le Japon, et le Brésil. D’autre part, ces puissances éco¬nomiques et militaires occi¬dentales possèdent une très grande capacité de nuisance et de déstabilisation des éco¬nomies faibles comme celle de la RDC (manipulation des taux de change, avec ses répercussions sur le niveau général des prix et le panier de la ménagère) et les diri¬geants politiques (Kadhafi, Saddam Hussein, Gbagbo, Assad, etc.).
B. Le risque
L’appel au dialogue que lan¬ce Joseph Kabila n’est pas de son fait. Les Etats-Unis, les Nations-Unies, et l’Union Européenne, sous la pression de la France, en sont à l’ori¬gine. Selon certains milieux politiques et diplomatiques, des contacts auraient même déjà été pris avec certaines capitales africaines en vue d’encadrer ce processus.
Cela veut dire ceci : que l’UDPS y prenne part ou pas, un nouveau Dialogue Inter-Congolais va bel et bien se tenir dans les tout prochains jours en vue de pacifier le pays et mettre fin au désor¬dre politique né des élections de novembre 2011. Et le nouvel ordre constitution¬nel qui en sortira s’imposera à tous et gouvernera le pays jusqu’à la tenue des prochai¬nes élections générales ; probablement dans trois ans. L’expérience de 2011 nous montre que l’UDPS n’avait pas été en mesure de soutenir ses candidats aux élections législatives, outre qu’elle n’avait pu en présen¬ter que 375 sur 500 sièges à pourvoir. Ayant peu de dé¬putés et sénateurs par man¬que de moyens financiers et à cause des insuffisances de la CEP (Commission Electo¬rale Permanente), et sans avoir opéré l’indispensable restructuration du Parti, il lui serait difficile de réunir une majorité pour pouvoir gou¬verner. Elle passerait ainsi du parti leader à un parti de second plan, malgré les an¬nées de lutte combien coû¬teuses. A ce sujet, il ne faut pas confondre la popularité d’Etienne Tshisekedi, le lea¬der charismatique, avec cel¬le de l’UDPS ; cette dernière étant fonction des person¬nalités qui l’animent ou qui concourent sur le terrain. Des lors, dans les conditions ac¬tuelles, qu’adviendrait-il du Parti si sa locomotive, pour une raison ou une autre, ne prend pas part au scrutin ? Faut-il le rappeler, c’est la décision éclairée et coura¬geuse du Président élu de prêter serment qui a créé les conditions de ce retour à la table des négociations. Le Parti devrait donc logique¬ment en être bénéficiaire. Or, en ne participant pas au Dialogue, l’UDPS risque de se présenter encore dému¬nie aux prochaines échéan¬ces électorales ; ce qui risque de lui être fatale.
C. Réalisme politique et voie intermédiaire
Comment, néanmoins, exer¬cer ou participer à l’exercice du pouvoir et être en me¬sure de satisfaire, dans une mesure acceptable, aux at¬tentes du peuple congolais ?
C’est une affaire de politique et de stratégies efficaces :
1. Exiger l’écartement de Joseph Kabila de la scène politique comme prix mini¬mum à payer pour recouvrer la paix, la concorde, et la co¬hésion nationale.
Justifications :
La personne de Joseph Ka¬bila constitue un problème, voir un drame pour le Congo aujourd’hui. Discrédité sur le plan international et national à cause du putsch électoral et des violences qui ont émaillé le processus, accusé de hau¬te trahison et de mauvaise gouvernance, et ne jouis¬sant d’aucune confiance ni crédibilité au sein de la po-pulation, il ne dispose pas de ressorts moraux nécessaires pour conduire la Nation.
Plus précisément, il lui est reproché :
l’affaiblissement de l’armée ; les militaires se sentant abandonnés à leur triste sort tant au combat que dans leur vie sociale. Ils se voient constamment tra¬his par leurs généraux qui vendent les armes aux enne¬mis et détournent leur solde pour se construire impuné¬ment des villas somptueux ;
- le refus d’organiser les élections locales ; la complicité avec les pays voisins, contre les intérêts su¬périeurs de la nation (grades militaires à des étrangers, accords secrets et flous, etc)
- des crimes économi¬ques : participation aux pillages des ressour¬ces naturelles de la RDC,
- l’impunité généralisée (voir rapport Mapping, Rap¬port Lutundula, Rapport Mayobo, les cas du Général Amici et de John Numbi, etc
- des crimes politiques et tortures : Chebeya, etc les violations récurrentes de la constitution
Dans ces conditions, Joseph Kabila doit nécessairement être écarté de la gestion du pays, afin de permettre un Dialogue Inter-Congolais se¬rein, vrai, et prometteur ; un Dialogue à même de donner une chance à la RDC de re-lever enfin le front.
2. Les participants :
a. Côté politique, deux camps clairement identi¬fiés :
- Les putschistes et leurs alliés
- Les patriotes (UDPS et les politiques et sociales acquises au changement)
b. Les groupes armés
c. La Société civile
3. Lieu : Kinshasa, de préférence ; avec comme deuxième choix potentiel Brazzaville
4. Convocation. Le Dia¬logue Inter-Congolais éventuel doit être convoqué par les Nations-Unies, et facilité par un envoyé spécial du Secrétaire Général de cette institution, ou la Communauté Saint Egidio, qui en a l’expérience. La sécurisation des participants devrait être assurée par la Monusco.
5. Ordre du jour
- Le processus électoral et la crise de légitimité
- La sécurité et la problématique des groupes ar¬més
- La situation économique et sociale en RDC
- L’Etat de droit
6. Attentes :
a. Déguerpissement du pouvoir de Joseph Kabila
b. Récupération de l’imperium par le Président élu
c. Mise en place d’un gouvernement de Salut Pu¬blic
d. Mise en place d’un parlement consensuel
e. Une transition de 36 mois, avec, à terme, des élections générales, précé¬dées par le recensement de la population, l’identification des électeurs, et commen¬çant par les élections locales et provinciales
f. La restauration de la paix sur l’ensemble du terri¬toire national
g. La consolidation de la cohésion nationale
h. L’harmonisation des relations avec tous les pays voisins de la RDC
7. Opérer une très bon¬ne sélection des délégués : compétence, expérience, loyauté et dynamisme. Ceci permettra à l’UDPS de gar¬der un contrôle sur l’évolu¬tion des négociations.
8. Garder à l’esprit que, une fois le Dialogue Inter-Congolais convoqué, l’UDPS peut récupérer la situation en rassemblant toutes les forces politiques et sociales acquises au changement et en entretenant une grande mobilisation populaire. Pour cela, il faut faire de ce Dia¬logue une affaire de tous les Congolais ; avec pour leit-motiv : « ne jamais trahir le Congo », et « le peuple d’abord ».
9. Mettre à profit la période de transition pour réorganiser l’UDPS afin de la préparer à affronter victo¬rieusement les compétitions électorales à venir.
Observations :
1. L’ordre constitution¬nel nouveau que va imposer le Dialogue Inter-Congo¬lais va créer une nouvelle opportunité pour l’UDPS et son président. En effet, ce¬lui-ci, comme tout forum, et comme le fut la CNS, aura sa propre dynamique inter¬ne. Au cours des travaux, les rapports de forces peuvent toujours changer, et le fo¬rum échapper au contrôle de ceux qui l’ont convoqué ou qui avaient compté pouvoir l’utiliser à leur profit. Gar¬dons à l’esprit que l’UDPS et son Président occupent de¬puis des décennies le haut du pavé, la place de choix dans le coeur et les esprits des Congolais.
C’est pour cette raison que l’UDPS doit envoyer au front ses meilleurs généraux, mo¬biliser l’opinion nationale et internationale, faire jouer ses propres lobbies, faire preuve d’une grande intel¬ligence et finesse politique, d’un dynamisme et d’un ac¬tivisme à toute épreuve tout au long des travaux. Elle doit maintenir à la fois la pres¬sion populaire et médiatique, rassembler et garder une grande cohésion des forces politiques patriotiques, et lancer une grande offensive diplomatique en Afrique et dans le monde.
2. Le Dialogue Inter-Congolais constitue une autre voie possible pour la conquête de l’impérium et la reconnaissance par la Com¬munauté Internationale.
3. Certes, le Chef de l’Etat élu, Monsieur Etienne Tshisekedi, mène en ce mo¬ment, et à son niveau, des actions en vue de l’allégean¬ce des forces armées, en sa qualité de Commandant Su¬prême. L’UDPS doit, avec le concours des autres forces politiques et patriotiques, mener des actions destinées à faire désavouer Joseph Kabila par le Dialogue Inter-Congolais. Ces deux actions devraient donc être menées concomitamment ; puisque complémentaires.
4. D’autre part, Il y a lieu de garder à l’esprit que c’est la classe politique qui fait la politique, et non la population. Dans cette clas¬se politique, on n’y trouve nécessairement un peu de tout ; notamment beaucoup d’opportunistes. Mais il faut savoir l’utiliser et chercher à l’améliorer par l’exemple. En tout cas, il ne faudrait pas la négliger, malgré ses faiblesses ; car, la popula¬tion peut contribuer à ren¬verser un régime politique; certes, mais ce n’est pas elle qui va gouverner au quo¬tidien la République. Cette mission reviendra toujours à la classe politique, quelle qu’elle soit, avec ses forces et ses faiblesses. Il est tout aussi vrai que la population congolaise est suffisamment aguerrie aujourd’hui. Elle saura protéger sa démocra¬tie contre toutes les tenta¬tions totalitaires.
5. Certes, le Président de la République aura moins de pouvoir que s’il avait pu être investi en décembre 2011. Mais, pour faire avan¬cer les intérêts du peuple et du Congo, la politique né¬cessite un certain réalisme et un certain pragmatisme. La stratégie politique peut imposer la prise en compte de l’environnement local, ré¬gional, et international.
6. En ce qui concerne la gouvernance, il n’y a pas trop à craindre. Certes, l’UDPS et le Président de la République devront colla¬borer avec des partenaires qu’ils n’auront pas choisis ; mais le charisme du Prési¬dent élu s’imposera, et ils pourront changer le cours des choses.
7. D’autre part, l’UDPS pourra mettre à profit cette période de transition pour se réorganiser, se restructurer, et réunir les conditions pour disposer d’une majorité de députés dans l’Assemblée Nationale issue des nouvel¬les élections générales, et un Président de la Républi¬que visionnaire, patriote et populaire.
Ainsi l’UDPS et son Président auront accompli, ne fût-ce que partiellement leur mis¬sion en léguant à la posté¬rité un grand parti politique, une population vivant dans un Etat de droit, et un pays sécurisé, pacifié, et gouver¬né dans l’intérêt du peuple congolais et de l’Afrique.
Conclusion
La cohésion nationale est une condition sine qua non à remplir pour permettre au peuple congolais de relever le défi de la pauvreté, de dé¬veloppement, et de moder¬nisation du pays ;
Afin de faciliter cette cohé¬sion nationale, Joseph Kabila doit être écarté du pouvoir ; car il constitue aujourd’hui un boulet, un frein. Il est devenu un problème pour la RDC. Son effacement offrira de nouvelles opportunités pour le Congo et l’Afrique centrale.
La cohésion nationale ne peut se concevoir qu’autour des leaders politiques en qui le peuple a confiance ; en qui il croit, et qui rassurent ; ce qui n’est pas le cas de Jo¬seph Kabila.
Ce n’est que dans ces condi¬tions qu’un Dialogue Inter-Congolais vrai, franc et fruc¬tueux peut être attendu.
Un dialogue vrai nécessi¬te que les vrais problèmes soient posés et que des so¬lutions soient recherchées en toute sincérité et hors de toute passion ; avec pour seul fil conducteur, l’intérêt supérieur du peuple congo¬lais.
Fait à Kinshasa, le 2 janvier 2013
Corneille MULUMBA
Secrétaire National
Département du Plan