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A propos du dialogue national
Des Congolais de la diaspora lors d’une rencontre politique à Bruxelles. Photo d’archives CIC
Je m’inscris parmi ceux qui s’opposent à ce dialogue qui nous semble une distraction comme celle qui s’est tenue et se tient encore à Kampala avec le M23. Une diversion comme celles dénommées Umoja ou Amani Leo, que sais-je encore, qui se sont tenues à Goma sans apporter une quelconque amélioration de la situation pour le peuple congolais.
La cohésion nationale ne se décrète pas, a dit un compatriote. Elle ne peut pas non plus procéder d’un dialogue dont les prémisses sont fausses et malsaines.
Il se pose non seulement le problème de légitimité dans la mesure où il y a eu irrégularités que les instances (de quelles instances parle-t-on mon Dieu ?) habilitées ont choisi d’ignorer. Il se pose également et surtout le problème d’incompétence dans la mesure où rien n’avance depuis que le régime gouverne par défi.
Dans ce contexte, l’invitation au dialogue national devrait être interprétée, me semble-t-il, comme un aveu sinon une manœuvre de se maintenir au pouvoir malgré son incapacité à répondre aux questions de la société, ce qui serait un mépris manifeste à l’égard du peuple- pour l’énième fois d’ailleurs.
A mon avis, la voix de sortie de la crise passe uniquement par la réponse aux deux problèmes notamment l’illégitimité et l’incompétence du régime Kabila.
Inviter à un dialogue national qui repose sur les 2 problèmes tout en éludant lesdits problèmes est non seulement un signe de mauvaise foi et de mépris à l’égard du peuple congolais (je ne le dirai jamais assez), mais aussi une absence de la mesure des choses si non une confirmation de plus de l’incompétence ou de l’aveuglement des tenants du pouvoir pour des intérêts égoïstes.
Encore une fois, la légitimité que la mafia au pouvoir recherche au travers ce dialogue obéit à des règles malsaines. Ce n’est pas cette légitimité, montée de toutes pièces, qui fera l’affaire.
La convocation du dialogue est un aveu sur deux choses : illégitimité et incompétence. S’ils étaient compétents, ils n’auraient pas eu besoin de convoquer le dialogue puisqu’ils ont déjà le pouvoir.
Kabila a été déclaré président de la République par les hautes instances du pays, il a prêté serment devant les chefs des missions diplomatiques, il dispose d’une armée, d’une police et des services secrets qui terrorisent la population et sont acquises à sa cause, il a nommé un gouvernement qui est aux affaires. Il jouit d’une majorité absolue au parlement pour faire passer toutes les lois qu’il veut. Il n’y a pas eu des soulèvements populaires, l’armée et la police ayant tout sous leur contrôle.
Pourquoi alors a-t-il donc besoin d’un dialogue pour légitimer son pouvoir ?
Non, ces malfrats sont à bout. Ils en sont conscients, leurs maîtres occidentaux en sont également conscients.
Encore une fois, la légitimité que la mafia au pouvoir recherche au travers ce dialogue obéit à des règles malsaines. Ce n’est pas cette légitimité, montée de toutes pièces, qui fera l’affaire.
Je m’inscris dans la logique de la démission du régime en place (parce qu’illégitime et incompétent) comme préalable à la cohésion nationale et considère la convocation du dialogue national comme un aveu de cela et non un moyen de sortie de la crise.
Je suis même intransigeant : remettre le pouvoir au président élu comme signe de respect de la volonté du peuple congolais. Vous verrez qu’on n’aura pas besoin de décréter la cohésion nationale. Toute autre voie servira des intérêts égoïstes et personnels et constituera une thérapie de surface alors qu’il est ici besoin d’aller à la racine des choses.
Je suis de ceux qui pensent qu’on nous embarque dans une voie qui ne sert pas les intérêts du peuple congolais, dans une distraction de plus alors que le problème est ailleurs. Ainsi, on commence à discuter sur le contenu du dialogue, sur le nombre et la qualité des participants alors que c’est ce dialogue en lui-même qui doit être un non évènement.
Faisons beaucoup attention. Le problème ainsi que sa solution sont ailleurs. Que ceux qui ne peuvent pas participer au combat (c’est de cela qu’il s’agit), refusent, dans leurs pensées et par leurs pensées, le sort qu’on impose ; ainsi contribueront-ils à l’avènement de la libération de notre peuple.
David Kapuya
L’obscurité n’existe pas. Il ne s’agit que de l’absence de la lumière.
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