Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi
Posté : 18 oct. 2012, 21:08
http://www.cheikfitanews.net/article-fr ... 00888.html
Mardi 16 octobre 2012
SOMMET DE LA FRANCOPHONIE . SOUPE A LA GRIMACE ET PROFIL BAS POUR « JOSEPH KABILA »
photo. Capture reportage France24
Photo RFI
François Hollande le président français est arrivé à Kinshasa le samedi 13 octobre 2012 matin.
Les images du palais du peuple et du stade des martyrs diffusées par la télévision ont montré un décor superbe.
Pour quelques jours, une portion de Kinshasa est devenue Kin la belle…
Plusieurs dirigeants africains ont fait le déplacement.
À l‘entrée de la salle des congrès, « Joseph Kabila » et son épouse ont accueilli les invités de marque en leur serrant la main.
L’intérieur de la salle des congrès était également parée pour la fête.
Si les apparences ont été soignées, le sommet de la francophonie, c’est d’abord un contenu, pas le paraître.
Le premier discours est celui de « Joseph Kabila », de temps à autre ovationné par des applaudisseurs, recrutés à dessein. Discours de douze minutes.
Du contenu de ce message on retient ceci:
Selon l’orateur, c’est seulement depuis un peu plus de dix ans que la RD Congo est en voie de rétablissement de la paix, de l’autorité de l’état, de la démocratie et de la relance économique.
Avant? Il n’y aurait eu que des rebellions, des sécessions et une dictature prédatrice, complaisamment soutenue par la communauté internationale.
La guerre au Kivu par des forces négatives soutenues de l’extérieur. Et les différentes options pour y mettre fin, même l’option militaire.
Deuxième orateur, le vice-président de la confédération helvétique. Puis vient le tour du président français.
Le discours de François Hollande fera la part belle à la francophonie, à la langue française, aux droits de l’homme et à la démocratie. Un discours de 17 minutes et trente secondes.
Les Congolais retiendront deux phrases:
« Je suis venu à Kinshasa témoigner du soutien de la France au peuple congolais qui aspire comme chaque peuple à la paix, à la sécurité, à la démocratie. Je voulais venir ici à Kinshasa pour exprimer une nouvelle fois, ma confiance dans l’avenir de l’Afrique qui est la jeunesse du monde… »
« Les frontières de la RD Congo sont intangibles, et doivent être respectées »
Que conclure de l’ouverture de ce sommet de la francophonie à Kinshasa?
La couverture médiatique du sommet a permis au monde de voir de plus près l’exercice du pouvoir à Kinshasa.
Celui-ci est rongé par deux maux, le non-respect des droits de l’homme et l’absence de démocratie. Pire, l’existence d’un régime illégitime, autoritaire, pour ne pas dire dictatorial.
Solidement campé sur les grands principes de démocratie et des droits de l‘homme, le président français ne s’est pas laisser démonter par les sourires hypocrites et artificiels de ses hôtes. Les médias français relèveront ainsi que Hollande n’aura ni prononcé le nom de « Kabila », ni applaudi le discours de ce dernier, ne lui serrant la main que froidement, quand il ne pouvait s’échapper à cette obligation protocolaire.
Monsieur Hollande s’est démarqué de son hôte en recevant et les acteurs de la société civile et les membres des forces du changement qui combattent la pérennisation d’un système autocratique en RD Congo.
Le tête à tête Tshisekedi-Hollande aura été le moment que le régime kabiliste aura le moins apprécié. Le régime aura tout fait en militarisant la ville afin d’empêcher la population de déferler dans les rues derrière Tshisekedi, au risque d’emporter tout sur son passage.
Bilans et retombées
- « Joseph Kabila » a gagné son pari d’organiser « son » sommet de la francophonie. Il a réussi à faire venir à Kinshasa, et François Hollande le Président français, et plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement. Et tous les médias du monde l’ont vu.
- La société civile et les forces du changement ont pu faire entendre leurs voix. Et désormais, les médias officiels congolais auront beau claironner, l’opinion internationale ne sera plus dupe.
- Étienne Tshisekedi a trouvé une oreille attentive auprès d’un des dirigeants les plus puissants du monde. Son combat pour un état de droit et la vérité des urnes a désormais un échos.
Les effets pervers
Focalisé sur la recherche d’une légitimité internationale grâce au sommet de la francophonie , le pouvoir kabiliste n’a pas eu le temps d’évaluer les effets pervers d’être le point focal d’un événement international.
De leur régime, tous les médias internationaux se sont faits une religion:
- Absence de démocratie, hold-up électoral, violations des droits de l‘homme. Une illustration:
Alors que le Président Français foulait à peine le sol congolais, Sur TV 5, le député anti-Kabila Roger Lumbala était interviewé. Sans mâcher les mots, il dira: « Kabila » - est un dictateur, il n’a pas gagné les élections, il se maintient par les armes-
À son arrivée à Kinshasa, jeudi soir, Pauline Marois la première ministre du Québec a confirmé qu'elle ne voulait pas d'un tête-à-tête avec Joseph Kabila. «C'est un choix que nous avons fait», a-t-elle affirmé lors d'un bref point de presse. Elle lui serrera la main, sans plus. «Nous sommes des gens polis», a-t-elle dit.
- Les tentatives de la police d’empêcher la population d’accompagner monsieur Étienne Tshisekedi ont immédiatement été relayées dans tous les médias.
Les propos, faits et gestes du Président Hollande ont été scrutés, analysés. Conclusion? En face de Hollande, « Kabila » était dans ses petits souliers.
Finalement, les plus grands gagnants de ce sommet, on n’y fait peut-être pas attention, c’aura été ceux qui ont géré les millions d’euros de l’organisation à différents niveaux.
Quant au président sortant de la RD Congo, il voulait ce sommet pour se refaire une santé au plan international?
Hormis les apparats, ce sommet lui aura été une véritable soupe à la grimace, ayant souvent affiché un profil bas.
Cheik Fita
Bruxelles le 13 octobre 2012
Mardi 16 octobre 2012
SOMMET DE LA FRANCOPHONIE . SOUPE A LA GRIMACE ET PROFIL BAS POUR « JOSEPH KABILA »
photo. Capture reportage France24
Photo RFI
François Hollande le président français est arrivé à Kinshasa le samedi 13 octobre 2012 matin.
Les images du palais du peuple et du stade des martyrs diffusées par la télévision ont montré un décor superbe.
Pour quelques jours, une portion de Kinshasa est devenue Kin la belle…
Plusieurs dirigeants africains ont fait le déplacement.
À l‘entrée de la salle des congrès, « Joseph Kabila » et son épouse ont accueilli les invités de marque en leur serrant la main.
L’intérieur de la salle des congrès était également parée pour la fête.
Si les apparences ont été soignées, le sommet de la francophonie, c’est d’abord un contenu, pas le paraître.
Le premier discours est celui de « Joseph Kabila », de temps à autre ovationné par des applaudisseurs, recrutés à dessein. Discours de douze minutes.
Du contenu de ce message on retient ceci:
Selon l’orateur, c’est seulement depuis un peu plus de dix ans que la RD Congo est en voie de rétablissement de la paix, de l’autorité de l’état, de la démocratie et de la relance économique.
Avant? Il n’y aurait eu que des rebellions, des sécessions et une dictature prédatrice, complaisamment soutenue par la communauté internationale.
La guerre au Kivu par des forces négatives soutenues de l’extérieur. Et les différentes options pour y mettre fin, même l’option militaire.
Deuxième orateur, le vice-président de la confédération helvétique. Puis vient le tour du président français.
Le discours de François Hollande fera la part belle à la francophonie, à la langue française, aux droits de l’homme et à la démocratie. Un discours de 17 minutes et trente secondes.
Les Congolais retiendront deux phrases:
« Je suis venu à Kinshasa témoigner du soutien de la France au peuple congolais qui aspire comme chaque peuple à la paix, à la sécurité, à la démocratie. Je voulais venir ici à Kinshasa pour exprimer une nouvelle fois, ma confiance dans l’avenir de l’Afrique qui est la jeunesse du monde… »
« Les frontières de la RD Congo sont intangibles, et doivent être respectées »
Que conclure de l’ouverture de ce sommet de la francophonie à Kinshasa?
La couverture médiatique du sommet a permis au monde de voir de plus près l’exercice du pouvoir à Kinshasa.
Celui-ci est rongé par deux maux, le non-respect des droits de l’homme et l’absence de démocratie. Pire, l’existence d’un régime illégitime, autoritaire, pour ne pas dire dictatorial.
Solidement campé sur les grands principes de démocratie et des droits de l‘homme, le président français ne s’est pas laisser démonter par les sourires hypocrites et artificiels de ses hôtes. Les médias français relèveront ainsi que Hollande n’aura ni prononcé le nom de « Kabila », ni applaudi le discours de ce dernier, ne lui serrant la main que froidement, quand il ne pouvait s’échapper à cette obligation protocolaire.
Monsieur Hollande s’est démarqué de son hôte en recevant et les acteurs de la société civile et les membres des forces du changement qui combattent la pérennisation d’un système autocratique en RD Congo.
Le tête à tête Tshisekedi-Hollande aura été le moment que le régime kabiliste aura le moins apprécié. Le régime aura tout fait en militarisant la ville afin d’empêcher la population de déferler dans les rues derrière Tshisekedi, au risque d’emporter tout sur son passage.
Bilans et retombées
- « Joseph Kabila » a gagné son pari d’organiser « son » sommet de la francophonie. Il a réussi à faire venir à Kinshasa, et François Hollande le Président français, et plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement. Et tous les médias du monde l’ont vu.
- La société civile et les forces du changement ont pu faire entendre leurs voix. Et désormais, les médias officiels congolais auront beau claironner, l’opinion internationale ne sera plus dupe.
- Étienne Tshisekedi a trouvé une oreille attentive auprès d’un des dirigeants les plus puissants du monde. Son combat pour un état de droit et la vérité des urnes a désormais un échos.
Les effets pervers
Focalisé sur la recherche d’une légitimité internationale grâce au sommet de la francophonie , le pouvoir kabiliste n’a pas eu le temps d’évaluer les effets pervers d’être le point focal d’un événement international.
De leur régime, tous les médias internationaux se sont faits une religion:
- Absence de démocratie, hold-up électoral, violations des droits de l‘homme. Une illustration:
Alors que le Président Français foulait à peine le sol congolais, Sur TV 5, le député anti-Kabila Roger Lumbala était interviewé. Sans mâcher les mots, il dira: « Kabila » - est un dictateur, il n’a pas gagné les élections, il se maintient par les armes-
À son arrivée à Kinshasa, jeudi soir, Pauline Marois la première ministre du Québec a confirmé qu'elle ne voulait pas d'un tête-à-tête avec Joseph Kabila. «C'est un choix que nous avons fait», a-t-elle affirmé lors d'un bref point de presse. Elle lui serrera la main, sans plus. «Nous sommes des gens polis», a-t-elle dit.
- Les tentatives de la police d’empêcher la population d’accompagner monsieur Étienne Tshisekedi ont immédiatement été relayées dans tous les médias.
Les propos, faits et gestes du Président Hollande ont été scrutés, analysés. Conclusion? En face de Hollande, « Kabila » était dans ses petits souliers.
Finalement, les plus grands gagnants de ce sommet, on n’y fait peut-être pas attention, c’aura été ceux qui ont géré les millions d’euros de l’organisation à différents niveaux.
Quant au président sortant de la RD Congo, il voulait ce sommet pour se refaire une santé au plan international?
Hormis les apparats, ce sommet lui aura été une véritable soupe à la grimace, ayant souvent affiché un profil bas.
Cheik Fita
Bruxelles le 13 octobre 2012