Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposition

Comme son nom l'indique, on discute de tout ici mais dans le respect et les règles du forum.
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http://radiookapi.net/actualite/2012/09 ... -de-ludps/




Kinshasa : Jacquemain Shabani démis de ses fonctions de secrétaire général de l’UDPS
publié il y a 30 minutes, | Denière mise à jour le 23 septembre, 2012 à 5:31 | sous Actualité, Kinshasa, Politique.


Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jacquemin Shabani est demis de ses fonctions. La commission de discipline de cette formation politique de l’opposition l’annoncé ce samedi 22 septembre à Kinshasa.
Le parti de d’Etienne Tshisekedi lui reproche le détournement d’environ 300 mille dollars américains.
Le secrétaire général intérimaire de l’UDPS, Bruno Mavungu, a assuré que cette sanction était sérieuse et n’était pas un règlement de comptes:
«J’ai été l’adjoint de Shabani. Je crois qu’il ne peut pas me reprocher aujourd’hui soit de l’avoir poussé à faire ce que nous pouvons considérer aujourd’hui comme bavures, soit la commission disciplinaire de découvrir ces bavures.»
Il y avait possibilité de régler cette affaire «en interne», a reconnu la même source. Mais, Bruno Mavungu reproché au secrétaire général déchu le manque d’humilité:
«Tout était mis en œuvre pour que [cette affaire] ne puisse pas transpirer dehors. Mais, il [Shabani] a manqué d’un peu d’humilité.»
De son côté, Jaquemin Shabani a dit n’avoir pas encore été officiellement saisi de cette décision, affirmant n’avoir jusqu’ici appris cette nouvelle qu’à travers les médias.
L’UDPS a sanctionné neuf autres cadres du parti pour d’autres raisons.
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http://www.apareco-rdc.com/a-la-une/le- ... tobre.html




François Hollande effectuera un voyage éclair en RDC et au Sénégal en octobre




Par RFI/ mardi 25 septembre 2012
François Hollande et ses équipes organisent le premier périple du président français en Afrique et sa présence au prochain sommet de la francophonie à Kinshasa du 12 au 14 octobre prochain. Le président français devrait faire une escale au Sénégal avant de venir en RDC. C'est un voyage présidentiel éclair qui semble se mettre en place.




Avant le sommet de Kinshasa, François Hollande s'est organisé une étape express à Dakar. Son arrivée au Sénégal le vendredi 12 en fin de matinée est confirmée de bonne sources à Paris. Sans doute pour marquer sa différence avec Nicolas Sarkozy et faire oublier sa polémique déclaration sur «l'homme africain (qui) n'est pas assez entré dans l'histoire», le chef de l'Etat français souhaite prononcer un discours devant l'Assemblée nationale sénégalaise avant de s'entretenir avec son homologue sénégalais Macky Sall.

Rendez-vous avec l'opposition congolaise

Un peu plus tard, dans la nuit, l'avion présidentiel décollera pour Kinshasa. Le lendemain, au petit matin, François Hollande veut, en une heure et demie, rencontrer Joseph Kabila à la présidence puis se rendre à la résidence de l'ambassadeur de France pour discuter avec les ONG et les opposants politiques. C'était l'une des conditions de sa présence au sommet de la francophonie. «Il y a beaucoup de demandes et peu d'élus» nous indique une source diplomatique à Paris. Seuls les proches de l'opposant Etienne Tshisékédi affirment être en contact avec les services de l'Elysée : «ça s'organise tranquillement mais nous avons une exigence : un rendez vous en tête à tête.»

Ensuite, François Hollande suivra l'ouverture du sommet de la Francophonie au palais du peuple, avant de prononcer un discours très attendu de 7 minutes. François Hollande a prévu de consacrer la fin de sa journée aux Français vivant en RDC avant de redécoller dans la nuit pour Paris.
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John Tshibangu et l'UDPS ont en commun l'article 64 confirme le conseiller du président Tshisekedi

http://banamikili.skyrock.com/311621543 ... me-le.html
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Jean-Pierre Mbelu: "Au sujet du Rwanda : nous guérir du viol de l'imaginaire".

http://www.youtube.com/watch?v=Y2KDbagf ... r_embedded#!
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http://www.congoone.net/one/index.php?o ... &Itemid=58



Coopération Nord-Sud. Le Congo (RD) : 52 deux ans après (Lignes maîtresses de la conférence présentée au Café citoyen de Nivelles ce 27 septembre 2012)
Écrit par Mbelu Babanya Kabudi
Jeudi, 27 Septembre 2012 16:14

Cet exposé part d’un constat. 52 ans après son indépendance, le Congo dit démocratique, pays aux potentialités énormes, demeure un pays appauvri malgré la permanence de sa coopération avec plusieurs pays du Nord et les Institutions Financières Internationales. Qui sont les acteurs pléniers et/ou majeurs de cet appauvrissement perpétuel ? 52 ans après son indépendance, le Congo (RD) doit-il toujours compter sur la solidarité des pays du Nord pour prendre son envol ? Dans les lignes qui suivent, la question congolaise sera étudiée dans le contexte général de la coopération entre l’UE et les ACP.
Dans une interview accordée au journal Le Potentiel le 24 septembre 2012, le chef de la délégation de l’UE en RDC a dû répondre à une question allant dans le même sens. : « Selon le conseiller spécial du secrétaire général de la Francophonie , Ousmane Paye, les questions économiques occuperont une place importante à ce 14ème Sommet. Comment les pays riches ( ?) pourront-ils marquer leur solidarité envers les pays pauvres (et/ou appauvris) ? » Voici la réponse du chef de la délégation de l’UE en RDC, Jean-Michel Dumond : « La solution se trouve d’abord chez les Congolais, eux-mêmes. Ce pays est riche. Il abrite des réserves minières, qui en font un scandale géologique. Il abrite d’importantes réserves de pétrole. Il a des terres qui permettent de nourrir un milliard d’habitants. Son potentiel hydroélectrique peut alimenter l’ensemble du continent africain et bien au-delà. Donc, l’essentiel, c’est de s’organiser pour que les richesses du pays se traduisent en croissance et pour que celle-ci bénéficie à la population. Je crois que c’est là le défi essentiel. »

En lisant l’interview, l’impression qui se dégage est que pour le chef de la délégation de l’UE en RDC, même s’il ne le dit pas expressément, la solution est ensuite chez les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la RDC comme membre des Pays d’Afrique, des Caraïbes et Pacifiques (ACP). Invité à dresser le bilan du 10ème programme du FED (Fond Européen de développement) au Congo (RD), Jean-Michel Dumond va répondre de la manière suivante : « Nous ne sommes pas encore dans la phase de négociations à proprement parler. Pour l’instant, nous discutons des orientations fondamentales concernant notre coopération avec la RDC (2014-2020). Nous sommes dans le cadre de l’Accord de Cotonou. Cela veut dire que nous ne sommes pas dans un programme d’assistance que nous prodiguerions depuis Bruxelles. C’est un programme que nous développons en commun avec l’ensemble des forces productives congolaises. »
Cette réponse est apparemment correcte. Néanmoins, elle ne dit rien sur l’accord constituant le cadre ou la matrice organisationnelle des échanges avec les divers partenaires Congolais. Elle n’explicite pas l’asymétrie des conditions politico-économiques dans lesquelles ces échanges sont menés. Il y a sur cet accord signé en 2000, un texte d’une grande richesse, rédigé par Raoul Marc Jeannar. C’est le cinquième chapitre l’édition augmentée de son livre intitulé Europe, la trahison des élites (Paris, Fayard, 2004). Le chapitre est intitulé : « L’Europe et les pays du Sud ». Il a un sous-point intitulé : « Cotonou ou la recolonisation des Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique ». Pour Raoul Marc Jennar, « l’accord de Cotonou est un enfant des accords de Marrakech. On y retrouve la même foi dogmatique dans les vertus du libre-échange, la même confiance absolue dans l’initiative privée, la même volonté d’affaiblir la puissance publique et de limiter la souveraineté des peuples, la même organisation des déséquilibres Nord-Sud et la même consolidation d’un rapport de dépendance entre les pays industrialisées occidentaux et le reste du monde. » (p.188) Cet accord vient détruire les mécanismes de solidarité existant dans les échanges commerciaux entre le Nord et le Sud avant qu’il ne soit conclu. Pour justifier cette rupture, les pays de l’UE évoquent la modicité des résultats liée aux facteurs internes aux pays de l’ACP tels que les guerres civiles, la mauvaise gouvernance et la corruption.
Raoul Marc Jennar balaie d’un revers de la main cet argumentaire en évoquant la diminution des aides destinées au Sud, les dégâts causés par l’imposition des programmes d’ajustement structurel au Sud par le FMI, la détérioration permanente des termes d’échanges entre le Nord et le Sud, etc. A ses yeux, « lorsqu’elle invoque les « facteurs propres aux pays ACP », l’Europe passe totalement sous silence le rôle des Etats membres et de leurs firmes privés dans le déclenchement et l’alimentation des guerres civiles, dans les effets de la colonisation sur la gouvernance des anciennes colonies et dans l’incitation à la corruption. On montre du doigt les corrompus, mais on se tait sur les corrupteurs. » (p.190). Remettant en question la propension de l’Europe à se faire passer pour « le premier donateur mondial », Raoul Marc Jennar écrit : « L’Europe (…) oublie de mettre en lumière que 60 à 80% de l’aide à destination des pays ACP reviennent dans l’Union sous la forme d’acquisition d’équipements, de services et d’honoraires somptueux versés à des experts qui en sont issus. » (Ibidem)
Etudiant de plus près l’accord de Cotonou, Raoul Marc Jennar en vient à conclure que sa finalité est « le remplacement de mécanismes et de politiques de solidarité par la compétition économique et commerciale. L’article 34, 2 est limpide à cet égard quand il stipule que « le but ultime de la coopération économique et commercial est la transition vers l’économie mondiale libéralisée ». Cotonou, poursuit-il, ce n’est rien d’autre que l’application du « consensus de Washington » aux pays ACP sous la pression de l’Union européenne, au nom des anciennes puissances coloniales. » (Ibidem) Cette application du « consensus de Washington », constitue, à en croire Raoul Marc Jennar, la politique étrangère de l’UE. Dans ces échanges économiques et commerciaux avec les ACP, elle impose le respect des principes de dérèglementation, de libéralisation et de privatisation. En effet, « en 1989, John Williamson, économiste en chef et vice-président de la Banque mondiale, formalisa le « consensus ». Ses principes fondateurs sont applicables à n’importe quelle période de l’histoire, à n’importe quelle économie, sur n’importe quel continent. Ils visent à obtenir, le plus rapidement possible, la liquidation de toute instance régulatrice, étatique ou non, la libéralisation, la plus totale et la plus rapide possible de tous les marchés (des biens, des capitaux, des services, des brevets, etc.) et l’instauration, à terme (…) d’un marché mondial unifié et totalement autorégulé. » (J. ZEIGLER, Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leurs résistent, Paris, Fayard, 2002, p.63-64. Nous soulignons)
Tel est, nous semble-t-il, l’enjeu majeur, de la coopération économique et commerciale entre le Nord et le Sud. Ses acteurs pléniers opèrent souvent dans l’ombre, au cœur de véritables cercles de pouvoir, laissant aux chefs d’Etat et des gouvernements de l’espace (visible) pour jouer « le cirque politique » en assumant le rôle de « petites mains ».
A ce point nommé, il serait intéressant de lire, entre autres, le livre autobiographique de John Perkins publié en 2005 et intitulé Confessions d’un « assassin financier »,, celui de Christophe Deloire et Christophe Dubois intitulé Circus politicus (Paris, Albin Michel, 2012) ou le numéro spécial du Monde diplomatique (Manière de voir, n° 122, Bimestriel, Avril-mai, 2012) intitulé Politique-Entreprise-Ecole-Famille. Où se cachent les pouvoirs ?
L’enjeu majeur de cette coopération procède de la lutte contre la justice sociale, la solidarité, la souveraineté économique, politique et citoyenne au profit du marché dit autorégulé, mais qui, en réalité, est géré par les véritables cercles de pouvoir.
Cette lutte produit, à tâtons, des fruits escomptés, avec la complicité des élites compradores du Sud. Avec celles traîtresses du Nord, elles constituent ensemble le réseau transnational de prédation, fanatique du marché.
Une vigilance citoyenne tous azimuts, une connaissance approfondie et partagée du modus operandi de ce réseau et une constitution des contre-réseaux (des peuples du Nord et du Sud) décidés à refonder la politique économique sur les valeurs de liberté, de responsabilité, de justice sociale, de solidarité, de souveraineté politique, économique et citoyenne au niveau local, national et international peuvent être des contributions d’une portée certaine pour l’avènement d’un autre monde possible.
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http://kongolibre.over-blog.com/article ... 04578.html




INTERVIEW AVEC AUBERT MUKENDI KIZITO
Interview avec Aubert Mukendi Kizito

Astrophysicien, Ancien commissaire général au transport sous le gouverment des commissaires généraux de Mobutu et premier Dircab du feu Laurent Désiré Kabila, Mr Aubert Mukendi nous livre les secrets d’une partie de notre histoire nationale.

* De l’indépendance du Congo Belge à la mort de Patrice Lumunba ;
* De la fondation de l’Udps au pouvoir de l’Afdl ;
* les accords de Lemera et toute la vérité sur l’identité de “Joseph Kabila”.

Une véritable bibliothèque où nous trouvons les réponses à l’histoire tragique du Congo belgecet entretien a été réalisé par Mr Claude Kangudi à l’occasion du cinquantenaire de la RDC.

Initiales : CK= Claude Kangudie et AMK= Aubert Mukendi Kizito

CK : Monsieur, pouvez-vous vous présenter ?

AMK : Je vous remercie pour cette occasion que vous me donnez de m’exprimer dans votre blog. Voici mon identité :
Je m’appelle Mukendi Ntite Kizito Aubert. Mes parents sont :
•Père : Kanyinda François.
•Mère : Masengu Cécilia.
•Je suis né à Mikalayi en 1927.
Pour ce qui est de mes études :
•Les études primaires et sécondaires, je les ai faites à Elisabeth-ville (Lubumbashi) à St Boniface.
•Pour ce qui des études supérieures, après Elisabeth-ville, je me suis retrouvé à Formulac Kalenda où j’ai fait les études d’assistant médical.
•En 1954, je me suis retrouvé à Lovanium (Kimuenza), à Léopold-ville. J’étais de la première promotion de la faculté mathématique-physique et chimie. J’ai obtenu une licence en science de l’université Lovanium.
•En 1959, je suis parti à Louvain en Belgique, à la faculté de mathématique et astrophysique.
•J’ai fini à l’université de Liège où j’ai obtenu ma licence en mathématique, physique et astronomie.

1. Les années 1960-1970 vues avec Mukendi Aubert

CK : Vous étiez étudiant à Louvain. Comment et pourquoi êtes-vous passé de Louvain à Liège ?

AMK : J’avais un objectif. C’était celui de finir mes études et de rentrer au Congo pour enseigner à l’université Lovanium. Je fis part de ce projet à certains de mes professeurs belges. Ceux-ci me firent comprendre que jamais un noir ou un Congolais ne sera professeur à Lovanium. Alors je compris que je perdais mon temps. C’est ainsi qu’à la fin de ma première année de candidature, j’avais pris la décision de rentrer au pays.

CK : Mais c’est plutôt à Liège qu’on vous retrouve...

AMK : Oui. La raison est la suivante. Quand je suis arrivé à Bruxelles, j’ai fait la connaissance de monsieur Posho Joseph qui étudiait à Liège. J’ai aussi fait connaissance de Jonas Mukamba et de Joseph Désiré Mobutu. Je leur ai expliqué pourquoi j’avais décidé de retourner au pays. Alors, ils me conseillèrent de ne pas me décourager. Si je rentrais avec ce niveau, c’était pour être un petit fonctionnaire servile des Belges. C’est ainsi que Posho Joseph me demanda d’aller continuer mes études à Liège où lui même était étudiant. Il me dit que la mentalité était autre là bas par rapport aux noirs congolais qu’à Louvain. C’est ainsi que je me suis retrouvé à Liège.

CK : Quand vous avez terminé vos études, vous êtes, donc, rentré au pays ?

AMK : A la fin de mes études, il y a eu monseigneur Gillon qui est venu me voir. Il voulait savoir ce que je comptais faire. Je lui ai dit que j’allais partir aux Etats-Unis. Je voulais faire carrière à la Nasa. Les Américains venaient d’échouer dans le lancement de leur fusée qui devait concurrencer les Soviétiques avec Youri Gagarine. Et moi, je m’étais dit qu’il y avait là une opportunité de carrière de haut niveau. C’est lui, monseigneur Gillon, qui m’expliqua qu’il avait besoin de moi pour l’université Lovanium. Ironie du sort, alors que ses compatriotes de Louvain avaient tout fait pour me dissuader de devenir professeur à Lovanium. C’est ainsi que je suis rentré à Léopold-ville pour être professeur à la faculté de sciences à l’université Lovanium. Nous sommes en 1960.

CK : Comment avez-vous fait connaissance avec Lumumba ?

AMK : Quand j’ai fini à Liège, je suis parti à Londres pour préparer mon voyage aux USA. Nos leaders politiques sont arrivés à Bruxelles pour les négociations de l’indépendance à la Table Ronde. Pendant que j’étais à Londres, j’ai reçu une convocation urgente du Foreign Office. Je ne comprenais pas pourquoi les Anglais voulaient me voir avec priorité et...considération. Quand je suis arrivé à leur ministère des Affaires Etrangères, ils m’ont montré la lettre que Patrice m’avait envoyée. Il voulait me voir. C’est ainsi qu’on s’est connu. Il avait une mission à me confier. Sa demande était simple. Il m’avait chargé de dissuader Albert Kalonji de ne pas entrer en rébellion et de faire sécession. Mais à ce moment là, quand je suis arrivé à Bruxelles, Kalonji était déjà rentré au pays.

CK : Y avait-il une raison pour qu’il vous confie cette mission à vous ? Et pas à un autre ?

AMK : Oui. Patrice savait très bien que mon père était très amis avec Albert Kalonji. J’étais militant du MNC par mon père qui l’était avant moi. Mon père vendait des cartes du MNC et recrutait des membres pour ce premier parti nationaliste congolais. Quand il y eut scission du MNC en deux ailes, mon père partit avec Albert Kalonji. Donc pour Lumumba, j’étais dans les cercles susceptibles d’influencer Kalonji dans le sens qu’il souhaitait.

CK : Alors, quelle fut la suite de cette mission ?

AMK : J’ai vu Joseph Ngalula. Il me dira que oui il y a des divergences qui peuvent conduire à cette situation. Mais Kalonji est déjà rentré au pays et qu’il est à Elisabeth-ville avec Tshombe.

CK : Comment avez-vous connu le président Kasa-Vubu ?

AMK : Avec Kasa-Vubu, on s’est connu dans le cadre de mes fonctions en tant que directeur de Air Congo.

CK : Et avec Moïse Kapenda Tshombe, vous aviez des relations ?

AMK : Tshombe, je l’ai connu pendant que j’étais jeune à Elisabeth-ville. Beaucoup l’ignorent, Tshombe a vécu au Kasaï, à Tshilengi, à l’époque coloniale. Je le souligne dans l’un de mes livres. A Lubumbashi, j’avais un ami d’école, Malimba Paul. Il était Lunda. Tshombe était proche de cette famille. C’est par cet ami que j’ai fait la connaissance de Tshombe.

CK : Nguza Karl-i-Bond, c’est le neveu de Tshombe ?

AMK : Il est le neveu de Tshombe. Mais il faut préciser que ce n’est pas vraiment comme ça qu’il s’appelle. Il est né d’un père luba du Kasaï et d’une mère lunda. Son vrai nom, c’est Nguza Kalala wa Bondo. Mais pour des raisons que j’ignore, il a trafiqué son nom. Tout le monde sait que chez nous, nous sommes des patriarcats. Pour quelles raisons a-t-il choisi de plus se réclamer de sa mère, je l’ignore.

CK : Pouvez-vous nous parler des événements et de la sécession du Sud-Kasaï ?

AMK : Je suis allé au Kasaï avec Joseph Ngalula. Il y avait déjà des gens que je connaissais tel que Fernand Kazadi. Albert Kalonji, que je connaissais aussi, m’a mis dans son gouvernement.

CK : Quand les soldats de l’ANC ont investi Bakwanga, nous étions petits. Vous qui étiez aux affaires, pouvez-vous nous dire les massacres de Bakwanga, qui en est l’instigateur ? Lumumba ou Mobutu ?

AMK : C’est Mobutu.

CK : Qu’est ce qui vous fait dire que c’est Mobutu ?

AMK : C’est que beaucoup de gens ignorent, c’est que lorsque Tshombe a déclaré sa sécession, Mobutu est allé le voir au Katanga pour négocier avec lui afin de le convaincre de ne pas s’engager sur cette voie. Ceci afin d’éviter un conflit armé inutile. A son retour d’Elisabeth-ville, il devrait faire la même démarche pour Bakwanga. Mais il a préféré prendre les militaires de la garnison de Luluabourg et d’investir Bakwanga de la manière qu’on sait...

CK : Mais ceux qui lui avaient demandé de faire la même démarche à Bakwanga, ce sont les politiques, donc Lumumba. On peut dire qu’il est aussi responsable de ces massacres ?

AMK : Une fois que le forfait a été commis, on a cherché, après, de trouver des explications et des justifications. On a fait de l’habillage politique. Mobutu lui même a dit et redit quel estime il avait du pouvoir de Lumumba et de son autorité. C’est à dire qu’il considérait qu’il avait son mot à dire...

CK : Comment avez-vous fait connaissance avec Joseph Désiré Mobutu ?

AMK : Quand nous étions en Belgique, Jonas Mukamba était notre aîné à tous, les Kasaïens. Il était le chef de tous les Baluba de Belgique. Je le fréquentais souvent. Il habitait à cette époque à la place Flagier. Donc, c’est par notre aîné Jonas Mukamba que j’ai connu Joseph Mobutu.

CK : Que faisait Mobutu, en Belgique, à ce moment là ?

AMK : Mobutu était en Belgique pour faire, soi disant, un stage de journalisme. Mais en fait, il travaillait pour la sûreté belge. Il était une taupe infiltrée dans les milieux congolais. Nous l’évitions à cause de ses activités.

CK : Vous avez fait partie du gouvernement des Commissaires Généraux. Pouvez-vous nous en parler ?

AMK : Je suis parti à Bakwanga avec Joseph Ngalula. Lumumba était d’accord, parce qu’il comptait toujours sur moi pour faire changer Kalonji d’avis, pour qu’il ne s’engage pas avec Tshombe. A Bakwanga, Kalonji nous chargea d’une mission. Nous sommes à aller en Afrique du Sud pour acheter des armes pour le Sud Kasaï. C’est ainsi que nous sommes partis pour l’Afrique du Sud. D’abord en voiture jusqu’à Salisbury, actuellement Harare. Et de Salisbury à Johannesbourg en avion. Notre chef de délégation était Bintu Raphaël. Pendant que nous étions en Afrique du Sud, il y a un officiel Sud-africain qui est venu nous voir. Il cherchait Aubert Mukendi. Je lui ai dit que c’est moi. Il me dit que Lumumba a été renversé par Mobutu. Un gouvernement de commissaires a été mis en place et que j’étais ministre de transport dans ce gouvernement. Alors à ce moment là, j’ai demandé à regagner Léoplod-ville. Je voulais rentrer par avion. Mais les autorités sud-africaines n’ont pas voulu. Elles voulaient que je rentre par le Katanga d’où j’étais venu.

CK : Alors comment avez-vous regagné Léopold-ville ?

AMK : J’ai pris l’avion jusqu’à Elisabeth-ville. Et à l’aéroport de la Luano, je fus humilié par Munongo Godefroid qui avait fait du martyr des Kasaïens et des Kasaïennes son affaire personnelle.

CK : Comment cela s’était-il passé ?

AMK : Munongo m’attendait lui même à l’aéroport. Devant tout le monde, il a exigé que je lui donne ma veste, ce que je fis. Ensuite, il a exigé que je lui donne ma chemise, mon pantalon, mes chaussures...je lui ai tout donné. Alors j’ai aussi enlevé mon slip et je le lui ai tendu. Devant tout le monde. Il est resté perplexe. Je lui ai dit : « Godefroid, n’oublies pas ce que tu es en train de faire. Mais les choses ne se finiront pas comme ça. A travers moi, c’est le Gouvernement Central que tu attaques. Mais le jour viendra... » Alors là, il me rend tous mes habits et me demande de m’habiller. Je demande à voir Kalonji avant de partir sur Léopold-ville.

CK : C’est l’époque où Godefroid Munongo se faisait appeler « Kifuakio kia ba Kasaï » ?

AMK : Oui. Je lui dis donc que je dois voir Kalonji avant que j’aille à Léopold-ville. Il me répond « ah bon ? Débrouilles-toi.. » J’ai pris une voiture et je suis allé voir Kalonji. J’ai fait le rapport de la mission qu’il nous avait confiée. Et je suis parti pour Léopold-ville.

CK : Si je comprends bien, vous êtes parti en Afrique du Sud pour acheter des armes pour la sécession au Sud Kasaï. Pendant ce temps, on vous nomme ministre dans le Gouvernement Central de Léopld-ville. Il y a quand même une contradiction. Comment expliquez-vous cela ?

AMK : Quand Mobutu a mis en place le Collège de Commissaires, nous lui avons fait savoir que nous étions d’accord de rentrer dans le giron. Mais à une condition. Il devrait cesser la lutte armée contre le Sud-Kasaï. Alors Mobutu avait dit qu’il arrêtera si le Sud-Kasaï cesse d’être sécessionniste. Il acceptait seulement que le Sud-Kasaï soit autonome. Donc notre entrée dans le Gouvernement Central ne posait plus aucun problème.

CK : Alors, comment s’est passée votre arrivée à Léopld-ville ?

AMK : Je suis allé voir Mobutu au camp Kokolo. On se connaissait. Il était content qu’on ait trouvé un terrain d’entente. Mais je lui ai fait comprendre que je devais retourner en Europe pour présenter ma thèse. Ensuite, je serai libre d’accomplir mes fonctions.

CK : Pendant le temps de votre gouvernement de commissaires généraux, qui présidait vos réunions ?

AMK : C’était Justin Marie Bomboko qui assumait cette fonction.

CK : Parlez-nous de la mort de Patrice Lumumba. On dit que Fernand
Kazadi et Jonas Mukamba y sont mêlés...

AMK : Nous sommes dans le Collège de Commissaires Généraux. Moi, je suis chargé des transports. Mais je tenais à présenter ma thèse de doctorat de mathématique et astrophysique à Liège. J’avais travaillé toute la nuit pour ce faire. J’étais très fatigué et je voulais m’endormir. Aux petites heures du matin. Je reçois un appel de Fernand kazadi. Il m’explique qu’avec Jonas Mukamba, nous devons partir de Léopold-ville à Bakwanga. Moi, je lui ai demandé quel était le motif de ce voyage ? Je n’étais pas averti de ce voyage et en plus, j’étais fatigué...donc je ne voyais pas l’utilité de ce voyage. Je ne savais pas que c’était pour convoyer Lumumba, Mpolo et Okito.

CK : Donc vous étiez pressenti pour être du groupe ?

AMK : Oui. En fait devaient être de ce voyage le commissaire général à l’intérieur Jonas Mukamaba, le commissaire général à la défence Fernand Kazadi et le commissaire général aux transports qui était moi...A 8h du matin, je me suis préparé et je suis allé chez Kazadi pour savoir où il avait voyagé. J’ai trouvé sa femme Madeleine à qui j’ai posé la question. Elle me dira qu’elle n’en savait pas plus sur le voyage de son mari. Ensuite je me suis rendu chez Mukamba. Là non plus, je n’ai rien appris de leur destination.

CK : Alors la suite ?

AMK : Ensuite, je suis parti à l’aéroport de N’djili. Je voulais voir le plan de vol. J’ai demandé à savoir la destination. J’ai vu que tous les blancs présents étaient gênés. Je n’ai reçu aucune information, par obstruction. J’ai demandé alors à la tour de contrôle. Aucune information. Je suis rentré chez moi. Alors je voulais savoir qui était le commandant de bord. Je suis allé voir le directeur d’Air Congo de l’époque qui était belge, Mr Yerna.

CK : Et lors ?

AMK : Je lui demande la destination de ce vol. Il me répondra que c’est une affaire du gouvernement. Et que je suis membre du gouvernement, je suis donc sensé savoir la destination de ce vol. Comme j’insistais, il finira par me dire qu’ils seraient partis pour Luluabourg ou Bakwanga. Or eux, ils savaient que l’avion allait partir à Lubumbashi. Alors par la tour de contrôle, j’ai appris le lendemain que l’avion était arrivé à E’ville (Lubumbashi) avec Lumumba et ses compagnons.

CK : Avez-vous parlé de cet épisode avec Jonas Mukamba ou Fernand Kazadi ? Que vous ont-ils dit ?

AMK : Jonas après ces événements a commencé à déprimer. Mukamba et Kazadi ne savaient pas l’objectif final de ce voyage. C’est Mobutu qui leur a fait valoir leurs responsabilités de ministres. C’était une mission qu’ils devaient exécuter. Moi-même, je devais être de cette équipe. C’est qui m’a sauvé d’avoir le sang de Patrice sur les mains, c’est le fait que j’aie travaillé toute la nuit. Et je ne pouvais pas voyager comme ça sans me reposer. Je ne savais même pas le motif de ce voyage.

CK : Quand Mobutu, au nom des fonctions gouvernementales de Mukamba et Kazadi, avait décidé que ces commissaires généraux devaient aller au Katanga, ceux-ci savaient-ils qu’ils allaient convoyer Lumumba et ses compagnons ?

AMK : Ils ont été mis devant le fait accompli. Eux ils ont été informés dans l’avion pour Moanda. D’ailleurs, il faut se rappeler que Lumumba et ses compagnons ont été cherchés à Thys-ville par Mobutu et Bomboko. Ce sont ces derniers qui les ont amenés jusqu’à Moanda. Mais la décision était que les 3 ministres de l’intérieur, de la défense et des transports devaient les emmener à Elisabeth-ville. Moi, c’est ma thèse, que je préparais, qui m’avait sauvé de cette histoire. La conspiration sur l’assassinat de Lumumba et de ses compagnons est un énorme complot international, bien sûr avec des relais locaux.

CK : Parlez nous alors de la fondation de Air Congo...

AMK : Quand j’ai quitté Formulac à Kalenda pour aller à Léopld-ville, je devais prendre le bateau à Port-Francqui, actuel Ilebo, pour atteindre Léo. Arrivé à Luluabourg, j’ai dû attendre et cela me mit en retard pour la rentrée. Alors j’ai demandé à voyager par avion. Ce qui était difficile à l’époque, à cause de la mentalité des Belges. Mais je finis quand même par prendre l’avion et en un jour, je suis arrivé à léopld-ville. Alors, je me suis dit qu’il faut qu’un jour tous les Congolais et les Congolaises puissent aussi avoir cette possibilité. Au lieu de mettre 2, 3 semaines en bateau. Voilà, ce fut la première fois que l’idée me vint à l’esprit.

CK : Quelles sont les étapes de la concrétisation de cette idée en Air Congo ?

AMK : A l’indépendance, j’ai appris que la Sabena était très inquiète pour ses avions et ses investissements au sol. Ils se disaient qu’avec l’indépendance, tous les Blancs vont être mis à la porte et ils avaient peur de tout perdre. Alors quand j’ai appris cela, j’ai dit au responsable de la Sabena que nous allons acheté et leur flotte et leurs bâtiments. Ce qui fut fait. Mais la compagnie n’appartenait pas totalement au Congo. La Sabena occupait un poste important dans le conseil d’administration. D’ailleurs, il y avait des tarifs que devaient honorer le gouvernement congolais pour usage des appareils d’Air Congo.

CK : Quelle était la flotte d’Air Congo à cette époque ?

AMK : Il y avait onze DC3 ; quatre DC4 et deux DC6.

CK : Aujourd’hui, le pays n’a plus de compagnie d’aviation et Air Congo n’existe plus. En tant que pionnier, que ressentez-vous ?

AMK : C’est une véritable catastrophe. Le désordre a commencé avec Nendaka Victor. Les premiers détournements ont commencé avec lui et Mobutu. J’ai été maintes fois jeté en prison car je m’opposais à ces comportements. Donc la situation d’aujourd’hui est un aboutissement de ces agissements condamnables.

CK : Votre désaccord avec Mobutu date de quand ?

AMK : J’évitais tout affrontement frontal avec Mobutu. Je savais qu’il avait un cimetière préféré pour tous ses opposants, c’était le fleuve Congo. Et dans cet exercice, Nendaka a joué aussi un grand rôle.

1.Les années 1970-1980 vues avec Mukendi Aubert

CK : Pouvez-vous nous parler de la fondation de l’ UDPS ?

AMK : Je suis tout à fait au début de l’UDPS.

CK : Excusez-moi, comment connaissez-vous Etienne Tshisekedi ?

AMK : Avec Etienne, on s’est connu à Lovanium-Kimuenza. Il était de la première promotion de la faculté de droit...

CK : OK. Continuons avec la fondation de l’UDPS...

AMK : Au début, quand Etienne est arrivé dans la vie courante, il s’était mis dans la ligne de Mobutu. Moi, je l’avais mis en garde sur ce point. Je lui avais dit qu’il fallait combattre ce régime. Alors, il me dira que c’est difficile. Mobutu a l’armée avec lui. Je lui ai répondu que cela était vrai. Mais, en dehors des titres militaires qu’il se donnait, militairement, Mobutu ne connaissait pas grand chose. Il est en train de totalement détruire le pays. C’est entre autre, à partir de ce moment que naquit l’idée de fonder un parti d’opposition à Mobutu.

CK : C’est donc de là que naît l’UDPS ?

AMK : Oui. Mais, moi, pour des raisons stratégiques, je n’étais pas dans les structures visibles du parti. Je suis donc parmi les fondateurs de l’UDPS. Le parti a évolué et s’est imposé comme un grand mouvement de masse. A un moment, l’UDPS est devenu un parti dirigé par 4 présidents. Je suis intervenu pour dire à Etienne qu’un corps à plusieurs têtes est un monstre. Pour des raisons d’efficacité, l’UDPS doit avoir un seul président à sa tête. Mais personnellement, Etienne ne voulait pas revenir à ce genre de direction. Mais finalement, il finit par comprendre l’intérêt de ma réflexion. J’ai fait un long chemin dans l’entourage proche d’Etienne au sein de l’UDPS. Nous avons été de plusieurs combats pour assoir le parti. Ce que tous les Congolaises et Congolais doivent savoir, c’est que quand Tshisekedi parle, il a des siècles devant lui...c’est un enjeu de vie et d’identité nationale.

AUBERT MUKENDI ET LAURENT DESIRE KABILA.

CK : Nous sommes dans les années ’90. Comment connaissez-vous Laurent Désiré Kabila ?

AMK:C’est Kabila qui est entré en contact avec moi dans les ’70.

CK : Kabila est dans son maquis de l’est du pays. Vous, vous êtes à Kinshasa...comment se fait ce contact ?

AMK : Il était effectivement à l’est du pays. C’est Mpoyo que je connaissais, qui nous a mis en contact. Nous sommes dans les années ’70. Et je lui avais dit que son armée ne valait rien à cette époque là.

CK : Mais vous fûtes son premier directeur de cabinet...

AMK : Oui, avec fonction de vice président. Mais en 1985, dans le cadre purement culturel entre luba, nous nous sommes retrouvés à Kamina. Ceci dans nos cérémonies luba des « balopo ». A partir de là, une certaine entente s’était instaurée entre moi et Kabila.

CK : Je me souviens encore de l’instauration de l’AFDL par Gaetan Kakudji comme seul parti au Congo...

AMK: Oui... J’avais tout de suite réagi, à la télé, pour dire que l’AFDL existera avec d’autres partis politiques concurrents. Notre peuple avait payé un lourd tribu pour le multipartisme... Alors Kakudji m’a envoyé un message comme quoi si je continuais comme ça, il dira à son frère de président de me chasser. Je lui avais répondu de se calmer et lui ai fait comprendre qu’il n’était pas plus frère à Kabila que moi...

CK : Qu’est qui vous a séparé avec Laurent Désiré Kabila ?

AMK : Au moment de prendre le pouvoir, la répartition du pouvoir avec Laurent Désiré Kabila avait donné lieu à toute sorte de marchandage. Mes prises de positions lors de ces discussions ne plurent pas à tout le monde. Ceux qui furent éloignés de certains postes qu’ils convoitaient ont nourri une grosse rancune contre moi. L’entourage du président Kabila, parmi nos amis de longue date, entre nous luba, me fit une guerre féroce. Quand nous sommes partis à Kananga avec le président, je fus empoisonné. Suite à cet acte, j’ai vu le président Kabila et je me suis retiré. J’ai décidé de revenir à ma vie civile.

CK : Pouvez-vous nous expliquer ce dilemme-paramètre ruandais-ougandais autour de Kabila Laurent ?

AMK : Les Ruandais, les Ougandais cherchaient à contrôler Laurent Kabila. Ils voulaient que le Congo soit leur colonie. Cela au travers des accords signés à Lemera avec Laurent Kabila. Et Laurent ne voulait plus entendre parler de ces accords. Le Congo ne lui appartient pas. Il est au Congolais et Congolaises.

CK : Qu’est ce qui n’a pas fonctionné entre Laurent Désiré Kabila et Etienne Tshisekedi wa Mulumba ?

AMK : J’ai servi d’intermédiaire entre les deux. Etienne qui avait mené un combat politique basé sur le peuple voulait s’en remettre à la volonté du souverain premier, le peuple congolais. Et j’avais rappelé à Etienne, qu’à un moment, nous avions la certitude que le successeur à Mobutu doit sortir d’une victoire militaire... C’est sur cette conception d’un pouvoir émanant d’une victoire militaire et d’un pouvoir qui devait venir du peuple qu’ils ne se sont pas entendus.

CK : L’actuel président du Congo, Joseph Kabila, est-il fils de Laurent Kabila ?

AMK : NON. Il n’est pas plus fils de Laurent que vous...Il faut savoir que chez nous, quand on avait des fonctions importantes, il y avait des femmes, pour profiter de ce statut, qui nous collaient des enfants...Quand le père de Yacynthe Hippolyte Kanambe est mort, Laurent Désiré Kabila a pris en charge les enfants de son compagnon de maquis. Il l’a fait pour d’autres aussi. Donc « Joseph Kabila » est Yacynthe Kanambe, fils de Mr Kanambe, compagnon de Laurent Désiré Kabila dans le maquis.
Questions en vrac...

CK : En tant qu’intellectuel, quel bilan faites- vous des 50 ans d’indépendance du Congo ?

AMK : Le bilan est pénible. Le pays n’a pas avancé...Du temps de Lumumba, nous avons fait un pays indépendant. Même du temps de Mobutu. Nous nous sommes débarrassés de la Belgique. L’indépendance n’est pas à renier sur ce plan là. Le déclin de notre pouvoir a commencé aussi avec la fin du président Kasa-Vubu.

CK : D’après vous, qui sont le plus à condamner ? Les politiciens des années ’60 ou les intellectuels formés après 1960 ?

AMK : En 1960, les gens ont essayé de survivre avec les conditions qui leur avaient été imposées à ce moment là. D’où d’ailleurs le fameux article 15 : débrouillez-vous...Quand aux intellectuels formés après l’indépendance, leur responsabilité se trouve dans le fait qu’ils ont copiés et servis docilement le mobutisme. L’exemple phare du mobutisme qu’ils ont bien appliqué est connu : « boyiba moke moke.. »

CK : Pourquoi la RDC manque-t-elle de leaders actuellement ?

AMK : C’est simple, toute une génération a mis tout son brio à être servile à Mobutu. A partir de cette moule unique, il était difficile de faire émerger une élite capable de penser et de réfléchir autrement.

CK : Que préconisez-vous pour que la RDC décolle enfin ?

AMK : La première chose, nous devons redevenir un pays des Congolaises et de Congolais. Nous devons, absolument, nous réapproprier notre pays. Alors à partir de ce moment là, nous pouvons définir notre décollage.

CK : Quelle critique pouvez-vous adresser aux politiciens kasaïens ? Depuis l’indépendance jusqu’à ce jour...

AMK : Les politiciens kasaïens n’ont pas été conséquents avec eux-mêmes. Les Kasaïens étaient un des piliers majeurs au Katanga. Sans grand effort, ils ont laissé détruire le Katanga.

CK : Quel est votre avis sur la décentralisation actuelle du pays, en tenant compte de la situation antérieure des 21 provinces ?

AMK : Actuellement on veut nous faire imiter la situation du Ruanda. Ceci en créant plusieurs petites provinces de manière à réduire le Congo à la taille du Ruanda.

CK : Quel message adressez-vous à la jeunesse congolaise en pleine commémoration des 50 ans d’indépendance ?

AMK : La priorité doit être de récupérer notre pays. Il faut se réveiller et reprendre possession du pays de nos ancêtres.

CK. En tant qu’astrophysicien quelle est la signification du chiffre 5 et partant du cinquantenaire ?

AMK :

Le chiffre "1" : c’est le sens de ce qui est à l’intérieur d’une personne.
Le chiffre "2" : c’est un chiffre relatif au corps humain.
Le chiffre "3" : c’est un chiffre lié à la purification. Il est la liaison de "tamiser" ou filtrer. Il est aussi lier au don dans le sens d’éjaculer pour féconder.
Le chiffre "4" : c’est un chiffre lié à la relation de fécondité de la femme. Il est lié à l’accouchement.
Le chiffre "5" : c’est un chiffre lié au "paraïtre". Il évoque aussi le fait de se répandre à l’extérieur, donc se faire voir.
Quant au sens à donner aux 50 ans d’indépendance, il faut l’extrapoler dans le sens du chiffre "5".
Quant au sens à donner aux 50 ans d’indépendance, il faut l’extrapoler dans le sens du chiffre "5".

Mr Aubert Mukendi Kizito

14/mai/2010 par Claude Kangudie "
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http://www.7sur7.cd/index.php?option=co ... :congonews



Lumbala ouvre le front médiatique contre Kabila
Mardi, 02 Octobre 2012 15:16




Roger Lumbala s’en est allé en guerre contre Joseph Kabila et le régime. Une guerre médiatique qu’il a entamée avec la première interview accordée à un média international depuis son exfiltration de Bujumbura à Paris. Lumbala a été l’invité du JT de TV5 Monde, dans la soirée dominicale du 30 septembre dernier. Il en a profité pour charger Joseph Kabila.
Il a affirmé qu’il ne remettra pas ses pieds à Kinshasa de crainte de subir le sort de Floribert Chebeya. Il a même parlé de l’existence d’un plan d’élimination des opposants. Il a cité le cas Eugène Diomi Ndongala.
Le fait que le pouvoir avait affrété un jet uniquement pour aller le chercher dans la capitale burundaise constitue, à ses yeux, la preuve que Kinshasa lui voulait du mal. Il était attendu, hier, dans la soirée, sur les ondes de la radio “Africa n°1. L”interview de Lumbala a fait un buzz. Le lendemain, presque tous la commentait dans les rues de Kinshasa. La rédaction de “CONGONEWS” avait joint l’ancien rebelle, hier, depuis Paris et Lumbala nous a confié qu’il ne fait que commencer sa lutte. A Kinshasa, les Kabilistes s’apprêtaient à lâcher leurs “pitbulls”. A ce jeu, ils ont l’avantage de disposer de plus de moyens et d’une grande capacité de contrôle des médias sur le plan interne. Il faudra donc que Roger Lumbala s’attende à une longue guerre d’usure.
MTN
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http://www.afriqueredaction.com/article ... 87460.html



Mardi 2 octobre 2012
Dans une interview accordée à AFRIK TV Roger Lumbala : « La France sait que Kabila s'est imposé avec les armes »


Crée le 02-10-2012 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 02-10-2012 -11H30 PAR : CONGO NOUVEAU



Roger Lumbala, fondateur de la chaîne de télévision de l'opposition RLTV, interdite de diffusion en RDC, et député de l'Opposition, s'est exilé à Paris. Le pouvoir de Joseph Kabila l'accuse de «liens avec la rébellion du M23» ainsi que de vouloir le renverser. Ce qu'il dément fermement et d'accuser à son tour le Président congolais d'éliminer tous ses opposants et de réviser la Constitution afin de rester à vie au pouvoir. Interview exclusive réalisée par Afrik TV.



Roger Lumbala a fui la République Démocratique du Congo (RDC) pour s'exiler à Paris. Accusé de «liens avec la rébellion du M23» ainsi que de vouloir renverser le pouvoir, le fondateur de la RLTV et député de l'opposition proche du candidat à la présidentielle déchu Etienne Tshisekedi, a de justesse été relâché par les autorités congolaises en échange de son passeport, téléphone et I-pad.

Grâce à l'ambassade de France, il a réussi à rejoindre la France. Afrik TV l'a retrouvé dans la capitale française pour recueillir son témoignage. Il dément fermement les accusations du pouvoir de Joseph Kabila et il accuse à son tour le Président congolais d'éliminer tous ses opposants -Jean-Pierre Bemba, Etienne Tshisekedi, lui-même, etc.- et de réviser la Constitution afin de rester à vie au pouvoir.

Roger Lumbala a tenu à en- Voyer un signal fort au président Joseph Kabila : «Je me battrai à l'intérieur de la RD Congo contre Kabila pour qu'il comprenne que le pays ne lui appartient pas. La France sait que Kabila s'est imposé avec les armes. Les citoyens ont donné leurs voix à Etienne Tshisekedi», a prévenu ce député de l'opposition qui en appelle à l'intervention de la France. Absence de toute procédure contre Lumbala, selon Kinshasa. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler qu'après avoir été interpellé par les services de renseignements burundais à l'aéroport international de Bujumbura, alors qu'il s'apprêtait à prendre un vol pour Roissy, via Nairobi, Roger Lumbala a pu quitter l'ambassade de l'Afrique du Sud à Bujumbura où il avait trouvé refuge. Que s'est-il passé réellement? Selon son récit, explique le magazine Jeune Afrique, dans un article mis sur son site, après l'avoir interrogé sur les raisons de sa présence et ses relations présumées avec le M23, groupe rebelle opérant dans l'est de la RDC, les services de renseignements burundais lui ont demandé de se présenter à leur siège, le 3 septembre.



Dans l'intervalle, Lumbala apprend que deux responsables des services burundais se sont rendus à Kinshasa. Craignant d'être arrêté, et après en avoir informé l'ambassade de France, il se réfugie, le 3 septembre à 10 heures, à l'ambassade d'Afrique du Sud, où il est accueilli à bras ouverts par la chargée d'affaires, Matsetsana Pearl Rampete. Cette dernière prend contact avec le chef des services burundais pour savoir si le Congolais fait l'objet de poursuites dans son pays, ce qui n'est pas le cas.

Quelques jour plus tard, au cours d'une réunion entre Rampete, l'ambassadeur de RDC au Burundi, des responsables burundais et des représentants du HCR, l'ambassadeur congolais confirme l'absence de toute procédure contre Lumbala. Le 15 septembre, escorté par Rampete, Benjamin Mweri, l'ambassadeur du Kenya, et des représentants du HCR, il quitte l'ambassade d'Afrique du Sud pour l'aéroport de Bujumbura, puis embarque pour Nairobi. Le HCR s'occupe de lui jusqu'à son départ pour Paris, où vit sa famille. Depuis, Kinshasa a publié un document l'accusant d'intelligence avec l'ennemi.

CONGO NOUVEAU
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http://www.congoindependant.com/article ... cleid=7557



Francophonie : Le tête-à-tête Tshisekedi-Hollande



Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président de l’UDPS. Photo d’archives CIC

Dans un communiqué diffusé le samedi 29 septembre, le secrétaire général adjoint de l’UDPS au département de la "Communication, information et mobilisation", Augustin Kabuya, annonce la rencontre, le samedi 13 octobre prochain, à 10h00, à la Résidence de l’ambassadeur de France à Kinshasa, entre "le président de la République démocratique du Congo, Son Excellence" Etienne Tshisekedi wa Mulumba et son "homologue" français François Hollande.

Plus sobrement, dans son édition n°2699 datée du 30 septembre au 6 octobre 2012, l’hebdomadaire parisien "Jeune Afrique" confirme cette information en se fondant sur des sources élyséennes.

A en croire ce magazine, le principe d’un entretien Tshisekedi-Hollande a été obtenu suite à la demande "portée" par Samy Badibanga, le président du groupe parlementaire de l’UDPS. "En septembre à Paris, ce dernier a eu des entretiens au ministère des Affaires étrangères, puis à Kinshasa, avec Luc Hallade, l’ambassadeur de France, lequel a rencontré Tshisekedi le 26 septembre".

Selon une source proche du président de l’UDPS, "Samy" n’aurait pas été mandaté par Tshisekedi. Il faut dire que "Tshi-Tshi" n’a jamais reconnu les résultats des élections législatives du 28 novembre 2011. Il n’a jamais reconnu non plus la "légitimité" de l’Assemblée nationale issue de ces consultations politiques émaillées de tricheries et de fraudes. Les "élus" étiquetés UDPS ayant accepté de sièger au Palais du peuple ont été "auto-exclus" de l’UDPS. C’est le cas notamment de Badibanga.

Lors de son intervention, dimanche 30 septembre, à l’émission "Internationales" de TV5 Monde, le secrétaire général de l’OIF (Organisation international de la Francophonie), Abdou Diouf, n’a pas manqué d’évoquer, avec une pointe d’ironie, les divergences d’opinion perceptibles au sein de l’opposition congolaise sur la tenue du XIVème Sommet de la Francophonie à Kinshasa. (...), s’il y a une opposition congolaise radicale hostile à ce sommet, il y a aussi d’autres opposants (...) qui considèrent que ce sommet permet de tirer la démocratie vers le haut. (...)", a-t-il dit dans une interview dans l’édition précitée de Jeune Afrique.

La rencontre Tshisekedi-Hollande aura donc bel et bien lieu. "Nous demandons au peuple congolais d’accompagner le Président de la République (Ndlr : Etienne Tshisekedi wa Mulumba) à cette rencontre", conclut le communiqué publié le secrétaire adjoint de l’UDPS au département de la Communication, information et mobilisation. Derrrière François Hollande, il y a non seulement la France mais aussi les 26 autres Etats membres de l’Union Européenne. Quelle est la teneur du message que Tshisekedi entend porter aux dirigeants français et, à travers eux, aux Européens?

B.A.W
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