Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposition

Comme son nom l'indique, on discute de tout ici mais dans le respect et les règles du forum.
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

Entre guillemets avec Albert Moleka

http://www.youtube.com/watch?v=5owh89qUaMk

Publiée le 6 sept. 2012 par guyntoto

Sur B One, dans le cadre l'émission "Entre Guillemets", Albert Moleka, le Directeur de cabinet et porte - parole d'Etienne Tshisekedi traite sans tabou de questions d'actualité. C'est le cas de l'organisation le 18 octobre prochain du XIVeme Sommet de la Francophonie. A ce sujet, le collaborateur du leader de l'Udps soutient que ce parti politique l'Udps n'a pas, comme évoque dans certains journaux, un plan B pour blocage ou saboter ledit sommet. Le président Francois Hollande estime-t-il, viendra a Kinshasa dans la capitale de la RDC pour les intérêts de son pays, la France. Nombreux sont ceux qui, a l'en croire, font de la confusion sur ce qui tient des relations entre Etats. L'Udps ne prendra part aux prochaines élections que si toutes les conditions sont réunies pour que les prochaines échéances électorales n'offrent pas seulement la possibilité de voter mais surtout de choisir les dirigeants. Il traite aussi de la guerre qui prévaut dans la partie Est du Congo. Il est aussi d'avis qu'une concertation à l'instar de celle de la conférence nationale de 1992 aiderait à faire sortir de la crise politique du moment. Interroge sur la situation interne de l'Udps dont certains cadres sont accuses de malversations financières et de corruption, Albert Moleka a souhaite que la justice suive son cours pour établir les responsabilités des uns ou des autres. Au cours de l'émission a laquelle il a été convie, le porte -- parole et directeur de cabinet d'Etienne Tshisekedi a lie les questions de successions a la présidence du parti aux dispositions des statuts qui le régit. --
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

Exclusivité Jacquemain Shabani rompt le silence pour le blog Banamikili

http://banamikili.skyrock.com/311384076 ... -blog.html
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

BOKETSHU MOBUTISTE, DANSEUR YA MPR OU COMBATTANT SUNDAMA EH BOJUGE YE SIKOYO

http://www.youtube.com/watch?v=ckUHQt24 ... r_embedded#!
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

http://afrique.kongotimes.info/rdc/poli ... cipal.html


Neutralisation de «Joseph KABILA» : Un objectif urgent et principal
14/09/2012 13:58:00KongoTimes!

Joseph KABILA - President sortant de la RDC

Si joseph Kabila continue à être au premier rang (surtout pendant la francophonie), l’inévitable sera le chaos le mieux au pire, une voie serait ouverte à une prise de pouvoir par des pays dits de l’axe du mal, avec des conséquences désastreuses pour le prestige des Nations Unies et les intérêts de l’occident. En conséquence, ils ont décidé que la neutralisation de J. Kabila soit un objectif urgent et principal. Dans la conjoncture actuelle, ce but doit être hautement prioritaire dans leur plan d’action. Selon les informations fournies par notre câble à Nairobi, le général Charles Bisengimana qui a été aperçu au Kenya a été secrètement chargé de cette opération.

Ils estiment que la RDC est l’objet d’une tentative interne pour renverser son gouvernement. Nombreuses forces y travaillent : « majorité et opposition ». En dehors de Tshisekedi, il est difficile de déterminer les facteurs et acteurs principaux et influents dans la sphère politique capable d’arriver à l’objectif. La situation devient de plus en plus chaotique et embrouillée.

Selon Kigali et certains experts occidentaux, « il n’y aurait pas de solution possible tant que Tshisekedi y garderait sa position actuelle, qui est puissante et efficiente ». Il ne reste que peu de temps pour agir afin d’éviter le chaos. Si la RDC s’effondre, c’est toute la région qui sera saisi par le même virus.

Après analyse, il se dégage que, si joseph Kabila continue à être au premier rang (surtout pendant la francophonie), l’inévitable sera le chaos le mieux au pire, une voie serait ouverte à une prise de pouvoir par des pays dits de l’axe du mal, avec des conséquences désastreuses pour le prestige des Nations Unies et les intérêts de l’occident. En conséquence, ils ont décidé que la neutralisation de J. Kabila soit un objectif urgent et principal. Dans la conjoncture actuelle, ce but doit être hautement prioritaire dans leur plan d’action. Selon les informations fournies par notre câble à Nairobi, le général Charles Bisengimana qui a été aperçu au Kenya a été secrètement chargé de cette opération.

Après analyse du cryptonyme des chefs des opérations à Kinshasa, nous avons la certitude sur certains chefs des opérations à Kinshasa. Kigali a proposé au Chef de la Police Nationale Congolaise d’aider les politiciens à précipiter la chute de J. Kabila en disposant des troupes autour du parlement et en facilitant l’accès aux députés et sénateurs pendant la session du 15 septembre. Selon les informations, on a donné à une haute personnalité politique de la RDC, « une grande marge de décision ».

Le plan consiste donc à remplacer Joseph Kabila par un groupe pro-Kigali, et à ne pas reculer devant des actions même agressives : « ..se tenir prêts car les occasions imprévisibles peuvent se présenter à tout moment... » Aubin Minaku actuel président de l’assemblée nationale a été chargé par Kigali de recruter des opposants cosmétiques dans le but de cautionner ce plan. Ainsi, nous alertons les Forces Acquises au changement « FAC » de se désolidariser de Lisanga Bonganaga déjà signalé dans le filet d’Aubin Minaku. Le Président du sénat congolais est prêt à amortir le ballon, « jouer l’intérim » en cas de la déchéance du chef de l’état par le parlement.

Yves Kongolo
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

http://afrique.kongotimes.info/rdc/dias ... daise.html


Accusé de «haute trahison» : Roger LUMBALA a quitté la capitale burundaise
15/09/2012 17:29:00KongoTimes!

Roger LUMBALA

Accusé de «haute trahison» par un pouvoir kabiliste vomi par la grande majorité de la population congolaise, le député national - démissionnaire ? - Roger Lumbala Tshitenge a sans doute poussé un grand «ouf !» de soulagement en prenant place à bord d’un avion à destination de la capitale française via une ville d’un pays d’Afrique de l’Est. L’homme vient ainsi d’échapper à «Joseph Kabila» qui espérait obtenir son extradition grâce à un «petit arrangement» entre satrapes de la région des Grands Lacs. Que va faire «Joseph Kabila» ? Va-t-il exiger l’extradition de ce tumultueux opposant à la France de François Hollande ?

Selon une source bien informée, le député national Roger Lumbala – qui avait trouvé refuge durant une douzaine de jours à l’ambassade d’Afrique du Sud à Bujumbura -, a quitté la capitale burundaise samedi 15 septembre aux alentours de 12h30 locales. Il est attendu à Paris via une ville d’Afrique de l’Est.

Accusé de «haute trahison» par un pouvoir kabiliste vomi par la grande majorité de la population congolaise, le député national - démissionnaire ? - Roger Lumbala Tshitenge a sans doute poussé un grand «ouf !» de soulagement en prenant place à bord d’un avion à destination de la capitale française via une ville d’un pays d’Afrique de l’Est. L’homme vient ainsi d’échapper à «Joseph Kabila» qui espérait obtenir son extradition grâce à un «petit arrangement» entre satrapes de la région des Grands Lacs. Des satrapes habitués à se rendre de «menus services» au détriment des droits et libertés. Il semble que le régime de Kinshasa a l’habitude de renvoyer discrètement au Burundi des "colis" contenant des opposants armés au régime de Pierre Nkurunziza réfugiés dans l’ex-Zaïre. Aussi, le «raïs» escomptait-il de la «réciprocité». C’est raté ! Reste que l’affaire Lumbala est une bien étrange affaire. Tentons de reconstituer les pièces du puzzle.

«Mouvement insurrectionnel»
Depuis le mois d’avril dernier, des militaires des FARDC (Forces armées de la RD Congo) étiquetés CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) se sont mutinés avant de se muer en un mouvement insurrectionnel dénommé M-23. L’arrestation du «général» Bosco Ntaganda et son transfert à La Haye exigé par la CPI (Cour pénale internationale) a servi de détonateur à cette situation sans constituer l’unique cause. Les «rebelles» du M-23 reprochent au gouvernement de Kinshasa de n’avoir pas honoré ses engagements contenus dans l’Accord signé le 29 mars 2009. Ces engagements portent notamment sur la reconnaissance de grade des cadres militaires et l’intégration des cadres politiques du CNDP dans les institutions nationales. Des exigences imbuvables pour l’opinion. Ce fameux accord procède d’une part de la débâcle des FARDC à Mushaki en octobre 2008 suivie par la signature d’une "convention militaire secrète" entre "Joseph Kabila" et le président rwandais Paul Kagame. Une convention à l’origine du déploiement sur le sol congolais, à partir de janvier 2009, des militaires de l’armée régulière rwandaise dans le cadre de l’opération «Umoja Wetu».

Depuis plusieurs mois, le M-23 occupe plusieurs localités de la province du Nord Kivu. C’est le cas notamment de Rutshuru, Kiwanja et Bunagana. Tous les observateurs sont d’avis que, dans sa configuration actuelle, l’armée congolaise paraît incapable de récupérer les territoires occupés par le M-23 soutenu par l’armée rwandaise. La défaite des FARDC face à ces mutins est accueillie par la population comme une humiliation nationale. Une humiliation de plus. Au fil du temps, «Joseph Kabila» et ses généraux, composés notamment d’officiers issus du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) et le CNDP, sont pointés d’un doigt accusateur. Ils sont suspectés de «félonie». D’aucuns parlent sans ambages de «trahison au sommet de l’Etat». Contre toute attente, le 12 août, le colonel John Tshibangu, commandant en second de la 4ème région militaire (les deux Kasaï) fait défection. Trois cent militaires et policiers sont lancés à ses trousses. Le pouvoir kabiliste a les nerfs à vif. Le déserteur est accusé, sans preuve, d’être de «connivence avec les agresseurs rwandais», dixit Mutombo Mobe, ministre de l’Information du Kasaï Oriental.

Kalev Mutond
En vacances parlementaires, le député national Roger Lumbala se rend fin août à Bujumbura, au Burundi. But : «visite privée». Après les formalités d’usage à l’aéroport, il descend dans un hôtel de la place. Le jeudi 30 août, Lumbala reçoit la visite de quelques membres des «forces de sécurité» burundaises. Après un «contrôle de routine», ces agents délestent le parlementaire congolais de quelques objets personnels. Le vendredi 31 août, Lumbala se rend à l’aéroport pour reprendre un vol à destination de Paris. Surprise : son passeport diplomatique est saisi par des fonctionnaires se présentant comme étant des «agents de renseignements». Ceux-ci exigent de l’interroger. N’ayant commis aucune infraction sur le sol burundais, Lumbala invoque son statut et s’y oppose. Il est autorisé à regagner son hôtel. Sans son passeport. C’est ici que l’histoire prend la tournure d’un roman policier à la sauce africaine. Le dimanche 2 septembre, aux alentours de 23 heures, Kalev Mutond, administrateur directeur général de la Sûreté congolaise (ANR), atterri à Bujumbura. La nouvelle parvient aussitôt aux oreilles de Lumbala. Sans demander son reste, celui-ci se réfugie à l’ambassade de Grande-Bretagne avant de bénéficier de l’hospitalité de la mission diplomatique sud africaine. Notons que depuis son arrivée au Burundi, le président du RCD-National a fait l’objet d’un véritable «lynchage médiatique» à Kinshasa. Il est brocardé comme un "Cheval de Troie" au service du Rwanda. Au motif qu’il serait allé à Kigali pour rejoindre le M-23. Début septembre, des partis d’opposition ont publié des "déclarations politiques" affirmant leur volonté de faire enclencher la procédure de mise en accusation de "Joseph Kabila" pour «haute trahison». Et ce lors de la session parlementaire qui a débuté le samedi 15 septembre.

« Aveux »
A Kinshasa, le ministre des médias, Lambert Mende Omalanga, tel un prestidigitateur, sort un "pigeon" de son chapeau. Le mardi 4 septembre Mende assure que Roger Lumbala a été «interpellé» et «interrogé» par les «services de sécurité» burundais. Que lui reproche-t-on? Silence radio. Mende s’est contenté de souligner que l’ambassadeur congolais à Bujumbura suivait «la situation». Quelle situation ? Il lâche qu’on se trouvait «face à un cas de présomption de haute trahison». Mardi 11 septembre, Mende revient à la charge par le biais d’un communiqué remis à l’Agence congolaise de presse. Que dit ce communiqué ? Celui-ci fait état des «aveux» qu’aurait faits Roger Lumbala à des policiers burundais. Selon Mende, Lumbala a bel et bien séjourné à Kigali où il aurait reçu mission de rejoindre les rebelles du M-23 afin d’en donner une "couleur nationale". A en croire Mende toujours, « Roger » aurait déclaré aux policiers venus l’interroger le 1er septembre «qu’il avait été à Kigali à l’invitation du gouvernement rwandais, par le canal du secrétaire particulier du ministre de la Défense de ce pays», un certain "Safari". Et que les «Rwandais» non-autrement identifiés «lui avait été proposé la mission de déstabiliser la RDC en synergie avec le M23, l’ex-colonel Jules Mutebusi, l’ancien gouverneur RCD/Goma du Sud-Kivu Chiribanya Chirimwami et l’ex-capitaine Amuli alias Yakutumba». Mende de poursuivre que le «déposant» aurait par ailleurs affirmé «avoir reçu mission de se connecter avec différents groupes rebelles dont les Maï-Maï Raia Mutomboki au Kivu et un autre groupe à créer au Kasaï, en vue de favoriser leur fédération dans une alliance contre le gouvernement en place en RDC ». Objectif : donner «une couleur nationale à la guerre de l’Est». Ouf ! Quel souci de détail ! Et de conclure dans son communiqué que «ces révélations constituent une preuve supplémentaire de l’implication directe du gouvernement rwandais dans la déstabilisation de la République Démocratique du Congo».

Le Jeudi 13 septembre, le ministre burundais des Affaires étrangères, Laurent Kavakure, aborde le cas Lumbala. Au cours d’une conférence de presse, il dit que son pays avait reçu une «demande verbale» d’extradition de Roger Lumbala. Et d’ajouter : «Le gouvernement de la République démocratique du Congo envisage dans les 48 heures, je pense, de déposer une demande d’extradition. Elle nous avait été exprimée verbalement. Maintenant si la République démocratique du Congo formule cette demande, nous allons l’analyser avec les différents partenaires concernés. Je pense qu’il est prématuré de dire ce qui sera issu des différents discussions qui vont être engagées».

Sauf surprise, Roger Lumbala sera dans les prochaines heures à Paris. Que va faire «Joseph Kabila» ? Va-t-il exiger l’extradition de ce tumultueux opposant à la France de François Hollande ?

[Baudouin Amba Wetshi/Congoindépendant]
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

http://www.rfi.fr/afrique/20120915-rdc- ... o-kinshasa



Article publié le : dimanche 16 septembre 2012 - Dernière modification le : dimanche 16 septembre 2012

RDC: Médard Tombo, le vendeur ambulant de Kinshasa, se raconte à RFI



RFI/Habibou Bangré

Par Habibou Bangré

Agé de 42 ans, criblé de dettes, il comptait sur la vente de ses jus pour scolariser ses enfants. Mais la marchandise de Médard Tombo a été saisie dans le cadre de l'opération de salubrité publique «Kinshasa propre». Désespéré, il s'est ouvert le ventre à l'aide d'un tesson de bouteille en pleine capitale de la RDC, se blessant grièvement. Il raconte que ce sont les policiers qui l'ont d'abord blessé et qu'il n'a fait que «continuer leur œuvre».

Service de réanimation de l’hôpital général de Kinshasa. A deux pas d’un homme et d’un bébé sous assistance respiratoire, Médard Tombo sommeille sous un drap blanc grisâtre. Il ouvre lentement les yeux et découvre faiblement son torse.

Des pansements protègent en partie sa poitrine et son flanc gauche, qu’il avait lacérés avec un tesson de bouteille. Un autre pansement couvre, à droite de son nombril, une profonde coupure.

Retour jeudi, près de l’hôtel Memling, dans le centre de la capitale congolaise. Comme à l’accoutumée, Médard Tombo, 42 ans, vend à la sauvette des jus. Dans la zone, des policiers l’ont «tracassé» à plusieurs reprises. «Toujours les mêmes », affirme-t-il.

« C’est devenu une habitude pour ces policiers de nous rançonner de façon régulière et constante », résume dans un filet de voix le père de quatre enfants. Mais ce jour-là, vers 12h00 locales, les choses ont mal tourné.

« Je sentais qu’on me vidait les poches »

Une patrouille de police est arrivée dans le cadre de l’opération d’assainissement «Kin propre», lancée en mai dernier par l’hôtel de ville. Cette opération se traduit entre autres par une chasse aux vendeurs ambulants, des destructions de marchés et de restaurants clandestins et des saisies de marchandises – souvent incendiées malgré les supplications des propriétaires, qui avaient pour certains été mis garde au préalable.

Médard Tombo n’a pas pu fuir la patrouille, et sa marchandise a été saisie. Auparavant, comme beaucoup, il s’était toujours résigné. Là, il a résisté. «Ils m’ont mis dans le camion et je sentais qu’on me vidait les poches… Je me suis dégagé, j’ai sauté du camion et je me suis mis en-dessous pour qu’il ne puisse pas avancer. Le commandant est venu, m’a dit de me lever, qu’on allait me rendre mes biens. Mais deux policiers n’étaient pas d’accord.»

« Que justice soit faite »

S’ensuit une bagarre entre le commerçant et les deux agents. « Je ne sais pas comment, mais les policiers m’ont blessé au ventre », raconte Médard Tombo. L’hôpital général indique que seul un objet «très tranchant» a pu causer une telle blessure. « Me sentant déjà mort, poursuit le vendeur, je me suis dit que j’allais continuer leur œuvre. J’ai cassé une bouteille pour me taillader, et me suicider. Je suis criblé de dettes parce que c’est la énième fois qu’on prend mes articles. J’étais désespéré. Les bénéfices devaient m’aider à scolariser deux enfants ».

Après s’être mutilé, Médard Tombo a perdu connaissance. Une photo de lui évanoui – à terre, le torse nu et tailladé, et sur lequel le sang serpente – a circulé sur internet, et certains l’ont cru mort. Son décès démenti, restent la compassion, l’indignation, la colère. « C’est vraiment triste et pitoyable », « le pauvre, que justice soit faite », « hommes de justice, la balle est dans votre camp », ont écrit des internautes sur Facebook.

« Violation des droits de l'homme »

Sur ce même réseau social, un autre internaute a posté ce mesasge : «Peut-être le début du printemps bantou». Il fait allusion à la révolution qui a gagné le monde arabe quand le jeune commerçant tunisien Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu en décembre 2010, après qu’on lui a saisi les outils de travail. Comparaison identique en Une du quotidien Le Phare, qui titrait vendredi : « "Tunisie" manquée à Kinshasa »…

Les autorités ont condamné les dérapages de l’opération « Kin propre », mais des ONG déplorent l’impunité de leurs auteurs. Pour l’affaire Tombo, « j’avais demandé aux autorités d’arrêter ces policiers, parce qu’il faut les traduire en justice : c’est un cas de violation des droits de l’homme, c’est un cas de mal-gouvernance, de brutalité et de violence contre la population », a expliqué le député d’opposition Franck Diongo, qui a rendu visite au patient.

Un rapport de l’ONU indique que le commissaire principal Nsiku, en charge de la patrouille de jeudi, a été mis en garde à vue pour « usurpation de pouvoir, tracasserie et extorsion ». « Que l’Etat fasse ce qu’il peut faire, commente Médard Tombo, dont les soins sont pris en charge par la ville, et qui regrette sa tentative de suicide. La police est là pour garder les hommes et les biens. Mais maintenant, si c’est la police qui vous agresse... ».
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

http://www.rfi.fr/afrique/20120916-buru ... ambassade-



BURUNDI - Article publié le : dimanche 16 septembre 2012 - Dernière modification le : dimanche 16 septembre 2012

Roger Lumbala a quitté le Burundi pour rejoindre la France


Roger Lumbala

Par RFI

Roger Lumbala, ce député d’opposition de la RDC réfugié depuis le 3 septembre dans l’ambassade d’Afrique du Sud à Bujumbura, de crainte d’être arrêté et livré aux autorités congolaises, s'est envolé vers Paris samedi 15 septembre. Un dénouement inattendu, alors que récemment encore, Bujumbura affirmait attendre la demande d'extradition de Kinshasa, pour y renvoyer l'opposant, accusé de haute trahison par son pays pour ses liens supposés avec la rébellion du M23.

Roger Lombala est arrivé à l’aéroport international de Bujumbura à 11 heures, 9 heures temps universel, accompagné de diplomates de l’ambassade sud-africaine, et d’un haut fonctionnaire du bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés à Bujumbura. Puis il est monté dans un avion de Kenya Airways, direction Paris, où il devait arriver ce dimanche 16 septembre.

Un départ pour la France de l’opposant congolais qui a pris de court tout le monde à Bujumbura, quand il y a encore deux jours, le gouvernement burundais disait attendre une demande formelle d’extradition et envisager sérieusement de le livrer à Kinshasa qui l’accuse de haute trahison, pour ses biens supposés avec la rébellion du M23 qui sévit dans l’est de la RDC.

Contacté par RFI la veille, le ministre burundais des Relations extérieures, Laurent Kavakure, a confirmé le départ de l’opposant congolais, mais n’a pas voulu faire de commentaires.

Même discrétion du côté des ambassades française et sud-africaine à Bujumbura. Mais plusieurs diplomates disent avoir poussé un soupir de soulagement après un tel dénouement qui n’a été possible, selon l’un d’eux, que parce que Kinshasa n’avait pas envoyé officiellement jusqu’ici une demande d’extradition.
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

http://www.7sur7.cd/index.php?option=co ... :congonews




La saga Lumbala racontée minute après minute
LUNDI, 17 SEPTEMBRE 2012 15:15


Mike Mukebayi

Plus d’une semaine durant, la rédaction de «CONGONEWS» a fait la battue pour percer le mystère de l’affaire Roger Lumbala. Difficile démarche là où les sources demeurent quasi inaccessibles. Il a fallu réactiver l’ancien réseau du directeur du journal, Mike Mukebayi, qui a passé deux ans -entre 2003 et 2005- a crapahuté dans les collines du Rwanda jusqu’aux zones périphériques de Bujumbura très troubles à l’époque avec la présence de la rébellion de FNL pour le compte du journal «LE SOFT INTERNATIONAL» alors installé dans le chic quartier de Nyarutarama à Kigali.

De là, le filon a conduit à trois coups de fil séparés reçus de la capitale burundaise, trois coups de fil recoupés qui restituent toute la saga de l’infortune de l’ancien chef rebelle de Bafwasende, dans la Province Orientale. Tout part de l’avant-midi du samedi Ier septembre sur le lac Tanganyka. Une embarcation banale vogue sur les eaux du lac le plus poissonneux du monde en provenance de Kigoma, en Tanzanie, pour Bujumbura. Lumbala y a embarqué après un bref séjour sur les côtes tanzaniennes où il était aller chercher on ne sait trop quoi. Il avait dû écourter soudainement son séjour suite à un appel très urgent de Paris. De Kigoma, l’aéroport le plus proche pour s’envoler vers la capitale française, c’est Bujumbura. Voilà qui explique le parcours emprunté lorsqu’une équipe de patrouille de la PAF -la redoutable police de frontière burundaise- arraisonne le bateau. Juste un contrôle de routine qui tourne mal pour le capitaine sans réponse à la préoccuption de présenter les papiers.
Cette défaillance suspecte décident les patrouilleurs d’étendre le contrôle de papiers à tous les passagers. Au tour de Lumbala, son identité fait tiquer. Un député, ça ne passe pas inaperçu, surtout de la RD-Congo qui fait l’actualité avec le regain de la violence dans la province du Nord-Kivu. Le temps de remonter l’information à la hiérarchie, les policiers reçoivent l’ordre d’amener le parlementaire congolais immédiatement et directement dans les installations des services de renseignement à Bujumbura. Sur place, Lumbala est auditionné par deux Généraux burundais, le Général Agricole, le directeur de cabinet du patron des barbouzes et le Général Boulanger, l’homme en charge des services extérieurs d’intelligence. Selon les bribes qui ont échappé de l’audition, ses interrogateurs ont demandé à Lumbala pourquoi lui qui semble engagé dans la logique d’une lutte armée n’a-t-il pas rallié le M-23. De sa verbalisation, Lumbala apprendra que son nom figure sur une liste expédiée de Kinshasa à certaines capitales des pays voisins des personnalités à appréhender sitôt aperçues. Mbussa Nyamwisi y est également répertorié. Officieusement, d’autres comme Vital Kamerhe, Jean-Lucien Bussa, Franck Diongo, Kudura Kasongo, Joseph Olenghankoy y sont assimilés.
L’interrogé a encore répondu à bien d’autres questions pour être rélâché avec l’exigence de se présenter le lundi 3 septembre. Tous ses deux passeports, diplomatique et ordinaire, lui ont été confisqués, question de lui couper toute possibilité de quitter le Burundi.

Dans l’intervalle du samedi à lundi, les choses s’accélèrent. Les deux Généraux prennent un vol régulier de Kenya Airways le dimanche pour Kinshasa. Ils viennent négocier l’extradition du «colis» auprès de Kinshasa déjà mise au parfum de la grosse prise de Bujumbura. Des négociations qui auraient abouti à une «rançon». Une partie aurait casqué le prix fort en millions de dollars. Combien? La rédaction de «CONGONEWS» préfère passer sous silence ces informations là pour ne prêter à une divulgation des secrets-défense.
Motus et bouche cousue également sur le jet. Soit, les deux burundais et la délégation mise à disposition à Kinshasa ont atterri à Bujumbura le lundi 3 septembre à 23 heures. Lumbala les avait pris d’avance. Déjà dans la matinée, il s’était rendu à l’ambassade d’Afrique du Sud à Bujumbura pour demander la protection après avoir été alerté, la veille, du voyage de ses interrogateurs à Kinshasa. Son principal allié aura été le gouvernement burundais, pas si chaud à extrader Lumbala pendant qu’une opposante burundaise, une certaine Pascaline, se la coule douce dans la capitale congolaise.
D’où peut-être la fuite qui a permis a Lumbala de se mettre à l’abri. Des sources rapportent qu’il négocie son exil à Johannesbourg et qu’une fois au pays de Nelson Mandela, il va rendre son mandat dans une déclaration publique. Sur son compte Facebook, il appelle déjà à soutenir le Colonel John Tshibangu, le nouveau rebelle qui cherche où prendre pied dans les Kasaï.
(IN CONGONEWS n°498 du mardi 11 septembre 2012)
MATTHIEU KEPA
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

http://www.congoindependant.com/article ... cleid=7538



Sommet de la Francophonie : L’Opposition congolaise opte pour la "chaise vide"




Les groupes parlementaires de l’Opposition ont décidé de «sécher» le Sommet de la Francophonie prévu du 12 au 14 octobre prochain à Kinshasa. Dans un communiqué signé par les députés nationaux Samy Badibanga (UDPS/FAC), Justin Bitakwira (UNC & alliés) Jean-Lucien Bussa (MLC & alliés) et José Makila, les chefs des groupes parlementaires de l’opposition donnent la raison. A savoir qu’ils ne font partie ni du gouvernement encore moins de la majorité au pouvoir.

Ce n’est pas un boycott mais cela y ressemble fort. En prévision du sommet de la Francophonie, le ministre de l’Intérieur, le PPRD Richard Muyej Mangez, «consulte». Il a, dans ce cadre, invité les chefs des groupes parlementaires de l’opposition à venir s’entretenir avec lui sur le déroulement de cette manifestation politico-diplomatique. Notons que les forces de l’opposition avaient plaidé pour la «délocalisation» de cette rencontre internationale. Des messages ont été transmis dans ce sens à la secrétaire d’Etat française chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui, lors de son séjour à Kinshasa.

"Cahier de charges"

Lundi 17 septembre, les chefs des groupes parlementaires de l’opposition se sont concertés, sur cette invitation. Lieu : le siège du MLC (Mouvement de libération du Congo). A l’issue de cette réunion, les participants ont «levé l’option» de ne pas participer à la "grande messe" des nations ayant en paratage la langue française. Dans ce communiqué, il est écrit que «les groupes politiques de l’opposition ne prendront pas part à cette messe parce qu’ils ne font pas partie et du gouvernement et de la Majorité». Les représentants de l’opposition mettront à profit ce temps pour élaborer le «cahier de charges» de "leur rencontre avec le président français, François Hollande, d’autres chefs d’Etat et différents chefs de délégation pendant leur séjour à Kinshasa". «Le déficit démocratique ; la violation massive des droits de l’homme (cas : Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, Fernando Kuthino, Gabriel Mokia, Pierre-Jacques Chalupa) ; l’insécurité dans tout le pays en général et à l’Est en particulier». Ce sont les sujets que l’opposition entend évoquer avec les différents interlocuteurs.

Lors d’une interview accordée, jeudi 28 juin, à quelques journalistes kinois, «Joseph Kabila» n’avait pas exclu d’associer les représentants de l’opposition aux travaux de la Francophonie. «Nous allons inviter nos amis de l’opposition à l’ouverture du Sommet de la Francophonie, déclarait-il. C’est le Congo qui est à l’honneur». A la question de savoir s’il allait s’entretenir avec les représentants de l’opposition, il dira : «Je n’ai jamais fermé la porte à l’opposition. On est prêt à dialoguer avec l’opposition à tout moment».

Depuis la tenue des élections chahutées du 28 novembre dernier, le climat politique est de plus délétère au Congo démocratique. Accusé d’avoir commis un «hold-up électoral», «Joseph Kabila» est plus que jamais contesté par la grande majorité de la population. Une population qui a acquis, par ailleurs, la conviction que l’amélioration de son quotidien est loin de faire partie des priorités du pouvoir en place. Le déclenchement, au mois de mai, de la «rébellion» du M-23 et les contre-performances de l’armée nationale n’a fait qu’exacerber le climat de défiance ambiant à l’égard d’un chef d’Etat suspecté, à tort ou à raison, d’être de connivence avec ceux qui tentent de «balkaniser» le Congo.

"Mobilisation générale"

Au cours de sa réunion extraordinaire du samedi 7 juillet présidé par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, le Conseil des ministres a lancé un appel de «mobilisation de l’ensemble du peuple congolais» en vue de «faire échec» à «ceux» qui veulent attenter à l’intégrité du territoire national. Un appel surprenant de la part d’un pouvoir qui n’a jamais rassemblé les Congolais autour des valeurs de solidarité et de cohésion nationale. Redoutant que la «mobilisation» décrétée ne se transforme en une contestation d’un pouvoir dont l’impopularité crève les yeux, le ministre de l’Intérieur, le même, est monté au créneau, vendredi 13 juillet, pour préciser que «la mobilisation n’est pas synonyme de marche». Pour lui, il s’agit simplement de «sensibiliser en regardant dans la même direction» et «faire la paix par le dialogue». Qui doit faire la paix avec qui?

Le 31 août, l’opinion congolaise apprenait avec stupeur l’annonce par le Rwanda du retrait de ses 280 soldats. Ceux-ci se trouvaient à Rutshuru, au Nord Kivu, depuis deux ans, dans le cadre d’un «mécanisme bilatéral de surveillance des frontières» connu de "Joseph Kabila" et de Paul Kagame dont le pays est accusé par le premier d’agresser le Congo. Où est la cohenrence?

Coup de théâtre. Réagissant à cette nouvelle situation, des partis de l’opposition - à l’exception du MLC - ont publié, lundi 3 septembre une déclaration politique exhortant le Parlement à enclencher la procédure de mise en accusation de «Joseph Kabila» pour «haute trahison». Et ce en application de l’article 165 de la Constitution. L’UDPS d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba a rendu publique, le 7 septembre, un communiqué dans les mêmes termes.

Inutile de relever que l’opinion congolaise est opposée à toute idée de négociation avec les «rebelles » du M-23. Une position soutenue par les confessions religieuses. «Non aux négociations avec les criminels !», peut-on lire dans une pétition publiée le 12 juillet. Et pourtant. Dans son bulletin daté du lundi 17 septembre, l’Agence congolaise de presse rapporte dans un style digne de la "Pravda" à l’époque soviétique que «le Président Joseph Kabila Kabange a mis en branle sa machine diplomatique en quête du rétablissement d’une paix durable dans la province du Nord-Kivu (…) ». A en croire l’ACP, «Joseph Kabila Kabange ne s’est accordé aucun répit depuis que le pays est victime d’une agression». «Il est au four et au moulin, à la recherche de solutions durables successibles de ramener la paix dans cette partie orientale de la RDC. Pour y arriver, il s’est engagé à se rendre partout où l’on traite du retour de la paix dans la province du Nord-Kivu». L’ACP de rappeler que «le 3ème sommet de Kampala a opté pour « des solutions diplomatiques et politiques en vue de parvenir à la cessation totale des hostilités dans l’Est de la RDC, l’option militaire ayant été mis en sursis, pour l’heure». Confondant le métier de journaliste à celui d’agent publicitaire, l’agence de conclure que «c’est là une victoire diplomatique incontestable à l’actif du Président Joseph Kabila Kabange». Une victoire?

Sauf changement, "Joseph Kabila" aura "son" Sommet de la Francophonie mais sans la participation des représentants de l’opposition congolaise. Boycott? Personne n’a utilisé ce mot. Les opposants entendent par ce «message fort» dénoncer le «déficit démocratique» s’illustrant notamment par le mépris de l’oligarchie au pouvoir du principe même de pluralisme politique consacré dans la Constitution.

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2012
Ilunga
Entraîneur
Entraîneur
Messages : 17941
Enregistré le : 14 janv. 2008, 11:03
Contact :

Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi

Message par Ilunga »

http://www.congoindependant.com/article ... cleid=7536




L’affaire Roger Lumbala et RLTV



Roger Lumbala. Photo CIC

Faits.-

Les services de sécurité ont coupé le signal de Radio Lisanga Télévision, RLTV, chaîne privée appartenant à Roger Lumbala, lequel n’est plus à présenter. Manifestement, cette coupure qui dure depuis deux semaines, a un double lien :

1° lien : RLTV avait offert son plateau aux opposants qui demandaient la mise en accusation du président de la République pour haute trahison;

2° lien : L’affaire se complique, du fait de l’exfiltration de Roger Lumbala de l’ambassade de la RSA à Bujumbura, alors que le pouvoir en place à Kinshasa aurait bien voulu l’entendre pour sa collusion présumée avec le M23.

Par ailleurs, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement de la RDC, annonce que le gouvernement vient de porter plainte contre la chaîne RLTV pour apologie du terrorisme. Je n’ai plus revu mon Code pénal congolais depuis des années, mais j’ignore si cette infraction existe en droit pénal congolais. Mais peut-être a-t- on procédé au vote d’une loi spécifique à ce sujet.

Observations.-

Il convient de relever que la coupure d’un signal de télévision ne relève ni de la compétence des services de sécurité, ni même de celle du ministère ou du ministre de la Communication. Elle relève plutôt de la compétence du Haut Conseil de l’Audiovisuel et des Medias, ou de quelque chose qui fait office d’organe de régulation.

Il convient de relever également le fait que dans cette affaire Roger Lumbala, le gouvernement ne brille pas par la cohérence. En effet, c’est d’abord auprès du gouvernement burundais que Kinshasa voulait adresser la demande d’extradition. Mais, durant tout le temps que Lumbala est demeuré réfugié dans l’ambassade d’Afrique du Sud, la RDC ne s’est pas pressée pour demander l’extradition du suspect.

Kinshasa a, au contraire, dépêché l’administrateur général de l’ANR à bord d’un jet privé pour «ramener» Lumbala à Kinshasa, en catimini.

L’affaire atteint un seuil de confusion risible lorsque l’on ne sait pas très bien qui, en RDC, aurait dû introduire la requête d’extradition de Roger Lumbala.

En effet, dans un premier temps, Mende a bel et bien dit que c’est le gouvernement qui allait le faire. Puis, se ravisant, il a dénié au gouvernement cette compétence, pour reconnaître celle de la justice congolaise. Puis, plus rien.

En réalité, et selon le recoupement des sources ouvertes, il appert que le pouvoir en place en RDC aurait remis des sommes d’agent se chiffrant à des millions de dollars US aux deux chefs de services de sécurité burundais qui avaient fait le déplacement de Kinshasa. Pour quoi faire? Pour négocier probablement la valeur vénale de Roger Lumbala.

Dans le même laps de temps, c’est le ministre burundais des relations extérieures qui tenait une conférence de presse sur l’éventualité de l’extradition de Lumbala,en collaboration avec les partenaires du Burundi, sans les nommer. Il se fait qu’au moment où Kinshasa croyait pouvoir régler cette affaire moyennant des millions de dollars, et où le chef de la diplomatie burundaise se montrait rassurant quant à
l’extradition de Lumbala,celui-ci échappait déjà à la juridiction de la justice et du gouvernement burundais, étant donné que l’ambassade d’Afrique du Sud est le prolongement du territoire sud-africain au Burundi. Manifestement, et Kinshasa, et Bujumbura ignoraient cette réalité pourtant élémentaire.

Il est intéressant de relever également l’ambivalence de la position de Kinshasa dans cette affaire. En effet, alors que Lumbala avait la tête du parfait coupable, Kinshasa ne s’est pas pressé pour solliciter son extradition dans les règles. On connaît pourtant la célérité du pouvoir dans les exécutions sommaires des personnes gênantes. Que s’est-il passé? Le marchandage de la tête de Lumbala aurait-il opposé de gros intérêts? Qui a remis les millions de dollars aux chefs de
services burundais? Ont-ils reçu la somme dans sa totalité? N’y
aurait-il pas eu «dégrainage» en cours de route?

Pourquoi le Burundi a t- il laissé "s’échapper" Lumbala?

Les relations sont-elles au beau fixe entre les deux pays? Apparemment oui, dans la mesure où le président de la RDC aurait récemment passé une nuit à Bujumbura avant de se rendre à Kampala, dans le cadre de la deuxième rencontre du Sommet de la CIRGL. Mais alors, qu’est-ce qui a coincé? D’ou provient le grain de sable qui a fait ralentir la machine à broyer Lumbala?

On sait que "Joseph Kabila" a joué un rôle considérable dans l’accession de Pierre Nkrurunziza au pouvoir. En son temps, l’actuel président burundais, alors maquisard, avait séjourné durant des semaines à l’Hôtel Intercontinental, l’actuel Grand Hôtel. Il avait bénéficié d’apports multiples du président de la RD Congo, lesquels lui avaient permis de conquérir le pouvoir par les armes. Puis, une
fois au pouvoir, les relations entre les deux hommes se sont rafraîchies, Paul Kagamé étant parvenu à avoir de l’ascendance sur son homologue burundais.

Évaluation

L’affaire Roger Lumbala permet de relever des incohérences, doublées de multiples violations de la loi et du droit.

On note d’abord une violation constante de la loi sur la presse et sur le fonctionnement de l’organe de régulation des médias. Le ministère des Médias entretient une confusion délibérée des compétences à ce sujet. Puis, il faut signaler l’intrusion des services de sécurité, lesquelles n’obéissent qu’au seul chef de l’État, dans un domaine qui ne relève nullement de leur compétence. Enfin, il faut signaler l’intrusion de la famille biologique du président de la République dans un domaine étatique. On se rappellera opportunément que Zoé « Kabila » en personne, s’était déjà permis de faire irruption au Centre d’émission de Binza Pigeon en 2011, pour couper le signal d’une chaîne de télévision qui diffusait un programme qui déplaisait à son frère.

Une autre violation concerne la compétence de l’institution habilitée à solliciter l’extradition. Et c’est ici qu’il convient de relever avec intérêt le silence assourdissant du Procureur Général de la République depuis le déclenchement de cette affaire qui dure tout de même depuis quinze jours.

Et pourtant, dans l’affaire dite du député Eugène Diomi Ndongala,le représentant de l’organe de la loi ne s’était pas embarrassé de précautions qu’exige de lui le Code de procédure pénale, notamment celle relative à la présomption d’innocence, pas plus que celle de la compétence matérielle du procureur de la République qu’il a allègrement ignorée, même si le PGR demeure le maître de l’action publique.

Enfin, le ministre Lambert Mende n’aide manifestement pas son Président. En effet, alors que c’est le porte-parole du parquet qui devait être en première ligne dans l’affaire Roger Lumbala, si tant est qu’il ne s’agit que d ’une affaire judiciaire, c’est bien celui du gouvernement que l‘on voit faire feu de tous bois.

Multirécidiviste, Lambert Mende l’est à plusieurs égards, ne fût-ce que par sa dernière déclaration relative à la demande d’extradition de Roger Lumbala que
le gouvernement de la RDC compte introduire auprès du gouvernement
français. Je ne sais vraiment pas si monsieur Mende se rend compte des
énormités qu’il débite dans la presse.

Pour le surplus, personne ne tient compte des déclarations faites par Roger Lumbala sur les ondes d’une radio périphérique. En effet, celui-ci nie s’être rendu au Rwanda, même si l’on peut se poser des questions sur sa présence à Bujumbura. Mais l’intéressé s’inquiète, a priori, de la manipulation que le pouvoir de Kinshasa pourrait faire de ses deux passeports confisqués par la sécurité burundaise. Il craint que l’on y appose, a posteriori, des visas d’entrée au Rwanda,
pour attester de «sa haute trahison». Honnêtement, les relations compliquées existant entre les gouvernements des trois pays de la CEPGL ne permettent pas de douter des craintes de Roger Lumbala. Mais il faut noter que jusque-là, celui-ci vient donner un second souffle à « Joseph Kabila », bousculé, et affaibli par des relations douteuses avec Paul Kagamé et avec le Rwanda. En effet, alors que c’est depuis quinze jours que le signal de RLTV a été coupé non par l’organe de
régulation, mais par les services de sécurité, c’est seulement après exfiltration de Roger Lumbala vers la France que le gouvernement, et non le parquet, inculpe la chaîne. Simple coïncidence ? Non, un signal fort plutôt.

En effet, à défaut d’enlever les opposants qui s’étaient servis de cette chaîne pour réclamer la mise en accusation de monsieur « Kabila » pour haute trahison - « Kabila » n’est pas si téméraire que ça ,au point de s’aliéner l’opinion internationale à moins de trente jours de la tenue du Sommet de la Francophonie - , Kinshasa croit que RLTV est le maillon faible qu’il peut frapper, sans susciter trop de remous. Et encore !

C’est ici le lieu de se poser l’éternelle question relative à la fameuse liberté d’expression ou de la presse qui existerait au Congo, et qui est opportunément mise en avant pour tenter de crédibiliser le régime criminel et liberticide en place à Kinshasa. Car, pourquoi accuser une chaîne de télévision qui n’est qu’un simple canal, sans toucher aux auteurs des propos considérés comme une apologie du
terrorisme ? C’est un dilemme pour Kinshasa, en tout cas.

Enfin, et à supposer que le gouvernement de Kinshasa pousse le ridicule jusqu’à demander à la France l’extradition de Roger Lumbala, il serait intéressant d’analyser la réponse de Paris à une telle demande, sachant qu’une fois « livré» à Kinshasa,Roger Lumbala risque de subir le même sort qu’Armand Tungulu,ou comme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana,sans que cette énumération soit limitative.

Enfin, on sait que tous les organes du pouvoir ont monté en épingle l’affaire Lumbala pour desserrer l’étau autour de « Kabila ». Mais c’est peine perdue, car celui-ci joue sa dernière carte dans le double jeu qui a tout de même fait illusion depuis 16 ans. Et, dans l‘état actuel de la sensibilisation des RD congolais, on voit mal comment l’imposteur va remporter cette bataille.

A très bientôt.

Thomas Mbembele
Président du GRARC

Mardi 18 septembre 2012
Répondre

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 2 invités