http://www.7sur7.cd/index.php?option=co ... -tropiques
L'affaire John Tshibangu fait des victimes Des arrestations en cascade au Kasaï
MERCREDI, 29 AOÛT 2012 17:30
Plusieurs personnes arrêtées depuis le week-end dernier dans le Kasaï. Les victimes parmi lesquelles des membres de l'UDPS sont simplement soupçonnées d'être de mèche avec l'ancien chef d'Etat-major de la 4ème Région militaire qui vient de créer sa rébellion.
Selon de nombreux habitants des chefs-lieux des deux Kasaï joints ces derniers jours par téléphone, les villes de Kananga et Mbuji-Mayi sont , depuis la semaine dernière, sous très haute surveillance des éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), et des agents de services de renseignements dont plusieurs seraient envoyés par Kinshasa. Objectif : étouffer la nouvelle rébellion lancée depuis le 16 août dernier par le colonel dissident John Tshibangu qui, selon ses déclarations, réclame la vérité des urnes, après les fraudes massives ayant émaillé les élections couplées (présidentielle et législatives) du 28 novembre dernier.
Des informations recoupées indiquent que plusieurs originaires de Dimbelenge, l'un des cinq districts de la Lulua, sont traqués, d'autres arrêtés et transférés depuis le week-end dernier à Kinshasa. Parmi ces victimes de l'arbitraire figure John Mbuyi, chargé de l'organisation à l'UDPS/Mwene-Ditu. Même des chefs coutumiers de ce territoire ne sont pas épargnés dans cette traque. Leur péché est de partager le même district que l'ancien colonel insurgé.
Selon la Radio Okapi qui a confirmé cette information, cinq personnes de l'entourage du colonel dissident John Tshibangu ont été arrêtées, dimanche 26 août à Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental). Les services de sécurité de la province, cités par la radio onusienne, indiquent qu'elles sont accusées d'atteinte à la sûreté de l'Etat et de complicité avec le colonel déserteur.
L'arrestation de ces personnes sur les onze recherchées intervient au lendemain de l'arrivée dans la ville d'une délégation de l'Agence nationale des renseignements (ANR) venue de Kinshasa, précise la source.
Et de poursuivre, parmi les personnes arrêtées, on cite le directeur provincial de la Direction générale des migrations (DGM), un journaliste et responsable de la Radio Télévision Autonome du Sud Kasaï, émettant du territoire de Miabi, un officier de l'armée, travaillant pour la presse militaire, un travailleur des établissements
Roffe Congo et ancien technicien à la radio Lisanga ainsi qu'un responsable de l'UDPS ville de Muene-Ditu, John Mbuyi, chargé de l'organisation pour la ville de Mwene Ditu. Un autre journaliste qui évolue dans une radio de la place, et correspondant de certaines radios de Kinshasa, annonce-t-on, a été interpellé hier mardi 28 mars vers 12h00 par ANR/Kananga. Son épouse, informée, s'est aussitôt rendue aux bureaux de l'ANR pour vérifier si son mari était bel et bien interpellé, et l'a effectivement trouvé. On ignore encore les raisons de son interpellation.
Toutes ces personnes arrêtées ont été transférées à Kinshasa, précisent les services de sécurité de la province.
Le ministre provincial de l'intérieur, Hyppolite Mutombo Mbwebwe, a expliqué que cette arrestation va leur permettre de recouper des informations pouvant conduire à l'arrestation de l'officier dissident John Tshibangu.
Le gouvernement provincial du Kasaï-Oriental s'est engagé à fournir tous les efforts pour arrêter ce rebelle. Il a déployé trois cents militaires et policiers pour le rechercher, avec lui dix-huit hommes de troupe qu'il a embarqués dans son aventure.
L'opinion pense que toutes les personnes arrêtées soient déférées devant les juridictions compétentes pour confirmer ou infirmer leur culpabilité dans cette affaire. Car, dans la précipitation, il y a d'énormes risques de condamner de pauvres innocents impliqués ni de près, ni de loin, dans cette aventure. Surtout que parmi les personnes arrêtées, figurent ceux qui sont membres des partis politiques qui prônent la non-violence.
C'est bien de trouver des voies et moyens pour étouffer cette nouvelle rébellion, mais il est encore beaucoup mieux de stopper net ceux qui, au vu et au su de tout le monde, menace de se lancer dans le fédéralisme alors que le pays n'est pas encore prêt à appliquer ce système politique qui risque de balkaniser la RD Congo à l'heure actuelle. Dans la province du Katanga, par exemple, un leader politique bien, connu déclare haut et fort, sans pour autant être inquiété, que sa division administrative décrétera bientôt le fédéralisme, contre l'aval du gouvernement central. N'est-ce pas là une menace de rébellion.
En outre, l'opinion souhaite qu'une mobilisation des services de sécurité et de l'armée s'observe également dans la partie-Est de la République démocratique du Congo où la guerre sévit depuis aujourd'hui près de cinq mois. Ainsi on arrêtera également des suspects et proches des Rwandais, voire sur place à Kinshasa où certaines langues qui se délient accusent certains compatriotes de tirer les bénéfices de cette guerre injuste dont les Congolais ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants.
LEFILS MATADY