Voici ce que j'ai toujours dit sur nos politiciens qui me pousse à ne pas aller aux urnes !!! Le congolais est spécialiste pour démontrer les failles de l'autre, spécialiste pour promettre des choses démesurées et une fois aux commandes il fait au mieux comme son prédécesseur sinon bien pire...
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> Journal Les Coulisses, n° 105, du 10 au 31 mars 2002, p. 22.
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> Vunduawe Te Pemako :
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> « Tshisekedi et Bemba ont peur de ce que nous savons d'eux »
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> Les Coulisses : Professeur Vunduawe, vous êtes présenté comme élément du
> blocage du dialogue. Vous avez été débarqué. Est-ce un règlement des
comptes
> ?
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> Vunduawe Te Pemako : Dans le cas de l'Accord de Lusaka, parce qu'il faut
s'y
> référer, nulle part on ne parle, par exemple, des pionniers de
> l'indépendance. Ils ne sont pas parti politique. Ils devaient être dans la
> Société civile. Malheureusement, on a réservé 3 sièges pour eux. Cela
repose
> sur quoi ?
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> L.C. : Vous êtes le dédoublement du MPR ?
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> V.T.P. : Nous sommes la doublure par rapport à quoi ? Pour parler de
> doublure, il faut se référer à la loi qui régit les partis politiques.
> Comment un parti qui n'est pas en règle ppeut-il se prévaloir et opposer à
> cela un parti qui est en règle ? Ce qui est important, c'est que la Cour
> Suprême va trancher cette affaire. Nous y avons introduit une plainte.
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> L.C. : Tout le monde insinue le règlement des comptes entre les mobutistes
> et entre Ngbandi et Ngbaka par Jean-Pierre Bemba et Vunduawe interposés !
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> V.T.P. Un règlement des comptes entre mobutistes. Possible. Vunduawe est
de
> ces mobutistes, celui qui était le mieux placé de l'entourage du président
> Mobutu dans les derniers jours de sa vie et qui, de surcroît, connaît
> beaucoup mieux des secrets dans les conditions où Mobutu a été éliminé.
Avec
> Honoré Ngbanda. Je sais beaucoup de choses. C'est pourquoi ils ont peur.
> Certains juristes, dans le cadre de la commission constitutionnelle,
savent
> que j'ai une autorité morale et scientifique, qu'on le veuille ou pas, et
ma
> présence gêne certaines personnes parce qu'ils ont un schéma qu'ils auront
> difficile à appliquer si je suis là. Tout ça, c'est du côté des
mobutistes.
> Ils peuvent tromper de jeunes gens. De deux, du côté des Ngbandi, c'est
> vraiment dommage lorsque notre fils Jean-Pierre Bemba tient à soutenir
> certaines positions tranchées. C'est vraiment dommage.
>
> L.C. : Oui, votre fils a déclaré à Paris le mardi 19 février 2002 que tant
> que Vunduawe et Kibassa. il ne prendra pas part au dialogue.
>
> V.T.P. : Il a tout simplement peur de moi. Mais, après tout, le dialogue
va
> se terminer. Et après le dialogue, la vie politique va reprendre. Et là,
et
> au nord en particulier, notre fils, qui a commis beaucoup de crimes
> (pillages, assassinats.). Il le sait. Pour ne prendre que l'exemple des
> produits agricoles qu'il a ramassés des paysans sans leur avoir payé un
seul
> franc, il sait que ces gens-là l'attendent. Ma présence va le
compromettre.
> C'est dommage. Moi, comme professeur, je ne me suis jamais préoccupé de
ces
> problèmes de tribus ngbandi, ngbaka, ngombe. Et ça fait mal de voir tout
ça.
>
> L.C. : Vos rapports avec Tshisekedi, parce que, selon une source, aux
> derniers jours du président Mobutu, vous lui aurez joué un sale tour. La
> vengeance est un plat qu'on mange froid, professeur ?
>
> V.T.P. : C'est vrai. C'est moi qui ai arrangé la rencontre
Tshisekedi-Mobutu
> à Nice. La dernière audience avec Mobutu (je l'ai longuement expliquée
dans
> mon livre), c'est Tshisekedi lui-même qui a commis des erreurs graves.
> Conformément à l'Acte constitutionnel de la Transition, les deux classes
> politiques, par consensus, devaient choisir le Premier ministre. Ce
dernier
> forme son gouvernement qu'il soumet ensuite à la sanction du Chef de
l'Etat
> qui le coule par ordonnance. Qu'est-ce qui s'est passé ?
>
> Tshisekedi, ce jour-là, s'est permis d'organiser une conférence et de
> publier la liste de son équipe avant même d'en avoir discuté avec le Chef
de
> l'Etat. Il a fait ce qu'il a fait et après, j'ai organisé l'audience
auprès
> du Chef de l'Etat. C'est moi qui l'ai amené au camp Tshatshi. Le Président
> l'a reçu et lui a rappelé le prescrit de l'Acte tout en soulignant que la
> sanction devait venir du Chef de l'Etat par voie d'ordonnance. Tshisekedi
de
> lui répondre que « vous-même depuis votre régime, vous n'avez fait que
> violer la constitution. De quelle constitution pouvez-vous vous prévaloir
?
> »
>
> Voyez-vous, lui juriste de formation et homme d'Etat, ne pouvait pas tenir
> ce genre de raisonnement. J'ai toujours tenu à soigner des relations,
certes
> difficiles, entre Tshisekedi et le Président Mobutu. On ne doit pas être
> obligé de tout dire, sinon, Tshisekedi, c'est un faux opposant. Car, en
> réalité, il vivait au crochet de Mobutu. Chaque mois, des millions de
> dollars U$ étaient versés par la Miba à Tshisekedi. Il n'a jamais eu de
> problèmes matériels. On le sait. Quand il devait aller aux soins médicaux
> avec sa famille, c'est encore le Président Mobutu qui a fait le geste, par
> personne interposée, par nous autres. Quand on dit opposant, mon frère, ça
> fait sourire.
>
> L.C. : Bref, que dites-vous de Tshisekedi ?
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> V.T.P. : Pour moi, j'estime que Tshisekedi est un homme politiquement fini
> parce qu'en fait, toute sa politique a été basée sur Mobutu et il s'est
> accroché sur ce terrain qui lui donnait une sorte de crédit. Maintenant,
> Tshisekedi, physiquement, est un homme dépassé. Je crois qu'Etienne, à son
> âge, aurait dû adopter une autre attitude et surtout vis-à-vis de la
> jeunesse du pays, il aurait dû faciliter les choses pour la nouvelle
> génération, en poussant les jeunes. Spécialement pour son parti. Or, en
> réalité, quand on observe son comportement, il n'y a rien de démocrate.
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> L.C. : Il vous lie à Kibassa Maliba. Est-ce le même problème ?
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> V.T.P. : Son problème avec Kibassa, oui, politique au sein de l'UDPS - ils
> ont une famille, vous le savez - c'est parce qu'il sait que l'homme qui
> connaît son secret, c'est Kibassa. Celui qui était en contact avec Mobutu
> interposé, c'était moi. Je m'occupais des relations avec Tshisekedi et le
> président. Il sait que Kibassa, c'est l'homme de relation entre nous.
Alors,
> si Frédéric Kibassa et Vunduawe devaient dire certaines choses, Tshisekedi
> sait qu'il sera nu. Il sait comment nous amenions de l'argent pour lui, et
> tout et tout.
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> L.C. : Ils ont marié leurs enfants, quand même ?
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> V.T.P. : C'est cela qui est étonnant. Ils auraient pu quand même régler
leur
> différend. C'est dommage qu'ils en soient à ce point-là. C'est peut-être
> parce que Tshisekedi croit qu'il est opposant pur et dur, irréprochable et
> sait que si Kibassa dit certaines choses et que moi je confirme, il sera
nu.
> Voilà le problème.
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> L.C. : Revenons à votre fils Jean-Pierre Bemba. Vous n'envisagez pas une
> réconciliation avec lui ? Il constitue le bouchon ?
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> V.T.P. : Oui. Au-delà de Bemba, il y a des mains derrière, certains
intérêts
> extérieurs qui le soutiennent. Ce n'est pas Jean-Pierre en tant que tel.
Il
> y a des ennemis de Mobutu - le président n'avait pas oublié certaines
choses
> - qui sont encore là et qui ont peur que si jamais les mobutistes peuvent
> remonter, ils seront en difficulté. C'est ça le problème. C'est une
question
> d'intérêts et ces gens utilisent des gens comme Jean-Pierre. La
> réconciliation, oui. Ici, je n'ai pas cherché à rencontrer Jean-Pierre.
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> L.C. : Pourquoi ?
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> V.T.P. : D'abord, je suis l'aîné. Et pour lui, je suis un papa, c'est mon
> fils. Et même si on lui avait raconté des choses, il devait chercher à me
> voir pour en avoir le cour net. La réconciliation, c'est le cardinal Etsou
> qui essaie de son côté, on le fera. Mais, la réalité, c'est sur terrain
> politique chez nous qu'elle sera connue. Là, il n'est pas crédible. Avec
les
> problèmes des gens assassinés, etc, il aura beaucoup de problèmes. Ils
> auront le pouvoir à Kinshasa, les rebelles, mais après la transition.
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> L.C. : Comment expliquer ce comportement alors que Jean-Pierre a été
> présenté comme l'un des jeunes gens sur qui Mobutu comptait ? Dans sa
> rébellion, il a refusé des mobutistes comme Eluki, Baramoto. Pas drôle ?
>
> V.T.P. : C'est simple. Jean-Pierre est entre les mains de lobbies
extérieurs
> qui le manipulent. N'oubliez pas que Jean-Pierre est avant tout homme
> d'affaires, pas politique, c'est un homme d'affaires. Tout ce qu'il fait,
> c'est avec des gens d'intérêts économiques et matériels qui sont à ses
> côtés.
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> L.C. : Des congolais aussi ?
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> V.T.P. : Bien sûr, des Congolais, derrière.
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> L.C. : Kengo, Seti Yale ?
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> V.T.P. : Je ne crois pas qu'ils aient de bonnes relations. Leurs relations
> (avec Kengo) sont en dents de scie. Ce sont beaucoup plus les éléments
> extérieurs britanniques et américains.
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> A bâtons rompus avec
>
> Nicaise Kibel'Bel Oka
>
> Sun City (Cabanas), 7 mars 2002
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