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AU NOM DE LA VERITE : CHEBEYA DEVAIT MOURIR
AU NOM DE LA VERITE : CHEBEYA DEVAIT MOURIR
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"Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen que ce soit"(DUDH,Art.19)
L'expérience démontre que" la vérité blesse". Et la réaction varie selon les tempéraments, les caractères, les personnalités et la nature même de ladite vérité. Souvent, elle suscite chez le destinataire une attitude qui n'est pas toujours proportionnelle à la parole dite, ni à l'acte posé; la colère, l'humiliation cèdent vite le pas à la vengeance. Or, dit-on, "la vengeance est un plat qui se mange froid."Autrement dit, celui sur qui elle tombe, va la recevoir-telle quelle-avec et dans toute sa brutalité. Et son paroxysme est atteint du moment que la personne offensée ne trouve comme réponse que la résolution de supprimer carrément celui qui a blessé. Car, pense-t-on, l'ennemi ou l'adversaire banni, le danger ou la menace sont écartés.
Un cas des plus éclairants de l'Histoire est sans conteste celui de la vengeance de Jugurtha-co héritier du trône de Numidie-sur Hiempsal. Piqué, au vif, dans son amour-propre, par la raillerie de ce jeune cousin, Jugurtha fit une dure loi à son cœur; il feignit, sur l'heure, de faire l'impassible. En revanche, il en souffrait atrocement et caressait, d'ores et déjà, le projet funeste d'en finir un jour avec un tel offenseur. Conséquence? Il finit par l'assassiner.
Dans ses ANNALES, l'historien Tacite décrit la manière dont Néron réussit à se débarrasser de sa mère, qui lui était, au fil des jours et des circonstances, devenue insupportable. Après avoir beau délibérer, donna enfin totalement les mains à l'astucieux Anicetus, qui, lui-même, pour plus d'une raison, nourrissait pour Agrippine une haine mortelle. Ce dernier, en fait, démontre" qu'on peut fabriquer un navire dont une partie, en se brisant avec art dans la mer, noierait Agrippine subitement…".Ce qui se réalisa avec succès.
L'histoire biblique, dans sa complexité et dans sa richesse, nous rapporte la lâcheté d'Hérodiade à l'endroit de Jean-Baptiste, qui lui avait reproché son union illégitime avec le roi. L'on sait qu'elle obtint d'Hérode, pour prix de sa vengeance, la tête de ce dernier grand prophète.
Depuis la nuit des temps, jusqu'à ce jour-hélas!-,la cruauté inspirée par la jalousie et l'intolérance continue d'alimenter l'actualité politique de certains pays du monde, en l'occurrence c elle du Congo.
Eu égard à ce qui précède, l'assassinat du militant des droits de l'homme congolais s'inscrit dans une logique similaire. Et, pour parler plus clair, Floribert est, au même titre que d'autres maillons de la chaîne-entre autres Bapwa Mwamba, Serge Maheshe, Didace Namujimbo et Franck Ngyké-,tombé victime de l'intolérance d'un régime dictatorial, farouchement hostile à toute autre conception de la RES PUBLICA, ainsi que de la gestion du pouvoir. Incapable de se remettre en question, il utilise comme cheval de bataille et comme moyen de défense la solution machiavélique de trancher les jours de dangereux citoyens qui lui tiennent tête.
Remarquons ainsi, avec Mr Jean-Paul Mopo Kobanda, que l'assassinat de Chebeya ne fait qu'allonger la triste liste des victimes faites par les autorités congolaises. Mais quelle serait alors cette vérité qui a dû coûter la vie à notre héros?Que penser du prcès du mois de juin dernier? Que penser des auteurs, commanditaires et exécutants? En définitive, qu'est-ce à dire?
Voilà à quoi s'emploieront les lignes qui suivent.
UNE VERITE INDIGESTE
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Loin de moi toute prétention à donner un point de vue exhaustif. En effet, quantité de voix intéressantes ont donné leurs veilles à chercher et à comprendre pourquoi Chebeya a été assassiné. Parmi elles, Jean-Paul Bopo Kobanda et Thierry Michel. Le premier fascine mon esprit par sa largesse de vue, sa maîtrise de la matière, en fait de criminalité, et sa pertinente analyse que font sourdre ses propos; le second trouve mon suffrage en raison de son courage et de son opiniâtreté dont l'heureux fruit est aujourd'hui, sans nul doute l'immortalité assurée à notre cher héros.
Dans le droit fil de ce que reconnaît Mr Jean-Paul, les facteurs de l'ignoble assassinat constituent tout un chapelet-(et l'expression vient de moi) –difficile à égrener par une seule personne. En d'autres termes, il est plusieurs autres causes à rechercher pour élucider cet acte.
En clair, je reste persuadé que Mr Chebeya a été assassiné à cause d'une vérité lourde à porter par les scélérats; une vérité au singulier, mais complexe, et véhiculée à travers ses paroles et ses actes.
A la réflexion, ce grand défenseur des droits de l'homme a joué, en RDC, un rôle plutôt prophétique. En effet, comme tous les autres opposants, "journalistes et défenseurs de s droits de l'homme assassinés avant lui", il était porté par sa" détermination à soutenir l'avènement d'un Etat de droit au Congo" et son "indéfectible attachement à sa "liberté d'expression malgré les risques encourus".
Habité par le courage de se battre jusqu'au dernier souffle, il voulait voir s'épanouir, non seulement tout homme, mais aussi TOUT L'HOMME. En cela, il a été plus qu'un "missionné" de la protection et de la dignité de la personne humaine.
Pour l'heure, force m'est de décortiquer cette vérité qui lui a coûté la vie. Et elle se résume en deux points essentiels:
Joseph KABILA a voulu faire taire pour toujours Floribert CHEBEYA, à qui ce régime n'a jamais pardonné d'avoir offert la tribune à Etienne KABILA, fils aîné de Laurent-Désiré KABILA en 2001.
En effet, quelques semaines après l'assassinat de son père(le 16.01.2001),Etienne KABILA tenait une conférence de presse au siège de la Voix des Sans Voix, à Kinshasa, au cours de laquelle il accusait Joseph KABILA-dont il dévoila la
vraie identité -d'avoir commandité la mort de son père. Déjà par ce comportement, Chebeya avait signé son arrêt de mort. Car,c'est du siège de son ONG que J.KABILA a été "humilié".
Recherché par les services des renseignements congolais, Etienne KABILA s'exila en Afrique du Sud, tout en gardant contact avec sa sœur Aimée KABILA qui, elle, vivait à Kinshasa. Cette dernière a été assassinée à Kinshasa, dans la Commune de Mont-Ngafula,et l'enquête diligentée à cet effet n'a jamais élucidé le mystère de sa mort.
Floribert CHEBEYA-et encore lui- s'employa à divulguer les photos de l'assassinat d'Aimée KABILA tout en mettant en cause la garde présidentielle.
Faisons tôt de signaler que cela ne pouvait pas plaire à Kabila, dont un des obligés, en l'occurrence Théodore MUGALU, chef de la Maison Civile, avait publié un communiqué annonçant qu'Aimée KABILA n'avait aucun lien avec la famille présidentielle.
A beau mentir qui vient de loin ! Pour contredire Mugalu, CHEBEYA publiera l'acte de mariage civil d’Aimée Kabila célébré à l'Hôtel de Ville de Kinshasa dans lequel il était établi noir sur blanc qu'Aimée était la fille de Laurent- Désiré KABILA.
Abbé Célestin Yanga