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CRISE CONGOLAISE : L'Opposition tentée par Palais de Marbre I et II
VENDREDI, 16 MARS 2012 14:27
Depuis quelque temps, des « plans de sortie de crise » en République Démocratique du Congo circulent dans tous les sens. Diplomates, analystes politiques, membres de la Majorité au pouvoir comme de l'Opposition institutionnelle et non institutionnelle rivalisent d'imagination pour tenter de résoudre la crise de légitimité qui affecte aussi bien le Chef de l'Etat réélu que certains députés nationaux élus sur fond de contestations.
Selon certaines moutures parvenues au Phare, des opposants se seraient déjà inscrits dans le schéma du Palais de Marbre I et II des années '90. A l'époque en effet, sous la médiation de Lakhtar Brahimi (émissaire des Nations Unies) d'abord et de Me Abdoulaye Wade (alors ministre d'Etat du président Abdou Diouf au Sénégal) ensuite, Mobutu et l'Opposition avaient décidé de comploter derrière le dos de 2800 participants de la Conférence Nationale. Souveraine. C'était après la mémorable séance plénière dirigée par le Bureau provisoire de Kalonji Mutambayi et sabotée par l'Opposition à coups de sifflets ainsi que des premiers pillages, en septembre 1991.
La trame des accords du Palais de Marbre I et II s'articulait autour de la reconnaissance du Maréchal Mobutu pomme Chef de l'Etat et de la nomination d'Un membre de l'Opposition comme Premier ministre, avec les pleins pouvoirs. On se souvient qu'Etienne Tshisekedi, ayant flairé le piège de sa soumission aveugle et inconditionnelle au Chef de l'Etat, s'était empressé 'de biffer, publiquement, la mention à problème inscrite dans le serment constitutionnel. Après lui, Bernardin Mungul Diaka puis Nguz a Karl i Bond s'étaient offerts pour la besogne de figurants à la tête du Gouvernement.
L'on apprend qu'un schéma presque analogue est en chantier dans plusieurs états-majors politiques de l'Opposition. Il aurait pour préalable majeur de fermer les yeux sur toutes les tricheries ayant entaché le processus électoral tant au niveau de l'enrôlement que des scrutins présidentiel et législatifs. Après avoir fait marcher des milliers de compatriotes dans les rues de Kinshasa contre l'opacité du' fichier électoral, appelé à cor et à cri au changement de gouvernance au sommet de l'Etat,crié sur tous les toits aux fraudes électorales, proclamé urbi et orbi que le véritable vainqueur de la présidentielle était le candidat n°11 (Etienne Tshisekedi), voire déposé des recours à la Cour Suprême de Justice, certains leaders de l'Opposition demandent à leurs électeurs « d'effacer le tableau ».
Ils exigent, en contrepartie de la caution de légitimité à apporter à Joseph Kabila comme Chef de l'Etat, qu'il puise l'Informateur au sein de leur famille politique, lequel serait appelé plus tard à s'assumer comme Formateur puis Premier ministre. S'agissant du format du Gouvernement d'union nationale, les portefeuilles ministériels devraient être « distribués » au prorata des sièges détenus par chaque parti à l'Assemblée Nationale. Ce poids politique devrait aussi être pris en compte au moment du partage des «responsabilités » au sein de la territoriale, de la diplomatie, des entreprises du Portefeuille, etc.
Premier ministre : un profil bizarre
L'Opposition est en fait appelée à jeter l'éponge dans son bras de fer actuel avec la famille politique du Président de la République. Avec l'accompagnement de la communauté internationale; elle devrait s'inscrire dans le schéma de sortie de crise déjà expérimenté au Kenya et au Zimbabwe. Mais, s'agissant du profil du futur Informateur-Formateur- Premier ministre, il est des plus flous. Il est suggéré
Kabila de respecter l'ordre lexical d'arrivée des candidats de l'Opposition lors du scrutin présidentiel du 28 novembre.
Pourquoi un tel critère et à qui devrait-il profiter ? La question suscite curiosité et suspicion. On connaît les Congolais le mérite d'être de petits génies dans l'oeuvre d'enrichissement du lexique francophone. Après la géopolitique, qui ressurgit chaque fois qu'il est question du partage équitable et équilibré des postes de responsabilité dans la gestion des affaires publiques, il faut désormais compter avec «l'ordre lexical », un concept qui est tout, sauf impersonnel et objectif.
Adieu les électeurs
A quoi auront servi les bulletins de vote émis par des millions de Congolais le 28 novembre 2011, si des raccourcit du genre” de celui sous examen peuvent permettre de mettre une croix, sur les résultats des urnes et de répartir de zéro ? Après le hold up électoral, voici donc les électeurs embarqués dans un projet de nouvel ordre institutionnel sorti de l'imagination de ceux qui prétendent se battre pour sa cause.
Il s'avère, à l'analyse, que l'homme politique congolais, qu'il appartienne à la majorité au pouvoir ou à l'opposition, vise le seul et même objectif : la recherche de son confort personnel. Et pour y parvenir, il est prêt à souscrire' à tous les compromis et à toutes les compromissions. Quatre mois après les élections, le « bal des chauves » commence à livrer ses secrets. Et, d'aucuns pensent que le feuilleton des reniements sera long et riche.
Kimp