http://www.congoindependant.com/article ... cleid=7133
Indignation :
La «séquestration» arbitraire de Tshisekedi banalisée !
Le coupleTshisekedi lors d’une rencontre avec la communauté congolaise de Belgique à l’ULB. Photo CIC
Depuis deux mois, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), candidat à l’élection présidentielle de novembre 2011, est privé de liberté. Ses collaborateurs n’ont plus accès à lui. Des éléments de la garde prétorienne de «Joseph Kabila» ont installé des «check points» qui empêchent tout contact entre lui et le monde extérieur. Les forces de l’opposition paraissent comme tétanisées. Les membres de la très nébuleuse «communauté internationale» à savoir notamment la Mission onusienne au Congo, la Belgique, les Etats-Unis et la France regardent et laissent faire. Et dire que ces trois pays s’étaient constitués, au cours de la première moitié des années 90, en une "Troïka" pour "piloter" le processus démocratique au Zaïre. Pasteur du Groupe évangélique «El Shaddai» basé en Allemagne, Fidèle Maluma crie, dans une lettre, son indignation face à la situation de Tshisekedi en interpellant les responsables des Nations Unie et des personnalités politiques européennes. Il demande leur intervention pour obtenir la levée du blocus autour de la résidence du leader de l’UDPS.
L’objet de la correspondance est libellé comme suit : «L’indifférence de la communauté internationale au sujet de la crise post-électorale en RD Congo notamment la mise en résidence surveillée de M. Etienne Tshisekedi assortie de privation des vivres, médicaments et toutes visites y compris familiales et même médicales.» Les destinataires de cette missive sont : Ban Ki Moon, Martin Schulz, Alain Juppé, Roger Meece et James F. Entwistle respectivement secrétaire général des Nations Unies, président du Parlement Européen, ministre français des Affaires étrangères, chef de la Mission de l’Onu au Congo et ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique à Kinshasa.
Dans sa lettre datée du 20 février 2012 parvenue par fax à la rédaction de Congo Indépendant, Fidèle Maluma commence par exprimer son «amertume» face à «l’indifférence absurde» qu’affiche la «communauté internationale» au regard du «traitement inhumain et dégradant que M. Kabila et ses hommes de mains sont entrain d’infliger à M. Etienne Tshisekedi, véritable vainqueur de l’élection présidentielle du 28 novembre 2011 au Congo-Kinshasa».
Après avoir noté que la résidence de "Tshitshi" est encerclée depuis le mois de janvier dernier, le Pasteur de s’étonner que «l’Union européenne et les Etats-Unis, tous attachés aux valeurs de justice et de liberté puissent (…) fermer les yeux devant une si grande barbarie de la part de Joseph Kabila et ses hommes déterminés à étouffer M. Etienne Tshisekedi et son épouse» en leur privant «des vivres et des médicaments (…)». Pour lui, cette attitude n’est rien moins qu’un cas de «non-assistance à personnes en danger». Il rappelle au passage que Tshisekedi, âgé de 79 ans, «est normalement en convalescence» après des longues années de maladie.
Pour ce Pasteur, c’est bien «cette indifférence pour le moins complice de la communauté internationale qui incite Joseph Kabila à aller plus loin dans l’autoritarisme et la brutalité en assignant son adversaire politique en résidence surveillée (…) ». Il reproche dans la foulée aux diplomates onusiens, américains et européens de regarder tout en laissant faire. Il conclut en invitant les destinataires de sa lettre à «peser de tout leur poids pour que cette situation inhumaine et dégradante (…) puisse cesser». Un tel geste serait un signal fort «en faveur de la démocratie et la dignité de la personne humaine».
Le cri d’indignation lancé par Fidel Maluma tombe à point nommé. L’assignation du leader de l’UDPS en «résidence surveillée» énerve les principes fondamentaux du droit. Et ce pour la simple raison que cette décision est dénuée de tout fondement légal. C’est un abus de pouvoir pur et simple.
Depuis qu’Etienne Tshisekedi est «enfermé», il règne comme une ambiance de désarroi dans les milieux des forces de l’opposition. L’imagination semble faire défaut. Des marches sont organisées ici et là pour exiger la «vérité des urnes» ou le «recomptage des voix». Pendant ce temps, Tshisekedi n’est plus libre de ses mouvements. Le mot d’ordre des manifestations à venir ne devrait-il pas être «Il faut libérer Tshisekedi ?». On entend encore certains «Udépésiens» ergoter sur le thème de «la non-violence» face à un pouvoir qui ne connaît qu’un seul langage, celui de la force brutale...
Dans une récente tribune publiée dans notre rubrique "communication politique", l’ECIDé Tharcisse Loseke Nembalemba écrivait notamment : «L’opinion ne comprend plus que notre Président puisse rester séquestré pendant plus de deux mois sans que l’opposition dans son ensemble mette fin d’une manière ou d’une autre à cette situation intolérable. A force de tolérer cette situation, nous risquons de la banaliser avec les conséquences que cela puisse avoir sur la suite des événements.»
Le Pasteur Fidèle Maluma est joignable à l’adresse e-mail :
elshaddai@yahoo.de.
Tel. (0371) 6663930.
B.A.W
© Congoindépendant 2003-2012