Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
Témoignage émouvant d'un prêtre sur la répression du pouvoir de Kabila ce jeudi 16 février
http://banamikili.skyrock.com/307091069 ... abila.html
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
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Humiliée, désacralisée, piétinée : L'Eglise catholique à la croisée des chemins
LUNDI, 20 FÉVRIER 2012 12:07
C'est l'abomination de la désolation significativement semblable, toutes proportions gardées, à celle dont avait parlé le prophète Daniel et que Jésus avait évoquée devant ses disciples. La coupe de sacrilège est plus que pleine que les âmes pieuses ne sauraient supporter de la regarder. Toutes les églises paroissiales de l'archidiocèse de Kinshasa sont terriblement assiégées par une armada d'hommes en tenue de police mais équipés militairement. Les curés qui disent la messe et les fidèles qui l'entendent se voient transformés en prisonniers ou en otages à l'intérieur de leurs églises hermétiquement bloquées de l'extérieur pour les empêcher d'en sortir. Nous sommes jeudi 16 février, 20ème jour anniversaire du martyre des chrétiens sauvagement tués le 16 février 1992 lors de leur marche pacifique pour exiger la réouverture de la conférence Nationale Souveraine fermée “avec force “ par le tandem Mobutu-Nguz. L'abomination de la désolation cette année 2012 et que l'Eglise catholique a été horriblement humiliée, désacralisée et piétinée au-delà de toute expression imaginable. Des églises en pleine culte profanées; des curés et des religieuses mis en état d'arrestation durant de longues heures de cette journée du 16 février 2012 ; la chaîne de TV catholique RTCE privée de son signal pour un temps etc...
De mémoire de Congolais-Zaïrois, on n'a jamais vu l'Eglise catholique romaine dans ce pays, quels que soient les régimes antérieurs, aussi outragée, ridiculisée, méprisée et déshonorée publiquement sans scrupules par le pouvoir public, pourtant sociologiquement la plus dominante de toutes les religions révélées dans ce pays. C'est à elle que l'intelligentsia congolaise d'avant-garde avait dû son ouverture des horizons et sa conscientisation en matière de lutte pour l'autodétermination. Le célèbre Manifeste de la conscience Africaine publié en 1957, fut l'oeuvre du génie discret et tapi dans j'oeuvre de l'Abbé Joseph Malula de la paroisse Christ Roi à Léopoldville. Toute l'équipe de ce document historique était un noyau de chrétiens catholiques très attachés à l'Eglise catholique romaine du Congo. Même l'ABAKO devait son ascendant à Joseph Kasa-Vubu, chrétien catholique condisciple de Joseph Malula au grand séminaire de Kabwe au Kasaï. Même Mobutu, alors réputé l'homme fort du Zaïre et en Afrique, n'avait jamais osé franchir la ligne blanche dans son conflit avec le cardinal Malula. Il s'était gardé de commettre l'abomination de la désolation, par la profanation des églises et l'humiliation des abbés et des religieuses.
Toute action humaine bonne ou mauvaise comporte en elle-même la contrepartie immanente. C'est loi de la nature. Nous subissons tôt ou tard les conséquences de nos actes. L'abomination de la désolation est un péché gravissime et impardonnable comme le péché contre le saint esprit. Quand on jette une pierre à l'église, ce n'est pas au clergé et à la communion des fidèles qu'on la jette, mais à Dieu incarné par Jésus qui est le fondateur de l'Eglise. Cela s'appelle le péché contre le saint esprit. L'Eglise est apparemment faible et impuissante physiquement. Mais sa force et sa puissance en tant qu'institution divine est de nature spirituelle, agissant toujours mystérieusement sans que ceux qui s'estiment puissants et dominateurs ne s'en rendent compte dès qu'ils sont punis par la justice immanente. La prière fervente faite dans la concentration, le détachement et la méditation profonde est une arme plus puissante qui produit des effets merveilleux surprenants plus que ceux des armes nucléaires de destruction méchante de humanité qu'utilisent les maîtres de la terre. Dépourvus d'armes classiques de dissuasion, L'Episcopat, le clergé, la chrétienté et le peuple de Dieu sont considérés par les oligarchies autocratiques sclérosées comme des cibles très fragiles à persécuter et à tuer.
L'Eglise mise en épreuve
Il est vrai que se sentant aussi humiliée, désacralisée, raillée et piétinée, l'Eglise catholique romaine du Congo Zaïre-RDC doit se trouver à présent, à la croisée des chemins. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que le contrecoup vengeur vienne d'elle, étant donné qu'elle n'a pas d'armes matérielles pareilles à celles que détiennent et utilisent les forces persécutrices et exterminatrices de ses brebis. Jurer de défendre coûte que coûte la vérité et la justice au nom du peuple lésé dans ses droits, dans un univers politique sans lois ni règles morales, obsédé par la volonté de puissance insolente est un serment trop risqué pour l'Episcopat congolais qui devrait certainement en être conscient.
L'horreur des brutalités commises le jeudi 16 février 2012 est justement typique de cet univers politique du far west, ce qui n'est guère surprenant. La question qu'on se pose est celle de savoir comment l'Eglise catholique pense-t-elle s'y prendre encore aujourd'hui ? Va-t-elle violer son serment et jeter le manche après la cognée? On s'était même trop avancé pour reculer, jusqu'à proclamer qu'on préférait être crucifié que de crucifier la vérité ! Un serment très fort qui ôtait à l'Episcopat toute possibilité de recul ou de revirement, quels que soient les déboires et les tribulations.
L'Eglise catholique a mis en jeu son honneur, son prestige, son ascendant traditionnel et sa crédibilité qu'elle se doit de sauvegarder à tout prix. Tous les yeux sont tournés vers elle, de l'intérieur comme de l'extérieur. Sa reculade ou son échec dans ce genre d'Armageddon risque d'avoir des conséquences très fâcheuses pour l'avenir de ce pays et de son peuple. Les forces du mal de l'impérialisme occidental et leurs laquais locaux ne trouveront plus sur leur chemin pour la balkanisation du Congo un adversaire moral redoutable autant que l'Eglise catholique dont l'envergure et l'ascendant dépassent ceux des hommes politiques. L'Eglise a un pouvoir spirituel énorme qui lui permet de déplacer les montagnes, si telle est réellement sa volonté. L'affront essuyé est si mortifiant qu'il met l'Eglise devant un cruel dilemme : ou bien rebondir et continuer la lutte spirituelle jusqu'au crucifiement, ou bien jeter lâchement l'éponge ! Ce serait alors un suicide pour elle. Mais le réveil des chrétiens et la prise de conscience de certains membres du bas clergé et des laïques catholiques sont la preuve que le combat n'est pas seulement l'oeuvre exclusive de l'Episcopat.
La rupture antre le pouvoir et l'Eglise
Aujourd'hui ce n'est pas l'Abbé José Mpundu et Thierry Landu devenus célèbres à la première ligne de front depuis le 16 février 1992, d'autres prêtres sont activement montés en ligne. Il s'agit notamment de l'abbé Luyeye de l'Aumônerie de la classe politique, de l'abbé Bosangia du centre Lindonge, de l'abbé Libambu Jean Bosco de l'université catholique etc... Mais non moins affligé doit être l'archidiocèse de Kinshasa, en tant que locomotive qui a chapeauté les préparatifs et l'organisation de la marche du jeudi 16 février 2012 dans la ville de Kinshasa. Cet archidiocèse de Kinshasa passe pour le symbole et le miroir de l'Eglise catholique, apostolique et romaine en RDC. Sans toute fois préjuger de la réaction de l'Eglise en conséquence de la répression cruelle et des humiliations infligées à des abbés et à des religieuses, on pressent que la rupture s'annonce désormais totale entre le pouvoir et l'Eglise catholique en RDC. Les blessures d'amour propre subies sont si profondes et si avilissantes qu'on ne saurait les apaiser du jour au lendemain.
Jean N'SAKA WA N'SAKA/Journaliste Indépendant
Humiliée, désacralisée, piétinée : L'Eglise catholique à la croisée des chemins
LUNDI, 20 FÉVRIER 2012 12:07
C'est l'abomination de la désolation significativement semblable, toutes proportions gardées, à celle dont avait parlé le prophète Daniel et que Jésus avait évoquée devant ses disciples. La coupe de sacrilège est plus que pleine que les âmes pieuses ne sauraient supporter de la regarder. Toutes les églises paroissiales de l'archidiocèse de Kinshasa sont terriblement assiégées par une armada d'hommes en tenue de police mais équipés militairement. Les curés qui disent la messe et les fidèles qui l'entendent se voient transformés en prisonniers ou en otages à l'intérieur de leurs églises hermétiquement bloquées de l'extérieur pour les empêcher d'en sortir. Nous sommes jeudi 16 février, 20ème jour anniversaire du martyre des chrétiens sauvagement tués le 16 février 1992 lors de leur marche pacifique pour exiger la réouverture de la conférence Nationale Souveraine fermée “avec force “ par le tandem Mobutu-Nguz. L'abomination de la désolation cette année 2012 et que l'Eglise catholique a été horriblement humiliée, désacralisée et piétinée au-delà de toute expression imaginable. Des églises en pleine culte profanées; des curés et des religieuses mis en état d'arrestation durant de longues heures de cette journée du 16 février 2012 ; la chaîne de TV catholique RTCE privée de son signal pour un temps etc...
De mémoire de Congolais-Zaïrois, on n'a jamais vu l'Eglise catholique romaine dans ce pays, quels que soient les régimes antérieurs, aussi outragée, ridiculisée, méprisée et déshonorée publiquement sans scrupules par le pouvoir public, pourtant sociologiquement la plus dominante de toutes les religions révélées dans ce pays. C'est à elle que l'intelligentsia congolaise d'avant-garde avait dû son ouverture des horizons et sa conscientisation en matière de lutte pour l'autodétermination. Le célèbre Manifeste de la conscience Africaine publié en 1957, fut l'oeuvre du génie discret et tapi dans j'oeuvre de l'Abbé Joseph Malula de la paroisse Christ Roi à Léopoldville. Toute l'équipe de ce document historique était un noyau de chrétiens catholiques très attachés à l'Eglise catholique romaine du Congo. Même l'ABAKO devait son ascendant à Joseph Kasa-Vubu, chrétien catholique condisciple de Joseph Malula au grand séminaire de Kabwe au Kasaï. Même Mobutu, alors réputé l'homme fort du Zaïre et en Afrique, n'avait jamais osé franchir la ligne blanche dans son conflit avec le cardinal Malula. Il s'était gardé de commettre l'abomination de la désolation, par la profanation des églises et l'humiliation des abbés et des religieuses.
Toute action humaine bonne ou mauvaise comporte en elle-même la contrepartie immanente. C'est loi de la nature. Nous subissons tôt ou tard les conséquences de nos actes. L'abomination de la désolation est un péché gravissime et impardonnable comme le péché contre le saint esprit. Quand on jette une pierre à l'église, ce n'est pas au clergé et à la communion des fidèles qu'on la jette, mais à Dieu incarné par Jésus qui est le fondateur de l'Eglise. Cela s'appelle le péché contre le saint esprit. L'Eglise est apparemment faible et impuissante physiquement. Mais sa force et sa puissance en tant qu'institution divine est de nature spirituelle, agissant toujours mystérieusement sans que ceux qui s'estiment puissants et dominateurs ne s'en rendent compte dès qu'ils sont punis par la justice immanente. La prière fervente faite dans la concentration, le détachement et la méditation profonde est une arme plus puissante qui produit des effets merveilleux surprenants plus que ceux des armes nucléaires de destruction méchante de humanité qu'utilisent les maîtres de la terre. Dépourvus d'armes classiques de dissuasion, L'Episcopat, le clergé, la chrétienté et le peuple de Dieu sont considérés par les oligarchies autocratiques sclérosées comme des cibles très fragiles à persécuter et à tuer.
L'Eglise mise en épreuve
Il est vrai que se sentant aussi humiliée, désacralisée, raillée et piétinée, l'Eglise catholique romaine du Congo Zaïre-RDC doit se trouver à présent, à la croisée des chemins. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que le contrecoup vengeur vienne d'elle, étant donné qu'elle n'a pas d'armes matérielles pareilles à celles que détiennent et utilisent les forces persécutrices et exterminatrices de ses brebis. Jurer de défendre coûte que coûte la vérité et la justice au nom du peuple lésé dans ses droits, dans un univers politique sans lois ni règles morales, obsédé par la volonté de puissance insolente est un serment trop risqué pour l'Episcopat congolais qui devrait certainement en être conscient.
L'horreur des brutalités commises le jeudi 16 février 2012 est justement typique de cet univers politique du far west, ce qui n'est guère surprenant. La question qu'on se pose est celle de savoir comment l'Eglise catholique pense-t-elle s'y prendre encore aujourd'hui ? Va-t-elle violer son serment et jeter le manche après la cognée? On s'était même trop avancé pour reculer, jusqu'à proclamer qu'on préférait être crucifié que de crucifier la vérité ! Un serment très fort qui ôtait à l'Episcopat toute possibilité de recul ou de revirement, quels que soient les déboires et les tribulations.
L'Eglise catholique a mis en jeu son honneur, son prestige, son ascendant traditionnel et sa crédibilité qu'elle se doit de sauvegarder à tout prix. Tous les yeux sont tournés vers elle, de l'intérieur comme de l'extérieur. Sa reculade ou son échec dans ce genre d'Armageddon risque d'avoir des conséquences très fâcheuses pour l'avenir de ce pays et de son peuple. Les forces du mal de l'impérialisme occidental et leurs laquais locaux ne trouveront plus sur leur chemin pour la balkanisation du Congo un adversaire moral redoutable autant que l'Eglise catholique dont l'envergure et l'ascendant dépassent ceux des hommes politiques. L'Eglise a un pouvoir spirituel énorme qui lui permet de déplacer les montagnes, si telle est réellement sa volonté. L'affront essuyé est si mortifiant qu'il met l'Eglise devant un cruel dilemme : ou bien rebondir et continuer la lutte spirituelle jusqu'au crucifiement, ou bien jeter lâchement l'éponge ! Ce serait alors un suicide pour elle. Mais le réveil des chrétiens et la prise de conscience de certains membres du bas clergé et des laïques catholiques sont la preuve que le combat n'est pas seulement l'oeuvre exclusive de l'Episcopat.
La rupture antre le pouvoir et l'Eglise
Aujourd'hui ce n'est pas l'Abbé José Mpundu et Thierry Landu devenus célèbres à la première ligne de front depuis le 16 février 1992, d'autres prêtres sont activement montés en ligne. Il s'agit notamment de l'abbé Luyeye de l'Aumônerie de la classe politique, de l'abbé Bosangia du centre Lindonge, de l'abbé Libambu Jean Bosco de l'université catholique etc... Mais non moins affligé doit être l'archidiocèse de Kinshasa, en tant que locomotive qui a chapeauté les préparatifs et l'organisation de la marche du jeudi 16 février 2012 dans la ville de Kinshasa. Cet archidiocèse de Kinshasa passe pour le symbole et le miroir de l'Eglise catholique, apostolique et romaine en RDC. Sans toute fois préjuger de la réaction de l'Eglise en conséquence de la répression cruelle et des humiliations infligées à des abbés et à des religieuses, on pressent que la rupture s'annonce désormais totale entre le pouvoir et l'Eglise catholique en RDC. Les blessures d'amour propre subies sont si profondes et si avilissantes qu'on ne saurait les apaiser du jour au lendemain.
Jean N'SAKA WA N'SAKA/Journaliste Indépendant
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
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En marge des bavures du 16 février 2012 Qui manipule les « Kuluna » ?
LUNDI, 20 FÉVRIER 2012 12:46
Les « Kuluna » s'étaient déjà tissés une triste célébrité dans la répression des manifestations de l'Opposition visant à obtenir la transparence du fichier électoral, entre les mois de juillet et novembre 2011. Ils viennent de s'illustrer une fois de plus en mal le jeudi 16 février 2012, à l'occasion de la marche des chrétiens catholiques destinée à honorer la mémoire des martyrs du 16 février 1992, mais aussi à réclamer la vérité des urnes. Le culot avec lequel ces marginaux se sont attaqués à plusieurs princes de l'Eglise catholique de Kinshasa et à leurs fidèles a suscité une inquiétante et pressante interrogation. Qui les manipule? Pour quelle finalité ? Les images de la persécution dont été victimes plusieurs centaines de compatriotes qui avaient eu le tort de se présenter dans les paroisses catholiques aux fins de participer à une marche pacifique, avec entre leurs mains bibles et chapelets, continuent de troubler de nombreux esprits. Les consciences sont d'autant troublées qu'en lieu et place des condamnations, ces actes d'atteinte à la liberté de culte et profanation des églises catholiques sont salués par des compliments.
Dans plusieurs cercles politiques du pouvoir en effet, de nombreuses personnes se sont réjouies de l'échec de la marche des chrétiens et partant des voies de faits et injures récoltés par ceux-ci de la part des « Kuluna ». Transformés en alliés des éléments de la Police Nationale Congolaise dans l'exécution de sales besognes, ces inciviques ont acquis le jeudi 16 février 2012, un nouveau galon dans la voie de leur légitimation comme perturbateurs de l'ordre public et animateurs du terrorisme urbain.
Où va la Société congolaise, dans ce nouvel environnement caractérisé par une cohabitation contre nature entre policiers et marginaux, dans le dessein de faire obstruction au droit de manifester, de porter atteinte à l'intégrité physique des pasteurs de l'Eglise Catholique et de leurs « brebis » ? Que réservent à la République Démocratique du Congo les jours à venir, avec la montée des « Kuluna » comme structure d'appui aux forces de l'ordre? De quoi sera fait demain si ces adolescents sans foi ni loi décident de ne plus rester à l'ombre pour attendre des ordres avant de nuire ?
Qui osera les blâmer ou les punir dans les jours à venir si, à défaut d'incendier des sièges des partis de l'Opposition ou de profaner les paroisses catholiques, ils se retournaient contre leurs sponsors et maîtres d'aujourd'hui, leurs proches, leurs biens, leur autorité ? Qui ignore que c'est parmi les gang des « Kuluna » que se recrutent des bandits de grand chemin, des assassin, des violeurs, des voleurs, des pyromanes, des escrocs, des fumeurs de chanvre... bref des malfaiteurs de la pire espèce?
Qui sont ces décideurs politiques qui ont découvert chez les « Kuluna » des vertus de défenseurs de la démocratie, de protecteurs des institutions de la République et de leurs animateurs ? Les tireurs des ficelles ne devraient pas ignorer qu'ils sont en train de creuser une « fosse commune » pour le Congo de demain. En effet, la démocratie de la violence est en train de s'installer petit à petit dans l'espace politique congolais. A la longue, si chaque parti politique, chaque regroupement politique et chaque leader politique aurait s'avisaient à montrer sa petite milice privée et armée, le pays se retrouverait dans une situation d'insécurité permanente, voire de non-Etat.
En instrumentalisant les « Kuluna » contre des manifestants pacifiques, leurs mentors ne chercheraient-ils pas à pousser les adeptes de la non-violence à entrer dans l'engrenage de la violence, de l'intolérance politique, de la haine ethnique et religieuse ? L'on peut dès lors s'interroger si le discours sur l'organisation d'un processus électoral transparent et apaisé en RDC n'était qu'un slogan creux. En tout cas, la période post-électorale est tout, sauf un espace d'apaisement.
Kimp
En marge des bavures du 16 février 2012 Qui manipule les « Kuluna » ?
LUNDI, 20 FÉVRIER 2012 12:46
Les « Kuluna » s'étaient déjà tissés une triste célébrité dans la répression des manifestations de l'Opposition visant à obtenir la transparence du fichier électoral, entre les mois de juillet et novembre 2011. Ils viennent de s'illustrer une fois de plus en mal le jeudi 16 février 2012, à l'occasion de la marche des chrétiens catholiques destinée à honorer la mémoire des martyrs du 16 février 1992, mais aussi à réclamer la vérité des urnes. Le culot avec lequel ces marginaux se sont attaqués à plusieurs princes de l'Eglise catholique de Kinshasa et à leurs fidèles a suscité une inquiétante et pressante interrogation. Qui les manipule? Pour quelle finalité ? Les images de la persécution dont été victimes plusieurs centaines de compatriotes qui avaient eu le tort de se présenter dans les paroisses catholiques aux fins de participer à une marche pacifique, avec entre leurs mains bibles et chapelets, continuent de troubler de nombreux esprits. Les consciences sont d'autant troublées qu'en lieu et place des condamnations, ces actes d'atteinte à la liberté de culte et profanation des églises catholiques sont salués par des compliments.
Dans plusieurs cercles politiques du pouvoir en effet, de nombreuses personnes se sont réjouies de l'échec de la marche des chrétiens et partant des voies de faits et injures récoltés par ceux-ci de la part des « Kuluna ». Transformés en alliés des éléments de la Police Nationale Congolaise dans l'exécution de sales besognes, ces inciviques ont acquis le jeudi 16 février 2012, un nouveau galon dans la voie de leur légitimation comme perturbateurs de l'ordre public et animateurs du terrorisme urbain.
Où va la Société congolaise, dans ce nouvel environnement caractérisé par une cohabitation contre nature entre policiers et marginaux, dans le dessein de faire obstruction au droit de manifester, de porter atteinte à l'intégrité physique des pasteurs de l'Eglise Catholique et de leurs « brebis » ? Que réservent à la République Démocratique du Congo les jours à venir, avec la montée des « Kuluna » comme structure d'appui aux forces de l'ordre? De quoi sera fait demain si ces adolescents sans foi ni loi décident de ne plus rester à l'ombre pour attendre des ordres avant de nuire ?
Qui osera les blâmer ou les punir dans les jours à venir si, à défaut d'incendier des sièges des partis de l'Opposition ou de profaner les paroisses catholiques, ils se retournaient contre leurs sponsors et maîtres d'aujourd'hui, leurs proches, leurs biens, leur autorité ? Qui ignore que c'est parmi les gang des « Kuluna » que se recrutent des bandits de grand chemin, des assassin, des violeurs, des voleurs, des pyromanes, des escrocs, des fumeurs de chanvre... bref des malfaiteurs de la pire espèce?
Qui sont ces décideurs politiques qui ont découvert chez les « Kuluna » des vertus de défenseurs de la démocratie, de protecteurs des institutions de la République et de leurs animateurs ? Les tireurs des ficelles ne devraient pas ignorer qu'ils sont en train de creuser une « fosse commune » pour le Congo de demain. En effet, la démocratie de la violence est en train de s'installer petit à petit dans l'espace politique congolais. A la longue, si chaque parti politique, chaque regroupement politique et chaque leader politique aurait s'avisaient à montrer sa petite milice privée et armée, le pays se retrouverait dans une situation d'insécurité permanente, voire de non-Etat.
En instrumentalisant les « Kuluna » contre des manifestants pacifiques, leurs mentors ne chercheraient-ils pas à pousser les adeptes de la non-violence à entrer dans l'engrenage de la violence, de l'intolérance politique, de la haine ethnique et religieuse ? L'on peut dès lors s'interroger si le discours sur l'organisation d'un processus électoral transparent et apaisé en RDC n'était qu'un slogan creux. En tout cas, la période post-électorale est tout, sauf un espace d'apaisement.
Kimp
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Dans une déclaration faite le 16 février L'UE déplore les incidents de la marche des chrétiens
LUNDI, 20 FÉVRIER 2012 12:07
Pour l'Asadho, cette répression violente constitue, une atteinte grave à la liberté de manifestation pacifique garantie par les lois de la RDC, et que tous les policiers qui ont attaqué les paroisses catholiques soient poursuivis en justice.
La répression violente de la marche des chrétiens tenue à Kinshasa le 16 février dernier, commémorant ainsi le 20e anniversaire du massacre des catholiques par l'armée de Mobutu, a provoqué des réactions dans plusieurs institutions et Ongdh nationales et internationales.
Tel est le cas de la délégation de l'Union européenne en République démocratique du Congo, en accord avec les chefs de missions des Etats membres de cette structure accrédités en RD Congo, qui a fait une déclaration le même jeudi 16 février 2012, après avoir constaté les dérapages des agents de l'ordre sur les paisibles manifestants de l'Eglise catholique, profanant ainsi certains lieux sacrés de prière.
En effet, l'Union européenne réaffirmer l'importance qu'elle attache au respect des libertés publiques, y compris le droit de manifestation et d'expression exercé de manière responsable. Tout en regrettant l'interdiction de la marche pacifique des chrétiens catholiques par le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango, elle déplore en même temps les incidents survenus lors de l'intervention des forces de l'ordre, notamment aux alentours des lieux de culte de Kinshasa.
Toujours dans cette déclaration, l'Union européenne appelle les autorités de la République démocratique du Con- go à prendre des dispositions nécessaires afin de garantir les droits et libertés d'expression de tous les citoyens dans cette période cruciale pour l'évolution démocratique du pays et de créer les conditions nécessaires à l'instauration d'un débat politique ouvert. Elle a également saisi cette opportunité pour condamner la décision du ministre de la Communication et des Médias, prise dernièrement puis levée quelques jours plus tard, de couper les signaux de cinq chaînes de télévision et de radio.
L'Asadho préoccupé par la restriction de la démocratie en RDC
Abondant presque dans le même sens que l'Union européenne, l'Association africaine des droits de l'Homme (Asadho) a elle aussi constaté qu'il devient de plus en plus difficile pour les partis politiques de l'Opposition en RD Congo, les Eglises et les organisations de défense des droits de l'Homme de jouir de la liberté d'expression. Ce, depuis le lancement du processus électoral. Cette Ong révèle que les médias publics sont au service de la pensée unique, et que tous ceux qui tiennent un discours contraire à celui du gouvernement y sont insultés et vilipendés. Dans ces médias de l'Etat, les Opposants sont privés de parole. Les radios et télévisions indépendantes ou proches de l'Opposition sont suspendues, leurs signaux coupés sans raison. Même la Radio France Internationale (RFI), rappelle l'Asadho, a déjà été victime, plusieurs fois, de cette pratique anti démocratie, pour avoir fait passer les interventions de certains leaders du camp autre que celui de la Majorité. Aussi, poursuit-elle, toutes les marches pacifiques organisées les partis politiques de l'Oppotion ou par d'autres forces sociales pour exiger le respect des lois et ou dénoncer les abus du gouvernement, sont violemment réprimées. La dernière en date est celle du 16 février dernier organisée par l'Apostolat des laïcs catholiques du Congo pour commémorer le massacre des chrétiens de 1992, réclamer la justice, la vérité des urnes et exiger la démission du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces actes constituent, pour l'Asadho, des atteintes graves à la liberté d'expression et de manifestation pacifique garantie par les lois de la République démocratique du Congo.
Raison pour laquelle cette Ongdh recommande au gouvernement d'ouvrir les médias publics à toutes les forces politiques et aux organisations des droits de l'Homme, de lever les mesures suspendant certaines chaînes de télévision proches de l'Opposition, et de faire poursuivre en justice tous les policiers qui ont attaqué les paroisses catholiques en date du 16 février 2012. Au Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), l'Asadho lui recommande de suspendre l'émission “Animation pour la paix” organisée par la RTNC, et de sanctionner son animateur Lushima Ndjate pour attaques et insultes contre les Congolais qui ne partagent pas le point de vue du gouvernement.
Enfin, cette structure demande à la communauté internationale de faire pression sur Ie gouvernement de la RDC pour qu'il respecte ses engagements internationaux relatifs aux droits civils et politiques, librement ratifiés. Il faut par ailleurs rappeler qu'en cette journée de la marche pacifique des chrétiens catholiques, les Eglises ont été profanées, des abbés et religieuses arrêtées, les fidèles brutalisés, d'autres tabassés et soumis à des traitements dégradants. Des bombes à gaz lacrymogène ont été d'usage.
LEFILS MATADY
Dans une déclaration faite le 16 février L'UE déplore les incidents de la marche des chrétiens
LUNDI, 20 FÉVRIER 2012 12:07
Pour l'Asadho, cette répression violente constitue, une atteinte grave à la liberté de manifestation pacifique garantie par les lois de la RDC, et que tous les policiers qui ont attaqué les paroisses catholiques soient poursuivis en justice.
La répression violente de la marche des chrétiens tenue à Kinshasa le 16 février dernier, commémorant ainsi le 20e anniversaire du massacre des catholiques par l'armée de Mobutu, a provoqué des réactions dans plusieurs institutions et Ongdh nationales et internationales.
Tel est le cas de la délégation de l'Union européenne en République démocratique du Congo, en accord avec les chefs de missions des Etats membres de cette structure accrédités en RD Congo, qui a fait une déclaration le même jeudi 16 février 2012, après avoir constaté les dérapages des agents de l'ordre sur les paisibles manifestants de l'Eglise catholique, profanant ainsi certains lieux sacrés de prière.
En effet, l'Union européenne réaffirmer l'importance qu'elle attache au respect des libertés publiques, y compris le droit de manifestation et d'expression exercé de manière responsable. Tout en regrettant l'interdiction de la marche pacifique des chrétiens catholiques par le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango, elle déplore en même temps les incidents survenus lors de l'intervention des forces de l'ordre, notamment aux alentours des lieux de culte de Kinshasa.
Toujours dans cette déclaration, l'Union européenne appelle les autorités de la République démocratique du Con- go à prendre des dispositions nécessaires afin de garantir les droits et libertés d'expression de tous les citoyens dans cette période cruciale pour l'évolution démocratique du pays et de créer les conditions nécessaires à l'instauration d'un débat politique ouvert. Elle a également saisi cette opportunité pour condamner la décision du ministre de la Communication et des Médias, prise dernièrement puis levée quelques jours plus tard, de couper les signaux de cinq chaînes de télévision et de radio.
L'Asadho préoccupé par la restriction de la démocratie en RDC
Abondant presque dans le même sens que l'Union européenne, l'Association africaine des droits de l'Homme (Asadho) a elle aussi constaté qu'il devient de plus en plus difficile pour les partis politiques de l'Opposition en RD Congo, les Eglises et les organisations de défense des droits de l'Homme de jouir de la liberté d'expression. Ce, depuis le lancement du processus électoral. Cette Ong révèle que les médias publics sont au service de la pensée unique, et que tous ceux qui tiennent un discours contraire à celui du gouvernement y sont insultés et vilipendés. Dans ces médias de l'Etat, les Opposants sont privés de parole. Les radios et télévisions indépendantes ou proches de l'Opposition sont suspendues, leurs signaux coupés sans raison. Même la Radio France Internationale (RFI), rappelle l'Asadho, a déjà été victime, plusieurs fois, de cette pratique anti démocratie, pour avoir fait passer les interventions de certains leaders du camp autre que celui de la Majorité. Aussi, poursuit-elle, toutes les marches pacifiques organisées les partis politiques de l'Oppotion ou par d'autres forces sociales pour exiger le respect des lois et ou dénoncer les abus du gouvernement, sont violemment réprimées. La dernière en date est celle du 16 février dernier organisée par l'Apostolat des laïcs catholiques du Congo pour commémorer le massacre des chrétiens de 1992, réclamer la justice, la vérité des urnes et exiger la démission du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces actes constituent, pour l'Asadho, des atteintes graves à la liberté d'expression et de manifestation pacifique garantie par les lois de la République démocratique du Congo.
Raison pour laquelle cette Ongdh recommande au gouvernement d'ouvrir les médias publics à toutes les forces politiques et aux organisations des droits de l'Homme, de lever les mesures suspendant certaines chaînes de télévision proches de l'Opposition, et de faire poursuivre en justice tous les policiers qui ont attaqué les paroisses catholiques en date du 16 février 2012. Au Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), l'Asadho lui recommande de suspendre l'émission “Animation pour la paix” organisée par la RTNC, et de sanctionner son animateur Lushima Ndjate pour attaques et insultes contre les Congolais qui ne partagent pas le point de vue du gouvernement.
Enfin, cette structure demande à la communauté internationale de faire pression sur Ie gouvernement de la RDC pour qu'il respecte ses engagements internationaux relatifs aux droits civils et politiques, librement ratifiés. Il faut par ailleurs rappeler qu'en cette journée de la marche pacifique des chrétiens catholiques, les Eglises ont été profanées, des abbés et religieuses arrêtées, les fidèles brutalisés, d'autres tabassés et soumis à des traitements dégradants. Des bombes à gaz lacrymogène ont été d'usage.
LEFILS MATADY
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
Muya Ilunga Albert - Comprendre le message de Etienne Tshisekedi
http://www.youtube.com/watch?v=98ZfWzMTULc
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
Nouvelle cotisation des combattants pour soutenir la marche du 16/02 à Kinshasa et les blessés
http://banamikili.skyrock.com/306981613 ... -02-a.html
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
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Thierry Vircoulon : "On assiste à une régression démocratique" en RDC
démocratie(598) - Joseph Kabila(359) - étienne Tshisekedi(91) - législatives rdc 2011(18)
20/02/2012 à 16h:52 Par Vincent Duhem
Directeur de l’International Crisis Group (ICG) pour l'Afrique centrale, Thierry Vircoulon analyse le blocage politique actuel et la faiblesse de l'opposition en République démocratique du Congo (RDC). Tout en déplorant l'escalade du pouvoir dans la répression. Interview.
Jeune Afrique : La rentrée du Parlement congolais a eu lieu jeudi 16 février. Selon certaines sources au sein de l’UDPS, après avoir récemment évoqué l'idée de ne pas siéger, certains députés UDPS ont finalement décidé de valider leur mandat et de suivre une stratégie d'opposition républicaine. Pourquoi un tel revirement ? La stratégie de Tshisekedi est-elle mise en cause ?
Thierry Vircoulon (en photo ci-contre) : Je ne pense pas qu’une décision ait été arrêtée, les députés de l’UDPS sont toujours en grande discussion. Selon mes informations, une majorité d’entre eux n’était pas présente à l’Assemblée. Le parti est très divisé entre d’un côté ceux qui aimeraient bien siéger et de l’autre, ceux qui autour d'Étienne Thisekedi sont dans une position de boycott total. La stratégie de l’UDPS n’est pas encore bien définie. À ce stade de la vie politique, Tshisekedi ne va quant à lui pas modifier sa stratégie. La question est de savoir si le pouvoir va le laisser rester à Kinshasa.
Quelles conséquences le choix de l’UDPS aura sur l’opposition, notamment sur l’Union pour la Nation Congolais (UNC) de Vital Kamerhe ?
L’UDPS est le premier parti de l’opposition. S’il ne siège pas, les autres partis seront clairement affaiblis au Parlement. Dans le cas contraire, cela peut créer un fond d’opposition significatif (une centaine de député). L’enjeu est donc de savoir si l’opposition sera parlementaire ou extra-parlementaire. Mais, il serait souhaitable qu’il y ait une opposition parlementaire en RDC.
La majorité présidentielle sort-elle renforcée du scrutin ?
Bien qu’un nombre important de sièges soient contestés, la majorité est clairement définie. À côté du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Kabila, se trouve le Parti du peuple pour la paix et la démocratie (PPPD), le Mouvement social pour le renouveau (MSR) de Pierre Lumbi et le Parti lumumbiste unifié (Palu). On connaît donc la configuration de la majorité. Elle sera dominante, voire surdominante si l’UDPS ne siège pas. Dominante au Parlement mais fragile dans la rue, comme le montre la répression de la manifestation de jeudi 16 février.
Ce qui s’est passé le 16 février montre qu'il est maintenant impossible pour l’opposition de manifester à Kinshasa.
En effet, la manifestation de l’Église catholique, interdite par les autorités de Kinshasa, a été violemment réprimée. Vous attendiez-vous à un tel tour de vis de la part du régime de Kabila?
Oui, bien sûr. Ce n’est en rien étonnant. Rappellez-vous dans quelle ambiance sécuritaire tendue se sont déroulés la fin de la campagne et le dépouillement des votes. Ce qui est le plus inquiétant, c’est que l’on assiste à un scénario de régression démocratique caractérisé par un climat de répression et une absence d’opposition. Une répression qui touche les manifestants, mais aussi directement l’opposition : deux membres de l’UDPS ont récemment été arrêtés et détenus arbitrairement par les services de sécurité du régime de Kabila.
Ce qui s’est passé le 16 février montre que la capacité de mobilisation de l’opposition est largement dépassée par les ressources des forces de l’ordre. Il est maintenant impossible pour l’opposition de manifester à Kinshasa.
À l’occasion de la compilation des résultats des législatives, la Ceni a modifié ses équipes et fait état d’un nombre d’irrégularités bien supérieur à ce qui avait été constaté pour la présidentielle. Cela donne-t-il une plus grande crédibilité à son travail, ou cela montre-t-il a contrario l'incohérence des résultats entre les deux scrutins ?
Cela ne lui donne pas une once de crédibilité supplémentaire. L’enjeu des législatives était moins important que celui de la présidentielle. La seule chose que cela montre, c’est que l’opacité du dépouillement des votes de la présidentielle a été la même pour les législatives.
Quel a été le travail des observateurs dépêchés par les États-Unis et l’Union européenne (UE) ?
Nul. Les États-Unis ont bien dépêché des experts électoraux mais ils n’ont pas réussi à trouver un accord avec la Ceni qui a déclaré qu’elle souhaitait que personne ne mette les pieds dans le dépouillement.
La communauté internationale a pris l’option de geler les problèmes au lieu de les régler et est ainsi renvoyée à ses contradictions.
Les États-Unis ont appelé mercredi 15 février à la formation d’un « gouvernement de large union ». Est-ce une option réaliste ?
Non, je ne vois pas comment quelqu’un qui vient d’être élu accepterait de partager le pouvoir. Ce ne sont que des paroles diplomatiques qui révèlent l’embarras de la communauté internationale vis-à-vis d’une élection qu’elle a en partie financé, et dont elle a participé à l’organisation logistique.
La communauté internationale a pris l’option de geler les problèmes au lieu de les régler et est ainsi renvoyée à ses contradictions. Par exemple, lors de l’élection de 2006, la mission électorale de l’Union européenne a rendu un rapport en vue des élections de 2011. Aucune de ces recommandations n’a été mise en œuvre par Kinshasa. Malgré cela, l’UE a quand même financé les scrutins de novembre dernier.
L’ambassadeur américain à Kinshasa, bien que pointant les nombreuses irrégularités constatées, a reconnu Joseph Kabila comme président légitime. Pourquoi les États-Unis se rangent-ils derrière Kabila ?
Les États-Unis sont confrontés aux mêmes contradictions que la communauté internationale. Après avoir appuyé le processus et penché du côté du pouvoir établi, les USA ont reconnu les fraudes constatées par tous lors du vote. Ils sont maintenant gênés. D’où ce double discours.
Thierry Vircoulon : "On assiste à une régression démocratique" en RDC
démocratie(598) - Joseph Kabila(359) - étienne Tshisekedi(91) - législatives rdc 2011(18)
20/02/2012 à 16h:52 Par Vincent Duhem
Directeur de l’International Crisis Group (ICG) pour l'Afrique centrale, Thierry Vircoulon analyse le blocage politique actuel et la faiblesse de l'opposition en République démocratique du Congo (RDC). Tout en déplorant l'escalade du pouvoir dans la répression. Interview.
Jeune Afrique : La rentrée du Parlement congolais a eu lieu jeudi 16 février. Selon certaines sources au sein de l’UDPS, après avoir récemment évoqué l'idée de ne pas siéger, certains députés UDPS ont finalement décidé de valider leur mandat et de suivre une stratégie d'opposition républicaine. Pourquoi un tel revirement ? La stratégie de Tshisekedi est-elle mise en cause ?
Thierry Vircoulon (en photo ci-contre) : Je ne pense pas qu’une décision ait été arrêtée, les députés de l’UDPS sont toujours en grande discussion. Selon mes informations, une majorité d’entre eux n’était pas présente à l’Assemblée. Le parti est très divisé entre d’un côté ceux qui aimeraient bien siéger et de l’autre, ceux qui autour d'Étienne Thisekedi sont dans une position de boycott total. La stratégie de l’UDPS n’est pas encore bien définie. À ce stade de la vie politique, Tshisekedi ne va quant à lui pas modifier sa stratégie. La question est de savoir si le pouvoir va le laisser rester à Kinshasa.
Quelles conséquences le choix de l’UDPS aura sur l’opposition, notamment sur l’Union pour la Nation Congolais (UNC) de Vital Kamerhe ?
L’UDPS est le premier parti de l’opposition. S’il ne siège pas, les autres partis seront clairement affaiblis au Parlement. Dans le cas contraire, cela peut créer un fond d’opposition significatif (une centaine de député). L’enjeu est donc de savoir si l’opposition sera parlementaire ou extra-parlementaire. Mais, il serait souhaitable qu’il y ait une opposition parlementaire en RDC.
La majorité présidentielle sort-elle renforcée du scrutin ?
Bien qu’un nombre important de sièges soient contestés, la majorité est clairement définie. À côté du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Kabila, se trouve le Parti du peuple pour la paix et la démocratie (PPPD), le Mouvement social pour le renouveau (MSR) de Pierre Lumbi et le Parti lumumbiste unifié (Palu). On connaît donc la configuration de la majorité. Elle sera dominante, voire surdominante si l’UDPS ne siège pas. Dominante au Parlement mais fragile dans la rue, comme le montre la répression de la manifestation de jeudi 16 février.
Ce qui s’est passé le 16 février montre qu'il est maintenant impossible pour l’opposition de manifester à Kinshasa.
En effet, la manifestation de l’Église catholique, interdite par les autorités de Kinshasa, a été violemment réprimée. Vous attendiez-vous à un tel tour de vis de la part du régime de Kabila?
Oui, bien sûr. Ce n’est en rien étonnant. Rappellez-vous dans quelle ambiance sécuritaire tendue se sont déroulés la fin de la campagne et le dépouillement des votes. Ce qui est le plus inquiétant, c’est que l’on assiste à un scénario de régression démocratique caractérisé par un climat de répression et une absence d’opposition. Une répression qui touche les manifestants, mais aussi directement l’opposition : deux membres de l’UDPS ont récemment été arrêtés et détenus arbitrairement par les services de sécurité du régime de Kabila.
Ce qui s’est passé le 16 février montre que la capacité de mobilisation de l’opposition est largement dépassée par les ressources des forces de l’ordre. Il est maintenant impossible pour l’opposition de manifester à Kinshasa.
À l’occasion de la compilation des résultats des législatives, la Ceni a modifié ses équipes et fait état d’un nombre d’irrégularités bien supérieur à ce qui avait été constaté pour la présidentielle. Cela donne-t-il une plus grande crédibilité à son travail, ou cela montre-t-il a contrario l'incohérence des résultats entre les deux scrutins ?
Cela ne lui donne pas une once de crédibilité supplémentaire. L’enjeu des législatives était moins important que celui de la présidentielle. La seule chose que cela montre, c’est que l’opacité du dépouillement des votes de la présidentielle a été la même pour les législatives.
Quel a été le travail des observateurs dépêchés par les États-Unis et l’Union européenne (UE) ?
Nul. Les États-Unis ont bien dépêché des experts électoraux mais ils n’ont pas réussi à trouver un accord avec la Ceni qui a déclaré qu’elle souhaitait que personne ne mette les pieds dans le dépouillement.
La communauté internationale a pris l’option de geler les problèmes au lieu de les régler et est ainsi renvoyée à ses contradictions.
Les États-Unis ont appelé mercredi 15 février à la formation d’un « gouvernement de large union ». Est-ce une option réaliste ?
Non, je ne vois pas comment quelqu’un qui vient d’être élu accepterait de partager le pouvoir. Ce ne sont que des paroles diplomatiques qui révèlent l’embarras de la communauté internationale vis-à-vis d’une élection qu’elle a en partie financé, et dont elle a participé à l’organisation logistique.
La communauté internationale a pris l’option de geler les problèmes au lieu de les régler et est ainsi renvoyée à ses contradictions. Par exemple, lors de l’élection de 2006, la mission électorale de l’Union européenne a rendu un rapport en vue des élections de 2011. Aucune de ces recommandations n’a été mise en œuvre par Kinshasa. Malgré cela, l’UE a quand même financé les scrutins de novembre dernier.
L’ambassadeur américain à Kinshasa, bien que pointant les nombreuses irrégularités constatées, a reconnu Joseph Kabila comme président légitime. Pourquoi les États-Unis se rangent-ils derrière Kabila ?
Les États-Unis sont confrontés aux mêmes contradictions que la communauté internationale. Après avoir appuyé le processus et penché du côté du pouvoir établi, les USA ont reconnu les fraudes constatées par tous lors du vote. Ils sont maintenant gênés. D’où ce double discours.
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
Kinshasa, Abbé LUYEYE : L’ évaluation de la marche du 16 fevrier
http://congomikili.com/kinshasa-abbe-lu ... vrier.html
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
Droit de Cité: L’histoire des révolutions congolaises par Anicet Mobe
Généralement qualifié d’amorphe, le peuple congolais a dans son histoire démontré tout autre chose. Le chercheur, sociologue, Anicet Mobe nous apporte les éléments pouvant affirmer le contraire. Les différentes marches et autres manifestations en sont témoins. Congomikili.com na temps !
http://congomikili.com/droit-de-cite-lh ... -mobe.html
Généralement qualifié d’amorphe, le peuple congolais a dans son histoire démontré tout autre chose. Le chercheur, sociologue, Anicet Mobe nous apporte les éléments pouvant affirmer le contraire. Les différentes marches et autres manifestations en sont témoins. Congomikili.com na temps !
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Re: Marche des chrétiens du 16/02 "annulée"
http://www.afriqueredaction.com/article ... 12063.html
Lundi 27 février 2012
RD Congo : l'Eglise catholique, ultime espoir?
Crée le 27-02-2012- 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 27-02-2012 - 08H08 AFRIQUE REDACTION PAR : L'EXPRESS
M. Anicet Mobe
Brandissant un fallacieux prétexte, une non-conformité légale - un comble dans un Etat de non-droit-, le gouverneur de la ville de Kinshasa a interdit, le 16 février dernier, une manifestation des citoyens congolais refusant le hold-up politique qui a confisqué leur choix électoral du 28 novembre dernier.
"L'Eglise, au Congo comme ailleurs, ne revendique aucun monopole et ne cherche aucun privilège, ni temporel, ni spirituel."
Mgr Joseph Malula, Salut à une jeune Nation, Vivante Afrique n° 209, Belgique, juillet-août 1960.
L'interdiction de cette manifestation est une lamentable régression intellectuelle et politique ramenant le Congo 50 ans en arrière quand le pouvoir colonial belge, sourd aux légitimes revendications du peuple congolais et aux puissants mouvements de l'histoire, empêcha monsieur Joseph Kasa-Vubu - grand vainqueur des élections municipales avec le parti, l'Abako en décembre 1957- de se rendre à la conférence Panafricaine à Accra au Ghana (8-12 décembre 1958).
Depuis que la volonté populaire est brisée et que la voix des citoyens est étouffée, le pouvoir amplifie une ignoble campagne d'insinuations malveillantes où le mensonge le plus éhonté le dispute avec une flagrante falsification de l'histoire pour discréditer ceux des ecclésiastiques solidaires de la détresse de leurs ouailles déterminées à faire respecter la vérité des urnes. Cette bruyante campagne de calomnie rappelle étrangement celle que le régime Mobutu déploya en 1972 en ciblant le Cardinal Malula alors qu'en réalité, le pouvoir voulait embrigader l'ensemble de la hiérarchie catholique dans les structures du parti unique afin de domestiquer l'église catholique pour en faire une composante du parti unique. Relayée à l'étranger par certains médias proches des politiques et de puissants groupes économiques soutenant le pouvoir de Kinshasa, l'actuelle campagne de désinformation simplifie à outrance une situation fort complexe.
Seule une analyse critique, dégagée de l'étreinte d'une actualité dont la perception est souvent pervertie par une presse congolaise et étrangère avide du sensationnel, contribuerait à saisir les véritables enjeux d'une problématique touchant le devenir de tout un peuple qui n'entend pas tourner la page des dernières élections présidentielle et législatives. En effet, outrés par les turpitudes d'un pouvoir arrogant qui a sciemment détourné les ressources publiques pour confisquer l'expression électorale du 28 novembre 2011, les citoyens congolais ne s'avouent pas vaincus, malgré le climat de terreur, de précarité matérielle et de détresse sociale qu'un gouvernement erratique impose au pays.
De manière consciencieuse, ils se sont préparés à manifester massivement ce jeudi 16 février 2012 dans les rues de la capitale, Kinshasa, pour exprimer leur ferme détermination à se réapproprier les résultats électoraux du scrutin présidentiel et législatif de novembre 2011. Pour les organisateurs, cette marche devait aussi rendre hommage à leurs concitoyens, sauvagement fauchés par la soldatesque mobutiste le dimanche 16 février 1992 lors de la "Marche de l'espoir" exigeant la reprise des travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).
Rappelons que la marche pacifique des chrétiens du 16 février 1992 avait été soigneusement préparée par un comité de coordination composée de chrétiens: ecclésiastiques et laïcs engagés dans le processus démocratique. Un groupe de réflexion et d'action citoyenne de conscientisation "AMOS" animé, notamment par l'abbé José Mpundu (militant infatigable de la conscientisation civique, des droits de l'homme et de la non-violence active, lauréat du prix international "Pax Christi" en 1994) et le professeur Thierry Landu publiait des brochures qui ont été des matériaux culturels qui ont énormément contribué à aiguiser l'intelligence -critique des chrétiens et à les mobiliser ce dimanche 16 février 1992.
Aujourd'hui, 20 ans après, il est stupéfiant de constater que le pouvoir en place reproduit le même schéma en déployant massivement les forces de répression et leurs équipements anti-émeute devant les paroisses de Kinshasa afin d'empêcher les cortèges de fidèles de converger vers l'église Saint-Joseph au quartier Matonge. Sans la moindre retenue, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène et ont procédé à des arrestations musclées (prêtres, religieuses, diacres et autres fidèles...). Par ailleurs, le pouvoir n'a pas hésité à payer des voyous (kulunas) munis d'armes blanches pour s'attaquer aux assemblées de fidèles. Le rôle et la place des forces de l'ordre et de l'armée dans notre société restent donc un problème fort préoccupant et un écueil pour l'instauration d'une réelle démocratie au Congo.
Il est vrai que l'Eglise catholique fut l'un des piliers de l'ordre colonial; il est vrai aussi que la religion chrétienne a été instrumentalisée aux fins de domination coloniale, comme l'exposait clairement en 1930, le ministre belge des colonies, Louis Franck, pourtant libéral et anti-clérical en Belgique: "la religion chrétienne -catholique, basée sur l'autorité, peut être capable de changer la mentalité indigène, de donner à nos Noirs une conscience nette et intime de leurs devoirs, de leur inspirer le respect de l'autorité et l'esprit de loyalisme à l'égard de la Belgique. "
Il n'en reste pas moins vrai que les élites intellectuelles et politiques qui ont façonné le mouvement d'émancipation politique sont pour la plupart issues des institutions scolaires et culturelles chrétiennes. Tel est le cas des Groupes de Conscience Africaine - fondé par l'abbé Joseph Malula en 1951- et de l'Abako -association culturelle fondée par Edmond Nzeza-Landu, ancien grand séminariste à Mayidi (Bas-Congo). L'Abako prit une orientation nettement politique sous l'impulsion de Joseph Kasa-Vubu, ancien grand séminariste, lui aussi, de Mbata-Kiela (Bas-Congo) et Kabwe (Kasaï). Du groupe 'Conscience Africaine' est issu le Mouvement National Congolais (MNC) qui formera avec l'Abako et le Parti Solidaire Africain (PSA) de MM. Cléophas Kamitatu, Antoine Gizenga, anciens séminaristes de Kinzambi, l'ossature de la majorité politique issue des élections législatives et provinciales de 1960.
Rappelons aussi la déclaration des Vicaires Apostoliques (Evêques) du Congo belge, le 30 juin 1956, affirmant que l'émancipation politique est "légitime du moment qu'elle s'accomplit dans le respect des droits mutuels et de la charité". Le 28 mai 1958 à Bruxelles, au congrès de l'humanisme chrétien, l'abbé Joseph Malula affirme devant un auditoire stupéfait" qu'il vaut mieux accorder l'indépendance un quart d'heure trop tôt qu'un quart d'heure trop tard" et le 22 août 1959, les évêques du Congo saluent "avec une grande joie l'annonce de l'indépendance du Congo et du Ruanda-Urundi".
Par ses nombreuses réalisations sociales (dense réseau d'enseignement, cliniques, foyers sociaux, centres d'études...), l'église catholique occupe une place prépondérante dans la société congolaise dès les premières phases de l'expansion coloniale dont elle a été une des alliées. Elle a rendu service à l'impérialisme occidental en le légitimant et en conditionnant ses adeptes à accepter des espérances compensatoires: une récompense éternelle contre les malheurs terrestres, y compris l'oppression coloniale.
Dès 1890, des missionnaires protestants anglo-saxons s'élèvent contre les atrocités que subissent les populations congolaises soumises au joug du roi des Belges, souverain de l'Etat indépendant du Congo, Léopold II. Tel est le cas, notamment du pasteur presbytérien noir américain, William Sheppard, très apprécié des populations du Kasaï, notamment les Bakubas, dont il parlait la langue. Son confrère Georges Washington Williams, de l'église baptiste, adressa en 1890, une lettre ouverte au roi Léopold II et un rapport accablant au Président américain, Benjamin Harrison pour dénoncer les crimes commis au Congo contre les Congolais. Le courrier qu'il adresse au Secrétaire d'état, Blaine, évoque un crime contre l'humanité au Congo. En revanche, l'église catholique observa un mutisme assourdissant. Le rapport de la commission internationale d'enquête en 1904-1905 épingla aussi les missionnaires catholiques. C'est alors que l'EIC signa avec le Vatican, le 26 mai 1906, une Convention qui réserva un quasi monopole aux congrégations religieuses catholiques, essentiellement belges, pour évangéliser et scolariser les Congolais.
Aussi, convient-il de mentionner l'ouvrage que publia en 1906, le père jésuite belge Arthur Vermeersch: La Question congolaise pour dénoncer le calvaire des Congolais. Certes, le père Vermeersch ne remet pas en question le bien-fondé de la colonisation mais il en dénonce certaines pratiques. Il a été très critiqué par d'autres catholiques, notamment son confère jésuite, Castelein.
Aujourd'hui,si elle veut capter les signes des temps, le rôle de l'église ne se définira que par un engagement actif, lucide et total des ecclésiastiques -qui renoncent aux privilèges- aux côtés de plus démunis dans leur quête d'une société de justice. Tel est, entre autres, le sens de l'exhortation de l'abbé José Mpundu plaidant dès le 03 décembre 2011 pour un rôle prophétique de l'église catholique. En somme, une église fidèle aux enseignements du Concile du Vatican II dont "Gaudim et Spes : Joie et espoir" est considéré comme le document le plus important, notamment parce qu'il aborde des problématiques fondamentales comme: l'homme et son destin; le sens de l'activité des hommes, de toutes leurs entreprises,de leur histoire ; l'Eglise dans son rapport aux hommes, aux sociétés, à la marche de l'histoire humaine. Oui, les chrétiens congolais veulent que leur église soit une "Eglise dans le monde de ce temps". Les évêques du Congo ont activement participé au concile Vatican II. Monseigneur Malula a été de toutes les sessions dont il fut membre de la commission liturgique.
Oui, les chrétiens congolais ne peuvent oublier que ces 40 dernières années, la Conférence épiscopale a été la "Voix des sans voix" comme le démontrent la justesse, la rigueur intellectuelle, le souci de justice et de vérité des déclarations et lettres pastorales de leurs prélats. Les deux extraits mentionnés ci-après en sont une lumineuse illustration. Le constat dressé reste, plus de trente ans après, d'une étonnante actualité brûlante:
"Notre pays a le malheur d'avoir un riche potentiel économique qui fait de lui un objet de convoitise, parfois éhontée ,de la part de certaines puissances étrangères. Les matières premières semblent les attirer plus que le sort de l'homme et la destinée de tout un peuple. "Conférence épiscopale, Kinshasa, le 10 juillet 1978, Foi et développement, Centre Lebret n° 62,Paris,décembre 1978.
"Depuis des décades on parle de ces richesses qui n'en finissent pas de demeurer potentielles. A quand un peu de bonheur ? Echéance sans cesse reportée. En attendant,c'est l'exploitation éhontée, le pillage organisé au profit de l'étranger et de ses relais pendant que le gros du peuple croupit dans la misère dans des situations parfois artificiellement provoquées." : Notre foi en l'homme, image de Dieu; Déclaration du comité permanent des évêques du Zaïre, Kinshasa, 23 juin 1981; La Documentation catholique, Paris 17 janvier 1982, p.124.
Face à la désespérance actuelle faite de déni de justice et de violence sociale qui s'amplifient parallèlement avec la floraison des groupes religieux- sectes, églises du réveil...- qui affichent des prétentions messianiques, font du spirituel un soporifique et que le pouvoir actuel utilise comme lieux propagande pour glorifier le "Raïs" et anesthésier l'esprit critique des citoyens, il appartient aux intellectuels chrétiens de (re)faire de l'église catholique un pôle d'excellence intellectuelle pour initier des pratiques intelligentes de la foi afin que les chrétiens se donnent les moyens d'éradiquer les structures de péché collectif qui tend à s'incruster dans le système social.
Aux intellectuels qui veulent exercer une fonction tribunicienne de s'employer à désacraliser les hiérarchies ecclésiastiques qui ont tendance à féodaliser leurs relations avec les fidèles, ce qui ne favorise guère un dialogue en vérité indispensable pour redonner espoir aux Congolais.
"L'esprit marche dans les ténèbres quand le passé n'éclaire plus le présent "... nous enseigne Tocqueville. Une intelligente appropriation de notre mémoire historique, dépouillée de mythes, nous servirait de levier pour exercer lucidement une citoyenneté responsable.
Pour le Collectif des intellectuels congolais DEFIS (France):
Anicet MOBE, conseiller culturel de DEFIS
Alfred SHANGO, président de DEFIS
Jean LUBIKU MIANKEBA, secrétaire général de DEFIS
Lundi 27 février 2012
RD Congo : l'Eglise catholique, ultime espoir?
Crée le 27-02-2012- 08h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 27-02-2012 - 08H08 AFRIQUE REDACTION PAR : L'EXPRESS
M. Anicet Mobe
Brandissant un fallacieux prétexte, une non-conformité légale - un comble dans un Etat de non-droit-, le gouverneur de la ville de Kinshasa a interdit, le 16 février dernier, une manifestation des citoyens congolais refusant le hold-up politique qui a confisqué leur choix électoral du 28 novembre dernier.
"L'Eglise, au Congo comme ailleurs, ne revendique aucun monopole et ne cherche aucun privilège, ni temporel, ni spirituel."
Mgr Joseph Malula, Salut à une jeune Nation, Vivante Afrique n° 209, Belgique, juillet-août 1960.
L'interdiction de cette manifestation est une lamentable régression intellectuelle et politique ramenant le Congo 50 ans en arrière quand le pouvoir colonial belge, sourd aux légitimes revendications du peuple congolais et aux puissants mouvements de l'histoire, empêcha monsieur Joseph Kasa-Vubu - grand vainqueur des élections municipales avec le parti, l'Abako en décembre 1957- de se rendre à la conférence Panafricaine à Accra au Ghana (8-12 décembre 1958).
Depuis que la volonté populaire est brisée et que la voix des citoyens est étouffée, le pouvoir amplifie une ignoble campagne d'insinuations malveillantes où le mensonge le plus éhonté le dispute avec une flagrante falsification de l'histoire pour discréditer ceux des ecclésiastiques solidaires de la détresse de leurs ouailles déterminées à faire respecter la vérité des urnes. Cette bruyante campagne de calomnie rappelle étrangement celle que le régime Mobutu déploya en 1972 en ciblant le Cardinal Malula alors qu'en réalité, le pouvoir voulait embrigader l'ensemble de la hiérarchie catholique dans les structures du parti unique afin de domestiquer l'église catholique pour en faire une composante du parti unique. Relayée à l'étranger par certains médias proches des politiques et de puissants groupes économiques soutenant le pouvoir de Kinshasa, l'actuelle campagne de désinformation simplifie à outrance une situation fort complexe.
Seule une analyse critique, dégagée de l'étreinte d'une actualité dont la perception est souvent pervertie par une presse congolaise et étrangère avide du sensationnel, contribuerait à saisir les véritables enjeux d'une problématique touchant le devenir de tout un peuple qui n'entend pas tourner la page des dernières élections présidentielle et législatives. En effet, outrés par les turpitudes d'un pouvoir arrogant qui a sciemment détourné les ressources publiques pour confisquer l'expression électorale du 28 novembre 2011, les citoyens congolais ne s'avouent pas vaincus, malgré le climat de terreur, de précarité matérielle et de détresse sociale qu'un gouvernement erratique impose au pays.
De manière consciencieuse, ils se sont préparés à manifester massivement ce jeudi 16 février 2012 dans les rues de la capitale, Kinshasa, pour exprimer leur ferme détermination à se réapproprier les résultats électoraux du scrutin présidentiel et législatif de novembre 2011. Pour les organisateurs, cette marche devait aussi rendre hommage à leurs concitoyens, sauvagement fauchés par la soldatesque mobutiste le dimanche 16 février 1992 lors de la "Marche de l'espoir" exigeant la reprise des travaux de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).
Rappelons que la marche pacifique des chrétiens du 16 février 1992 avait été soigneusement préparée par un comité de coordination composée de chrétiens: ecclésiastiques et laïcs engagés dans le processus démocratique. Un groupe de réflexion et d'action citoyenne de conscientisation "AMOS" animé, notamment par l'abbé José Mpundu (militant infatigable de la conscientisation civique, des droits de l'homme et de la non-violence active, lauréat du prix international "Pax Christi" en 1994) et le professeur Thierry Landu publiait des brochures qui ont été des matériaux culturels qui ont énormément contribué à aiguiser l'intelligence -critique des chrétiens et à les mobiliser ce dimanche 16 février 1992.
Aujourd'hui, 20 ans après, il est stupéfiant de constater que le pouvoir en place reproduit le même schéma en déployant massivement les forces de répression et leurs équipements anti-émeute devant les paroisses de Kinshasa afin d'empêcher les cortèges de fidèles de converger vers l'église Saint-Joseph au quartier Matonge. Sans la moindre retenue, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène et ont procédé à des arrestations musclées (prêtres, religieuses, diacres et autres fidèles...). Par ailleurs, le pouvoir n'a pas hésité à payer des voyous (kulunas) munis d'armes blanches pour s'attaquer aux assemblées de fidèles. Le rôle et la place des forces de l'ordre et de l'armée dans notre société restent donc un problème fort préoccupant et un écueil pour l'instauration d'une réelle démocratie au Congo.
Il est vrai que l'Eglise catholique fut l'un des piliers de l'ordre colonial; il est vrai aussi que la religion chrétienne a été instrumentalisée aux fins de domination coloniale, comme l'exposait clairement en 1930, le ministre belge des colonies, Louis Franck, pourtant libéral et anti-clérical en Belgique: "la religion chrétienne -catholique, basée sur l'autorité, peut être capable de changer la mentalité indigène, de donner à nos Noirs une conscience nette et intime de leurs devoirs, de leur inspirer le respect de l'autorité et l'esprit de loyalisme à l'égard de la Belgique. "
Il n'en reste pas moins vrai que les élites intellectuelles et politiques qui ont façonné le mouvement d'émancipation politique sont pour la plupart issues des institutions scolaires et culturelles chrétiennes. Tel est le cas des Groupes de Conscience Africaine - fondé par l'abbé Joseph Malula en 1951- et de l'Abako -association culturelle fondée par Edmond Nzeza-Landu, ancien grand séminariste à Mayidi (Bas-Congo). L'Abako prit une orientation nettement politique sous l'impulsion de Joseph Kasa-Vubu, ancien grand séminariste, lui aussi, de Mbata-Kiela (Bas-Congo) et Kabwe (Kasaï). Du groupe 'Conscience Africaine' est issu le Mouvement National Congolais (MNC) qui formera avec l'Abako et le Parti Solidaire Africain (PSA) de MM. Cléophas Kamitatu, Antoine Gizenga, anciens séminaristes de Kinzambi, l'ossature de la majorité politique issue des élections législatives et provinciales de 1960.
Rappelons aussi la déclaration des Vicaires Apostoliques (Evêques) du Congo belge, le 30 juin 1956, affirmant que l'émancipation politique est "légitime du moment qu'elle s'accomplit dans le respect des droits mutuels et de la charité". Le 28 mai 1958 à Bruxelles, au congrès de l'humanisme chrétien, l'abbé Joseph Malula affirme devant un auditoire stupéfait" qu'il vaut mieux accorder l'indépendance un quart d'heure trop tôt qu'un quart d'heure trop tard" et le 22 août 1959, les évêques du Congo saluent "avec une grande joie l'annonce de l'indépendance du Congo et du Ruanda-Urundi".
Par ses nombreuses réalisations sociales (dense réseau d'enseignement, cliniques, foyers sociaux, centres d'études...), l'église catholique occupe une place prépondérante dans la société congolaise dès les premières phases de l'expansion coloniale dont elle a été une des alliées. Elle a rendu service à l'impérialisme occidental en le légitimant et en conditionnant ses adeptes à accepter des espérances compensatoires: une récompense éternelle contre les malheurs terrestres, y compris l'oppression coloniale.
Dès 1890, des missionnaires protestants anglo-saxons s'élèvent contre les atrocités que subissent les populations congolaises soumises au joug du roi des Belges, souverain de l'Etat indépendant du Congo, Léopold II. Tel est le cas, notamment du pasteur presbytérien noir américain, William Sheppard, très apprécié des populations du Kasaï, notamment les Bakubas, dont il parlait la langue. Son confrère Georges Washington Williams, de l'église baptiste, adressa en 1890, une lettre ouverte au roi Léopold II et un rapport accablant au Président américain, Benjamin Harrison pour dénoncer les crimes commis au Congo contre les Congolais. Le courrier qu'il adresse au Secrétaire d'état, Blaine, évoque un crime contre l'humanité au Congo. En revanche, l'église catholique observa un mutisme assourdissant. Le rapport de la commission internationale d'enquête en 1904-1905 épingla aussi les missionnaires catholiques. C'est alors que l'EIC signa avec le Vatican, le 26 mai 1906, une Convention qui réserva un quasi monopole aux congrégations religieuses catholiques, essentiellement belges, pour évangéliser et scolariser les Congolais.
Aussi, convient-il de mentionner l'ouvrage que publia en 1906, le père jésuite belge Arthur Vermeersch: La Question congolaise pour dénoncer le calvaire des Congolais. Certes, le père Vermeersch ne remet pas en question le bien-fondé de la colonisation mais il en dénonce certaines pratiques. Il a été très critiqué par d'autres catholiques, notamment son confère jésuite, Castelein.
Aujourd'hui,si elle veut capter les signes des temps, le rôle de l'église ne se définira que par un engagement actif, lucide et total des ecclésiastiques -qui renoncent aux privilèges- aux côtés de plus démunis dans leur quête d'une société de justice. Tel est, entre autres, le sens de l'exhortation de l'abbé José Mpundu plaidant dès le 03 décembre 2011 pour un rôle prophétique de l'église catholique. En somme, une église fidèle aux enseignements du Concile du Vatican II dont "Gaudim et Spes : Joie et espoir" est considéré comme le document le plus important, notamment parce qu'il aborde des problématiques fondamentales comme: l'homme et son destin; le sens de l'activité des hommes, de toutes leurs entreprises,de leur histoire ; l'Eglise dans son rapport aux hommes, aux sociétés, à la marche de l'histoire humaine. Oui, les chrétiens congolais veulent que leur église soit une "Eglise dans le monde de ce temps". Les évêques du Congo ont activement participé au concile Vatican II. Monseigneur Malula a été de toutes les sessions dont il fut membre de la commission liturgique.
Oui, les chrétiens congolais ne peuvent oublier que ces 40 dernières années, la Conférence épiscopale a été la "Voix des sans voix" comme le démontrent la justesse, la rigueur intellectuelle, le souci de justice et de vérité des déclarations et lettres pastorales de leurs prélats. Les deux extraits mentionnés ci-après en sont une lumineuse illustration. Le constat dressé reste, plus de trente ans après, d'une étonnante actualité brûlante:
"Notre pays a le malheur d'avoir un riche potentiel économique qui fait de lui un objet de convoitise, parfois éhontée ,de la part de certaines puissances étrangères. Les matières premières semblent les attirer plus que le sort de l'homme et la destinée de tout un peuple. "Conférence épiscopale, Kinshasa, le 10 juillet 1978, Foi et développement, Centre Lebret n° 62,Paris,décembre 1978.
"Depuis des décades on parle de ces richesses qui n'en finissent pas de demeurer potentielles. A quand un peu de bonheur ? Echéance sans cesse reportée. En attendant,c'est l'exploitation éhontée, le pillage organisé au profit de l'étranger et de ses relais pendant que le gros du peuple croupit dans la misère dans des situations parfois artificiellement provoquées." : Notre foi en l'homme, image de Dieu; Déclaration du comité permanent des évêques du Zaïre, Kinshasa, 23 juin 1981; La Documentation catholique, Paris 17 janvier 1982, p.124.
Face à la désespérance actuelle faite de déni de justice et de violence sociale qui s'amplifient parallèlement avec la floraison des groupes religieux- sectes, églises du réveil...- qui affichent des prétentions messianiques, font du spirituel un soporifique et que le pouvoir actuel utilise comme lieux propagande pour glorifier le "Raïs" et anesthésier l'esprit critique des citoyens, il appartient aux intellectuels chrétiens de (re)faire de l'église catholique un pôle d'excellence intellectuelle pour initier des pratiques intelligentes de la foi afin que les chrétiens se donnent les moyens d'éradiquer les structures de péché collectif qui tend à s'incruster dans le système social.
Aux intellectuels qui veulent exercer une fonction tribunicienne de s'employer à désacraliser les hiérarchies ecclésiastiques qui ont tendance à féodaliser leurs relations avec les fidèles, ce qui ne favorise guère un dialogue en vérité indispensable pour redonner espoir aux Congolais.
"L'esprit marche dans les ténèbres quand le passé n'éclaire plus le présent "... nous enseigne Tocqueville. Une intelligente appropriation de notre mémoire historique, dépouillée de mythes, nous servirait de levier pour exercer lucidement une citoyenneté responsable.
Pour le Collectif des intellectuels congolais DEFIS (France):
Anicet MOBE, conseiller culturel de DEFIS
Alfred SHANGO, président de DEFIS
Jean LUBIKU MIANKEBA, secrétaire général de DEFIS
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