Re: Etienne Tshisekedi désigné "candidat unique" de l'opposi
Posté : 20 déc. 2011, 16:14
http://journalchretien.net/21181-Un-sen ... ongolaises
Pan de voile levé sur l’annulation du voyage du ministre belge des affaires étrangères à Kinshasa
Un sénateur belge interpelle son gouvernement sur les présidentielles congolaises
Joseph Kabila : Un président mal élu
mardi 20 décembre 2011, par Jean Paul BWANA , pasteur évangéliste
RESEAU SOCIAL CHRETIEN FRANCOPHONE
Comme les procès-verbaux ont été affichés sur les bureaux de vote, il y aurait là une difficulté à les manipuler car, dans la plupart des cas, la population des quartiers a été prendre bonne note des résultats qui sont sur ces bulletins de vote.
Je pense que cet exercice est techniquement possible. Il s’agit de 63 000 procès-verbaux et non pas de 20 millions de bulletins de vote. Ce processus devrait être fait, pour le coup, avec une observation tant nationale qu’internationale, d’un bout à l’autre. Il pourrait être terminé en quelques semaines et pourrait accroître considérablement la légitimité du résultat des urnes. Notre groupe plaide donc pour que l’on analyse rapidement, urgemment, cette possibilité, afin de répondre à l’appel des organisations extrêmement crédibles que nous avons nous-mêmes financées sur place.
Aujourd’hui l’opinion publique peut être au moins sûre d’une chose, quant à la raison de l’annulation du voyage du ministre belge des affaires étrangères à Kinshasa pour la cérémonie de la prestation du serment par Joseph Kabila ce mardi 20 décembre.
Hormis les protestations des membres de la diaspora congolaise à travers les principales capitales occidentales, les critiques de l’épiscopat congolais, des rapports des missions des observateurs internationaux sur les irrégularités flagrantes ayant émaillé les présidentielles du 28 novembre dernier, certaines personnalités belges ont eu à interpeller leur gouvernement sur le chaos ayant entouré ces élections. Laissez le ministre belge du nouveau gouvernement prendre part officiellement à la cérémonie d’investiture de Joseph Kabila serait cautionner ces fraudes établies.
Nous publions sur cette page une lettre d’un sénateur belge, George DALLEMAGNE, adressée à son gouvernement et dans laquelle il ressort clairement que personne n’accorde le crédit au travail bâclé de la CENI, et encore moins celui effectué dans la précipitation par la fameuse cour suprême de justice.
LETTRE DU SENATEUR BELGE George DALLEMAGNE A SON GOUVERNEMENT
16.12.2011 CONGO :George DALLEMAGNE (CDH) ATTAQUE Didier REYNDERS (MR)
01.09 Georges Dallemagne (CDH) : Monsieur le vice-premier ministre, à mon tour, je vous félicite pour votre prise de fonction. Vous commencez directement très fort, probablement avec le dossier le plus difficile et le plus compliqué pour la diplomatie belge.
On ne vous a pas laissé beaucoup de temps pour vous y familiariser mais je pense que vous le connaissiez déjà au travers de vos autres fonctions. Je vais en venir directement au constat que notre groupe pose quant à la situation au Congo. Je me joins aux collègues qui ont estimé qu’il est difficile de prétendre aujourd’hui que les résultats des urnes sont crédibles. Je pense qu’ils ne sont pas conformes à la vérité ; c’est aussi ce que disent les organisations que la Belgique a financées, notamment la Fondation Carter dont M. Van der Maelen et d’autres ont repris certains extraits du rapport. M. Van der Maelen se demandait d’ailleurs quel était le passage le plus lourd à charge dans ce rapport.
Personnellement, au-delà des faits extrêmement graves qui ont été rapportés, il y a un passage dans ce rapport - qui a été peu repris publiquement -, qui me paraît particulièrement préoccupant, s’agissant du monitoring d’un processus électoral : les observateurs internationaux n’ont pas eu accès au point central de compilation de tous les résultats à Kinshasa. Pour avoir participé à plusieurs processus électoraux, je sais que c’est là qu’il faut se trouver pendant toute la nuit et les jours qui suivent puisque, entre un procès-verbal qu’on reçoit électroniquement ou manuellement et la transcription dans un ordinateur central, il peut se passer toutes sortes de choses. Je pense que l’absence d’observation électorale à cet endroit apporte un grand bémol à tout le travail d’observation, malgré la grande qualité de ce travail dans tous les bureaux de vote, malgré les milliers d’observateurs nationaux et internationaux et le travail considérable qu’ils ont mené. Il y a une faiblesse majeure, tragique, dans l’observation électorale.
De plus, le président de la Conférence épiscopale nationale congolaise, encore une organisation que nous avons financée, remet un rapport estimant que ces résultats ne sont ni conformes à la vérité, ni conformes à la justice. Il semble qu’il dispose de chiffres et, dans sa déclaration sur les ondes de la RTBF ce matin, il va même jusqu’à remettre en question l’ordre d’arrivée des résultats. Il faut être de bon compte et dire aujourd’hui que personne ne connaît le véritable résultat du scrutin. En réalité, personne ne sait ce qui a pu sortir des urnes. Cependant, nous disposons de quatre types de résultats : ceux de la CENI, ceux de l’opposition, mais aussi ceux de la Fondation Carter et ceux de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Celle-ci avait 35 000 observateurs sur le terrain. Tenant compte du fait qu’il y avait 63 000 bureaux de vote, elle avait un observateur pour deux bureaux de vote. Sa légitimité est donc grande. En effet, non seulement nombreux étaient les observateurs sur le terrain, mais ces derniers sont également Congolais et indépendants politiquement.
Nous nous retrouvons, aujourd’hui, face à une situation explosive avec deux candidats estimant chacun avoir gagné. Il est vraie qu’un des candidats bénéficie de l’appui de la CENI et, peut-être, à l’avenir, une autre institution congolaise. Mais on sait aussi – cela a été relevé par beaucoup de mes collègues – à quel point tout ce processus électoral était, dès le départ, mal embarqué. On se souviendra des changements constitutionnels qui, visiblement, étaient faits pour permettre au candidat sortant de gagner. On se souviendra également des moyens mobilisés massivement par l’État en faveur de ce candidat. On se souviendra, enfin, des médias qui ont largement travaillé toujours en faveur dudit candidat.
Malgré tout cela – c’est une observation qui me semble capitale –, on se trouve, aujourd’hui, face à un fait politique majeur dans la mesure où l’opposition fait bien plus que de la figuration ; elle engrange des résultats, quels que soient ceux que l’on retient, qui montrent qu’il existe bel et bien une réalité politique, mais aussi une désespérance du peuple congolais face à sa situation sociale. Je rappelle simplement que, selon un récent rapport du PNUD, le Congo arrive en 187e place sur 187 – difficile de faire pire – en termes d’indice sur le développement humain. La "froideur" de cet indice montre la réalité sociale de ce pays ; elle traduit la misère et la précarité dans lesquelles vit l’ensemble du peuple congolais.
Même si je pense, pour ma part, que cette situation résulte essentiellement d’un problème de gouvernance nationale, cela doit nous amener à nous poser des questions quant à la manière dont nous devrons conduire, à l’avenir, notre coopération dans un pays qui est le premier bénéficiaire de notre coopération bilatérale et multilatérale. Je voudrais ajouter qu’il est évident que la violence n’arrange rien. Qu’elle se manifeste à Bruxelles ou à Kinshasa, il faut s’inscrire dans un processus politique, mais un processus dans lequel la communauté internationale doit continuer à être présente et même peut-être plus présente qu’elle ne l’a été jusqu’ici et ce, pour faire en sorte qu’une situation qui, aujourd’hui, nous semble sans issue, reste une situation sous un contrôle politique et avec des solutions politiques.
Je reviens justement sur certaines propositions formulées par mes collègues pour les préciser. Tout le monde a entendu le rapport des collègues qui sont allés sur le terrain le jour des élections. Il semble que, ce jour-là, les opérations de scrutin se soient passées à peu près correctement. C’est en tout cas le rapport qui en a été fait par l’AWEPA et l’Union africaine avec quand même un grand bémol, à savoir qu’on ne sait pas très bien ce qui s’est passé à l’intérieur du pays. Dans tous les bureaux de vote où il y a eu des observateurs – et ils étaient très nombreux –, on peut dire que les procès-verbaux des bureaux de vote représentent probablement la réalité ou, en tout cas, s’approchent de la réalité qu’a été le vote du peuple congolais.
Par contre, on sait aussi qu’entre ce procès-verbal et la compilation centrale, il y a eu toute une série de manipulations. Je pense qu’il ne serait pas très compliqué de refaire la compilation à partir des procès-verbaux des bureaux de vote. C’est d’ailleurs l’appel de plusieurs organisations, dont la MONUSCO, la Conférence épiscopale, et d’autres observateurs comme International Crisis Group. Comme les procès-verbaux ont été affichés sur les bureaux de vote, il y aurait là une difficulté à les manipuler car, dans la plupart des cas, la population des quartiers a été prendre bonne note des résultats qui sont sur ces bulletins de vote.
Je pense que cet exercice est techniquement possible. Il s’agit de 63 000 procès-verbaux et non pas de 20 millions de bulletins de vote. Ce processus devrait être fait, pour le coup, avec une observation tant nationale qu’internationale, d’un bout à l’autre. Il pourrait être terminé en quelques semaines et pourrait accroître considérablement la légitimité du résultat des urnes. Notre groupe plaide donc pour que l’on analyse rapidement, urgemment, cette possibilité, afin de répondre à l’appel des organisations extrêmement crédibles que nous avons nous-mêmes financées sur place.
Comme d’autres l’ont fait, vous avez vous-même plaidé ce matin pour que les contestations se fassent devant la Cour suprême. M. Kamerhe, au nom de l’ensemble de l’opposition, puisque le fils de M. Tshisekedi l’accompagnait, a introduit un recours. Il ne faut cependant pas en rester là ! Il faut aussi aider la Cour suprême. Plutôt que de garder certains résultats sous le coude, il faudrait plaider auprès des organisations que nous avons financées pour que leurs résultats soient publiés. Cela permettrait aussi de connaître leur vérité, leur travail, leur manière de collecter les choses. C’est extrêmement important !
Ensuite, selon moi, il faudrait que la communauté internationale ne se contente pas de l’existence d’institutions congolaises. En effet, comme Dirk Van der Maelen le rappelait, dix-sept magistrats viennent d’être nommés à la Cour suprême ; comme l’une en avait été exclue, il en restait neuf auxquels s’ajoutent donc les dix-sept. Et chacun connaît toutes les suspicions à propos du travail de cette Cour suprême.
Il serait aberrant d’admettre que la Cour a fait son travail et de tourner la page. À mon avis, pour la stabilité du Congo, pour la légitimité du processus démocratique et pour l’affermissement de la démocratie sur l’ensemble du continent africain, il reste à réaliser un travail politique d’accompagnement, de médiation pour tenir en compte cette demande de la société civile congolaise, du peuple congolais et de ce fait politique majeur apparu au Congo.
Je souhaitais dire cela. En outre, il me paraît indispensable de connaître les chiffres et les données qui seront publiés par l’Union européenne. J’ignore quand sortira ce rapport, mais il faut l’inciter à l’éditer rapidement. En conclusion, je me sens quelque peu mal à l’aise de la démarche du Ministre Tambwe - Mwamba envers la Belgique – tout en ignorant l’objet de sa demande ou de sa question –, en période d’affaires courantes au Congo. Il aurait mieux valu attendre au moins la fin du travail de la Cour suprême
Pan de voile levé sur l’annulation du voyage du ministre belge des affaires étrangères à Kinshasa
Un sénateur belge interpelle son gouvernement sur les présidentielles congolaises
Joseph Kabila : Un président mal élu
mardi 20 décembre 2011, par Jean Paul BWANA , pasteur évangéliste
RESEAU SOCIAL CHRETIEN FRANCOPHONE
Comme les procès-verbaux ont été affichés sur les bureaux de vote, il y aurait là une difficulté à les manipuler car, dans la plupart des cas, la population des quartiers a été prendre bonne note des résultats qui sont sur ces bulletins de vote.
Je pense que cet exercice est techniquement possible. Il s’agit de 63 000 procès-verbaux et non pas de 20 millions de bulletins de vote. Ce processus devrait être fait, pour le coup, avec une observation tant nationale qu’internationale, d’un bout à l’autre. Il pourrait être terminé en quelques semaines et pourrait accroître considérablement la légitimité du résultat des urnes. Notre groupe plaide donc pour que l’on analyse rapidement, urgemment, cette possibilité, afin de répondre à l’appel des organisations extrêmement crédibles que nous avons nous-mêmes financées sur place.
Aujourd’hui l’opinion publique peut être au moins sûre d’une chose, quant à la raison de l’annulation du voyage du ministre belge des affaires étrangères à Kinshasa pour la cérémonie de la prestation du serment par Joseph Kabila ce mardi 20 décembre.
Hormis les protestations des membres de la diaspora congolaise à travers les principales capitales occidentales, les critiques de l’épiscopat congolais, des rapports des missions des observateurs internationaux sur les irrégularités flagrantes ayant émaillé les présidentielles du 28 novembre dernier, certaines personnalités belges ont eu à interpeller leur gouvernement sur le chaos ayant entouré ces élections. Laissez le ministre belge du nouveau gouvernement prendre part officiellement à la cérémonie d’investiture de Joseph Kabila serait cautionner ces fraudes établies.
Nous publions sur cette page une lettre d’un sénateur belge, George DALLEMAGNE, adressée à son gouvernement et dans laquelle il ressort clairement que personne n’accorde le crédit au travail bâclé de la CENI, et encore moins celui effectué dans la précipitation par la fameuse cour suprême de justice.
LETTRE DU SENATEUR BELGE George DALLEMAGNE A SON GOUVERNEMENT
16.12.2011 CONGO :George DALLEMAGNE (CDH) ATTAQUE Didier REYNDERS (MR)
01.09 Georges Dallemagne (CDH) : Monsieur le vice-premier ministre, à mon tour, je vous félicite pour votre prise de fonction. Vous commencez directement très fort, probablement avec le dossier le plus difficile et le plus compliqué pour la diplomatie belge.
On ne vous a pas laissé beaucoup de temps pour vous y familiariser mais je pense que vous le connaissiez déjà au travers de vos autres fonctions. Je vais en venir directement au constat que notre groupe pose quant à la situation au Congo. Je me joins aux collègues qui ont estimé qu’il est difficile de prétendre aujourd’hui que les résultats des urnes sont crédibles. Je pense qu’ils ne sont pas conformes à la vérité ; c’est aussi ce que disent les organisations que la Belgique a financées, notamment la Fondation Carter dont M. Van der Maelen et d’autres ont repris certains extraits du rapport. M. Van der Maelen se demandait d’ailleurs quel était le passage le plus lourd à charge dans ce rapport.
Personnellement, au-delà des faits extrêmement graves qui ont été rapportés, il y a un passage dans ce rapport - qui a été peu repris publiquement -, qui me paraît particulièrement préoccupant, s’agissant du monitoring d’un processus électoral : les observateurs internationaux n’ont pas eu accès au point central de compilation de tous les résultats à Kinshasa. Pour avoir participé à plusieurs processus électoraux, je sais que c’est là qu’il faut se trouver pendant toute la nuit et les jours qui suivent puisque, entre un procès-verbal qu’on reçoit électroniquement ou manuellement et la transcription dans un ordinateur central, il peut se passer toutes sortes de choses. Je pense que l’absence d’observation électorale à cet endroit apporte un grand bémol à tout le travail d’observation, malgré la grande qualité de ce travail dans tous les bureaux de vote, malgré les milliers d’observateurs nationaux et internationaux et le travail considérable qu’ils ont mené. Il y a une faiblesse majeure, tragique, dans l’observation électorale.
De plus, le président de la Conférence épiscopale nationale congolaise, encore une organisation que nous avons financée, remet un rapport estimant que ces résultats ne sont ni conformes à la vérité, ni conformes à la justice. Il semble qu’il dispose de chiffres et, dans sa déclaration sur les ondes de la RTBF ce matin, il va même jusqu’à remettre en question l’ordre d’arrivée des résultats. Il faut être de bon compte et dire aujourd’hui que personne ne connaît le véritable résultat du scrutin. En réalité, personne ne sait ce qui a pu sortir des urnes. Cependant, nous disposons de quatre types de résultats : ceux de la CENI, ceux de l’opposition, mais aussi ceux de la Fondation Carter et ceux de la Conférence épiscopale nationale du Congo. Celle-ci avait 35 000 observateurs sur le terrain. Tenant compte du fait qu’il y avait 63 000 bureaux de vote, elle avait un observateur pour deux bureaux de vote. Sa légitimité est donc grande. En effet, non seulement nombreux étaient les observateurs sur le terrain, mais ces derniers sont également Congolais et indépendants politiquement.
Nous nous retrouvons, aujourd’hui, face à une situation explosive avec deux candidats estimant chacun avoir gagné. Il est vraie qu’un des candidats bénéficie de l’appui de la CENI et, peut-être, à l’avenir, une autre institution congolaise. Mais on sait aussi – cela a été relevé par beaucoup de mes collègues – à quel point tout ce processus électoral était, dès le départ, mal embarqué. On se souviendra des changements constitutionnels qui, visiblement, étaient faits pour permettre au candidat sortant de gagner. On se souviendra également des moyens mobilisés massivement par l’État en faveur de ce candidat. On se souviendra, enfin, des médias qui ont largement travaillé toujours en faveur dudit candidat.
Malgré tout cela – c’est une observation qui me semble capitale –, on se trouve, aujourd’hui, face à un fait politique majeur dans la mesure où l’opposition fait bien plus que de la figuration ; elle engrange des résultats, quels que soient ceux que l’on retient, qui montrent qu’il existe bel et bien une réalité politique, mais aussi une désespérance du peuple congolais face à sa situation sociale. Je rappelle simplement que, selon un récent rapport du PNUD, le Congo arrive en 187e place sur 187 – difficile de faire pire – en termes d’indice sur le développement humain. La "froideur" de cet indice montre la réalité sociale de ce pays ; elle traduit la misère et la précarité dans lesquelles vit l’ensemble du peuple congolais.
Même si je pense, pour ma part, que cette situation résulte essentiellement d’un problème de gouvernance nationale, cela doit nous amener à nous poser des questions quant à la manière dont nous devrons conduire, à l’avenir, notre coopération dans un pays qui est le premier bénéficiaire de notre coopération bilatérale et multilatérale. Je voudrais ajouter qu’il est évident que la violence n’arrange rien. Qu’elle se manifeste à Bruxelles ou à Kinshasa, il faut s’inscrire dans un processus politique, mais un processus dans lequel la communauté internationale doit continuer à être présente et même peut-être plus présente qu’elle ne l’a été jusqu’ici et ce, pour faire en sorte qu’une situation qui, aujourd’hui, nous semble sans issue, reste une situation sous un contrôle politique et avec des solutions politiques.
Je reviens justement sur certaines propositions formulées par mes collègues pour les préciser. Tout le monde a entendu le rapport des collègues qui sont allés sur le terrain le jour des élections. Il semble que, ce jour-là, les opérations de scrutin se soient passées à peu près correctement. C’est en tout cas le rapport qui en a été fait par l’AWEPA et l’Union africaine avec quand même un grand bémol, à savoir qu’on ne sait pas très bien ce qui s’est passé à l’intérieur du pays. Dans tous les bureaux de vote où il y a eu des observateurs – et ils étaient très nombreux –, on peut dire que les procès-verbaux des bureaux de vote représentent probablement la réalité ou, en tout cas, s’approchent de la réalité qu’a été le vote du peuple congolais.
Par contre, on sait aussi qu’entre ce procès-verbal et la compilation centrale, il y a eu toute une série de manipulations. Je pense qu’il ne serait pas très compliqué de refaire la compilation à partir des procès-verbaux des bureaux de vote. C’est d’ailleurs l’appel de plusieurs organisations, dont la MONUSCO, la Conférence épiscopale, et d’autres observateurs comme International Crisis Group. Comme les procès-verbaux ont été affichés sur les bureaux de vote, il y aurait là une difficulté à les manipuler car, dans la plupart des cas, la population des quartiers a été prendre bonne note des résultats qui sont sur ces bulletins de vote.
Je pense que cet exercice est techniquement possible. Il s’agit de 63 000 procès-verbaux et non pas de 20 millions de bulletins de vote. Ce processus devrait être fait, pour le coup, avec une observation tant nationale qu’internationale, d’un bout à l’autre. Il pourrait être terminé en quelques semaines et pourrait accroître considérablement la légitimité du résultat des urnes. Notre groupe plaide donc pour que l’on analyse rapidement, urgemment, cette possibilité, afin de répondre à l’appel des organisations extrêmement crédibles que nous avons nous-mêmes financées sur place.
Comme d’autres l’ont fait, vous avez vous-même plaidé ce matin pour que les contestations se fassent devant la Cour suprême. M. Kamerhe, au nom de l’ensemble de l’opposition, puisque le fils de M. Tshisekedi l’accompagnait, a introduit un recours. Il ne faut cependant pas en rester là ! Il faut aussi aider la Cour suprême. Plutôt que de garder certains résultats sous le coude, il faudrait plaider auprès des organisations que nous avons financées pour que leurs résultats soient publiés. Cela permettrait aussi de connaître leur vérité, leur travail, leur manière de collecter les choses. C’est extrêmement important !
Ensuite, selon moi, il faudrait que la communauté internationale ne se contente pas de l’existence d’institutions congolaises. En effet, comme Dirk Van der Maelen le rappelait, dix-sept magistrats viennent d’être nommés à la Cour suprême ; comme l’une en avait été exclue, il en restait neuf auxquels s’ajoutent donc les dix-sept. Et chacun connaît toutes les suspicions à propos du travail de cette Cour suprême.
Il serait aberrant d’admettre que la Cour a fait son travail et de tourner la page. À mon avis, pour la stabilité du Congo, pour la légitimité du processus démocratique et pour l’affermissement de la démocratie sur l’ensemble du continent africain, il reste à réaliser un travail politique d’accompagnement, de médiation pour tenir en compte cette demande de la société civile congolaise, du peuple congolais et de ce fait politique majeur apparu au Congo.
Je souhaitais dire cela. En outre, il me paraît indispensable de connaître les chiffres et les données qui seront publiés par l’Union européenne. J’ignore quand sortira ce rapport, mais il faut l’inciter à l’éditer rapidement. En conclusion, je me sens quelque peu mal à l’aise de la démarche du Ministre Tambwe - Mwamba envers la Belgique – tout en ignorant l’objet de sa demande ou de sa question –, en période d’affaires courantes au Congo. Il aurait mieux valu attendre au moins la fin du travail de la Cour suprême